Issue
La Preuve #13
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- Articles de journaux (3615 items)
- Titre
- La Preuve #13
- Editeur
- La Preuve
- Date
- novembre 2008
- numéro
- 13
- nombre de pages
- 16
- Sujet
- Comité National pour l'Organisation du Pèlerinage à la Mecque
- Clément Sawadogo
- Hadj
- Aïd al-Adha (Tabaski)
- Aïd el-Fitr
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Charia
- Fédération des Associations Islamiques du Burkina
- Commission Nationale d'Organisation du Pèlerinage à La Mecque
- Civilisation occidentale
- Hadith
- Sunnah
- Langue
- Français
- Source
- Louis Audet Gosselin
- Contributeur
- Louis Audet Gosselin
- Identifiant
- iwac-issue-0000027
- contenu
-
Pour un hadj Spirituellement rempli “... et voilà la religion de droiture...”
Au sujet des lieux saints...
Crise Financière Peut-être la fin d’un mensonge
Le musulman et sa perception de la polygamie P. 13
P. 3 Editorial
CRISE FINANCIERE INTERNATIONALE Peut-être la fin d'un mensonge ?
Ni les élections présidentielles aux Etats-Unis, ni le bombardement du territoire syrien par l'armée américaine..., ni la baisse du prix du baril du pétrole n'ont réussi à lui voler la vedette. Il n'y a donc plus que cette actualité qui vaille depuis plus de deux mois. Sans être superflue, la crise financière internationale vaut la peine qu'on s'en préoccupe car c'est une situation sans précédent depuis 1929, et d'autant plus qu’elle suscite une énorme panique dans le monde. La numéro 2 des Nations Unies, Asha-Rose Migiro la décrit parfaitement : "Nous sommes confrontés à une crise financière de dimension épique. Personne ne sait avec certitude, pour le moment, comment cela va se terminer." Mais comment en est-on arrivé là ? Quelles peuvent être les conséquences d'un tel tsunami financier ? Et quelles solutions réelles peut-on envisager ? Voilà autant de questions qui ont déjà trouvé des réponses dans les salons feutrés à l'occasion des interminables sommets sur le sujet ; mais elles restent d’actualité tant les analyses faites et les solutions apportées sont loin de convenir à cette crise qui évolue à une allure vertigineuse et qui n'a pas fini de nous dévoiler toutes ses insaisissables facettes.
Tant que c'était le prix du baril de pétrole qui grimpait de façon inconsidérée, on ne s'en plaignait pas, on se frottait même les mains sans se soucier des dégâts incommensurables sur les pays du tiers monde. On est tenté de dire "à chacun son tour" au regard des gesticulations que suscite la crise financière actuelle. Mais malheureusement encore cette nouvelle situation n'épargne personne.
Les causes de cette crise sont autant nombreuses que les analyses qui sont faites jusque-là. Mais on retient de toutes ces envolées... lyriques que ce sont les effets pervers d'un système en déclin, ayant mis l’homme sur le carreau qui se ressentent tragiquement aujourd'hui. John Maynard Keynes avait pourtant prévenu : "Lorsque dans un pays le développement du capital devient le sous-produit de l'activité d'un casino, il risque de s'accomplir dans des conditions défectueuses". Et Muhammad Yunus de sonner le glas en ces termes : "Aujourd'hui, le système capitaliste est dysfonctionnel, car il est totalement déréglé. La répartition du revenu mondial nous le confirme : 94 % du revenu mondial revient à 40 % de la population mondiale, tandis que la moitié de l'humanité vit avec deux dollars par jour! Le capitalisme a une vue étroite de la nature humaine : il suppose que les hommes sont des êtres unidimensionnels qui recherchent exclusivement la maximisation du profit. Je ne pense pas que les choses aillent mal aujourd'hui à cause des "défaillances du marché". Voilà qui est tout à fait clair ! En attendant, les conséquences sont plus graves que l'on peut imaginer. Il y a vraiment lieu de s'inquiéter lorsqu'on se rend compte que tout ne tient sur rien. Nos destins sont mis en pari dans des bourses et par des personnes qui n'ont aucun idéal et ne se battent pour aucune cause que celle de se faire de l'argent, rien que de l'argent ; ici et maintenant. Tout se passe comme dans un jeu. On ne peut non plus faire la litanie des conséquences possibles de dérèglement du système financier international, tant les supputations sont nombreuses et les incertitudes davantage plus grandes.
En tant qu’Africain, on retient que sur le plan de l'aide dont les pays africains sont souvent friands, on va assister à une baisse drastique de celles-ci. Car la charité bien ordonnée nécessite que les pays occidentaux donateurs se consacrent d'abord à leurs populations. Par ailleurs, la crise financière actuelle née des subprimes et des innovations financières va nécessairement modifier les règles de gouvernance économique dans le monde, la gestion des établissements bancaires. et la mise en place d'un nouveau modèle économique avec le retour de la puissance publique dans les affaires privées au détriment du laisser-faire et du libéralisme triomphant. Cette crise financière est admirable en ce qu'elle peut permettre aux Africains de réfléchir sur leur gouvernance, sur leur politique et sur l'impérieuse nécessité, au-delà de leurs égoïsmes nationaux et de leurs égocentrismes individuels, de travailler de manière optimale en sollicitant toutes les forces productives de leurs pays respectifs.
Mais, ce n’est pas tant le système qui fait défaut que ceux qui en font partie. Tant et aussi longtemps qu’on ne sera pas en mesure de changer la nature profonde de l'homme, il nous sera impossible de nous ériger contre cette supercherie qu'est le système financier mondial.
La Rédaction
La Preuve n°113 - Novembre 2008
La preuve évidente
Au sujet des lieux saints... (Gloire et pureté à celui qui de nuit fit voyager son serviteur (Mohammad) de la mosquée Al Haram à la mosquée Al Aqsa, dont Nous avons béni l'alentour afin de lui faire voir certaines de nos merveilles. C’est Lui qui est vraiment l’Audiant, le Clairvoyant » S17 V1. Ce verset de la sourate ”le voyage nocturne” nous cite expressément le nom de deux lieux saints de l’Islam à savoir al-haram (la mosquée sainte de la Mecque) et al-aqsa (la sainte mosquée de Jérusalem). Mais à l’évidence, il est connu qu’il y a trois lieux saints en Islam qui sont : la sainte mosquée de la Mecque, la mosquée de Médine et la mosquée de Jérusalem. Ainsi, le troisième lieu saint qui n’est pas cité dans cette sourate est cité dans une autre, en l’occurrence la sourate al-mounafiqîne : « Ils disent : Si nous retournons à Médine, le plus puissant en fera sortir le plus humble ». Or c’est à Allah qu'est la puissance ainsi qu'à son messager et aux croyants. Mais les hypocrites ne le savent pas » S63 V8. Dans ce hadith, le messager d'Allah donne plus de précision : « Trois mosquées sont autrement indiquées au voyageur : la sainte mosquée de la Mecque, ma mosquée (celle de Médine) et la mosquée al-quods (Jérusalem)." Au sujet des mérites de ces lieux saints, le prophète a dit : "une prière dans ma mosquée que voici vaut 1000 fois celle faite ailleurs sauf pour la mosquée de la Mecque où une prière vaut 100000 fois celle faite ailleurs." Moslim.
Le prophète a encore dit : "la distance qui sépare ma maison de mon minbar (chaire) constitue un jardin du Paradis. Mon minbar est installé sur le bassin de mon jardin." Enfin il dit : "Qui accomplit 40 prières rituelles dans ma mosquée sans en manquer une seule, il a l’engagement d’être sauvegardé de l'enfer, de l’hypocrisie et du châtiment." Par l'Imam Ahmed.
Les trois lieux saints sont des symboles de l’islam qui drainent chaque année des milliers de fidèles venant de partout. Chaque lieu saint possède à son tour des symboles et des signes d’Allah et il n'est pas superflu pour un musulman de les visiter chaque fois que l'occasion lui est offerte. À Médine par exemple, le pèlerin peut visiter les lieux suivants : le cimetière de Baki dans lequel reposent plusieurs compagnons du prophète ; le cimetière des martyrs de Ohod où sont enterrés les martyrs de la bataille de Ohod tels que Hamza. La mosquée de Quba : c’est la toute première mosquée que le prophète a réalisée et où il a fait sa prière de vendredi avant de s'installer dans la ville de Médine. Le prophète a dit au sujet de cette mosquée : « Qui fait bien ses ablutions chez lui et se rend à la mosquée de Quba rien que dans le but d’accomplir la prière aura la récompense d'une oumra ».
La Mecque est la capitale culturelle et spirituelle du royaume d’Arabie Saoudite. Ryadh, capitale politique, est la porte d’entrée pour la plupart des pèlerins qui viennent à la Mecque. L’administration y est concentrée et elle est dotée d’un des plus grands aéroports du monde. Au sujet de la sainte mosquée de la Mecque, retenons qu’il y a plusieurs lieux symboliques entre autres Mina, Arafat, Mouzdalifat...
Quant à la Mosquée d'Al Aqsa, comme elle n’est pas située en terre musulmane (elle se trouve à Jérusalem), l’affluence des musulmans à cet endroit est limitée. Puisse Allah préserver sa religion ! Nul n’a besoin de démontrer l’importance au triple plan historique, culturel et spirituel de ces lieux saints. Chaque musulman doit prier Dieu et souhaiter les visiter au moins une fois dans sa vie, ceci sans forcer, ni tromper et tricher pour s’y rendre. Puisse Allah nous en donner l’opportunité !
■ La Preuve n° 013 - Novembre 2008
La religion de vérité
Pour un hadj spirituellement rempli
Dans quelques jours, les candidats au grand pèlerinage annuel prendront le chemin de la Mecque. Après le jeûne du mois de ramadan, c’est l’événement qui polarise actuellement l’attention de la oumma dans son ensemble. Au pays des hommes intègres, pendant que les agences de voyage font des pieds et des mains pour réussir leur première expérience, les pèlerins de leur côté se préparent à travers des voyages dans les villages pour des adieux, des cérémonies de doua, des démarches administratives pour l'acquisition des pièces du voyage. Cependant, l'important n'est pas seulement de réussir l'organisation matérielle du hadj, mais il faut surtout à l’arrivée sur les lieux saints savoir accomplir correctement les rites du pèlerinage.
La Preuve
N° 1862//CA-G1WA/PF du 27 juillet 2007
ISSN 0794-8426
Tel. 50 37 94 30
Cell. 70 75 54 85
Email : preuve2007@yahoo.fr
Directeur de Publication
Mikatlou Kéré
Secrétaire de rédaction
Siaka ONESSI
Rédacteur
Moussa BOUGMA
Mise en page et Impression
Altesse Budana
50 39 93 10
Nombre de tirage
1000 exemplaires
Le pèlerinage n'est pas un voyage touristique, mais il est avant tout un acte cultuel et donc un exercice spirituel qui commande que cet aspect ne soit pas ignoré des acteurs de la chaîne de l'organisation. La préparation spirituelle du hadj devrait être la priorité des priorités pour chaque pèlerin pris individuellement, mais aussi pour le comité d’organisation. Du reste, Dieu nous recommande de mettre cela au centre des... préparatifs dans le Coran quand il dit : « le pèlerinage s'effectue en des mois déterminés. Quiconque s'y engage, devra s'interdire tout rapport sexuel, tout libertinage et toute dispute durant la période du pèlerinage. Quelque bien que vous fassiez, Dieu en a connaissance. Prenez vos provisions, mais la meilleure des provisions est la piété. Craignez-moi, ô hommes doués d'intelligence ! » C2VI97.
Ainsi, ce qu’il faut comme provisions de route pour le voyage du pèlerinage est la piété, c’est-à-dire une préparation spirituelle, un bagage spirituel qui permette de bien pratiquer le hadj. Cela passe par une formation des pèlerins ; formation qui doit être d’abord théorique avant d’être renforcée par des projections et enfin par une simulation pratique des rites. À l’image de toute pratique cultuelle, les rites du hadj comprennent des actes obligatoires, des actes surérogatoires et des interdits qui doivent être connus par tout futur pèlerin.
Les actes obligatoires du pèlerinage Ce sont les piliers fondamentaux du pèlerinage dont l’omission ou la négligence (le mauvais accomplissement) de l’un d’entre eux invalide le pèlerinage. Ces actes obligatoires sont : l’intention, l’ihram, le tawaf, le saye et la station d’Arafat. Pour la oumra (le petit pèlerinage), les fondements sont l’intention, le tawaf et le saye.
1- L'intention
D'après le célèbre hadith du prophète (SAW) connu par tous et rapporté d'après Omar, « les actes ne valent que par les intentions qui l'ont inspiré ». Cela est aussi valable pour le pèlerinage dont l’intention doit par ailleurs préciser le type de pèlerinage qu’on accomplira. Selon l’intention que le pèlerin formulera, on distingue trois modalités de pèlerinage : l’ifrad : l’intention de faire le grand pèlerinage uniquement ; le qiran : l’intention d’accomplir conjointement le grand pèlerinage et la oumra sans quitter l’état de sacralisation jusqu'à la fin du hadj ; le tamattu : l'intention d'accomplir la oumra puis on se désacralise et le 8 zoul hadj on entre en état de sacralisation pour le grand pèlerinage. pèlerinage. Pour les pèlerins de nos contrées, il convient d'opter pour les deux derniers types car il faudra saisir l’occasion pour accomplir la oumra en même temps que le hadj car le coût du voyage ne permet pas à tout le monde d’avoir la chance de repartir pour la oumra. En outre, il est préférable pour ceux qui passent un long séjour à la Mecque avant le hadj d’adopter la formule du tamatto.
C’est le premier acte du hadj. Il consiste à entrer en état de sacralisation pour le pèlerinage. Sa période indiquée va du premier chawwal jusqu’au 10 du mois du hadj (zoul hadj). Il a lieu également à des lieux appropriés qui ont été définis par le prophète (SAW). Les lieux à partir desquels on entre en ihram appelés Mikats sont au nombre de quatre. Pour les pèlerins venant du continent Africain, le Mikat est situé dans la localité de Juhfa à environ 204 km de la Mecque. Les Mecquois et ceux qui habitent au-delà de ces lieux prennent leur ihram à partir de... leur lieu de résidence. Il est permis au pèlerin de se sacraliser à partir de chez lui. Cette option sera conseillée à un pèlerin qui quitte le Burkina pour atterrir directement à Djidda situé après le Mikat à environ 75 km de la Mecque. Sinon, celui qui dépasse son Mikat sans se sacraliser doit y revenir pour le faire. Dans le cas contraire, il doit réparer cela par le sacrifice d’une bête.
Dans ces dernières années, le problème ne se pose plus car nos pèlerins quittent ici pour se rendre d’abord à Médine d’où ils vont entrer en ihram (car Médine aussi est l'un des quatre Mikat) avant de regagner la Mecque. Arrivé au Mikat, la sacralisation consiste à : se purifier par le grand lavage et les ablutions mineures ; se tailler les ongles, épiler les aisselles et le pubis ; se vêtir des habits d'ihram qui comprend pour l’homme deux étoffes ; faire quelques rakats ; formuler l’intention précisant l’option du hadj que l’on veut accomplir ; commencer à répéter la Talbiya qui consiste à dire : « labbayka allahoumma labbayk ! labbayka lâcharika laka labbayk ! innalhamda wanimata laka wal moulk, lâcharika laka labbayk ! » qui signifie « Me voici. Seigneur, me voici ! Me voici ! Tu n’as point d’associé ! A toi la louange, la grâce et la souveraineté. Tu n'as point d'associé ! ». Cette formule a des variantes et elle sera la formule la plus répétée par le pèlerin et à toutes les étapes du hadj. Il conviendrait donc que chaque pèlerin la retienne dès maintenant.
Une fois en état de sacralisation, le pèlerin ne doit plus commettre les actes suivants :
- se coiffer ou se raser la tête ou bien raser ou coiffer la tête d’autrui ;
- tailler les ongles ou les orteils ;
- se parfumer ;
- porter un habit cousu, se couvrir la tête pour les hommes ;
- les femmes sont autorisées à porter des habits cousus et le voile. Mais elles ne doivent pas fermer le visage ni porter des gants ;
- porter des chaussures fermées (seules les sandales sont autorisées) ;
- chasser des gibiers et les tuer ;
- couper des plantes ;
- conclure un mariage ou faire une proposition de mariage ; - faire des préliminaires de rapports (baiser, caresses) et des rapports sexuels (même entre conjoints légaux). Dieu dit : « le pèlerinage s'effectue en des mois déterminés. Quiconque s'y engage, devra s’interdire tout rapport sexuel, tout libertinage et toute dispute durant la période du pèlerinage... » (S2V197). Celui qui commet un de ces interdits doit une réparation sous forme d’expiation. Celui qui se coiffe, se rase la tête, se taille les ongles, se parfume ou porte un habit cousu, doit en expiation de chaque acte commis, trois jours de jeûne ou nourrir six pauvres ou encore offrir une bête en sacrifice comme indiqué dans le Coran (S2V196). Celui qui tue un animal doit en compensation donner en sacrifice une offrande équivalente (S5V95). De même, celui qui commet les préliminaires de l’acte sexuel doit offrir un mouton en sacrifice. Quant à celui qui va jusqu'à faire des rapports sexuels, son pèlerinage s’annule.
3- le tawaf
Il consiste à effectuer sept fois le tour de la maison. sacrée de Dieu. Il débute à l’angle de la pierre noire matérialisé par une ligne noire qui traverse le rayon de la cuvette qui a la Kaaba à son centre. Pendant la tawaf, on doit être en état de pureté, se couvrir la nudité, avoir la sainte maison à gauche, ne pas interrompre sans avoir bouclé les sept tours. Il est recommandé de presser les pas lors des trois premiers tours (pour les hommes capables), de baiser la pierre noire ou de faire un geste de loin, de faire abondamment des invocations de toutes sortes et en toute langue, de faire deux rakats à la fin du tawaf au niveau de la station d’Abraham (Makam Ibrahim) et enfin de s’abreuver à la source de Zamzam.
Au cours du tawaf, il est interdit de prononcer des propos vains, de bousculer et de nuire à autrui (par des gestes ou des paroles). Le tawaf doit être accompli avec recueillement et concentration dans le sentiment de la grandeur de Dieu, de sa crainte révérencielle et dans l'espoir de sa récompense. Celui qui perd ses ablutions au cours du tawaf doit l'interrompre pour aller les refaire ou revenir recommencer à zéro. Le tawaf est annulé comme la prière par l'état d’impureté. On distingue quatre types de tawaf :
- le tawaf al-Qoudum : le tawaf à l’arrivée du pèlerin à la Mecque ;
- le tawaf al-Ifâda : le circuit de déferlement accompli après le retour de la station d’Arafat ;
- tawaf al-wadâ : le tawaf d'adieu accompli quand le pèlerin quitte la Mecque pour retourner dans son pays ;
- le tawaf surérogatoire que le pèlerin peut accomplir à tout moment tant qu’il est à la Mecque.
D’après le prophète (SAW) « quiconque accomplit un tawaf aura pour chaque pas qu'il a fait une bonne action inscrite pour lui, un péché effacé à son compte et sera élevé d'un degré ». Rapporté par Al-Hakim.
4- le Saye
C’est la course entre Safa et Marwa, deux collines des environs de la Kaaba. Il fait suite au tawaf et survient après avoir bu l’eau de zam-zam, le pèlerin se dirige à Safa, où il commence le saye qui... comprend sept fois le trajet entre les deux collines. Il faut compter un trajet de Safa à Marwa et un deuxième trajet de Marwa à Safa et ainsi de suite. On terminera le Saye à Marwa. Il est conseillé d’accélérer le pas quand on arrive entre les deux colonnes vertes. Au cours du Saye, il faut également invoquer et chanter les louanges de Dieu en se rappelant de la situation d’Hagar, la femme d’Abraham, et de son fils Ismaël.
5- La station d’ARAFAT
Elle consiste à se déporter de Mina à la vallée du mont ARAFAT le 9e jour de Zoul Hadj pour aller y demeurer tout l’après-midi jusqu’au coucher du soleil. C’est le plus grand moment du hadj à propos duquel le prophète (SAW) dit : « le pèlerinage c'est ARAFAT ». Celui qui rate la station d’ARAFAT a raté son pèlerinage. Un pèlerin qui manque toutes les étapes et qui arrive à se rendre à ARAFAT, son pèlerinage est valable. C’est pourquoi ce jour-là, les malades et les handicapés y sont transportés. ARAFAT est aussi un grand moment du hadj en ce sens que ce jour, toutes les... Invocations des pèlerins sont systématiquement exaucées. Ainsi, il faudra mettre cela à profit pour prier, invoquer Dieu, faire toutes ses doléances et ses projets à Dieu, prier pour tous ses proches et son pays. Il faudra cependant éviter d’être distrait par certaines personnes qui organisent ce jour des cérémonies à n’en pas finir et en fin de compte le pèlerin ne dispose pas de temps pour ses invocations personnelles.
Les actes sunna du hadj
En plus des piliers du hadj, il y a des actes surérogatoires si on les accomplit, on a beaucoup de mérites. Du reste, le prophète (SAW) a dit : "Accomplissez le hadj comme vous m’avez vu l’accomplir." Les actes surérogatoires du pèlerinage sont : le séjour à Mina le 8e jour de Zoul hidja. Cet acte marque le début du grand pèlerinage ; le passage à Mouzdalifa après le déferlement du mont Arafat où l'on accomplira en djam’ou les prières de Maghrib et de Icha et l’on n’en quitte qu’après la prière de Soubh. Le retour à Mina le 10e jour où on effectuera la lapidation de Djammarat. Aquaba (la grande stèle de Satan) le matin, puis le sacrifice de la tabaski obligatoire pour le pèlerin et ensuite on se rase la tête. Cela marque le début de la désacralisation car toutes les interdictions sont levées à partir de ce moment sauf les rapports sexuels qui ne seront autorisés qu’après le tawaf ifâda qu’on a la possibilité d’accomplir le 10e jour ou bien on peut le retarder au retour définitif de la Mecque. Le séjour de deux ou de trois jours de tachriq pour la lapidation des trois stèles de Satan. En somme, le hadj est un ensemble de rituels mais qui a un contenu essentiellement spirituel qu’il faut connaître avant de s'y rendre. Tout comme le ramadan, il vise à purifier les croyants et à accroître leur piété. Celui qui en a l’opportunité doit le préparer conséquemment afin d’en tirer le meilleur bénéfice. Ces actes ont été accomplis par le prophète (SAW) et il nous les a recommandés. Il faut noter cependant que quand on ne les accomplit pas, le hadj reste valable. tirer un grand profit. La meilleure provision pour le hadj étant la piété, chaque candidat doit dès maintenant en plus de l’apprentissage des rites, renforcer sa spiritualité à travers l’observance des cinq prières quotidiennes à la mosquée, la multiplication des nawafils, de l’istighfar, de la lecture du coran, l’amélioration de son comportement et le règlement de ses différends avec ses proches. Ainsi on dégage son esprit et on se met dans un élan qui permettra de bien aborder le hadj.
Cependant, il arrive de rencontrer des pèlerins à la Mecque qui ne savent pas prier, qui n’ont aucune éthique musulmane et ne savent pas ce qu’ils sont venus chercher à la Mecque. C’est dire que les moyens seuls ne garantissent pas la réussite du hadj. Il faut se préparer sinon ce sera du gâchis. Même si tu gagnes un billet gratuit et que tu n’y es pas vraiment préparé, il vaut mieux le remettre à plus tard. Sous d’autres cieux, il faut passer avec succès un test sur les rites du pèlerinage avant que ton inscription ne soit acceptée. A tous, nous souhaitons un bon pèlerinage avec moins de problèmes et de difficultés.
La Preuve n° 013 - Novembre 2008
HADJ 2008
L’édition de tous les espoirs et de toutes les incertitudes
Par L’Epervier
STMR Tours est la seule agence habilitée à assurer le transport des pèlerins en Arabie Saoudite ; telle en a décidé le conseil des ministres du 15 octobre dernier. Ce qui n’est pas pour plaire aux autres agences regroupées dans l’Organisation des agences de voyages pour le pèlerinage (OAVP). Des alternatives doivent être trouvées afin que chacun puisse trouver son compte. Sur le terrain des préparatifs, les “choses” bougent et des innovations sont initiées par les agences au profit des pèlerins. Mais au fait, cette nouvelle formule des agences ne risque-t-elle pas de compromettre une unité des musulmans qui, sur le terrain, n’est pas du tout réelle ? Ce dossier se propose de vous situer.
L’histoire de l’organisation du hadj au pays des Hommes intègres n'est pas du tout réjouissante. Du Comité National d’Organisation du Pèlerinage à la Mecque (CNOPM) au Comité Technique hadj sous la Fédération des Associations Islamiques du Burkina (FAIB) en passant par le Comité National Islamique du Pèlerinage (CNIP), l’organisation du hadj a connu plusieurs formes qui ont révélé toutes des insuffisances souvent criardes. L’édition de 2007 organisée sous l’égide de la FAIB a déçu plus d’un Burkinabè. Face à cette situation exécrable qui se répète, le gouvernement lance une nouvelle formule, celle des agences de voyages avec pour objectif de susciter la concurrence qui suppose le dynamisme, le professionnalisme, bref la compétitivité pour une meilleure organisation du hadj. Désormais l’organisation est privatisée. Ainsi, sept (7) agences agréées par le ministre en charge des cultes, Clément P. Sawadogo, ministère de l’administration territoriale et de la Décentralisation à savoir STMB Tours, Zindi Voyages et services, Labaïka Voyage, l’Agence de voyage et de tourisme Song. Taaba, Armel Voyage, Lanko Tour et Faso Voyage et service se lancent dans la course en vue de décrocher le sésame en respectant les conditions mentionnées dans le cahier des charges. Ces conditions sont entre autres, présenter au ministre chargé des cultes, trente (30) jours avant le départ des pèlerins à la Mecque, les documents suivants:
- le contrat de transport avec la compagnie de transport aérien qui doit être visé par la Direction Générale de l’Aviation Civile et de la Météorologie;
- les contrats d’hébergement des pèlerins à des sites les plus proches possible des lieux de culte à la Mecque et à Médine visés par le Consul Général du Burkina Faso à Djeddah et conformes à la réglementation saoudienne;
- le contrat avec l’Etablissement prestataire de service pèlerinage à la Mecque;
- le contrat avec le Syndicat général de transport en Arabie Saoudite et visé par le Consul Général du Burkina Faso à Djeddah;
- le contrat avec le Bureau des guides à Médine visé par le Consul Général du Burkina Faso à Djeddah. Djeddah. Le 15 octobre dernier, le gouvernement a mis fin au suspense en retenant STMB Tours comme seule agence habilitée à assurer le transport des pèlerins burkinabè parce qu’elle était, selon le gouvernement, la seule à avoir résolu le problème de transport à la date prévue.
Les six (6) autres agences regroupées au sein du Regroupement pour le Pèlerinage à la Mecque (RPM) contestent la décision du gouvernement car le ministre a anticipé sur sa décision puisque leur délai d’un mois n’était pas expiré. Le ministre a pris en compte la date d'expiration de STMB Tours et l’a appliquée à toutes les agences. En effet, STMB Tours avait prévu d’effectuer son premier vol le 10 novembre alors que le premier vol au niveau des autres agences devrait se situer après le 10 novembre et c'est le 15 octobre dernier que le conseil a statué sur l’ensemble des dossiers.
Selon nos confrères de l'Evénement du 25 octobre dernier, ces agences du RPM ont aussitôt adressé une lettre au ministre. pour se plaindre et demander la réception de leur dossier qu’elles ont déposé le 17 octobre dernier. Du côté de STMB Tours, on clame haut et fort que le gouvernement a pris une décision sage. Selon Yacouba Savadogo, membre de la commission d’organisation du hadj à STMB Tours, « c'est une décision sage que le gouvernement a prise. STMB Tours était à la date prévue, la seule agence à avoir répondu aux exigences du cahier des charges. C'est aussi une façon d'encourager l'excellence et le professionnalisme ». M. Barry Saidou, embouche la même trompette : « C'est un problème technique. Il y avait des conditions qui ont été posées avec un délai et il se trouve que STMB Tours était la seule agence à être à jour et par conséquent, elle s’est vue attribuer le transport des pèlerins ». Le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, Clément P. SAWA-DOGO, au cours de l’émission actu hebdo du samedi 25 octobre dernier précise : « Dans le cahier des charges, c'est très clair, on devait nous Déposer un contrat qui avait déjà reçu l’agrément de l'aviation civile. Donc c'est une question de procédure, c'est une question de dispositions réglementaires à respecter. Nous tenons à être fermes sur ces dispositions réglementaires. Ce qui fait que nous avons une mauvaise renommée par rapport à l'organisation du hadj en Arabie Saoudite, c'est parce que nous nous y prenons toujours à la dernière minute et après nous créons des problèmes aux Saoudiens eux-mêmes. Donc il faut faire respecter ce dispositif. Si nous ne pouvons pas le faire respecter dès la première année, ça veut dire qu'on va le dévoyer et nous n’avons plus de référentiel pour apprécier quoi que ce soit.
Par conséquent, le président de la Fédération des Associations Islamiques du Burkina m'a dit qu’il s'en tenait à la décision du gouvernement : et on ne peut même pas avoir une autre position parce que ce n’est pas une question de savoir si on est d'accord avec x ou si on aime x ou y, non ! On n’est pas sur ce terrain. On est sur un terrain où la... La question est de savoir qui est prêt à assurer le transport des pèlerins à la date qui est indiquée dans les textes, et celui qui est prêt, c'était STMB Tours. Si les autres étaient prêts, ils seraient agréés. L'année prochaine, s'il y a quatre ou trois qui sont prêts, ils seront agréés.
Il convient de préciser que...
La sagesse du mois
Sagesse du mois
En marchant sur le trottoir, un étranger me bouscule en passant près de moi. « Oh excusez-moi s'il vous plaît », lui dis-je. Il me répondit : « Je vous demande pardon aussi, je ne vous avais pas vu ! » Nous étions vraiment polis, l’étranger et moi. Nous avions échangé de belles choses, et nous nous sommes remis sur notre chemin et dit « Au revoir ! ».
Mais à la maison... Une histoire différente s’est passée. Comment traitons-nous les amours de notre vie... les jeunes et les plus âgés ? Plus tard dans l’après-midi, en préparant le souper, mon fils arrive derrière moi et resta figé là sans un mot. Quand je me suis retourné, je l'ai fait tomber !! « Pousse-toi de là », Lui dis-je avec colère. Il se retourna et s’en alla le cœur brisé. Je n’avais pas réalisé la peine que je venais de lui faire. Vers la fin de la soirée, je suis allée me coucher et Dieu d'une douce voix vient vers moi et me dit : « Pourquoi est-ce si facile d'être rempli de gentillesse envers les étrangers et ne pas être capable de le faire pour les gens près de toi qui t’aiment et que tu aimes ? Lève-toi et va voir sur le plancher de la cuisine, tu vas trouver un joli bouquet de fleurs près de la porte d'entrée. Ce sont les fleurs que ton fils t'avait apportées dans la journée, il les a cueillies lui-même pour toi ; des fleurs roses, jaunes et bleues. Il était arrivé derrière toi sans bruit pour ne pas dévoiler la surprise qu’il te faisait. Mais tu n'as jamais vu les larmes couler de ses yeux quand tu lui as dit de partir. »
Je me suis levée et suis allée voir près de la porte d’entrée et vis le joli bouquet de fleurs par terre. C'est à ce moment que j’ai commencé à me sentir vraiment mal. Alors mes yeux se remplirent de larmes... Sans faire de bruit, je suis allée près du lit de mon fils et lui dit : « Réveille-toi trésor, réveille-toi ! Est-ce les fleurs que tu as cueillies pour moi aujourd'hui ? » Il sourit et me répondit : « Je les ai trouvées près d’un arbre. Je les ai cueillies car je les trouvais belles comme toi, je savais que tu les aimerais, spécialement les bleues. » Je lui dis : « Mon fils, je suis vraiment désolée de la façon dont j’ai agi avec toi aujourd’hui. Je n’aurais jamais dû crier après toi comme je l’ai fait. » Il me répondit : « Oh, Maman, c'est ok. Je t'aime quand même tu sais ! » Je lui dis : « Mon fils, je t'aime aussi et j’adore les fleurs, spécialement les bleues. »
Savez-vous que si nous mourrons demain, la compagnie pour qui nous travaillons pourrait nous remplacer facilement dans les jours qui suivent ? Mais la famille que nous laisserons derrière nous ressentira le vide pour le reste de leur vie. Pensez-y ! On se pousse nous-mêmes... à passer plus de temps au travail qu'on peut en passer avec notre propre famille. Alors vous devinez la morale de cette histoire...
Les autres agences ne sont pas exclues de l'organisation du hadj. Elles ont tout simplement perdu une grosse part, sinon l'essentiel du "marché", c’est-à-dire le transport des pèlerins. Elles peuvent, selon la dernière décision du ministre Clément P. Sawadogo, faire partir leurs pèlerins préalablement inscrits sur des vols des lignes régulières parce que la compagnie Ethiopian Airlines a ouvert récemment, selon le ministre, une ligne qui permet de relier Ouagadougou à Djeddah. 650 pèlerins de l’OAVP devront embarquer avec cette compagnie à partir du 14 novembre. À la date du 31 octobre, STMB Tours a inscrit 1155 pèlerins et son premier vol est prévu le 10 novembre prochain. L’édition de cette année enregistre des innovations initiées par les agences. Ainsi, au niveau de l’organisation des agences... dt voyages pour le pèlerinage (OAVP) qui regroupe les quatre agences de voyages à savoir Armelle voyage, Faso services, Lanko Tours et Zindi voyages, il est dit que des encadreurs vont accompagner les pèlerins, pour leur permettre d’accomplir les rites du pèlerinage dans les conditions requises. En matière de sécurité des pèlerins, l’OAVP propose la présence des sapeurs-pompiers et de la police. Concernant l’alimentation et la santé, des équipes chargées de la restauration et de la santé seront dépêchées en Arabie Saoudite avec les pèlerins pour faire face à toutes ces questions. Tous les pèlerins inscrits à l’OAVP subiront une visite médicale avant le départ pour la Mecque.
Au niveau de STMB Tours, des séances de formation préalables au stade municipal de Ouagadougou sur l’accomplissement des rites, la connaissance et l’utilisation des installations modernes dans les logements en Arabie Saoudite sont organisées au profit des pèlerins. Des visites médicales sont également instituées et il est prévu- Une équipe médicale aux côtés des pèlerins en Arabie Saoudite. Au niveau de la restauration, tout est fin prêt selon les responsables. Cette agence a aussi confectionné des pagnes pour chaque pèlerin pour ainsi éviter que les pèlerins ne s'égarent sur le terrain au regard du nombre très élevé des pèlerins du monde. On remarque qu’au niveau de l’hébergement, toutes les agences ont fait beaucoup d’efforts par rapport aux éditions précédentes, à en croire les différents responsables. "Le site d'hébergement est situé à moins d'un (1) km de la Kaaba (lieu où se déroulent les rites liés au pèlerinage)" a souligné le coordonnateur technique de l’OAVP, Louis Yaméogo. Les responsables de STMB Tours affirment avoir signé un contrat avec le groupe Alkhasafi qui dispose d'un parc immobilier à Médine et à La Mecque. "Ce groupe a une expérience des pèlerins. Cela nous a permis d’avoir des logements à 700 m de la mosquée à Médine et à 1800 m du Haram à La Mecque", a dit le directeur général de STMB Tours. Mahamadou Ouédraogo. Le coût du hadj varie d’une agence à une autre. Au niveau de l’OAVP, il est de 1 995 000 francs CFA. À STMB Tours, il faut débourser 2 090 000 F CFA par personne.
Faut-il craindre la formule des agences pour l’unité de la communauté ? Les différentes agences ont fait appel aux différentes associations islamiques pour s’occuper des questions techniques liées à l’accomplissement du pèlerinage, notamment la formation des pèlerins. Chaque association, selon ses intérêts, a choisi d’accompagner telle ou telle agence, ce qui n’est pas mauvais. Seulement, on remarque qu’après la décision du gouvernement autorisant seule STMB Tours à assurer le transport des pèlerins, il y a des remous de part et d’autre. Ce que nous craignons est que cette situation ne crée davantage de dissensions au sein de la communauté musulmane qui a déjà mal à son unité. L’OAVP travaille avec des associations islamiques comme la communauté musulmane, la Tidjania, le conseil islamique du Burkina. STMB Tours collabore... Avec les associations islamiques suivantes : la Communauté musulmane, le Mouvement sunnite, la Tidjania, l’AEEMB, le CERFI, la Fondation Ibn Massoud et TAIBST. Nous devrons être vigilants afin de ne pas trop nous laisser guider par les appétits matériels au risque de mettre en péril l’unité de la Oumma. La privatisation du hadj, nous l’avons dit, sonne comme une défaite pour les musulmans de ce pays.
Après le retour des pèlerins, des rencontres entre les différentes associations et mouvements doivent être organisées pour décider de la meilleure manière d’accompagner les agences. Quant aux agences, elles doivent, si elles veulent relever le défi, mettre l’accent sur l’encadrement des pèlerins, le soutien effectif des personnes âgées et une bonne organisation de leur restauration. Cela passe obligatoirement par un choix intelligent des encadreurs qui doivent réunir des critères de compétence, de disponibilité et de conscience de la responsabilité.
En attendant, nous souhaitons bon hadj à tous les pèlerins ! Preuve n° 013 - Novembre 2008
Plume du mois
"Télé réalité" : c'est loin d'être la réalité de nos préoccupations
Par Aris Iles
s'appellent "Faso Académie", "C'est Moi la plus Belle", "Case Sanga"... Elles, ce sont les émissions télévisuelles de divertissement qui seraient une sorte de tremplin, de révélation de talents cachés des artistes peu connus. Des émissions de "télé réalité". Ainsi, des vedettes de la musique sont propulsées semble-t-il par ce canal. Ces émissions qui ont pris une certaine ampleur en Occident et qui imposent leur entrée sur nos petits écrans, ont la particularité de tenir en haleine pendant plusieurs semaines, voire des mois durant, les téléspectateurs des chaînes qui les proposent. Le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est un programme qui fidélise l'audience des chaînes même si la forme reste à désirer. Rares sont les issues de ces compétitions qui ne connaissent pas de contestations. L'on a pu constater des sifflements aussi bien lors des qualifications aux finales de Case Sanga que la finale de Faso Académie à Bobo Dioulasso. Les lauréats n'étant pas toujours les meilleurs candidats désignés par le jury. Le verdict est devenu le résultat des votes imposés par les téléspectateurs. Donc le candidat qui mobilise le plus de monde sort toujours gagnant, au mépris des critères de compétences du jury.
De plus en plus, l'État au plus haut niveau est entré dans le jeu, ou plutôt dans la danse. Chaque pays par la voix du ministère de tutelle de la culture lance un appel aux concitoyens au nom du sens de patriotisme, pour sauver son candidat, et l'honneur du pays avec. Des artistes sont mis à contribution pour mobiliser le grand nombre de SMS patriotiques en faveur des candidats de chaque pays. Et apparemment ça marche, puisque des candidats qui logiquement devraient être éliminés parviennent aux étapes suivantes.
Voilà ainsi décrit l'organisation de cet autre genre d'émission de divertissement qui s'ajoute à la déjà longue liste d’émissions sur nos télévisions, ayant la même fonction. Avec ces émissions dites de télé-réalité, les annonceurs se frottent naturellement les mains. Elles sont suivies et illusionnent beaucoup de téléspectateurs, surtout la jeunesse qui est la plus grande consommatrice des produits de la mode. Une des fonctions des médias est effectivement le divertissement, mais si nos médias sont submergés de ces émissions, le citoyen n'aura plus droit qu'à une grille de programme d'amusement. Pourtant à côté de l'éducation, l'information, la formation, l'intégration, la socialisation, pour ne citer que celles-ci, le divertissement est loin d'être la principale fonction des médias.
En fait, ce qui nous intéresse dans cet écrit, ce n'est pas tant la forme de l'organisation que l'opportunité même du choix et l'ampleur des émissions de "télé-amusement", alors que nos pays ont besoin de faire face à la réalité de la vie quotidienne et aux nombreux défis du développement qui sont les siens. Quand l'État lui-même s’en mêle, alors il y a lieu de s'attarder un peu sur la Est-il vraiment utile de créer des "réalités virtuelles" alors que les vraies réalités, celles qui sont concrètes, hors ici, et visibles tous les jours assaillent les populations ? Cette forme de télévision où des volontaires sont épiés 24 heures sur 24 par une batterie de micros et de caméras est un mensonge, affirment quatre professeurs de l'Université Laval, sans s'être concertés. L'étiquette "réalité" accolée à ces séries est très discutable, résument-ils; ce qui est indiscutable, par contre, c'est la puissance de l'image qu'elles mettent si bien en relief, et l'extraordinaire attrait qu’exerce la télévision sur les gens. Sans parler de la solution de facilité qu'elles constituent pour les producteurs, et des barrières de l'intimité qu'elles cherchent constamment à reculer.
Nous voudrions juste attirer modestement l'attention des acteurs ou faiseurs des réalités de la télé, que les chantiers du développement sont encore énormes et que nous avons intérêt à nous mettre au travail pour ne pas apporter de l'eau au moulin de ceux qui ont la conviction que nous, Africains, donnons beaucoup de priorité au jeu.
La Preuve n° 013 - Novembre 2008
Flash back
Retour sur la crise économique de 1929
— Par Pachar SOW —
L'économie capitaliste tourne bien quand il y a du charbon dans la chaudière, c'est-à-dire quand les ménages consomment et les entreprises produisent, et que les ménages consomment encore et toujours plus, etc. Et que ce cycle ne s’arrête jamais. Aux États-Unis, les banques ont décidé d’embarquer tout le monde, même les plus fragiles, dans le train de la dépense : acheter des voitures, des maisons, tout ce que vous voulez. Vous n’avez pas l’argent ? Qu’à cela ne tienne ! On va vous faire un crédit aux petits oignons, en tordant un peu le mode de calcul de votre capacité de remboursement. Voici de façon caricaturée comment la crise des subprimes a commencé aux États-Unis pour devenir une crise mondiale ! Ce n’est pas une première dans l'histoire. Nous nous appuyons sur cette Actualité brûlante pour faire retour sur un événement de la même nature qui s’est produit par la cupidité des hommes il y a de cela 70 ans. Si la crise économique de 1929 n’a pas exactement les mêmes causes que celle des subprimes, leurs manifestations et leurs conséquences demeurent les mêmes.
C’est le 24 octobre 1929 que la fameuse crise se déclencha aux États-Unis ; on appela ce jour le « jeudi noir » ou Black Thursday ; c’est le krach boursier de Wall Street qui plongea l’économie américaine, et par la suite l’économie mondiale, dans la tourmente. Mais pour mieux comprendre revenons un peu en arrière.
Une crise de la surproduction et de la spéculation
Les années 20, aux États-Unis, furent surnommées les « Années folles » ; la croissance explosait et ne semblait pas devoir subir de récession. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Malgré l’apparente santé de l’économie américaine, les bases de sa croissance étaient pourtant faibles. Ainsi, entre 1921 et 1929, la production industrielle augmente. de 50 %. Un « boom » boursier sans précédent apparaît. Toutefois, la hausse totale des cours atteint plus de 381,17 %. Selon Jacques Brasseul, « le cours des titres augmente aussi plus que les profits des entreprises, qui eux-mêmes augmentent plus que la production, la productivité, et enfin plus que les salaires, bons derniers dans cette course. » Un élément spéculatif se développe, puis devient prépondérant à partir de 1928. Pour l’économiste Irving Fisher, « Les cours ont atteint ce qui semble être un plateau perpétuellement élevé. » Alors que l’économie, elle, montre des signes de faiblesse dès le début 1929 : la production automobile chute de 622 000 véhicules à 416 000 entre mars et septembre. La production industrielle, elle, recule de 7 % entre mai et octobre. Ce ralentissement est en partie dû à un phénomène d’asphyxie : les capitaux disponibles accourent à la bourse plutôt que vers l’économie « réelle ». Cette situation où l’argent virtuel ne reflète plus le niveau de l’économie réelle allait Inévitablement aboutir à un krach boursier. Le mécanisme du krach. Le krach de 1929 est consécutif à une bulle spéculative, dont la genèse remonte à 1927. La bulle est amplifiée par le nouveau système d’achat à crédit d'actions, qui depuis 1926 est permis à Wall Street. Les investisseurs peuvent ainsi acheter des titres avec une couverture de seulement 10 %. Le taux d’emprunt dépend du taux d’intérêt à court terme ; la pérennité de ce système dépend donc de la différence entre le taux d’appréciation des actions et ce taux d’emprunt.
Un élément spéculatif se développe, puis devient prépondérant à partir de 1928. Suite à la hausse des taux d’intérêt en avril 1929, lorsque survient la première stagnation des cours, le remboursement des intérêts devient supérieur aux gains boursiers et de nombreux investisseurs sont alors contraints de vendre leurs titres pour couvrir leurs emprunts (appels de marge), ce qui va pousser les cours à la baisse et déclencher une réaction en chaîne. C’est en septembre 1929 que les cours... atteignent leur plus haut niveau historique. La perte de confiance due à la crise boursière affecte la consommation et les investissements lors des mois suivants le krach. Les investisseurs qui ont spéculé en empruntant ne peuvent plus rembourser et causent des pertes sèches, ce qui conduit les banques à restreindre leur crédit. Les grandes entreprises connaissent alors des difficultés de trésorerie croissantes. Les plus faibles font faillite, ce qui accroît la fragilité des banques. Les épargnants paniquent et se précipitent auprès de leur banque pour retirer leur argent. Sans mécanismes de stabilisation, les banques les plus faibles sont dévastées par l’hémorragie de fonds et doivent faire faillite à leur tour : la crise devient alors une crise bancaire à partir de 1930. Les crédits se tarissent, la consommation, l’investissement et la production continuent de chuter, le chômage explose (de 1,5 million à 15 millions en 1933), et la crise bancaire devient une crise économique en 1931. Les mesures protectionnistes telles que la loi Hawley-Smoot de 1930 sur les droits de douane, favorisent la propagation de la crise à toutes les économies occidentales à partir de 1931.
Les conséquences sociales de la crise
La crise se transforme en dépression durable par les effets massifs de perte de confiance de la part des épargnants, qui se précipitent auprès des banques pour retirer leurs dépôts d’argent. Dès lors, la crise n’est plus seulement boursière, mais elle devient aussi bancaire. De nombreux établissements font faillite, ce qui provoque un resserrement massif du crédit, qui à son tour entraîne une chute de la consommation, de l’investissement et de la production. Nombre d’entreprises qui vivaient à crédit doivent fermer, elles sont de plus en plus touchées par la faillite des banques et par le fait que les consommateurs réduisent leurs achats. De ce fait, de nombreuses entreprises doivent encore baisser leurs prix ; allusion au blé, mais c'est ainsi dans toutes les... entreprises. On estime que 85 000 entreprises américaines ont fait faillite durant ces années. Ainsi, la crise économique touche rapidement tous les secteurs de l’économie américaine, et à cela s'ajoute un autre type de crise : les chutes de production et les faillites industrielles entraînent une hausse fulgurante du chômage (de 4 millions de chômeurs en octobre 1929, on dépasse les 13 millions de chômeurs en 1933, soit 27 % de la population active !). En l’absence de cotisations sociales, une grande partie d’entre eux doivent s’en remettre à la charité publique. Le krach boursier entraîne donc, parallèlement à la crise économique, une crise sociale violente.
Rapidement, cette crise s’étend au monde entier. Comment la crise a-t-elle pu contaminer tout le globe ? Si face au défi de la crise, les pays capitalistes ont démontré de remarquables facultés de survie et d’adaptation, avec l’intervention des gouvernements directement dans l’économie afin de corriger les dysfonctionnements du capitalisme, celle-ci Demeure sublime leçon pour l’homme par rapport à la spéculation. C’est pourquoi d’aucuns n’hésitent pas à dire que c’est une sanction morale. C’est ce qui fait la légitimité du débat actuel sur la conduite même du thème capitaliste.
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12 La Preuve n° 013 - Novembre 2008
Point de vue
Le musulman et sa perception de la polygamie
— Par Mohamed (mohamed7@hotmail.com)
À la suite d'une discussion que j'ai eue avec un ami et frère en islam, il m'est apparu nécessaire de rédiger la présente réflexion, que je dédie à tout musulman, dans l'espoir que la polygamie cessera d'être un sujet qui fâche dans la communauté islamique. En la publiant dans vos colonnes, j’espère également que le non-musulman pourra y trouver certaines réponses à ses éventuelles interrogations. Ce que j'avance est avant tout une conviction et une invite au respect mutuel entre musulmans de toute option matrimoniale. Les musulmans doivent s’efforcer d’être et de rester unis. On ne doit surtout pas avoir d'un côté les célibataires et les monogames et de l'autre côté les polygames. Allah nous commande (Coran - S3/V102-103) : « Ô les croyants ! Craignez Dieu comme Il doit être craint. Et ne mourez qu'en pleine soumission. Et cramponnez-vous tous ensemble au “Dabi” (câble) de Dieu et ne soyez pas divisés; et rappelez-vous le bienfait de Dieu sur vous... ». Gardons à l’esprit qu’un polygame peut, à tout moment, redevenir monogame ou célibataire. De la même façon, un célibataire ou un monogame peut se surprendre un jour en train de devenir polygame, car nul n’échappe à son destin. En islam, l'obligation qui incombe à tous, en matière sexuelle, est le fait de s’abstenir de la fornication et de l'adultère. Allah nous a créés faibles et, dans Son infinie miséricorde à l'égard de Ses créatures que nous sommes, Il nous a rendu licite aussi bien le célibat responsable que la monogamie responsable ou encore la polygamie responsable. Réjouissons-nous de cela et, sans s’en prendre à autrui pour son choix, que chaque musulman choisisse ce qui semble lui convenir. Une fois le choix fait, qu'il s'efforce de s'assumer, de respecter les prescriptions d’Allah en la matière et s'en remette à la miséricorde d'Allah. Je peux préférer la monogamie pour moi-même sans que cela ne gêne nullement l’islam. Par contre, je ne peux pas condamner la polygamie, car elle fait partie de l’islam. Allah nous ordonne (Coran - S3/V208) : « Ô les croyants ! Entrez en plein dans l'Islam, et ne suivez point les pas du diable, car il est certes pour vous un ennemi déclaré. ». Et Il nous interpelle (Coran - S2/V85) : « ... Croyez-vous donc en une partie du Livre et rejetez-vous le reste ?... ». Je ne pense donc pas qu’il puisse avoir au sein des musulmans, des partisans de la polygamie, des non-partisans et des neutres. Le musulman a le devoir de faire la promotion du mariage en général et de la polygamie responsable en particulier, car notre prophète (SAW) a fait du mariage sa tradition. Evidemment, comme le prophète (SAW), il faut condamner avec vigueur le polygame peu soucieux de l'accomplissement de ses obligations. En même temps, le polygame qui s'efforce d’être conforme aux enseignements islamiques, n'a pas à être complexé. Qu’il soit humble, à l'écoute des reproches objectives qui lui sont adressées, sache reconnaître ses torts et cherche à s’améliorer en permanence. Par ailleurs, il est de notre devoir à tous de faire des invocations en faveur de nos polygames, afin qu’Allah les fasse miséricorde et les aide à tendre au mieux vers la justice qui leur est demandée. Et Allah est capable de toute chose.
De plus, je suis convaincu que sans l'autorisation Divine de la polygamie, bon nombre de musulmans et de musulmanes auraient vite fait de tourner le dos à l'islam. Remercions donc Allah afin qu’Il en rajoute aux innombrables bienfaits qu’Il nous a déjà accordés. Au sujet du devoir de remerciement, Allah nous dit (Coran - S2/V152) : « ... Remerciez-Moi et ne soyez pas ingrats envers Moi. » et (Coran S14/V7) : « Et (rappelle-toi) lorsque votre Seigneur proclama : “Si vous êtes reconnaissants, très certainement J'augmenterai [Mes bienfaits] pour vous. Mais si vous êtes ingrats, Mon châtiment sera terrible." Il n’y a pas de doute que la polygamie est difficile car l’équité à l'égard des épouses est quasiment impossible à réaliser. Mais, de la même façon, la monogamie est difficile à réussir, car la justice exigée vis-à-vis d'une épouse (qu’elle ait ou non une coépouse) est difficile à concrétiser. Un vieux sage avait l'habitude de comparer le conjoint à une veste épineuse qui te protège sans manquer de te piquer par moment.
Être équitable avec son unique épouse, c’est entre autres n'avoir d’yeux que pour son corps et son sexe. C’est la traiter avec gentillesse et patience même lorsqu’elle est en tort. C’est également ne jamais lui refuser la prise en charge totale à laquelle elle a droit, même lorsqu’elle est plus riche ou encore lorsqu'elle se rebelle. Très peu d'hommes y arrivent sans jamais faillir, mais ça ne nous empêche pas de renoncer massivement au De plus, traiter avec équité les fils et filles que nous avons eus avec notre épouse n’est pas toujours chose aisée à mettre en œuvre. Il peut arriver que dans le cœur du père ou dans celui de la mère, pour une raison ou une autre, il y ait une préférence pour un des enfants en particulier. En dépit de cette réalité, ça ne nous traverse pas souvent l’esprit de nous contenter de mettre au monde un seul enfant. On choisit plutôt d'en avoir plusieurs et on s’efforce d’être équitable entre eux.
À la lumière de ce qui précède, je suggère que le musulman résiste du mieux qu'il peut à la fornication et à l’adultère, qu'il opte librement pour le statut matrimonial qui semble lui convenir et qu'il fasse sincèrement l’effort d’être juste envers les êtres qui l'entourent, à commencer par ses géniteurs et ses éventuels épouses et enfants. Pour le reste, qu’il ne se laisse pas perturber et qu'il espère en Allah Le Sage et Le Miséricordieux qui voit autant l'apparent que le caché.
■ La Preuve n° 013 - Novembre 2008 13 Extrait L’éthique des affaires en islam
Le devoir d'obéissance du musulman envers Allah et Son Messager (sallallâhou 'alayhi wa sallam) ne concerne pas seulement la dimension purement cultuelle (ibâdah) de son existence; celui-ci est à considérer par le musulman dans tous les aspects de son existence, plus particulièrement dans les échanges de biens et de services (mu'amalât) qu'il réalise à longueur de journée. Le commerçant et le consommateur musulmans ne peuvent ainsi, dans leur recherche du profit, leur effort visant à augmenter leur richesse et leur volonté de satisfaire leurs besoins ou leurs désirs matériels, adopter des pratiques et des moyens qui contreviennent aux principes et règlements énoncés dans leurs références premières (le Qour'aan et la Sounnah). Le Messager d'Allah (sallallâhou ‘alayhi wa sallam) a clairement averti que, parmi les questions auxquelles chaque serviteur aura à répondre en priorité le Jour du Jugement, deux porteront sur son argent: D'où l'a-t-il eu? Comment l'a-t-il utilisé? Tout musulman qui s'engage dans les affaires (que ce soit en tant que vendeur, acheteur ou investisseur) doit nécessairement connaître et respecter certains principes essentiels, dont les suivants :
I. La nécessaire présence du consentement mutuel
Le consentement des parties contractantes constitue le fondement même de la validité des opérations commerciales (sauf cas exceptionnels) ; la propriété d'autrui étant, à l’image de sa vie et de son honneur, sacrée pour le musulman, il est bien évident qu'il ne lui est pas permis de s’approprier quoique ce soit appartenant à quiconque sans l'accord de ce dernier. Il est à noter que, pour qu’il y ait un consentement réel de part et d'autre, il est notamment nécessaire que :
- aucun des contractants ne profite des éventuelles difficultés financières de l’autre en le contraignant à accepter une transaction que, au fond, il réprouve (comme la vente d'un de ses biens par exemple à un prix très faible pour répondre à un besoin urgent de fonds)
- chaque contractant fasse preuve d'honnêteté, de franchise et de droiture envers l'autre. En ce qui concerne le vendeur, le devoir d'honnêteté consiste (notamment) à ce qu'il ne dissimule pas les défauts éventuels de sa marchandise, qu'il ne mente pas à l'acheteur potentiel, que ce soit sur la nature réelle de ce qu'il vend, sur l’état de son stock ou sur autre chose. En ce qui concerne l'acheteur, le devoir d'honnêteté impose (notamment) qu'il s'acquitte comme convenu du prix de la marchandise, qu’il ne mente pas dans le but d'obtenir un rabais, qu'il ne dissimule pas ses capacités réelles de paiement dans le cas d'un achat à crédit ou qu’il ne produise pas de faux documents pour abuser de la confiance du vendeur.
2- Le devoir d'équité et de justice
Toute forme d’injustice et d’abus est sévèrement condamnée en islam. C’est en vertu du devoir de justice et d’équité que, dans les opérations de financement, le risque doit nécessairement être partagé entre le détenteur de fonds (l'investisseur) et l’utilisateur de ces fonds (l'entrepreneur) : ainsi, en cas de résultat positif de l’activité, les bénéfices sont répartis (selon des proportions déterminées à l'avance) entre les deux contractants. Et en cas de résultat négatif, la perte financière est supportée par le détenteur de fonds, tandis que l’entrepreneur perd, lui, le fruit de ses efforts et le temps engagé dans son activité. En d’autres mots, il ne peut être question, dans le droit musulman, de faire supporter tout le risque lié à l’opération engagée à l’entrepreneur seulement - comme c'est le cas dans les crédits accordés par les établissements financiers traditionnels.
3. Le devoir de bienveillance
Dans le domaine des transactions, comme partout ailleurs, l’adoption d’une attitude bienveillante constitue une source importante de mérite et de récompense pour le musulman. C’est en vertu de ce devoir de bonté qu’il est notamment recommandé :
• au vendeur d’accepter de revenir sur la transaction conclue lorsque l'acheteur regrette celle-ci.
• au créancier de donner gracieusement un délai de remboursement supplémentaire (ou, mieux encore, de pardonner complètement) à son débiteur lorsque celui-ci se trouve dans la gêne et a des difficultés pour honorer ses engagements.
4. Le devoir d'adosser les transactions financières à un actif tangible
En islam, la monnaie n’est pas identifiée comme un objet de commerce (excepté dans certains cas particuliers) : en effet, celle-ci n'a aucune utilité intrinsèque et ne constitue qu’un moyen d'échange; chaque unité d'argent étant en tout point équivalente à une autre unité de la même dénomination, il n'y a donc aucune possibilité de réaliser un bénéfice (légitime et justifié du point de vue de la Sharia (législation musulmane) par l'échange de ces dernières entre elles : tout surplus obtenu suite à un tel échange constitue du ribâ (intérêt) et est par conséquent interdit pour le musulman. La réalisation d’un bénéfice est par contre justifiée dans le cas où quelque chose ayant une utilité intrinsèque est vendue pour de l'argent (ou Lorsque des monnaies différentes sont échangées l'une contre l'autre.
5. L’interdiction des transactions portant sur des éléments prohibés
Avant de s'engager dans un contrat (commercial ou autre), le musulman doit s’assurer que l’objet de celui-ci est licite et ne s’oppose ainsi pas à ses impératifs moraux et religieux. Il lui est ainsi interdit d’investir par exemple dans :
• les activités liées aux jeux de hasard et aux casinos.
• l'industrie cinématographique en général et les activités liées à la pornographie en particulier.
• les sociétés de production d'aliments ou de boissons illicites (porc, alcool, viande non halal....)
6. L'interdiction du ribâ
Le terme ribâ désigne, dans le fiqh (droit musulman), l'avantage qui est perçu par l'un des contractants sans contrepartie acceptable et légitime du point de vue de la shariah. C'est le cas notamment :
• du surplus concret perçu lors d'un échange direct entre deux choses de même nature qui se vendent au poids ou à la mesure. Ce type de ribâ est connu sous le nom de ribâ al fadhil • du surplus perçu lors de l'acquittement d'un dû (et dont le paiement a été posé comme condition de façon explicite ou implicite dans le contrat) en raison du délai accordé pour le règlement différé. Ce type d'intérêt, appelé ribâ an nasî'ah, est le plus répandu dans le monde de nos jours, au sein notamment des crédits, des prêts et des placements proposés par les établissements bancaires et les organismes de financement traditionnels.
L'interdiction du gharar. En toute chose, le musulman doit se garder d'adopter une attitude ou de faire quelque chose qui aurait pour conséquence d'entraîner (inutilement et de façon injustifiée) des tensions et des conflits au sein de la société. C'est justement pour cette raison que, dans les affaires et le commerce, il ne lui est pas permis de conclure un bay’oul gharar, c'est-à-dire une transaction qui renferme un flou non négligeable au niveau d'un des biens échangés et/ou qui présente en soi un caractère hasardeux et incertain. C'est le cas. notamment :
• lorsque la vente porte sur une marchandise qui n'est pas déterminée de façon précise.
• lorsque la transaction est conclue sans que le prix de la marchandise ne soit fixé de façon claire.
• lorsque la transaction porte sur une marchandise déterminée que le vendeur ne possède pas encore.
• lorsque le transfert de propriété est conditionné à un évènement hasardeux.
Allâhou A’lam !
Source : Site : www.daroulifta.com
La Preuve n° 013 - Novembre 2008
La souris de la discorde
Par Idriss
Cela ferait bientôt deux mois évoluant vers trois que Moussa n’adressait plus la parole à sa femme. Mais le pire dans ce bras de fer, était que lui et Bibata ne pouvaient en parler à autrui. C'est que la cause de cette histoire rocambolesque était simple, simpliste à tel point qu'elle frôlait le ridicule, voire l'incroyable. Au début Moussa a cru bon de refuser la parole à sa dulcinée, tant que celle-ci n’obtempérerait pas. Une semaine passa. Mais Bibata resta campée. sur sa position. Alors Moussa prit la ferme décision de ne plus franchir le seuil de la porte de la chambre de sa femme et interdit l’accès de sa chambre personnelle à cette dernière. Cela dura plusieurs jours : situation toujours tendue. Moussa soutenait qu'il n'avait pas raison mais qu’il n’avait pas tort non plus. Quant à sa femme, elle restait convaincue autant de son innocence que de son inculpabilité.
Deux autres semaines s’écoulèrent. La tension s'intensifia. Les sauces de Bibata prenaient de plus en plus une saveur trop épicée et lorsque ce n'était pas le cas, de nombreuses nourritures manquaient de condiments essentiels. L'occasion fut donnée à Moussa d’inscrire sur la liste de ses totems tous les repas désormais préparés par sa femme. Il rentrait tard à la maison ou ne rentrait pas. Noyait ou presque ses soucis dans l'alcool qui de plus en plus se révélait inefficace pour de telles attributions. À juste titre d’ailleurs ; avec tous les soucis qu’avaient les soucis de Moussa, certains, les plus nombreux, avaient appris à nager donc à survivre à tout alcool malgré sa teneur en alcool. Quelques jours s’égrenèrent. Moussa devint rare et sa femme rarissime dans le foyer conjugal. En effet, cette dernière avait aménagé chez ses parents, revendiquant le divorce. Les témoins du mariage réunis, conclurent à une recherche préalable de conciliation. Ainsi, ces derniers convoquèrent le couple qui ne pouvait exposer ces raisons qu’eux-mêmes considéraient comme honteuses devant des barbes aussi blanches. Ils furent donc conseillés de réintégrer leur foyer et d'y rechercher les solutions à leur prétendu problème; ce qu’ils firent.
Un jour, alors qu’ils regardaient la TV dans le salon, une souris passa devant eux : la même situation qui a été à l'origine de leur mésentente. C’est seulement à ce moment que Moussa se rendit compte que la souris venait bien de la droite et non de la gauche comme il l'avait soutenu il y avait trois mois de cela. Malgré cette évidence, son orgueil féodal noua sa gorge si fort que son torrent d'humilité ne put s’y frayer un passage. Bibata, Dieu merci, avança et s'agenouilla devant son mari et lui tint ce langage : « Chéri ! À droite ou à gauche, cela m'importe peu. Mes yeux, qui t'appartiennent, n'ont vu que ce que les tiens ont vu ; ce qui est sûr, il vient d’un trou qu’il a creusé dans notre maison. C'est déjà assez. Ne lui donnons pas le droit de creuser un autre dans notre couple. »
At-takbir, j’ai envie de crier. Chose qui est bien dite. Mais il aurait fallu près de trois mois. Une période qui a couvé de l’orgueil, de l'égoïsme et du mensonge. Pour toutes les femmes ou les futures qui me liront, sachez baisser le ton malgré votre rang, grade, statut, titre ou grade et donner raison (surtout quand c’est vous qui l’avez) à votre mari pour préserver le commun essentiel. Constituez des couvertures qui étouffent, éteignent tous les feux de vos époux.
À tous les hommes, gardons à l’esprit que l'orgueil ne fait jamais bon ménage avec rien. Et n'oubliez jamais que « le meilleur d'entre vous est celui... » qui se comporte mieux avec sa femme », a dit le prophète de l'islam (SAW). Enfin à l’égard de tous, retenez, et soyez en convaincu, que le dialogue est le socle des foyers. A bon entendeur, salam !
BISMILLAHIR-RAHMANIR-RAHIMI !
OPERATION MOUTON TABASKI
Assalamou Alaykoum ! Où trouver un bon mouton, à un prix bien abordable ? Le frère BAKAYOGO Nouhoun et amis vous offrent leur service pour la 4ème fois consécutive. Alors pour éviter toute bousculade de dernier moment, vous pouvez faire vos commandes en avance entre le 30 octobre et le 30 novembre 2008 aux contacts suivants :
- 70-27-15-01
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Par ailleurs, ils vous offrent la possibilité de payer vos frais en deux (2) mensualités : fin octobre et fin novembre 2008.
La Preuve n° 013 - Novembre 2008
Le SIAO 2008 C’est parti pour la onzième édition du Salon international de l'artisanat de Ouagadougou (SIAO). Elle s'est ouverte ce vendredi 31 octobre et se poursuivra jusqu’au 09 novembre, sous le thème Artisanat africain et circuits de distribution. Rendez-vous de la créativité africaine, le Salon international de l'artisanat de Ouagadougou (SIAO) va rythmer le quotidien des Ouagalais et des centaines de vendeurs et d'acheteurs venus de loin pendant une dizaine de jours. Le Brésil est l'invité d'honneur de la manifestation. L’invitation de ce pays américain répond à un objectif d'ouverture de plus en plus grandissante du salon vers les autres continents. Ce choix, selon le ministre burkinabè du commerce, de la promotion de l'entreprise et de l’artisanat, Mamadou Sanou, « s’explique par le fait que le Brésil, pays émergent, et d’une très grande vivacité culturelle, abrite la plus grande diaspora noire dans le monde ».
Au Burkina, l'artisanat contribue pour 30% au produit intérieur brut (PIB) et est le second pourvoyeur d’emplois. Il occupe près d’un million de personnes à temps plein ou partiel. Ce qui fait dire au premier ministre Tertius Zongo que « l'artisanat est un atout pour le Burkina et l'Afrique ». en ce 21e siècle qui est un siècle de compétition ». Pour la présente édition, on note la présence d'au moins 26 pays africains. Ce qui fait dire au commissaire général du Salon, Jean-Claude Bouda, que « l'Afrique s'est appropriée le SIAO ». Heureusement, l’Afrique n’est pas le seul continent représenté à cette biennale. Tous les quatre autres continents ont également répondu présent. On note même une participation de plus de 200 acheteurs professionnels venus des autres continents. On compte aussi environ 3000 exposants, un chiffre record en comparaison avec les autres éditions.
Et les femmes créèrent Femina FM. L’univers médiatique s'élargit au Burkina Faso, avec la naissance d'une nouvelle station radiophonique, Femina FM, qui émet sur la fréquence 102.8. Les initiatrices de la « radio des femmes » ont présenté leur « maison » à la presse le jeudi 30 octobre 2008. Elle a commencé à émettre dans cette même soirée. « La radio des femmes et de ceux qui les aiment », « la réalité au féminin », ce sont les deux slogans que Femina FM compte utiliser pour conquérir la gent féminine et faire de leur média une radio à laquelle « les femmes pourraient s’identifier ». Les sœurs Salembéré, promotrices de la radio, entendent aider les femmes à s’épanouir grâce à une grille de programmes qui tient compte de leurs préoccupations. Les auditeurs pourront écouter des émissions qui traitent du quotidien de la femme burkinabé, de la santé maternelle et infantile, des droits de la femme, etc. Ces émissions seront ouvertes aux associations et groupements féminins.
Femina FM vient agrandir le cercle, de plus en plus grand, des radios commerciales au Burkina Faso. Elle a un rayon de couverture de 50 à 70 kilomètres et diffusera ses émissions en français et dans les langues nationales les plus parlées au Burkina Faso. Ayna Annick, la directrice, entend faire de Femina FM une radio de référence.
Affaire ONATEL : Le gouvernement demande aux travailleurs de reprendre le travail. Depuis le 22 octobre 2008, un conflit de travail oppose les agents de l’Office national des télécommunications (ONATEL) à leur employeur. Ce conflit qui a débuté par une grève de quarante-huit (48) heures lancée par le Syndicat national des travailleurs des télécommunications (SYNATEL), se poursuit par un sit-in des travailleurs sur le lieu de travail qui accusent leurs dirigeants de mauvaise gestion de l’entreprise.
Le gouvernement, à travers le ministère des Postes et des technologies de l’information et de la communication (MPTIC) et le ministère du Travail et de la Sécurité sociale (MTSS), a invité le SYNATEL, le 30 octobre 2008, à une rencontre pour des échanges en vue d’une sortie de crise. Notons que l’intervention du gouvernement dans ce conflit de travail est motivée par la rupture totale du dialogue entre les travailleurs et la direction générale de l'ONATEL qui ont exigé le départ préalable du directeur général de l'ONATEL et de deux de ses collaborateurs.
Au cours de cette rencontre, le gouvernement a demandé aux travailleurs de reprendre le travail pour rester dans la légalité et de renouer les négociations avec leur employeur.
Présidentielles aux USA : Les Américains choisissent OBAMA
Les Américains ont voté mardi 4 novembre pour choisir leur 44e président à l'occasion d’une élection historique qui a amené à la Maison Blanche le premier président noir de l'histoire des États-Unis, le démocrate Barack Obama, face au républicain John McCain. Le taux de participation s’élève à plus de 60 pour cent, un taux record selon les observateurs.
Le nouveau président héritera d'une situation économique extrêmement difficile. Les États-Unis sont au bord de la récession et traversent leur plus grave crise financière depuis celle de 1929. Le pays demeure engagé dans deux guerres, en Irak et en Afghanistan. Barack Obama, à 47 ans, veut incarner le changement. M. Obama a promis de baisser les impôts pour 95% des salariés américains, d'engager une politique de grands travaux d'infrastructure et de garantir une couverture santé pour tous. Sur le plan international, M. Obama a promis de retirer les soldats américains d'Irak “de façon responsable” dans un délai de 16 mois et de concentrer les efforts à la lutte contre Al-Qaïda et les talibans. John McCain a reconnu sa défaite en affirmant que le peuple américain s'est exprimé. Avec Obama, les relations afro-américaines risquent de changer fondamentalement.
■ 16 La Preuve n° 013 - Novembre 2008
Fait partie de La Preuve #13