Issue
La Preuve #26
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Burkina Faso
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- Articles de journaux (3615 items)
- Titre
- La Preuve #26
- Editeur
- La Preuve
- Date
- décembre 2009
- numéro
- 26
- nombre de pages
- 16
- Sujet
- Aïd al-Adha (Tabaski)
- Aïd el-Fitr
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans de Côte d'Ivoire
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- Pauvreté
- Union Culturelle Musulmane
- Islamisme
- Terrorisme
- Langue
- Français
- Source
- Louis Audet Gosselin
- Contributeur
- Louis Audet Gosselin
- Identifiant
- iwac-issue-0000020
- contenu
-
Editorial
INTERDICTION DES MINARETS EN SUISSE
En rire ou en pleurer ? Le référendum organisé par la Suisse pour interdire la construction de nouveaux minarets, en plus des 4 autres déjà existants, est tout simplement ridicule. En d'autres temps, on serait passé sous silence, tellement le fait est enfantin. Mais dans un contexte généralisé de haine contre les musulmans et le fait islamique, on ne peut qu'exprimer malgré nous, notre ras-le-bol. Quand même ! Trop c’est trop !
De toute évidence, les minarets ne sont qu'un prétexte, tout comme l'ont été les affaires du voile à l'école ou de la burka et bien d’autres sujets, aussi insultants les uns que les autres. On veut seulement anéantir la réalité musulmane. Sinon, en quoi un minaret peut-il symboliser l’islam politique ou une quelconque volonté de coloniser la Suisse ? Comme si c’était en Suisse seulement qu’il y avait des minarets. Ou comment peut-on laisser croire que les minarets symbolisent des missiles prêts à détruire l'Europe ? C’est d’autant plus... triste qu'une majorité de Suisses a cru à de telles impertinences et ont soutenu une telle injustice. C’est encore plus grave, car le débat s’invite déjà dans d'autres pays européens. Et toute cette hypocrisie dont font preuve ces soi-disant défenseurs des droits de l'homme est simplement irritante. Il y en a pour comprendre la légitimité de la peur des Suisses avant de condamner timidement leur attitude. C’est justement ce langage ambigu et froid et cette diabolisation continue et outrancière de l’islam et des musulmans qui ont conduit aujourd’hui à de telles inepties.
Mais, ici comme ailleurs, il faut encore rappeler que le fait de brandir la haine et la peur comme fonds électoraux peut avoir des conséquences fâcheuses. Soit les musulmans finiront par en avoir marre et feront vraiment peur ; soit ceux qui s’abreuvent à la source de ces discours xénophobes et racistes vont s’en prendre ouvertement aux musulmans, ce qui mettrait en péril la paix et la sécurité. Au moment où les Etats-Unis, chantres de l’anti-islam pendant 8 ans, sont en train de se repentir et de revenir à de meilleurs sentiments, l'acte honteux des Suisses vient rappeler aux musulmans que la foi qu'ils portent est une épreuve, et elle le sera davantage au fil des années. Cela exige donc de leur part de la patience et de l’endurance car il ne se trouvera plus un moment où l'animosité à l'égard des musulmans va cesser. Certes le minaret n'est rien d'autre qu’un style architectural des lieux de culte musulmans depuis longtemps et sa présence ou non ne peut en aucun cas remettre en cause l'accomplissement de la prière. Mais s'en prendre à ce symbole est suffisant pour qu’on soit inquiet.
La Rédaction
La Preuve 1
Récépissé de déclaration N°ISfil/yGA-GMOU^ du 27 juillet 2001
ISSN 0796-W6
Tel 5037 94 30
Cell 7075 54 85
Email preuve2007@yahoo
Directeur de Publication MikaïlouKéç
Secrétaire de rédaction SiakaGNESSI
Responsable commercial Moussa BOUGMA
Mise en page et impression Altesse Burkina 50 39 93 10
Nombre de tirage 1000 exemplaires 2 La Preuve n° 26 - Décembre 2009
Religion de vérité
COMMENT FAIRE LA PRIÈRE ?
L’exécution pratique de la prière (2ème partie)
Par Cheick Albayan
Dans le numéro précédent, nous avons évoqué la prière musulmane à travers la présentation des cinq prières quotidiennes et les conditions de validité de la prière. Dans cet article, nous allons traiter de l'exécution pratique de la prière.
Après avoir accompli tous les préalables à la prière, le musulman s'oriente tout d’abord en direction de la qibla en ayant l’intention (conscience) de la prière qu'il se propose d'accomplir (qu'elle soit obligatoire ou surérogatoire) sans toutefois avoir besoin de prononcer à haute voix l'intention de s'en acquitter. L'intention n'est que la ferme détermination que l’on éprouve à prier et exclusivement vouer à Dieu. Il est recommandé de prier en ayant devant soi une sutra : objet placé devant (poteau, mur, chaise...) afin que personne ne passe devant.
Se mettre debout, pieds en direction de la... qibla. Puis on prononce la formule d’ouverture de la prière (ikama) ainsi qu’il suit :
L’ikamat ou l'ouverture de la prière
- Allahou Akbar [Allah est le plus grand] (2 fois).
- Achhadou ane la ilaha illallah [J'atteste qu'il n'y a de divinité digne d’adoration qu'Allah] (1 fois).
- Achhadou anna Mohammadan rassouloullah [J’atteste que Mohammad est le messager d'Allah] (1 fois).
- Hayya ala salah [Venez à la prière] (1 fois).
- Hayya ala falah [Venez au succès] (1 fois).
- Kad qamati salah [(Préparez-vous), la prière est prête] (2 fois).
- Allahou Akbar [Allah est le plus grand] (2 fois).
- La ilaha illallah [Il n'y a de divinité digne d'adoration qu’Allah] (1 fois).
Cette formule n'est recommandée que dans chaque prière obligatoire. Tout comme l'adhan (l’appel), l’ikamat est spécifique aux hommes. Les femmes ne sont pas tenues de dire cette formule.
La première rakat
Après l’ikamat, lever les mains, doigts serrés et tendus, à la hauteur des épaules ou des oreilles, paumes des mains face à la qibla, en disant (1 fois) : Allahou Akbar (Allah est le plus grand). Cette formule s'appelle le takbir. Ce premier takbir sert à débuter la prière, et se nomme le takbir de sacralisation. Il est permis de lever les mains avant, pendant ou après le takbir. L'élévation des mains en dessous des épaules, au-dessus de la tête ou les pouces derrière les oreilles est incorrecte. Ensuite, on poursuit la prière en croisant les bras sur le ventre. On pose les mains entre le nombril et la poitrine, la paume de la main droite sur le dos de la main gauche ou bien la main droite sur la main gauche, poignet et avant-bras gauches. Il est interdit d'entrecroiser les doigts, ou de poser la paume de la main droite sur le coude du bras gauche ou la main gauche sur la droite. Il est permis de poser les mains sur la poitrine ou sur le nombril. Cependant, on peut aussi laisser les bras pendre le long du corps sans les croiser. En station debout, il faut fixer ton regard à l'endroit de prosternation. Puis tu récites l'invocation d’introduction à la prière. voix basse) : Sobhanaka llahouma wa bihamdika wa tabaraka smouka wa ta'ala jaddouka wa la ilaha ghayrouka (gloire et pureté à Toi, ô Seigneur et à Toi la louange. Que Ton nom soit béni, que Ta majesté soit élevée et il n'y a d'autre divinité en dehors de Toi). Tu peux ajouter toujours à voix basse : Aouzou billahi min ash-shaytanir rajim ; Bismillahir rahmanir rahim (je cherche refuge auprès d'Allah contre satan le maudit. Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux).
Puis tu récites la première sourate du coran, Al-Fatiha (prologue) et à la fin tu dis: Amine (ainsi soit-il). Ensuite tu récites ce que tu connais ou ce que tu veux des versets du coran. La longueur de cette récitation est laissée à l’initiative du fidèle. Elle varie en fonction des prières et des circonstances.
Après tu dis Allahou Akbar (Allah est le plus grand) en élevant les mains, doigts serrés et tendus, à hauteur des épaules ou des oreilles, paumes des mains face à la qibla. Incliner son buste et mettre ses mains (doigts écartés) sur les genoux de façon à avoir le dos droit. Dis (à voix basse) dans cette position (3 fois) : Soubhana rabbiya al’azim (gloire et pureté à mon Seigneur le Très Grand). Puis tu te redresses de l'inclinaison en élevant les mains, doigts serrés et tendus, à hauteur des épaules ou des oreilles, paumes des mains face à la qibla, en disant, (1 fois) : Sami'allahou limane hamidah (Allah a entendu celui qui L'a loué). Cette formule sera dite seulement lorsque l'on est imam (dirigeant de la prière) ou lorsque l'on prie seul, mais pas quand on prie derrière un imam. Ensuite tu remets les mains sur la poitrine, la paume de la main droite sur le dos de la main gauche et dis (1 fois) Rabbana wa lakal hamd. (Ô Seigneur à Toi la louange). Il est recommandé de dire ensuite : hamdane kassirane tayyibane moubarakane fihi (une louange abondante, pure et bénie). Puis tu te prosternes en posant à terre les genoux puis les mains (doigts serrés et tendus en direction de la qibla), en écartant ses bras de ses côtes et son ventre de ses cuisses, en espaçant entre ses genoux et en disant (1 fois) : Allahou Akbar (Allah est le plus grand). Pendant la prosternation, le front, le nez, les mains, les genoux et le dessous des orteils doivent être en contact avec le sol. En outre, tu récites pendant cette position et à voix basse (3 fois) : Soubhana rabbiya al'ala (gloire et pureté à mon Seigneur le Très Haut). Il faut noter que les attitudes suivantes sont proscrites pendant la prosternation : les coudes touchent le sol, le ventre et les cuisses, les cuisses et les mollets s'accolent, le dessous des orteils ne touche pas le sol et les mains (doigts) sont détournées de la direction de la qibla. Ensuite tu te redresses de la prosternation en disant (1 fois) : Allahou Akbar (Allah est le plus grand). Puis tu t'assoies sur le pied gauche, redresses le pied droit en dirigeant les orteils vers la qibla [les deux positions des pieds sont permises], poses les mains sur les genoux en dirigeant les... doigts tendus vers la qibla, et dire (3 fois) : Rabbir firli (ô Seigneur ! Pardonne-moi).
Pendant la position assise, il est interdit de s'asseoir sur les talons en mettant le dessus des orteils sur le sol, de s'asseoir à même le sol entre les pieds ou de s'asseoir sur les pieds croisés. De la position assise tu te prosternes une seconde fois en disant et agissant de la même manière que précédemment. Ainsi tu viens d’accomplir une unité de la prière ou rakat.
La deuxième rakat
À la fin de la deuxième prosternation, tu te redresses et tu reviens à la position debout en disant (1 fois) : Allahou Akbar (Allah est le plus grand). Tu accomplis alors une deuxième rakat exactement comme la première. Poser les mains entre le nombril et la poitrine, la paume de la main droite sur le dos de la main gauche. Fixer son regard à l'endroit de prosternation. Ensuite, tu dis (à voix basse) : Bissmillahir rahmanir rahime (au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux). Réciter la première sourate du Coran. Al-Fatiha (prologue) puis une autre sourate ou versets du Coran. Tu fais la génuflexion puis les deux prosternations comme à la première rakat. Enfin tu te relèves de la prosternation en disant (1 fois) : Allahou Akbar (Allah est le plus grand). Tu t'assois sur le pied gauche, redresses le pied droit en dirigeant les orteils vers la qibla. Tu poses les mains sur les genoux, la main gauche est posée sur le genou gauche, doigts tendus et le pouce de la main droite relie le majeur formant ainsi une boucle, et en repliant l'auriculaire et l’annulaire. L'index sera relevé à chaque fois que l'on mentionne le nom d'Allah. On récite dans cette position la tachahoud (attestation de foi) ainsi qu'il suit:
La Tachahoud
[Les salutations sont pour Allah ainsi que les prières et les bonnes œuvres. Que le salut soit sur toi, ô prophète, ainsi que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions. Que le salut soit sur nous et sur les serviteurs d’Allah vertueux. J'atteste qu'il n'y a pas d'autre divinité à part Allah et j'atteste que...] Mohammad est son esclave et son messager. Puis on récite la salatoul ibrahimya :
La salatoul ibrahimya
Allahoumma salli ala Mohammadine wa ala ali Mohammadine kama sallayta ala Ibrahim wa ala ali Ibrahim innaka hamidoune majide. Allahoumma barik ala Mohammadine wa ala ali Mohammadine kama barakta ala Ibrahim wa ala ali Ibrahim innaka hamidoune majide.
[O Seigneur ! Prie sur Mohammad et sur la famille de Mohammad comme Tu as prié sur Abraham et sur la famille d'Abraham, Tu es certes digne de louange et de glorification. O Seigneur ! Bénis Mohammad et la famille de Mohammad comme Tu as béni Abraham et la famille d'Abraham, Tu es certes digne de louange et de glorification].
Après le premier tachahoud et la prière sur le prophète (paix et bénédictions d'Allah sur lui), il est recommandé de réciter :
Allahoumma inni aouzou bika mine azabil kabri wa mine azabi jahannama wa mine fitnatil mahya wal mamati wa mine charri fitnatil massihid dajjal.
(O Seigneur ! Je cherche protection auprès de Toi contre les... tourments de la tombe, contre le supplice de l'enfer, contre la tentation de la vie et de la mort et contre le mal de la tentation de l'Antéchrist. Enfin tu termines la prière par le salut final en tournant la tête à droite et dire (1 fois) : Assalmou alaykoum wa rahmatoullah (Que la paix et la miséricorde d'Allah soient sur vous) puis à gauche en disant : Assalmou alaykoum wa rahmatoullah (Que la paix et la miséricorde d'Allah soient sur vous). Ainsi tu viens de faire une prière composée de deux rakats.
Lorsque le musulman fait une prière de trois unités (trois rakat) comme maghrib, il suivra les différentes étapes ci-dessus décrites jusqu’à la récitation des tachahoud et ensuite, il se relèvera pour exécuter une troisième rakat dans laquelle il ne récitera que la première sourate du coran Al-Fatiha puis il poursuivra sa rakat normalement comme les deux premières sans changement. À la fin, il prononcera le salut final.
Mais si c'est une prière de quatre rakats, il se redressera de la deuxième prosternation de... la troisième rakat sans dire le salam jusqu’à la position debout pour exécuter la quatrième rakat. Le Salam marque la fin de la prière. A sa guise, le fidèle peut rester pour faire des invocations et supplier Dieu pour toutes ses préoccupations. On peut faire ces invocations individuellement ou en groupe.
A suivre...
La Preuve n° 26 - Décembre 2009
Religion de vérité
Sagesse du mois
Ma mère n'avait qu'un seul œil. Je la détestais car elle me faisait honte. Elle était cuisinière de cantine dans l'école où j'étudiais. Un jour, alors que j'étais dans mon école primaire, elle vint me rendre visite pour s'assurer que j'allais bien. Je me sentis tellement gêné. Comment osait-elle me faire ça ? Après ça, je l'ignorais et la regardais avec des yeux emplis de haine. Le lendemain, un camarade me dit : ta maman n'a qu’un seul œil, ohhhh ! A cet instant précis, je préférais disparaître sous terre et que ma mère sorte définitivement de ma vie. Je la confrontai le lendemain pour lui dire : à cause de toi, je... Je suis la risée de tout le monde, pourquoi ne meurs-tu pas ? Mais, elle ne me répondit pas. Je ne pensais pas ce que je disais, j'étais tellement en colère. Je n'imaginais pas ce qu'elle pouvait éprouver face à mes propos. Et je quittai les lieux.
J'étudiai avec acharnement et obtins une bourse pour étudier à Singapour. Je partis effectivement à Singapour où j'étudiai, me mariai, achetai une maison et fondai ma famille. Je vivais une vie heureuse et paisible.
Un jour, ma mère vint me visiter à Singapour, ça faisait des années qu'elle m'avait perdu de vue. Elle n'avait jamais rencontré ses petits-enfants. Elle resta au seuil de la porte, alors que mes enfants se moquaient d'elle. Je m'écriai alors : comment te permets-tu de venir jusqu'ici et faire peur à mes enfants ? Sois d'ici immédiatement !! Elle répondit calmement : je m'excuse, je me suis trompée d'adresse... et elle disparut !
Un jour, je reçus une invitation de mon ancienne école pour assister à une réunion dont le thème était le rapprochement familial. Je mentis à mon... Épouse et lui fit croire que je partais en mission de travail. Après la réunion, je passai par la maison où j'ai grandi. J'appris par les voisins que ma mère était décédée. Je ne versai aucune larme. Ils me remirent une lettre que ma mère m'avait laissée.
Mon fils chéri, j'ai toujours pensé à toi. Je suis désolée de ma visite à Singapour et d'avoir effrayé tes enfants. J'étais très contente lorsque j'ai su que tu allais venir pour la réunion. Seulement je ne pouvais pas quitter le lit pour te voir. Je suis navrée de t'avoir fait honte à maintes reprises dans ta vie. Sais-tu qu’étant enfant tu as eu un accident et tu as perdu un œil? Et comme toute mère, je n'ai pu te laisser grandir avec un seul œil. Alors, je t'ai donné mon œil. J’étais fière et ravie de savoir que mon fils allait voir le monde avec mon œil.
Avec tout mon amour,
Ta maman.
Sobhana Allah, si telle est la générosité d'une mère envers son enfant alors mérite-t-elle le traitement qu'elle a reçu de ce dernier? Quoiqu'elle soit, la maman doit... bénéficier de tous nos égards comme nous avons bénéficié de ses soins quand on était enfant. Un jour, un compagnon du prophète le questionna comme suit : « Ô prophète d'Allah, avec qui dois-je être bienfaisant et bienveillant ? » Il a dit : « Ta mère d'abord. » Il a dit : « Après qui ? » Il a dit : « Ta mère. » Il a dit : « Après qui ? » Il a dit : « Ta mère. » Il a dit : « Après qui ? » Il a dit : « Ton père. » Donc la mère a trois fois plus de droit sur son fils ou fille que quiconque. À ce propos Dieu dit : « Et ton Seigneur a décrété : "N’adorez que Lui; et (marquez) de la bonté envers les père et mère : si l'un d'eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi; alors ne leur dis point : "Fi !" et ne les brusque pas, mais adresse-leur des paroles respectueuses. Et par miséricorde, abaisse pour eux l'aile de l'humilité; et dis : "Ô mon Seigneur, fais-leur, à tous deux, miséricorde comme ils m'ont élevé tout petit." » C17V23-24b
COMMUNIQUÉ
La Caisse BAITOUL MAAL a l'honneur de porter à la connaissance des candidats ayant pris part au concours pour la confection d’un logo, qu'à l'issue de la phase de sélection définitive les candidats ci-après ont été retenus:
- 1er Anthony Labouriaux Sari, Tél : 71 68 42 85 ;
- 2ème M. ZIDA Ismaël, Tél: 78 26 22 20/75 14 24 25;
- 3ème M. SAWADOGO Souleymane. Tél : 78 05 25 09
Les candidats retenus sont priés de prendre attache avec les services de la Caisse à partir du mardi 15 décembre 2009 pour affaire les concernant.
Le Vice-Président El Hadj Moustapha OUEDRAOGO
NÉCROLOGIE
La grande famille Gnessi à Bobo Dioulasso, Nanoro, Gaoua, Diébougou et en Côte d’Ivoire. Les familles alliées. Kabore, Koné, Birba, Séré, à Ouagadougou et à Bobo Dioulasso ont le regret de vous informer du décès de leur fils, cousin et gendre GNESSI ABDOUL SALAM, précédemment étudiant en 2ème Année de Droit à l'Université de Ouagadougou. Décès survenu le mardi 24 Novembre 2009 à l’Hôpital Yalgado Ouédraogo des suites de maladie.
Elles remercient les parents, les familles alliées, les frères et sœurs de l’AEEMB et du CERFI, les Ressortissants de Nanoro à Ouagadougou, les amis et voisins pour leurs soutiens multiples lors de cette douloureuse épreuve «Nous sommes à Dieu et c'est vers Lui que nous ferons retour» ! Qu'Allah le Très Haut soit satisfait de ses bonnes œuvres, pardonne ses péchés et lui accorde une belle part dans l’au-delà ! Amin.
La Preuve n° 26 - Décembre 2009
Participation aux événements sociaux en Islam
Et si l’on boudait ces mises en scène ?
L’islam, parce qu’il est tout un mode de vie, codifie la vie de l’homme. Les relations entre les créatures et le créateur ainsi que les rapports entre les acteurs sociaux trouvent leur meilleure expression dans le code de vie que propose la religion islamique. Mais voilà que ce qui est sensé être le pont de solidarité entre les croyants donne lieu de nos jours à une sorte de mise en scène avec en sus une manipulation des musulmans. Ces musulmans effectivement, à cause de leur ignorance, de leur pauvreté et de leur naïveté, sont victimes des gens en mal de reconnaissance sociale, qui achètent parfois leur participation aux cérémonies diverses. Les mariages comme les baptêmes ou encore les funérailles, pour ne citer que cela, sont des occasions très souvent sans aucune base spirituellement normale, où les auteurs tentent vaille que vaille d'obtenir la bénédiction ou l'aval des musulmans.
Un mariage musulman est un acte religieux. À ce titre, il ne devient nécessaire que lorsque ceux dont il scelle l’union sont eux-mêmes musulmans. Autrement dit, quelqu’un qui ne fait pas de l’islam une préoccupation n’a point besoin d’un mariage musulman. Ils sont nombreux dans nos quartiers ceux qui usent de pures tromperies ou même de la corruption pour se faire une conscience tranquille ou se créer et maintenir une image socialement correcte. Les subterfuges sont légion et chacun y va de ses stratégies. Ceux qui n’ont pas de moyens financiers et dont la simple réputation n’est pas suffisante pour obtenir la participation même fantaisiste des musulmans ne manquent pas d’imagination. À l’approche d’un mariage ou d’un baptême, ils deviennent les plus assidus dans les mosquées. Ils font tout d’ailleurs pour ne pas passer inaperçus. Leur moindre geste est empreint d’une intention de se faire remarquer. Une sorte de marketing agressif sur leur présence en tant que fidèle musulman de la mosquée. C’est ainsi que leur takbir est le plus audible de tous, ils cherchent à être légitimement au premier rang et à serrer coûte que coûte la main de l’imam et celles des autres responsables de la mosquée.
Quant à ceux qui ont des moyens financiers et qui jouissent pour cela, d’une image respectable dans nos quartiers, il leur suffit de mettre la main dans la poche. Ils payent ainsi la participation des musulmans aux cérémonies qu’ils organisent. Que dire de ceux qui ont leurs parents dans les instances de gestion des mosquées de leurs quartiers et qui n’y vont presque jamais ? Ou plutôt y vont que sentant la date de l’accouchement de leur femme très prochaine. Ceux-ci passent par ces proches parents pour obtenir la participation de la mosquée à leurs cérémonies. En somme, c’est une tromperie en règle des musulmans qui sont le plus souvent eux-mêmes complices de cette pratique. Avant tout, les croyants sont responsables de l’organisation et du fonctionnement de leur culte. Il est vrai que la pauvreté de certains membres de la communauté est un facteur limitant négatif, qui saute facilement le verrou de certaines normes, mais aucun prétexte ne saurait justifier de pareilles pratiques dans nos mosquées. Il faut donc impérativement mettre fin à ces scènes de théâtre. Que ceux qui ont besoin de l’islam et des musulmans pour être quittes avec leur conscience, deviennent effectivement musulmans. En tous les cas, ceux qui pensent qu’ils trompent les musulmans se trompent eux-mêmes. Ce qui compte, c’est moins le rassemblement complaisant et intéressé d’un pauvre public manipulé, que l’accomplissement d’un acte religieux soutenant une prescription divine.
La Preuve n° 26 - Décembre 2009 Flash Les musulmans et la politique en Côte d’Ivoire
Par Bachar SOW
À l’approche des élections en Côte d’Ivoire, La preuve vous propose de revisiter l’évolution des rapports islam-politique dans ce pays depuis les indépendances jusqu'au déclenchement de la guerre en 2002. Cette histoire, surtout dans sa phase de 1990 à 2002 qui fait l’essentiel de cet écrit, est chargée de leçons pour les Ivoiriens en général et les leaders politiques en particulier dans la conduite du processus vers les échéances électorales prochaines et pour le retour définitif de la paix.
En rappel, c’est la section locale de l’Union Culturelle Musulmane (U.C.M.) qui a donné naissance à la Communauté Musulmane de Côte d’Ivoire en 1963. Si cette structure avait la vocation de regrouper tous les musulmans, certaines confréries ne se reconnaissaient pas en elle. Mais elle servira tout de même d’interlocuteur avec l’administration Houphouët-Boigny qui, s'étant entouré de l’élite chrétienne, avait pris soin de nommer des dioulas. dans son cercle rapproché. Il y avait une sorte de compromis entre les autorités et les leaders musulmans qui bénéficiaient d’un certain nombre d’avantages : construction de mosquées, prises en charge pour le pèlerinage, temps d’antenne à la radio... À partir de 1990, on notait deux faits majeurs qui firent des facteurs essentiels du changement des rapports : la multiplication des associations islamiques et le début du multipartisme. En effet, en plus de l’Association des Élèves et Étudiants Musulmans de Côte d’Ivoire (AEEMCI) créée depuis 1975 et du Conseil Supérieur Islamique (CSI) créé en 1982 et réputé proche du pouvoir, on avait l’Association des jeunes musulmans de Côte d’Ivoire (AJMCI), le Conseil National Islamique (CNI), la Confédération Islamique du Développement de la Côte d’Ivoire, le Front de la Oumma islamique (FOI), le Conseil Supérieur des Imams (COSIM). La nouvelle élite qui arrive à la tête des associations islamiques était composée d’arabisants et de francisants instruits qui ne nourrissaient Aucun complexe d'infériorité face aux autorités politiques et administratives comme c’est le cas sous d’autres cieux. Ils rejetèrent le compromis des musulmans traditionnels et leur gestion de la chose islamique. C’est dans cet esprit qu’on situe la création du Comité National d'Organisation du Pèlerinage à la Mecque (CNOPM) en 1994. Avec la création du COSIM, on multiplie la formation des imams, la création des comités de gestion des mosquées et bien d’autres initiatives caractéristiques d’une renaissance. Cette situation donna aux musulmans l'occasion de s’affranchir de la tutelle des autorités politiques de l’ex-parti unique. Les associations contestaient la gestion de leurs activités par une bureaucratie liée au pouvoir et à l’église catholique. Henri Konan Bédié, venu au pouvoir après le décès de Houphouët-Boigny en 1993, essaya de poursuivre la méthode du « vieux ». Mais très vite ses manœuvres pour écarter son rival Alassane Ouattara de la course à la présidentielle de 1995 en mettant en doute sa Nationalité ivoirienne, changèrent les rapports entre la communauté musulmane et l’élite politique. Désormais les rapports ont intégré de part et d’autre de nouveaux enjeux. D’une part, marqués par une rupture avec la mainmise d’une administration laïque sur la gestion des questions islamiques et d’autre part de mieux s’armer dans la lutte pour le contrôle des réseaux musulmans jugés favorables à Ouattara. Le compromis longtemps entretenu avec le pouvoir s'était rompu. Lors de la création du COSIM en 1996, la volonté de rupture est perceptible.
«... pendant certains ramadans, c’était un fonctionnaire de l'État qui, sans consulter les organisations musulmanes, annonçait la vue du croissant lunaire, donc la fin du jeûne musulman. Cela créait parfois des situations désagréables quand on ne voyait pas la lune. Notre indignation n’était pas toujours prise en compte. C’est pour sortir de cette situation que nous avons créé le COSIM» s’insurgeait El Hadj Tidjani Ba en février 1999.
À partir de 1995, les organisations... Islamiques ne s’arrêtèrent point à la rupture avec l’ordre ancien mais prirent position dans le débat politique et les luttes électorales, en dépit de leur caractère apolitique, parce que forcés par les événements. En effet, ADO est ouvertement qualifié d’étranger et le RDR, son parti, de porte-drapeau de l’islamisme musulman... Le conflit se mua très rapidement pour prendre l’aspect d’un conflit identitaire. Henri Konan Bédié exalta l’ivoirité qu’il définit comme « l’affirmation de notre personnalité culturelle, l'épanouissement de l’homme ivoirien dans ce qui fait sa spécificité, ce que l’on peut appeler son ivoirité ». Ce concept au contour flou sera approuvé par les cadres du P.D.C.I. et cautionné par l'église.
C’est dans ce contexte que sont intervenues les élections de 1995. Les militants du Front populaire ivoirien (FPI) qui rejetaient le code électoral étaient descendus dans la rue pour manifester. La réticence du général Guei, alors chef d'État-major, de L’armée, de mater les manifestants lui vaut un limogeage précipité. Face à cette islamophobie soudaine, les leaders des organisations musulmanes firent preuve de détermination. «Bien que notre organisation soit apolitique, nous nous donnons le droit de prendre position dans tout débat national et personne ne pourra nous en empêcher» déclare Imam Sékou Sylla.
Dans les sermons, les imams dénoncent la rivalité, la question des ressortissants du Nord, les exactions contre les musulmans. Dans les grands rassemblements, les prises de positions sont claires. Au Mouloud 1995, l'Imam Idriss Koudouss Koné accuse ouvertement le régime Bédié de certaines pratiques, critique le code électoral. ADO est accusé d’être l’auteur de la charte du Nord, un document dans lequel les populations du Nord auraient revendiqué leur autonomie. Mais par précaution, Bédié mit le C.S.I. de Moustapha Diaby (cette organisation créée depuis 1982 et toujours à la solde du pouvoir) en relief en opposition au C.N.L, favorable à ADO. Il faut noter Que si ADO est proche des nordistes par son appartenance ethnique et confessionnelle, l'adhésion des musulmans à son parti n’est pas systématique comme on a voulu le faire croire. Mais l’exclusion dont il était victime après la mort de Houphouët Boigny a suscité la sympathie de nombre de musulmans.
Bédié sortit vainqueur des élections de 1995. La politique d’exclusion était telle que le malaise gagna la grande muette. Les officiers originaires du nord tels Lassana Palenfo et Abdoulaye Coulibaly affichèrent leur admiration pour le RDR. C’est dans ces conditions que le général Robert Gueï, à la tête d’un groupe de mutins, arracha le pouvoir à Bédié (jugé diviseur des Ivoiriens) par un coup d’État le 24 décembre 1999.
Arrivé au pouvoir, le général Robert Gueï multiplia les gestes de bonne volonté. Il invita le Cardinal Bernard Agré et Idriss Koudouss Koné, leader du CNI, à soutenir le gouvernement de transition. Il dissout le Conseil Supérieur Islamique (CSI) proche de l’ancien régime. Il reconnut... La nationalité ivoirienne d’Alassane Ouattara. Mais très vite, les relations entre Ouattara et le chef de la junte se détériorent quand le général commença à manifester ses intentions pour les présidentielles de 2000. Les choses empirèrent quand il annonça sa candidature. Les généraux Palenfo et Coulibaly furent accusés de menées subversives. Il fit volte-face sur la nationalité d’Alassane Ouattara et remercia les ministres issus du R.D.R. Lui qui était venu en sauveur pour délivrer la Côte d'Ivoire de la discrimination et de la pathologie de l'ivoirité devint un monstre à cause de ses ambitions électoralistes. L’argument du péril musulman était de nouveau brandi pour écarter la candidature de celui qui pouvait constituer un rival sérieux (de toute évidence Guei sous-estimait la force de Gbagbo). Les menaces contre les imams, les perquisitions de mosquées redevinrent monnaie courante. De crainte de perdre l’électorat musulman, Guei restaura le CSI. C’est exactement le même jeu. De Bédié qui était réédité dans le code électoral en vue des élections de 2000, le général prône la double ascendance comme condition d’éligibilité pour exclure ADO de la course à la présidentielle. Face à cette situation, les musulmans resserrèrent leurs rangs autour de leur leader charismatique Idriss Koudouss Koné. Ils étaient plus que jamais déterminés à combattre l'injustice.
À propos de la constitution de 2000, Koudouss Koné déclara : « Au total, le projet de constitution soumis au suffrage des Ivoiriens les divisera plus qu’il ne les rapprochera ; et c’est un comble. En conséquence, le conseil national islamique sous l’égide du conseil supérieur des imams condamne toute forme de xénophobie et de tribalisme indigne de la Côte d'Ivoire. Le conseil supérieur des imams et le CNI appellent les hommes et les femmes épris de justice et de paix à poursuivre le combat contre l’injustice et l'exclusion, de prier afin que le Tout-Puissant continue de veiller sur cette terre bénie, la Côte d’Ivoire. »
Bédié lui a été... Simplement mis à l’écart du processus. Le 22 octobre 2000, le général se retrouva face à un Laurent Gbagbo plus que déterminé à remporter la victoire. Le 26 octobre, Gbagbo soutenu par la gendarmerie arrache la victoire que Guei lui refuse, dans une marche audacieuse sur la présidence. ADO demande la reprise du scrutin. Cela occasionna des affrontements entre ses partisans et ceux de Gbagbo (dioula et bété) dans la rue. Gbagbo, qui avait incarné l’espoir pour nombre d’Ivoiriens à la naissance du concept de l’ivoirité, une fois au pouvoir à partir de 2000, ne manquera pas de prolonger cette idéologie. C’est ce qui a conduit à la tentative de putsch ayant abouti à la scission du pays en 2002 et son installation dans la guerre.
Sonna : wMa de B Mathias, SAYADOGOelde Daouda GARY-TOUNKARA publiés dans l'ouvrage collectif l'islam politique au sud du Sahara : identités, discours et enjeux, publié sous la direction de Muriel Gomez-Perez. La Preuve n° 26 - Décembre 2009. Société & Développement RAPPORT MONDIAL SUR LE DEVELOPPEMENT HUMAIN DURABLE
Evitons le piège de l’échec programmé
Par l'Epervier
177e /182, c’est le rang qu’occupe le Burkina Faso dans le classement 2009 des pays de la planète en matière de développement humain durable, effectué par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Ce rang pas du tout honorable du Burkina Faso est dû à la variable éducation.
Le PNUD vient de rendre public son rapport mondial annuel sur le développement humain pour l'année 2009 qui est le 18e d’une série de rapports mondiaux sur le développement humain. L’édition de cette année porte sur le thème : «Lever les barrières : mobilité et développement». Le rapport passe en revue le corpus de données en matière de migration, et les analyses selon les perspectives des hommes et des femmes impliqués dans le processus à savoir les migrants, leur famille, leur communauté d’origine et la communauté de destination au sein de laquelle ils vivent et travaillent.
Ainsi, il est ressorti que le Burkina Faso enregistre un taux d'émigration élevé de 9,8%. Le rapport sur le développement humain s’appuie sur un cadre conceptuel novateur centré sur le concept de développement humain mesuré par l'Indice de Développement Humain (IDH). La pertinence de cet indice réside dans le fait qu'il permet de classer les pays du monde au regard de leur développement qualitatif et non uniquement économiquement quantitatif, a fait remarquer Isiyaka Sabo, économiste principal du PNUD au Burkina, lors du lancement de ce rapport au Burkina le 1er novembre dernier.
L’IDH est un indice synthétique qui mesure le niveau moyen de développement à savoir : la santé (avec pour indicateur l’espérance de vie), l’éducation (moyenne pondérée du taux de scolarisation global dans le primaire, le secondaire et le supérieur et du taux d’alphabétisation des adultes) et le revenu (produit intérieur brut par habitant). Ce classement du PNUD est important à plus d'un titre pour un pays, car il permet de mesurer et d’évaluer l'efficacité des politiques et stratégies de développement. Développement élaborées par un pays. Il constitue également un document et un argument de taille pour les partis politiques et la société civile pour juger l’action gouvernementale et d’interpeller le gouvernement sur ses responsabilités à travailler efficacement pour l'épanouissement des populations.
Le rang du Burkina Faso dans ce classement du PNUD n'est pas du tout intéressant ; il est mauvais : 177e /182 pays, juste devant le Mali, la République Centrafricaine, la Sierra Leone, l'Afghanistan et le Niger. Généralement, le mauvais rang d’un pays s’explique par l’échec des politiques nationales de développement, l’instabilité politique et la mal gouvernance. On peut citer ici l’exemple du Niger qui tire le diable par la queue malgré ses richesses minières. En ce qui concerne le Burkina, le mauvais classement, selon Isiyaka Sabo, est dû à deux raisons essentielles à savoir le niveau de développement humain initialement faible et la composante «éducation» qui... continue de plomber le niveau de l'IDH. Pour ce faire, il a été recommandé au pays de poursuivre ses efforts en matière de scolarisation et d’amélioration des variables intermédiaires ayant un impact sur la santé et l’espérance de vie, à savoir, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, la nutrition, la santé de l'enfant, entre autres.
En matière d’éducation, le gouvernement a certes fait des efforts pour accroître le taux de scolarisation. Mais comme on peut le remarquer, ces efforts constituent en réalité une véritable course aux chiffres, laissant de côté la qualité qui est pourtant un indicateur important de l’avenir enchanteur d'un pays. Déjà, les conséquences sont visibles sur le terrain. Demandez aux enseignants aussi bien du secondaire que du supérieur leur peine quotidienne à former des élèves et des étudiants sans niveau, tout simplement parce que leur formation a été bâclée au primaire, les élèves ne redoublant plus leur classe pour cause de résultats insuffisants. Des élèves dans des écoles primaires du Burkina passent en classe supérieure avec zéro (0/10) de moyenne. Avec cette politique des chiffres engagée par le gouvernement pour contenter les bailleurs de fonds, c’est l'avenir de milliers de jeunes Burkinabè qui est sacrifié, et le développement du pays qui est tué dans l’œuf. Faut-il le rappeler, seule une population bien éduquée, formée, instruite peut véritablement travailler pour sortir le pays du gouffre.
Pourquoi nos dirigeants n’ont-ils pas leurs enfants au Burkina ? N'ont-ils pas confiance en leurs propres politiques d’éducation ? Nous devons éviter le piège de l’échec programmé par ces stratégies d'éducation centrée sur le quantitatif, ignorant le qualitatif. Dans tous les domaines de la vie, c'est la qualité qui fait la différence. Si la Norvège occupe cette année le 1er rang dans ce classement, c'est parce qu'elle a une population qualitativement bien formée.
Il est temps que tous les Burkinabè travaillent objectivement et sincèrement pour le développement de ce pays. Chacun a intérêt car, « il n’y a pas d'avenir pour quelqu’un dans un pays qui n'en a pas », avait dit Norbert Zongo. La Preuve n° 26 - Décembre 2009.
Parole de femme
Femmes et métiers dits masculins
Les femmes et les hommes n’exercent pas toujours les mêmes professions. Et dès l'orientation dans les écoles, les filles et les garçons s’engagent dans des voies différentes. Dans notre contexte, le monde du travail reste ancré dans une tradition de métiers dits « d’hommes » et de métiers dits de « femmes ».
Un métier dit masculin ? De quoi s’agit-il exactement lorsque l’on parle de profession traditionnellement masculine ou féminine ? Quels types de métiers la femme peut-elle ou doit-elle exercer ? Voilà autant de questions que l’on pourrait se poser. Pour les métiers atypiques, les critères qui les définissent varient d’un contexte à l’autre. Les femmes s’engagent dans des métiers dits masculins pour plusieurs raisons. Pour certaines femmes, cet attachement à ces types de métiers relève de l’intérêt pour le métier. L’acquisition de connaissances préalables du métier ou tout simplement du rôle de l’information professionnelle. D’autres femmes, par contre, le font juste par plaisir de transgression des règles sociales préétablies. Et cette transgression s'exprime de plusieurs façons selon les cas : la volonté de travailler avec les hommes, la satisfaction d'être différente des autres femmes ou encore le challenge.
Il y a des métiers féminisés tels que l’assistante maternelle, secrétaire, infirmière, sage-femme, etc. Généralement, le premier débouché pour les femmes serait de devenir agent d’entretien, c’est-à-dire femme de ménage. Le deuxième métier de la gente féminine serait l'enseignement.
Palier un manque de main-d’œuvre ? La présence des femmes dans certains métiers est dictée par une stratégie commerciale qui fait d’elles des agents de publicité ou est motivée par un manque de main-d’œuvre comme c’est le cas dans des secteurs de la métallurgie, des travaux publics et du bâtiment. Leur présence dans les métiers du bâtiment... Relève de l’exception. Elles y réussissent généralement bien car elles sont plus méthodiques et plus soucieuses de l’esthétique. Mais l’idée selon laquelle les femmes auraient du mal à se faire accepter dans un milieu masculin comme celui du bâtiment est répandue. Il existe une véritable résistance à accepter que les femmes s’investissent dans des activités jusqu'ici réservées aux hommes (l’armée, la mécanique, la soudure, la conduite, etc.). Les raisons du refus sont multiples et multiformes : d’abord leur capacité à fournir un travail équivalent à celui des hommes, ensuite leur absentéisme dû aux contraintes familiales et enfin les grossesses.
Emanciper la femme ? Chaque société a assigné à la femme une place selon son organisation, ses traditions et coutumes. Pour Malika Dif, éminente figure contemporaine, « la femme est l’un des deux éléments indispensables à l’avenir de l’humanité » et sa contribution pour l’édification sociale doit être sans faille. Qu’elle soit musulmane ou non, cela constitue un droit mais aussi et surtout un devoir pour elle. Elle doit jouer pleinement son rôle de citoyenne. Elle doit apprendre à exercer un métier utile pour son cœur, son âme, son esprit, son intelligence et sa communauté. Pour cela, elle doit bénéficier d’une formation complète, approfondie et spécialisée.
Au temps du Prophète (saw), les femmes ont exercé des activités socio-économiques et commerciales hors du foyer conjugal. Elles ont été des soignantes sur les champs de bataille et ont quelques fois combattu avec les hommes pour faire triompher la vérité et la foi islamique. Le premier martyr en islam est une femme du nom de Soumayya. Tout cela pour dire que la femme peut travailler dans un cadre idéal qui respecte sa dignité, son honneur et sa spécificité. Elle doit respecter les règles de l’habillement, l’exigence de la mixité et trouver les moyens d'équilibrer son activité professionnelle et les exigences du foyer sans handicaper l’éducation des enfants. Elle doit s’abstenir d’exercer tout métier qui peut dénaturer son corps ou porter atteinte à son honneur ou à sa dignité. Chacun de nous est unique en son genre. Dieu a voulu que la femme soit différente de l’homme. Elle est plus apte à exercer certaines professions que d’autres. Elle peut souvent réussir là où l’homme a échoué mais cela ne voudrait pas dire qu’elle peut et doit faire toujours comme l’homme. Ce n’est pas une concurrence entre les sexes. Mais une question de division de tâches et de complémentarité pour plus d’harmonie sur terre. Cela ne voudrait cependant pas dire qu’il faut promettre la lune et le soleil aux femmes en leur demandant d’être ce qu'elles ne sont pas ou ce qu’elles ne peuvent pas être : l’égal de l’homme.
La Preuve n° 26 - Décembre 2009
Leçon de vie
Un espoir déçu
Ali déteste l'école musulmane et les dirigeants musulmans. Pour cause il a été abusé par ces derniers.
La naissance d’un espoir
Ali est titulaire d’un BAC arabe. Avec ce parchemin, il chercha du travail en vain. Il tendit la main chez plusieurs frères. Musulmans pour trouver des fonds qui l’aideraient à continuer ses études. Il n’eut pas gain de cause. Un jour, il entendit parler d’un dignitaire musulman qui envoyait les candidats qui le désiraient continuer leurs études en Arabie Saoudite. Alors Ali n’hésita pas. De toutes les façons, il n’avait rien à perdre. Il approcha l’individu (appelons-le Madi pour la circonstance) en question qui ne se fit pas prier mille fois. Madi lui exposa plusieurs options diverses bourses d’études de plusieurs pays donateurs dans des domaines variés. Ali bondit sur l'offre de l’Arabie Saoudite. Madi lui proposa de combler ses espérances contre une modique somme de 800 000 F. Cette somme prenait en compte le billet d’avion, les formalités, la restauration du voyage. Pour la bourse, il suffisait d’arriver dans le royaume saoudien. Elle était garantie. Le jeu en valait la chandelle. Quelques mille contre des millions de dollars US pendant quatre ans au moins. Il n'y avait pas match. Ali remua donc cieux et terres, bouscula parents. Proches et lointains et sortit la somme exigée, non sans s’endetter. Il remboursera dès qu’il commencerait à travailler avec son diplôme d’ingénieur que l’Arabie Saoudite lui décernera.
Une semaine après, il fut invité à embarquer dans l’avion pour une destination choisie. À l’aéroport international de Ouagadougou, il retrouva une dizaine d’autres élèves coraniques qui, ayant trouvé que l’offre était alléchante, s’étaient laissés tenter par l’aventure. Après avoir échangé quelques poignées de mains et cordialités, il entama une petite discussion avec ses camarades :
- Al hamdou lil-lah ; je suis pressé d’intégrer mon université. J’envisage déjà y étudier les sciences vétérinaires. Et vous ?
L’un d’eux répondit :
- Moi, je vais étudier la pétrochimie.
- Nous devons tous éviter les branches exclusivement religieuses. Nous en avons assez de spécialistes au pays, qui plus est, sont au chômage.
Cette discussion sur le besoin d’intellectuels franco-arabes pour notre pays dans tous les domaines de la vie s’est... poursuivie à l’intérieur de l’avion avant d’être interrompue par des somnolences impromptues des uns et des autres.
La surprise désagréable
Quelques heures de vol. Ils arrivèrent à destination. Pas celle choisie, mais une imposée. Au lieu de l’Arabie Saoudite, ils ont atterri à l’aéroport international d’Égypte. Pour eux et leur mentor, ce n’était qu’une escale. Évidemment c’en était une, à quelques exceptions près. De l’aéroport, ils furent transportés par car vers une des extrémités de l’Égypte sans aucune explication. C’était la nuit. Mais la longueur du voyage leur laissa entrevoir qu’il y avait anguille sous roche. Leur première sortie de leur pays pour chercher la science allait être aussi leur première mésaventure. Leur première nuit égyptienne leur restera aussi gravée dans la mémoire à jamais. Ils furent parqués dans une mosquée au milieu d’une nuit presque glaciale. À toutes leurs interrogations, ils durent se contenter de cette sobre réponse :
- Gardez patience!
À leur réveil que ne fut leur... stupéfaction : plus de car, plus de mentor ; seule s’exposait devant eux une petite bourgade entourée de quelques dunes. L’eau potable, l’électricité, l’asphalte, l'université étaient un luxe dans cette contrée. D’ailleurs le désarroi, l'injustice, la haine qui prenaient possession de leur corps et âmes leur ôtaient du même coup toute beauté ou saveur de tout ce qui les entourait. Leurs rêves s’étaient évaporés pour laisser place désormais à l’instinct de survie.
L'enlisement. Que faire ? Que dire ? Certes, ils ne pourront le faire aussi fort de sorte que ces cris de bouche et surtout de cœurs parviennent aux bonnes oreilles. Quitter ce Guantanamo était la solution idéale. Mais c'était oublier cet océan de sable qui s'étendait devant eux à perte de vue. Sous cet angle, rester au village s’avérait plus sage et conforme aux prescriptions coraniques. Se rebeller ? Oui ; mais contre qui ?
Ils restèrent dans la mosquée jusqu'à la prière suivante. Après le culte, dans la langue locale, l'imam s’adressa aux fidèles. Ils rentrèrent chez eux et revinrent peu après, qui avec des couvertures, qui avec des chaussures, etc. Les jours et les mois suivants vont durement éprouver les "hégiriens". La raréfaction de leur provision va les obliger à compter sur les bonnes volontés de la localité.
La découverte de la supercherie
Ils vont ainsi souffrir le martyr pendant une année et demie sans nouvelles de leurs familles. Un jour ils firent une assemblée générale, à l’issue de laquelle décision sera prise d'expliquer leur drame à leurs concitoyens de circonstance. Ils n'auront pas le temps; l'imam les convoqua un jour pour une séance d’instruction coranique. Alors qu’il voulait dispenser un cours sur l'alphabet arabe, il découvrit que ses pensionnaires, en matière de Coran ou de théologie islamique, avaient un niveau très supérieur au sien. Ainsi, il s'assit et les écouta. Il était tout naturellement bouleversé de découvrir le sort qu’ils vivaient. Pire, il avait été trompé également. Ladji Madi lui avait dit que c’était des jeunes mécréants qu’il fallait islamiser. Depuis ce jour, Ali et ses camarades étaient devenus les maîtres coraniques de ce village égyptien. Ils officiaient les prières ordinaires comme celle du vendredi. Imaginez l’étonnement de ces Arabes de découvrir des Noirs plus savants qu’eux dans la religion. Aussi les habitants du village cotisèrent-ils pour leur permettre de rencontrer l’ambassadeur du Burkina en Égypte pour que ce dernier les aide à regagner le pays. À son tour, l'ambassadeur déclara son impuissance (sa mauvaise volonté plutôt) à changer quoi que ce soit dans cette histoire. Plus tard, ils sauront que l'ambassadeur était le complice de Ladji Madi. Avec les deux et d’autres, ils formaient une association d’escroquerie. La manœuvre était simple : Madi négociait des bourses auprès des riches Arabes pour des jeunes Burkinabè. Une fois au pays, non seulement il ne donnait pas les bourses aux nécessiteux, mais il les spoliait. Tout ceci était possible avec la... couverture de certaines autorités à qui il versait des sommes.
Le parcours du combattant
Ils revinrent au QG. Ils prirent la décision de retourner au pays. Il y avait tout de même un obstacle et non des moindres. Ils n'avaient pas d’argent pour prendre l’avion. Les cars n'étaient pas à la portée de leurs poches. La seule branche de l’alternative était de traverser ce désert hostile à toute vie. Il y avait un convoi moins cher mais périlleux à bord d'un véhicule spécial tous les trimestres ou semestres. Les villageois leur donnèrent quelques provisions et payèrent le prix de leur voyage. Un matin, de bonne heure, ils prièrent, saluèrent une dernière fois leurs hôtes, grimpèrent dans la jeep. Cette dernière s’ébranla, s’enfonça dans le désert en empruntant suite de la page 10.
Nous entendons souvent des propos du genre : «je suis libre de...», «J’ai le droit de...», «Je suis émancipé...». Pour ces derniers, s’émanciper c’est s’affranchir de toutes contraintes morales, éthiques, sociales et matérielles. Or, cette Liberté démesurée n’a aucun avantage pour la femme. Bien au contraire, ces multiples appels à l’égalité et à la liberté aveugle et aveuglante se sont soldés en échec et en déception. L'engagement de la femme dans la vie professionnelle des rôles imaginaires. Après une dizaine de kilomètres de circulation, ils dépassèrent une pancarte qui présageait déjà de la difficulté du voyage. C'était écrit dessus : Attention danger de mort. Absence de vies. Ils vécurent en temps et en dimension réels tous les attributs du désert : la chaleur, la soif, la faim, la poussière, le dépaysement. La ration était de survie ; un morceau de pain, une poignée de couscous qu’on suçait ; il était hors de question de parler de lotion. Une semaine de traversée, quatre frontières traversées : un calvaire et un miracle de Dieu. Ils arrivèrent à Ouagadougou, maigres, les yeux affamés, le cœur rempli de haine. Flagrant délit d’injustice. Ali se reposa deux jours avant de commencer une autre lutte, la revendication. Il réunit ses camarades et leur... Proposant d’aller réclamer au moins leur argent et surtout des explications, Ladji Madi s’étonna de les voir un matin dans son bureau. Il refusa de leur donner quelque explication. Il leur présenta de simples excuses avant de leur signifier qu’il n'était point question de remboursement. Les opprimés décidèrent dans ce cas de le traduire devant les tribunaux afin qu’il rende compte de ses actes. Pour cette action en justice, Ah sera finalement seul; les autres, sur ordre de leurs parents, se sont rétractés. La cause est que Madi étant un dignitaire, il doit impérativement respecter sa nature féminine. C'est pourquoi l'Islam a libéré la femme dans la dignité et dans l’honneur. «Les femmes ont des droits équivalents à leurs obligations et conformément à la bienséance» S2V228. Il ne s’agit pas de placer la femme dans une position inférieure à celle de l'homme. L'Islam n’a ni favorisé l’homme ni lésé la femme mais a seulement tenu à respecter la nature humaine en précisant, «Aux hommes la part qu’ils ont acquise et aux femmes la part qu’elles ont acquise» S4V32. musulman ; le traduire devant les juges reviendrait à salir l’honneur de la Oumma islamique. Ali se retrouva ainsi seul face à un Madi assisté par un avocat chevronné. Le procès n'a pas traîné. Le juge conclut que Ali avait tort sur toute la ligne parce qu’il n’avait aucune preuve. Quelle justice! Quel musulman! Quelle honte! La justice d'Allah est pourtant inévitable !
■ femmes la part qu’elles ont acquise» S4V32. Dieu a voulu que la femme soit l’égale de l'homme dans les droits et obligations religieuses en disant «Je ne ferai perdre à chacun d’entre vous, homme ou femme, le bénéfice de ses actions...» S3V195. Mais cette égalité ne veut nullement dire «ressemblance» dans le volet social qui est plutôt orienté vers la complémentarité pour l'équilibre familial et social.
■ 19 La Preuve n° 26 - Décembre 2009
Point de vue
ORGANISATION DE LA JEUNESSE MUSULMANE EN AFRIQUE DE L'OUEST
«Faire de la Palestine, un Etat de paix et de justice»
Par Le secrétaire général de l'OJEMAO, Aboubakar TOE
■ La journée Du 29 novembre de chaque année est célébrée la journée internationale de la solidarité avec le peuple palestinien. Cette journée en souvenir de ce peuple martyrisé ayant perdu toute liberté et droit de forger sa propre destinée vient nous rappeler une fois de plus la responsabilité de la communauté internationale à faire de la Palestine un État de paix et de justice.
Jadis terre de prospérité et de paix, symbole de la cohabitation pacifique entre juifs, chrétiens et musulmans depuis la fin des croisades, la Palestine, après la proclamation unilatérale de la création de l’État d’Israël en 1948, a été réduite en un vaste champ de combat, un espace où la terreur, la mort et la misère se côtoient quotidiennement. L’occupation a remis en cause depuis 1967 tous les droits du peuple palestinien jusqu'au droit à l'existence. Israël réduit la Palestine à l'état d'esclavage et d'errance avec le soutien de ceux qui ont voulu que l'histoire marche à reculons dans cette partie du monde.
Le peuple de Palestine vit Quotidiennement la colonisation avec son lot de confiscation des ressources (terres cultivables, ressources en eau ...) et de la liberté. Routes dites de contournement, barrages, contrôles intempestifs, incursions répressives de Tsahal, déplacements forcés, camps de réfugiés, voici ce qui meuble le quotidien des populations palestiniennes.
Les jeunes palestiniens de 42 ans (pour compter à partir de la plus grande invasion de 1967 sinon 60 ans) ont vécu ce terrorisme depuis leur naissance. Ce spectacle de femmes humiliées, de jeunes désœuvrés, d'enfants sans lendemains (sinon que la violence) est le facteur commun du peuple palestinien.
C’est pourquoi tous ceux qui, épris de paix et de justice, commencent à dénoncer l’attitude d’Israël qui a consisté pendant un siècle à nier l’existence du peuple palestinien et soutenir le combat de survie que mène ce peuple abandonné à son propre sort. La question palestinienne, plus qu’une affaire religieuse, est une affaire de droits humains.
C’est pourquoi Obama et les Autres dirigeants du monde doivent revoir leur politique vis-à-vis d’Israël, qui ne cesse de narguer la communauté internationale. L'espoir qu'a suscité l’arrivée d’Obama est en train de s'estomper et risque de faire naître des positions extrêmes du côté palestinien tel que le refus de Mahmoud Abbas de se représenter pour l’élection présidentielle prochaine et la création unilatérale d’un État palestinien. Dans tous les cas, la justice triomphera un jour.
L’organisation de la jeunesse musulmane en Afrique de l’Ouest (OJEMAO), vient par cette déclaration élever sa modeste voix contre cette forme de colonisation. Elle réaffirme son soutien aux solutions préconisées et toujours rejetées par l’État Hébreu à savoir la création d’un État palestinien dans les limites d’avant l’occupation de 1967, le retour des réfugiés sur leurs terres d’origine, l’arrêt de la colonisation sauvage en Cisjordanie, etc. À notre sens, c'est à ces conditions seulement que l'on pourrait mettre un terme à la souffrance de tout un peuple qui... ne demande qu’à vivre sur la terre de ses ancêtres. La commémoration de cette année 2009 vient interpeller chacun de nous, sur le droit de ce peuple à une vie meilleure que les bombes et les humiliations qui leur sont servies quotidiennement. Elle revêt également un intérêt certain au regard du contexte international où le rapport du juge Richard Goldstone sur les massacres de Gaza a encore mobilisé, à une large échelle, l’opinion autour de l’idée de la création d’un État palestinien. N’oublions pas cependant le Seigneur Tout Puissant, détenteur de tous pouvoirs. Adressons-Lui nos prières afin qu'Il délivre tous ces peuples victimes de toutes sortes de violences. Ayons chaque jour une pensée pieuse à leur endroit.
Je profite de l’occasion pour vous souhaiter mes vœux les meilleurs pour la nouvelle année hégirienne 1430 et bonne fête de Tabaski. Que le Seigneur Tout Puissant nous donne la santé et la force pour continuer l'œuvre des prophètes.
La Preuve n° 26 - Décembre 2009
13
Extrait INITIATIVE SUR LES MINARETS EN SUISSE
Le compte des responsabilités — A’or Tarin Rniindiin — Le résultat est venu comme un choc et ce même pour les initiateurs du référendum. On nous annonçait un soutien de 34% et voilà que 57% de la population suisse (avec une participation très importante) a soutenu une initiative qui en dit long sur les peurs et la méfiance des Suisses vis-à-vis de l'islam et des musulmans.
Le parti UDC a utilisé les minarets et leur visibilité tout à la fois comme un symbole et un prétexte d’une campagne durant laquelle le parti n’a cessé de stigmatiser l’islam « intrinsèquement incompatible avec les valeurs et la culture suisses » et les musulmans forcément « enclins à l’expansion, la colonisation et finalement l’islamisation de la Suisse ». Le propos était souvent grossier, approximatif, voire xénophobe et raciste, mais la voix de ce parti (seul à soutenir cette initiative contre tous les autres partis) a été entendue et la majorité de mes concitoyens a finalement soutenu une initiative honteuse. Inquiétante et gravement discriminatoire, il n’est point sûr qu’elle soit reconnue valable au niveau de la Cour Européenne de Justice mais les faits sont là : un peuple, dont le pays n’a que quatre minarets et qui est moins touché que les pays voisins par les crises sociales, a décidé de remettre en question sa tradition millénaire de respect de la liberté de culte en discriminant une communauté religieuse ciblée.
Les musulmans de Suisse, majoritairement bosniaques et turcs, n’ont pourtant jamais posé de problèmes réels et les autorités avaient de quoi se réjouir d'une installation plus réussie et enrichissante. Que s'est-il donc passé en Suisse ? L’UDC a fait une campagne sur la peur et la méfiance avec des affiches parfois proprement scandaleuses quant aux amalgames véhiculés, notamment avec des minarets dessinés sous forme de missiles, colonisant le drapeau suisse à côté d’une femme portant la burqa. Tous les stéréotypes accumulés avec le succès que l’on connaît. Face à cette démarche lourde, grossière... et dangereuse, il faut faire le compte des responsabilités : comment se peut-il qu’un tel succès advienne alors que toute la classe politique s’y opposait à l’exception d’un seul parti? Les Suisses de confession musulmane doivent entendre le message : leurs concitoyens ont peur et se méfient d'eux. Il importe qu'ils soient plus présents, plus actifs dans la société et non pas seulement sur le mode défensif quand il est question d’islam. Il s’agit pour les citoyennes et citoyens suisses, de même que les résidentes et les résidents, de s'engager dans les débats de société (école, emploi, économie, politique, culture, écologie, etc.) de façon positive et constructive. De normaliser leur présence en apportant une contribution humaine, éthique, plurielle et citoyenne aux tenues des débats en question. Cela prendra du temps mais les mentalités évoluent aux contacts des êtres et non dans de simples déclarations de bonnes intentions. Les politiciens ont aussi leur part de responsabilité dans le résultat catastrophique du référendum. Si la majorité des partis s’y sont opposés, on doit relever que leurs positionnements par rapport à la « question musulmane » ne sont pas toujours clairs. Ils furent contre l’initiative mais en ajoutant systématiquement un « mais » à leur prise de position : ils se sentaient obligés d'ajouter que l'islam posait un problème quant à la violence, aux femmes, à « l’intégration », etc. Or, c'est exactement le message qu’a entendu et soutenu le peuple suisse : au-delà des minarets, l’islam et les musulmans font problème !
Il importe que les partis se démarquent de cette politique de la méfiance, du discours sur « l’intégration » après trois générations, et enfin de cette frilosité à reconnaître que l’islam est une religion suisse (et européenne) et que l’immense majorité des citoyens et des résidents musulmans sont et seront un atout pour l’avenir de la société. Il est l’heure que les partis politiques se réconcilient avec la politique et la gouvernance et proposent des visions courageuses, constructives et inclusives, qui tentent de concilier les politiques égalitaires avec la gestion de la diversité. Ils ne peuvent pas aujourd’hui reprocher à l’UDC de gagner en étant populiste alors qu’eux-mêmes ne proposent plus rien en matière de politique sociale et qu’ils surfent en temps d'élection sur les mêmes thèmes porteurs de l’insécurité, de l’immigration voire même de l’identité et des valeurs «suisses» (ou européennes).
Le manque de courage et de visions des partis politiques classiques, en Suisse et à travers toute l’Europe, offre un boulevard au succès des forces les plus populistes ou d’extrême droite. Les médias et les journalistes devraient enfin se poser de sérieuses questions sur leur stratégie, s’il en est. Car enfin au nom de la liberté d’expression mariée à l’audimat, on entretient un climat qui passe de controverses en controverses et nourrit immanquablement un sentiment général de malaise et d’insécurité. Des débats «talk-shows» ; l’absence d’approfondissement des questions ; l'information courte, rapide, sans mise en perspective sont autant de phénomènes qui façonnent des émotions et des sensibilités populaires qui penchent vers la peur, le repli et le rejet de « l'autre ». Le populisme est toujours le vainqueur lorsque le débat est absent ou mené dans des conditions où le propos simpliste et superficiel aura forcément raison de l’argumentation intelligente et raisonnable. La démocratie ne tient pas seulement au fait que tous puissent s’exprimer mais que tous puissent le faire dans des conditions qui protègent l’esprit critique et non pas qui conduisent à la manipulation des instincts et des émotions populaires les moins maîtrisés. Sans y prendre garde, et l'histoire nous l’a prouvé, le racisme le plus odieux peut s’installer démocratiquement dans une société qui ne gérerait pas de façon responsable et éthique l’usage de ses moyens de communications. La responsabilité éthique des journalistes consiste à sortir de la dictature de l’audimat et du gain : la peur, la controverse et la stigmatisation de « l’autre » fait de l’audience et de l'argent et on a beau jeu ensuite de critiquer l'évolution de nos sociétés alors que les partis populistes utilisent les logiques mêmes de nos contradictions. Les responsabilités sont partagées. La route sera longue et dans mon dernier ouvrage, « Mon Intime Conviction », je précise qu’il ne faudra pas moins de deux générations pour dépasser les peurs et les crispations actuelles. Il faut néanmoins que les citoyens européens et suisses prennent leurs responsabilités en s’engageant vers l’ouverture, en cherchant à mieux connaître l’autre, sa complexité, ses valeurs et ses espoirs. C’est notre responsabilité commune et il faut pour y faire face que nous cessions de nous lamenter et que nous nous engagions ensemble, au nom de ce nouveau « nous » qui nous définit, pour défendre les droits acquis, l’égalité des êtres humains, leur dignité et notre refus déterminé des populismes et des rejets qui nous proposent un avenir de racisme et de conflits que nous avons trop bien connus. C’est notre responsabilité à tous si, enfin, nous cessons de rester silencieux et frileux et que nous refusions de jouer aux victimes.
La Preuve n° 26 - Décembre 2009
Brèves
La grippe A s'invite au pèlerinage de La Mecque
Dans ce lieu qui attire chaque année près de trois millions de fidèles, ce sont 1,7 million d'étrangers venus de 29 pays qui se seront déplacés en 2009. Le ministère saoudien de la Santé a reconnu samedi 28 novembre, les décès de quatre pèlerins atteints de la grippe A. Certes, trois de ces victimes étaient âgées de 75 ans et deux étaient porteuses de pathologies lourdes, mais le ministère ne nie pas la responsabilité du virus H1N1 dans les décès. L'Arabie Saoudite avait pourtant pris les choses en main pour contrer ce risque : campagne de vaccination, utilisation de caméras thermiques pour repérer les personnes souffrant d'une fièvre excessive, 15.000 médecins, agents paramédicaux et techniciens mobilisés dans les lieux saints. Le royaume a par ailleurs déconseillé le pèlerinage aux personnes atteintes de maladies chroniques, aux plus de 65 ans, aux femmes enceintes et aux enfants.
Source : lepoint.fr
Inondations meurtrières en plein pèlerinage à La Mecque
Le bilan des inondations provoquées par les fortes pluies qui se sont abattues mercredi sur l'Arabie Saoudite - en plein pèlerinage musulman de La Mecque - s'est encore alourdi pour s'établir à 77 morts. 351 personnes sont toujours portées disparues. De fortes pluies ont provoqué mercredi une brusque montée des eaux à Jeddah et à La Mecque, dans l'ouest de l'Arabie Saoudite. Selon un bilan encore provisoire, jeudi après-midi, 77 personnes ont perdu la vie.
Le 1er décembre, partout dans le monde, était célébrée la Journée Mondiale contre le Sida, une maladie dont les médias parlent trop peu (surtout si l'on compare avec le virus H1N1) et qui pourtant continue à tuer chaque année y compris dans nos contrées. Alors bien sûr les chiffres de l'Onusida montrent que les... Nouvelles contaminations sont en baisse (-17 % depuis 2001) mais ce chiffre ne doit pas faire oublier que 2 pourrait encore s'alourdir puisque 351 autres sont portées disparues, a indiqué le porte-parole de la Défense civile à Jeddah, Abdallah al-Omary. La plupart des victimes sont mortes lorsque leurs voitures ou bus ont été emportés par les crues, selon des témoins. Dans certains secteurs, les routes étaient encore inondées jeudi par un mètre d'eau. «Le niveau de l'eau a baissé et la situation s'est améliorée aujourd'hui par rapport à hier. Nous faisons de notre mieux pour aider les gens encore bloqués», a déclaré M. Omary.
Un premier bilan de la Défense civile faisait état de 44 morts dans les inondations à Jeddah et 4 autres à La Mecque, plus à l'est, où plus de 2 millions de fidèles effectuent les rites du pèlerinage. Et parmi les chiffres qui font quand même limite flipper celui du nombre de personnes disparues. Nombre de personnes vivant avec le VIH qui de son côté n'a jamais cessé d'augmenter ! Ainsi aujourd'hui on estime à 33,4 millions le nombre d'individus vivant avec le VIH dans le monde. On a beau nous dire que ce chiffre est aussi dû à l'accroissement de l'espérance de vie des malades, ça fait quand même un choc !
Autre chiffre qui fait froid dans le dos : aujourd'hui chaque jour le VIH infecte 7 400 personnes à travers le monde ! Malgré les progrès incontestables de la recherche, il est indispensable de se souvenir que le sida est une maladie qui tue.
Les précipitations ont inondé plusieurs quartiers de Jeddah et détruit de nombreuses habitations. Plus de 900 personnes ont été secourues dans les deux villes. La Défense civile n'a pas précisé s'il y avait des pèlerins parmi les victimes. Les pluies ont compliqué le déplacement des fidèles entre Mina, près de La Mecque, et le Mont Arafat, également dans les environs de la Ville sainte, pour le moment fort du pèlerinage.
Source : leparisien.fr d'autant que les antirétroviraux ne sont pas toujours bien tolérés par certains malades. Ne parlons pas de tous ces pays qui n'ont même pas accès aux médicaments. Il est aussi temps que ça change !
■ 16 La Preuve n° 26 - Décembre 2009
Fait partie de La Preuve #26