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CERFI : la foi et le reste
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Burkina Faso
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- Title
- CERFI : la foi et le reste
- Creator
- D. Evariste Ouédraogo
- Publisher
- L'Observateur Paalga
- Date
- February 5, 1997
- Abstract
-
En cette période do Ramadam, période do jeûne finissant, les fidèles musulmans mettent tout en couvre pour que chaque jour que le Bon Dieu fait soit plus méritoire que le précédent, riche en actes de bienfaisance. C'est l'occasion la plus propice pour avoir la miséricorde de l'Eternel, se rapprocher de lui et des hommes. C'est également ce mois que nous avons choisi pour approcher le CERFI, le Cercle d'étude, de recherche et de formation islamique, à travers son président monsieur Issiaka Sam.
D'un physique imposant, le regard sondeur, c'est à un homme prolixe que nous avons eu à faire la samedi 1er février dans son bureau de l'avenue Kwamé-N'Krumah do Ouagadougou, à 10 heures. L'ex-employé de la BFCI, aujourd'hui installé à son compte dans la papeterie, nous a, une heure durant, parlé entre autres de l'association, de l'Islam, de la crise en Algérie, etc. Il commence d'abord par nous présenter le CERFI et ses objectifs. - Subject
- Pluralisme religieux
- Femme en islam
- Issaka Sam
- Jeunesse musulmane
- Journées de la femme musulmane
- Modernité
- Mouvement Sunnite (crises internes)
- Ramadan
- Toumani Triandé
- Unité
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Mouvement Sunnite du Burkina Faso
- Aïd al-Adha (Tabaski)
- Aïd el-Fitr
- Démocratie
- Violence
- Nuit du Destin
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0002520
- content
-
En cette période de Ramadam, période do jeûne finissant, les fidèles musulmans mettent tout en couvre pour que chaque jour que le Bon Dieu fait soit plus méritoire que le précédent, riche en actes de bienfaisance. C'est l'occasion la plus propice pour avoir la miséricorde de l'Eternel, se rapprocher de lui et des hommes. C'est également ce mois que nous avons choisi pour approcher le CERFI, le Cercle d'étude, de recherche et de formation islamique, à travers son président monsieur Issiaka Sam.
D'un physique imposant, le regard sondeur, c'est à un homme prolixe que nous avons eu à faire la samedi 1er février dans son bureau de l'avenue Kwamé-N'Krumah do Ouagadougou, à 10 heures. L'ex-employé de la BFCI, aujourd'hui installé à son compte dans la papeterie, nous a, une heure durant, parlé entre autres de l'association, de l'Islam, de la crise en Algérie, etc. Il commence d'abord par nous présenter le CERFI et ses objectifs.
Le CERFI est une association islamique créée en 1989 par les intellectuels musulmans de l'école francophone. Le constat était qu'il n'y avait pas de cadre approprié pour aider ceux-là qui, durant leur cursus scolaire, n'ont pas pu avoir une formation islamique minimum et qui veulent vivre aujourd'hui leur foi. D était nécessaire de combler ce vide et la concertation a débouché sur la mise en place du CERFI.
Donc, l'objectif premier du CERFI est de travailler à la formation de ses membres et à l'élevation de leur niveau spirituel. Le CERFI en collaboration avec les autres associations travaille aussi à une meilleure explication de l'islam, à l'unité des musulmans et à une organisation rationnelle de la communauté.
Le CERFI prône-t-il une sorte de renouveau islamique?
Le CERFI n'apporte rien de particulièrement nouveau dans l'islam. En collaboration avec les autres associations islamiques, il essaie d'apporter sa contribution à une simple compréhension de l'islam et à l'organisation de la communauté musulmane. Nous n'apportons pas quelque chose de nouveau par rapport à ce qui existe en dehors de l'organisation et de la meilleure compréhension des choses.
Comment le CERFI perçoit-il le mois du Ramadan?
Le jeûne du Ramadan est le troisième pilier de l'islam. Sa pratique est obligatoire pour tout musulman sédentaire et qui est en bonne santé. C'est dans le mois du Ramadan que la première révélation du Coran a eu lieu La valeur spirituelle de ce mois est grande pour les musulmans. C'est la période de remise en cause de soi, de recherche de l'équilibre spirituel. C'est une période où chaque croyant cherche à s'élever spirituellement. C'est pour cela que l'on constate pendant ce mois une grande affluence dans les moquées.
Le Ramadan est une école d'exercice de la maîtrise de soi. Lorsqu'on arrive à maîtriser les deux besoins impérieux de l'homme, le boire, le manger ainsi que le besoin de la chair, on peut évoluer vers la maîtrise du reste des choses de la vie. Et le verset instituant le jeûne dit: "Nous vous avons prescrit le jeûne, tout comme nous l'avons prescrit à ceux qui vous ont devancés, peut- être que vous atteindrez la piété".
Le rôle du jeûne c'est de former et d'éduquer. C'est un mois béni et à ce titre le CERFI a élaboré comme chaque année un programme "spécial Ramadan" où beaucoup d'activités islamiques sont prévues (conférences, commentaires du Coran, concours de lecture du Coran, veillée la nuit du destin...)
Quel est l'acte le plus méritoire pendant le mois de Ramadan?
L'acte le plus méritoire pendant le mois béni du Ramadan, est le jeûne qui a été prescrit; vient ensuite tout ce qui peut être posé comme acte dans la recherche de la grâce de Dieu. Ce qui est couramment pratiqué, c'est la prière et les œuvres de bienfaisance. Pendant le Ramadan, il faut prier beaucoup, il faut partager ce qu'on a avec les autres. D faut pouvoir être solidaire vis-à-vis de la communauté. Ce sont des actes qui sont très importants. Le Ramadan en lui même nous rapproche de Dieu et des hommes. Au sortir du Ramadan, Je musulman doit acquérir une dimension spirituelle plus grande, une dimension humaine assez forte qui lui permettent de regarder les autres hommes avec beaucoup de considération.
Quelles relations entretenez-vous avec les autres confessions religieuses?
Avec les autres confessions religieuses, nous entretenons de bonnes relations, surtout au niveau de la cellule féminine et nous avons beaucoup apprécié la participation des femmes chrétiennes aux journées de la femme musulmane. Je pense que nous devons élargir ces relations et évoluer vers une structure de rencontres périodiques des responsables. Nous avons beaucoup de choses que nous pouvons partager au-delà des différences. Quand un homme croit au Dieu créateur et omnisicient, il y a un pas qu'il a déjà franchi.
Sur le plan islamique, le Coran SII V.256 nous dit: "la ikra fidine". Il n'y a pas de contrainte en matière de religion. A partir de là, nous avons le devoir de respecter la foi des autres. Tout comme la foi du musulman doit être respectée. Le prophète a vécu à Médine. D était chef de l'Etat de la cité de Médine, le guide spirituel, l'imam de la communauté de façon générale. Mais au sein de cette population, il y avait des Juifs chrétiens, des non-musulmans, des païens, mais qui n'ont jamais été inquiétés pour leur foi ou pour leurs pratiques religieuses. Le prophète a vécu en bonne entente avec eux dans la cité de Médine. C'est une grande leçon de tolérance que le prophète lui-même a donnée. Partant de tout cela, le CERFI, les musulmans, d'une manière générale, doivent entretenir de bonnes relations avec leurs frères des autres confessions.
C'est une grande leçon de tolérance. Le CERFI invite les croyants de toutes confessions à se respecter mutuellement. Il y a beaucoup de choses qui ne peuvent se réaliser dans ce pays sans l'apport des croyants à partir de leur foi.
Pourtant, certains prédicateurs musulmans s'en prennent violemment aux non- musulmans sur les ondes ces derniers temps. Pourtant, selon le prophète Mohamed, le bon musulman est celui dont les actes et les propos épargnent les autres.
Comment expliquez-vous cette attitude paradoxale de ces prédicateurs?
Le rôle des prédicateurs est un rôle d'enseignants, un rôle d'éducateurs. Ils s'entretiennent avec la communauté pour lui faire connaître la religion et l'amener à s'écarter de tous les maux sociaux. 11 arrive que certains interviennent en public de manière déplacée, c'est vrai, mais il ne faut pas mettre cela sur le compte d'une directive de la communauté. Ce qu'il faut dire, c'est que les prédicateurs dans le cadre de leur travail sont parfois amenés à stigmatiser certains maux sociaux et des gens peuvent se sentir visés par là. Ils ne visent pas des individus en réalité mais plutôt des maux sociaux. Mais comme je l'ai dit tantôt, le rôle du prédicateur est d'éduquer la communauté, l'amener à se départir de tout ce qui est mauvais, à adopter des comportements sains. Il faut donc comme solution pour éviter cela, qu'ils aient de la sagesse pour communiquer avec le public parce que ce n'est pas une chose facile. Il faut qu'ils soient préparés pour savoir quel est le message qu'ils doivent faire passer au public. Il faut à long terme les former pour qu'ils aient une capacité de communication afin de bien jouer leur rôle dans la société.
Je pense que l'inquiétude des uns et des autres est tout à fait justifiée mais il faut comprendre que ce sont des hommes et que, de ce fait, ils peuvent quelquefois se tromper dans leur langage.
Au fait, que fait le CERFI, qui est un cercle d'intellectuels musulmans, pour développer chez les musulmans la tolérance envers les non-musulmans?
Le principe même de l'islam, c'est la tolérance vis-à-vis des autres. Il faut être tolérant avec son prochain. L'islam n'est pas veau pour s'attaquer systématiquement aux autres religions. L'islam est une religion qui appelle à la tolérance. Dans les textes religieux, l'islam appelle à la tolérance. Il s'agit maintenant de travailler A introduire ce comportement de tolérance dans le quotidien des musulmans. Le CERFI s'attèle à cela. Lorsque l'on connaît sa religion et lorsque l'on connait les autres, on ne peut qu'être tolérant. Les autres qui ne sont pas musulmans doivent à leur tour être tolérants envers l'islam et ses pratiquants. Il faut qu'on se tolère. La religion ne doit pas être une source de luttes interminables.
L'Algérie connait depuis quelques années des remous à cause essentiellement des islamistes. Quel jugement faites-vous de la situation qui y prévaut?
Ce qui se passe en Algérie est vraiment désolant, pénible. Voici un peuple qui a besoin de paix, de quiétude pour vivre sa foi, sa religion mais qui malheureusement n'en jouit pas. Ce qui se passe là-bas n'est à l'honneur de personne. Tout cela est à mettre au compte de ceux qui ont annulé les résultats des élections en décembre 1991.
Les Algériens sont des hommes comme tous les autres. Ce qui peut être accepté par un homme peut être accepté aussi par un Algérien. On aurait dû laisser le processus démocratique poursuivre son cours et on ne vivrait pas ce qui se passe là-bas actuellement. Lorsque vous arrêtez un processus démocratique dans son élan, il y a des problèmes qui se créent. Les problèmes aujourd'hui en Algérie sont justifiés par cela. Si on adopte la démocratie, alors il faut aller jusqu'au bout. Pour résoudre les problèmes dans ce pays, il faut appeler les fils de l'Algérie au dialogue. L'exclusion ne peut pas résoudre la situation. La violence n'a jamais servi la religion, la violence n'a jamais servi le développement.
Comment avez-vous vécu la crise qui a secoué il y a quelque temps la communauté sunnite du Burkina?
Avec beaucoup de peine. La communauté sunnite est celle qui semblait en tout cas être bien organisée. C'est une communauté qui a beaucoup d'intellectuels. On s'est rendu compte malheureusement de la fissure qu'il y a eu dans cette communauté. C'est dommage mais il faut comprendre: ce sont des hommes. On travaille ensemble mais à un moment donné il peut y avoir des difficultés dans les rapports. Ce ne sont pas des anges. Les gens ont pensé qu'être religieux ou dirigeant religieux, c'est être à l'abri des erreurs. Les sunnites ont eu des problèmes et je pense que l'essentiel maintenant c'est de chercher à trouver une solution durable à ce qui s'est passé. Je pense que cette solution est en train d'être trouvée avec la collaboration de toutes les communautés et associations qui se sont mises à travailler à ce que ces frères puissent se réconcilier.
Ces derniers temps on a beaucoup parlé des prêches avec des haut-parleurs qui empiètent sur le repos des citoyens aux alentours des mosquées. Quels commentaires cela vous inspire-t-il?
Je crois qu'il faut plutôt parler des muezzins car c'est ce qui est arrivé à Kologhnaaba ces temps-ci. Dans ce genre de situation, il faut toujours favoriser le dialogue. Dans l'islam, on peut tout régler, on peut s'entendre, on peut discuter. Il faut instaurer un dialogue entre les communautés, pour qu'ensemble on trouve des solutions. Mais le fait de vouloir les trancher comme un simple fait banal crée des difficultés.
Des divergences subsistent quant aux dates de certaines files musulmanes. En tant que structure d'étude et de réflexion au service de l'Islam, que peut proposer le CERFI dans l'objectif de mettre fin aux tâtonnements que l'on constate assez souvent et dans lesquels les gens, à commencer par tes musulmans, se perdent?
C'est vrai, cela existe et particulièrement pendant le mois de Ramadan. Il y a des textes qui disent que le Ramadan a lieu le 29e jour suivant l'apparition de la lune marquant l'entrée dans le jeûne. Celui qui jeûne 29 jours a jeûné le mois de Ramadan, celui qui jeûne 30 jours l'a fait également. Les textes disent aussi que lorsque le 29e jour du mois précédent, vous ne voyez pas la lune, compléter le mois à 30 puis vous jeûnez. Le 29e jour, c'est celui qu'on appelle le jour du doute. Si la lune apparaît et que vous ne la voyez pas (parce qu'il peut y avoir du brouillard, ou d'autres difficultés qui empêchent de la voir) vous complétez le mois à 30 jours et vous jeûnez le 1er jour du mois suivant. Pour la fin du Ramadan, le plus souvent il n'y a pas de problème. Si le 29e jour vous voyez la lune, vous rompez. Si vous ne voyez pas la lune ce jour-là vous complétez à 30 jours et vous rompez. Si on applique normalement les textes, il n'y a pas de problème. Le problème de la Tabaski n'est pas difficile parce qu'une fois qu'on a déterminé la date de la fin du jeûne du Ramadan, la date de la Tabaski est vite trouvée. C'est deux mois lunaires après. Cette année les associations islamiques, communauté musulmane, Tidjania, mouvement sunnite, CERFI, AEEMB... ont mis en place une structure appelée commission lune de Ramadam qui est chargée de gérer la question des fêtes musulmanes. A la tête de cette commission nous avons un coordonnateur qui est le président de la communauté musulmane, El Hadj Toumani Triandé. Ce sont là des organisations qui permettent d'aplanir certaines divergences concernant les fîtes.
Selon certains musulmans, le Coran a été révélé au prophète Mohamed pendant 23 ans et chaque fois pendant le mois dit béni du Ramadam. Pour d'autres, il fut révélé en totalité au prophète en une seule nuit, et c'est plutôt celui-ci qui l'a dicté pendant 23 ans à ses scribes. Qu'en est-il exactement?
C'est plutôt les non-musulmans qui disent cela. Sinon pour tout musulman, le Coran a été donné au prophète de manière graduelle pendant 23 ans. Il n'est pas descendu en une seule fois. Pendant les 23 ans, il recevait la révélation, et la communiquait directement à ses secrétaires parce que lui même ne savait ni lire ni écrire. C'est pourquoi on l'a surnommé "le prophète illettré".
Quelquefois la révélation descendait pour résoudre un problème actuel ou pour lui parler d'histoire, etc. C'est pourquoi dans la révélation on parle d'histoire de civilisation...
Quelle est l'importance de la nuit du destin et quand a-t-elle lieu ?
La nuit du destin ou nuit de "Lailat oul kadr" est une nuit particulière pour les musulmans. C'est une nuit sacrée, une nuit de pardon, la nuit de la miséricorde de Dieu. C'est une nuit au cours de laquelle les anges descendent sur terre pour apporter la paix et le pardon de Dieu. Pendant cette nuit, les fidèles s'adonnent à la prière, à la lecture du Coran. C'est le cœur même du mois de Ramadam et elle se situe dans les 10 derniers jours du mois de Ramadam, entre les jours impairs de la dernière décade du mois du Ramadan, de la 21e nuit jusqu'à la fin.
L'islam comme bien d'autres religions a plusieurs écoles. Quelle différence y a-t-il entre celles existant au Burkina Faso?
Quand on parle d'école en islam, il s'agit peut-être des écoles juridiques. Dans ce cadre, nous avons deux grandes écoles juridiques. Il y a l'école sunnite et l'école chiite. A l'intérieur de chaque grande école, il y a d'autres écoles. A l'intérieur de l'école sunnite, il y a quatre écoles juridiques. Nous nous appartenons à l'école malékite. Maintnant, si vous vouez parler de l'école coranique et de la médersa, il s'agit du système d'enseignement. Le système coranique forme des responsables religieux tandis que la medersa adaptée à la modernité enseigne plusieurs disciplines en plus de la religion. On y enseigne les mathématiques, l'histoire... Aujourd'hui celte école a besoin de réforme et il y a des responsables religieux qui s'attèlent à cela.
Quel rapport y a-t-il entre les anciens et les jeunes intellectuels musulmans que vous dirigez à travers le CERFI?
En ce qui nous concerne, nous ne sommes pas de ceux qui repoussent les anciens. Les anciens ont beaucoup fait. Ce sont eux qui ont été les gardiens de la religion. Nous essayons, nous les jeunes, d'avoir de très bonnes relations avec eux et les amenons petit à petit à comprendra les changements qu'il y a dans ce monde.
La compréhension de l'Islam, il y a cinquante ans ne peut pas être la même qu'aujourd'hui. Sana toutefois changer les textes, il faut admettre le changement dans la compréhension des choses. Les musulmans doivent apprendra A lire le Coran avec des yeux de vivants et non avec des yeux de morts. Il faut essayer de s'adapter. Nos rapports sont donc des rapporta de respect, nous reconaissons aux anciens leurs droits d'aînés et nous souhaitons pouvoir travailler toujours ensemble parce que ni eux ni nous les jeunes ne pouvons à nous seuls apporter un changement positif.
Quelles est la place réservé aux femmes au CERFI?
La place des femmes dans l'islam est très importante. On a essayé à un moment donné de les reléguer au second plan et quelquefois même de les effacer. Dans l'histoire de l'islam, les femmes ont joué un grand rôle et on ne peut pas les écarter comme ça du système islamique et les confiner dans un second rôle. Dans la vie du prophète, la première personne qui a cru au message de la révélation est une femme. Celle qui a donné tous ses moyens économiques pour l'Islam est également une femme. La première personne qui a été tuée pour l'Islam est une femme.
Aujourd'hui, on ne peut donc pas les écarter car il y aurait un déséquilibre. Au CERFI on a mis en place une cellule féminine chargée de l'organisation, de la formation des femmes. Nous avons eu la journée des femmes musulmanes en 1995 sur "le rôle des femmes musulmanes dans le développement économique et social". Ça été une très grande journée. Elles sont dans les bureaux, dans les usines... Elles peuvent faire toute activité. La femme musulmane peut travailler pour deux raisons essentielles : économique et de développement.
Quel visage comptez-vous donner à l'Islam au Burkina?
L'Islam au Burkina jusqu'à présent est un Islam simple. Ce pays est un pays de croyants et il faut consolider cet acquis. Nous entendons faire de l'Islam dans notre pays, un Islam de paix, de tolérance, un Islam tourné vers le progrès.
Votre message en ce temps de Ramadam?
Si nous avons un message à donner, c'est un message de paix. Que ce pays sait un pays de paix. Que tous ceux qui y vivent soient dans la quiétude et que Dieu aplanisse les difficultés que nous rencontrons. Nous ne sommes pas gâtés par la nature mais Dieu peut changer les choses. Il y a des pays qui ont connu des difficultés mais par la grâce de Dieu, ces pays s'en sont tirés. Que Dieu mette dans le cœur des dirigeants de ce pays la compassion et qu'ensemble nous créions une solidarité pour que le Burkina puisse se développer. Le thème de la nuit du destin organisé par le CERFI porte sur la paix et la solidarité et c'est également notre message pour le Ramadam.
Interview réalisée par D. Evariste Ouédraogo
Part of CERFI : la foi et le reste