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Coin du jeûneur : l'alimentation des personnes ayant des maladies particulières
- Resource class
- Article
- Item sets
- L'Observateur Paalga
- Title
- Coin du jeûneur : l'alimentation des personnes ayant des maladies particulières
- Creator
- Moumouni Simporé
- Publisher
- L'Observateur Paalga
- Date
- July 16, 2014
- Abstract
- Hypertension, diabète... de nombreux musulmans souffrent de ces maladies qui pourraient les contraindre à ne pas respecter le cinquième pilier de l'islam. Pourtant, une alimentation adaptée aiderait à éviter ce désagrément.
- Spatial Coverage
- Ouagadougou
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0000580
- content
-
Hypertension, diabète... de nombreux musulmans souffrent de ces maladies qui pourraient les contraindre à ne pas respecter le cinquième pilier de l'islam. Pourtant, une alimentation adaptée aiderait à éviter ce désagrément.
Référons-nous à ces propositions du nutritionniste et technologue alimentaire Brahima Ouédraogo, par ailleurs, enseignant à l'Institut national de la jeunesse, de l'éducation physique et sportive (INJEPS). Vos suggestions sont attendues sur .
Cette période particulière peut être à risques pour certains malades, pour lesquels la maîtrise de l'alimentation et des activités joue un rôle majeur dans la prise en charge de leur pathologie. Il est important de savoir que le malade se divise en trois catégories :
▪ La première : Un malade atteint d'une maladie bénigne qui ne lui rend pas le jeûne difficile. Celui-là doit obligatoirement accomplir le jeûne et ne peut le délaisser.
▪ La deuxième : Un malade pour qui le jeûne devient difficilement supportable du fait d'une maladie temporaire. Celui-là ne jeûne pas, mais doit rattraper les jours de jeûne qu'il a manqués après la fin du Ramadan (à n'importe quel moment de l'année, mais avant le début du Ramadan suivant).
▪ La troisième : Le malade dont on n'espère pas la guérison, par exemple, les personnes atteintes de maladies chroniques qui tardent à guérir comme l'épilepsie, le diabète ou encore les anomalies aux reins.
Pour être sûr de cela, il faut qu'un médecin digne de confiance dans son domaine lui affirme que le jeûne nuit à sa santé et entraîne des effets secondaires dangereux. Cette personne ne jeûne pas, mais doit nourrir un pauvre pour chaque jour de jeûne qu'elle délaisse, à chaque pauvre elle donne de la nourriture des gens du pays.
Une majorité de malades musulmans pratiquent le jeûne du mois de Ramadan dans un contexte d'absence d'informations ou d'inadaptation de celles-ci concernant le régime hygiéno-diététique.
Cette perturbation dans leur schéma alimentaire et médicamenteux ne peut que favoriser des complications en matière de santé, d'où l'importance de mieux connaître ces conseils nutritionnels adaptés.
Demandez toujours conseil à votre médecin si vous êtes asthmatique, atteint d'hypertension, de pathologie cardiaque ou si vous êtes enceinte ou diabétique.
Les personnes diabétiques contrôlées
Durant le Ramadan, les musulmans changent subitement leur rythme alimentaire, la qualité et la quantité de leur alimentation.Les personnes diabétiques doivent suivre régulièrement leur taux de glycémie, s'hydrater en abondance.
La glycémie est un élément que chacun tente de réguler en fonction des repas pour éviter la survenue d'une hypo ou hyperglycémie. Durant le jeûne du Ramadan, les principaux risques pour les jeûneurs diabétiques sont la survenue de ces épisodes d'hypoglycémie ou d'hyperglycémie.
Certains conseils permettent de limiter les risques de complication lors de cette période alternant privation et excès, et conserver voire améliorer l'équilibre alimentaire mis en place par les patients le reste de l'année :
1. Retarder au maximum le Souhour (nourriture du jeûne) jusqu'à l'heure autorisée et rompre le jeûne aussitôt que possible lors de l'Iftar (nourriture de la rupture) dès le coucher du soleil.
2. Eviter les aliments à fort index glycémique durant le Souhour : préférer des glucides complexes afin d'éviter une hypoglycémie en fin de matinée.
3. Lors de l'Iftar, limiter les aliments à fort index glycémique (sodas, thé glacé, boissons énergisantes... , pas plus de trois dattes par exemple).
4. Limiter la consommation d'aliments frits et riches en huile. Cuisiner les autres aliments en utilisant peu de gras, en les faisant bouillir au lieu de les faire frire.
5. Augmenter la consommation de fruits et légumes frais, de salade (en restant vigilant sur la quantité d'huile dans la sauce), de lentilles, yaourts, céréales complètes, légumes bouillis à l'eau ou à la vapeur.
6. Lors de la rupture de jeûne et plus tard, boire beaucoup d'eau et de boisson non sucrées afin d'étancher la soif et de compenser d'éventuelles pertes d'eau et d'électrolytes intervenues durant la journée.
7. Lors du Souhour, éviter de boire trop de thé. Son effet diurétique augmente le risque de déshydratation
Les personnes hypertendues stables
Effectuez ces changements de manière graduelle. Voici quelques suggestions pour vous aider dans la mise en pratique d'un régime combiné, riche en fruits, légumes et pauvre en sodium qui est une mesure efficace dans la prévention et le traitement de l'hypertension artérielle.
1) Au souhour (repas de l'aube), préférez des glucides complexes, faites des purées de légumes et ajoutez-les aux soupes, aux ragoûts et aux sauces.
2) A l'iftar, pensez à vous hydrater au maximum, et si vous avez du mal à boire de l'eau naturelle, pensez aux tisanes et aux infusions dont les parfums varient en fonction de vos envies. Vous pouvez aussi ajouter quelques feuilles de menthe, un filet de jus de citron ou une rondelle d'orange.
3) Juste deux heures après la rupture, buvez du lait avec votre dîner ou votre souper au lieu de boisson gazeuse, de thé sucré.
Choisissez des produits laitiers faibles en matières grasses (1%) ou sans matières grasses (écrémé) afin de réduire votre absorption de calories, de gras saturé, de même que votre absorption totale de matières grasses et de cholestérol.
4) Lisez les étiquettes nutritionnelles des contenants de margarine et de vinaigrette afin de choisir les produits contenant le moins de matières grasses et de sodium (sel).
5) Mangez 2 repas ou plus sans viande par semaine. Augmentez les quantités de légumes, de riz, de pâtes et de haricots à chaque repas. Optez pour des pâtes et des mets sautés qui contiennent moins de viande et plus de légumes, de céréales et de haricots.
6) Choisissez des fruits frais qui exigent peu ou pas de préparation, surtout les bananes douces, le pamplemousse, l'ananas riche en potassium permettant de stabiliser la pression artérielle.
7) Choisissez des aliments contenant des grains entiers afin de consommer plus de nutriments, de minéraux et de fibres : par exemple, choisissez du pain de blé entier, des céréales de grains entiers ou du riz brun. Bien que les grains entiers représentent un choix sain, de grandes portions peuvent conduire à une prise de poids.
8) Utilisez des légumes frais, surgelés ou des conserves sans sel ajouté. Souvenez-vous aussi de réduire votre consommation de sel (sodium). Voici comment réduire la consommation de sel :
- manger des aliments à teneur réduite en sodium ou sans sel ajouté, éviter de resaler les plats. Il faut aussi éviter les aliments riches en sel caché. Dans l'alimentation, il y a beaucoup de pièges. Le pain, la charcuterie, le fromage... sont de grands pourvoyeurs de sel caché ;
- utilisez moins de sel ou pas de sel du tout lorsque vous préparez les aliments et ne pas ajouter de sel au moment de manger ;
- toujours lire les étiquettes nutritionnelles
Les personnes souffrant d'asthme
Certaines personnes, souffrant d'asthme, peuvent utiliser l'inhalateur pendant le jeûne sans pour autant l'invalider. Il est permis au jeûneur d'utiliser cet appareil qui le soulage de son mal. L'usage de l'inhalateur n'annule pas le jeûne, car le produit inhalé n'est ni de la nourriture ni de la boisson.
D'une manière générale, tous les hommes et les femmes ayant atteint l'âge de la puberté, capables de discernement (les handicapés mentaux ne pouvant comprendre le sens du jeûne en sont dispensés) et dont l'état de santé n'est pas menacé par le jeûne doivent pratiquer le Ramadan.
Cependant la femme en période de menstrues ou en couches ne doit pas observer le jeûne, elle doit rattraper les jours manqués plus tard.
A partir de 10 ans, il est admis que les enfants s'exercent progressivement à la pratique.
En outre, les personnes malades, les femmes enceintes et allaitantes peuvent être dispensées du jeûne. Une personne atteinte par une maladie aiguë pendant le jeûne peut être amenée à arrêter le jeûne si son pronostic vital est engagé.
«[Le jeûne est prescrit] pendant un nombre déterminé de jours. Quiconque d'entre vous est malade ou en voyage devra jeûner un nombre égal d'autres jours».S2V184
Enfin, pour les personnes trop fragiles qui ne peuvent jamais jeûner, il existe une compensation : nourrir un pauvre. «Mais pour ceux qui ne pourraient le supporter qu'avec grande difficulté, il y a une compensation : nourrir un pauvre.»
Le Coran insiste sur le fait que le Ramadan ne doit pas être une période difficile. «Allah veut pour vous la facilité, il ne veut pas la difficulté pour vous» S2V185.
On peut aussi lire clairement que le fidèle ne doit pas mettre sa santé en danger. «Et ne vous jetez pas de vos propres mains dans la destruction. S2V195, «Et ne vous tuez pas vous-mêmes.» S4 V29.
Allah est le plus savant !
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