Issue
La Preuve #35
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-
Burkina Faso
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- Articles de journaux (3615 items)
- Title
- La Preuve #35
- Publisher
- La Preuve
- Date
- November 2010
- issue
- 35
- number of pages
- 12
- Subject
- Aboubacar Sangoulé Lamizana
- Catholiques
- Citoyenneté
- 13e congrès de l'AEEMB
- Coopération arabe
- Femme en islam
- Issa Cissé
- Laïcité
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- Hadj
- Unité
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- Mouvement Sunnite du Burkina Faso
- Démocratie
- Sunnah
- Language
- Français
- Source
- Louis Audet Gosselin
- Contributor
- Louis Audet Gosselin
- Identifier
- iwac-issue-0000015
- content
-
Femme et polygamie : une animosité destructrice
Prix unique : 300 Frs CFA
et voilà la religion de droiture.
Le sermon de vendredi en question P.4
A quoi sert la démocratie ? P.5
Pratiques douteuses autour du Hadj ! P.6
Vous avez dit indépendants ? P.8
Editorial
Vous avez dit indépendants ?
L’année 2010 a vu plus de 14 États africains commémorer le cinquantenaire de leur indépendance. À côté de ceux qui ont célébré cette manifestation avec faste et parfois avec excès, il y a ceux qui ont décidé de placer cet anniversaire sous le sceau de la réflexion, du souvenir et de la prospective. Tout compte fait, tous ont voulu marquer d'une pierre blanche, cinquante ans de "liberté, d'autonomie, d'indépendance".
Si dans le principe, la commémoration d’un tel événement n'est pas sujet à débat, il faut avouer que la vérité même de notre indépendance reste entièrement problématique. Les États africains sont-ils vraiment indépendants ? Que célèbre-t-on au juste : l'indépendance ou l'illusion ? d’indépendance ? Sans vouloir trouver nécessairement des réponses à ces questions essentielles et profondes, nous croyons devoir participer au débat, car l’indépendance passe d’abord par une bonne compréhension du concept lui-même. Pour cela, il faut remonter le temps, parcourir les péripéties de la colonisation des peuples africains et comprendre le mouvement qui a conduit à la décolonisation et à la constitution des néo États africains.
Au bout, on doit avoir le courage de reconnaître qu’une indépendance qui est donnée gracieusement au lieu de celle qui est acquise, sonne plus comme une pseudo-indépendance avec toutes les caractéristiques de la dépendance, que la libération de toutes les formes de domination. L’évolution tumultueuse des États africains tant sur le plan économique, politique, culturel que social vient nous rappeler que notre indépendance est encore à rechercher. Même si les cas sont différents d’un État à un autre, dans leur grande majorité, les Africains ne sont jamais sortis du joug. colonial et du néocolonialisme. Il suffit de voir comment jusqu’à présent les régimes africains sont faits et défaits par les ex-puissances coloniales, la dépendance financière locale et la mort progressive de nos valeurs culturelles au détriment de celles de nos anciens maîtres. La domination a simplement changé de visage, passant des formes les plus grossières aux formes les plus subtiles. De nombreux dirigeants africains, sans ambitions véritables pour leurs peuples, ne décryptent pas ces signaux. Ils s'accrochent à des mirages comme des commémorations pompeuses et fastueuses, dénuées de tout sens. Que célèbre-t-on ? Pour être moins amer, nous apprécions le fait que la plupart des États cinquantenaires d’Afrique aient admis la réflexion dans leur commémoration même si elle a été menée dans le sens de plaire aux princes. Au fil du temps, la prise de conscience se fait grande et on peut espérer que dans les cinquante années à venir les États africains s’affranchiront des nouvelles dominations de la mondialisation, du joug des puissances impérialistes, des contingences de la nature et de la turpitude des Africains eux-mêmes. Que ces commémorations nous permettent de prendre conscience de notre dépendance et d’en sortir ! Si c'est le cas, bonne fête !
La Rédaction
Récépissé de déclaration N° XA-G1/OUA/PF
ISSN 0796-8426
Cell. 70 75 44 85
Email : preuve2007@yahoo.fr
Directeur de Publication
Mikaïlou Kéré
Secrétaire de rédaction
Siaka GNESSI
Responsable commercial
Moussa DOUGMA
Mise en page et impression
Ressources : 50 46 45 19 / 70 43 33 78
Nombre de tirage
1000 exemplaires
La Preuve n° 35 - Nov Déc. 2010
Religion de Vérité
Pratiques douteuses autour du Hadj !
Par Clicick Albayan : Le mot hajj ou ijja en langue arabe, signifie aller vers, voyage ou pèlerinage. Ce mot est utilisé pour désigner le cinquième pilier de l’islam. Le hajj est le pèlerinage à la ville sainte de La Mecque, située en Arabie Saoudite. C'est une obligation imposée à tout musulman au moins une fois dans sa vie. condition qu'il satisfasse un certain nombre d'exigences. Dieu dit : « Et c'est un devoir envers Dieu pour les gens qui ont les moyens d'aller faire le pèlerinage de la Maison. Et quiconque ne croit pas... Dieu se passe largement des mondes » C3V97.
Cette obligation a été établie en l'An 9 après l'Hégire, appelée l’année de la délégation. Ce dernier verset nous informe très clairement de la raison pour laquelle tout croyant doit faire le pèlerinage. C'est en effet pour l'amour de Dieu. Le croyant cherche ainsi à plaire à Dieu car ce pèlerinage peut lui permettre de se faire pardonner ses péchés, comme l'a précisé le Prophète (SAW) : "Quiconque accomplit le pèlerinage pour l'amour de Dieu et s'abstient de toutes relations sexuelles avec son épouse, et ne fait pas de mal et ne commet pas de péchés, alors il retournera chez lui [après le pèlerinage sans péchés] comme s'il était à nouveau né."
C'est au début du mois de novembre que les candidats au pèlerinage ont pris le chemin de la Mecque pour le hadj 2010 qui se déroule dans la deuxième décade du mois de novembre. En Afrique, en particulier au Burkina, aller au pèlerinage revêt un aspect social important. D’une part, vu les dépenses qu’occasionne le hajj, il n’est pas donné à tout le monde d’y aller et d’autre part le pèlerinage comme plusieurs autres cultes islamiques n’échappe pas à l’influence de la culture africaine. Ainsi, pendant les préparatifs du hajj de même qu’au retour de la Mecque, certaines pratiques et comportements d’origine douteuse se font autour des pèlerins.
En effet, pendant les préparatifs du hajj, les pèlerins sont astreints à effectuer des voyages dans les villages pour des adieux aux parents, des cérémonies de doua à n'en pas finir. Ces cérémonies non seulement n’ont rien à voir avec la sunna mais elles engendrent en plus des dépenses énormes, difficilement supportables par les pèlerins. Le pèlerinage est un acte d’adoration comme la prière qui n’a pas besoin d’autres cérémonies satellites pour être accompli surtout si elles n'ont pas été enseignées par le Prophète (SAW). L’important est qu’au final, le pèlerin sache accomplir correctement les rites du pèlerinage. La préparation spirituelle du hadj devrait être la priorité des priorités pour chaque pèlerin comme Dieu lui-même le dit : «le pèlerinage s'effectue en des mois déterminés. Quiconque s'y engage, devra s'interdire tout rapport sexuel, tout libertinage et toute dispute durant la période du pèlerinage. Quelque bien que vous fassiez, Dieu en a connaissance. Prenez vos provisions, mais la meilleure des provisions est la piété. Craignez-moi, ô hommes doués d'intelligence !» C2V197.
Ainsi, ce qu’il faut comme provisions de route pour le voyage du pèlerinage est la piété, c’est-à-dire une certaine préparation spirituelle, un bagage spirituel qui permettra de bien pratiquer le hadj. Alors, au lieu des multiples cérémonies de doua, l'apprentissage des rites du hadj demeure un des préalables incontournables pour les pèlerins. En outre, le retour des pèlerins est une occasion de manifestations. telles que des cortèges d’accueil, des uniformes, des walima... accueillir les pèlerins en grande pompe n'est pas en soi mauvais si on se limitait à l'acte d'accueillir. Mais on remarque parfois des accidents dus à des acrobaties sur la voie publique. En outre, dans certains villages, les pèlerins sont astreints à des cérémonies non islamiques comme le fait d'enjamber le sang d'un animal égorgé, pénétrer dans son domicile par derrière et par une porte spécialement ouverte. Toutes ces pratiques animistes n'ont rien à voir avec l’islam et sont pur associationnisme.
Par ailleurs, des hajja (pèlerines) à leur retour, dirigent une prière à la mosquée devant la foule venue l’accueillir alors qu'en islam, il n’est pas permis à la femme de diriger une prière soit-elle une hajja. Il faut noter que les deux rakats que le pèlerin doit observer à son retour à la mosquée avant de rejoindre son domicile n'incombent qu’à lui et les autres ne sont pas concernés. Donc si la pèlerine revient, on doit lui permettre d’effectuer seule les deux rakats ou à la limite avec des femmes. Une autre pratique liée au pèlerinage est l’organisation des walima (douas) au retour des pèlerins où certains exigent même de tuer des bœufs ! Conséquence, des musulmans refusent le billet d'avion pour le hajj car ils n'ont pas les moyens de faire un walima grandiose au retour du pèlerinage. Il faut savoir que le walima du hajj n'est pas une sunna. C'est une nouveauté de certains musulmans africains et du Burkina. Si ces cérémonies respectaient l’esprit du walima au sens islamique qui est le fait de donner à manger et à boire aux frères et sœurs pour manifester les louanges de Dieu suite à une promotion, on pourrait comprendre. Mais ces walima donnent lieu à des djandjoba avec de la musique non islamique et une proximité sans mesure. On n’a pas besoin de faire le walima du hajj.
La Preuve n° 35 - Nov.-Déc. 2010
Preuve Évidente
Le sermon de vendredi en question
Par l'Épervier
Vendredi 22 octobre 2010 dans une mosquée de la ville de Ouagadougou. Juste après le salam final de l'imam marquant la fin de la prière de vendredi de ce mois d'octobre, celui chargé de passer les informations interpelle le public en ces termes : « Le sermon d’aujourd'hui ne ressemble pas aux autres, son contenu est très important », souligne-t-il et de conclure « Que Dieu nous aide à mettre en pratique ce que l’imam a dit dans son sermon ». Pourtant, l’imam a prononcé son sermon entièrement en arabe. Pas un seul mot en mooré ou en dioula, ou en français. On peut parier que les nombreux fidèles qui ont assisté à cette prière n’ont rien compris. L’imam les a-t-il exhortés au repentir ? Les a-t-il interdits ou déconseillés une pratique, un comportement ? Presque personne ne peut répondre. Alors qu’est-ce qu’il faut bien mettre en pratique comme le recommande l’informateur ? Ce vendredi 22 octobre, la communauté des musulmans était en pleins préparatifs pour le Hadj qui, depuis un certain temps, fait couler beaucoup d’encre et de salive ; à Koulpelogo, un Affrontement entre deux communautés islamiques a coûté la vie à un imam. Ainsi, les fidèles sont venus prier et repartir sans aucune indication sur la conduite à observer en tant que musulman dans cette situation.
A quoi sert le sermon de vendredi? La religion musulmane est exceptionnelle ! Le prophète Mohammed (PSL) avant de partir, a tout mis en place pour la réussite du musulman ici-bas et à l’au-delà. La mosquée et le temps de la prière du vendredi sont un lieu et un moment exceptionnels de formation spirituelle et d'information des croyants. Le sermon de vendredi interpelle les croyants à propos de leurs rapports avec Dieu, les invitant à la crainte référentielle de Dieu, les exhorte au repentir, à l'accomplissement de bonnes œuvres. Cela donne de l’énergie spirituelle aux fidèles qui leur permet de traverser la semaine en attendant de revenir le vendredi suivant pour renouveler cette énergie ; pour ainsi rester en permanence en bonne relation avec le Seigneur.
...suite de la page 3 comme on ne le fait pas pour la prière qu'on accomplit quotidiennement. Toutes ces pratiques et d'autres qu’on n'a pas citées ici diminuent la spiritualité du pèlerin fraîchement venu des lieux saints, et ces mérites si on n’y prend garde. Le pèlerinage est simple, ne le compliquons pas.
Les musulmans vivent dans une société qui a des normes et des valeurs qui ne sont pas toujours en conformité avec les principes de Dieu. Lorsqu'un fait marquant l’actualité survient, les musulmans doivent trouver au cours des prières de vendredi, la conduite à tenir. Malheureusement, comme vous avez pu le remarquer, les fidèles viennent s’ennuyer, dormir au cours des prières de vendredi. Ainsi, les mosquées se remplissent sans que leur état, sans que l'état de notre communauté ne change. En principe, celui qui vient à la prière de vendredi ne doit plus être le même quand il repart. Certes, le fait de se purifier et d’aller à la prière de vendredi comporte beaucoup d’avantages spirituels comme nous l’enseignent de nombreux... Mais il ne faut surtout pas oublier que la prière de vendredi constitue une tribune d’information et de formation des croyants. Nulons pas nos bonnes œuvres par des péchés. Car "Quiconque accomplit le pèlerinage pour l’amour de Dieu et s'abstient de toutes relations sexuelles avec son épouse, et ne fait pas de mal, et ne commet pas de péchés, alors il retournera chez lui [après le pèlerinage sans péchés] comme s'il était à nouveau né" a dit le prophète.
La Preuve n° 35 - Nov.-Déc. 2010
Plume du mois
A quoi sert la démocratie ?
Par Ahmed
En cette année du cinquantenaire de bon nombre d’Etats africains, il est pertinent de faire le bilan de leur gouvernance politique. Et comme un signe de Dieu, cette année est marquée par des faits politiques inédits en Côte d'Ivoire et en Guinée et, dans une moindre mesure, dans d’autres pays africains. Au lendemain du sommet de la Baule au début des années 90, coïncidant avec la chute du mur de Berlin, les Etats africains Dans leur grande majorité, ont été contraints d’amorcer un virage dans le domaine politique : la démocratie libérale comme mode de gouvernance. Si elle a suscité de nombreux espoirs au début, on se pose aujourd’hui la question de sa pertinence, de son opportunité et de son utilité pour les États africains. Question osée, me dira-t-on. Mais je la pose pour susciter le débat et la réflexion. Car les Africains, me semble-t-il, ont accepté la démocratie sans en connaître les tenants et les aboutissants. Nous l’avons acceptée, en fait, du bout des lèvres. Parce que la démocratie en tant que système politique est bon dans son principe, d’autant plus qu’elle accorde la liberté aux citoyens et les associe à la gestion de la cité. Mais comme les dirigeants africains l’ont acceptée sans vraiment y croire, ils ont fini par créer une démocratie à l’africaine. J’avoue que j’en ai honte, au regard du spectacle désolant que nous offre ce système. Cette Sagesse du mois
Un démon se présenta un jour à un homme sous une forme effrayante et lui dit: "Tu vas mourir. Cependant, tu peux survivre si tu remplis l’une des trois (03) conditions suivantes : tu tues ton père ou tu frappes ta sœur ou tu bois du vin."
"Que faire," répond l'homme. "Tuer celui qui m’a donné le jour? Jamais. Frapper ma sœur, que j'aime tendrement? Certainement pas. Je vais donc boire du vin."
Il but donc du vin. S'étant enivré, il se querella avec sa sœur et la maltraita. Son père intervenant, il le tua.
Moralité : regardez attentivement un ivrogne pris de boisson, c'est le meilleur remède contre l'alcoolisme.
La démocratie à l’africaine est en fait, la démocratie animée par des acteurs très peu sincères, prêts à contourner, à nier ou à modifier les textes pour se maintenir au pouvoir. Ainsi, ils nous offrent en spectacle au reste du monde. Une élection en Afrique est l’objet de toutes les attentions de la communauté internationale tant on craint le pire. Faites le point des crises. Sur le continent et vous verrez que ce sont les élections qui en sont la cause principale ! On veut jouer sans perdre, on est juge et partie. Dans ces conditions, on pousse le ridicule à fond, l’essentiel étant de gagner. Ainsi, en cinquante ans de vie commune, nos populations n’ont pas réussi à construire des nations, par la faute des politiciens qui attisent le feu en jouant sur le registre des identités (religieuse, ethnique...). Sur ce point au moins, beaucoup me concéderont que le bilan est négatif et l’avenir est tout autant sombre. Les jeunes sont parties prenantes à ce déclin politique de l’Afrique. Donc dans cinquante ans, je crains qu’ils nous fabriquent un autre système fondé toujours sur l’égoïsme, la cupidité, la vanité et la malhonnêteté. Que Dieu sauve l’Afrique !
La Preuve n° 35 - Nov. Déc. 2010
Flash Back
Histoire de la participation des musulmans à la vie politique nationale
Par Bachar SOW
Ceci est un résumé de la communication du Pr. Issa CISSE au colloque organisé par le CERFI courant septembre 2010 que nous vous proposons en cette année de commémoration du cinquantenaire de l'indépendance de notre pays. La participation des musulmans à la vie politique a été analysée par le conférencier sous quatre grandes périodes : le lendemain de l’indépendance (l’héritage colonial), le pouvoir du président SANGOULE, les régimes d’exception et la quatrième république. Cette analyse s'inscrit dans la perspective des rapports entre les musulmans et l'État, l'action politique à proprement parler des musulmans étant difficile à reconstituer.
L’islam au début des indépendances. L’islam s'est implanté beaucoup plus tardivement au Burkina Faso, mais sous la colonisation, des conditions favorables ont permis sa diffusion. En 1949, on dénombrait 3.041.815 soit 9,86 % de la population. En 1960, ils atteignaient une proportion de 20%. Le nouvel État sorti des indépendances était sous l’influence de l'Église catholique. «Les musulmans pour échapper à la marginalisation, ont créé une communauté. musulmane unique en 1962». Mais cela n'empêcha pas le régime de "recruter" ses cadres et militants du parti parmi l’élite francophone ayant des responsabilités au niveau de l'organisation musulmane et ce, malgré son statut apolitique. L'emprise du pouvoir politique donc de l'église restait très grande sur les musulmans. Ce fut ainsi sous la Ière République où l’islam «était perçu comme une religion d'arriérés, incompatible avec le monde moderne, un obstacle au progrès». Mais la chute du régime et l'avènement du président LAMIZANA leur a permis de relever un peu la tête.
L’islam sous le pouvoir de LAMIZANA (1966-1980)
À cause des difficultés économiques dont il a hérité et à la faveur d’un contexte international marqué par la guerre du Kippour, le choc pétrolier et la création d’institutions financières arabes ouvertes à l’Afrique et au Burkina, le pays ouvre sa diplomatie à l'égard des pays arabo-musulmans. Cette ouverture a été désapprouvée par l’église catholique qui dénonce une diplomatie en faveur de L'islam donc contraire à la laïcité de l'État «L'islam était devenu un enjeu politique utilisé par l'État burkinabé contre la puissance de l'Église catholique» explique le Pr CISSE pour résumer la position de l'église à l'époque. S'il est difficile de soutenir cette thèse de l'église, il n'est pas moins vrai que les musulmans ont tiré profit de ces rapports avec le monde arabo-musulman. Les consultations électorales de 1978 ont donné l'occasion aux musulmans de jouer un rôle important dans l'élection de LAMIZANA, candidat du RDA et soutenu par Gérard Kango lui-même bénéficiant du soutien des Hamalistes.
C'est dans ce contexte favorable des années 1970 que d'autres organisations firent leur apparition. D'abord le mouvement sunnite et ensuite en 1979 la reconnaissance de l'Association Islamique de Tidjania du Burkina dont la création avait été empêchée par l'aile de la communauté musulmane favorable au Moogho Naaba. Le Mouvement sunnite profite de la diplomatie burkinabè pour renforcer ses relations avec l’Arabie Saoudite. Mais ce qui peut être à juste titre considéré comme un printemps de l'islam en Haute-Volta coïncide avec l’avènement des régimes d’exception.
La période des régimes d’exception de 1980 à 1990
Une fois encore les musulmans allaient faire l’objet d’une attention particulière du pouvoir ; attitude dictée par une nécessité de politique extérieure et intérieure. En effet, à cette période l'islam se trouvait être valorisé par les relations avec l'Organisation de la Conférence Islamique, la Libye (ouverture d'un bureau de la da'wa au Burkina). Il faut préciser que cette ouverture avec le monde arabo-islamique est liée à «des considérations idéologiques». L’avènement de la révolution a occasionné la réduction de l’aide des Occidentaux, il fallait combler ce manque en tissant des relations avec les pays musulmans. Ce fut le contexte d'émergence d'une élite arabisante au sein de la communauté qui prête une attention particulière aux questions politiques à travers «un discours politique dont les références se basent sur leur culture islamique». Au plan intérieur, l’attention accordée aux musulmans s’expliquait par une «nécessité de contrôle social». Des crises au sein des structures ayant abouti à des conflits, il fallait intervenir pour le maintien de l'ordre public. En tout état de cause, cet intérêt a créé les conditions du développement de l'enseignement confessionnel musulman. «Sous la pression des arabisants, l'Etat a été obligé de créer une direction de suivi de l‘enseignement de base privé mais l'essentiel des activités est focalisé sur les medersa». Sous la Révolution Démocratique et Populaire, d'autres structures islamiques virent le jour en l'occurrence «l'AEEMB et le CERFI animés par une élite de jeunes musulmans francophones très dynamique».
Suite page 9...
La Preuve n° 35 - Nov.-Déc. 2010
Le rôle de la femme
La participation de la femme musulmane dans la politique burkinabè
Par Fati
La faible représentation des musulmans au sein du parlement, du gouvernement et des collectivités Décentralisées, constitue une entrave majeure à la prise en compte de leurs besoins spécifiques dans les politiques de développement de nos pays. Celle des femmes musulmanes l’est encore plus à cause de la problématique de la femme musulmane telle qu’elle est vécue aujourd’hui : une femme musulmane, prise en otage entre deux mondes... Un monde intérieur, musulman, dans lequel on lui a usurpé beaucoup de ses droits où elle se plie souvent non pas par volonté de plaire à Dieu mais par soumission à la gente masculine - l’amalgame est vite fait - et un monde extérieur, non musulman où elle est représentée comme étant l’archétype par excellence de la femme opprimée.
Aujourd’hui des changements favorables sont observés au sein de la société. Les femmes musulmanes du Burkina s'organisent autour des associations, s’intéressent aux microcrédits pour exercer des activités génératrices de revenus, s’intéressent plus à l'éducation... Cependant il leur reste de gros efforts à faire : • Les Familles musulmanes à l’instar des autres familles burkinabè ont incontestablement besoin du soutien de la femme libérée de tous les stéréotypes, battante, cultivée et conseillère ;
• Être économiquement indépendante, apporte de la confiance en soi à la femme ;
• Bannir les comportements féodaux envers les femmes musulmanes, lui donner sa place reconnue par l’Islam ;
• Accorder de la valeur aux apports de la femme à la prise de décisions dans la gestion du foyer lui donne plus d'estime de soi.
Ces différents éléments réunis permettent à la femme musulmane d’être très entreprenante pour sa famille et la communauté. Elle peut ainsi librement faire des choix, prendre des initiatives constructives pour son foyer et répondre favorablement par sa présence dans toutes les sphères de la vie socio-politique et économique où le besoin se fait sentir.
Les femmes musulmanes ont demandé plus de participation dans la politique gouvernementale lors du lancement du Réseau des femmes musulmanes d'Afrique à Bamako en 2008. Réseau avait pour but de contribuer à la mise en œuvre de l’Objectif du Millénaire pour le Développement relatif à la promotion de l’égalité et de l’autonomisation des femmes. De ce fait, celles du Burkina Faso en tant que citoyennes, doivent s'approprier le droit élémentaire et légitime de vote pour aller aux urnes par choix délibéré pour choisir celui qui présidera à la destinée de leur pays pendant les cinq prochaines années.
La Preuve n° 35 - Nov. Déc. 2010
Leçon de Vie
Femme et polygamie : une animosité destructrice
Par IdrîSS
Cher lecteur, je suis écœuré face aux difficultés que traverse notre communauté. Pourtant il n’y en a pas sur cette terre qui dispose d’autant de solutions. Je suis d'autant plus déchiré quand je me rends compte qu'un frère souffre ou qu’une sœur est meurtrie dans sa vie à cause tout simplement de l'inobservation de textes religieux. Des musulmans avec des problèmes, c'est naturel ou humain dirait-on. Mais est-ce justifiable qu’un musulman ait la cirrhose de foie pour avoir trop bu de l’alcool, ou un cancer de poumon pour avoir fumé de la cigarette ; ou encore qu'un musulman soit appauvri à cause des prêts à intérêts, ou qu'un musulman retrouve la prison pour avoir détourné des fonds ou escroqué des individus. Cela doit nous titiller la conscience. Ce serait une perte, une faillite, une destruction, un cataclysme. Que dire à Allah ?
Alima est ma voisine. Arrivée de Côte d’Ivoire il y a cinq mois de cela, elle lutte contre la fatalité ou la trahison des hommes. Le rejet primaire. En 2000, elle fut remise à Mohammed pour que ce dernier s'en occupe conformément au Coran et à la sounna. À l’occasion, une pluie d'invocations et de prêches s’abattirent sur l'assistance qui témoigna du dépôt confié. Mohammed convola en noces avec sa jeune épouse. Ils émigrèrent à Abidjan où ils auront trois enfants. Le temps, les enfants et les jeunes filles poussantes du quartier finirent par convaincre Mohammed de se prendre une deuxième épouse ; et ce fut la cause de tous les dérapages. de leur foyer. Alima s'opposa d'abord aux velléités de son mari, ensuite à sa volonté toute affirmée. Elle organisa et perpétra tous les scandales possibles afin que cette deuxième, sorcière, voleuse de mari, usurpatrice du bonheur des autres ne mette pied dans sa maison à fortiori y trouver chambre. Mohammed négocia en vain. En pareille situation - c'est-à-dire quand l’Homme est aux abois - il s’invente une situation de contournement. Mohammed se retrouve dans un autre quartier d'Abidjan où il courtise une autre musulmane (Fanta) qui s'oppose aussi catégoriquement à la polygamie. L’absence de sincérité conduit toujours aux abois. Mohammed promit à cette deuxième musulmane monogamie et fidélité pour toute la vie. Et en attendant de concrétiser leur union, ils (les deux musulmans) acceptèrent de vivre en concubinage. De toutes les façons pour Issaka, c'était la raison, très simpliste et mauvaise, je l'admets avec vous, de contourner les désirs de la première musulmane pour assouvir les siens. Alima était au courant. de la deuxième relation, mais ne s'en émut point. La raison était toute simple ; tant que cette garce, dont elle n'avait des nouvelles que par les rumeurs, se contentait des miettes, il n'y avait aucune menace pour elle. Quels musulmans, je vous l'imagine. Avec le temps, les habitudes et les ragots, Fanta est mise au courant de l'existence d'une autre femme, la titulaire, dans la vie d'Issaka. Elle se fâcha, menaça de partir avant d'exiger qu'Issaka répudie la première. Il hésita évidemment : au moins il lui restait un peu de dignité. Cette hésitation donna le temps et le courage aux deux femmes de se livrer une guerre maraboutique à distance. Qui avait le marabout le plus fort, je ne sais pas. Mais toujours est-il qu'elles récolteront tous proportionnellement à leurs actes ce qu’elles ont semé.
Un jour, Issaka prit la décision d’effectuer un voyage. Il ne précisa ni le motif, ni la destination, ni la durée. Des jours passèrent, des semaines, des mois et même des années. Il avait tout simplement abandonné son... Trois années plus tard, l'on apprit qu'il était venu rester à Dobo où il s’était remarié. Une grosse perte pour les deux premières musulmanes qui se sont vues ravir la place par une troisième. De ce constat se dégagea une nécessité de coalition pour déloger la troisième SDF. Peine perdue : elles ne disposaient pas assez de moyens pour le voyage encore moins pour les investigations. Déjà avec trois enfants pour la première et une pour la deuxième, elles peinaient à trouver de quoi tenir décemment. S'investir dans de telles entreprises qui relèvent dignement des prérogatives de la CIA, du FBI ou d'Interpol, relevait purement et simplement d’un luxe qu'elles ne pouvaient s'offrir.
Fuir la nature/se voiler la face
Des années de charges et de misères usèrent toutes les ressources d'Alima. Elle entra dans un cycle d’errance à la recherche de petits travaux. C’était sans oublier la perversité de beaucoup d’hommes poly-monogames à vie, prêts à sauter et sur les femmes célibataires et sur les... Dans pareille situation, chaque homme qui l’embauchait, le faisait surtout dans l’espoir d’en faire une concubine. De la dignité, Alima en avait encore un peu. Elle était prête à certains sacrifices ; mais quant à celui de la chair, elle y renonçait énergiquement. Ni le grand frère de son mari qui vivait en Côte d’Ivoire avec elle, ni ses familles restées au Faso n’entreprirent de venir en aide à cette femme et ses enfants laissés à eux-mêmes. C'est ainsi qu'elle prit l’initiative de revenir au Burkina. Le grand frère de son mari intervint pour, non leur apporter de l'aide, mais pour lui opposer son veto contre la volonté de la femme de partir avec ses enfants. Contre son gré, ses cris et supplications, ses enfants lui furent retirés tout simplement.
Au Burkina Faso, elle restera sous les bienveillances d'un pasteur qui lui apporta soins, finances et surtout soutien moral. Cette situation perdura quelques années jusqu'au jour où un Alassane, vivant en... Italie avec sa femme, s'engagea à épouser Alima en secondes noces. Celles-ci furent célébrées. Une maison fut louée. Elle intégra cette demeure constituant ainsi, elle et sa maison, le pied à terre d'Alassane. C’est à cette occasion que son chemin croisa le mien; partageant ensemble le même célibatérium. La polygamie n’a jamais été en cause, mais bien la personnalité des femmes. Ce qui vous semble être la solution n’était en effet que le début de ses calvaires, calvaires qui vont être créés et entretenus par une autre femme; et tenez-vous bien, pas par sa coépouse mais par une femme extérieure. Tout de suite je vous fais tirer cette conclusion qui va se concrétiser par la suite de cette histoire : ce n'est pas la polygamie qu'il faut récriminer mais la personnalité des femmes. La tante de la coépouse d'Alima va s’investir à détruire cette nouvelle relation qui venait de se tisser. Elle appellera, chaque semaine, celle qui vit en Italie pour lui enseigner des tactiques, stratégies qui, mises en œuvre, étaient de nature à briser ce deuxième mariage. En plus, elle se proposa d’installer et de gérer une commission marabout et "wak" depuis Ouagadougou. Au moment où je vous écris, la tante est au village pour accomplir une mission maraboutique. Rien qu’avant-hier, je conseillai Alima de se réfugier dans les prières et invocations. Quant à vous, je vous laisse ces réflexions : ce n’est pas l’amour qui est aveugle, mais la femme qui s’aveugle. «Tous les hommes sont infidèles», disent les femmes. Mais ce qu'elles ne disent pas et qu'elles pratiquent, est que toutes les femmes sont opposées à la polygamie. Paradoxe incompréhensible et inexplicable pour quiconque s’oblige, naturellement, un peu de logique. Il est impossible d’aimer deux personnes à la fois : souvent vrai, parfois faux ; mais dans tous les cas, vrai. On ne peut pas aimer deux personnes à la fois : c'est humain, et tout le monde l’a remarqué : toutes les relations humaines en sont caractérisées de quelque manière que ce soit. Mais, dites-moi : en quoi cela nuit-il ? à la Guinée Bissau page 6
L’islam dans le contexte du processus démocratique depuis les années 1990
Cette période est marquée par l’éveil de l'élite francophone musulmane mue par une réelle volonté de défendre la cause de l’islam, de réaliser l'unité des musulmans et de lutter contre le fanatisme religieux. À travers l'AEEMB et le CERFI, ces jeunes intellectuels utilisent des moyens modernes pour animer la vie de leur structure, en somme « une inscription de la modernité dans la perspective de l’Islam ». « Il s’agit d'éviter de s'enfoncer dans un dogmatisme radical aux yeux de la vie communautaire, sociale. Nulle part. Bien au contraire, c'est souvent même un facteur de perfectionnement des êtres humains qui, à la recherche d'une certaine notoriété, corrigent leurs erreurs et se bonifient ainsi. Où est donc le mal ? On peut aimer deux personnes à la fois : la preuve se retrouve dans la piété filiale. Un même enfant aime son père et sa mère : est-ce pour autant une raison qui pousse les parents à s’engueuler ? à divorcer ? Non. D'ailleurs il est même utopique d’aimer une même personne de façon absolue et éternelle. Les problèmes de foyer ont la même couleur qu'ils dévient d'un foyer poly ou monogame; l’amour fluctuant. Le problème est donc dans la nature même de l’amour. Comme tel est le cas, Ô Femme, douée de raison, pourquoi te laisses-tu balancer par tes passions et tes désirs ? N’est-ce pas par là que Satan nous tire vers la perte ?
Non musulmans et faire en sorte que l’islam soit pris au sérieux par les autorités politiques, l'opinion non musulmane et non pratiquante en somme des modernes qui ont une vision péjorative de l’islam, selon les propos d’un responsable de l’AEEMB. L'autre aspect est l’influence de plus en plus grande des arabisants qui débute depuis les années 90. Qu’ils soient issus des medersas au Burkina ou des universités des pays arabes, ils se situent dans une tendance réformiste du mouvement islamique. Leur affiliation aux associations islamiques se renforce. Mais ils
Enfin remarquons que les Femmes vivant dans des foyers polygames n'ont pas de difficultés à cause du régime matrimonial vécu, mais à cause de leurs comportements égoïstes. Tenez-vous bien, même quand elles ne partagent pas le même mari, elles trouvent toujours matière à se critiquer, se médire, s’insulter, se jalouser et même se battre. Toutes les occasions sont bonnes : au champ, au puits, au marché, au service et même à l'Assemblée Nationale ; pour ce dernier cas, ce n’est pas pour des idées mais pour des futilités.
En attendant, n'oubliez pas qu’Alima espère revivre la chaleur d'un foyer grâce à un système qu'elle s’était employée à combattre. La leçon ultime : il n'y a pas d'intelligence suffisante pour se suffire des lois divines. Ils sont confrontés aux problèmes d'insertion socioprofessionnelle. En outre, dans l'ère du processus démocratique, le pouvoir politique a besoin des structures associatives et des leaders d’opinion dans sa volonté de se pérenniser. Le personnage de Kanazoé, vu sa place à la fois au sein des musulmans... et dans les sphères politiques en est une illustration. Mais d'autres attitudes de la 4e république vis-à-vis des musulmans rendent la relation plus complexe. Ces rapports pourraient constituer un domaine de réflexion.
La Preuve n° 35 - Nov.-Déc. 2010
Brèves
Le Cercle d'Études de Recherche et de Formation Islamique (CERFI) a organisé en fin octobre à Ouahigouya son Assemblée générale annuelle. Il s'agissait pour le Cercle de faire avec ses 45 sections provinciales et ses 7 coordinations régionales un bilan annuel et dégager les perspectives pour 2011.
L’AEEMB, entendez par là l'Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina, a organisé en début novembre à Ouagadougou un colloque national qui a eu pour thème : « Quelle réforme des activités de l'AEEMB pour plus d'efficacité ? ». De nombreux responsables et des personnes ressources ont contribué à la réflexion. L'association se prépare au renouvellement de ses instances en décembre 2010 en prévision de la visite du président. américain au musée Gandhi, la ville de Bombay a choisi de cueillir l’ensemble des noix des cocotiers autour du musée pour éviter que l'une d'entre elles ne le blesse. Le 2 novembre à Jerez dans le sud de l'Espagne, une jeune femme a donné naissance à un bébé de 2,9 kilos. Jusque-là rien d’anormal sauf que la mère en question n’a que dix ans. Les autorités locales souhaitent préserver l'anonymat de la mère. On ne connaît pas non plus le sexe du bébé. «La jeune mère et son enfant sont en bonne santé», assure un porte-parole de l’hôpital.
À Chennai en Inde, un homme a été appréhendé par la police alors qu'il tentait de faire passer entre l'Inde et le Sri Lanka 2 060 diamants et autres pierres précieuses... cachés dans son estomac. Après avoir perquisitionné et fouillé deux de ses bagages sans succès, la police était devenue suspicieuse devant l'attitude du passeur.
Les gens qui pratiquent régulièrement un exercice physique ont moins de chances de tomber malades, affirme une étude américaine. Récente étude menée aux États-Unis sur 1000 personnes vient ainsi de confirmer une théorie déjà connue : la pratique du sport empêche de tomber malade. Aux États-Unis, la délinquance n'a pas de visage, mais a une odeur. Ainsi, un enfant de 11 ans a été renvoyé une journée de son école pour avoir eu des flatulences dans le bus scolaire qui l'emmenait à l'école. Malgré les protestations du jeune garçon, qui a expliqué qu'il s'agissait d'un accident, l'administration de l'établissement a fait appliquer à la lettre les règles de respect et de politesse. Sur le papier informant les parents de la sanction, les explications du chauffeur sont d'ailleurs mentionnées : "Il pense que c'est drôle d'avoir des gaz dans le bus. Je lui ai dit d'arrêter car ce n'était pas drôle, et que ce n'était pas poli pour les gens autour de lui. Et pendant que les autres criaient, il riait."
L’AEEMB organise en fin décembre son 12e congrès ordinaire à Ouagadougou. Instance suprême de l’association, le Congrès a lieu tous les deux ans. ans et permet aux responsables de renouveler les organes dirigeants et de donner les grandes orientations pour les deux prochaines années. Le congrès de décembre 2010 se tient sous le thème «la contribution de l'AEEMB à l'unité des musulmans du Burkina : mythe ou réalité» et désignera le successeur de Noufou Tiendrébéogo, actuel président du bureau exécutif de l’AEEMB.
En Australie, un homme s'est récemment marié avec sa meilleure amie et sa plus fidèle compagne : sa chienne labrador. Les habitants de la ville de Toowoomba en Australie ont sûrement dû être surpris de voir cette étrange union. En effet, un jeune homme a choisi de se marier avec... sa chienne de cinq ans, Honey ! La cérémonie s'est déroulée dans le parc Laurel Bank en compagnie de trente invités spéciaux, dont la famille et les amis proches du couple. Il explique que cette relation n'a rien de sexuel, mais qu'il s'agit davantage d’un “amour pur".
Kimberley Hall en avait assez de l'obsession que portait son compagnon à Facebook. Elle trouvait que celui-ci passait beaucoup trop de temps sur le réseau social, plutôt que de s'occuper d'elle. Énervée, elle a utilisé un balai pour endommager l’ordinateur portable de Bruce Yates, son compagnon, faisant voler les touches du clavier dans toute la pièce. L’affaire s'est terminée à la police.
À Singapour, une tentative de suicide peut amener à la case prison ! C’est à la suite d'une dispute avec le propriétaire de son appartement que Zhou Zhi Hui aurait tenté de se suicider, ou de s'échapper, depuis le balcon. Une chute de 12 étages et de 40 mètres qui s'est arrêtée dans une piscine peu profonde, dont la jeune femme est sortie miraculeusement vivante, ne souffrant que de blessures superficielles. Mais à Singapour, la tentative de suicide est passible d’une peine d’un an de prison. Zhou Zhi Hui a donc été arrêtée pour comparaître devant la justice.
Une étude australienne menée chez des personnes de plus de 50 ans atteintes de légers troubles cognitifs (troubles de la mémoire) montre qu'une activité physique Modérée, comme la marche à pied, conduit à une amélioration, légère mais durable. On a découvert dans l'ouest de la Suède un épicéa minuscule qui pourrait être le plus vieil arbre vivant du monde. Haut d'à peine 2 mètres, il se trouve sur le flanc d’une colline à environ 1000 m d'altitude. On connaissait déjà plusieurs spécimens très anciens - des pins de la Sierra Nevada notamment - dont l’âge avait été estimé à 5000 ans, par dendrochronologie. Mais la finesse des cernes de l'épicéa suédois rendait leur comptage difficile ; son âge a donc été déterminé par datation au carbone 14 : 7890 ans !
Des expériences menées sur une vingtaine de sujets prouvent que notre système moteur cérébral est activé par anticipation, lorsqu'on s'attend à ce qu'un mouvement se produise. L'expérience est simple : le sujet visionne 2 films. Au préalable il est averti que, dans le premier film, la main posée à côté d'un objet vert va le saisir. Par contre, dans le second film, la main posée près de l’objet rouge ne le saisira pas. Dans le premier cas, les zones cérébrales motrices du sujet spectateur entrent en activité, et pas dans le second. Cette capacité de mobilisation par anticipation serait particulièrement utilisée par les sportifs.
Extrait Ibn Khaldûn et l’essor des sciences en islam
Poser la question des rapports entre l'islam et la science amène le chercheur à se placer sur un double plan. Le premier est celui de la civilisation historique qu'on a coutume d'appeler la civilisation arabo-islamique et qui s'est déployée dans le temps entre le VIIIe et le XIIIe siècles. Le second est celui de la religion musulmane en tant que telle dont le corpus fondamental - le Coran - a encouragé les croyants à la connaissance ou du moins à une certaine connaissance pouvant déboucher sur la contemplation des signes de la Création divine. Il existe toute une littérature qui cherche à prouver la véracité scientifique de certaines propositions coraniques en essayant de les rapprocher de certaines découvertes. scientifiques modernes (cf. Maurice Bucaille). Pareille entreprise ne résiste pas à l'examen sérieux tant elle confond gravement vérité métaphysique et vérité scientifique. Par contre, si on examine le statut des sciences dans le cadre historique de la civilisation arabo-islamique, il y a moyen d'avancer dans notre recherche. A cet égard, on peut se poser un certain nombre de questions pertinentes :
1- Y a-t-il un lien quelconque entre l’un ou l’autre aspect de la civilisation islamique avec la rationalité des sciences de l’époque ?
2- La contribution islamique à l'aventure scientifique de l'humanité a-t-elle eu quelque originalité ou bien se résume-t-elle seulement à une œuvre de traduction et de transmission des sciences antiques et particulièrement de la science grecque comme cela est soutenu par certains historiens ?
3- Si on soutient la thèse de la transmission de la science grecque par les Arabes, il faudrait alors répondre à cette autre question : Pourquoi les Arabes ont-ils fait le choix philosophique et épistémologique de la science grecque qu’ils semblent avoir privilégiée alors qu’ils ont été en contact avec d’autres traditions anciennes ? La question du rapport qu’on pourrait établir entre la rationalité scientifique et la civilisation islamique a été abordée par plusieurs chercheurs et a reçu des réponses très différentes. Nous en retiendrons trois.
La première est celle du célèbre historien maghrébin du XIVe siècle : Ibn Khaldûn. Il soutenait une position assez audacieuse pour son époque qui contraste avec la vulgate de ceux qui croient trouver dans le corpus coranique des vérités scientifiques modernes. Ibn Khaldûn soutenait quant à lui que l’excellence dans la recherche scientifique n’a rien à voir avec la vérité métaphysique du Coran dans la mesure où des civilisations antérieures avaient réussi dans le domaine scientifique sans pour autant partager les vérités métaphysiques des religions monothéistes.
La seconde position est celle du chercheur iranien Seyyed Hossein Nasr qui, sans tomber dans le schématisme d’un Bucaille, soutient qu'une originalité intellectuelle propre à l'islam a favorisé dès le début l'excellence de la civilisation islamique dans le domaine scientifique et particulièrement les mathématiques. Cette thèse est rejetée par l’historien des mathématiques Ahmed Djebbar qui estime qu’il n'y a pas de lien entre la mentalité islamique et l’ouverture aux mathématiques. Par contre, A. Djebbar soutient que les premières sciences islamiques, à savoir l’exégèse coranique et la philologie, ont encouragé un esprit critique qui a sans doute favorisé l’expérience scientifique durant les premiers siècles de la civilisation arabo-islamique.
Dans cette étude, nous nous concentrerons sur la thèse défendue par Ibn Khaldûn tout en essayant de la discuter en nous basant notamment sur les apports de l’histoire des sciences et de son éminent représentant au XXe siècle, Alexandre Koyré. Dans sa célèbre Muqaddima, Ibn Khaldûn n'a pas seulement jeté les bases d’une philosophie de l'histoire comme on l’a souvent souligné. Il a aussi exposé une philosophie de la connaissance rigoureuse et subtile. Il commence par distinguer la pensée (fikr) de la perception (idrak). La première distingue l’homme des autres animaux. La seconde est un attribut commun aux hommes et aux animaux. Ibn Khaldûn écrit : « Les animaux perçoivent les objets extérieurs au moyen des (cinq) sens extérieurs dont Dieu les a pourvus : l’ouïe, la vue, l'odorat, le goût et le toucher. Mais l'homme a, en outre, la possibilité de percevoir ce qui est en dehors de lui, en se servant de sa pensée, qui est une faculté extra-sensorielle (wara'hissihi), dont le siège est les ventricules du cerveau. Grâce à quoi, l’homme peut saisir les formes des choses sensibles, les retourner dans son esprit et en abstraire de nouvelles. La pensée est la libre disposition (tassanif) de ces formes ultra-sensorielles et le nomadisme (jawalan) de l’esprit, qui va de l’une à l’autre en exerçant (successivement) l’analyse (intiza’) et la synthèse (tarkib). » Ibn Khaldûn explique que c'est là l’explication du verset coranique (XVI, 78) : « Il vous a donné l’ouïe, la vue et des cœurs. » Selon Ibn Khaldûn, le terme « af’ida » (cœurs) est le pluriel de « fu’ad » et veut dire ici « pensée » (fikr). Cette explication rejoint la définition de Al-Ghazali : « un cœur, c'est-à-dire un esprit qui est le siège de la connaissance de Dieu, et qui n’a rien à voir avec la chair et le sang. »
Dans un second temps, Ibn Khaldûn précise les trois degrés de la pensée : le premier est celui de l’entendement (ta'aqqul) du monde extérieur, le second est représenté par les manières (adab) qui permettent à l’homme de se mouvoir en société et enfin le troisième constitue la dimension scientifique proprement dite (‘ilm) puisqu’il procure une connaissance des choses qui va au-delà des sens. Ibn Khaldûn la définit en ces termes : « C'est une intelligence « spéculative » (nazari). » Elle consiste, à la fois, en concepts et en affirmations, combinés de façon particulière, dans des conditions déterminées, pour permettre quelque autre connaissance du même ordre - conceptuelle ou non. Combinant alors ces connaissances avec d'autres, elle en produit encore de nouvelles. Finalement, elle aboutit à la conception de l'existence (tasawwur al-wujûd) en tant que telle, avec ses espèces, ses différences, ses causes et ses prétextes. C’est ainsi que la pensée achève sa perfection réelle et qu'elle devient pure intelligence (’aql mahd) et l’âme même de la perception (an-nafs al-mudrika). Et c’est là la réalité humaine (al haqîqat al-insâniyya).
REMERCIEMENTS
Al-hamdu-li-lâhi, raabi-l-’âlamîn (Louanges à Allah, Seigneur de l'Univers)
Inna lil-lâhi, wa inna ilayhi râji’ûn (Certes, nous venons d'Allah et c'est vers lui que se fera le retour)
Les grandes familles TAPSOBA, ILBOUDO, à Ouagadougou, Ziniaré, Laongo et aux États-Unis, La famille de feu El Hadj TAPSOBA Issaka Gouré à Ziniaré, El Hadj TAPSOBA Oumarou et famille à Ouagadougou. TAPSOBA Saidou Ahmed à la RTB, son épouse Adissa à la Commission de l’UEMOA, leurs enfants Abdel Nasser et Asma, leurs frères et sœurs à Ouagadougou, Ziniaré, Mankarga, Clermont-Ferrand et New York, ZOUNDI Moctar et famille à Ouagadougou, TIENDREBEOGO Hamidou et famille à Ouagadougou, SAM Issaka et famille à Ouagadougou, BELEM Salifou, Président du Conseil d'Administration de la RTB et famille à Ouagadougou, El Hadj OUEDRAOGO Salif, son épouse Hadja Mariam au F.E.E.R. et famille, La famille spirituelle Noura au secteur 16 Ouagadougou, Les familles alliées NANA, OUEDRAOGO, TRAORE, SAWADOGO, TOGO, OUATTARA, KONE, BARA, KONATE et TAPSOBA à Ouagadougou, Ziniaré, Kounda, Zorgho, Gourcy, Kien-fangue, Dapaong, El Hadj NANA Youssouf et famille à Ouagadougou, TOGO Saidou, professeur au lycée Marien Gouabi et famille, OUEDRAOGO Hamidou, professeur au lycée de Komsilga et famille.
Expriment leurs sincères remerciements aux nombreux parents, amis, collègues et connaissances. qui, de près ou de loin, leur ont manifesté leur soutien moral, spirituel, matériel et financier lors du décès brutal et de l'inhumation le lundi 27 septembre 2010 de leur petite-fille, fille, sœur, nièce et cousine, TAPSOBA Tce-wendé Fanda précédemment étudiante au CESAG à Dakar, à l’âge de 20 ans.
Leurs remerciements vont :
A Monsieur le Secrétaire Général du Gouvernement,
A Monsieur le Directeur de la Communication de la Présidence du Faso,
A Monsieur le Président et aux membres de la Commission de l'UEMOA, ainsi qu'à l'ensemble du personnel des organes de l'UEMOA et leurs familles,
A Monsieur le Directeur Général de la RTB, aux Directeurs Techniques et à l'ensemble du personnel,
A l'ensemble des structures du CERFI et de leurs militants,
A l'AEEMB et à l’ensemble de ses militants,
Au Premier Vice-président de la Communauté Musulmane du Burkina Faso,
Au Secrétariat de la Fédération des Associations Islamiques du Burkina,
A Son Excellence Cheick Aboubacar FOFANA, Président du COSIM en Côte d'Ivoire, Monsieur le Directeur Général de la SONABEL,
A Monsieur le PDG de CORIS BANK International,
Aux fidèles musulmans, aux amis et aux voisins des secteurs 15, 16 et 7 de Ouagadougou,
Aux camarades, amies et promotionnaires de la regrettée aux lycées Norbert Zongo, Bambala et Technique de Ouagadougou,
A El Hadj MBAYE Diene et famille à Dakar,
A tous les frères et sœurs de Jama'at Ibadou Rahman,
A El Hadj KOMBOEGO et famille aux 1200 logements,
A El Hadj KANAZOE Inoussa et famille à Ouagadougou,
Que chacun trouve ici l’expression de leur reconnaissance, en considérant ces remerciements comme lui étant personnellement adressés !
Puisse Allah, le Grand Architecte de l'Univers, vous récompenser grandement et vous combler de ses grâces infinies !
La Preuve n° 35 - Nov. Déc. 2010
Part of La Preuve #35