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Ouverture des mosquées : les 15 piliers de la FAIB
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- Title
- Ouverture des mosquées : les 15 piliers de la FAIB
- Publisher
- L'Observateur Paalga
- Date
- April 23, 2020
- Abstract
- Cher Wambi, L'actualité nationale et même mondiale est dominée par ce satané coronavirus, qui a mis à l'arrêt l'humanité tout entière et causé des mi...
- Subject
- Aboubacar Yugo
- Covid-19
- Fédération des Associations Islamiques du Burkina
- Fédération des Églises et Missions Évangéliques
- Terrorisme
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0004867
- content
-
Cher Wambi,
L'actualité nationale et même mondiale est dominée par ce satané coronavirus, qui a mis à l'arrêt l'humanité tout entière et causé des milliers de morts.
Malheureusement, à ce mal s'ajoute un autre dont la comptabilité macabre au pays des hommes intègres reste pour le moment bien supérieure à celle du Covid-19. Le terrorisme, puisque c'est de cela qu'il s'agit, ne nous a pas laissé un temps de répit. La pluie diluvienne qui a sinistré une fois de plus les déplacés internes de Kongoussi le lundi 20 avril nous a rappelé le sort peu enviable des milliers de personnes qui ont fui l’insécurité dans leurs villages.
Comme dans la plupart des catastrophes, qu’elles soient naturelles ou anthropiques, les effets du terrorisme ont un visage féminin.
La preuve, ce cri du cœur de deux déplacées internes venues du Nord pour saisir le journal de ton oncle Nakibeuogo. Tout en sueur, elles ont prié la rédaction de publier une lettre manuscrite adressée à toutes les associations féminines de notre pays et au ministre de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l'Action humanitaire.
A travers leur grande complainte, elles expriment le drame qui est depuis celui que vivent des milliers de femmes des régions du Sahel, de l'Est, du Centre-Nord et de la Boucle du Mouhoun, où sévissent les terroristes.
Lis plutôt !
«Nous les femmes, qui donnons la vie, nous sommes meurtries de voir l'atrocité que nous font subir les terroristes. La dignité humaine est bafouée; ceux que nous avons portés en notre sein et allaités se sont retournés contre nous. C'est pourquoi nous invitons les leaders féminins à organiser une grande marche des femmes avec des spatules, des pilons, des balais et des marmites vides pour implorer l'appui de Dieux et des ancêtres contre ceux qui nous tuent sans raison. Dieu ne restera pas sans les anéantir pour que la paix revienne dans notre pays. Nos bénédictions accompagnent les FDS et les volontaires. Que tous ceux qui vont être sensibles à notre appel ou le relayer soient bénis », ont-elles écrit dans leur missive.
Une fois la lettre réceptionnée par le journal, ce fut comme si les expéditrices venaient de se libérer d’un lourd fardeau, tant le soulagement était palpable sur leurs visages émaciés.
Mais, cher cousin, une chose est de faire entendre leur appel et une autre est de pouvoir passer à l’action. C’est qu’avec la pandémie de Covid-19, le gouvernement a adopté un train de mesures de prévention, dont l’interdiction de tout rassemblement de plus de cinquante personnes.
Toujours au sujet de la détérioration de la situation sécuritaire nationale, dans ma précédente lettre en date du 17 avril, je me faisais l’écho d’un autre cri du cœur, celui des habitants de Djibo, qui étouffaient littéralement du fait du blocage imposé par les terroristes sur le tronçon Namsiguia-Djibo.
Les Djibolais avaient ainsi commencé à manquer de produits de première nécessité. Mais depuis mercredi dernier, le soulagement est perceptible dans la ville, car l'armée a veillé à ce que cette localité soit ravitaillée. Le grand marché à bétail, qui était fermé, a même rouvert. Mais il faudra aller au-delà de cette opération conjoncturelle, prendre véritablement la pieuvre par les tentacules et lever ce blocage que rien ne saurait justifier.
En effet, il est inadmissible qu’une horde de combattants enguenillés et shootés aux amphétamines nargue notre armée en se comportant comme en terrain conquis sur une portion du territoire national.
Cher Wambi, la dernière fois tu me demandais quand le monde serait libéré de la pandémie de coronavirus. A l’étape actuelle des connaissances et des recherches sur ce minuscule virus qui a mis la planète entière au ralenti, ta question est, hélas, sans réponse. Alors, il faut que nous apprenions à vivre avec. C’est-à-dire apprendre à nous accommoder des batteries de mesures de prévention, allant du lavage régulier des mains à la restriction des libertés individuelles et collectives en passant, entre autres, par le port du masque, la distanciation sociale, les salutations sans se serrer les mains et la quarantaine à laquelle sont soumises bien des localités.
A tout cela s’ajoute la nécessité de revoir la copie de notre rapport aux rites religieux.
Sur cette dernière obligation, après les fidèles catholiques, qui ont traversé la période du carême sous le sceau du Covid-19, avec tout ce que cela a imposé comme réaménagements tels la fermeture des églises au public (toujours en vigueur), l’abandon du chemin de croix, c’est au tour de la communauté musulmane d’observer son mois de pénitence, c’est-à-dire le ramadan, en pleine pandémie de coronavirus.
Cher cousin, tu te souviens qu’à la suite du gouvernement, la Conférence épiscopale Burkina-Niger, la Fédération des églises et missions évangéliques (FEME) et la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) ont, chacune de son côté, édicté des règles d’évitement de la propagation de la maladie, dont la fermeture des lieux de prières.
Après quelques semaines d’application de ces nouvelles dispositions, le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale invitait les responsables des confessions à lui faire des propositions de mesures relatives à une réouverture des églises, des mosquées et des temples.
Je ne sais pas si tous ont répondu à cette exhortation, mais sache que la communauté musulmane, dans une lettre adressée au ministre Siméon Sawadogo, a communiqué un nombre de règles de conduite devant encadrer la reprise des prières dans les mosquées, dont je te propose l’intégralité.
« Propositions réouverture mosquée »
Monsieur le Ministre,
Faisant suite à notre rencontre du 20 avril 2020, au cours de la laquelle vous nous demandiez de faire des propositions pour la réouverture des lieux de culte, j’ai l’honneur de vous faire parvenir les mesures préconisées par la FAIB pour celle des mosquées, lesquelles mesures viennent en complément de celles prises par le ministère de la Santé :
- désinfection régulière des mosquées ;
- lavage et désinfection des mains avant d’accéder à la mosquée ;
- prise des ablutions à la maison autant que possible avant de se rendre à la mosquée ;
- port obligatoire de masque ou cache-nez ;
- utilisation des tapis individuels autant que possible lors des prières ;
- libération immédiate des mosquées après chaque prière ;
- interdiction de se serrer les mains avant et après les prières ;
- abstention de participer à la prière en groupe pour ceux présentant les symptômes de la maladie (rhume, toux, fièvre, mal de gorge, maux de tête, etc.) ;
- organisation des formations et sensibilisation dans les mosquées à la maladie.
Au regard des implications de la mise en œuvre des mesures ci-dessus citées, notre faîtière sollicite un accompagnement afin d’en faciliter l’application. Il s’agit de :
- la désinfection de nos grandes mosquées ;
- l’équipement des mosquées de lave-mains au savon ;
- la mise à disposition de masques de protection et de solution hydro-alcoolique ;
- l’accès aux médias pour la sensibilisation des fidèles ;
- la mise à disposition des supports (affiches, flyers) de sensibilisation ;
- la prise en charge des responsables chargés de la formation et de la sensibilisation des fidèles.
Convaincu de l’intérêt que vous accorderez à la présente, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre d’Etat, l’expression de la reconnaissance de la FAIB pour votre engagement constant à relever ce défi sanitaire dans notre pays.
Pour le président du présidium
Le président délégué
El Hadj Boubacar Yugo
Officier de l’ordre national