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Le président Boni Yayi en Libye : "C'est une mission à connotation économique"
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- Title
- Le président Boni Yayi en Libye : "C'est une mission à connotation économique"
- Creator
- Sabin E. Loumedjinon
- Publisher
- La Nation
- Date
- April 20, 2006
- Abstract
- Du 17 au 18 avril dernier, le chef de l'Etat, le président Boni Yayi, a effectué à la tête d'une délégation ministérielle, une visite d'amitié et de travail en République Arabe Jamahiriya de Libye. Au terme de son séjour où il a eu à s’entretenir avec le guide libyen des questions d’actualité sur le continent, nous lui avons tendu notre micro pour le bilan ou les retombées de cette visite en terre libyenne. Le président s'est prêté aussi à d'autres questions touchant les problèmes du continent.
- Page(s)
- 1
- 6
- 7
- Subject
- Agriculture
- Banque sahélo-saharienne d'investissement et de commerce
- Coopération arabe
- Colonialisme
- Développement économique
- Endettement
- Mouammar Kadhafi
- Paix
- Pauvreté
- Thomas Boni Yayi
- Union africaine
- Rights Holder
- La Nation
- Language
- Français
- Source
- La Nation
- Identifier
- iwac-article-0004248
- content
-
Du 17 au 18 avril dernier, le chef de l'Etat, le président Boni Yayi, a effectué à la tête d'une délégation ministérielle, une visite d'amitié et de travail en République Arabe Jamahiriya de Libye. Au terme de son séjour où il a eu à s’entretenir avec le guide libyen des questions d’actualité sur le continent, nous lui avons tendu notre micro pour le bilan ou les retombées de cette visite en terre libyenne. Le président s'est prêté aussi à d'autres questions touchant les problèmes du continent.
La Nation : Monsieur le président de la République, vous revenez d'une visite de 48 h en Libye. Quelles sont les grandes conclusions qu'on peut en tirer?
Le président Boni Yayi : Vous savez, le guide de la Révolution libyenne, le colonel Mohamar Kadhafi est un personnage qui joue un rôle extrêmement important sur notre continent. Il est connu pour ses convictions en ce qui concerne la paix en Afrique, la sécurité, le développement, l'intégration de notre continent.
Naturellement, quelques jours après notre investiture, nous avons estimé qu'il est nécessaire de faire ce déplacement et d'aller le voir. J'allais dire d'ailleurs qu'il ne nous a pas oublié, puisqu'il a envoyé une forte délégation pour rehausser la cérémonie d'investiture de sa présence. Et comme si ça ne suffisait pas, trois ou quatre jours après la cérémonie d'investiture, il a envoyé un émissaire spécial pour venir nous parler. Et à cette occasion, nous avons souhaité le voir. Donc, c'est dans ce cadre-là que nous sommes allé, d'abord pour renouveler nos remerciements, pour ses engagements aux côtés de notre continent, pour des questions de développement, de prospérité du continent. Et on en a profité pour faire un tour d'horizon sur les questions de coopération bilatérale.
On ne pouvait pas s'écarter des problèmes qui agitent notre nation. Les problèmes auxquels sont confrontées nos populations en ce moment précis. C'est pourquoi entre autres, nous avons posé un certain nombre de problèmes qui nous préoccupent. Je n'oublie pas la question de l'approvisionnement de notre pays en produits pétroliers. Je crois qu'on a également, et la partie libyenne nous a bien écouté, et les discussions nous permettront certainement de confirmer que la Libye puisse nous fournir ou renforcer nos approvisionnements en produits pétroliers : L'essence, du pétrole, du gas-oil, du jet A1 pour une quantité d'ordre de 30 à 35.000 tonnes métriques d'ici à la mi-mai au plus tard. Nous avons également rappelé que nous ne sommes pas à l'abri des déconvenues en matière de fourniture d'énergie électrique. Et là dessus également, nous avons attiré l'attention des autorités libyennes. On leur a demandé si elles pouvaient faire quelque chose pour nous. Parce qu'il faut en finir maintenant avec les coupures d'électricité et autres. Et que nous puissions utiliser notre électricité, non seulement pour les questions d'éclairage, mais encore pour des questions de production. Là également, la partie libyenne a promis de nous venir en aide en matière de groupe électrogène de grande puissance.
Le monde rural n'a pas été absent dans nos discussions. Vous savez très bien que la question du coton est une question nationale. Aujourd'hui, nous avons une production de moins de 200.000 tonnes. Et après les discussions que nous avons engagées, je crois, maintenant que l'espoir revient. Nous sommes en train de projeter pour la campagne 2006-2007 autour de 500.000 tonnes, pourquoi pas 600.000 tonnes. Mais à condition qu'un certain nombre de mesures soient prises. Notamment, la fourniture d'intrants appropriés de qualité et de meilleur prix. Naturellement, nous avons posé le problème des urées 46% azote qui nous manquent. Et la partie libyenne s'est engagée à nous en fournir pour une quantité de l'ordre de 30.000 tonnes, très incessamment.
Nous n'avons pas oublié le secteur privé. Notre rencontre, par exemple avec la Banque sahélo-saharienne d'investissement et de commerce.
Quand on a rencontré le président, on lui a fait part de nos priorités, en matière de micro-crédit pour nos braves femmes, ou nos jeunes diplômés sans emploi. Nous leur avons dit que nous sommes déterminés à mettre ces micro-crédits à la disposition de nos femmes, de nos jeunes, pour leur permettre vraiment de s'insérer dans le processus de production. Il n'y a pas que cela. Cette banque aujourd'hui dit qu'elle est prête à soutenir notre stratégie en matière de développement.
En définitive, entre autres, ce que nous avons retenu, c'est qu'une mission de haut niveau vienne de la Libye au bout des deux semaines à venir, une mission constituée d'investisseurs publics et privés, conduite par la présidence de la République Libyenne. Nous allons profiter pour élargir les bases de notre coopération et de notre partenarial L'orientation que nous avons voulu donner à cette visite est que nous voulons vraiment reprendre avec la Libye qui est prête à nous soutenir, qui est vraiment décidée à nous soutenir au plus haut niveau. Le colonel Mohamar Khadafi l'a indiqué. Mais on leur a dit qu'on veut le faire maintenant d'Etat à Etat. On ne veut plus d'intermédiaire. Je crois que cet aspect est extrêmement important. Donc, à la prochaine rencontre, l'opinion sera informée de ce qui sera arrêté. En tout cas, les engagements qui sont déjà pris seront tenus et honorés. Les dispositions ont été prises par les ministres qui m'accompagnent pour que nous passions rapidement aux actes.
La Nation : Monsieur le président de la République, est-ce que vos attentes ont été comblées ? Ou reste-t-il par exemple un certain nombre de choses pour lesquelles vous n'avez pas eu entièrement satisfaction ?
B. Y. : Non, je crois que les problèmes que nous avons posés, la partie libyenne est totalement disposée à nous accompagner. Naturellement, on ne pouvait pas débattre de tout Nous attendons que cette mission arrive, dans deux semaines, pour que nous puissions également ouvrir le dossier d'un certain nombre de projets qui nous tiennent à cœur, et qui doivent naturellement vraiment changer la physionomie de notre pays.
Donc, je crois que nous sommes arrivés avec un sentiment de satisfaction.
La Nation : Monsieur le président de la République, lors du sommet d'Abuja, le guide de la Révolution libyenne a proposé la création d'un ministère des Affaires étrangères, d'un ministère du Commerce..., au sein de l'Union Africaine histoire de dynamiser cette institution. Votre opinion sur pareille initiative ?
B. Y. : Nous sommes en communauté maintenant. Depuis que l'Union Africaine a été remodelée, réformée, nous disons que nous sommes en Union. L'idée, c'est l'union fait la force pour que le continent africain constitue véritablement une force au même titre que les Etats-Unis d'Amérique, l'Europe, pour relever les défis au 21e siècle. Naturellement, le temps est maintenant venu de meubler cette Union-là d'abord, au niveau de la charpente institutionnelle. Que nous ayons un ministère des Affaires étrangères pour notre continent, quoi de meilleur que cela ! En Europe, il y a un Monsieur Affaires étrangères qui parle au nom de l'Europe tout entière.
Pourquoi ne pas en arriver là sur notre continent ? Je crois, à mon avis, que toutes ces propositions procèdent du sentiment de faire de notre continent une organisation efficace qui sache répondre et sache parler d'elle-même au sein de la communauté internationale. Et de ce point de vue, je me félicite de toutes ces propositions. Et nous autres qui venons maintenant de rejoindre cette communauté de chefs d'Etat, des premiers responsables, nous ferons tout Nous allons tout faire aux côtés de nos aînés pour que leurs efforts soient encore empilés dans le sens de faire de notre continent, un espace unifié, un espace économiquement intégré, un espace financièrement solide, un espace monétairement stable, pour que nous puissions maintenant régler la question fondamentale de la pauvreté à laquelle notre continent est encore confronté, et lui permettre de relever le défi du développement. Je crois, dans le monde, nous avons énormément de problèmes. Tout le monde est maintenant d'accord pour dire que le monde est mal gouverné, qu'il y a une mauvaise gouvernance dans le monde.
Que ce soit sur le plan économique, la question de l'endettement de bon nombre de pays qu'on appelle aujourd'hui les pays pauvres surendettés et dont la majeure partie se trouve sur notre continent est récurrente. Il y a la question de l'aide publique au développement Il y a la question de l'équilibre dans les échanges internationaux. A l'intérieur, vous savez ces questions qui nous minent aujourd'hui ; le problème de coton auquel bon nombre de pays ouest-africains et même du centre sont confrontés. Naturellement, si nous ne parlons pas d'une même voix, comment allons-nous régler toutes ces questions ? Si nous ne nous organisons pas, si l'Union Africaine n'est pas bien consolidée, comment allons-nous relever tous ces défis-là ? Lors de ma rencontre avec le guide, nous avons fait un tour d'horizon de tout cela. Et je me félicite qu'il ait compris que cette nouvelle génération qui remonte et qui rejoigne la politique peut être utile. Il l'a dit Et il nourrit un espoir pour que les problèmes les plus brûlants de notre continent, qu'on se mette ensemble avec eux pour les juguler tous.
Et naturellement s'il n'y a pas la paix, il ne peut pas y avoir de développement. La question du Darfour, on en a parlé. La crise tchadienne, comment il suit ça de très près, question de me dire que s'il n'y a pas la paix sur notre continent, il n'y aura pas le développement. Et pour qu'il y ait la paix, il faut qu'il y ait de l'équité, une bonne gestion de nos ressources, une gestion équitable. Parce que c'est cette mal gouvernance qui crée des déséquilibres, l'instabilité. Le guide l'a dit tout naturellement et souhaité que nous soyons attachés à nos peuples, et que les ressources soient bien gérées, de manière à construire, à consolider la paix sans laquelle il ne peut y avoir de développement sur notre continent.
La Nation : Le Bénin comme d'autres pays du continent a beaucoup souffert de la traître négrière et du colonialisme. Dans ce cadre, le guide de la Révolution libyenne a lancé un appel pour la réparation, morale et matérielle. Quelle est l'importance d'un tel appel pour vous Monsieur le président de la République ?
B. Y. : L'appel est important. Je crois qu'en Europe, il y a un débat qui s'est instauré sur le fait qu'en réalité, il faut reconnaître que l'esclavage, tel qu'il a été mené, il fallait le condamner. Je crois le parlement français l'a fait, sauf erreur de ma part Donc, tout ce qui est de nature à reconnaître que c'est un mal, un élément décisif sur notre état de développement, entre autres, naturellement, est à saluer. Donc, le combat du guide est louable. Et comme j'ai eu à le dire, nous ferons tout pour nous joindre à nos aînés pour condamner ce qui s'est passé avec l'esclavage.
Ce qui compte surtout, c'est l'avenir pour nos peuples. Donnons-nous une vision. Est-ce que nous voulons faire du continent, un continent de prospérité, de création de richesse, de partage où serait prise en compte la question fondamentale de l'éradication de la pauvreté ? Donnons-nous une stratégie globale, un plan d'action. Parce que ce n'est pas ceux-là qui sont à l'origine de l'esclavage qui vont penser notre développement. Mais ils ont évolué, on s'en félicite. On les remercie pour ce qu'ils nous ont fait jusqu'ici pour atténuer l'impact négatif de l'esclavage. Mais je demeure persuadé qu'en réalité, la logique du développement nous revient. Nous devons en être nous-mêmes les initiateurs, les concepteurs. Je crois, c'est ce que le guide est en train de faire. Le développement pour moi est possible. J'en suis convaincu. Je n'en prends pour preuve que l'exemple d'un certain nombre de pays du Sud-Est Asiatique. Le développement est possible pour peu que nous en soyons conscients. Donnons-nous cette vision, cette stratégie ; faisons tout pour organiser une adhésion totale de nos peuples autour de cela Créons les conditions, réunissons-nous autour des valeurs cardinales, rappelons à nos peuples la nécessité de travailler, un travail bien fait ; la discipline, le respect de la chose publique, la bonne gouvernance, l'obligation de résultat, l'obligation de rendre compte. Si nous faisons cela, je demeure persuadé que nous n'avons pas besoin de beaucoup d'années pour renouer avec la prospérité pour nos peuples. C'est très important. Et je crois, c'est ce sentiment qui anime le colonel Khadafi. Et chaque fois que je le vois, il me parle du fond de son cœur. Comme un père parle à son fils. Nous avons des aînés qui l'écoutent et qui réussissent aujourd'hui sur le terrain. Mais ce que je promets moi à mon peuple et je le dis devant vous, nous nous fixons rendez-vous pour quelques années. Et vous verrez.
1- Le président Boni Yayi accueilli à l'Aéroport de Tripoli par le général Mustafa Kharubi
2- Accolades entre le président Boni Yayi et le guide de la Révolution libyenne
3- Le président Boni Yayi saluant les hauts responsables de l'Armée libyenne
4- La joie de la communauté béninoise de Tripoli venue accueillir son président
5- Le président Boni Yayi en compagnie du général Mustafa Kharubi au salon d'honneur
6- Le président Boni Yayi et ses collaborateurs au palais du guide de la Révolution libyenne
7- Le chef de l'Etat et le directeur de cabinet du guide de la Révolution, Béchir Saleh (à gauche), lors du dîner offert par le colonel Khadafi
8- Des démonstrations de danses traditionnelles libyennes lors du dîner
9- Le PDG de la banque sahélo-saharienne, El Hadi Ouerfali et le directeur de la Société Tamoil, Ali Shamekh reçus en audience par le chef de l'Etat
10- Les étudiants béninois de l'université Dawa Al islamya de Tripoli reçus en audience par le chef de l'Etat
Reportage photographique
Paul HAAG