Article
Ramadan : le jeûne sur fond de flambée des prix
- Title
- Ramadan : le jeûne sur fond de flambée des prix
- Type
- Article de presse
- Creator
- Abou Traoré
- Publisher
-
Le Jour
- Date
- November 7, 2002
- DescriptionAI
- Le Ramadan a débuté dans un contexte difficile cette année, marqué par une crise socio-politique entraînant un couvre-feu et une flambée des prix des denrées de première nécessité. Les fidèles musulmans font face à des augmentations significatives pour le sucre, le riz, le mil et la viande, ainsi qu'à des risques de pénurie dus aux difficultés d'acheminement liées à la rébellion. Cette situation rend le jeûne particulièrement éprouvant.
- number of pages
- 1
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0011202
- content
-
Ramadan
Le jeûne sur fond de flambée des prix
Le jeûne du ramadan a démarré hier. Cette année, outre la privation, les fidèles musulmans devront faire face à la pénurie et à la flambée des prix de certaines denrées de première nécessité, nées de la crise socio-politique que traverse le pays depuis le 19 septembre dernier.
Le mois du ramadan a effectivement débuté, hier mercredi. Pendant un mois, les fidèles musulmans, par piété, devront renoncer, du lever au coucher du soleil, à boire, à manger et avoir des relations sexuelles. Mais, cette année, la tâche ne semble pas du tout facile pour la communauté musulmane, eu égard à la crise que traverse le pays depuis le 19 septembre dernier. « Nous ferons le carême dans le couvre-feu, la prière dans le couvre-feu. On sera obligé de ne pas manger et de ne pas prier. Cela serait difficile (...) Seuls ceux qui sont forts physiquement pourront jeuner », a déploré récemment l'imam El Hadj Ba Kanté, président de l'association Karidjatou El Koubra.
Outre ces difficultés qui risquent d'entacher cette période de grande spiritualité, les musulmans devront faire face à la flambée des prix des produits de première nécessité. En effet, les produits de grande consommation voient leurs prix augmenter. Le kilo de sucre, en certains endroits, a atteint le plafond de 650 voire 700 Fcfa, quand le sac de sucre blanc avoisine souvent les 25 000 F. Le riz n'est pas exempt. Le kilo de riz local se vend à 300 F contre 275 F.
Le sac de riz thaïlandais de 25 kg, pour sa part, se monnaie à 13 500 f. Le mil, aliment fort prisé lors du ramadan, n'échappe pas non plus à la tendance. Le kilo est passé de 200 F à 400 par endroits. Chez les grossistes, le sac de 50 kg atteint quelquefois le plancher de 23 000 F.
La viande non plus n'est pas à la portée des bourses du citoyen moyen. Le kilo de viande sans os s'échange contre 2 500 voire 2 600 F. Celui de mouton s'élève, selon les quartiers, à environ 4 000F.
« En plus de cette situation, les fidèles musulmans n'excluent pas une éventuelle pénurie de certains produits, tels que le sucre et le mil, très utilisés pendant cette période. Et ce, du fait des difficultés d'acheminement lié à la rébellion dans le nord du pays.
Il était prévu le renfort de 30 000 tonnes de sucre. Que cela soit fait. Nous exhortons le chef de l'Etat à consentir à cette demande malgré la situation et ce dont il est victime », a plaidé récemment, l'imam Ba Kanté.
Le jeûne de cette année demande plus d'efforts aux fidèles musulmans.
A. TRAORÉ