Article
El Hadj Idriss Koudouss, président du CNI : "Nos hommes politiques sont égoïstes"
- Title
- El Hadj Idriss Koudouss, président du CNI : "Nos hommes politiques sont égoïstes"
- Type
- Article de presse
- Creator
- Abou Traoré
- Publisher
-
Le Jour
- Date
- November 26, 2002
- DescriptionAI
- Lors de la célébration du Ramadan, El Hadj Idriss Koudouss, président du Conseil national islamique (CNI), a fortement dénoncé l'égoïsme des politiciens ivoiriens, qu'il tient pour responsables de la crise depuis 2002 en raison de leurs intérêts personnels. Il a exhorté les acteurs politiques à adopter une politique d'intérêt commun et a souligné que la réconciliation nationale ne peut venir que d'un dialogue interne entre Ivoiriens, plutôt que d'accords extérieurs. Le guide religieux a aussi critiqué la presse pour son rôle dans la non-réconciliation.
- number of pages
- 1
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0011203
- content
-
El Hadj Idriss Koudouss, président du CNI
**“Nos hommes politiques sont égoïstes”**
La fête du Ramadan, marquant la fin du jeûne musulman, a été célébré hier sur toute l'étendue du territoire national. A Abidjan, outre l'invocation de la miséricorde du Tout-puissant, le président du Conseil national islamique (CNI), l'imam El Hadj Idriss Koudouss, a vertement situé la responsabilité des acteurs politiques dans la crise que traverse la Côte d'Ivoire, depuis le 19 septembre 2002.
“Ce qui arrive à la Côte d'Ivoire est de la faute des politiciens. Ils pensent à leurs intérêts personnels, au détriment de l'intérêt national. Ils sont égoïstes, mais qu'ils sachent que le pouvoir est temporel et non éternel. Vous êtes responsables un jour devant Dieu et la nation que vous avez tant fatiguée». Tel est l'appel lancé, hier mardi 25 novembre à Abidjan Port-Bouët II, par l'iman El Hadj Idriss Koudouss Koné, président du Conseil national islamique (CNI), à l'endroit des acteurs politiques ivoiriens. C'était à l'occasion de la célébration de la fête du Ramadan, marquant la fin du jeûne musulman.
«Vous ne resterez jamais au pouvoir, alors faites en sorte que l'histoire ne vous fatigue; vous et vos proches, après», a poursuivi le guide religieux. Selon lui, il est temps que les politiciens abandonnent «les pratiques politiciennes pour une politique saine, d'intérêt commun».
A la suite de ce réquisitoire, l'imam Koudouss accuse : «Cette guerre devait se transformer, par la faute de ces politiciens, en une guerre religieuse. Aujourd'hui, il faut que leurs bouches se taisent», a indiqué l'imam.
Sa récrimination va également à l'endroit de la presse qui, pense-t-il, par ses écrits et émissions, n'aide pas à aller à la réconciliation. Le guide religieux reste, cependant, convaincu que seuls les Ivoiriens détiennent la clé de sortie de crise.
«Nous ferons Accra I, II, X, Marcoussis I, II, III, etc. Mais, tant que nous ne nous asseyons pas en Côte d'Ivoire pour discuter, se dire la vérité, il n'y aura pas de réconciliation. C'est ça le prix de la réconciliation», soutient le président du CNI.
Dans la première partie de son sermon, il invite les fidèles musulmans à continuer au-delà des 29 jours de jeûne, les actes d'adoration et à oeuvrer dans le sens de la bonne cohabitation avec leur prochain.
Le président du forum des confessions religieuses, le supérieur Jacob Ediémou, le président du forum de la société civile, Honoré Guié ; le représentant du cardinal Bernard Agré, et plusieurs confessions religieuses ont apporté leur soutien au président Koudouss.
El Hadj Idriss Koudouss et les fidèles musulmans ont célébré hier la fête du Ramadan.
ABOU TRAORÉ