Article
Discours du chef de l'État : les partis politiques et leaders religieux se prononcent
- Title
- Discours du chef de l'État : les partis politiques et leaders religieux se prononcent
- Type
- Article de presse
- Publisher
-
Le Jour
- Date
- February 12, 2003
- DescriptionAI
- Le discours du chef de l'État ivoirien a suscité des réactions contrastées au sein de la classe politique et religieuse. Si la plupart des partis (FPI, PDCI) et des leaders religieux l'ont perçu comme un appel à l'apaisement, au rassemblement et au respect de la Constitution, visant la paix et l'application des Accords de Marcoussis (bien que le PDCI insiste sur leur nature de "recommandations"), le RDR a exprimé sa déception, jugeant les propos du président guerriers et estimant qu'il refuse d'appliquer ces accords, craignant une reprise des hostilités.
- number of pages
- 1
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0011204
- content
-
Discours du chef de l'Etat
**Les partis politiques et leaders religieux se prononcent**
Le discours du chef de l'Etat a été diversement accueilli au sein de la classe politique ivoirienne. Si le FPI, le PDCI, l'UDCY et le PIT, se disent plus ou moins satisfaits, l'UDPCI, en revanche marque ses réserves quand le RDR se dit tout simplement déçu par les propos jugés guerriers de Laurent Gbagbo. Nous vous proposons les réactions de Miaka Oureto, secrétaire général du FPI, Djédjé Mady, PDCI et Ali Coulibaly, RDR. Mais aussi de Jacob Ediémou et de l'imam Koudouss.
mais qu'il faut parvenir à l'essentiel».
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**Miaka Ouréto, secrétaire général du FPI**
**"Le peuple doit rester vigilant"**
« C'est un discours mobilisateur qui a été rendu sur un ton de grande responsabilité et d'humilité. Je pense sincèrement que c'est ce que les Ivoiriens et je dirai même, toute la communauté internationale attendent du chef de l'Etat. Il a montré qu'il est en phase avec son peuple, le peuple ivoirien dans toutes ses composantes. La jeunesse, les femmes, les agriculteurs, l'armée. Encore une fois, il a rendu hommage à ce peuple-là pour sa grande disponibilité et pour son engagement à ses côtés. Il a affirmé que le peuple peut lui faire confiance. Il a dit vraiment, sans émotion, que le plus important pour nous, c'est la Constitution ivoirienne et que cette Constitution à ses yeux, n'est pas touchée et qu'il s'engage à travailler pour le peuple de Côte d'Ivoire sur la base de cette Constitution. En le disant, il prend ce même peuple à témoin. Pour dire que le combat que nous avons entamé, nous devons toujours le poursuivre. Et que le peuple doit rester vigilant et mobilisé pour l'aider à travailler. Disons le, c'est en cela que le discours du chef de l'Etat est véritablement mobilisateur. Parce que ce n'est pas seulement au niveau du FPI.
Au niveau de tous les partis politiques, il y a eu une lecture tout à fait divergente de ces accords. Mais nous, dès le premier jour, nous avons au terme de notre secrétariat que nous avons tenu, fait une déclaration. Et dans cette déclaration, nous avions dit que conformément à notre logique qui a toujours été celle, depuis le début de cette crise-là, de recourir au dialogue et à la négociation pour revenir à la paix, il fallait considérer cet accord de Marcoussis. Ce qui est le plus important, c'est la paix. Il y a que ces accords affirment, par ailleurs, reconnaître l'intégralité du territoire, reconnaître la légalité constitutionnelle. Et ce qui est le plus important, le chef de l'Etat l'a souligné, c'est le fait que pour une fois, les différentes parties en conflit aient accepté de se retrouver autour d'une table pour dire qu'il faut que nous travaillons ensemble pour la paix en Côte d'Ivoire, dans le désarmement. Nous ne pensons pas que les Ivoiriens que nous sommes, nous soyons intrinsèquement pour la guerre. En politique, il y a des accords que l'on signe, il y a aussi l'interprétation et la pratique qu'on peut faire de ce rapport. Nous avons dit que dans ce rapport, il y a des points d'ombre bien sûr,
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**Alphonse Djédjé Mady, secrétaire général du PDCI-RDA**
**"Marcoussis n'est pas une loi"**
« En ce qui me concerne, je voudrais me réjouir de l'esprit du discours du président de la République, qui est un discours de rassembleur, un discours d'apaisement. Parce qu'il faut rappeler un certain nombre de choses qu'il en a rappelées d'ailleurs. C'est qu'on était à Marcoussis, à un colloque, qui se faisait autour d'une table ronde pour rechercher, selon les représentants des parties et selon l'encadrement qui nous facilitait la tâche, quelles pourraient être les conditions auxquelles nous pourrions réaliser pour notre pays, une paix durable. Il faut donc comprendre que Marcoussis est un cercle de réflexion. Il recherchait une plate-forme, un cadre qui, s'il était mis en application, nous pourrions parvenir à une paix durable entre les frères que nous sommes. Et cette table ronde a posé des principes de base. A savoir la légalité constitutionnelle, la condamnation de l'utilisation de la violence pour la conquête et l'exercice du pouvoir d'Etat, l'intégrité du territoire et l'autorité de l'Etat sur toute l'étendue du territoire. C'étaient les principes de base sur lesquels aucune concession ne pouvait être faite. A partir de là, des problèmes existants, quelles sont les solutions, quels sont les points auxquels on pouvait faire des propositions pour retrouver la paix. C'est ce qui a entraîné toutes les analyses, toutes les études qui ont été faites. Comme par exemple la modification de la Constitution, la modification de certains textes de loi. Quand on prend donc ces problèmes et qu'on sait qu'à Marcoussis, nous n'étions qu'à une table ronde et que nous n'étions pas une constituante, ni une Assemblée nationale, encore moins le peuple souverain de Côte d'Ivoire, pour légiférer par référendum, on comprend donc quand le président Gbagbo dit que ce sont des propositions. Oui, ce sont des propositions que fait la table ronde constituante pour retrouver une paix durable. Mais, il est clair que Marcoussis n'avait pas pour rôle de modifier la Constitution. Il faut que la Constitution, si nous souhaitions vivement que certains points soient revus dans l'intérêt de la paix, c'est à l'instance de l'Etat qui a la compétence qui le fera. La Constitution ne pouvait pas être bafouée. Les Ivoiriens auraient dû attendre qu'on leur fasse le compte rendu de notre mission. Nous étions encore à Marcoussis quand ils ont commencé à manifester. Si nous ayons même eu le temps de faire le compte rendu et le contexte dans lequel nous avons discuté. Mais personnellement, j'approuve le discours du président de la République. Marcoussis n'est pas une loi, Marcoussis a fait des recommandations fortes. Et nous voulons parvenir à la paix. C'est un consensus que nous avons recherché, même si dans un consensus personne ne peut être totalement content, personne ne peut être totalement mécontent».
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**Aly Coulibaly, RDR**
**"Gbagbo ne veut pas la paix"**
« Le président Laurent Gbagbo reste toujours dans sa logique guerrière. Il ne veut pas la paix et il se cramponne plutôt dans son fauteuil. Je crains fort que les hostilités ne reprennent, puisqu'aujourd'hui, la clarification est faite. Le président Laurent Gbagbo ne veut pas appliquer l'accord de Marcoussis».
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**Ediémou Jabob, chef du diocèse de l'église du Christianisme céleste**
**« Gbagbo a fait un pas vers la paix »**
« La paix, il nous faut définitivement cette paix. Le président de la République dans son discours a fait un pas. Le discours était un discours de hauteurs fait. Il faut pouvoir le présenter en esprit, pour voir ce qui a été effectivement commencé que depuis que la guerre a commencé. Il y a la paix dans chaque côté il y a la paix ici. chez nos frères rebelles, il y a la paix ici. Il y a eu des mouvements. chez nous il y a eu des mouvements. Le président, en main président appuie effectivement, en main de maître avec la grâce de Dieu parmi le peuple. Gloire à Dieu au plus haut des cieux. Nous voulons demander à tout le monde de cautionner le président puisqu'il a fait le pas. Les partis politiques ont fait aussi un autre pas. Le président de la république a fait le premier pas. Les partis politiques ont fait aussi leur pas. Côté religion nous avons fait notre pas. Il reste quatre pas. Faisons les autres pas-là. Nous allons prier Dieu. Vous me demanderez quels sont ceux qui doivent faire les pas. Non, pour le moment nous ne citons pas. Je dis que le 3e pas c'est pour dévier ses péchés. Nous l'avons fait. Alors donc demandons à Dieu de faire en sorte que ce discours du chef de l'Etat qui a permis que nous soyons calme puisse pouvoir nous ramener la paix, pour que la Côte d'Ivoire retrouve sa face réelle. Demandez Dieu qui est un lieu de paix au moment, où le pays n'est pas en paix devant Dieu. Il faut faire en sorte que la paix vienne effectivement. Que Dieu touche leur cœur. Ce que nous pensons, qu'il y ait une Côte d'Ivoire unie, fraternelle sous la domination de Dieu ».
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**Idriss Koudouss Koné, président du CNI**
**« C'est un discours apaisant »**
« Nous, en tant que religieux, nous avons demandé, imploré Dieu. Lorsque nous avons demandé à toute la communauté religieuse nationale de jeûner pendant trois jours. Il y a les exhortations que nous avons faites ce jour-là, nous étions à la veille de Marcoussis. Et nous avions demandé au tout puissant à ce que Marcoussis soit là source de la paix en Côte d'Ivoire.
Paris finit, le chef de l'Etat fait une déclaration. Pour notre part, en tant que religieux, nous pensons que c'est une déclaration apaisée. Le président s'est engagé résolument à appliquer le contenu de Marcoussis. Je crois que la communauté internationale est impliquée dans cette affaire, et tout le monde impliqué dans cette affaire. Nous croyons que c'est notre conviction, après la déclaration du président de la République que les choses vont aller plus rapidement possible. Et nous souhaitons toujours que cela soit une suite de paix et de prospérité pour la Côte d'Ivoire. Pour notre part, le discours du chef de l'Etat est un discours apaisant qui va unir toute la Côte d'Ivoire dans la paix, dans l'amour et dans la prospérité ».
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PROPOS RETRANSCRITS PAR T. TOMIN (SOURCE : RFD) / A. TRAORÉ