Article
Les mouvements religieux demandent à Gbagbo de ramener la paix
- Title
- Les mouvements religieux demandent à Gbagbo de ramener la paix
- Type
- Article de presse
- Creator
- Jean-Claude Coulibaly
- Publisher
-
Le Patriote
- Date
- November 8, 2006
- DescriptionAI
- Le Président Laurent Gbagbo a initié des concertations de dix jours en recevant en premier lieu les associations et mouvements religieux de Côte d'Ivoire. Ces leaders, représentant divers courants (musulmans, raéliens, évangéliques, catholiques, etc.), ont présenté leurs propositions pour sortir de la crise, axées sur la paix, la réconciliation, les concessions, la mise en place d'une commission vérité et réconciliation, et parfois des réformes constitutionnelles. Le Président a affirmé qu'il écouterait toutes les voix durant ces dix jours avant de se prononcer.
- Subject
- Djiguiba Cissé
- Mamadou Dosso
- Mariam Fofana
- Confédération des Femmes Musulmanes de Côte d'Ivoire
- Laurent Gbagbo
- Conseil National Islamique
-
Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0010789
- content
-
Commencer par écouter la voix de l'Eternel, avant d'entamer les dix journées de concertations qu'il a initiées depuis hier est sans doute la principale raison qui a guidé le chef de l'Etat à recevoir, en premier, les associations et mouvements religieux en fin de matinée.
Tous les grands courants religieux de Côte d'Ivoire et leurs différentes ramifications ont répondu présents à l'appel de Laurent Gbagbo. Pour lui donner leurs propositions de sortie de crise. La longue série d'intervention a été ouverte par le Conseil Supérieur des Imams. Son porte-parole du jour, l'Imam Cissé Djiguiba a commencé son allocution à rappeler, au chef de l'Etat, que la position du COSIM se trouve dans le mémorandum remis le 17 mars dernier au cours de l'audience qu'il a accordée à cette structure. Il a ensuite demandé, à l'actuel locataire du palais, de faire de la Côte d'Ivoire un pays de fraternité dans la paix.
Avant d'inviter les Ivoiriens à méditer ces paroles du Saint Coran: «Dieu ne change pas l'état d'un peuple, tant que le peuple ne change ce qu'il a dans le coeur». Le mouvement des Raéliens représenté par M. Diassouvi a recommandé, au Président Gbagbo, de continuer de faire des concessions, sans verser dans la violence et à accepter la Résolution 1721. M. Koffi Célestin de l'Eglise CEMA et porte-parole de la communauté évangélique, pour sa part a conseillé au Président Gbagbo de mettre en place une "Commission Vérité et Réconciliation" dirigée par les leaders religieux.
L'Imam Dosso Mamadou du Conseil national islamique a invité chaque habitant à faire preuve de retenue et à se constituer en agent de paix. Au Président Laurent Gbagbo, il a conseillé le discernement et le sens de la responsabilité. Car la violence appelle la violence. Le Pasteur Jules Dogbo de l'Eglise Harris a appelé les Ivoiriens à la réconciliation autour de l'Institution La présidentielle qu'incarne Gbagbo.
Mme Baplon Jeanne Deborah de la Cellule de la grande moisson du Seigneur, quant à elle, s'est interrogée devant le chef de l'Etat sur les causes profondes de la crise. «Notre Constitution ne dispose-t-elle pas des dispositions qui causent nos malheurs? Une malédiction sans cause est sans effet. Aucun de nous recherche les causes de cette malédiction.
Depuis 4 ans, Dieu a-t-il disposé, en notre faveur, le coeur de nos ennemis?», a- t-il martelé dans une marre de citations bibliques. Avant de prodiguer de sages conseils à Gbagbo Laurent: «Que Dieu lui seul vous inspire à prendre les dispositions qu'il faut. Si quelqu'un veut vous prendre votre tunique, donnez lui votre manteau. Dieu ne se glorifie pas dans le sang versé des innocents. Il en tire vengeance». Le Révérend Zagadou Akéblé Louis du Christianisme Céleste a demandé, au Chef de l'Etat, de mettre en exergue les hommes de Dieu dans le règlement de la crise. «Réquisitionnez des cars pour que nous allions à Bouaké et à Korhogo pour aller parler à ceux qui ont cassé des banques et tué afin de les amener à la repentance», a-t-il réclamé non sans émettre par la suite des positions surprenantes pour un homme de Dieu. Mmes Fofana Mariam et Adjé Valérie, respectivement de la Confédération des femmes musulmanes pour l'Unité, la paix et le développement et du Groupement des femmes chrétiennes, ont demandé, à Gbagbo, de respecter la parole donnée et de sortir, à l'issue de ces concertations, des solutions consensuelles pour sortir les Ivoiriens de la souffrance.
L'Imam Daouda Koné de la OUMMA (Haut Conseil des Imamats et des Oulémas) a exhorté le Président Gbagbo à mettre Dieu au coeur de ses actions et à ne pas hésiter à amender la Constitution et les Résolutions quand il le faut pour le bonheur des Ivoiriens car a-t-il lancé: «elles ne sont ni la Bible, ni le Coran». Le Révérend Bodjé Isaac de l'Eglise Méthodiste Unie a, au nom de sa communauté, encouragé le Chef de l'Etat à organiser une concertation plus élargie pour régler toutes les questions qui sont à la base de la crise. Le Père Louis Kakou qui parlait au nom de la Conférence épiscopale des Archevêques et Evêques de l'Eglise catholique, a informé le Président Gbagbo que la Conférence se réunira dans les prochains jours pour les propositions de solution de sortie de crise. Le chef de l'Etat a pour terminer pris la parole pour rappeler que ces journées de concertation ne sont ouvertes aux partis politiques. Mais à ceux qu'on n'a pas l'habitude d'entendre parler. Il a fait savoir qu'il entend écouter tout le monde durant des dix jours avant de se prononcer.