Article
La rançon des traîtres
- Title
- La rançon des traîtres
- Type
- Article de presse
- Creator
- Jean-Marc Kossou
- Publisher
-
Le Patriote
- Date
- April 22, 2002
- DescriptionAI
- Harissou Fofana, président à vie de l'association "Al Coran", a été destitué par ses membres, mais il conteste cette décision en invoquant son mandat à vie. Un "Collectif de gestion de crise" dénonce sa gestion dictatoriale, sa mauvaise foi et la falsification des statuts, notamment suite à un litige sur le partage d'un don de 50 millions de Gbagbo. Le texte le décrit comme un renégat ayant attaqué des leaders musulmans et s'étant allié à des figures chrétiennes pour déstabiliser la communauté islamique, ce qui a mené à sa chute.
- Subject
- Idriss Koudouss Koné
- Al Coran
- Bernard Agré
- Front populaire ivoirien
- Laurent Gbagbo
- Rassemblement des républicains de Côte d'Ivoire
- Harrissou Fofana
- Conseil National Islamique
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0010773
- content
-
Ainsi donc, Harissou Fofana a été destitué par ses ouailles, de son poste de président à vie d'"Al Coran". Bien sûr, il faut se faire très peu d'illusion. Fort de ses amitiés auprès de Lida Kouassi Moïse et du Pr. Koulibaly Mamadou, Harissou Fofana va organiser la contre-attaque. L'Assemblée générale qui a prononcé sa destitution, bien qu'elle soit composée de 95 % des membres statutaires, sera déclarée illégale. Donc de nul effet. En effet, Harissou Fofana n'a-t-il pas fait écrire à l'article 31 des statuts de "Al Coran" ceci : " En date du samedi 29 août 1998, El Hadj Fofana Karim, a été élu à l'unanimité, président de Al Coran pour un mandat à vie" ? On ne peut valablement destituer quelqu'un qui est élu ad vitam.
La réaction des dissidents elle aussi est prévisible. Frustrés de leur droit à se débarrasser d'un chef haï, ils claquent la porte et s'en iront créer leur propre association. Et laisseront Al Coran mourir de sa belle mort entre les mains de Harissou Fofana. Une sentence Soufi dit : "Ceux qui combattent la vérité seront vaincus par la vérité". Harissou Fofana est aujourd'hui vaincu par la vérité qu'il s'obstinait à combattre. D'abord l'imposture au niveau de son prénom. Ses ouailles lui ordonnent de ne plus porter le nom Harissou, qui signifierait "gardien du temple", et de reprendre son véritable prénom Karim. Ensuite un "Collectif de gestion de crise" de Al Coran a été mis sur pied pour prendre les rênes de cette association. Ce collectif dirigé par El Hadj, Diaby Ousmane, vice-président de Al Coran, dans sa déclaration, dénonce : "les attitudes dictatoriales, la mauvaise foi et mauvaise conscience, la mauvaise gestion caractérisée" du Gourou déchu.
Pire, il stigmatise "la falsification des articles des statuts par le président national à son profit". A l'origine de tout ce charivari, le partage d'un butin de 50 millions offerts par Gbagbo à Al Coran. Très tôt, dans la perspective de palper un jour ce magot, Fofana Karim, le petit professeur de lycée technique, briseur des grèves du SYNESCI, va créer une association islamique. Lui qui ne sait même pas dire correctement ses versets va se positionner en croisé de la chrétienté et du FPI contre l'Islam et les Musulmans. Ses invectives contre l'Imam Idriss Koudouss et le Conseil national islamique ne se comptent.
Ainsi, le mardi 16 octobre 2001, au Forum pour la réconciliation nationale, dans une charge d'une rare violence, il attaquait le CNI dont il stigmatisait "la complicité secrète, subtile, ingénieuse, organisée pour se servir de la religion comme levier pour la conquête du pouvoir d'Etat laïc". Complicité avec le RDR, développera-t-il. Il n'a pas manqué d'éloges pour les Chrétiens. "Nous voudrions particulièrement saluer, féliciter et remercier la communauté chrétienne de Côte d'Ivoire. Durant les tristes événements que nous avons vécus, elle a montré sa maturité intellectuelle, morale, civique et spirituelle", a-t-il déclaré le même jour. Dans sa logique de désapparentement d'avec le reste de la communauté musulmane de Côte d'Ivoire, Fofana Karim dit Harissou a organisé, le samedi 22 décembre 2001, l'installation de son "Conseil national des Imams et des Muezzins de Côte d'Ivoire".
Le parrain de cette manifestation était... Mgr Bernard Agré, Cardinal, chef de l'Eglise catholique de Côte d'Ivoire et adversaire déclaré de l'Imam Koné Koudouss. En effet, dans une interview au quotidien "Le Jour", Bernard Agré a révélé que ses relations avec Koudouss étaient exécrables. Raison pour laquelle il appuie Harissou pour déstabiliser Koudouss. N'est-ce pas à l'archevêché d'Abidjan que Harissou Fofana a injurié deux fois, publiquement, l'Imam Koudouss, entraînant la suspension du CNI aux assises du Forum des religieux ? En ce moment, ledit Forum était présidé par Agré. Quand la présidence a échu au Most Senior Evangeliste Ediémou Blin Jacob, l'entente est revenue comme par enchantement. C'est ce Harissou, renégat à sa fratrie, apostat déguisé qui vient de se faire chasser par ses acolytes. Sous tous les cieux et quelle que soit l'époque, le salaire des traîtres a toujours été la déchéance.