Article
Attaques gratuites contre le président du RDR après sa visite au Cheick de l'Islam
- Title
- Attaques gratuites contre le président du RDR après sa visite au Cheick de l'Islam
- Type
- Article de presse
- Creator
- Khristian Kara
- Publisher
-
Le Patriote
- Date
- June 6, 2007
- DescriptionAI
- La Côte d'Ivoire, ayant connu une guerre identitaire, a toujours œuvré pour éviter que le conflit ne dégénère en affrontements religieux ou ethniques. Malgré cela, certains acteurs tentent de raviver ces tensions en critiquant la visite du président Alassane Ouattara à un leader musulman, l'accusant d'instrumentaliser la religion. Le texte dénonce cette hypocrisie, rappelant que d'autres leaders politiques ont eu des interactions similaires sans controverse, et met en garde contre la dangereuse tentative de provoquer un conflit ethno-religieux.
- Subject
- Alassane Ouattara
- Front populaire ivoirien
- Laurent Gbagbo
- Rassemblement des républicains de Côte d'Ivoire
- Guillaume Soro
-
Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
- Aboubacar Fofana
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0010697
- content
-
La Côte d'Ivoire a connu la guerre. Une guerre identitaire. Elle a tout mis en oeuvre pour que le conflit ne glisse pas sur le terrain religieux et ethnique. Parce qu'à l'instar des autres pays qui ont connu la guerre, la Côte d'Ivoire a compris qu'il faut éviter de semer les germes d'un intégrisme religieux et ethnique.
C'est pourquoi, lorsqu'au début de la guerre, des esprits malins ont tenté d'opposer les communautés ethniques (allogènes malinkés et autochtones baoulés) à Yamoussoukro, la capitale politique ivoirienne, les leaders politiques locaux, à leur tête le Doyen Jean Konan Banny, se sont précipités pour éteindre le feu des affrontements intercommunautaires, ainsi, en gestation. Simplement parce qu'ils savent qu'une guerre à relent ethno-religieux est difficilement contrôlable. Les ex- rebelles eux-mêmes, par la voix de Tuo Fozié ont reconnu, à l'époque, qu'ils avaient minimisé le caractère social du conflit.
Et ils ont tout mis en oeuvre pour que la guerre n'engendre pas des affrontements intercommunautaires. A présent que la guerre tire à sa fin, les mêmes esprits malins, tapis au coeur du FPI, en complicité avec certains organes de presse aux ordres, reprennent du service et veulent, à nouveau, jouer, maladroitement, avec le feu ardent du conflit ethno- religieux.
Pour cela, ils prennent pour prétexte la visite de courtoisie que le président du RDR, Alassane Dramane Ouattara, a rendue le samedi 2 juin dernier au Guide suprême de la communauté musulmane, le Cheick Aboikary Fofana pour noircir des pages entières d'insanités et affirmer sans sourciller, dans les journaux qui leur sont proches que « ADO appelle les Imams au secours, ADO joue sur la fibre religieuse » et Tutti Quanti En proférant de telles attaques, contre le président du RDR, sur la base de cette seule visite au président du Conseil supérieur des Imams, nos confrères qui, on le sait, prennent leurs ordres au palais sèment, consciemment ou inconsciemment, les germes d'un intégrisme religieux, d'un conflit ethno-réligieux aux conséquences incalculables pour tout le monde sans exception.
Il suffit, pour s'en convaincre, de se référer au Nigeria tout près de nous où chaque poussée de fièvre entre les fidèles des deux grandes religions existantes dans ce pays occasionne, toujours, des tueries estimées à plusieurs centaines de victimes et autant de dégâts matériels. Nos confrères estiment qu'en allant rendre visite au Cheick Fofana, Alassane Ouattara a commis là une faute et qu'il veut utiliser la religion à des fins politiques. La question qui se pose, à ces confrères, c'est de savoir: où est le problème si un leader politique de la trempe de Ouattara décide de rendre visite au Guide suprême de sa propre communauté religieuse ? Où est le problème si Ouattara décide de prendre conseil auprès d'un dignitaire religieux, à l'étape actuelle de la vie politique de son pays ? Il n'y a aucun problème à cela.
Si Ouattara le désire, il peut aller consulter autant de fois le Cheick de l'Islam, cela ne gêne aucun Ivoirien digne de ce nom, en dehors de ces esprits malins que nous dénoncions plus haut. La preuve, il n' y a même pas deux semaines de cela, le Pape Benoît XVI a envoyé un émissaire ici en Côte d'Ivoire, Mgr Renato Raffaele, Cardinal Martino afin qu'il réconcilie, devant Dieu Guillaume Soro et Laurent Gbagbo, deux leaders politiques ivoiriens de confession chrétienne. Personne en Côte d'Ivoire ou ailleurs n'a trouvé à redire. L'image de cette réconciliation divine passe, en boucle, sur les antennes de la télévision nationale. Personne n'a crié au scandale. Lors du procès de Laurent Gbagbo en 1992, Mgr Yago, le prélat d'alors, était lui-même aux premières lignes, aux côtés des démocrates emprisonnés. Personne n'a crié au scandale. Le jour du déclenchement de cette guerre, le 19 septembre 2002, Laurent Gbagbo et les siens se trouvaient à Rome en Italie à la rencontre du Pape de la chrétienté. C'est de Rome qu'il est rentré le 20 septembre au pays. Personne n'a crié au scandale.
Le Cheick Fofana a rendu visite, à son retour d'exil, au Premier ministre Guillaume Soro et au chef de l'Etat en personne. Cela n'a effarouché personne. Le même Laurent Gbagbo, son épouse Simone et les membres de leur famille ont confié leur destinée à des pasteurs Pentecôtistes et autres évangélistes qui passent leur temps à prier, pour eux et leur régime, dans la résidence présidentielle officielle construite par Houphouët Boigny. Au vu et au su de tous. Personne n'a crié et ne crie au scandale. Les Ivoiriens tolèrent toutes ces dérives au sommet de l'Etat, parce qu'ils savent que ce pays, bien que laïc, est de tradition judéo-chrétienne où la pratique des autres religions est tolérée et admise. Mais, ce n'est pas une raison pour diaboliser les autres religions révélées et leurs adeptes. Comme c'est le cas chaque fois que Alassane Ouattara, leader politique de confession musulmane, rencontre les Guides de sa communauté religieuse.
Au nom de quelle logique, les autres leaders peuvent-ils rencontrer les guides de leurs religions respectives et que Alassane Ouattara ne doit-il pas pouvoir en faire autant ? La vérité, c'est qu'on a peur du vaste élan de sympathie dont bénéficie le président du RDR dans certains milieux défavorisés proches de la communauté que dirige le Cheick Fofana. De ce fait, on veut créer un complexe inutile chez le président du RDR et les militants de son parti. Mais, ceux qui le font s'y prennent mal. Le disque est rayé. Depuis que ce pays a connu la guerre, plus personne ne peut intimider son camarade.
Pas plus que personne ne peut créer un complexe quelconque chez l'autre. Ceux qui s'adonnent à ce genre d'accusations et d'attaques gratuites doivent savoir que cela ne marche plus. Sous d'autres cieux, l'intolérance politique et religieuse a créé trop de dégâts. Il faut le savoir et se garder d'écrire de telles choses. Ouattara peut rendre visite, autant de fois qu'il le désire, au Cheick de l'Islam, ce n'est pas cela la préoccupation essentielle des Ivoiriens. Mais le FPI n'aura pas ce qu'il veut. Occasionner un conflit religieux. Alors, tournons la page.