Article
Imam Mamadou Dosso, directeur de cabinet du Conseil national islamique : "Tout sur les palabres entre Idriss Koudouss et le Cheick Boikary Fofana"
- Title
- Imam Mamadou Dosso, directeur de cabinet du Conseil national islamique : "Tout sur les palabres entre Idriss Koudouss et le Cheick Boikary Fofana"
- Type
- Article de presse
- Creator
- G. T.
- Publisher
-
Le Jour Plus
- Date
- August 11, 2007
- DescriptionAI
- L'Imam Mamadou Dosso, directeur de cabinet du Conseil national islamique (CNI), dénonce une "guerre sournoise" entre le CNI (Imam Idriss Koudouss) et le Conseil supérieur des imams (COSIM) du Cheick Boikary Fofana, principalement autour de l'organisation du Hadj. Il explique que le CNI et les associations agréées ont été écartés des préparatifs du Hadj 2007, malgré l'engagement de l'État ivoirien à prendre en charge certains frais pour les 2000 pèlerins n'ayant pas pu voyager en 2006. Dosso réfute également les accusations concernant la non-tenue du congrès du CNI, invoquant des raisons historiques et soulignant les propres lacunes du COSIM en la matière, tout en affirmant la volonté du CNI de restaurer la cohésion au sein de la communauté musulmane.
- pages
- 1
- 8
- 9
- number of pages
- 3
- Subject
- CNI et renouvèlement de ses structures
- Rivalité Fofana-Koudouss
- Comité National pour l'Organisation du Pèlerinage à la Mecque (CI)
- Échec hadj 2006 bis
- Fédération Ivoirienne Pour l'Organisation du Pèlerinage à la Mecque
- Hadj
- Mamadou Dosso
- Idriss Koudouss Koné
- Aboubacar Fofana
- Désiré Tagro
- Daoud Koné
- Fama Touré
- Affou Sanogo
- Conseil National Islamique
-
Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
- Comité National pour l'Organisation du Pèlerinage à la Mecque
- Front de la Oumat Islamique
- Conflit
- Unité
- Gouvernement
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0010387
- content
-
Interview
ORGANISATION DU HADJ 2007
IMAM MAMADOU DOSSO :
"DES GENS OPPOSENT KOUDOUSS ET BOIKARY FOFANA"
Tout sur le cas des 2000 pèlerins de 2006
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Imam Mamadou Dosso, directeur du Conseil national islamique :
“Tout sur les palabres entre Idriss Koudouss et le Check Boikary Fofana”
Une guerre sournoise oppose les deux premiers responsables des principales structures islamiques, le Conseil national islamique (CNI) de l'imam Idriss Koudouss et le Conseil supérieur des imams (Cosim) du Cheick Boikary Fofana. Dans cet entretien, le directeur de cabinet du CNI, l'imam Mamadou Dosso en parle. Il donne également des éclairages sur les différents problèmes qui entourent l'organisation du Hadj en Côte d'Ivoire.
Imam, on annonce déjà l'organisation du Hadj 2007. Or, l'année dernière, 2000 pèlerins ivoiriens n'ont pu effectuer le voyage à la Mecque. Quelle est la situation de ces pèlerins qui sont restés au bord de la lagune ébrié ?
Pour la démarche, le conseil national islamique, CNI est le garant moral d'une structure organisatrice du Hadj, le CNOPM (Comité national pour l'organisation du pèlerinage à la Mecque). Et le CNOPM, a sur les 2000 pèlerins restés au pays, 400 pèlerins. Mais, nous nous n'intéressons pas uniquement aux 400 pèlerins parce que les autres sont des musulmans. Nous ne sommes que responsables devant nos pèlerins. Mais compte tenu de notre place de leader dans la communauté musulmane, nous ne sommes pas indifférents à leur sort. Vous vous souvenez, le CNI avec à sa tête Imam Idriss Koudouss a rencontré le chef de l'Etat en mars 2007. Il était accompagné à cette rencontre, de toutes les associations agréées pour le Hadj. A l'occasion, les organisations m'ont fait lire une motion de remerciement au chef de l'Etat. Nous avions demandé au chef de l'Etat, d'aider la communauté musulmane à faire voyager les 2000 pèlerins sans que ces derniers n'aient à débourser un sou. Le chef de l'Etat a dit qu'on était en train de former le nouveau gouvernement. Dès que le ministre de l'Intérieur sera installé, il l'instruirait à ce qu'il puisse les prendre en charge. Nous sommes restés dans cette attente et après l'installation du ministre, nous avions été reçu par le ministre Tagro Désiré. Enfin de l'instruire sur ce dossier du Hadj manqué. Dans l'attente de la suite à donner à notre dossier. Que ne fût notre surprise d'apprendre qu'une délégation composée des membres du ministère de l'Intérieur et du COSIM est allée à la Mecque pour réserver les logements des pèlerins du Hadj 2006 bis et ceux de cette année à venir sans qu'aucune personne des associations agréées par l'Etat de Côte d'Ivoire pour le Hadj ne soit de ce voyage. Les associations agréées au Hadj ont créé une fédération appelée la FIPEM, la Fédération ivoirienne du pèlerinage à la Mecque. C'est un membre de cette fédération qui ayant entendu des informations sûres que le COSIM a été reçu officiellement et officieusement cinq fois au ministère de l'intérieur sans que le CNI ne soit dans ces délégations et ne soit informé. C'est un membre de cette fédération qui a dit ceci au président Koudouss « voilà les informations qui nous viennent au ministère de l'intérieur. Si tu ne t'impliques pas, cela sera compliqué après ». C'est ce membre qui a remis le numéro de la secrétaire du ministre à Koudouss. Et c'est en ce moment que l'Imam Koudouss a appelé cette dernière, s'est présenté et à demander un rendez-vous avec le ministre Tagro. Séance tenante, elle a remis le téléphone au ministre qui a donné un rendez-vous pour le mercredi suivant, alors qu'on était au lundi. C'était le premier rendez-vous entre le CNI et le ministre Tagro Désiré. Lorsque nous avons rencontré le ministre, le président Koudouss a eu à demander quel est l'état de préparation du Hadj 2007. En ce moment on était à quatre mois du Hadj. Il a dit à cette rencontre qu'il n'avait pas besoin que cela soit une affaire des techniciens qui parlent. Il a promis qu'à la prochaine réunion, il allait nous mettre en face de ceux qui sont allés en mission, toutes les organisations agréées pour le Hadj et que chaque organisation soit représentée par quatre membres. A savoir le CNI, le COSIM et FOI.
L'Imam Koudouss à cet effet, a demandé que la FIPM soit représentée.
Les 2000 pèlerins du Hadj 2006 payeront-ils oui ou non de l'argent pour effectuer le Hadj cette année ?
L'Etat de Côte d'Ivoire a donné la garantie suivante, mais pas de façon officielle, à savoir que s'il s'avère que l'argent a été payé dans les rubriques du Hadj avec les pièces comptables que certains frais n'ont pas été remboursés à l'organisation à cause des problèmes de banque et de transfert, alors l'Etat s'engage à payer à la place du pèlerin. Sont dans ces cas, le logement, le transport et l'Etat qui prend 7500 francs pour les passeports. Même si les pèlerins ne sont pas allés l'année passée, on ne peut pas demander aux pèlerins de payer ces frais cette année. Voilà la situation. Par contre, le chef de l'Etat l'a dit et le ministre l'a répété que s'ils leur parvenaient que certaines associations ont gardé de l'argent par dévers elles. (Mais, nous au CNI, nous ne sommes pas dans ce cas parce que nous avions toutes les preuves que tout l'argent des pèlerins a été dépensé à bon escient). Ce qui est sûr, je ne peux vous dire sans ambages que les 400 pèlerins ne payeront aucun centime pour voyager cette année.
D'où vient alors le fait que le CNI ait été écarté de l'organisation du Hadj au profit du COSIM ?
Nous ne savons pas, mais comme je l'ai dit, plus haut on était dans l'attente de la réponse du ministre. Et lorsque nous avions eu notre première réunion avec le ministre. Que ne fût notre surprise de constater, que l'Imam Koudouss fût interpellé à trois reprises par le représentant du Cosim, l'Imam Cissé Vassiriki sur le fait que le Cosim a invité les associations à une réunion et le CNI n'est pas venu pour discuter sur l'organisation du Hadj 2007.
Cette information est-elle vraie ?
Cette information n'est pas vraie parce que j'ai moi-même conduit, une délégation du Bureau exécutif national du Cni, chez le Cheick Boikary Fofana à ladite réunion. La nuit de 2 au 3 juin 2007 à son domicile. A ses côtés, se trouvaient les Imams Daoud Koné et Vassiriki Cissé. Ces deux-là, ont assisté à la réunion. Lorsque l'Imam Boikary Fofana nous a dit qu'il avait un document sur le Hadj, confectionné avec le conseil et l'ambassadeur de Côte d'Ivoire à Djéddah et en Arabie Saoudite et des structures agréées par l'organisation du pèlerinage à la Mecque. Et que son document est une synthèse de tout cela. Le cadre d'une telle réunion était peu suffisant pour analyser sur place un document d'une telle importance. Alors il nous a demandé de poser des questions. C'est ce qu'on a fait. Mais il aurait fallu qu'on ait le document avant, afin d'apporter des amendements et notre appréciation. A cette réunion, nous étions près de 10 personnes, nous avons discuté de 20 heures à 22 heures. A l'occasion, l'Imam nous a informé qu'il avait rendez-vous avec le ministre le 5 juin. Avec les propositions de la communauté pour l'organisation du Hadj 2007. Sur cela, j'ai dit que nous avions une structure technique en la matière qui est le CNOPM et que c'est cette structure qui est habilitée à discuter des questions du hadj. Ils ont rétorqué que ce ne sont pas des détails techniques et qu'il fallait simplement que ce soit le CNI qui vienne rencontrer le Cosim. Nous leur avions dit que nous avions constaté que quand le Hadj 2006 bis à échoué, les Imams ont lâché le CNI. Aussi que nous croyions que le Cnopm était l'enfant commun du Cni et du Cosim. Et que lui-même, président du Cosim, guide spirituel de la communauté est membre du conseil d'administration du CNOPM et avec lui les Imams, Aly Ouattara, Abass Cissé. Nous leur avions dit que nous entendions certaines choses dans les sermons qui ne sont pas justes. A savoir que certains pèlerins qui ont payé plus cher sont logés dans la même enseigne que d'autres qui ont payé moins. Nous leur avions dit que ce sont des informations filmés qui prouvent que leurs dires sont justes. Le Cheick a dit qu'il reconnaît son erreur parce qu'il avait été mal informé par quelqu'un du CNOPM. En tout état de cause, nous ne pouvions pas comprendre que la gestion du Hadj ait été faite pour une seule année qui n'a pu se dérouler par notre faute qu'on puisse nous vilipender et salir le nom du CNI.
On reproche au Cni par l'entremise de sa structure technique CNOPM de ne pas faire le bilan du hadj 2006 Bis ?
Si un membre fédéré du CNI nous demande de faire le bilan, il est dans son droit. Ces Imams qui nous demandent de faire le bilan sont démarcheurs pour des structures concurrentes du CNI. Est-ce que ces derniers demandent le bilan de ces structures. Pour cette exigence, ils vont s'asseoir au bureau du Cosim pour demander un bilan. Nous ne disons non parce que nous ne voyons pas des imams mais des concurrents. Ils sont nombreux ces imams, nous les connaissons. Les structures se plaignent que le Cni n'a pas ceci ou cela. Aucune structure n'a pas un membre qui n'a pas effectué le hadj gratuitement. Quant au bilan du hadj 2006, il incombe au conseil d'administration dont le Cosim est majoritaire. Qu'elle convoque ses membres pour le bilan.
Quelle est la position du Cni sur le fait que le Cosim soit la seule structure agréée par le gouvernement pour participer à l'organisation du Hadj 2007.
Nous au Cni disons que seules les structures agréées pour le Hadj doivent organiser le pelerinage. Si le Cosim veut organiser le Hadj, alors qu'il cherche un agrément comme les autres structures agréées. Or ce n'est pas le cas aujourd'hui. Le Cosim nouvelle formule veut organiser le Hadj. Nous pensons que le Cosim était une structure morale, spirituelle qui a un droit de regard sur l'organisation du Hadj par le biais de leurs représentants au conseil d'administration du Cnopm.
Actuellement, quel est le niveau de rapport entre les deux guides religieux de la communauté musulmane. Les imams Koudouss et Boikary Fofana ?
Les gens veulent profiter d'une mésentente entre ces deux personnalités pour régler leur compte. Parce que des gens ne peuvent pas être en palabres à côté de nous comme les gens le prétendent et aucun de nous ne sait pourquoi, ils se battent. Pour notre part, nous parlons au nom du Cni. Chaque fois que le Cosim a organisé une manifestation et j'en veux pour preuve la dernière conférence du Cosim d'avril 2007, nous avons répondu présents avec notre président, l'imam Koudouss. Où l'imam a prononcé un discours d'unité. Mais ce discours n'arrange pas les diviseurs. Si dans un couple, il y a palabres entre les deux conjoints et que les autres membres du foyer prennent ça pour amplifier la discorde, vous conviendrez avec moi que la mésentente ne finira pas vite.
Aujourd'hui, malheureusement certains musulmans se professionnalisent dans ça. En exemple, le 23 juin passé, à l'inauguration du siège Cni de Yopougon, parce que l'Imam Koudouss s'est fait représenter on l'a traité de tous les noms que mon éducation ne me permet pas de répéter. Et on a même refusé à son représentant de s'asseoir à sa place. Tandis que le représentant du ministre Sidiki Konaté a eu droit à tous les honneurs. C'est pour vous dire qu'il y a des gens qui veulent profiter de cette situation malheureuse, de cette mésentente entre deux leaders.
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Selon vous qu'est-ce qui est à la base de cette mésentente ?
Je ne saurais vous dire la genèse de cette mésentente. Je ne sais pas où on s'en va mais je sais d'où nous venons et cela le Cni, le Cosim et les fédérations et les coordination savent d'où nous venons. Mais nous allons entreprendre des démarches pour la cohésion la paix et l'unité de la communauté musulmane. Nous allons attendre que le 1er vice-président du Cni Fama Touré soit stable parce qu'actuellement il a plusieurs voyages à faire. Car cela ne saurait se faire en son absence. Nous allons rencontrer le Bureau exécutif national du Cosim et son Cheick Boikary Fofana pour se parler de sorte à solidifier la communauté. Depuis que le Cheick est arrivé, beaucoup de voyages, beaucoup de discours, il n'est pas encore arrivé au siège du CNI pour rencontrer le Ben du CNI. La délégation que j'ai conduit le lui a dit. Alors que le Ben du Cni sans l'Imam Koudouss est parti plusieurs fois les rencontrer à leur demande. Ils n'ont jamais envoyé de demande à laquelle le Cni n'a pas répondu. Sauf une seule fois parce que le courrier est arrivé le même jour et on était pris de cours alors là, le président Koudouss a exigé qu'on envoie un courrier d'excuses. Je ne veux pas tirer le drap de notre côté, nous voulons la paix.
On vous accuse de ne pas tenir le congrès...
Les gens pensent qu'un congrès, c'est aller au marché ou dans un moulin. Nous avons envoyé des courriers aux associations statutaires pour leur demander un certain nombre d'informations et notamment ceux qui vont représenter les associations au congrès. Nous n'avons reçu pratiquement pas de retour sinon peu. Cela bien avant la désignation d'Aboubacar Fofana comme guide religieux. Le congrès n'est pas une activité ordinaire mais l'instance suprême du CNI. La non tenue pour rappel est due aux souhaits de feu Cheick Affou Sanogo (que Dieu ait pitié de son âme) qui avait demandé en 1999 de suspendre son organisation. Cela à cause de la situation politique délétère de ce moment. Quelques mois après, on a eu le coup d'Etat de 1999. Depuis cette date, jusqu'à maintenant, quand les gens n'ont plus rien à dire, ils ont deux choses. A savoir le CNI fait quoi même ou le congrès. J'avoue si quelqu'un désire bien le congrès aujourd'hui c'est bien les membres du Bureau Exécutif National du CNI. Parce que ceux qui animent la structure se sentent forts parce qu'ils ont des nouvelles orientations et ils ont fait un bilan. Le congrès n'est pas une activité du CNI mais un organe. Aujourd'hui, il y en a qui se tapent la poitrine parce qu'ils ont fait plusieurs congrès mais nous au CNI, on a eu à faire un seul en 1996 à Yamoussoukro. Mais, le COSIM qui réclame le congrès du CNI, devrait tenir une conférence tous les cinq ans mais depuis 11 ans, il n'en a tenu qu'une seule. Qu'on soit sérieux, qu'on ne dise pas aux gens qu'on est les meilleurs. Il faut faire soi-même son autocritique et ne pas dire que ce sont les autres qui sont en erreur. On est en préparation du congrès d'ici peu il aura lieu.
INTERVIEW RÉALISÉE PAR G.T.


