Article
Pèlerinage à la Mecque 1986. Air Afrique : "Réussir"
- Title
- Pèlerinage à la Mecque 1986. Air Afrique : "Réussir"
- Publisher
- Sidwaya
- Date
- July 16, 1986
- Abstract
-
Près de 6 000 pèlerins originaires de Pays Membres d'Air Afrique embarqueront bientôt à destination des lieux Saints de la Mecque.
Ces fidèles de l'Islam seront transportés par leur compagnie multinationale, une tâche ardue mais que les nouveaux dirigeants d'Air Afrique ont la ferme volonté de réussir.
Pour cela, ils ont mis au point un véritable plan de bataille s'inspirant des enseignements des dernières années. - Subject
- Hadj
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0003067
- content
-
Près de 6 000 pèlerins originaires de Pays Membres d'Air Afrique embarqueront bientôt à destination des lieux Saints de la Mecque.
Ces fidèles de l'Islam seront transportés par leur compagnie multinationale, une tâche ardue mais que les nouveaux dirigeants d'Air Afrique ont la ferme volonté de réussir.
Pour cela, ils ont mis au point un véritable plan de bataille s'inspirant des enseignements des dernières années.
Cinquième pilier Canonique de l'Islam, le pèlerinage à la Mecque constitue un des moments les plus essentiels dans la démarche spirituelle et la quête de l'Absolu des millions de musulmans qui se réclament du dogme abrahamique. La remarquable convergence d'idéaux et d'actes à laquelle donne lieu ce rassemblement annuel est un témoignage éloquent de la vitalité d'une religion dont le temps pourtant si corrosif n'a pu altérer la permanence du message.
Ces centaines de milliers de chevaliers de la foi, continuateurs sous d'autres formes de la saga de l'Islam triomphant, profitent de cette occasion solennelle pour renouveler l'immémoriale filiation qui les lie au sceau des prophètes (PSL).
La préparation de cette obligation religieuse majeure est l'objet d'un réel engouement dont la profondeur édifie sur l'importance que lui accordent les messagers de la foi que l'on se plait avec une délectation particulière à appeler dans le terreau de la révélation coranique "les hôtes de Dieu".
On s'en doute, le transport constitue une phase essentielle dans l'accomplissement de ce dogme coranique. L'idée de mouvement est du reste explicitement mentionnée dans le verset faisant du pèlerinage une obligation canonique. S'adressant au patriarche Ibrahima (Abraham), précurseur de la foi monothéiste, Dieu dit en effet : "Appelle les Hommes au pèlerinage. Ils viendront à toi à pieds ou sur toute monture. Ils viendront par des chemins encaillés pour témoigner des bienfaits qui leur ont été accordés, pour invoquer le nom de DIEU, aux jours fixés." (Coran, sourate 22 le Pèlerinage, verset 27).
Même si les riverains de la demeure sacrée s'y rendent à dos d'animal ou en voiture, l'essentiel des pèlerins est convoyé sur les lieux Saints grâce au transport aérien. En raison de ses performances techniques ainsi qu'à l'extraordinaire gain de temps qu'il permet, l'avion est devenu aujourd'hui le mode de transport le plus usité.
Sur l'effectif total de 1.599. 740 personnes ayant accompli l'année dernière leur obligation religieuse, M. ZUHAIR SINDI, Directeur de l'Aéroport de Jeddah estimait que 800.000 avaient effectué le déplacement par la voie des airs.
Cette prépondérance dans l'acheminement des pèlerins ne pouvait qu'interpeler AIR AFRIQUE, la Compagnie Multinationale, symbole de la volonté de 10 Etats Africains croyant à l'idéal communautaire et décidés à conjuguer solidairement leurs efforts pour relever le grand défi du transport aérien.
L'importance du trafic assuré par AIR AFRIQUE varie suivant le dégré d'islamisation des Pays considérés. Tandis qu'au Sénégal, il s'agit de mettre en œuvre toute une opération, nécessitant en amont comme en aval la mobilisation d'importants moyens humains, matériels, financiers et logistiques; au Togo ou au Congo, il s'agira d'assurer l'acheminement de moins d'une centaine de pélerins. C'est au Sénégal, en Côte-d'Ivoire, au Burkina, en Mauritanie et au Niger qu'AIR AFRIQUE met en place de véritables forces d'urgence destinées à répondre à l'attente de ses Etats Membres.
Le processus de choix de la compagnie chargée d'effectuer le transport aérien vers les lieux Saints varie d'un Groupe d'Etats à un autre. En effet, si dans un pays comme la Côte d'Ivoire c'est l'Etat qui souverainement et de façon directive décide de confier cette mission à AIR AFRIQUE, au Sénégal on procède par un appel d'offres pour lequel soumissionnent les 13 compagnies aériennes représentées à Dakar. L'Etat Sénégalais soumet un cahier de charges et choisit par le biais d'une commission placée sous la tutelle du Ministère de l'Equipement la Compagnie qui remplit le mieux les conditions requises. Ce cahier de charges comporte des clause aussi variées que celles ayant trait aux types d'appareils à mettre en circulation, à la franchise des bagages, au coût du voyage, à la distribution grâcieuse d'un sac servant de bagages à main, etc.
Depuis 1985, AIR AFRIQUE est revenu sur le front du transport Hajj au Sénégal après la Compagnie AIR FRANCE qui détenait le marché depuis 1980.
Cette situation avait été déplorée par une grande partie de l'opinion. Des députés s'en étaient même émus demandant que pour cette opération singulière, le monopole soit de fait accordé à la Compagnie multinationale.
En dépit de l'alternance constatée spécifiquement au Sénégal, l'opération Hajj reste du domaine d'AIR AFRIQUE, peu de compagnies se disputant en vérité ce marché. C'est que contrairement aux idées reçues, le pèlerinage n'est guère une affaire rentable, encore moins lucrative. Loin s'en faut. M. MBAKHANE FALL, Directeur des Relations Extérieures et de la Qualité du Service, tout en reconnaissant que le pèlerinage est l'objet d'un important déficit, affirme- néanmoins qu'"AIR AFRIQUE doit assurer cette mission de service public car c'est un outil au service des peuples et des Etats-Membres." Pour sa part M. Mansour DIOP, Chef de département des Programmes estime que le transport Hajj est pour la compagnie "à la fois une opération politique, culturelle et sociale". Cette opinion est totalement partagée par M. Louis YAMEQG0, Représentant local d'AIR AFRIQUE pour la Côte d'Ivoire qui précise que "le pélerinage est une des rares occasions qui permettent à AIR AFRIQUE de servir une clientèle provenant essentiellement du monde rural, qui n'a souvent jamais pris l'avion et dont c'est le premier contact avec la Compagnie dont on leur a tant parlé comme outil de promotion des populations et de rapprochement entre les peuples". A la veille du déclenchement de l'opération de l'année dernière M. Léo NICOUE, Représentant local, pour le Sénégal affirmait d'ailleurs : "les pèlerins africains doivent être plus à l'aise quand ils se savent transportés par leur compagnie multinationale, par leurs propres moyens et par des parents qui auront avec eux un comportement plus familial que commercial.
PLAN DE BATAILLE
L'année dernière, AIR AFRIQUE a assuré le transport des pèlerins de la Mauritanie, du Sénégal, de la Côte d'Ivoire, du Burkina, du Niger ainsi que du Mali qui n'est pourtant pas membre de la Compagnie.
7160 Pèlerins avaient ainsi été transportés à bord d'un Boeing 747 de 505 places. Les rotations à l'aller s'étaient relativement bien déroulées à l'exception de petits retards difficiles à éviter pendant la saison du pérelinage. C'est au retour que d'importants problèmes sont survenus et qui avaient occasionné des bouleversements dans la programmation des vols.
En dehors du non respect des horaires d'enregistrement par certains pèrelins, des incidents techniques et des contraintes de sécurité avaient obligé la compagnie à effectuer des délestages de passagers sur certains vols à destination de Dakar.
Toutes ces contingences qui furent considérées comme autant de ratés dans le transport aérien, avaient suscité dans l'opinion publique Sénégalaise une grande émotion. M. Auxence ICKONGA, le nouveau PDG d'AIR AFRIQUE s'était alors engagé à mieux réussir l'opération dans le futur.
Aussi est-ce un véritable plan de bataille sur fond d'innovation qui a été mis en œuvre au siège de la Compagnie à Abidjan. Il s'agit de s'entourer de toutes les garanties pour que le transport des pèlerins soit un succès total.
Pour la première fois dans l'histoire de la compagnie, un coordonateur du pèlerinage a été désigné. M. Mansour DIOP, Chef du Département Programmes pilotera à partir du siège l'opération pèlerinage. Une des innovations apportées dans l'organisation du programme cette année, a trait à la décision d'AIR AFRIQUE de compter sur sa propre flotte pour assurer le transport des pèlerins. Les années précédentes, la compagnie affrétait des avions à des compagnies étrangères et cette option a toujours engendré non seulement un bouleversement des programmes prévisionnels mais encore un important manque à gagner au plan financier pour la Société.
Par ailleurs, ces dernières années, le pèlerinage ayant lieu pendant la période estivale, on constate une surenchère des compagnies d'affrètement plus intéressées par des locations en direction de l'hémisphère Nord où on note un taux de déplacement plus important, les vacances étant devenues dans les Pays développés, un rituel auquel on sacrifie immanquablement. Conséquence logique de cette situation que M. Mansour DIOP affirme "les compagnies d'affrêtement ne consentent à louer leurs appareils qu'avec la garantie d'un minimum d'heures de vols qu'elles estiment généralement entre 500 et 700 heures, alors que pour le pèlerinage un avion dépasse rarement 350 heures de vol".
Consciente des limites de cette option, AIR AFRIQUE a décidé cette année de changer le fusil d'épaule. Pour accomplir l'opération Hajj 86 elle n'aura recours qu'à sa propre flotte. C'est ainsi qu'un DC 10 et un DC 8 63 équipés respectivement en 270 et 247 sièges, effectueront le transport des pèlerins du Sénégal, de la Mauritanie, du Burkina, de la Côte-d'Ivoire, du Niger et peut-être de la Sierra-Léone si les discussions pour le transport de quelque 400 pèlerins aboutissent.
Cette nouvelle option n'est pas sans poser d'autres problèmes à AIR AFRIQUE qui est confrontée à une "tension de flotte''. Les vols réguliers ne risquent-ils pas alors de souffrir de l'attention qui sera réservée aux pèlerins ? Pour faire face à la situation M. Mansour DIOP précise : "AIRE AFRIQUE aura recours à des vols couplés avec d'autres compagnies. L'avantage de ce système est que nous ne garantissons pas un nombre minimum de vols. Nous profiterons surtout des creux de notre partenaire UTA pour assurer certains vols réguliers".
De l'avis du Chef des Programmes, cette option "même si elle est lourde sera beaucoup plus avantageuse que la première tant du point de vue de la qualité des services que de l'équilibre financier".
Conséquence immédiate de ce système, il y aura pour le cas du Sénégal et de la Côte d'Ivoire qui ont un trafic de pèlerins plus important, deux vols par jour à l'aller et au retour, au lieu d'un seul comme pour les années précédentes.
Pour le moment, la compagnie a mis en chantier un programme de 11 vols aller/retour pour le DC 10 et 13 vols pour le DC 8 63 pour le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Niger, la Mauritanie et le Burkina. Elle compte ainsi transporter 5850 pèlerins contre 7160 la saison écoulée
Selon M. Guy KUASSI CODJIA, Chef du Service Publications Horaires, "cette chute attendue s'explique par le fait que ni le Togo ni la Sierra-Léone ne se sont encore clairement prononcés pour utiliser AIR AFRIQUE. Rien que pour le Mali on peut s'attendre à 1000 Pèlerins", si un accord intervient entre ce pays et la compagnie".
Dans deux pays ayant choisi AIR AFRIQUE, l'embarquement des pèlerins ainsi que leur débarquement se feront dans deux villes différentes. Il s'agit d'Abidjan, Yamoussokro pour la Côte d'Ivoire et, Ouagadougou et Bobo-Dioulasso pour le Burkina.
L'existence de deux points d'embarquement et de débarquement occasionne pour AIR AFRIQUE des pertes tant au plan financier qu'en économie de temps. Mais, précise M. CODJIA très circonspect : "ce sont les gouvernements intéressés qui l'ont demandé". En vérité, on ne peut légitimement le leur reprocher quand on sait les difficultés énormes que rencontrent les pèlerins de l'arrière-pays pour accéder à l'aéroport national ou rejoindre leurs foyers une fois accompli leur devoir religieux.
CONTEXTE NOUVEAU
Une opération aussi difficile et surtout aussi sensible que le pèlerinage nécessite la mobilisation d'importantes ressources humaines. Outre la structure de coordination qui a été mise sur pied à Abidjan, M. Mbakhane FALL, Directeur des Relations Extérieures et de la Qualité du Service précise que "la représentation de Jeddah sera renforcée en personnel pour lui permettre de bien s'occuper de la réception des avions, de la restauration, des formalités de débarquement et d'embarquement, etc...
Le renforcement de cette équipe "nous coûtera beaucoup de dépenses supplémentaires" affirme M. FALL. On s'en doute bien quand on sait que cette équipe restera immobilisée en Arabie Saoudite pendant au moins un mois. Cette situation pénalise d'autant plus AIR AFRIQUE précise M. Guy KUASSI CODJIA, Chef des publications Horaires qu'"elle survient à une période de pointe qui appelle la mobilisation de tout notre personnel".
En ce qui concerne les personnels navigants techniques (PNT) AIR AFRIQUE aura recours à ses propres éléments composés d'Africains et d'expatriés. Pour le personnel de cabine "il sera évidemment exclusivement africain" ajoute M. CODJIA.
En dehors du respect des normes de sécurité et du planning horaire, c'est certainement de la qualité du service à bord que dépend pour beaucoup le succès d'une opération de transport. Aussi n'est-il pas étonnant qu'AIR AFRIQUE ait décidé de mettre les bouchées doubles pour que le succès soit total sur ce registre.
"La qualité du service à bord sera la même que celle que nous offrons sur les lignes régulières", affirme M. Guy KUASSI CODJIA. Il précise cependant que "le personnel sera plus attentionné car il a affaire à des passagers particuliers effectuant en général le premier vol de leur vie".
La restauration a également été étudiée en fonction de la longueur du trajet. Les pèlerins de cette année peuvent d'ores et déjà savoir qu'ils auront à bord du riz au mouton comme plat de résistance sans compter l'entrée et le dessert. Comme l'année dernière, ils auront droit encore une fois - suprême raffinement- à cette noix de cola si prisée en Afrique et qui avait suscité l'appréciation élogieuse des pèlerins de l'année dernière. M. Mbakhane FALL précise à cet effet : "notre souci est de toujours nous rapprocher des pèlerins. Nous sommes à leur service et savons en en tant qu'Africains qu'ils préfèrent un bon plat de riz gras au steack au poivre".
Pour mieux coller à l'environnement les annonces en cabine tant pour informer sur les prestations offertes que pour inviter au respect des consignes de sécurité, seront faites également dans les différentes langues nationales.
Une autre grande innovation dans la conception de l'opération de cette année a trait aux bagages. De tout temps, ceux-ci constituent un point de friction, entre la Compagnie et les pèlerins, surtout au retour.
Cette année, c'est une franchise de 40 kg contre 50 en 1985 qui a été accordée aux pèlerins. M. Mansour DOP coordonateur du pèlerinage affirme que "le fait d'avoir accordé une franchise de 40 kg contre 20 kg sur les vols réguliers est déjà un avantage. Nous avons limité les bagages cette année parce que nous avons des problèmes de volume dans les soutes des avions mis en service sans compter que ceux qui ont des bagages répondant aux normes ne doivent pas être pénalisés par ceux qui en ont de trop".
Les excédents de bagages étant impossibles à éviter du fait du caractère bon marché des articles commerciaux en Arabie Saoudite et du désir quasi impérieux de chaque pèlerin d'apporter un cadeau à chaque parent, AIR AFRIQUE a décidé d'appliquer un tarif fret extrêmement avantageux. Alors que sur le trajet régulier Dakar-Jeddah, le kilo de fret est facturé à 4000 F CFA environ, la compagnie a décidé d'appliquer cette année un tarif de 5 rials par kg, soit 565 F CFA pour les 5 premiers kgs d'excédent et 8 rials, soit 824 F CFA pour tout kilo supplémentaire. Pour mettre fin au casse-tête que constituent les bagages à main, AIR AFRIQUE a pris des mesures strictes en raison des contraintes de sécurité. L'année dernière on a pu constater que de nombreux bagages à main, confisqués à l'entrée de l'appareil et déposés dans la soute, pesaient jusqu'à 3 tonnes. La compagnie, comme par le passé distribuera gracieusement aux pèlerins un sac de voyage qui doit exclusivement leur servir de bagage à main. Ces sacs qui ont déjà été commandés seront distribués bien avant le début des premières rotations aller. AIR AFRIQUE est d'autant plus exigeante sur ce chapitre qu'elle n'a pas intégré dans le billet le prix du préencaissement pour excédent de bagages et qui était en 1985 de 30 500 F.
Les tarifs, appliqués sur la desserte des lieux saint sont toujours été considérés par les pèlerins comme prohibitifs, d'autant qu'en plus de son billet le pèlerin paie généralement un pécule de quelque 400 000 F CFA pour son hébergement, sa nourriture et son transport à- d'intérieur des lieux Saints.
Cette année les tarifs arrêtés vont de 220.500 F CFA à partir de Niamey, à 359.700 F CFA pour Dakar et Nouakchott Pour Abidjan Yamoussoukro ils ont été fixés à 346.500 F CFA, pour Ouagadougou - Bobo-Dioulasso à 283.800 F et pour Brazzaville-pointe Noire à 277.200 F. Ces tarifs n'incluent pas la taxe Saoudienne qui était l'année dernière de 40.500 F CFA.
L'année dernière, sur le trajet Dakar-Jeddah-Dakar, le billet avait été vendu à 330.500 F. CFA.
M. Mansour DIOP, coordonateur du pélerinage réfute l'argument de la chèreté des titres de voyages. "C'est parce que le pèlerinage comporte un indéniable aspect social que nous avons arrêté ces tarifs. Nous aurions pu les augmenter pour dégager des bénéfices, d'autant que le pèlerinage coincide avec une période de pointe". Pour sa part M. Guy KUASSI CODJIA, Chef des Publications Horaires affirme que "les avions destinés à assurer l'opération font autant de vols à vide pour venir ramasser les pèlerins ou aller les prendre à Jeddah. Les vols de mise en place coûtent aussi cher tue les vols normaux."
Pour convaincre définitivement sur la pertinance de son approche du problème, M. CODJIA cite en guise de comparaison les autres tarifs appliqués sur la même destination. Ainsi,.pour Dakar-Jeddah, le tarif normal est-il de 503.000 F CFA, le tarif excursion en période normale de 326 900 F contre 359 700 F CFA pour le billet du voyage organisé par les Etats.
M. Mansour DIOP rappelle qu'"AIR AFRIQUE s'est toujours retrouvée avec d'importants déficits sur l'opération pèlerinage. Cette année nous voulons au moins équilibrer notre gestion".
S'étant entourée de toutes les garanties d'efficacité, AIR AFRIQUE veut faire cette année un parcours sans faute. Après avoir transporté le Pape Jean-Paul II en Afrique en Mai 1980, la compagnie Multinationale apparaît de plus en plus comme une compagnie qui peut être digne de la confiance qu'on lui témoigne en la chargeant d'assurer le volet transport des grandes cérémonies de communication spirituelle.
En transportant les pèlerins de ces Dix Etats Membres et ceux d'autres pays Africains, AIR AFRIQUE confirme une fois de plus son rôle d'instrument de rapprochement entre les peuples.
LA QUALITE DU SERVICE : LE NOUVEAU LABEL D'AIR AFRIQUE
Pour la préparation de l'opération pélerinage 86, AIR AFRIQUE a décidé d'accorder une attention particulière à la qualité de ses services, condition du succès d'un programme aussi complexe que le HAJJ. Selon M. Mbakhane Fall, Directeur des Relations extérieures et de la qualité de service, “le souci d'AIR AFRIQUE est toujours de répondre aux exigences de la clientèle”.
. Abordant le caractère singulier de l'opération pélerinage, M. Fall estime que l'environnement du transport aérien est calqué sur la vie occidentale. Il n'est pas évident que par exemple, le système de restauration en vigueur convienne au pélerin africain. C'est pourquoi notre souci est d'imaginer des solutions pour mieux nous rapprocher des pèlerins”.
Même si c'est une gageure que d'essayer de servir un riz au poisson à même le plancher et dans un plat communautaire comme le veut la tradition africaine, AIR AFRIQUE veut néanmoins, autant que faire se peut, se rapprocher de la vie quotidienne du pélerin.
Dans ce cadre, elle accorde une importance soutenue à l'éducation et à la sensibilisation du pélerin qui n'est pas un passager ordinaire.
C'est ainsi que la compagnie a réalisé des films pour informer les passagers sur le dispositif de sécurité qu'ils doivent impérativement respecter.
“Malheureusement”, constate M. Mbakhane Fall, “ces films ne sont conçus qu'en Français et en Anglais”. Ici, se posent les problèmes procédant de la multinationalité de la compagnie. “Nous songeons à contourner ces difficultés réelles” précise le Directeur des relations Extérieures et de la qualité de Service.
La philosophie qui guide AIR AFRIQUE dans le pilotage de l'opération pélerinage est d'aller au delà de l'exigence de la clientèle. “Ce ne sont pas des choses qui s'acquièrent facilement mais à force de persévérance et de constance dans l'effort, nous y arriverons sûrement” affirme M. Mbakhane Fall.
Même si avec le pèlerinage, AIR AFRIQUE réalise des opérations déficitaires, le Directeur des relations extérieures et de la qualité de service estime que “la Compagnie serait frustrée de ne pas se voir confiée des opérations aussi importantes que le pèlerinage”.
Le public Africain compare de façon un peu trop abusive AIR AFRIQUE aux autres compagnies étrangères qui disposent d'un certain capital d'expérience. On ne se rend pas compte qu'AIR AFRIQUE n'a pas de moyens propres. Ses moyens sont ceux mis à la disposition par les Etats Membres qui continuent de croire à la mystique de l'intégration comme levier du développement solidaire des peuples d'Afrique. AIR AFRIQUE faisant des efforts pour se remettre en question et être de plus en plus performante, M. Mbakhane Fall demande légitimement que “le public -soit compréhensif et reconnaisse les efforts que déploie la compagnie pour ne pas décevoir l'attente de ceux de plus en plus nombreux qui lui font confiance”.
Convaincu qu'AIR AFRIQUE a les compétences et les ressources nécessaires pour se positionner comme une compagnie majeure ne souffrant d'aucun complexe vis-à-vis des concurrents, le Directeur des relations extérieures et de la qualité de service en appelle au soutien agissant du public Africain “qui ne doit pas tolérer dans le dessein de favoriser des compagnies concurrentes, les tentatives de destruction de sa compagnie qui est son outil de promotion économique et sociale”.
LA PROGRAMMATION BURKINA
Vendredi 1er août 1986
- DC 10 : Départ de Ouagadougou à 9h - Arrivée à Jeddah à 14 h 40 -DC 8.63 : Départ de Ouagadougou à 16 h 05 - Arrivée à Jeddah à 22h.
Samedi 2 août 1986
- DC 10 : Départ de Ouagadougou à 4 h- Escale à Bobo-Dioulasso à 4 h 25 - Départ à 6h25 - Arrivée à Jeddah 11 h 20
- DC8.63 : Départ de Ouagadougou à 8h10 - Arrivée à Jeddah à 14 h 05
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