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Title
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Communauté musulmane : tempête sur le pèlerinage 95
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Date
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March 23, 1995
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Page(s)
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4
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number of pages
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1
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Rights
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Identifier
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iwac-article-0007501
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content
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Tempête sur le pèlerinage 95
Avec la fin du Ramadam, la communauté musulmane vient d'achever le 4e pilier de l'Islam et s'apprête à faire accomplir par les musulmans qui en ont les moyens, le dernier et le 5e pilier qu'est le pèlerinage. Mais sur l'organisation, planent des difficultés et des rumeurs.
Par l'arrêté n° 145 du 26 avril 1993 INT/ATAP/AGP/3, le gouvernement a pris la décision de confier l'organisation du pèlerinage à une structure musulmane autonome dite CNOPM.
Le CNOPM ?
Parmi les objectifs du COSIM et du CNI, il y a la prise en charge de l'organisation du pèlerinage à la Mecque jusqu'alors confiée à un comité interministériel que dirigeait Ipaud Lago. Ainsi, lors du Conseil des ministres du 15 avril 1993, le gouvernement d'alors a décidé de la naissance d'une nouvelle structure centrale dénommée le Comité national d'organisation du pèlerinage à la Mecque. Et le 26 avril 1993, l'arrêté n° 145 est signé. Mais que de difficultés rencontrées par ce comité! Notamment la non-tenue d'une passation de service entre le comité interministériel et le CNOPM. L'intervention de certaines personnalités dans l'organisation du pèlerinage en permettant une organisation parallèle au CNOPM. Enfin, le comité national d'organisation du pèlerinage a constaté la double attitude du gouvernement face à l'organisation du pèlerinage en 1993 et 1994. En effet, il y a eu une tendance à la centralisation à travers le décret ministériel créant le CNOPM et la tendance à la libéralisation à travers l'octroi des passeports de service à l'organisation des démarcheurs et aux instructions données à l'ambassadeur de notre pays en Arabie Saoudite. Comme on le constate, le bicéphalisme est entretenu par le pouvoir pour discréditer le CNOPM qu'il a autorisé à fonctionner en tant que structure autonome.
Comité national d'organisation du pèlerinage à la Mecque (C. N. O. P.M). Cette nouvelle structure regroupe le COSIM, le CNI et le CSI, remplaçant ainsi le fameux comité interministériel dirigé par le ministère de l'Intérieur.
Ainsi le pèlerinage 93 a été une réussite totale car le coup d'essai du CNOPM fut un coup de maître. Les pèlerins musulmans ont été satisfaits par le travail colossal de ce nouveau comité contrairement aux 250 pèlerins de 1992 qui n'ont pas pu accomplir leur Hajj. Quant à la Côte d'Ivoire, elle a été hissée au rang de représentante de tous les pays africains à travers le choix de Idriss Koudouss, président du CNI. Mais cela n'a pas été du goût de certains musulmans de notre pays qui ont mal apprécié le rang honorable occupé par leur propre pays. Acte d'adoration, le pèlerinage est une prescription divine pour la communauté musulmane. Mais jusqu'en 1993, c'était une affaire de gros sous, d'escroquerie organisée par des démarcheurs soutenus par le comité interministériel. Ils sont préoccupés par les dividendes et ristournes des compagnons de voyage, sacrifiant ainsi le côté religieux du pèlerinage. Ainsi, comme l'année dernière, deux structures organisent le Hajj ou le pèlerinage 95 au vu et au su des autorités ivoiriennes : une officielle, en l'occurrence le CNOPM, et l'autre officieuse l'Association des démarcheurs devenue l'Association des encadreurs musulmans qui, il y a deux semaines, a arrêté sa campagne publicitaire à la 1ère chaîne de la télévision ivoirienne à cause de certains malentendus en son sein. Qui représentera la Côte d'Ivoire à la Mecque cette année ? Est-ce la structure officielle qu'est le CNOPM? Ou la structure officieuse qui est l'Association des encadreurs ? Le bicéphalisme a été constaté par le commissaire du gouvernement, M. Touré Abdoulaye, le 3 mars dernier, à la 1ère chaîne de la télévision, au moment où la communauté musulmane se réjouissait de la fin du Ramadan. C'était un coup de poignard dans le dos de cette communauté d'entendre qu'il y a une division en son sein. Alors que le 3 juillet 1994, El Hadj Fofana, porte-parole des imans, a relaté le sabotage dont les musulmans ont été l'objet, d'Abidjan à la Mecque. Les rumeurs persistantes qui circulent actuellement concernent le sabotage à grande échelle de l'organisation du pèlerinage de cette année par plusieurs stratagèmes déjà concoctés contre le CNOPM. Alors que le président du CNI avait dit, le 3 juillet 1994 à la grande mosquée de la Riviera-Golf, que: "Nous n'accepterons plus d'ingérence dans les affaires musulmanes".
Diaby Fousseny
La Voie
Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
Frédérick Madore
