Issue
Le Rendez-Vous #219
- Title
- Le Rendez-Vous #219
- Publisher
- Le Rendez-Vous
- Date
- September 25, 2014
- issue
- 219
- number of pages
- 8
- Language
- Français
- Source
- Frédérick Madore
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0001475
- extracted text
-
Le Roi Abdallah ben Abdelaziz al-Saoud
L'imam Alkamatou Touré de Sokodé
Hebdomadaire Togolais d'Informations et d'Analyses N° 219 du 25/09/2014 Pix250FC
Rendez-Vou
Le royaume toujours fidèle à sa
tradition
Sall
Le chef spirituel Issa Touré de Sokodé
Climat tendu autour de la Mosquée centrale de Sokodé
Invités du roi pour le pèlerinage à la Mecque santé financière des sociétés d'Etat
Nous
Sam Bikassam, ex DG Togotelecom
Nasser, un ver dans
le fruit, les non-dits d'un bras de er entre chefs spirituels
Elections « sur fonds propres » et
Après Togotélécom, à qui le tour ?
Difficile déclaration des biens et redéploiement qui casse les ceufs
Les grèves se succèdent,
la Réforme
OTR avance
Faure Gnassingbé, Pdt de la République
ITO SUDIZ
ST
2
Il y'a plus de 7 mois, dans le souci d'accroître les recettes publiques et d'assainir la gouvernance économique du pays, le gouvernement lançait l'Office Togolais des Recettes. Malgré le pessimisme ambiant qui a prévalu au sein de la population sur les intentions réelles qui sous-tendent la mise en place de cette structure, l'initiative est salué comme étant un début de la mise en ceuvre des reformes vers la bonne gouvernance. Contre vents et marées, cette régie des recettes
dont le fonctionnement est autonome se met en place. Elle doit, à court terme, par ses actions, booster les entrées financières du pays et participer à la croissance économique, condition indispensable pour la re-
lance et le développement du Togo. La mise en marche d'une telle machine entraine forcement des réformes drastiques avec à coup sûr des panoplies de mesures qui ne seront pas du goût de tout le monde car les habitudes ont toujours la peau dure. Encore qu'au Togo, de façon quasi officielle, certaines catégories socio professionnelles considérées comme des nés de Crésus pendant que les autres doivent se contenter d'une carrière de misère. L'OTR vient déplacer les habitudes et la tâche ne sera pas facile. C'est justement à ce titre qu'on peut comprendre les agitations ces derniers temps avec le secteur de la douane et des impôts.
La semaine dernière, les douaniers ont observé
SOS
Un des serviteurs de Dieu, élève coranique de son état en classe de troisième, mémorisa-
teur de la sainte écriture, fait face à une épreuve de sa vie. Il sollicite votre appui pour y faire face. Il souffre d'une malformation génitale qui néces-
site une intervention chirurgicale pointue. Limitée par les moyens, sa famille sollicite toute personne morale ou physique afin d'un appui financier ou d'une prise en charge totale ou partielle de l'intervention. Pour tout besoin contacter le Dr Abdou Salam au 90-24-5633/91978292
Que le Créateur des cieux et de la terre vous aide à aider ses serviteurs.
emergence-togo
sont
ce qu'ils ont désigné par « grève de zèle » pour protester contre une certaine façon de travailler consécutive à l'arrivée de l'OTR. Une façon de travailler auquel n'adhèrent pas les transitaires et autres déclarants en douane. Au même moment, cette grève peut ressembler à un mouvement d'humeur devant l'obligation faite aux douaniers de déclarer leur patrimoine. Devant cette obligation, les douaniers trainent les pas et s'ils peuvent se saisir d'un petit raté pour demander la tête de l'OTR, ils ne le manqueront pas. C'est dans ce cadre que nous avions cru comprendre les agitations à la douane. Il n'est de secret pour personne que les douaniers font partie de la caste des privilégiés au sein des travailleurs togolais et que
RV ANNONCE
Difficile déclaration des biens et redéploiement qui casse les œufs
Les grèves se succèdent, la Réforme OTR avance
réellement ?
Science utile
les reformes de l'OTR suscitent au mieux des remous. Aux côtés des douaniers, il y a le cas des 750 agents d'appuis des impôts. Que se passe-t-il
En réalité, selon les informations recueillies par la rédaction, cet appel à la grève qualifiée de zèle des douaniers ne serait que le fruit d'une forme de subterfuge du sieur Abalo Blandeye, considéré comme démissionnaire de sources proches de l'OTR au sein de la douane togolaise et qui a profité du mouvement d'humeur des transitaires remontés contre l'UPRAD et le guichet unique pour lancer un mouvement de grève. Blandeye fait en effet partie de ces mécon-
Journal d'information en ligne, Emergence-togo. com offre à ses visiteurs un panorama complet de l'actualité.
Le Rendez-vous N° 219 du 25 septembre 2014
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tents de l'OTR qui ont mobilisé vainement leurs collègues contre le dépôt de dossiers pour la réforme qui a fini par avoir lieu bon gré mal gré. Espérant que le mouvement des transitaires non agréés aura des répercussions sur les recettes de la douane, M. Blandeye pense récupérer cette situation pour montrer à qui veut l'entendre que la grève de la douane à fait fondre les entrées financière ce jour. Malheureusement pour lui, les événements ne lui ont pas donné raison car selon nos informations,
les recettes douanières étaient restées
ment les mêmes ce jour. Pourquoi une telle agitation ? Pour comprendre tout cela il faut remonter donc les événements.
A l'annonce de la mise sur pied de l'OTR, notre Rédaction était de celles qui ne croyaient pas à cette structure et pour des raisons évidentes liées à la gestion peu orthodoxe du pays et de ses biens. Mais à l'œuvre des réformes qui y sont entreprises, il faut saluer et encourager le travail d'assainissement que le gouvernement entreprend
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Un fils vertueux invoquant pour lui Allah dit : « Ô vous qui avez cru ! Que ni vos biens ; ni vos enfants ne vous distraient du rappel d'Allah. Et quiconque fait cela, alors ceuxlà seront les perdants. » S 63 V 9
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sensible-
au niveau des services des impôts et de la douane pour augmenter les ressources de l'Etat. L'OTR, a hérité de 750 agents d'appui aux impôts. Les agents d'appui, au-delà des compétences qui s'y retrouvent, est un vrai panier à crabes, un savant mélange exotique des maîtresses des barons du régime, des cousins, et autres personnes à récompenser pour service rendu. Pire, c'est que l'ancienne DG de la boîte a préféré se contenter de ces agents d'appui, et nous vous disions qu'à maintes reprises, elle a refusé des fonctionnaires recrutés suite à un concours national et affectés aux impôts. Tout cela n'a pas facilité leur intégration.
C'est ainsi qu'à l'arrivée de l'OTR, les recensements faits ont prouvé qu'il y a plus de 2000 agents à la douane et un peu plus de 1200 au niveau des services des impôts. Et comme au niveau de l'OTR, ce ne sera pas une promenade de santé, toute cette population était passée au tamis Suite à la page 3
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L'élection présidentielle approche à grands pas. Les réformes exigées par l'opposition à titre de reliquat de l'APG pour un minimum de transparence sont reléguées aux calendes grecques. Tout comme aux législatives passées, les nombreuses recommandations faites par les bailleurs de fonds qui ont souvent financièrement soutenu l'organisation des élections au Togo vont forcément retenir le robinet pour insuffisance de résultats et refus de reformes. Inutile de rappeler que les reformes institutionnelles et constitutionnelles, la révision du code électorale et l'organisation des locales sont, entre autres, les conditions pour que notre pays jouisse, à plein temps, de l'appui financier pour les élections. Dans les couloirs de la République, avec ou sans soutien financier des partenaires, le régime veut organiser ses élections. Comme par le passé, on parle déjà de financement des élections sur fonds propres. Ce fut le cas lors des législatives passées. Si le Togo avait les moyens pour le faire, on pouvait se dire que quand un chien avale
• un os, c'est qu'il compte sur son anus. Ici, le Togo ne compte sur rien, si ce n'est des sociétés d'Etat déjà hémiplégiques que l'on siphonne pour supporter les coûts électoraux. Cette formule toute trouvée, si elle ne profite en rien aux populations, a plusieurs avantages pour un régime qui rêve d'un bail à vie sur le pays.
D'abord, elle permet de se délier des conditions coercitives que posent les occidentaux pour des élections propres. Le pays organisateur peut alors se choisir ses partenaires électoraux, ses
Suite se la page 2 après étude de dossiers. Alors qu'on n'a même pas encore tenu compte des vrais et des faux diplômes, après simple étude de dossiers, des 2000 agents à la douane, 654 ont été retenus et
265 retenus sur les 1200 agents aux impôts. L'OTR sera comptable de ses résultats dans un an, des 750 agents d'appui qu'on accuse Gapéri d'avoir laissé au carreau, un concours vient d'en repêcher une soixantaine. Le problème des agents d'appui a commencé en 1998, mais depuis nous n'avons eu écho d'aucun mouvement sérieux pour réclamer leur régularisation. Nous avons par exemple vu des enseignants contractuels faire des mouvements pour être intégrés. Ce système fut accentué lors de la gestion approximative que Ingrid AWADE a faite de cette puissante régie financière qu'est le service des impôts. Au niveau de la douane, la situation n'était guère meilleure. C'est ancré dans la conscience collective des Togolais qu'un douanier par na-
observateurs, définir les règles du jeu et détenir, par conséquent, le dernier mot. Ensuite, du plan. ton au président de la République, cette situation donne un argument de taille aux criminels à col blanc qui pillent les sociétés d'Etat et autres régies financières. Si au finish ce sont les contribuables qui paient l'ardoise, les premières victimes sont les sociétés d'Etat. Même en temps normal, quand les conditions sont remplies et que les financements étrangers sont disponibles, il n'est pas rare de voir de ces sociétés être sollicitées pour un soutien financier aux élections. Et quand les partenaires ferment les robinets et que c'est le pays qui doit financer ses élections, le boulevard est ouvert à tous les écarts de gestion. A ces pratiques, le régime RPT-UNIR est en train d'habituer les Togolais. Aux dernières législatives par exemple, Togotélécom a été une des sociétés les plus sollicitées pour combler le vide laissé par le refus des bailleurs à financer les élections. Il vous souvient que cette société télécom qui a le monopole sur la communication des Togolais était annoncée en très bonne forme au moment où s'organisaient les dernières élections. On la disait même en bonne place parmi les 500 entreprises africaines qui ont le vent en poupe. La communication était faite à fond par les journalistes, sinon une race de journalistes pendant que l'administration, de son côté, pompait les fonds des comptes de la société. Cette stratégie que nous pouvons appeler "opération communiquer pour dilapider" à togotélécom a accouché d'une
ture est un homme riche. Il n'est pas très rare de voir des douaniers détenir des titres fonciers qui donnent le vertige. Parmi eux, on compte des milliardaires. Comment un petit douanier qui prend fonction en quelques mois se retrouve avec une richesse
incroyable alors qu'un ensei-
gnant du haut de ses 20 ans de service broie toujours le noir avec des chemises délavées et une démarche qui dit tout de l'usure que son métier impose à son corps. On ne demande pas l'impossible aux douaniers, juste la déclaration du patrimoine et le reste on verra. Faure et son entourage ne le font pas encore, mais il faut que ça commence quelque part. Il faut forcement que tout cela s'arrête un beau jour et cela à l'air de commencer. Dans les mesures anti-corruption, cette demande a créé une psychose chez les douaniers qui prennent tout cela pour de l'acharnement. Certains parmi eux ne sachant pas où mettre la tête, tentent vainement de changer les noms sur les innombrables titres de propriété qu'ils ont
Difficile déclaration des biens et redéploiement qui casse les œufs
Elections « sur fonds propres » et santé financière des sociétés d'Etat Après Togotélécom, à qui le tour ?
RV POLITIQUE
aux
société en faillite. Jamais de la vie de culte structure, elle n'a autant communiqué, et jamais de sa vie elle ne s'est bien portée et au même moment elle s'écroule comme un château de cartes. Triste constat. Actuellement, l'ex DG dont le génie créateur a pu effondrer une des meilleures sociétés en forme au monde est en train de répondre de sa gestion
devant les juges. On parle de 250 milliards de détournés. Surfacturations, financements occultes nombreuses maîtresses de la République, exécution à la hussarde des travaux de réhabilitation des réseaux,
la comptabilité approximative a accouché d'une catastrophe qui se gère avec les sentiments. Le prince est conscient de la légèreté de son ami Bikassam. Il a instruit la justice de sévir comme il apprend à le faire. Mais jusqu'où peut-on sévir contre un serviteur qui, dans son indélicatesse, a quand même pu mettre à la disposition de l'organisation des élections
Les grèves se succèdent, la Réforme OTR avance
accumulés tout au long de leur carrière. En signe de bonne foi, I'OTR a négocié avec le gouvernement pour que tous ceux qui n'ont pas été retenus au niveau de la nouvelle structure puissent rejoindre la fonction publique. Malheureusement ceux-ci ont re-
dans ce contexte qu'il faut comprendre ce qui se passe ces derniers moments au niveau des services de la douane et ce qui s'annonce également au niveau des services des impôts. Les agitateurs savent bien que leur mouvement ne peut pas arrêter la machine, et beaucoup s'apprêtent à se retirer dès janvier prochain d'après nos informations. Si le mouvement de grève des transitaires indépendants face à I'UPRAD (Union des Professionnels Agréés en Douane) et la SEGUCE (Société d'Exploitation du Guichet Unique pour le Commerce Extérieur) gérée par VERITAS, peut se comprendre pour des raisons évidentes qui demandent plus de réflexions dans les reformes, celui des agents de la douane et des impôts reste à
Faure Gnassingbé
Sam Bikassam
reconsidérer.
une bonne partie des fonds de la structure dont il a la charge ? C'est sa façon de contribuer à ne pas laisser tomber un régime qui risque de finir avec des élections aux pas des bailleurs de fonds assez trop regardants. Bon élève de la maison et en même temps mauvais serviteur de lá Nation, l'essentiel est que le régime tienne encore la route. Où est la
faute de Bikassam si, actuellement, personne ne peut démentir le fait que ce soit Togotélécom qui soit le plus grand pourvoyeur des fonds aux élections qui ont permis aux RPT-UNIR de se tailler une majorité parlementaire qui ouvre les portes vers l'horizon 2030 ?
Ces genres d'occasions permettent aux bons élèves non seulement de prouver leur loyauté mais aussi de se servir, servir les maîtresses du prince si ce n'est le prince lui-même. Gestionnaire qui se réclame de surcroît des meilleures universités américaines, à moins qu'il se soit
Une grève illégale
Les autorités de l'OTR considèrent tout mouvement de grève lancé au sein de la douane ou des impôts comme des actions illégales. Et pour cause, depuis
fusé catégoriquement. C'est les reformes ayant abouti à la ler et pour quelle raison ?. Même
mise en place de l'OTR, aucun syndicat des douaniers ni des agents des impôts n'est encore constitué. Si rien n'empêche les actuels agents de l'OTR de se constituer en syndicat, il est clair que le SYNADOUANES (syndicat National des Douanes du Togo) et l'USAF (Union des Syndicats des Agents du Fisc) existants sont à mettre au passif des anciennes administrations et donc juridiquement ceux-ci ne peuvent pas se prévaloir d'une autorité quelconque pour parler au nom des actuels agents émargeant sur le budget de l'OTR. Pire, certaines personnes comme M. Abalo Blandeye, se réclamant de ces syndicats, n'ont pas fait acte de candidature pour être redéployés dans la corporation. Ils sont seuls à savoir. ce
Le Rendez-vous N° 219 du 25 septembre 2014
qu'ils redoutent pour se soustraire des réformes dont les retombées seront forcément collectives. L'image paraît caricaturale mais elle est réelle. Un ancien douanier à la tête d'un syndicat défunt appelant les douanier actif à cesser de travail-
si l'on ne peut pas se réjouir du licenciement d'un fonctionnaire, l'on ne peut également tolérer les errements des agents dont les avantages sont sans commune mesure avec les autres de la même fonction publique. Il est vrai que désormais, la guerre de communication est enclenchée entre l'OTR et les « mis au tapis » des reformes pour rallier le maximum de personnes au sein de la population. Toutefois, entre les intérêts d'un groupe d'anciens douaniers qui s'accrochent à des privilèges révolus refusant de voir les choses évoluer au sein de leur corporation et les reformes difficiles mais indispensables pour le pays opérées par I'OTR, les Togolais savent sûrement où se classer.
acheté un faux diplôme aux USA, comme l'estime ses pourfendeurs, Faure Gnassingbé ne peut quand même pas nous faire croire qu'il ne sait pas comment une telle société a plongé de 250 milliards. Togotélécom, si on s'en tient à la communication qui a été faite, est l'une des meilleures entreprises rentables au monde. Sur le plan togolais, elle doit être la seule à ce stade. Soit Faure est acteur du détournement, soit il en est complice, soit il a laissé faire. D'une manière ou d'une autre, monsieur le Président est responsable. Mieux, une bonne partie de ce pactole a été engloutie dans l'organisation, elle aussi surfacturée, des élections. Comprenez la suite ! Ce constat pose une question : si Togotélécom est anémiée à la sortie d'une élection à laquelle elle a pompeusement donné de son précieux sang, à quelques mois d'une autre élection, on peut se demander à quelle société revient le devoir d'accepter donner du sang. Togocel, le port ou la SNTP ? A chaque élection, une société. Et elles tombent l'une après l'autre pour que vive un régime qui n'a plus rien à démontrer, tout comme elles étaient tombées une à une pour que vive l'animation populaire et le parti unique. Le régime a bombé le torse pour organiser la prochaine élection sur fonds propres, mais quelle société d'Etat sera immolée et que gagneront les Togolais ? Il faut qu'au-delà des partenaires électoraux, les partenaires financiers du Togo pensent à cette gestion approximative des deniers publics.
Nouroudine
Abi-Alfa
Didawourè.
4
Le 23 mai 2014, une ambiance des grands jours est visible à Sokodé dans le quartier
Danse Takayi,
course de chevaux, youyou des femmes, chants et danses, un
mariage se célèbre. C'est tout un cortège qui a déferlé vers le
domicile de l'imam central de la ville. Né en 1932, l'imam parait plus jeune que son âge, il vient de se "taper" une jeune compagne. "Blaisée de guerre", pour ne pas dire divorcée, la nouvelle mariée est mère d'une
de l'ancienne union. Avant ce nouveau mariage, elle a vécu
sous le toit de ses parents six ans durant suite aux problèmes conjugaux.
Au premier rang des cavaliers qui ont donné un éclat à l'union du couple, se trouvait le sieur Nasser, fils au Malwouro, chef spirituel de la ville. Jusqu'ici, rien d'anormal. Le mariage appartient depuis cinq
Il y a un mois, le colonel fille et d'un garçon provenant Ouro-Bang'na, cadre militaire
mois à l'histoire et personne ne s'y est opposé. L'écrasante majorité des populations a plutôt exprimé son entière satisfaction de voir cette jeune dame, jugée vertueuse, rejoindre enfin un
foyer après une injustice conjugale. Mieux, le nouveau mari
n'est pas n'importe qui, un Alkamatou Touré à Sokodé, le nom vaut son pesant d'or. Le mariage est consommé et la vie reprend son cours. Il se dit même que la jeune mariée porte déjà.
de la ville, organisait une rencontre spirituelle à la mémoire de son parent. Tout le monde y était, chefs traditionnels et religieux, tous devant une grande foule telle que le mobilise souvent l'intendant militaire. La cérémonie commence bien mais se termine par une prise de bec autour du protocole entre Malwouro et les chefs traditionnels. Quel intervenant devait clôturer
L'imam Alkamatou Touré de Sokodé
RV-SOCIETE
Climat tendu autour de la Mosquée centrale de Sokodé
Nasser, un ver dans le fruit, les non-dits d'un
bras de fer entre chefs spirituels
Une tension entre deux groupes rivaux pèse depuis quelques semaines sur la ville de Sokodé. Pour cause, l'imam Alkamatou Touré de la grande mosquée de la ville est accusé par son supérieur hiérarchique, chef spirituel Issa Touré (Malwouro) de s'être marié à la femme d'un frère musulman de la ville. Le mariage en question date d'au moins cinq mois. D'un coup de fil à l'autre, le "Malwouro" et son fils Nasser ont pu refermer sur l'imam, ce qui ressemble beaucoup plus à une conspiration sous le couvert d'une faute morale. Ceci pour une rivalité entretenue par un fils qui supplante son père dans la gestion des affaires islamiques de la capitale de l'islam au Togo, Sokodé. Depuis une semaine donc, l'imam Alkamatou Touré est suspendu de son chaire pour trois mois. Victoire d'un clan sur un autre. Mais quelle victoire ? Une victoire qui nourrit une tension sociale à craindre dans une ville où, pour un oui ou pour un non, tout peut arriver. Des informations contradictoires s'entrecoupent autour de ce sujet, d'où la nécessité de situer l'oppinion.
De quoi est-il question en réalité ?
la séance ? Malwourou et le responsable des chefs se tiraillent, le ton monte. Mais l'ordre
est rétabli par l'intervention de l'imam Alkamatou qui a reconnu qu'il appartient logique-
ment au chef de dire le mot de
l'imam, le vrai dernier mot d'un évènement c'est la prière de clôture. Or, elle est faite par l'imam qui se trouve être un sujet au chef spirituel. Il a alors demandé humblement à son supérieur hiérarchique, qui est le chef spirituel, de considérer que c'est lui qui a le dernier mot. La tension est retombée et le protocole fut ainsi respecté.
Mais cette intervention n'a pas été du goût du chef spirituel. Cette audace ne doit pas rester impunie.
Quelques jours après, notre Rédaction reçoit un coup de fil au sujet d'un imam qui retirerait
les femmes d'autrui. Au bout du fil, le chef spirituel de Sokodé.
andmetese es ub GFsLe Rendez-vous N° 219 du 25 septembre 2014
Le chef spirituel
Issa Touré de Sokodé
clôture. Toutefois, a poursuivi mandé un temps de réflexion
L'interlocuteur souhaite nous voir publier l'information sur cet imam. Avant même de savoir de qui Il est question, nous avons suggéré au chef spirituel problème où l'on nous parle de un règlement à l'amiable de ce fornication alors que ni les accusateurs moins encore notre
Rédaction n'a pu réunir la moindre preuve, encore que le dossier touche un haut responsable religieux. Non, a-til répliqué, « il faut que tu publies l'info afin que j'ai le journal pour sanctionner cet imam, ce n'est pas n'importe qui, c'est le grand imam de la ville » . On l'accuse de s'être marié à la femme d'un fidèle alors qu'il fait partie de ceux que ce dernier a envoyé négocier la réconciliation avec la femme qu'il finira par épouser. Nous avons de-
en vue de faire des recoupements. Le chef spirituel rappelle le lendemain. Nous suggérons que la victime introduise le cas au tribunal car un arrêt de justice aussi pouvait valablement donner l'argument à un chef
spirituel pour sanctionner son sujet. Non, réplique le vieux, « ce n'est plus une affaire entre la victime et l'imam mais entre
à ce sujet et il a refusé de répondre » .
Entre temps, avant que nous ne décidions de la suite à donner à l'affaire, les accusateurs, pressés de trainer l'image de l'imam dans la boue, ont porté le sujet sur internet et c'est le fils Nasser au chef spirituel qui
l'imam et moi, je l'ai convoqué le truchement d'une délégation
de la CEDEAO qui en est informée au cours d'une tournée au nord. Réalité ou subterfuge ? Quand les arguments viennent d'un Natchaba, il faut les prendre avec circonspection. Natch, fortement convaincu que l'imam Suite à la page5
nous en a informé. Alors,
convoqué pour régler un problème qui est déjà sur internet, l'imam a répondu qu'il « n'a que faire d'un dossier qui se gère déjà par la toile » .
Tous nos arguments pour esquiver le dossier ont rencon-
tré une résistance. Nous avons alors demandé à avoir le numéro de téléphone de la victime qui s'est plainte dans la cour du chef spirituel aux fins de recoupements. Contre toute attente, l'on ne nous donne pas le numéro de téléphone de la supposée victime mais nous recevons un appel du fils de Nasser qui nous fait savoir que la victime en question est avec eux et qu'elle veut nous parler. 15 minutes au téléphone mis en libre écoute, et c'est le propriétaire du téléphone qui dictait à la supposée victime les réponses à donner à nos questions.
Toutefois, il a pu reconnaître qu'il s'est séparé de sa femme depuis six ans et que cette dernière vivait sous le toit de ses parents. Il a aussi reconnu que pour quitter le foyer, ils ne se sont pas attendus sur la garde des deux enfants, et c'est la femme qui a pris le dessus à ce sujet. Nous avions compris alors qu'au-delà de ce qu'on a voulu considérer comme une faute, il y avait une réelle volonté d'avoir la tête d'un imam. La Rédaction se réunie et arrive à la conclusion que « personne ne doit utiliser notre bouche pour manger le piment » . Nous avions alors refusé de publier quoi que ce soit. Non pas parce que nous avions peur de l'imam, mais nous avions senti contre lui un acharnement. Le mariage a eu lieu par exemple il y a quatre mois, et c'est suite à une altercation qu'on trouve que le marié a retiré la femme à un autre.
Les coups de fils du chef spirituel changent alors de destinataires. Certains cadres de Tchaoudjo sont approchés. La plupart d'entre eux et le Général Memene suggèrent une gestion familiale du dossier. Pas question ! on fait rentrer Fambaré Natchaba dans la danse. Il se raconte que le dossier a atterri au niveau de l'ancien président du parlement par
5
Suite de la page 4
a commis une grosse faute, saisit le chef de l'Etat et l'affaire finit par revenir dans le jardin du général Memene. Pour un différend spirituel, il fallait un cadre spirituel. Le conseil consultatif de l'Union Musulmane est réuni. Le président de l'UMT y est associé. Les pertinents arguments islamiques avancés par l'imam pour soutenir sa position n'ont pas pu résister face à ce qu'on a fini par appelé le bon sens ou faute morale. Ceux qui estimaient que l'imam est fautif, entre autres les Natchaba et les Barqué, qui ont insisté sur la responsabilité de l'imam, étaient majoritaires. Ils n'ont pas eux aussi commis un crime en le faisant, car il ne se sont tenus qu'au bon sens. Memene et son cercle, qui voyaient le problème ailleurs, sont noyés par la majorité et finiront par se plier à la loi de la démocratie. Dans sa paillote, le général Memene a dû faire d'une mauvaise fortune bon cœur. L'imam et Malwourou sont tous deux des parents très proches de lui et s'il avait voulu dès les premières heures sceller le sort de l'imam, celui-ci serait suspendu depuis. L'imam a compris le message et en toute humilité, a fait le tour de toute l'assistance présente pour demander pardon aux membres présents. La séance se lève. Mais, ce n'est pas tout. Dans certains milieux, on n'est pas satisfait. Il faut coûte que coûte sanctionner l'imam. Il est demandé au président Inoussa Bouraïma de I'UMT de pondre un communiqué et de le signer à ce sujet.
A sokoké, c'est la victoire d'un clan sur un autre. L'affaire est parvenue à tous les cadres de Tchaoudjo. De façon quasi unanime, les cadres désapprouvent une sanction contre
l'imam. Le ministre Agadazi s'y invite. Il compte dessaisir le conseil consultatif du problème. Il exprime sa désapprobation de la façon dont le dossier est géré par le conseil et promet suspendre la sanction en vue contre l'imam et trouver une solution négociée. Ceci n'est pas mauvais en soit. Mais la manière a manqué. Agadazi est
Rendez-Vou
Hebdomadaire Togolais d'Informations et d'Analyses
Récépissé N° 0160/18/06801/HAAC
Sn
tout sauf un bon diplomate. Or, Sokodé est une ville hautement compliquée.
Le ministre de l'agriculture se saisissant donc du dossier,
informe l'imam de sa démarche et suspend la sanction en cours. Ce dernier peut donc diriger la prière. Pour ajouter à la confusion, dans son serment, l'imam jette des peaux de banane au camp adverse. L'affaire retourne au chef de l'Etat qui désapprouve la démarche de son ministre : « est-ce que ceux-ci peuvent prendre une décision que toi Agadazi tu vas abroger ? » , a-t-il laissé entendre. Le président de l'UMT a alors la carte blanche pour agir. L'imam est suspendu pour trois mois et c'est son adjoint qui a dirigé la prière à la grande mosquée de la ville le vendredi dernier. La tension était vive. L'écrasante majorité de la population tenait à voir l'imam continuer ses prières. Les jeunes étaient nombreux au domicile de l'imam pour l'escorter à la mosquée, advienne que pourra. Mais à 11 heures, l'imam est invité à la préfecture où on lui a humblement signifié les dispositions prises et les risques qu'il courait : Il est revenu déposer sa soutane et calmer les jeunes. Son adjoint a dirigé la prière même si la logique aurait voulu que pour des sujets aussi sensibles, on trouve un imam hors de la mosquée pour ne pas créer une autre division interne entre l'imam et son adjoint.
Outre la tension qui règne avec une bonne partie des fidèles qui ne comptent plus prier dans cette mosquée, la grande fête de Tabaski approche à grands pas. A chaque fête, une grande prière. Les fans de l'imam ne comptent pas prier derrière l'adjoint. Les jours à venir ne promettent pas la quiétude dans une ville où, pour une affaire de terrains on vient de compter trois morts il y a seulement quelques mois. Le chef spirituel et son fils ont remporté un combat. Mais que gagne la paix sociale ? De façon quasiment unanime, les populations
marmonnent un réel mécontentement contre la suspension de
Directeur de Publication : Abi-Alfa Izotou
Tél : 90053841/92004602 Mail : abialfa@gmail. com www. rv-togo. info
Infographie : Benjamin K. Tchabi Imprimerie la Colombe Tirage : 2000 exemplaires
RV-SOCIETE
Climat tendu autour de la Mosquée centrale de Sokodé
Nasser, un ver dans le fruit, les non-dits d'un
bras de fer entre chefs spirituels
l'imam central. Les cadres, dans leur écrasante majorité, ne sont pas du reste, même s'ils ne peuvent pas s'opposer à une décision qui a reçu l'onc-
à la justice. Lui, c'est encore le démarcheur dans tous les dossiers pourris. Affublé du ronflant titre de dauphin d'un chef spirituel qui a fait son temps, il prend la parole là où on ne l'attend pas et peut s'autoriser des propos désobligeants à l'endroit de ses supérieurs, des gens de la génération de son père, des chefs traditionnels, parfois même des autorités politiques. Le préfet de la localité en sait quelque chose sans oublier le récent cas d'un
Le problème entre les deux chefs spirituels de la ville de Sokodé n'est autre que le fils au Malwouro. Lui, c'est le "zorro" de Sokodé. Il a le dernier mot autour de son père, chef spirituel, dont il se dit être le dauphin désigné. C'est lui qui fait et défait tout autour de son père limité par l'âge. Même les proches parents de la famille qui traitaient les problèmes avec le chef spirituel sont écartés par un fils tout puisant. Depuis, pour les dossiers qui s'invitent dans la cour du père, c'est le fils qui a le dernier mot. Contre vents et marrées, il s'est battu, par exemple, pour arracher le fait que tous les mariages dans le quartier se célèbrent dans la cour du Malwouro alors qu'avant, ils se célébraient dans la cour de l'imam. Entre temps, le fils au chef spirituel a même tenté d'ériger un drapeau dans la cour de son père. Il a fallu la protestation toute musclée des chefs traditionnels du milieu pour le rappeler à l'ordre. Les témoignages ont avancé qu'à Sokodé, « tu as beau avoir un dossier pourri sous les mains, tu as maille à parti avec la police ou la justice, si tu te refugies sous les bonnes grâces de Nasser par des dessous de table, tu peux dormir tranquille » >, nous a avancé une septuagénaire. Un "zémidjan man" de répliquer : « si on vous vole une aiguille le matin et que vous savez faire allégeance à Nasser, vous pouvez la retrouver le soir » .
Rapatrié d'Allemagne menottes aux poignets avec quatre policiers pour des dossiers que nous ne voudrions pas toucher, c'est lui qui brade à vile prix les domaines qu'il revendique pour sa famille à tour de bras dans la
partie ouest de la ville. A Sokodé, il a ses réseaux. Tu le cognes tu tombes, il te cogne tu tombes.
Le Rendez-vous N° 219 du 25 septembre 2014
tion des sommités. De l'avis général, ceux qui connaissent les réalités de Sokodé estiment que ce problème a été géré à la lecture des textes mais le
La face cachée d'un différend
ancien ministre, cadre de Tchaoudjo, que monsieur Nasser a passé tout récemment à la tronçonneuse en le traitant d'ordure. Son père a fait son temps, il a marqué son territoire et s'est construit un nom, ce fut un vieux très respecté et craint pour la personnalité qu'il incarne. Mais ses derniers jours sont en train d'être ternis par un fils insolent qui ne cède devant rien. Il est au centre de beaucoup de réseaux des plus mafieux à Sokodé. L'homme a un carnet d'adresses qui lui permet de vivre des problèmes des autres. Si seulement ce jeune désœuvré pouvait savoir que son père ne s'est pas construit une renommée en défendant l'indéfendable, en démarchant les dossiers pourris, en dressant les populations les unes contre les autres, en violant tous les protocoles soient-ils politiques, traditionnels ou religieux, il se comporterait autrement. Le vieux Malwouro fut un agent de la fonction publique. Serviteur assidu, il fut infirmier d'Etat et un très bon chirurgien qui a marqué les différents postes où il a servi de Lomé à Cinkassé avant de s'imposer dans la gestion des affaires religieuses et communautaires. A plusieurs reprises, notre Directeur de Publication a eu l'honneur de se retrouver dans le même vol que cet homme qui allait représenter les musulmans du Togo en Lybie. C'est, en réalité, Nasser le vrai problème entre les deux vieux chefs spirituels qui, jusqu'à un passé récent, se déplacent et s'assoient toujours ensemble dans les grands évènements. Devant les cadres de Tchaoudjo, le "Zorro" de Sokodé fait l'âne pour avoir le foin. Mais quand ceux-ci retournent à Lomé, c'est lui qui terrorise la ville. Nous défions les cadres de la ville de nous dire
Lui, ce sont les affaires juteuses combien d'entre eux n'ont jamais religieuses, si les gens n'ont pas
reçu de rapports amoraux sur ce jeune qui ternit en un jour l'oeuvre de tant de jours de son géniteur qui, malheureusement, n'a d'yeux et d'oreilles que lui. L'enfant fait tout à sa guise devant le silence du père et ce dernier a fini par perdre de sa légendaire popularité au profit de l'imam central
jugé plus humble, compréhensible et proche des populations et de leur quotidien.
Après une enquête à Tchaoudjo suite au différend fon-
contexte reste une autre réalité. Aux dernières nouvelles, les chefs traditionnels s'organisent pour ouvrir leur démarche.
cier qui a fait trois morts, il vous souvient que nous avions avancé que Nasser est un "Kini Robert" pour Sokodé, c'est-à-dire une calamité pour les arcanes de la justice. Il se raconte que ce monsieur a même rôdé autour de la femme dont on accuse l'imam d'avoir retiré à son mari. Une chose est certaine, Malwouro de Sokodé a beau être influent, il ne peut pas surplomber un chef de village moins encore un chef canton. Mais Nasser se comporte comme si son père est au-dessus de tout ce beau monde. Le chef de village est désigné par un arrêté ministériel, celui du canton par un décret présidentiel, mais le titre de Malwouro est un arrangement communautaire. Eu égard aux plaintes répétées des chefs de Tchaoudjo, le Général Memene a profité de la rencontre dans sa cour pour attirer l'attention du chef spirituel sur les nombreux écarts de comportement de son fils. Il conclut qu'avant, il y avait un chef supérieur à Tchaoudjo, mais ce titre a presque disparu. Ainsi, à l'allure où les populations se plaignent des derniers moments du Malwouro en tant que chef spirituel pour cause de son fils, il n'est pas exclu qu'après le vieux Malwouro, il n'y ait plus de Malwouro à Sokodé. Certains cadres de Tchaoudjo s'apprêtaient à initier des rencontres récréatives et éducatives dans le cadre de la tabaski à Sokodé, mais tout a été décommandé car, avec ce climat, on ne sait d'où viendra l'étincelle.
Nasser est devenu un chien errant qui croit discipliner tout le monde à cause de ses crocs, oubliant qu'en réalité, c'est par respect à son maître qu'on le laisse faire. Mais jusqu'à quand ? Des problèmes de terrains à l'arrogance contre les autorités pour aboutir à la gestion des affaires
le courage de trouver une solution pour rappeler Nasser à la raison, il peut un jour être la brèche par laquelle le tissu social peut se déchirer à Tchaoudjo. Alors, pendant que les priorités attendront, l'on investira de l'énergie et des moyens dans le règlement de conflits quitte à se plaindre après contre le régime qu'on va toujours accuser de n'avoir rien fait pour Sokodé. A bon entendeur…
La Rédaction
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Hadj 2014, la machine est en marche, l'écrasante majorité des pèlerins est déjà en terre sainte. Une bonne partie, du moins ceux qui sont vite partis, ont déjà fini le séjour médinois et sont à la Mecque ou en l'instance de retour à la Mecque dans l'attente de la fatidique retraite cultuelle qui consacre le hadj de Mina à Arafat en passant par Mouz-
dalifat. Le parcours est long et fastidieux, mais il vaut la peine, l'enjeu en vaut la chandelle. C'est le cinquième pilier de l'islam qui l'impose aux fidèles. Le royaume saoudien a l'exaltant devoir de garder les lieux saints de l'islam. Mais en plus de cette mission divine, les rois qui se suivent se font le devoir d'inviter des pèlerins, tout frais compris, pour leur
Qui est le roi Abdallah ben Abdelaziz al-Saoud ?
régent. Avant même de devenir rois, le prince Abdallah a eu un rôle, peu médiatisé mais très actif, dans la diplomatie de sa région. Il a offert sa médiation entre la Syrie et la Jordanie, il eut un rôle décisif dans l'accord de Taëf. Cet accord a mis un terme à la guerre civile au Liban en 1989. Enfin, il s'est rapproché de ses voisins iraniens, comme en témoigne la visite officielle du président Mohammad Khatami en Arabie en 1999. Lundi 1er août 2005, le prince est devenu roi à l'âge de 82 ans, il avait déjà pris la main dans la gestion de la chose publique. Tout récemment, il décide la construction près de Djeddah de la KAUST, une université des sciences et technologies dotée de 10 milliards de dollars de budget. Ceci la place au 6e rang mondial. Ces dernières années, le roi a pris des mesures sociales à hauteur de 36 milliards de dollars. Entre autres mesures qu'il a annoncées, on compte des allocations pour les chômeurs et les étudiants, des primes pour les fonctionnaires et des aides pour le logement. Le 25 septembre 2011, le roi accorde le droit de vote et le droit d'éligibilité aux femmes pour les élections municipales, seul type d'élection existant dans ce pays. Le 11 janvier 2013, il appelle 30 femmes à siéger au Conseil, soit 20 % des 150 membres du conseil consultatif entièrement nommé par le roi. Sous son règne, il a activement promu le dialogue inter-religieux, en recherchant les voix modérées du Moyen-Orient et en ouvrant un canal diplomatique vers les autres nations et civilisations non-arabes. Le 6 novembre 2007, il est reçu par le pape Benoît XVI au Vatican. C'est la première fois qu'une rencontre a lieu entre un souverain de l'Arabie saoudite, gardien des lieux saints de l'islam, et un pape. L'entrevue a pour objet le dialogue interreligieux. Il est, d'après le ClassementForbes, la septième personne la plus influente au monde. Un des souverains les plus riches du monde, il est jusqu'ici, à la tête du premier pays producteur et exportateur mondial de pétrole.
RV-RELIGION
Invités du roi pour le pèlerinage à la Mecque
Le royaume toujours fidèle à sa tradition
hadj. « Les invités du rois » , ils sont là à chaque hadj. La cour d'un roi ne tarit pas. Chaque année, ils sont 1000 pèlerins à venir de la planète entière pour accomplir ce pilier capital de l'islam au frais du roi. Il faut vraiment être un roi saoudien pour le supporter quand on sait que le minimum pour effectuer un pèlerinage est 2. 000. 000 FCA. Cette année
I est né le 1er août 1924. Le roi de l'Arabie Saoudite est gardien des deux saintes mosquées. Son nom complet est Abdallah ben Abdel Aziz ben Abderrahman ben Faycal ben Turki ben Abdallah ben Mohammed ben Saoud. Membre de la dynastie al-Saoud, fils du roi Abdelaziz ben Abderrahmane al-Saoud dit Ibn Saoud, fondateur de l'Arabie saoudite moderne, et de Maman Fahda bint Assi Al Churaym. Elle est veuve de Saoud ben Abdelaziz ben Mutaïb Al Rachid, émir de Haïl (19101920).
Dès 1982, suite à son intronisation et suivant la règle successorale, l'ancien roi Fahd lui avait octroyé le titre de prince héritier, parce qu'il était le plus âgé de ses frères. En 1996, il est installé à la tête du royaume et nommé
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encore, ils y sont. Sur les 1000 pèlerins, 300 viennent toujours du continent noir. Le quota donné à chaque pays varie au gré du comportement des pèlerins de ce pays. Plus les pèlerins d'un pays se montrent coopératifs et faciles à gérer, plus le pays a la chance d'avoir un nombre de plus en plus élevé d'invités. Cette année, lis sont neuf Togolais à représenter les musulmans dans la cour du roi. Ils sont choisis dans le monde des hommes d'affaires, des leaders d'opinion, des hommes politiques et autres cadres du pays. Aux invités du roi, un train de vie royal. L'hospitalité qui leur est réservée coûte les yeux de la tête. Ils sont véhiculés, restaurés, encadrés d'un cordon sécuritaire spécial à chaque mouvement, logés dans les meilleurs buildings qu'offre le Royaume. Un roi doit véhiculer une image, et elle peut se lire aussi à travers ses hôtes. Mieux, l'islam est très méticuleux dans le traitement à réserver aux hôtes, et quand ceux-ci sont de surcroît reçus dans un cadre cultuel en terre sainte, en période du hadj, dans la cour d'un roi-gardien des lieux saints de l'islam, les faits parlent d'eux-mêmes. Ils sont les derniers à arriver, et les premiers à quitter le Royaume. Souvent choisis parmi les cadres de leurs pays respectifs, il faut
Le Rendez-vous N° 219 du 25 septembre 2014
Le journal
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"Le Rendez-Vous"
gérer en sorte que les permissionnaires respectent leurs engagements devant leurs supérieurs. Ils ont juste besoin du temps qu'il faut pour le hadj, un hadj léger, loin des bousculades, loin des longues marches, par moment de la privation, un hadj organisé, un hadj idéal auquel le Royaume veut un jour atteindre pour tous les pèlerins quels qu'ils soient. Mais pour le moment, à tour de rôle, c'est un échantillon d'élus qui profite de cette organisation parfaite. Une organisation qui, au-delà de son caractère privé, se bat pour faire voir partout la vraie image de l'islam. Sur le plan togolais, la délégation des neuf quitte en cette fin de semaine. Votre journal a eu le mérite d'y envoyer un Rédacteur tout comme il a eu l'insigne honneur de recommander une liste de confrères parmi lesquels deux sont choisis. Délégation de neuf avec donc trois journalistes, des élus du peuple, le président de l'UMT, des lauréats d'un concours, hommes d'affaires et oulémas. Depuis des années, une des valeureuses associations islamiques de la place a la charge de gérer ce voyage. L'Arabie saoudite ne s'y est jamais plainte. Alors, « on ne change pas une équipe qui gagne » .
Abi-Alfa
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La station de Arafât est le plus grand pilier (rukn) du hajj et sa plus grande journée, durant laquelle le croyant et la croyante feront tout pour se rapprocher de Dieu, pour l'implorer, Lui demander Son pardon, Sa miséricorde, Sa protection. Notre mère Aisha (Rawa), rapporte que le prophète (saw) a dit « Il n'est de plus grand jour pendant lequel Dieu affranchit les humains de l'Enfer, que celui de Arafât » (Muslim 2402). C'est la journée pendant laquelle Dieu absout tous nos pêchés si nous tendons tous nos efforts vers lui, comme il l'a demandé avec la plus grance sincérité. Il faut également vivre pleinement ce jour en ne perdant pas son temps aux discussions et au sommeil.
Au fur et à mesure que le coucher du soleil se rapproche, le croyant prit Dieu, l'invoque, l'implore en espérant que le moment fatidique de quitter ce lieu arrivera le plus tard possible. Cette journée doit-être une journée d'adoration, Dieu ne le regrettera pas.
Les pèlerins seront à 'Arafat durant la 9 ème journée de Dhu alHijjah, en état de sacralisation (Ihram).
Les recommandations prophètiques précédant 'Arafât :
La recommandation prophétique à partir le 8 Dhu al-Hijjah, appelé aussi jour de l'abreuvement (yawm at-tarwiya) pour Minà (se trouvant à 10 kilomètres de La Mecque), pour y passer la nuit.
Les recommandations sunna sont les suivantes : •Partir pour Minâ le 8 Dhu al-Hijjah, jour de l'abreuvement (yawm at-tarwiya)
Y passer le reste de la journée et la nuit, y faire ses prières (les prières du Duhr, 'asr, et 'isha seront accomplies raccourcies à deux cycles mais non regroupées),
•Y faire la prière du matin (subh), ⚫Y rester jusqu'au lever du soleil du jour 9 Dhu al-Hijjah, puis se diriger ensuite vers 'Arafât (on peut y aller à tout moment),
Invoquer (du'â) et évoquer (dhikr) Dieu. Le hajj a été institué pour cela.
Si pour une raison ou une autre, le pèlerin ne peut accomplir ces recommandations, il partira directement pour 'Arafât, la journée du 9 Dhu al-Hijjah.
La présence à 'Arafât, le 9 Dhu al-Hijjah, commence à partir de la prière du Zhuhr, il faut y rester jusqu'au coucher du soleil (maghrib), en le dépassant largement (jusqu'à une partie de la nuit) (Abú hanifa, Mâlik et Ahmad).
Cependant, pour des raisons extrêmes (médicales, sécurité, arrivée en retard), celui-ci qui n'arrive que la nuit (avant le subh du 10 ème jour Dhu al-Hijjah), sa présence à Arafat est validée (Shâfi'î).
Les différentes recommandations prophétiques (sunna) pour la journée à 'Arafat sont : •Faire les prières du Zuhr et 'Asr raccourcies à 2 cycles (raka'ât) chacune et regroupées,
Répéter la talbiya, les différentes invocations,
• Se rapprocher, si possible du monticule appelé Jabal-arRahma, au centre de 'Arafât sinon rester là ou l'on se trouve et ne s'attarder qu'à faire du Dhikr, la lecture du Coran, les in-
une
vocations,
• Rester autant que possible en état de propreté rituelle (wudû'),
Multiplier la lecture du Coran, demander pardon à Dieu, faire une repentance sincère, pleurer sur ses fautes, en levant ses mains au ciel, en se mettant en direction de la Ka'ba.
Pour les prières du Maghrib et 'ishà à Arafat, le pèlerin pourra les faire sur place ou sur son chemin (s'il a quitté 'Arafât), ne pas attendre à Muzdalifa. L'accomplissement de ces deux prières avant minuit est une obligation, les faire à Muzdalifa est recommandation L'obligation est toujours priorisée par rapport à la recommandation.
Ce qu'il est permis de faire à Arafat, ce qui suit :
•La station debout n'est pas obligatoire, même si le terme utilisé en arabe (wuqûf) peut induire cette compréhension. Il est donc permis de s'assoupir, se reposer à l'ombre des arbres, des tentes. • La propreté rituelle n'est pas une condition de validité, c'est une recommandation. La femme réglée ou en couches peut donc accomplir ce pilier sans aucune gêne.
•On peut se tenir près du Jabal ar-Rahma, comme dit plus haut, mais il est permis de se tenir à tout endroit de la vaste plaine de Arafât.
Les pèlerins hajj qui se trouvent à 'Arafat ou Minâ ne sont pas astreints à l'obligation de la prière du Vendredi. L'obligation tombe, ils l'accompliront en prière du Zuhr raccourcie à 2 unités de priére. En effet le prophète ne l'a pas accomplie lors de son pèlerinage.
Les erreurs que commettent les pèlerins le jour de Arafat Mon frère pèlerin, certains pèlerins commettent des erreurs le jour de Arafat, nous en évoquons quelques-unes à ton intention afin que tu les évites.
Premièrement : Certains pêlerins stationnent en dehors des limites de Arafat, bien qu'elles soient délimitées par des enseignes visibles, et que des efforts
sont faits pour les sensibiliser et les guider. Toutefois, en raison de leur empressement et leur désir de sortir de Arafat au plus tôt, ils négligent ce pilier fondamental alors que le Prophète a dit : « Le pèlerinage c'est Arafat »
Deuxièmement : Certains pèlerins s'acharnent à gravir le mont, se frottent le corps contre ses rochers et cailloux car ils croient qu'ils ont des vertus spécifiques. Or, ceci fait partie des innovations qu'on doit éviter. Ce qui est requis des pèlerins, c'est de stationner à n'importe quel endroit à l'intérieur des limites de Arafat.
Troisièmement : Beaucoup de pèlerins passent leur temps le jour de Arafat à rire, à s'amuser et à bavarder inutilement, au lieu d'évoquer Allah, Lui adresser des invocations et demander Son pardon en ce lieu solennel.
Quatrièmement : Certains pèlerins font face au mont pendant Heurs invocations, laissant la qibla derrière eux, à leur droite, ou à leur gauche. Or la Sunna consiste à se placer en sorte que le mont soit entre le pèlerin et la qibla dans la mesure du possible. Si cela n'est pas possible, et c'est très souvent le cas à cette époque en raison de la très
sunna.
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Ce que fait le pèlerin le jour d'Arafat
RV-RELIGION
grande affluence, alors dans ce cas, la Sunna consiste à faire face à la qibla au moment où on fait l'invocation, même si le mont ne se trouve pas devant toi.
Cinquièmement : Certains pèlerins quittent Arafat avant le coucher du soleil, ce qui n'est pas permis. Il incombe au pèlerin de ne pas sortir de Arafat avant que le soleil se couche, suivant ainsi l'exemple du Prophète qui a dit pendant qu'il accomplissait les
rites du pèlerinage : « Prenez de moi vos rites » .
Sixièmement Certains pèlerins se précipitent en sortant de Arafat et négligent la Talbiyah, tout leur souci étant de parvenir à Mouzdalifah le plus tôt possible. Or il vaut mieux pour le pèlerin de marcher avec calme et dignité. Qu'il s'empresse là où il faut s'empresser et se montre posé là où il y a de la bousculade, en ayant toujours sur les lèvres la Talbiyah.
Al-ifada, Muzdalifah et Mina Après le coucher du soleil, les pèlerins se dirigent vers Minâ, c'est l'Ifâda, en observant obligatoirement une halte à Muzdalifa de laquelle ils partiront, dans le principe, après avoir accompli la prière de l'aube subh. Dieu dit à cet effet :
« Dès que vous déferlez de 'Arafât, évoquez Dieu auprés du Mash'ar al-Harâm, et pensez à lui comme il vous a mis sur le droit chemin, alors que vous étiez auparavant parmi les égarés. Puis déferlez d'où les gens ont déferlé et invoquez Iz pardon de Dieu. Dieu pardonne. Il est miséricordieux » Coran-La Vache 2/199.
Le départ de Arafât se fera quelques moments après le coucher du soleil. Al-îfada est le grand déferlement des pélerins de Arafat vers Mîna en passant par Muzdalifa et Mash'ar al-Harâm Lors de l'ifâda, il faudrait observer les recommandations suivantes :
• Poursuivre la talbiya,
Ne pas cesser d'invoquer (dû'â') Dieu et de L'évoquer (dhikr),
•Faire tous les rites dans le calme (sakina) et la pondération, Les pèlerins passent la nuit à dormir sur le sol à ciel ouvert, et le matin, ils se rassemblent cailloux pour le rituel du lendemain de la lapidation du diable (Shaytan) après son retour à Mina.
L'arrêt à Muzdalifa, veut dire être présent sous toute forme possible (debout, assis, endormi, sur un véhicule). Il est fait obligation au pèlerin de s'y arrêter, d'y faire une halte, de se reposer, d'y accomplir les rites de la nuit.
Il ne partira qu'après avoir accompli sa prière de l'aube (subh) et avant le lever du soleil dans la mesure du possible.
Les femmes, les malades, les
personnes affaiblies, les personnes au service du hajj ainsi que les personnes accompa-. gnant ces catégories peuvent quitter Muzdalifa après le milieu de la nuit (Muslim 2276). Si pour cause de foule, de moyen de transport, de maladie, d'handicap, il y a impossibilité de s'y arrêter, le pèlerin doit lors de son passage à Minâ, au moins transiter par Muzdalifa (selon les imams Mâlik et shafi'î).
Les recommandations prophétiques à Muzdalifa : •Y faire la prière du soir et de la nuit (maghrib et 'ishâ') regroupées la derniére 'isha') raccourcies à deux (raka'ât) au lieu de quatre ;
Y faire un petit somme ou s'y forcer,
Y rester jusqu'à l'aube (sinon dépasser minuit),
•Y faire la prière du subh et prendre le départ juste après,
• Prendre les petits cailloux (qui serviront à la lapidation des stèles selon l'avis de certains sa-. vants. D'autres savants ne préconisent pas cela. On peut en prendre aussi ailleurs.
L'arrêt à Mas'ar al harâm (territoire qui fait partie du territoire sacré de Muzdalifa) est recommandé après le départ de Muzdalifa et d'y faire des invocations puis de partir avant le lever du soleil, celui qui ne peut le faire peut se diriger vers Minâ. Après Muzdalifa, Mas'ar al harâm il faut poursuivre la route pour Minâ (prochaine station), on y arrive la matinée du 10 Dhul Hijja.
Minâ et ses rites Nous sommes au 10 ème de Dhul Hijja, appelé aussi le jour du sacrifice car c'est la journée du sacrifice pour les pélerins (le muttamatti' et le qârin), ainsi que pour les musulmans du monde entier correspondant au jour de l'Aïd al-Adha.
Les rites du hajj restant à accomplir pendant la journée du 10, 11, 12 et 13 de ce mois.
1. Passer les 3 jours à Minâ sinon les deux premières, 2. Lapider la seule grande stèle le 10 de Dhul Hijja, puis les 3 stèles les 11, 12, 13 de ce mois, 3. Le sacrifice (pour ceux qui y sont astreints), durant l'un de ces quatre jours, 10, 11, 12 ou 13, 4. La coupe de cheveux durant l'un de ces quatre jours 10, 11, 12 ou 13,
5. Accomplir tawâf al-ifâda et le sa'y.
L'ordre des 4 dernières obligations et piliers n'est pas obligatoire dans leur accomplissement, toutefois c'est une recommandation prophétique de les accomplir dans l'ordre.
Passer les nuits à Minâ de la nuit du 10 au 11, 12 et 13 Dhul-Hijja est une obligation pour le pèlerin. Pour les gens réellement pressés il est possible d'écourter la présence à Minâ en ne passant que le 11 et 12, à condition de quitter. Minâ au plus tard avant le coucher du soleil de la journée du 12, ce qui fait que le pèlerin devra y rester la journée du 13. Il n'est pas obligé de rester pendant la journée à Minâ, il est possible de se rendre à la Mecque la journée et une partie de la nuit mais pas la nuit entière.
S'il y a impossibilité de se rendre à Minâ, aucune gêne ne doit-être ressentie. L'imam Nawawi dit qu'il est permis à telles personnes de ne pas passer les nuits (une ou les trois) pour des
Le Rendez-vous N° 219 du 25 septembre 2014
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ment
raisons impérieuses (grande maladie, insécurité, recherche de personnes) sans qu'elle soient obligées de sacrifier une bête. Pendant tout le séjour à Minâ, il est recommandé (sunna) de faire les prières en leur temps, et de raccourcir celles de 4 cycles (raka'ât) comme celle du zuhr, du 'asr et du 'ishâ à 2 cycles seulement sans les regrouper.
Rappel, l'obligation de la prière du vendredi tombe pour les pèlerins à Mina. Celui qui veut la faire peut le faire dans la mosquée AlKhayf (Minâ) ou à la Mecque. La Lapidation des stèles /Ramy al Jamarat
A Mina, les pèlerins effectuent Ramy al-Jamarat, jetant des pierres pour signifier leur mépris du Diable. Cela symbolise les épreuves vécues par Abraham alors qu'il allait sacrifier son fils comme exigé par Dieu. Le diable l'a défié trois fois, et trois fois Abraham a refusé. Chaque pilier marque l'emplacement d'un de ces refus.
La lapidation du 10ème jour : Dans ce jour il ne faut lapider que la grande stèle (jamara kubra) qui est la troisième.
La période du lancer des pierres s'étale du lever du soleil jusqu'au coucher préférentielle-
• Il est permis de lapider après le coucher du soleil jusqu'au milieu de la nuit.
• Pour les femmes, les malades, les personnes affaiblies, ceux au service du hajj et leurs accompagnants, il est permis de lapider avant le lever du soleil et après la prière du subh du 10 ème jour (l'avis de Mâlik, Abu hanifa, IsHaq et Ahmad), (Bukhari 1564 et Muslim 2281)
• Lancer 7 pierres contre la grande stèle (jamara kubra) une pierre après l'autre,
•Dire Allahu akbar à chaque lancer de pierre (sunna)
La lapidation des 11, 12 et 13ème jours :
Durant chacun des trois jours, • Il faut lapider des stèles Le sacrifice, Aid al Adha et coupe des cheveux
Aïd al-Adha Après la coulée de pierres, les animaux sont sacrifiés pour commémorer l'histoire d'Abraham et d'Ismaël. Traditionnellement, les pèlerins abattent eux-mêmes les animaux, ou surveillent eux-mêmes l'abattage. Aujourd'hui, il existe des bouchers centralisés pour sacrifier les moutons. La viande est ensuite emballée et expédiée à des personnes pauvres dans le monde.
La coupe des cheveux Tawaf de l'adieu ou Tawaf al Wadaa-Voyage à Médine Enfin, avant de quitter la Mecque, les pèlerins doivent effectuer un tawaf d'adieu appelé le Tawaf alWida. « Wida » signifie « faire ses adieux » >
Voyage à Médine Certains pèlerins choisissent de se rendre à la ville de Médine et de la mosquée Al-Masjid al-Nabawi (mosquée du Prophète), qui abrite le tombeau du prophète Mohamed et Riad ul Jannah et aussi visiter à la tombe des compagnons du prophète, Umhat ul Mominen et Ahl al-Bayt al-Baqi'. La mosquée de Quba et Masjid al-Qiblatain sont également habituellement visités.
Source : omrasakina. com
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11-Le jour du sacrifice Lapidation de la grande stèle, sacrifice de l'offrande pour le Mutamatin et le Quarin. On se rase les cheveux, l'homme se rase de préférence complètement et la femme se fait couper l'équivalent d'une phalange d'un doigt. Le Tawaf Al Ifadat, c'est le Tawaf du Hadj.
La procession entre la Safah et la Marwa, pour le Mutamatin mais le quarin et le mufrad le font au cas où ils ne l'avaient pas fait après le circuit d'arrivée.
10-La procession vers Muzdalifa
La veille du 10ème jour du Zoul hadj, après Asr précisément quand le soleil commence par entamer le coucher, le pèlerin se dirige vers Muzdalifa. On y effectue les prières de Magrhib et icha regroupées et la seconde raccourcie. On y passe la nuit jusqu'à l'aube. Après la première de l'aube, on fait des invocations et zikrs jusqu'à l'apparition de l'éclat qui précède l'apparition du soleil. On y ramasse sept petits cailloux qu'on lancera à la grande stèle à Mina. On reprend le chemin de retour vers Mina. Il ya une différence entre aller à Arafat et faire la prière de ld, la prière de Id est pour ceux qui ne sont pas allés à Arafat, qu'ils soient à la. Mecque ou partout sur la planète terre. Donc ceux qui vont à Arafat ne font pas le Id).
Le pèlerinage en un mot
Au cours des mois de pèlerinage, c'est-à-dire, Chawal, Zoulquâda, 10 premiers jours de Zoul-hidja
1-Départ
Pour celui qui est pressé, il le fait après lapidation des stèles au 12è jour quand le moment du Zénith arrive. Pour celui qui n'est pas pressé, il le fait au 13è jour, un signe de la crainte d'Allah.
AL FADA
BARZDALIFA
13-Le circuit d'Adieu
Ne pas se parfumer
Actes recommandés
O ARAFAT
Les actes interdits pendant le culte du hadj Interdits aux deux sexes
Ne pas se couper les cheveux et les ongles
Ne pas chasser, ne pas y participer en apportant une quelconque aide aux chasseurs
Ne pas couper les arbres et les herbes de la Mecque
Ne pas ramasser les objets perdus à moins avec l'intension de les remettre au propriétaire.
Ne pas négocier le mariage pour soi ni pour quelqu'un d'autre S'abstenir des rapports intimes
Interdit seulement aux hommes
Ne pas se couvrir directement la tête
Ne pas porter un vêtement conçu
Interdit seulement aux femmes
Ne pas mettre les gans ni se voiler la face
Ne pas faire les tours de la kâbat en état de menstrues ou de lochies Laisser voir obligatoirement son visage sauf devant les hommes étrangers
NB : le Quarîne c'est celui qui a formulé l'intention pour accomplir le Hadj et la Oumra ensemble. Dans ce cas, ce type de pèlerin, une fois en tenue d'Ihram (sacralisation) y reste jusqu'à la fin de la Umra et du Hadj avant de se déshabiller tout en respectant les interdits liés à cette situation.
Le Mutamati est le pèlerin qui formule d'abord l'intention d'aller faire la Umra, ensuite il se déshabille, il mène une vie normale et se remet en tenue une fois le Hadj arrivé. C'est la formule la plus aisée pour la plupart des pèlerins de nos régions.
Le Mufrâd est celui qui formule l'intension de faire le hadj d'abord, ensuite il fait la Umra
Les Africains portent la tenue du hadj sur la Mer rouge. Il y a trois types de pèlerins mais le mutamati est le meilleur des trois pour celui qui a les moyens pour égorger, du moins de part les réalités que nous vivons ici dans la sous région.
Les hommes font les takbirâts à haute voix et les femmes à voix basse.
Entre l'angle Yéménite et la pierre noire, dites : « Notre Seigneur, donne nous une belle part ici bas et une belle part dans l'au-delà et préserve nous du feu de l'enfer » .
Lors des deux rakâts à la place d'Ibrahim, il faut pour la première rakât réciter la fatihah et la sourat Kâfiroun, (koul yâ ayuwal kâfiroun) et pour la seconde rakât, réciter la fatihah et la souratoul Ikhlass, (koul houwa laou Ahad).
Au niveau de Arafat, il faut beaucoup faire les invocations et zikrs et le meilleur zikr parmi d'autre est « la Illaha illalah wahdahou la charicalah, lahoul moulk walaoul hamd wa houwa alâ kouli shéhin quadir » . Faire les zikrs la face tournée vers la ka'ba et la main tendue en s'assurant que l'on est réellement dans le périmètre de Arafat. En cas d'embouteillage, le pèlerin n'est pas forcé d'arriver au niveau de la stèle avant de la lapider, il peut le faire de loin tout en s'assurant que les pierres lancées tombent dans le périmètre de la stèle. Bon pèlerinage et qu' Allah agrée votre hadj. Amin
le
12-Le séjour à Mina
Ces jours correspondent aux jours de tachriq (11, 12, 13 zoulhidja), la lapidation des trois stèles durant chacun des jours, à partir du moment où le soleil s'éloigne du Zénith jusqu'à l'aube. Il faut lapider les stèles de la plus petite à la plus grande. Le Mufrad n'égorge pas, il remplace cela par trois jours de jeûne à la Mecque et sept jours au bercail. La même chose pour le mutamatin qui n'a pas puis égorger.
9-Départ pour Arafat
Elle commence 9ème jour
après le lever du soleil, il est préférable d'y arriver avant Zouhr. On raccourcit les prières de Zouhr et Asr et on les fait ensemble à l'heure de Zouhr, la station finit vers le coucher du soleil.
RV-RELIGION
Votre itinéraire pour un culte réussi
(Ce tableau a été conçu par la Rédaction pour assister le pèlerin pendant son culte pour le Hadj)
2-Al-Miquât
(Mise en condition au départ). Il est recommandé de se laver, de se parfumer, de porter l'Ihrâm (habillement du culte) et de formuler l'intension d'accomplir le rite. Une fois dans le véhicule on prononce la formule de mise en état d'lhiram : le Moutamati dira, "Labeyka Allahouma oumratan moutamati an bi ha ilal Hadji" ; le Quarin dira, "Labeyka Allahouma oumratan wa hadjan" et le Moufrad dira "Labeyka Allahouma hadjan.
4-La circumambulation d'arrivée Faire les sept premiers tours de la Kaba en ayant le pagne en bandoulière de façon à laisser apparaître l'épaule et le bras droit. Aux trois premiers tours, cr. trottine en demandant
à Allah tout ce qu'on veut et le reste des tours, on marche normalement tout en étant en prières et demandes. Après chaque tour, il faut prononcer trois fois Allahou Akbar
5-Les deux rakâts à la place d'Ibrahim
On doit faire deux Rakâts à la place d'Ibrahim. S'il y a embouteillage
on peut le faire dans n'importe quel endroit de la mosquée. Après ces Rakâts on peut
aller boire l'eau de Zam-Zam, si possible, car parfois il est difficile d'avoir accès aux points d'eau.
8-Le départ pour Mina
(On dépasse Muzdalifa pour aller à Mina) c'est ici que le Mutamatin remet ses habits d'Ihram et prononce la Talbya pour le Hadj : « labeyka allahouma hadjan » . Le Ifrad se met en tenue ici pour commencer son Hadj. Ce départ a lieu le jour de Tarawi (8ème jour de Zoul hidja). Il est bon d'arriver à Mina avant Zouhr, d'y passer la nuit. Mina n'est pas une ville mais un espace aménagé à des fins cultuelles pour le séjour des pèlerins. Mina est le lieu de séjour de ceux qui viennent pour le Hadj tout comme la Mecque est le lieu de séjour de ceux qui viennent pour la Umra A Mina, les tentes sont aménagées pour la circonstance. Pendant le séjour, les prières de quatre rakâts sont réduites à deux.
(Invocations et prières intense pendant ces jours ce n'est pas un tourisme)
3-En route vers la Mecque Le pèlerin récite la talbiya autant de fois que possible ; "Labeyka allouma Labeyka, Labeyka lâ Sherika Laka Labeyka, inalhamda wal nihmata laka Wall moulk, lâ Charika Laka Labeyka". Une fois arrivé à la Kâba le pèlerin cesse de prononcer le talbiya. Il lève sa main en direction de la Kâba et dit trois fois. "Allahou Akbar". Il prie ensuite que Dieu exalte davantage cette maison sacrée et les pèlerins. Il va embrasser la pierre noire (pierre descendue du paradis et placée dans l'angle de la kâba). Très souvent, il y a une forte bousculade, donc à défaut de pouvoir embrasser cette pierre, il la touche. Parfois pour la toucher ce n'est pas facile, alors le pèlerin s'arrête loin et fait juste un signe de main en direction de cette pierre en disant trois fois : "bismilahi wa Allaou Akbar". Ensuite le pèlerin prend position de façon à ce que la kâba soit à sa gauche et il commence la circumambulation (Sept tours complets de la kaba). C'est la Tawaf d'arriver au Tawaf Koudoûm
6-Procession du Mutamatin entre la Safat et la Marwa
Le Mutamatin fera une procession de sept tours entre les monts Safat et Marwa en commençant par le Safat et en terminant par le Marwa. Au début il faut dire trois fois Allaou Akbar en n'oubliant pas les demandes pendant les va et vient entre les deux montagnes. Le Quarin et le Moufrad peuvent laisser cette étape et avancer dans leur procession du Hadj, puis le faire après le Hadj.
7-Coupure des cheveux
Le Mutamatin peut couper ses cheveux et mettre fin à sa Oumra. Ici fini l'Oumra pour le Mutamatin (il va se déshabiller et mener une vie normale). Le Quarin quant à lui conserve son Ihram jusqu'au jour du sacrifice.
Part of Le Rendez-Vous #219