Article
Ramadan. L'imam Kéita Assoumana (mosquée Mahoula zone industrielle de Koumassi) : "Comment faire la compensation du jeûne"
- Title
- Ramadan. L'imam Kéita Assoumana (mosquée Mahoula zone industrielle de Koumassi) : "Comment faire la compensation du jeûne"
- Type
- Article de presse
- Creator
- Anzoumana Cissé
- Publisher
-
Le Patriote
- Date
- May 31, 2017
- DescriptionAI
- L'imam Kéita Assoumana explique le jeûne du Ramadan, une obligation sacrée pour les musulmans adultes et en bonne santé. Il détaille les catégories de personnes dispensées, incluant les voyageurs, les malades, les personnes âgées, les femmes enceintes ou allaitantes, et celles en période de menstrues ou de lochies. La compensation pour les jours non jeûnés varie entre le rattrapage ultérieur et le don de nourriture (riz) aux pauvres, selon la raison de la dispense.
- number of pages
- 1
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0007224
- content
-
JEÛNE DU RAMADAN / L'IMAM KÉITA ASSOUMANA (MOSQUÉE MAHOULA ZONE INDUSTRIELLE DE KOUMASSI) :
"Comment faire la compensation du jeûne"
La communauté musulmane a entamé le jeûne du Ramadan depuis le samedi 27 mai dernier. Dans cet entretien, El Hadj Kéita Assoumana, l'imam principal de la mosquée Mahoula au centre Açhabul Kahaf de la zone industrielle de Koumassi, explique les mérites du jeûne et ses modes de compensation.
RÉALISÉE PAR ANZOUMANA CISSÉ
Le Patriote : Les fidèles musulmans de Côte d'Ivoire sont en plein dans le mois de Ramadan. Qu'est-ce que le jeûne du Ramadan ?
Kéita Assoumana : Le Ramadan est un mois sacré. C'est un mois choisi par Dieu pour que le fidèle s'abstienne de boire, de manger et d'entretenir des rapports sexuels du lever jusqu'au coucher du soleil. Cela nous apporte la crainte d'Allah. Cela renferme des valeurs importantes. Par le biais du jeûne, nous apprenons à donner aux autres et à connaître la pauvreté des pauvres pour mieux les assister. Le Ramadan est un mois de pardon et de miséricorde. En clair, c'est un mois qui est plein de faveurs de la part de Dieu sur ses créatures. Ce mois saint intervient dans le neuvième mois du calendrier lunaire.
LP : Le jeûne du Ramadan est-il obligatoire ?
KA : Le jeûne du mois de Ramadan est obligatoire en ce sens que Dieu nous dit dans le Saint Coran que le jeûne nous a été prescrit comme il l'a été à ceux qui nous ont précédés. L'Islam repose sur cinq piliers et parmi ces piliers figurent le jeûne du mois de Ramadan. Ce sont des éléments qui expliquent le caractère obligatoire du jeûne pour tous les musulmans majeurs en bonne santé, c'est-à-dire ceux qui ont déjà atteint l'âge de la puberté.
LP : Qui doit jeûner ?
KA : Tous les musulmans et musulmanes doivent jeûner dans ce mois béni du Ramadan. Dieu nous dit dans le Saint Coran qu'il ne veut pas nous imposer ce qui est difficile pour nous. Donc, dans ce cas, il sait que pendant le mois de Ramadan, on peut avoir des cas de dispenses du jeûne. Cela nous fait penser à cinq catégories de personnes qui ne peuvent pas jeûner durant ce mois béni. Mais après ce mois sacré, ils vont rattraper les jours perdus.
LP : Quelles sont ces catégories de personnes qui sont dispensées de jeûne ?
KA : Il y a le voyageur. Celui qui voyage et dont la distance dépasse 48 kilomètres en principe ne doit pas jeûner. Mais il est de son ressort d'apprécier s'il peut le faire ou pas. Du moins, il est libre de jeûner ou pas. Dieu lui donne l'autorisation de pouvoir laisser le jeûne et de rembourser le nombre de jours perdus passés en voyage, à son retour après le mois de Ramadan.
Le deuxième groupe de personnes, ce sont les malades. Il y a deux catégories de malades : les malades guérissables et ceux qui souffrent d'une maladie incurable. Concernant les personnes souffrant de maladies qu'on peut guérir, elles arrêtent de jeûner. Le nombre de jours ratés doit être remboursé après ce mois sacré. Mais s'agissant d'une maladie incurable, on parle de compensation. Dans ce cas, chaque soir, cette personne qui ne peut plus jeûner doit donner un demi-kilogramme de riz à un pauvre.
La troisième catégorie de personnes dispensées de jeûne concerne la vieille personne qui ne peut pas supporter la faim, compte tenu de son âge. Elle doit donc arrêter de jeûner. La compensation est estimée à un demi-kilogramme de riz à donner à un pauvre jusqu'à la fin du mois de Ramadan, aux heures de rupture.
La quatrième personne est la femme enceinte. Sur ce point, deux cas de figure se dégagent. Le premier cas, si le médecin lui dit que son jeûne lui sera fatal, elle arrête son jeûne. Après le mois de Ramadan, elle rembourse le nombre de jours laissés. Mais lorsque le médecin lui dit que le fait de jeûner sera fatal à l'enfant qu'elle porte, elle arrête le jeûne. Dans ce cas, elle donne en compensation un demi-kilogramme ou un kilo de riz durant le mois de Ramadan. Après ce mois saint, l'obligation lui est faite de rembourser les jours ratés. Cela est valable pour une femme qui allaite. Quant à la femme en état de menstrues, elle ne peut pas jeûner pendant la période de menstrues. Mais après le jeûne, elle rembourse le nombre de jours laissés. Pour une femme qui a accouché pendant le jeûne, si son sang continue de couler, elle ne jeûne pas. Mais dès qu'elle recouvre la santé, après le mois de Ramadan, elle rembourse les jours perdus. Il n'y a pas de compensation dans ce cas de figure.
KA : Il faut faire la part des choses. Le jeûne, c'est le jeûne. Vivre en concubinage avec une femme qu'on n'a pas épousée est interdit en Islam. Nous le savons tous. Mais en même temps, Dieu rend obligatoire le jeûne du mois de Ramadan. Donc, en jeûnant avec la crainte de Dieu, cela peut permettre au musulman d'abandonner ce qu'il est en train de faire. Mais ce sont deux choses qui ne sont pas sur la même voie. Si le musulman jeûne, Dieu accepte son jeûne. Mais l'acte que le musulman est en train de poser en étant en concubinage, c'est entre Dieu et lui. S'il doit le punir, il le punira pour ça. Mais ce qui est obligatoire, c'est le jeûne ; s'il ne le fait pas, c'est une autre punition. Mais s'il le fait, il ne sera pas puni de ce côté-là. Souvent, les savants disent que lorsqu'on n'a pas marié une femme, elle n'a pas le droit de vous apporter la nourriture le soir pour rompre votre jeûne. Ces savants soutiennent que si vous le faites, votre jeûne ne sera pas accepté par Dieu. Le jeûne se déroule du lever au coucher du soleil. Tout ce qu'il va manger après la rupture n'engage que lui. S'il mange du licite, il a le mérite de celui qui a mangé licite, mais s'il a mangé illicite, il a les péchés de ce qu'il a mangé. Mais je pense que le jeûne qui nous amène à la recherche de la foi doit nous permettre de nous éloigner de tout ce qui est illicite pour rompre notre jeûne. Le jeûne doit nous amener à avoir la crainte de Dieu.
LP : Un dernier mot ?
KA : Je voudrais dire que nous qui sommes restés en vie jusqu'à aujourd'hui, nous n'avons rien donné à Dieu pour mériter cela. Et ceux qui ne sont pas de cette vie aujourd'hui, ce n'est pas parce qu'ils ont désobéi à Allah qu'il les a retirés de cette vie-là. Non. Tout est de la volonté de Dieu. Nous qui avons vu ce mois béni du mois de Ramadan, nous devons faire plus d'efforts. Nous devons assister les pauvres, être à leur côté pour les aider. Si tu es un homme nanti, je pense qu'aujourd'hui tu dois assister ceux qui sont pauvres pour avoir encore plus de mérite, parce que donner à rompre le jeûne à une personne, vous avez le mérite du jour jeûné par l'homme en ajoutant sur votre jeûne aussi. Sachez aussi que Dieu a prévu une porte du paradis réservée seulement aux jeûneurs. C'est une occasion pour s'inscrire dans la liste de ceux qui vont y rentrer le jour de la résurrection. Chacun d'entre nous doit faire un effort dans la prière, dans l'adoration et en même temps faire des prières aussi pour notre beau pays qui traverse un moment difficile financièrement. C'est le moment de prier Dieu pour qu'il nous assiste, pour qu'il mette la main sur la Côte d'Ivoire pour que la paix qui est là puisse rester. Sans la paix, même la prière, l'adoration, la crainte d'Allah deviennent difficiles. Chacun doit mettre cela dans sa prière pendant ce mois de Ramadan.