-
Title
-
"Nuit du Destin" 2001 : la communauté musulmane consacre son unité
-
Date
-
December 13, 2001
-
pages
-
4
-
number of pages
-
1
-
Identifier
-
iwac-article-0007127
-
Rights
-
-
content
-
Célébration de la nuit du destin
« Nuit du Destin » 2001
LA COMMUNAUTÉ MUSULMANE CONSACRE SON UNITÉ
Mamadou Doumbes
La Communauté musulmane de Côte d'Ivoire a célébré mardi dernier la "Nuit du destin" ou la commémoration de la descente du Saint Coran pour la gouvernance des hommes. Cette année, la manifestation officielle a eu lieu à la grande mosquée de la Riviera Golf et a été marquée du sceau de l'union de la communauté. Toutes les associations islamiques représentatives : le Conseil national islamique (CNI), le Front de la Oumma islamique (Foi) et la Confédération islamique de développement en Côte d'Ivoire (CID-CI).
Dans son intervention, l'Imam Idriss Koudouss, président du Conseil national islamique, a fait un large tour de la situation socio-politique du pays. Du forum de la réconciliation nationale, le guide religieux a dit qu'il n'a « malheureusement pas répondu à l'attente de la Communauté ». Parce que la vérité, l'humilité, la repentance et l'acceptation sincère du pardon nécessaires à une réconciliation vraie ont fait défaut. « Comment sortir d'une situation où des protagonistes campent sur des positions sans concessions, où les responsabilités sont niées, où l'humilité fait défaut, où, en conséquence, la repentance n'a plus sa place ? »
Et d'indiquer que depuis surtout deux ans, les gouvernements successifs, dans leur volonté fébrile de conserver le pouvoir quels qu'en soient les prix, ont plongé la paisible Côte d'Ivoire dans un cycle infernal où la haine et l'exclusion sont les valeurs les plus célébrées par une minorité d'Ivoiriens qui croient détenir le titre foncier de la Côte d'Ivoire.
Pour ce qui est de la question de la laïcité de l'État, l'Imam Idriss Koudouss a tenu à faire la précision suivante après l'intervention du chef de l'État sur ce sujet le 13 novembre 2001 au forum : « La laïcité ne se réduit pas à un exercice statistique de distribution de billets d'avion soit pour la Mecque, soit pour Rome. Depuis des siècles, les Musulmans ivoiriens effectuent le pèlerinage aux lieux saints de l'Islam par leurs propres moyens. Ils n'ont pas attendu ceux de l'État. »
Néanmoins, le forum pour le prélat a le mérite d'exister. Il appartient donc au chef de l'État de favoriser le dialogue.
Avant lui, El Hadj Dembélé, responsable du CID, a exhorté les leaders musulmans à l'union face aux défis du moment. C'est le cas de l'absence d'une ambassade de l'Arabie Saoudite en Côte d'Ivoire. Cette situation, dénoncée en 1991 par M. Laurent Gbagbo alors dans l'opposition, perdure et cause d'énormes désagréments aux pèlerins ivoiriens.
À cela, il faut ajouter le peu d'empressement de nos autorités à intégrer les écoles confessionnelles islamiques au ministère de l'Éducation nationale. Aux parents musulmans, il les a invités à s'impliquer davantage dans l'éducation de leurs enfants, qui est non seulement une exigence religieuse mais un droit pour leurs progénitures. Les Imams Anzoumana Konaté, Cheick des Imams (COSIM), Ali Ouattara au nom du Conseil supérieur des Imams et El Hadj Chérif de la Oumma islamique ont fait des bénédictions pour le pays, afin que la réconciliation des filles et fils de Côte d'Ivoire soit une réalité.
Le gouvernement était représenté à la cérémonie par le chancelier Issouf Koné. Le Conseil municipal, lui, l'était en la personne de M. Sangaré Issiaka, quatrième adjoint au maire de Cocody. Les ministres Issa Diakité, Saliou Touré, le Général Coulibaly Abdoulaye étaient entre autres, les personnalités présentes à la mosquée de la Riviera-Golf, en compagnie des ambassadeurs de pays musulmans en Côte d'Ivoire.
M.D.
Le Patriote
Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
Frédérick Madore