Article
Nationalité d'ADO : l'Église catholique exhorte les Ivoiriens à la vérité
- Title
- Nationalité d'ADO : l'Église catholique exhorte les Ivoiriens à la vérité
- Type
- Article de presse
- Creator
- Yves M. Abiet
- Publisher
-
Le Patriote
- Date
- October 20, 2001
- DescriptionAI
- Lors d'un forum en Côte d'Ivoire, des leaders religieux ont pris la parole. La Fédération de la Oummat Islamique a dénoncé la répression et la marginalisation médiatique des musulmans, réclamant une égalité de traitement. La Conférence épiscopale catholique, par la voix de Mgr Laurent Mandjo, a insisté sur la nécessité de dire la vérité pour une réconciliation réelle, notamment concernant les violences passées et la nationalité du leader du RDR, proposant une commission dédiée pour traiter ce problème sans compromission politique. Un parti politique a également appelé à l'élaboration d'une nouvelle Constitution.
- number of pages
- 1
- Language
- Français
- Contributor
-
Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0007122
- content
-
Nationalité d'ADO
L'ÉGLISE CATHOLIQUE EXHORTE LES IVOIRIENS À LA VÉRITÉ
Yves M. Ablet
La 8e journée des travaux en plénière du forum a été marquée par une dizaine d'interventions. Les confessions religieuses ont tenu des discours à la hauteur des attentes des Ivoiriens. Les porte-parole de la Fédération de la Oummat Islamique (FOI) et de la Conférence épiscopale ont interpellé les autorités politiques du pays.
Dans son allocution, El Hadj Bamba Kelemassa a rappelé les humiliations, les tracasseries, même les exécutions sommaires dont a été victime la grande communauté musulmane. De Bédié à Gbagbo en passant par Guéi, cette communauté a bu jusqu'à la lie la coupe amère de la répression, avec son lot de destruction et de profanation de symboles religieux (mosquées, corans) à l'issue des élections présidentielles et législatives.
L'orateur n'a pas non plus oublié la marginalisation de la communauté musulmane dans les médias d'État, notamment à la RTI, où de toute évidence, les musulmans, leurs associations et leurs activités sont frappés de pur ostracisme.
À preuve ? « L'Islam ne dispose que d'un seizième du temps dévolu aux différentes chapelles chrétiennes ». Pour lui, rien ne justifie cette inégalité de traitement entre les différentes communautés religieuses du pays. D'autant que la Côte d'Ivoire semble être, jusqu'à preuve du contraire, un État laïc. C'est pourquoi le porte-parole de la FOI propose que cette injustice soit réparée. De ce fait, les manifestations religieuses musulmanes doivent bénéficier d'une couverture médiatique appropriée et ne doivent pas être conditionnées par la présence du chef de l'État.
Mgr Laurent Mandjo, Évêque de Yopougon.
À sa suite, le porte-parole de la Conférence épiscopale, Monseigneur Laurent Mandjo, Évêque de la Cathédrale St André de Yopougon, a pris la parole et a proposé que la réconciliation dont il est question ne soit pas une réconciliation de façade. Pour ce faire, « la vérité, rien que la vérité doit être dite afin de libérer la Côte d'Ivoire ». Au nombre de ces vérités qui doivent guider l'esprit du Forum, il mentionne celles sur le cas Ouattara, les événements violents d'octobre et décembre 2000 ainsi que ceux de janvier 2001. Concernant la question spécifique de la nationalité du leader du RDR, l'homme de Dieu a précisé qu'« elle ne saurait être réglée par une compromission politique ».
La Conférence épiscopale, donc la communauté chrétienne, propose à cet effet « une commission chargée de traiter avec amour, vérité et charité ce problème ».
Les deux hommes de Dieu ont laissé leur place à la seule formation politique programmée ce jour. Ahouré Félix Claude, pour le PPS, a stigmatisé la Constitution qui est, selon lui, à la base de la grave crise. Le porte-parole du parti du Professeur Bamba Moriféré, sur cette question, a rappelé la position que défend le PPS depuis longtemps, à savoir l'élaboration d'une nouvelle Constitution suite à la convocation d'une Assemblée constituante élue.
YMA