Issue
Le Rendez-Vous #188
- Hierarchies
-
Togo
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- Références (Togo) (77 items)
- Articles de journaux (1254 items)
- Title
- Le Rendez-Vous #188
- Publisher
- Le Rendez-Vous
- Date
- June 6, 2013
- issue
- 188
- number of pages
- 8
- Subject
- Faure Gnassingbé
- Tchaa-Kozah Tchalim (1944- )
- Coopération arabe
- Agence des Musulmans d'Afrique/Direct-Aid
- Commission Électorale Nationale Indépendante
- Terrorisme
- Islamisme
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0001317
- content
-
Mi ^oooiV U*-——* Hebdomadaire Togolais d’Informations et d’Analyses N° 18 du 01/12/2013 M250FÎH| L’éducation au Togo : quelle gestion ? ENTRE MÉDIOCRITÉ ET MANIÈRE FORTE Jusqu'où ira un régime en creux des vagues ? Faure Gnassingbé Foncier, trafic d’influence à Kéqué Kéléqouqan Élucubrations d’un ancien président de la Cour Suprême S.O.S. Le journaliste à l'épreuve de la carotte Œuvres humanitaires de l’AMA ■ Des personnes handicapées bénéficient d’un don www.rv-togo.info RV POLITIQUE Éditorial L’obsession des élections dans le chaos La CENI, sous la responsabilité du gouvernement, a lancé ce lundi le coup d’envoi de la course pour les élections dans notre pays. Élections dont la date reste encore une incertitude. Dans l’indifférence qui a toujours caractérisé le pouvoir en place quant aux inquiétudes légitimes d’une grande partie des Togolais représentée par l’opposition démocratique, dans un pays déjà victime de violences. Post électorales, la CENI avance la tête baissée au risque d’enliser davantage la Nation dans une crise qui couve depuis des années. Au moment où un sondage Afrobaromètre sur le Togo conclut que près de 6 Togolais sur 10 pensent que le pays avance dans une mauvaise direction, il y a péril en la demeure. Cette situation interpelle la conscience de nos autorités, si elles en ont vraiment une, et cela à plusieurs titres.
D’abord, il est connu de tous les Togolais et de tous les analystes de la scène politique du Togo que les périodes qui suivent des élections mal préparées sont toujours source de violence qui plonge le pays dans un coma profond et qui meurtrit des milliers de familles. Et cela, il est indéniable que Faure et son gouvernement le savent très bien puisque ce sont eux qui ont conduit des centaines de Togolais à l'abattoir après les forfaitures de 2005. Continuer à avancer contre vents et marées en feignant d’ignorer cette réalité aux mépris des protestations d’une grande partie de la population. togolaise incarnée par l’opposition démocratique est un choix délibéré dont le régime au pouvoir seul endossera la responsabilité devant l’histoire. Ensuite, l’organisation des élections législatives dans une atmosphère aussi délétère que celle qui prévaut aujourd'hui sur l'échiquier politique et sur le front social n’est pas une solution réfléchie pour des gens qui sont animés de meilleures intentions pour leur pays. Puisqu’il n’y a pas une urgence qui justifierait ces élections précipitées et organisées dans des conditions contestables, car l’actuel parlement entièrement acquis au régime bénéficie déjà d’une légitimité, quand bien même sujette à caution après la prolongation de son mandat qui était arrivé à l’échéance vers la fin de l’année dernière. Donc, aucune raison ne peut justifier une quelconque précipitation à organiser des élections tant que les problèmes réels du pays ne sont pas mis sur la table pour une solution pérenne. Enfin, le régime de Faure prend tellement l’eau de tous les côtés ces derniers temps. derniers temps qu’il s’est transformé en prédateur des droits légitimes des Togolais. Intimider la population en embastillant les opposants pour des motifs incongrus ou menacer des journalistes par des méthodes à peine voilées sont des signes qui ne trompent pas sur la nature d’un régime aux abois. Ce qui rend encore plus persistante la nécessité pour le gouvernement de négocier et d’éviter le chaos pour le pays. Au demeurant, il revient au régime de savoir que la voie qu’il emprunte est une pente glissante qui met le pays dans une situation de crise profonde dont personne ne pourrait s'en tirer en bon compte. Entre le désir de maintenir des intérêts mesquins et l’envie de tout un peuple de se libérer des emprises d’un prince et de ses palefreniers, il n’y a pas de compromis car à défaut de rendre librement au peuple sa liberté, Faure et son entourage l’apprendront à leur dépend : le courroux d’un peuple est une tornade qui ravage tout sur son passage. Ils sont avisés s’ils ont des oreilles pour entendre car Il n’est pas encore trop tard pour se rattraper.
ASSOCIATION SADAKATOUL - C|AKIA
Avec Sadakatoul - Djaria, soyez parmi les bienheureux dans ce bas monde et dans l’au-delà avec vos dons, legs ou contributions : Pour toute contribution, voici le numéro de compte : Siab : 20 20 09 90 31 Wata : 42 4155 50 008 Mecit : 01 000 620 Contact : 90 01 90 11190 04 1517
Politique des grands travaux au Togo
De grands bruits pour des résultats mitigés
Aumône Courante
Science Utile
Un fils vertueux invoquant pour lui Allah dit : « Ô vous qui avez cru ! Que ni vos biens, ni vos enfants ne vous distraient du rappel d’Allah. Et quiconque fait cela, alors ceux-là seront les perdants. »
Depuis quelques années, le gouvernement de notre cher pays a lancé ce qu’il a appelé pompeusement la politique des grands travaux. Pour qui connaît ce que les autres appellent dans leur pays la politique des grands travaux, surtout dans une capitale, l’on se demande ce que notre cher... président et ses obligés nous ont concocté depuis le début de leur fameuse politique des grands travaux. Ce qui caractérise toute politique des grands travaux dans des pays normaux est le caractère prestigieux et éblouissant des réalisations infrastructurelles. Ces réalisations touchent naturellement la ville dans son âme et la changent profondément au point où les habitants se sentent positivement affectés par l’évolution de leur milieu.
À l'image des rafistolages auxquels l’on a habitué les Togolais dans le passé quand il s’agit de réfection des routes, la politique des grands travaux de notre cher président se révèle plus être un ensemble de plâtrages éparses de la ville qu’une construction planifiée et qui répond à une grande vision pour le pays. Les Togolais pensaient qu'on allait leur construire des autoroutes à quatre voire six voies. Certains pensaient qu’on allait mieux récurer la lagune avec ses rejets nauséabonds et toxiques pour les riverains et passants en vue de sa transformation en des lieux de plaisance. D’autres encore ont pensé que le pays allait changer de physionomie avec de grands monuments construits aux carrefours pour célébrer la grandeur du génie artistique du pays en oubliant la mentalité de ceux qui nous dirigent. Une mentalité qui souffre de sérieux handicaps et qui est dénuée de vision, ou du moins très étriquée par rapport aux besoins d’une grande nation. L’on n’a qu'un seul pays et pour leur pays, de grands hommes se battent pour laisser des traces qui traversent fièrement le temps et qui s’imposent au monde dans tous les sens.
Mais chez nous, Faure et ses ministres nous proposent des réalisations au minimum et comme un artiste qui admire d’une manière narcissique son œuvre d’une laideur indéniable, ils rabattent les oreilles aux Togolais en présentant des infrastructures qui n’ont de comparaison qu’avec leur manque d’ambition pour ce pays. Sinon comment comprendre qu’au lieu de donner la possibilité aux artistes togolais en mettant un peu de moyens à leur disposition pour Transformer nos carrefours en des places touristiques de choix à l’image des pays voisins, l’on a préféré vendre ces places à des sociétés qui appartiennent à leurs maîtresses, qui y ont érigé d'une manière grossière et totalement inesthétique des panneaux de publicité. Le carrefour communément appelé « Bodjona », par exemple, n'est-il pas suffisant ?
Suite à la page 4
Le Rendez-vous N° 188 du 06 juin 2013
RV POLITIQUE ENTRE MÉDIOCRITÉ ET MANIÈRE FORTE
Jusqu’où ira un régime au creux des vagues ? Annoncés tambour battant pour faire un miracle là où le père a échoué, Faure Gnassingbé et son club d'amis ont du mal à imposer leur miracle. Pour diriger un pays, il est vrai, on n’a pas besoin des meilleurs diplômes du monde. Mais si d’aventure un dirigeant se revendique des meilleures écoles, c’est un atout. Malgré le froid suscité par le passage d’un pouvoir du père au fils, la personnalité de Faure Gnassingbé, annoncée comme pur produit des meilleures écoles du savoir, à la lecture de certains, portait des espoirs. Mais, pour ceux qui ont l’expérience de la gestion du pouvoir, Faure Gnassingbé à la tête d’un pays, c’est plutôt une topographie qui est source d’inquiétudes. De tous temps et en tous lieux, il y a toujours eu deux types de dirigeants. Et du côté où se trouve un dirigeant, dépend le bien-être social de la population.
Parmi les dirigeants, il y en a qui ont fréquenté l'école de la nature. Ils ont traversé toutes les péripéties de la vie avant d’être couronnés à la tête du pays. Ils ont connu le chômage, la privation, les petits boulots, ils savent ce que c’est que le besoin; ils ont affronté les hostilités de la nature et de la société. De fait, le jour où ils sont faits présidents, ils connaissent déjà leur environnement et ont une idée des besoins et problèmes possibles de la masse. Ils en tiennent compte dans leur projet de société et très souvent, cela marche. C’est ainsi que François Mitterrand, par exemple, sera le premier président qui, inspiré de son propre parcours, va révolutionner le social en. France et tous les autres ne feront que bâtir sur sa pierre de façon à ce que, aujourd’hui, il soit permis au Français de rêver à chaque fois qu’on parle du social. De sa génération, il y a eu des exceptions comme les Eyadema qui ont connu un parcours encore plus corsé. Même s’ils n’ont pas pu faire décoller leur pays, cela n’est pas imputable à une méconnaissance des réalités, plutôt c’est du fait des considérations régionalistes, d’un entourage hypocrite, de la lecture villageoise du pouvoir politique et de l'usure.
De l’autre côté, on y voit des dirigeants nés sur la soie, fourchette en main. Cette génération a grandi à l’ombre des jardins et des piscines, dans l'opulence, la villégiature, toujours entre deux avions, les doigts prêts à envoyer et recevoir des SMS. N'ayant jamais manqué de rien, ils s'étonnent de ce que des gens disent manquer de tout. Eux, c’est les Faure Gnassingbé, ils sont coupés de toutes les réalités. Que le fonctionnaire togolais se cherche derrière un salaire de misère, ou que le retraité prenne trois mille comme pension ou encore qu’un fonctionnaire soit contraint de se contenter de 10 ou 15.000 FCFA parce qu’il lui a fallu un prêt pour s’acheter un demi-lot dans un hameau afin de se construire une hutte, qu’un militaire soit obligé d’aller faire le maintien onusien de la paix dans les pays-poudrières avant de s’acheter un lot de terrain, pire encore, qu’un Togolais soit tombé sous les balles parce qu'il réclame son droit ou qu'un marché soit brûlé, ce n'est pas leur problème.
Ainsi, cette race de dirigeants est la fratrie de ceux qui sont minés par la cupidité et le goût du pouvoir. C’est la race qui exclut toute alternance politique. Contrairement à leurs discours, ce sont eux qui revendiquent une chose et son contraire. Ils affichent une volonté trompeuse d’une gouvernance démocratique aux yeux des bailleurs de fonds et des institutions internationales. En famille, ils terrorisent, ils laissent leurs hommes tuer pour un oui ou pour un non. Peu importe le taux de chômage de la jeunesse. L’amélioration du niveau de vie du peuple, comme cela devrait s’imposer dans toute gouvernance démocratique, est le cadet de leurs soucis. Les droits sociaux les plus élémentaires des citoyens sont tellement bafoués que les gens semblent s’accommoder à une anomalie qu’ils trouvent plutôt normale. L’autorité se félicite de ce climat d’ignorance généralisée des enjeux sociaux par la population. Le tout dans un environnement sanitaire dégradé et aggravé par un manque criard de formation professionnelle.
Dans un tel contexte où la population n’a que des devoirs, quand il arrive à un poignet d’individus de revendiquer un droit, d’abord ces individus se comportent comme s’ils demandaient une faveur, et l’autorité y réagit en conséquence, puisqu'une faveur, on n’est pas tenu de la satisfaire. Voilà comment le salaire des fonctionnaires dans presque tous les pays de la sous-région est trois, ou du moins deux fois, plus important que le salaire du Togolais. Un pays où le chômeur n’envie pas le salarié, où Les salariés sont obligés de terminer leur journée de travail en faisant du zémidjan, taxi moto, pour joindre des fins de mois souvent élastiques. Ainsi va la République. De cette façon, la discipline règne, le plus faible connaît la place du plus "fort". Chacun sait ce qu’il vaut et "la gouvernance politique" se porte bien. Le danger est écarté, on peut rempiler pour une longévité légendaire au pouvoir. Une fois cette politique bien implantée dans les villes, on se tourne vers les campagnes. À l’ère où les gens sont en train de déclasser le labour avec les tracteurs, au Togo, c’est le chef de l’État qui fait la une de toute l’actualité avec coupe-coupes, houes et dabas au chevet des paysans. Là aussi, la formule marche. Le Bon Samaritain a fait escale dans son propre pays. D’un village à l’autre, le chef de l’État, entre louages et youyou, aux couleurs du parti au pouvoir, passe en revue les populations des profondeurs. Le Togo est en marche, vive la gouvernance du père en fils. Le secteur rural continue à pratiquer les cultures agricoles primitives. À peine le matériel de travail, "gracieusement" offert par le Premier des citoyens, produit de quoi nourrir les bouches au village. D’ailleurs, si d’aventure il en avait pour l’exportation vers les villes, les voies de communication restent une énigme à résoudre. Quant aux grandes villes, elles peuvent importer des petits pays du Sahel, qui, bien que limités par dame nature, produisent assez pour exporter.
Cette absence de progrès réel dans la culture agricole n’est donc pas de nature à attirer la jeunesse à devenir des exploitants agricoles qui soient spécialisés dans des productions à haute valeur ajoutée et dont le métier soit valorisé dans l'esprit du public. Voici à quoi ressemble le miracle des dirigeants-nés. Le Togolais sait désormais que cette formule, si elle n’a pas marché avec le père, ne marchera pas avec le fils. Voilà pourquoi c’est de l'intérieur que la grogne est plus visible : Dapaong, Niamtou-gou, Kanté. Voici, entre autres, autant de localités où L’autorité dit recueillir 95 % des suffrages exprimés, des milieux où le régime n’a pas encore fini d'être accueilli par des bains de foule, mais qui commencent à habiller le pouvoir en culotte.
Où se trouve la grande masse tout de blanc habillée à l’effigie de UNIR-RPT quand à Dapaong, dépassés par une population en colère, les policiers ont tiré à balles réelles ?
Où sont les vaillants militants de Niamtougou des Bawara où on pouvait jadis, sans risque de se tromper, proclamer les résultats avant le scrutin, quand les représentants de l’autorité publique ont pris la poudre d'escampette devant un saut d’humeur des populations ?
Où sont-ils, les braves populations de Kanté, toujours égales à elles-mêmes dans leur soutien au régime quand la colère d’un petit groupe a fait la loi dans la localité ?
Montages, mensonges, corruption et déformations de la réalité peuvent, de façon éphémère, changer la donne mais ne résistent pas aux aléas du temps. La population a pris conscience de la triste réalité que l’esprit. Nouveau n’est pas capable de briser le mythe. Les mêmes habitudes gangrènent encore la maison, les détournements des deniers publics restent la mode la plus acceptée au sommet. Un crime, quand il est économique, n’en est pas un au Togo. Faure Gnassingbé, lui-même parrain d’une fortune qu’il ne peut justifier, ne peut pas assainir l’environnement économique quand des ministres détournent, quand on verse les recettes publiques aux salons des directeurs de société, quand on surfacture. Monsieur le président constate, l’assemblée-mouton prend acte.
Les fonctionnaires sont désormais conscients de ce schéma. La race des syndicats corrompus est en train de rentrer dans l’histoire, une nouvelle génération arrive à grands pas. Elle ne réclame pas du cerise sur le gâteau, elle ne demande pas à un DG ou à Faure de quitter pour qu’elle prenne place, mais juste un droit. C’est en ce moment précis que les comptes du pays ont décidé d’être au rouge, le besoin se fait pressant, il faut y répondre. La pression est forte. Très forte, l’autorité aux creux des vagues ; à peine parviendra-t-elle à relever la tête. Les grands diplômés annoncés pour diriger le pays se réservent des rôles de premier plan.
Politique des grands travaux au Togo
De grands bruits pour des résultats mitigés. Suite de la page 3.
Samment grand pour qu’on érige une œuvre artistique susceptible d’attirer des touristes ? Celle d’Avedzi Limousine ne peut-elle pas servir à autre chose que ces panneaux qui trônent sur la tête de tout passant et qui enrichissent les maîtresses de nos chers dirigeants alors que le reste de la population croupit dans la misère ? Tout le monde est unanime pour reconnaître que la politique des grands travaux de notre cher président n’a accouché que d'une souris. Et de ce fait, que ses ministres cessent, à partir des reportages ou des actions de communication à coup de mille, de révéler de malheureux mecs désormais rattrapés par leur passé scolaire. Un passé que les mauvaises langues cherchent dans des soirées arrosées, des séjours d’hôtels et des diplômes sujets au doute. Tout est. géré dans l’apprentissage dans un environnement où, en deux mois, la cour constitutionnelle, pourtant acquise, rejette trois différentes lois votées au parlement. Un environnement où les enseignants rentrent en grève le jour d’un examen national. Un pays dirigé par des mouchards qui ne peuvent pas avoir un vent favorable pour leur politique parce qu’ils savent à peine où ils vont.
Abi-Alfa, lions, de déranger le sommeil des Togolais par leur politique des grands travaux. Si ces travaux relèvent d’une politique ambitieuse, ils ne le sont que dans l’esprit de ceux qui pensent que les Togolais ne méritent que des réalisations approximatives. Et qu’ils sachent que même le dernier des Togolais a une idée de ce qu’est une politique des grands travaux ne serait-ce que par ce qui se fait juste au Bénin d’à côté ou mieux au Ghana voisin.
De grâce, que l’on arrête de prendre des Togolais pour des cons en utilisant des termes creux pour leur faire comprendre qu’ils avancent alors qu'ils ne font que du surplace depuis. des années. Nouroudine Le Rendez-vous N° 188 du 06 juin 2013 RV ACTU Republicoftogo : quand l’éthique et la déontologie font place au sensationnel.
Le site republicoftogo a publié un article qui reprend les résultats d’une étude sur la situation sociopolitique au Togo. Comme à leur habitude, dans ce qu'il excelle le plus, l’art de la manipulation, le rédacteur de cet article a présenté les résultats de cette étude d’une manière parcellaire avec des commentaires cyniques et éhontés.
Selon ce site, 64 % des Togolais estiment que leur pays est une démocratie. Il attribue ces affirmations à l'étude d’Afrobaromètre menée par le Centre de Recherche et de Sondage d’opinions (CROP) au Togo. Ces affirmations qui ne sont rien d'autre que des contre-vérités évidentes ont été reprises par certains confrères.
À la recherche de la vérité, nous sommes allés voir sur le site d’Afrobaromètre. Eh bingo ! Sans commentaire, nous vous présentons in extenso l’article publié par republicoftogo et celui trouvé sur. www.afrobarometer.org ou sur www.africabusiness.com/2013/04/27/situation-sociopolitique-au-togo-afrobarometre-a-enquete/ pour vous permettre de tirer. La question des relations entre le monde musulman et l’Occident est-elle toujours d’actualité ? Aujourd’hui, la théorie du choc des civilisations, émise par l’universitaire américain Samuel Huntington, est indéniablement plus pertinente que jamais dans l’esprit de nombreuses personnes.
S'agissant des relations entre l’Occident et le monde musulman, on a souvent tendance à considérer que les valeurs occidentales et musulmanes sont tout simplement incompatibles. En ce sens, l'argument de Samuel Huntington selon lequel la période succédant à la guerre froide n’est pas définie selon l'antagonisme des idéologies et des économies mais plutôt par la différence des cultures, a été véritablement prophétique. En effet, la culture est devenue un facteur essentiel de différenciation, bien qu’elle soit souvent perçue de manière trop statique. Cependant, d’une manière Générale, les conclusions de l’universitaire américain ont suscité un certain malaise. Si ce qu’il dit était vrai, le monde serait voué à un avenir assez sombre. Les dif-
Hebdomadaire Togolais d'Informations et d'Analyses Récépissé N° 0160 /18 / 06 801 / HAAC www.rv-togo.info vous-mêmes, les conclusions qui s'imposent car comme le dit un adage Tem, « on ne brûle pas la case d’un menteur, on la décoiffe », histoire de trouver les preuves de ses mensonges. Lisez plutôt.
Article de republicoftogo
Le Togo est un pays démocratique pour 64% de la population. Le chiffre est plutôt encourageant. Selon une enquête réalisée par le Centre de recherche et de sondage d'opinion, 64% des Togolais estiment que leur pays est une démocratie. 71% des personnes interrogées pensent que l’opposition doit coopérer avec le pouvoir pour aider au développement et se déclarent hostiles à un comportement qui consiste à critiquer l’action du gouvernement, selon l’étude Afrobaromètre. S'agissant de la corruption, une majorité de Sondés affirment qu’elle est encore très présente dans l’administration. Article de Afrobaromètre.
Situation sociopolitique au sein des références culturelles propices à une diversité dynamique ne seraient pas essentielles mais plutôt néfastes. Selon les détracteurs de Samuel Huntington, celui-ci voit le verre à moitié vide. Pour eux, d’une manière générale, l'interaction entre les différentes civilisations et la mondialisation sont plutôt encourageantes. Les deux points de vue ont des arguments valables.
Samuel Huntington était un visionnaire : en un sens, il s’est rendu compte que l’antagonisme idéologique n’était plus une cause de conflit même si ce facteur est toujours présent dans les esprits (mais son argument relatif à l’économie est moins convaincant). Il est cependant aussi vrai que l’universitaire américain a une vision apocalyptique des relations internationales - c’est une vision de discorde et d’hostilité éternelles. Parler de disparités entre les valeurs occidentales et musulmanes n’est pas mauvais en soi, Mais si l’on considère que celles-ci, Directeur de Publication Abi-Alfa Izotou, Tél : 90 05 38 41 / 92 00 46 02, Mail : abialfa@mail.com.
Mr Togo : Afrobaromètre a enquêté. Un échantillon de 12 000 Togolais a fait l’objet d'une enquête de 100 questions portant sur 3 thématiques, notamment sur l’opinion des Togolais sur leurs conditions de vie, sur des questions politiques et sociales, et sur les réponses du gouvernement aux priorités des Togolais. Ce sondage, qui couvre la période de 2011 à 2013, est une réalisation d’Afrobaromètre, un réseau de chercheurs africains indépendants, menant une série d’enquêtes comparatives sur les opinions des Africains.
À chaque thématique abordée, diverses conclusions ont été tirées. Par exemple, s’agissant de l’opinion des Togolais sur les questions politiques et sociales, il a été conclu que près de 6 Togolais sur 10 pensent que le pays avance dans une mauvaise direction, contre 36 pour 100 qui pensent que le pays est dans la bonne direction. S’agissant de la question relative à l'opinion... Des Togolais sur leurs conditions de vie, l’enquête ci sont figées, on passe à côté de la question car la culture s’adapte facilement et l’être humain est capable de modifier son comportement culturel selon son environnement.
Si l’on veut remettre en question la théorie de Samuel Huntington, il faut le faire du point de vue des perceptions. Pour un grand nombre d’Occidentaux, le Printemps arabe constitue un exemple parfait de cette théorie : ce qui au début était une aspiration à la démocratie et à la liberté a abouti à l’avènement de mouvements islamistes (qui croient à un islam politique) qui ne sont ni démocratiques ni tolérants et cherchent notamment à imposer une législation restrictive vis-à-vis des femmes, qui constituent une portion importante de la population des pays concernés.
La réalité réside dans la nuance. Par exemple, l’Égypte et la Tunisie, où les Frères musulmans et le parti Ennahda sont au pouvoir, ont connu des changements inédits par rapport à l’époque des anciens régimes de ces pays. Ces deux partis sont néanmoins de plus en plus contestés car ils ne tiennent pas compte des organes représentatifs et s’arrogent des pouvoirs qui leur permettent de limiter certaines libertés. Une étude a révélé que l’économie du Togo va mal, mais l’optimisme est de mise. Statistiquement, 7 Togolais sur 10 trouvent que la situation économique actuelle du pays est mauvaise. La question du chômage s'est révélée être le problème important auquel le pays fait face et auquel le gouvernement devrait s’attaquer. Cependant, 53 pour 100 des Togolais pensent que dans douze mois, la situation sera meilleure. Par contre, près de 2 Togolais sur 10 (soit 17 pour 100) estiment pour leur part que la situation s'empirera. Au sujet des réponses du gouvernement aux priorités des Togolais, l’enquête a abouti à la conclusion selon laquelle le chômage est le problème le plus fréquemment cité à 23 pour 100 par les Togolais en première réponse. Le problème d’infrastructures routières vient en 2ème position avec 14 pour 100. 100 et le problème de santé par la suite avec 16 pour 100. En un mot, pour les trois réponses réunies, les questions de libertés, comme notamment la liberté d’expression. Il faut à tout prix prendre conscience des ramifications politiques sous-jacentes des révoltes arabes pour saisir ce qui se passe. L’idée selon laquelle les aspirations des sociétés arabes et celles des sociétés occidentales sont tout à fait incompatibles est simpliste et erronée. Par ailleurs, il est tout aussi naïf de s’attendre à ce que les sociétés arabes en ébullition embrassent sans réserve les valeurs occidentales telles que la laïcité et la primauté de l’individu au détriment du groupe. S’attendre à une adhésion totale tout comme la déclarer impossible, c’est croire que dans l’absolu, la culture finit par prendre le dessus.
Au cours des douze dernières années qui se sont écoulées depuis les événements du 11 septembre 2001, les Occidentaux se sont familiarisés avec le monde musulman et ses complexités. Ils en ont désormais une meilleure compréhension. Compréhension et les bouleversements survenus dans cette région ont modifié leur perception manichéenne de celle-ci. Dès le début de leur révolte, il y a deux ans, les Syriens n’ont pas hésité à demander l’aide de l’Occident. Chômage et d'infrastructures routières apparaissent comme les plus urgentes à résoudre. Ainsi, 36 pour 100 des Togolais estiment qu’il s'agit là des problèmes les plus importants auxquels le gouvernement devrait s’attaquer, avant de faire face aux problèmes de santé et d’accès à l’eau potable.
"Cette dissémination n’est que la 1ère d’une série de 4 qui auront lieu sur le territoire togolais", a indiqué le Dr Moussa Blimpo, directeur général du Centre de Recherche et de Sondage d’opinions (CROP), un réseau de chercheurs en sciences sociales au Togo, dans la sous-région ouest-africaine et hors du continent africain. Selon lui, "les conclusions tirées devront permettre aux décideurs africains de mieux prendre en compte les préoccupations des populations dans l'élaboration des politiques." publiques et de prises de décision. Quant aux Américains et aux Européens, ils ont tout de suite vu d’un bon œil le renversement de potentats pro-occidentaux. La liberté pour un Syrien ou un Égyptien est la même que pour un Français ou un Américain, même si le contrat social choisi pour garantir celle-ci diffère selon les uns et les autres. Certains pencheront plutôt pour la laïcité, d’autres pour la religion. Mais si le contrat social choisi finit par miner la liberté, alors tôt ou tard, cela aboutira inévitablement à de nouvelles révoltes.
Samuel Huntington avait raison de considérer la culture comme une sorte de frontière entre les sociétés occidentales et orientales. Mais les frontières changent sans cesse, elles sont perméables aux valeurs qui traversent les cultures par osmose. Il est faux de croire que les cultures sont autarciques et immuables, il est tout aussi faux de supposer que les distinctions culturelles tendent toujours à disparaître. Il existe un juste milieu, les valeurs sont. Transposables, l’identité est plus captivante lorsque qu’elle ne nous enchaîne pas par les valeurs qui la définissent. Michael Young
Le Rendez-vous N° 188 du 06 juin 2013
RV SOCIETE
Foncier, trafic d’influence à Kégué Kéléguo
Élucubrations d’un ancien président de la Cour Suprême
Le foncier ne finit pas de faire parler de lui et quand des magistrats au repos s'invitent dans les débats, la facture devient salée. Le quartier Kégué Kéléguo est témoin, depuis un temps, des états d'âme d'un tout puissant ancien président de la Cour Suprême du Togo. Trafic d'influence, diversion, agissements à la limite de la démence et usage brut de la force, voici, entre autres, les instruments qu'utilise un ancien homme fort de la justice pour exproprier M. YADELE Bakari de son terrain de 12 lots non loin de l'échangeur en construction à Kégué.
Les faits
En effet, bien avant l'an 2000, M. YADELE a acquis son terrain. En 2000, il l’a entièrement clôturé. Mais un individu se paie le luxe d’écrire « à ne pas vendre » sur la clôture. Naturellement, le propriétaire l’a effacé. Entre-temps, pendant que le titre foncier était en cours au cabinet de Me Adjanon, la même personne se paie les services d'anciens militaires pour démolir la clôture du terrain. Ensuite, sur la fondation de l'ancienne clôture, il érige une nouvelle. Sur le terrain, il installe mécaniciens, menuisiers et autres qui montent les baraques et en font leur lieu de travail. À peine l’usurpateur a-t-il fini de faire sa clôture et d’installer des gens comme pour marquer son territoire que le titre foncier du propriétaire est signé. Établi au livret foncier de la République togolaise, le document portant le numéro 31834 désigne M. YADELE Bakari comme « seul propriétaire » des lieux. Le cabinet prend alors soin de le signifier à notre bien-aimé ancien président de la cour des cours. Alors qu’il n’est pas en mesure de présenter un seul titre de propriété, le fait de se trouver devant l’évidence que le vrai propriétaire est désormais en détention de son titre foncier n’est Pas assez pour le désarmer. L’homme continue à rôder autour du terrain et fait entendre, à qui veut l’écouter, que c’est son terrain. En 2011, le propriétaire vend un lot de sa propriété. Quand l'acquéreur a ouvert son chantier, le fameux juge refait surface sur les lieux. Il y renvoie les maçons et saisit leurs outils de travail qu’il garde chez lui. L’acquéreur, de tout droit, convoque M. YADELÉ qui est obligé de rembourser à celui-ci l'argent perçu au titre du lot et les dommages subis par les travailleurs sur le chantier.
Entre temps, pendant que M. Bakari n'était pas au pays, le juge à la retraite, toujours égal à lui-même, convoque le représentant de ce dernier devant une brigade de la place. Mais avant la date indiquée pour la convocation, le plaignant fait volte-face et annule sa convocation puis suggère que le problème, encore faut-il qu'il y ait problème, soit réglé à l’amiable. Or, il faut rappeler que dès qu’il a commencé par gesticuler, le propriétaire a vainement demandé à le rencontrer pour... savoir ce qui n’allait pas. Présentement, le monsieur a commis des gens pour roder et suivre le terrain. Le propriétaire ne peut pas jouir des fruits de son labeur et à chaque fois que les gens du juge y voient des mouvements, ils viennent troubler l’eau. Le juge et ses sous-fifres s'arrangent toujours à poser leurs actes au moment où le propriétaire n’est pas présent. Jusqu’ici, le propriétaire n’a pas encore pu rencontrer celui qui tente de le provoquer. La dernière sortie du juge et de ses employés a abouti au changement de la serrure du portail de la clôture pour empêcher l'accès au terrain à M. YADELE.
Commentaires : Jusqu’à un passé récent, la justice togolaise a connu des dossiers où des réseaux organisés par des bandes de jeunes désœuvrés créent des problèmes autour des terrains dont ils sont sûrs que ni les vendeurs ni les successeurs fiables ne sont plus en vie. Avec des complicités, voire de faux documents et témoignages, ils créent des débats qui n'existent pas autour des problèmes de terrains. Convaincus de l’appui de certains magistrats, quand les dossiers arrivent à la justice, c’est l’ange qui se retrouve en enfer pendant que Satan est au paradis. De cette expérience, notre Rédaction a cherché à savoir si les vendeurs du terrain sont encore de ce monde. Et oui, ceux qui ont vendu le terrain au sieur Bakari YADELE sont bel et bien en vie. Ceux-ci ont reconnu l’entière propriété à Bakari avant d’ajouter qu'ils reconnaissent avoir vendu deux lots à ce juge juste à côté du terrain de M. Bakari. Mais ils s'étonnent et se demandent par quelle alchimie le monsieur pense, sans un seul titre de propriété, à partir de sa propriété voisine de deux lots, pouvoir annexer un terrain de 12 lots qui porte toutes les pièces justificatives au nom d'une tierce ? En tout cas, impossible n’est pas togolais, fort de sa toge, le monsieur y croit.
De ce qui précède, il importe de relever des observations. L’agitateur est bel et bien connu de notre Rédaction et ceci nous a permis de revisiter son passé pour voir si à un À un moment donné de son existence, il n’a pas souffert d’un déséquilibre qui puisse permettre de le dédouaner devant ces agissements. Nous n’avons pas pu avoir toutes les données qui puissent nous fonder à dire oui ou non. Néanmoins, jusqu'au jour où il quittait la Cour suprême, l’homme possédait toutes ses facultés. Certes, il est sorti de la Cour par une petite porte du fait d’une affaire de riz évaluée à 2.800.000.000 FCFA. Normalement, à moins que ce dossier qui l’a éclaboussé ait altéré son discernement, quand on sort de ces postes aussi importants, la tradition veut qu’on se repose dans la discrétion en attendant un éventuel poste, pourquoi pas international.
Mais avec de tels comportements, comment peut-on solliciter votre expérience ailleurs, monsieur le juge? Si c’était de vulgaires délinquants qui s’agitaient autour de ce terrain, nous aurions pu comprendre. Mais un magistrat, de surcroît un président d’une Cour suprême qui navigue à contre-courant des textes de loi! Aidez-nous à comprendre. Nous Connaissons bien l’agitateur et il n’est pas non plus assez vieux pour qu’on comprenne son comportement par rapport à l’effet de l’âge. Dans notre pays, de tels individus, forts de leur passé et tentacules, ont souvent la quasi-totalité des magistrats à leurs petits soins.
Donc, le pêcheur en eau trouble sur le terrain de M. YADÉLÉ veut-il créer un débat qui n’existe pas de façon à ce que le dossier se retrouve devant le tribunal afin qu’il profite pour faire émettre un sursis qui enverrait les deux parties dos à dos de façon à déboucher sur le partage de l’objet querellé ? Tout à l’air, mais les Togolais sont immunisés contre ces manœuvres.
De sources concordantes, le juge aurait juré de faire tout pour obtenir une partie de ces 12 lots. On se demande alors par quelle équation. Selon ces mêmes sources, le juge avance que M. YADÉLÉ Bakari est d’ailleurs un étranger. C'est très bien dit. Et nous croyons que depuis que tous les Togolais vivant dans les autres pays de la sous-région, et principalement au Nigeria, sont tous rentrés au pays, c’est normal que d’anciens cadres de la justice au Togo initient les citoyens à exproprier les ressortissants étrangers au Togo de leurs biens. Voilà des gens qui ont fait pourrir la justice togolaise. Quand des individus de cette moralité occupent une certaine classe dans l’administration publique, leur passage ne peut laisser en héritage qu’une administration et un professionnalisme difficilement récupérables.
De grâce, en attendant que nous ouvrions une série de publications sur son parcours professionnel, nous gardons espoir que monsieur le magistrat va revenir par terre et laisser tranquillement le propriétaire jouir de son bien. Le fait que vous ayez occupé un tel poste, que vous soyez un homme influent du sérail ou que vous ayez amassé une fortune qui ne dit pas son nom ne fait pas tout de même de vous un hors-la-loi.
S’il vous plaît, aidez-nous à ne pas revenir sur ce dossier. Abi-Alfa
Existerait-il une phobie de l'islamophobie ? Les récents remous provoqués par une Proposition sénatoriale de résolution relative à la lutte contre l'islamophobie ont fait resurgir les vieilles antiennes sémantiques autour du terme « islamophobie » et ce débat n’est pas terminé du fait qu’un second texte se prépare en réaction à ladite proposition « islamophobie ».
À cet égard, certains font preuve de beaucoup de formalisme détournant souvent le débat des enjeux réels : la lutte effective contre les actes et propos racistes et discriminatoires, notamment visant les musulmans. Ces verbiages nous font penser à d’autres qui visent entre autres les termes « racisme » ou encore « homophobie ». Sous prétexte que les prétendues races n'existent pas, le mot « racisme » perdrait de son sens. Ou encore, l'homophobie serait plutôt la peur de l’homosexualité et non la discrimination envers les homosexuel-le-s.
En ce qui concerne le racisme grandissant ciblant spécifiquement les musulmans ou supposés tels, le terme le plus couramment utilisé est celui d’islamophobie. Malgré ses défauts, il s'est ainsi progressivement imposé au sein des différentes instances. Dans son acception généralement admise, l’islamophobie concerne les actes ou propos discriminatoires visant des individus ou des groupes sur base de leur islamité réelle ou supposée. La lutte contre l’islamophobie ne devrait donc pas être prise comme prétexte pour s’opposer à la liberté de critiquer ou de se moquer de l’islam en tant que religion. Cette lutte doit toutefois prendre en compte l’instrumentalisation de la critique idéologique de l'islam en vue d'inciter à la haine ou à la discrimination des musulmans. Il s’agit là d’une dérive qui consiste à considérer par nature l’islam comme violent, menaçant, partisan du terrorisme, impliqué de manière active et combative dans un « choc des civilisations » ou comme une idéologie politique, utilisée à des fins politiques et militaires visant à instaurer son hégémonie. La personnification de l'islam en particulier est une des voies détournées par lesquelles ceux qui entendent répandre leur haine. Des musulmans tentent de masquer leurs intentions sous le voile de la critique idéologique de l'islam. L'islam veut envahir l'Europe, l'islam est intolérant, l'islam veut ceci, l'islam veut cela, etc. Or, l'islam n'est pas une personne mais une idéologie religieuse. La critique personnifiée de l'islam s’attaque donc implicitement à la figure du « Musulman » qui devient l'incarnation matérielle d’une menace au départ purement idéologique. Ce procédé légitime la haine et la discrimination envers des individus au nom de la résistance à un danger fantasmé dont ils seraient tous les porte-drapeaux bien malgré eux.
Pourtant, que partagent réellement les musulmans entre eux de spécifiquement islamique ? Pas grand-chose en réalité tant leur vécu quotidien est rythmé par des réalités sociales, économiques, familiales, etc. qui réduisent le facteur religieux à la portion congrue. Comme il en est d’ailleurs pour tous les autres individus. Au fond, la chose qu’ils partagent le mieux est peut-être l’expérience de l’exclusion sociale. Mais cette expérience ne leur est pas spécifique, elle appartient en général à ceux qui font partie des groupes et classes dominés. La vigilance doit donc être de mise tant la frontière entre la critique légitime de l’islam et l'incitation à la discrimination peut être poreuse. Certains n’hésitent d’ailleurs pas à en jouer à coups de précautions oratoires dignes de la plus absurde des mauvaises foi. Les mêmes écueils sont d’ailleurs rencontrés dans d'autres débats comme en ce qui concerne l’antisémitisme et l’antisionisme. Nonobstant la situation au Moyen-Orient, il est évident que certains discours visent à légitimer la haine des Juifs sous couvert de critique de l’idéologie sioniste.
Nous considérons donc l’émancipation des citoyens musulmans comme la finalité de la lutte contre l’islamophobie, qui doit donc être comprise comme synonyme de racisme antimusulman. Ce qui importe en fin de compte, c’est la situation qu’occupent les musulmans, au sens large du terme, dans les rapports. sociaux qui les lient à leurs concitoyens ou avec les diverses autorités. Le débat sémantique ne doit donc pas occulter ce triste constat : la lutte contre le racisme et les discriminations envers les musulmans reste trop peu efficace. C’est sur le plan des moyens concrets à mettre en œuvre pour y arriver que les avancées doivent avoir lieu. Il est dommage que, de ce point de vue, les puristes de la linguistique aient perdu leur verve.
Soulignons une fois de plus à ce propos la courageuse proposition de résolution relative à la lutte contre l’islamophobie déposée par des sénateurs et sénatrices issu-e-s de la gauche et de la droite : preuve en est que des humanistes laïques existent encore dans tous les partis démocratiques. Quelles que soient les défauts du texte, et au-delà des vœux pieux, ces personnalités politiques exhortent le gouvernement à prendre des mesures concrètes en matière de lutte contre le racisme antimusulman. Car si le Premier ministre a clairement indiqué que « La Belgique condamne « L'islamophobie »[2], il reste encore à matérialiser cette profession de foi. Par ailleurs, une autre proposition de résolution émanant du Mouvement réformateur est en cours d’élaboration. Malgré d'éventuelles divergences sur la forme, nous espérons que cette initiative s'orientera selon les mêmes perspectives sur le fond. Quant à ceux chez qui l’usage du terme islamophobie engendre une phobie incontrôlée, libres à eux d’en proposer d’autres et de faire cesser l’absurdité de cet éternel débat sémantique. À moins que la vacuité de leurs propos ne tente de dissimuler le déni d’une forme spécifique de racisme à l’encontre des musulmans. Spécificité qui s’explique notamment par la dangereuse banalisation des propos antimusulmans dans le débat public et qu’ils contribuent, volontairement ou non, à renforcer par leurs discours formalistes. Au final, la politique c’est un peu comme la météo, on peut se tromper mais le principal est que le lendemain soit moins sombre... Fouad Benyekhlef et Azzedine Hajji & Le Rendez-vous N° 188 du 06 juin 2013
RV RELIGION
L'Arabie Saoudite ouvre son premier complexe sportif pour femmes. Michael Jackson comptait se convertir à l’islam. Porte-drapeaux historiques de l’Arabie Saoudite, les deux premières athlètes saoudiennes, une judokate et une coureuse, qui participèrent, voilées, aux JO de Londres 2012, faisaient figure de pionnières des valeurs sportives dans un royaume ultra-conservateur qui n’est guère enclin à les promouvoir auprès de la gent féminine.
Ce petit pas dans un stade portant haut l’idéal Olympique a-t-il permis de franchir un grand pas à l’intérieur des frontières saoudiennes, en abolissant certains carcans du rigorisme religieux ? Après avoir, début mai, légalisé la pratique du sport féminin dans les écoles privées de jeunes filles uniquement, selon les règles très strictes de la charia, l'ouverture historique du premier centre sportif dédié aux femmes dans la province d’Al Khobar semble confirmer les frémissements d’un assouplissement des mentalités, dont se félicitent les nombreuses personnalités féminines, parmi lesquelles figurent des femmes d’affaires saoudiennes de premier plan, qui se sont pressées à son inauguration. Ce complexe à nul autre pareil, qui dispense des cours de sport, de karaté, de yoga et propose des programmes d'amaigrissement, sous la houlette de saoudiennes formées à l’étranger pour la plupart, dont une femme qui est ceinture noire de karaté, a vu le jour après avoir obtenu une licence de la direction générale de la Jeunesse. Les vertus « d’un esprit sain, dans un corps sain » seront certes appliquées avec toutes les restrictions qui sont la marque de fabrique de la monarchie absolue, mais cette avancée qui, encore faut-il l'espérer, ne sera pas un progrès alibi, n'est pas à minorer dans un pays où les femmes vivent toujours sous tutelle et n’ont pas le droit de conduire.
En déplacement à Abu Dhabi (Émirats arabes unis), Jermaine Jackson, frère aîné de Michael, a fait quelques révélations sur le roi de la pop décédé en 2009. Il s’est confié. au quotidien The National qui paraît à Abu Dhabi. Selon Jermaine, son frère Michael comptait se convertir à l’islam. Jermaine Jackson a donné quelques informations sur la relation de Michael avec l’islam. Il se souvient avoir ramené pour Michael plusieurs ouvrages traitant de la religion musulmane qu'il avait achetés au cours d’un voyage en Arabie Saoudite. Michael Jackson, qui était un grand lecteur, a lu tous ces livres, au nombre de six. Jermaine a affirmé qu’il était absolument convaincu que "Michael avait accepté l’islam dans son cœur." Jermaine révèle par ailleurs que les personnes en charge actuellement de la sécurité et de l’éducation des enfants de Michael Jackson se sont converties à l'islam.
Dans ce même entretien, il a expliqué les raisons de sa présence à Abu Dhabi. Il est actuellement en négociation avec des investisseurs en vue d’ouvrir dans cet émirat un parc de loisir consacré à l’histoire musicale de la famille Jackson.
Les mauvaises pensées. Les efforts pour la prière. Allah a accordé à un homme. La guidée, ainsi que le bienfait de goûter la douceur de la foi, puis lui a ouvert le domaine de la compréhension et la connaissance de ses versets. Ensuite, sa situation s'est inversée et il a perdu la douceur de la foi. Par la suite, son cas s’est aggravé avec des pensées anxieuses et des suggestions maléfiques ; parmi ces suggestions maléfiques, il y a des choses qui, si elles étaient prononcées, le feraient sortir de l’islam, en sachant qu’il n’est pas d’accord avec ces suggestions. Que doit-il faire pour redevenir comme il était auparavant ?
Par rapport à cela, chers frères, sachez qu’Allah le Très-Haut, par Sa sagesse, n’a pas descendu une maladie sans qu’Il ne descende aussi son remède. Même les choses abstraites et psychiques, Allah leur a descendu un remède. Et quel est ce remède ? Le remède est ce qui est parvenu du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, lorsque les Compagnons sont venus se plaindre à lui des pensées qui leur venaient à l’esprit, et pour lesquelles ils auraient préféré être. précipité du ciel, plutôt que d’en parler. Le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, leur a donc ordonné d’arrêter de penser à cela, et de demander protection auprès d'Allah contre Satan le lapidé. Le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a dit : « Les gens ne cessent de se demander qui a créé ceci et qui a créé cela, jusqu’à ce qu’ils disent : ‘Qui a créé Allah ?’ » Le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a dit aussi : « Et si un d’entre vous trouve [ces pensées] en lui, qu’il demande protection auprès d'Allah, et qu’il s'en débarrasse. », c’est-à-dire qu’il demande refuge auprès d’Allah contre Satan le lapidé et qu’il se détourne complètement de ces pensées.
Et ce genre de pensées, de même qu’elles surviennent à propos du Créateur, elles peuvent aussi survenir dans les actes d’adoration : une personne pratique ses ablutions complètes et Satan lui suggère : « Tes ablutions ne sont pas complètes », et la personne recommence ses ablutions à nouveau, et Satan dit à nouveau : « Elles ne sont pas. » complètes ». La personne retourne encore et recommence ainsi de suite... Donc, le remède radical contre ces suggestions maléfiques est de s’arrêter, c’est-à-dire de demander protection auprès d’Allah et que tu cesses [d'y penser]. Si tu as pratiqué tes ablutions une première fois et qu’il t’arrive de douter que tu les aies faites ou non, dis-toi alors qu’il en soit ainsi et ne recommence pas tes ablutions, et ne tiens pas compte [des doutes].
À ce frère qu’Allah a guidé vers la foi, qui a goûté à sa douceur, qui s’est accrue dans son cœur et qui, par la suite, a été en proie aux suggestions sataniques, nous lui disons : « Réjouis-toi car, certes, ceci est la foi authentique et Satan ne vient qu’avec ces suggestions maléfiques que pour te dévier de la foi. Cherche donc protection auprès d’Allah, cesse [d’y penser] et n’en tiens pas compte. »
On a dit à Ibn ’Abbâs, qu’Allah l’agrée : « Les juifs disent : « Certes, nous n'avons pas de mauvaises pensées dans notre prière. » Ibn ’Abbâs a dit : « Ils ont raison. Satan ne s'occupe pas d’un cœur [déjà] dévasté. Les cœurs des chrétiens et des juifs sont dévastés, et est-ce que Satan va venir le corrompre alors qu’ils le sont déjà. Certes, Satan s'attaque à la bâtisse solide pour la détruire ; quant à la bâtisse détruite, Satan ne s’y intéresse pas.
Ceci prouve que plus la foi en Allah, exalté soit-Il, est ancrée dans le cœur d'une personne, plus Satan le perturbe avec ce genre de mauvaises pensées, et le remède à cela est de chercher refuge auprès d’Allah, et de chasser ces pensées. Enfin, je dis au frère qui pose la question : « Réjouis-toi, tant que se présentent ces mauvaises pensées, et que tu cherches refuge auprès d’Allah contre Satan le maudit, et que tu t’en éloignes, elles ne te feront aucun tort, si le Très-Haut le veut. »
Comment faire lorsqu’on est incapable d’accomplir ses cinq prières, malgré l’effort fait pour les accomplir ? La question n’est pas claire. En effet, que veut-il dire par l’incapacité à accomplir la prière ? S’il sous-entend par cette incapacité Le fait d’être malade, alors dans ce cas-là, il priera selon ses possibilités, comme Allah dit : « Craignez Allah comme vous pouvez » (Sourate El-Taghâbun verset 16). Par contre, si cette personne sous-entend par cette incapacité le fait de ne pas faire la prière sans aucune raison, comme ceux qui prétendent ne pas pouvoir être assidus à leur prière sans aucune excuse, alors ceci n’est pas valable en Islam. En effet, la capacité prise en compte pour imposer à une personne un acte est celle avant l’acte, qui est le fait d’être sain de corps. Ainsi, si son corps est sain et s’il peut faire la prière, alors il lui est obligatoire de prier.
De plus, ce n’est pas vrai de dire qu’il est incapable de prier, car chaque personne détient un choix dans ses actes, comme Allah dit : « Pour celui d’entre vous qui veut suivre le chemin droit. Mais vous ne pouvez vouloir que si Allah veut, Lui le Seigneur de l’Univers » (Sourate El-Takwir verset 28 et 29). Il faut donc qu’il demande protection à Allah et qu’il se repente des péchés. qui l’éloignent du droit chemin, qu’il s’abstienne d’accomplir des péchés en étant sincère dans son repentir, et qu’il se confie à Allah, qu’il Le supplie pour qu’Il lui facilite d’accomplir cette prière comme le veut l’Islam.
La sentence concernant la rupture des liens familiaux. J’ai un fils de vingt ans, étudiant à l’université, qui se dispute tout le temps avec sa mère, sous prétexte qu’elle gronde sans cesse ses frères à la maison, et depuis deux mois, il ne lui parle plus ; il rentre à la maison, mange, boit et dort, mais il ne la salue plus. Quelle doit être mon attitude vis-à-vis de ce fils, sachant que je l’ai déjà conseillé maintes fois, mais en vain ? Faites-nous profiter de votre science, qu’Allah vous récompense.
Celui-là est un ignorant et il a commis un péché énorme, et une grande rupture. Nous demandons qu’Allah nous guide et le guide. Ton devoir est de le mettre en garde contre cela, de l’empêcher de continuer, même en le frappant, s’il le faut, ou en lui interdisant le foyer ou autre moyen. d’éducation appropriée aux circonstances, si les paroles sont sans effet. Il n'y a pas de mal à informer la police religieuse, ou à le traduire devant un tribunal (islamique), si le père ne peut remédier à la situation. Qu’Allah lui donne la raison.
Le Rendez-vous N° 188 du 06 juin 2013 RV SOCIETE S.O.S. / Le journaliste à l’épreuve de la carotte
Plus que la censure, le plus grand fléau qui mine de nos jours le journalisme est la corruption. La corruption, quand elle réussit sa politique, accouche immanquablement de la soumission. Que vaut alors un journaliste soumis ? Pour neutraliser le côté critique de la plume, les méthodes sont aussi variées qu’efficaces et dans un environnement miné par la pauvreté, ça marche. Avant le vent de l’Est, nous avions connu des années d'assujettissement consenti aux dictatures. Il ne pouvait pas en être autrement. Plus le temps passe, plus les espaces des libertés s’élargissent, plus le métier se modernise et moins le journaliste se montre engagé. La presse semble tous les jours s’éloigner des populations opprimées. La corporation s’organise en castes. La bande qui se soumet pieds et mains liés, celle qui joue à l’équilibrisme et celle qui, tant bien que mal, s'accroche à la critique. Pour une corporation sans balise et donc qui peut accueillir tout le monde, il n'est pas aussi aisé de contrôler le côté moral de l’exercice. Des journalistes aux ordres de l'État, qui se font connaître comme tels, semblent être une race compréhensible. Elle a divorcé avec l’hypocrisie et joue à visage découvert, la carotte en main. C’est la bande qui se veut centriste qui semble être plus à plaindre. Face à l’oppression, décider de garder une neutralité, c’est prendre partie pour l’oppresseur, dira l’autre. Cette race a malheureusement le vent en poupe dans notre environnement. Au gré des événements, elle oscille ; quand elle est avec l’oppresseur, elle s’étonne de l’opprimé et vice versa. Cette catégorie tient sa carotte par derrière, mais la bouche est pleine et elle n’arrive plus à parler. Elle est dans toutes les sauces et au gré du vent et des intérêts, elle peut dire oui ou non et parfois oui et non au même moment. Elle a divorcé avec le courage professionnel, son talent c’est pour permettre au système de brouiller les cartes, de créer et équilibrer le débat au gré des événements politiques.
La troisième classe enfin, c’est celle de ceux qui ont mis leurs talents au service de la lutte contre la pauvreté, les mauvaises conditions de vie, la violation des droits humains. Contre elle, le régime ne baisse pas les bras. Lois liberticides par ici, opération de charme par-là, intimidations et menaces au pire des cas. Tout est mis sur le terrain pour décourager cette bande, car l'autorité sait que quand elle arrive à décourager un journaliste, elle fait reculer 20. L’énergie éthique qui soutient cette race est de ce fait perpétuellement menacée.
Si les regroupements des professionnels ne font rien sur le plan international vis-à-vis de notre pays, cette race peut tomber. Son potentiel critique peut s’effondrer. Ainsi, si rien n’est fait, ce petit noyau en voie de disparition peut basculer dans la plus grande partie du journalisme qui s'est rangée du côté des puissants et des élites. Il existe encore des journalistes courageux, capables de mettre leur vie en danger au nom de la vérité, mais combien sont-ils ? Le cercle se restreint tous les jours que Dieu fait. La machine de la corruption est à quelques égards plus foudroyante que la force politique. Pour neutraliser la volonté combative et l'éthique d'un individu, les moyens de pression utilisant la corruption s'avèrent beaucoup plus efficaces que la censure directe. Les journalistes étant plus vulnérables à l'argent, au pouvoir, à l'égocentrisme qu'à la menace directe. Quand nous comptons de nos jours au Togo des journalistes "élus” du pouvoir et qui siègent dans des conseils d’administration, qui deviennent des négociateurs invétérés du régime et appartiennent à tous les voyages pendant qu’ils regardent les autres d'en haut, vous devez comprendre ! Si La menace en temps normal stimule le courage, la corruption anéantit sur toute la ligne la force combative. Les mécanismes de la censure sont évidents, mais nous ne devons pas sous-estimer les conséquences de la corruption. Que faire alors pour résister aux "gratifications" ? Elles semblent anodines et sans grandes conséquences, mais elles scellent l'esprit. Il n’est toujours pas aisé d’être hypocrite. Dès que l’on sait que les gens savent qu’on s’est douché en catimini au flot de la grande rivière, l'image de soi s’en retrouve durablement souillée. Et à partir de cette souillure, un moyen de pression est né et cette pression a toutes les chances d’augmenter. Mais, même à ce stade, on peut se racheter, par un nettoyage violent. Sans cela, le journaliste avance inexorablement vers l’anéantissement total de son esprit critique, vers la soumission à ses maîtres, vers l'assujettissement. Le foin est parvenu à faire des médias ce qu’ils sont devenus. Des cellules serviles se créent tous les jours et se font. Appeler associations de journalistes. Ce climat a progressivement anéanti toute solidarité entre journalistes. L’autre danger, c’est que, quand on pactise avec un système qui n’a pour arme que d’inféoder la presse, il est quasiment impossible de se révolter contre les « nouveaux maîtres » ou d’oser quelques vérités sur le climat politique : « c’est toi-même qui dis ça ? ». Quelques années dans cette façon de faire ont installé une sorte de résignation. Les journalistes se disent : « de toute manière c'est comme ça, je ne pourrai pas changer le système ». Cette chute du courage éthique a ouvert la porte à tous les dérivés de la corruption. Les meilleurs ne sont pas forcément les bienvenus. Dans un monde où l'éthique et le courage ne sont pas un modèle, il est aisé de ne pas être un héros. Le système s'est bien auto-ficelé. En passant du côté des nantis, les journalistes se sont coupés du peuple, cela donne à réfléchir, encore faut-il des volontés sur le plan national qu’international, pour tenter une solution. Après des années de soumission aux "puissants", il est difficile de se libérer de leur emprise car « le despote » n'est pas extérieur, mais il habite le journaliste lui-même. Et pourtant, l'oppression devait normalement stimuler le courage. Lorsqu’aux temps jadis les journalistes étaient censurés par le politique, la lutte contre cet oppresseur extérieur stimulait leur valeur héroïque, leur solidarité, leur goût pour la liberté, pour l’éthique et la déontologie. Mais à présent, l’oppresseur n’est plus extérieur au journaliste. Si nous voulons nous libérer d’un système ayant tout simplement utilisé nos faiblesses, nous devrions au préalable éviter de dîner avec le diable, si longue soit la fourchette qu’on tient.
La Rédaction
L’éducation au Togo : quelle gestion ?
L’éducation est tellement un point essentiel pour le développement d'un pays qu’il importe de porter une attention particulière. Un regard sur la façon avec laquelle elle est gérée impose une analyse évidente. La défaillance dans la gestion. Alors qu’il Claironne que tant vaut la Nation, tant vaut l’école, les différents gouvernements du Togo ont toujours brillé par leur négligence face à l’éducation. Négligents en ce sens que même l’observateur le moins averti ne peut pas rester insensible à nos réalités. Et pourtant, l'instruction de la masse reste un levier pour le développement de tout pays. Il est à noter que tous les pays développés le sont à partir de leur éducation et de ce qu’ils consentent pour la recherche.
Nous disions entre-temps que l'éducation est le dernier souci des dirigeants. Oui, elle l’est d’autant que les acteurs de la machine éducationnelle sont négligés, laissés à eux-mêmes et ne sont pas considérés dans ce pays. Inutile de rappeler que mal payé, l'enseignant togolais est mal nourri, mal logé, sans oublier qu’il travaille dans des conditions impossibles et pitoyables.
Depuis l'autorité suprême jusqu'à la plus basse sphère de la prise de décisions, toute la chaîne est passée à côté de son rôle. Insouciance ou incompétence, les deux. semblent couplées et le tout débouche tristement sur la démission. L’éducation, tous ont été insouciants ou autrement, tous ont fait fi de la situation de l’éducation de ce pays. Rappelons que ce pays n'a connu que des cabinets éducatifs marionnettes, fantômes et la plupart soucieux de leur portefeuille que de la qualité du travail à faire. D’Agbetiafa à Solitoki en passant par Tchalim Tchaa, Kozah, Bamouni Baba Stanislas ou encore Legzim pour ne citer que ceux-là, tous n’ont pensé qu’à leur poche ou à leur poste puisque tous n’ont été installés que par ambition politique et non par vocation professionnelle. La preuve est le résultat que nous avons de notre éducation aujourd’hui. N’est-ce pas là une irresponsabilité de la part de l'autorité suprême de l’État ? De l’irresponsabilité de l’autorité suprême, oui, si nous revoyons la manière dont ces ministres-là ont été nommés. Souvent ce ne sont pas des gens formés à la pédagogie et pire, certains parmi eux sont des vétérinaires, comme si les apprenants togolais sont... des animaux qu’il faut soigner. C’est le cas par exemple de Tchaa Kozah qui a fait une réforme intempestive juste pour renflouer les poches. De cette réforme, on garde de très mauvais résultats jusqu’aujourd’hui. Les apprenants sont mal formés puisqu’ils ratent souvent la base depuis le primaire. Toutes les sociétés de ce monde ont évolué à partir de l’éducation et la recherche, mais notre cher pays, le Togo, reste muet, aveugle, voire insensible à tous les vents de développement. Si l’on ne sait pas où il va, il doit savoir quand même d’où il vient ou, à défaut, savoir où il est. Alors, au lieu que ce pays avance ou progresse, il ne reste pas seulement stagnant, mais il recule.
Approches de solution
Notre premier souci est d’attirer l’attention des responsables sur la gestion de l’éducation au Togo. À cet effet, pour que ce pays sorte de ce pétrin, il importe, et cela est urgent, que les autorités prennent conscience de la portée de cette volonté manifeste de négliger les acteurs de l’éducation, du plus petit au... plus grand, c’est-à-dire de la base au sommet ou du pré-primaire à l’université. Nous pouvons sortir de cette honteuse situation si nous nous engageons honnêtement et de façon ferme. Il faut, dans ce cas, opter pour un comportement responsable et digne en choisissant les acteurs de façon non partisane et non régionale et en mettant les gens qu’il faut à la place qu’il faut.
Pour y parvenir, il faudra des états généraux de l’éducation afin de cibler et trouver des remèdes idoines à ce problème. Il importe aussi d’améliorer les infrastructures de l’éducation afin d’offrir un cadre acceptable pour les acteurs de l’enseignement. Enfin, il faudra aussi que les autorités s’interrogent sur leur devoir : « Il faut donner à César ce qui est à César », autrement dit « si l’on n’a pas coiffé le lépreux, que l’on lui remette son argent ». Que les autorités pensent vraiment à l’éducation, auquel cas ce sera une débandade totale dans les rangs de la jeunesse dans un futur très proche.
Bang’na
Le Rendez-vous N° 188 du 06 juin 2013
RV REPORTAGE
Œuvres humanitaires de l’AMA
Des personnes handicapées bénéficient d’un don
L’Agence des Musulmans d’Afrique (AMA) est une organisation que l’on ne présente plus. Créée en 1981 et présente au Togo depuis 1989, l’AMA s’est illustrée dans son engagement permanent au service des démunis. Installée dans toutes les régions du Togo, ses actions couvrent tout le pays, des grandes villes aux hameaux les plus reculés. Aussi diversifiés que nombreux, les champs d’intervention de l’AMA s’étendent à tous les secteurs socio-culturels. Au nombre de ses réalisations au Togo, on recense des écoles, des orphelinats, des centres socio-médicaux, des centres de formation professionnelle. À la différence de beaucoup d’autres organisations à caractère religieux, et comme pour confirmer que la pauvreté n’a pas de couleur, l’AMA a toujours maintenu ses portes ouvertes à tous les nécessiteux sans aucune distinction. Ces différentes campagnes de dons qui s’organisent périodiquement à travers tout le pays. transcendant les clivages religieux et l’impose comme une des grandes ONG d’utilité publique du Togo. Des vivres (riz, huile, dattes...) aux non-vivres (habits, médicaments, documents, béquilles, fauteuils roulants, cannes...) en passant par les prestations de soins médicaux et les différentes prises en charge, ils sont des millions de personnes à avoir bénéficié et qui continuent de bénéficier des bienfaits de l’AMA au Togo. Fidèle au principe d'être utile sans être forcément visible, l’AMA constitue un allié de poids dans les différentes politiques de lutte contre la pauvreté élaborées et mises en œuvre par les autorités du pays. Mieux, elle incarne et illustre si bien la présence musulmane dans l’engagement citoyen qui a toujours fait défaut à la plupart des organismes à caractère islamique. Dans cette optique, l’AMA vient encore de s’illustrer par une œuvre humanitaire au profit des personnes handicapées dont ce reportage fait cas. L’après-midi du 28 mars dernier, l’Agence des Musulmans d’Afrique (AMA) a fait don de cannes, du matériel roulant, de friperie, etc. aux handicapés réunis en Association Nationale des Handicapés. C’est Madame PINDA AKOUA, épouse BO-WESSIDJAOU, directrice du Centre National d’Appareillage Orthopédique (CNAO) qui a réceptionné le lot des mains de KAMEL JAOUAD, directeur général de AMA. Pour « apaiser la souffrance des populations, en particulier les handicapés, cette action qui vient à point nommé, s’inscrit dans le cadre des objectifs de AMA qui est une association internationale », à en croire KAMAL JAOUAD, directeur général de AMA.
Selon lui, ce don est destiné aux Togolais sans distinction de sexe ni de religion car, bien que c’est une association musulmane, ses œuvres d’ordre humanitaire ne doivent pas souffrir d’aucune discrimination. Il a rappelé également qu’il y a des centres sociaux éducatifs à l’intérieur du pays avec plus de 1260 orphelins. Afin de rendre les actions de l’association beaucoup plus efficaces, « nous sommes en train de travailler, pour atteindre les... » Objectifs en collaborant, en participant et en contribuant pour les efforts que l’État et les autres organismes font pour appuyer les masses et les catégories sociales défavorisées », a-t-il fait savoir.
Quant à Madame PINDA AKOUA, directrice du CNAO, « je suis vraiment émue d’avoir ce matériel, un lot important de cannes, de béquilles, de fauteuils roulants pour nos frères et sœurs handicapés. Je ne peux que remercier AMA pour cette collaboration entre elle et le centre national d’appareillage orthopédique. » Et de conclure : « c'est un don qui m’encourage à mieux faire et à aller de l’avant. »
En rappel, quelques 500 personnes handicapées ont bénéficié de ce don. Quelques photos archives des réalisations de l’AMA :
Une mosquée réalisée par AMA.
Le Directeur de AMA prononçant un discours lors d’un concours de récitation.
La photo de famille après la remise des prix.
Un forage réalisé par AMA.
Le Rendez-vous N° 188 du 06 juin 2013.
Part of Le Rendez-Vous #188