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Islam Info #767
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- Articles de journaux (1186 items)
- Title
- Islam Info #767
- Publisher
- Islam Info
- Date
- August 26, 2020
- issue
- 767
- number of pages
- 12
- Rights Holder
- Éditions ALIF Islam Info
- Language
- Français
- Source
- Frédérick Madore
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000789
- content
-
Il 767_Mise en page 1 26/08/20 21:02 Pagel
PRISE DE RDV POUR LE
PÔT DE CANDIDATURE
La Commission Électorale Indépendante (CEI) invite les Candidats à la candidature à l'élection du Président de la République du 31 Octobre 2020, à prendre rendez-vous auprès du Secrétariat Permanent de la CEI, 48 heures avant le dépôt de leur dossier de candidature.
La Commission Électorale Indépendante compte sur le civisme de tous pour le bon déroulement de cette phase au processus électoral.
NB: Pour toute Information veuillez appelez aux numéros suivants: 22 52 89 89 / 22 40 09 90 (Postes 142 /185)
N°767 Du Mercredi 26 Août au Mardi 01 Septembre 2020
Du Aruba 07 au Tarata 13 JVlouharam 1442 H
L’INFORMATION À LA LUMIÈRE DE L’ISLAM
| Il 767_Mise en page 1 26/08/20 21:02 Page2
sium info n°
767 Vlumma
Du Aruba 01 au Tarata ^^ ^S ^ ^
13 Mouharam 1442H ^®^ Du Mercredi 2 6 Août au Mardi 01 Septembre 2020
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ParAbou Khal Fatim
Prochainement
Le musulman peut-il faire la politique ?
Hitorial
11 Les hommes politiuues en Côte d'Ivoire : nui sont-iis ? Que présentent-ils ? Et comment lont-ils ?
21 Tout le monde peut-il être candidat à l'élection présidentielle?
tude que vos adversaires politique seront un jour ou l’autre au pouvoir avec vos parents et amis à portée. Donc il faut être sage et savoir raison gardée.
actes posés par ses propres collaborateurs ou tous ceux qu’il nomme à des postes de responsabilité.
5. Il faut être sage
Vous pouvez reste aussi longtemps que possible au pouvoir, mais jamais éternellement. Surtout il faut toujours envisager la possibilité sinon la certi-
Si la politique est définie comme la science de la gestion des affaires de la cité, alors le musulman ne peut pas ne pas faire de la politique. La question sinon la problématique qui reste à être élucidée, est celle de comment le musulman doit-il faire la politique ? Avec qui ? Et dans quel contexte ? Quel doit être son projet de société ? Quel doit être sa vision ? Quelle mission doit-il porter ? Comment doit-il se comporter, et traiter avec les autres, en matière politique ? En d’autres termes, en Côte d’Ivoire en particulier comment le musulman doit-il faire la politique ? Pour répondre à cette complexe question, nous allons d’abord dresser les qualités ou les compétences requises pour faire la politique qu’on soit musulman ou non ! Compétence technique : Aujourd’hui dans notre pays tout le monde se prend pour un politicien. Tout le monde veut en faire. Or la politique est une science. Il faut l’apprendre avant de pouvoir la pratiquer sur le terrain. Un politicien doit maitriser de prime abord, la constitution et les lois du pays(les textes et les contextes), les us et les coutumes du pays profond, le mécanisme d’interactions entre son pays et ses voisins, et entre son pays et le reste du monde. Il doit être capable de bâtir un projet de société qui respecte la sociologie de son pays tout en ignorant pas les réalités du monde dans lequel il vit.
Au-delà de ses compétences techniques, le politicien doit être un homme ou une femme doté de qualités humaines et morales indéniables pour faire de lui un homme politique achevé, c’est-à-dire un Homme d’Etat. Pour se faire les qualités suivantes sont indispensables.
1. le Respect de l’autre
L’adversaire politique n’est pas un ennemi à battre. Ce n’est pas le diable en face. Il faut le respecter quelques soient les divergences, car vous avez les mêmes droits et devoirs envers le pays.
2. La Tolérance
Il faut être tolérant. Il ne faut jamais croire que l’on a la science infuse. Il ne faut jamais chercher à avoir raison sur tout, sur toute la ligne et tout le temps.
3. Il faut être honnête
Il ne faut pas chercher systématiquement à travestir la réalité, la vérité, de l’autre. Et il faut être honnête avec soi-même. Il faut reconnaitre ses propres faiblesses et ses échecs. L’autre n’est pas forcement la cause de vos échecs. Faire chaque fois une introspection. Votre honnêteté emmène l’adversaire à vous écouter et à mieux vous comprendre. L’honnêteté vous éloigne de l’esprit de revanche, donc de l’échec. Et puis l’échec n’est jamais la fin du monde.
4. Il faut être modéré
En politique il faut être modéré, et chercher toujours le compromis dynamique. En politique la surenchère emmène très souvent à la violence. Et la violence aussi bien sur vos adversaires que sur vos partisans. Alors pourquoi mettre en difficulté vos propres partisans.
6. Il faut être visionnaire
Etre visionnaire, c’est réfléchir, et travailler au-delà des intérêts particuliers et partisans de vos amis politiques seulement. Il faut travailler pour l’intérêt général, et pour la durée.
7. Il faut se sentir investi d’une mission
Une mission presque divine au sens noble du terme. Là où on est prêt à faire le sacrifice suprême pour le bonheur de tous ses concitoyens sans exception, sans distinction aucune. Par ce que simplement on n’attend pas que les retombées politiques sur terre, mais on attend aussi des retombées dans l’au-delà, chez Dieu ou ailleurs selon nos croyances.
8. Le sens de la continuité et de la non indispensabilité
Le politicien, le vrai, c’est-à-dire celui qui a une carrure d’Homme d’Etat se prépare en même temps que son entourage à sa propre mort physique. Il doit être hautement conscient qu’il disparaitra un jour ou l’autre. Il prépare son entourage familial et politique à cette évidence. Et cette disposition d’Esprit l’emmené à ne pas faire n’importe quoi, n’importe comment, et n’importe quand.
9. Rendre compte et la notion de responsabilité
Rendre compte, avoir un état d’esprit de rendre compte tôt ou tard, ici ou ailleurs, doit être une obsession quotidienne chez l’Homme politique. C’est aussi se sentir responsable de tous les
10 .La notion de l’impossible achèvement total
Tout homme politique doit se fixer des objectifs réalisables. Une fois atteint totalement ou partiellement ses objectifs il doit s’arrêter afin que d’autre puissent l’améliorer ou la reformer. Car l’Etat est une continuité. Avec un tel esprit l’homme politique ne souhaite par la chienlit après son départ. Bien au contraire.
ll .L’Esprit d’Equipe
Conscient de sa mortalité et de sa non infaillibilité, l’Homme politique, le vrai travaille toujours en équipe avec des gens qu’il écoute, et dont il respecte les avis à chaque situation. Il ne se constitue pas une équipe uniquement de suiveurs ou de loyalistes. Car dans les moments cruciaux les suiveurs ne sont pas utiles.
12. LE DESTIN
L’homme politique doit inscrire dans son action la notion de Destin. Cela s’oppose au concept de “On gagne ou on gagne”. Il faut accepter de perdre pour pouvoir gagner plus tard. En voulant forcer le Destin, on peut se retrouver ailleurs.
En un mot comme en cent, le Musulman peut et doit faire la politique mais par à n’importe quel prix.
En un mot comme en cent, le musulman ne doit pas utiliser la politique pour mentir, calomnier son adversaire politique, afin d’aboutir à ses objectifs égoïstes et personnels. Bien au contraire la politique doit être faite pour l’intérêt général du groupe.
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shm Info n°767
, Du Araba 07 au Tarata 13 Mouharam 1442H
Calendrier
Grégorien Hégirien 1442H
Mercredi 26 Août Araba 07 Mouharam
Jeudi 27 Août Lamissa 08 Mouharam
Vendredi 28 Août Djouma 09 Mouharam
Samedi 29 Août Sibiri 10 Mouharam
Dimanche 30 Août Kari 11 Mouharam
Lundi 31 Août Ténin 12 Mouharam
Mardi 01 Septembre Tarata 13 Mouharam
E HEURES DE PRIERE
•SOUBH: 05H10
:ZOUHR: 13H00
ÎASR: 16H00
:MAGRIB: 18H25
:ICHA 19H30
Par Fatim Djamila
bronique du vendredi
"2020, C’est Dieu nui va décider”
Source: Plume Libre
En janvier 2020, feu Cheick Boikary Fofana avait parlé des échéances de 2020.
Nous sommes en 2020, année des différentes élections qui vont rythmer la vie de notre pays. Déjà, des voix s’élèvent pour exprimer des craintes si bien qu’une certaine psychose commence à s’installer au sein de la population Au vu de cette situation, le Cheikh Al Aïma Boikary Fofana , a prononcé un sermon dans lequel il a donné son point de vue de Religieux.
C’était le vendredi 03 janvier 2020 à la Mosquée d’Aghien dans la commune de Cocody, dont il est l’imam principal. Tout se passera de manière fraternelle.
Chers frères et sœurs, nous venons à peine d’entamer cette année 2020.A l’entame de cette année, d’aucuns disent que c’est l’année de tous les dangers .Des craintes sont exprimées par de nombreuses personnes. De notre côté, nous disons que c’est l’année où tout se passera de manière fraternelle.
C’est Dieu qui va décider.
Dans un cas comme dans l’autre ; c’est Dieu qui va décider .Et c’est à Dieu que nous devons nous adresser .Rien
ne peut arriver à notre pays à moins que Dieu ne le veuille. Le sort de la Côte d’ivoire est dans les mains de Dieu et nous devons l’implorer pour que notre pays demeure le Havre de Paix dont il a toujours été.
Actuellement, les gens disent que 2020 sera difficile. Sachez chers fidèles que, 2020 ne sera pas difficile chez Dieu car, il est au contrôle. Tout lui appartient. Si nous avons peur, adressons-nous à lui comme le prophète l’a fait. Pour corroborer mes propos, permettez que j’utilise cet exemple
En effet, une année, il y’eut une forte sécheresse à Médine. Les sahabas (compagnons du Prophète Muhammad (saw)) ne savaient que faire. Ils sont venus le voir en lui expliquant la situation, en insistant sur le fait que les pluies étaient en retard et que, les plantes ne poussaient pas.
L’invocation d’Allah
Sur ce fait, le prophète a dit de mettre le Minbar (chaire servant d’estrade) dehors afin qu’on effectue en groupe,
la prière de demande de la pluie Aussitôt dit, aussitôt fait
A la fin de la prière, à peine l’envoyé de Dieu a-t-il quitté l’estrade pour réintégrer la mosquée qu’Allah a fait couvrir le ciel d’épais nuages et, la pluie a commencé à tomber abondamment. Ça c’était à Médine.
Tour cela pour vous dire chers fidèles que, quand la peur s’installe, quand la difficulté s’installe, quand le fils d’Adam est angoissé, il n’a d’autres recours Que Dieu. C’est ça l’intérêt de la douah qui comme le prophète l’a signifié, est l’arme du croyant et, lui-même qui était l’intime de Dieu, ne cessait de lui adresser des prières.
Les solutions proposées
C’est en cela que pour suivre l’exemple de notre Prophète, je voudrais demander à tous les Musulmans de faire des prières, N’oubliez surtout pas la prière suivante : Asbounalla wanihi-mal wakil (transcription littérale de l’arabe en français).
NDLR ; Coran, sourate 3 (A ITmran verset 173) : Certes ceux auxquels l’on
disait: <Les gens se sont rassemblés contre vous; craignez-les> - cela accrut leur foi - et ils dirent: <Allah nous suffit; Il est notre meilleur garant/.
Vous devez réciter cette formule au moins 450 fois par jours. Vous pouvez multiplier ce nombre par trois, par 4 par dix en fonction vos possibilités. Elle permet de repousser le danger ou d’accélérer la survenue d’un bonheur. Chers fidèles, Dieu a fait des révélations à des personnes qui lui sont proches et celles-ci nous ont fait parvenir le message selon lequel, il faut jeûner les 13, 14,15 du mois lunaire en cours (NDLR : les 09, 10, et 11 janvier 20120) pour prévenir le mal et éviter les calamités à notre pays en 2020.
De ce fait, je vous invite à jeûner c’est trois jours car Dieu lui-même dit ; de l’invoquer et qu’il nous répondra comme cela est signifié dans le coran à la sourate 40 (le pardonneur, Al Gafir) au verset 60 en ces termes : Et votre Seigneur dit: <Appelez-Moi, Je vous répondrai. Ceux qui, par orgueil, se refusent à M’adorer entreront bientôt dans l’Enfer, humiliés/.
Prochainement
U Comment le musulman doit-il voter P
2] Les musulmans et l’ivoirité, la peur de2020: le monstre peut-il revenir P
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I
shm info n°767
Du Araba 07 au Tarata 13 Mouharam 1442H
Cpi ritualité
Du Mercredi 26 Août au Mardi 01 Septembre 2020
akât( aumône légale)
La zakât ou zakat ou zakaat (zakât) ; mot arabe traduit par « aumône légale » est le troisième des piliers de l'islam après l'attestation de foi et la prière.
Le musulman est tenu de calculer chaque année lunaire (hégire)l ce montant et de le donner « aux miséreux, aux pauvres, à ceux qui travaillent au service de la zakât, aux nouveaux convertis dont le cœur est à raffermir, aux esclaves [qui en ont besoin pour remplir leur contrat d'affranchissement], aux endettés [qui ne peuvent pas s'acquitter de leurs dettes] aux combattants bénévoles et au voyageur [qui n 'a pas ce qui lui permet d'atteindre sa destination » [sôurat At-Tawbah / 60].
Historiquement, dans les pays islamiques, c'était l'État qui récoltait la zakât et qui la redistribuait.
Buts
• Purifier les biens du croyant avant tout, et faire acte de foi.
• Permettre aux plus pauvres de subvenir à leurs besoins, ce qui était un droit dans le cadre de la responsabilité collective prônée par l'islam.
• Rallier le cœur des hommes à Dieu.
La zakat est le troisième pilier de l'islam et son essence même révèle l'importance de la participation sociale dans l'univers musulman. La zakât est clairement un impôt sur l'avoir et la propriété qu'il faut comprendre, d'abord, comme une obligation devant Dieu. Ce prélèvement purifie sur le plan religieux, sacré et moral le bien de celui qui le possède.
Les différents types de biens soumis à la Zakat
Sont soumis à la zakat quatre types de biens 2:
1. Avoirs/biens et fortune (espèces, métaux précieux, dépôts ou titres bancaires) ou zakat al maal
Non soumis à la zakat :
1. Terrain, immeuble, bâtiment (non destinés à la vente)
2. Mobiliers, vêtements, voitures, etc.
Zakât al-Mâl
La zakât al mâl (littéralement : la Zakat sur l'argent) est imposée annuellement sur les ressources financières supérieures à 85 grammes d'or et/ou 595 grammes d'argent, soit 3 562 euros en 2019/20203. Le taux d'imposition est de 2,5 %. En revanche, ce taux varie en fonction des
2. Les récoltes
3. Fonds de commerce (sur tout bien destiné à la vente)
3. Hypothèque
4. Bijoux personnels (pour les femmes suivant l'école Chafiite leurs parures en or sont exemptés de
biens qui sont imposables.
Le Coran contient plus de 80 versets concernant la zakât et l'obligation de s'en acquitter. Cette aumône est considérée comme un droit des pauvres de prélever dans le surplus des plus riches.
« Soyez assidus à la prière, faites
4. Les bestiaux (ovins, bovins, ou encore camélidés)
zakat, dans les trois autres écoles, tous les bijoux sont exemptés de zakat sauf l'or et l'argent)
l'aumône, vous retrouverez auprès d'Allah le bien que vous aurez acquis à l'avance, pour vous-même. »
-Le Coran (II, 110)
« Prélève une aumône sur leurs biens pour les purifier et les rendre sans tache. »
-Le Coran (IX, 103)
Calcul de la zakât al mâl
Si la richesse d'une personne constitue plus de 85 grammes d'or, elle est soumise à la zakat. La zakat constitue 2.5 % du chiffre annuel épargné. (Elle ne s'applique pas sur les bijoux personnels en or pour les femmes chafiites).
La zakat est obligatoire sur l'argent économisé et qui a été immobilisé un an durant hégirien4 après avoir atteint le seuil d'imposition. Quant à l'argent qui a été épargné pendant moins d'un an, c'est-à-dire que la personne l'a dépensé avant ce délai,
il n'y a pas de zakat à payer dans ce cas.
Le seuil de la zakat sur l'argent est de 200 dirhams, soit 56 riyals saoudiens en pièces d'argent ou l'équivalent de leur valeur en billets de banque. Le seuil de la zakat de l'or est de 20 mithqals, c'est-à-dire le poids de 11 pièces d'or saoudiennes et trois septièmes, ou l'équivalent de leur valeur en billets de banque qui ont la même appréciation que l'or. Le seuil d'imposition de la zakat est de 85 g pour l'or, 595 g pour l'argent,
soit 3 562 euros en 2019/20203. Tous les ans les musulmans doivent se renseigner sur le prix du gramme d'or du pays où ils résident et le multiplier par 85 pour connaître le seuil d'imposition de la zakat sur leur argent personnel. Le minimum imposable est estimé en dollars et en d’autres billets de banque à l’équivalent de 20 mithqal d’or ou 1400 mithqual d’argent selon leur prix du moment où vous devez acquitter la zakat en dollar ou en d’autres monnaies.
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Du Araba 07 au Tarata 13 Mouharam 1442H
Cpi ritualité
Du Mercredi 26 Août au Mardi 01 Septembre 2020
Zakât al-Fitr
Autres formes d'aumône
Il existe une zakât particulière obligatoire que l'on verse avant la fin du mois de ramadan, c'est la zakât al-Fitr (aumône de la rupture du jeûne)5. Etant destinée aux plus dé-
munis, elle a pour but de purifier le jeûneur de ses péchés commis pendant le mois de ramadan. Sa quantité est évaluée à un « Saa' », mesuré par quatre fois la contenance des deux mains (environ 2,10 livres) de la nourriture la plus généralement en usage dans la région où l'on réside, telle que blé, orge, dattes, riz, raisin sec, fromage, etc. Cette zakat est réservée aux mêmes catégories de gens que pour la zakât al maal.
L'aumône de la rupture du jeûne est une obligation (Wajiba) pour chaque musulman. En 2019, en France, elle a été fixée à 7 €.
Il existe également différentes aides aux plus pauvres, notamment le waqf Certains proposent que la zakat soit indexée sur le coût de la vie, du baril de pétrole ou des actions en bourse.
Dans le contexte de pays comme le Niger, en particulier en milieu rural, la zakat s'élève à 10 % de la récolte, prélevée par l'imam (appelé ici marabout) directement dans les champs, sous forme de bottes de millet ou de sorgho (cas du département de Mayahi, région de Maradi).
Wikipédia
La Zakât selon le Coran et Vlslam
Nous poursuivons présentement notre réflexion concernant les « cinq piliers de l’Islam », plus exactement quant à leurs liens exacts avec le Coran et la nature des mécanismes que l’Islam a mis en œuvre pour parvenir à rendre sa propre construction
cohérente. Le sujet est axial, l’Islam s’auto définissant comme réductible à ces cinq commandements dont le caractère d’obligation aussi dogmatique que canonique est fondamental. Par cette définition, l’Islam se conçoit donc comme une orthopraxie
basée sur la mise en pratique de ses cinq piliers : la Shahâda, la Prière, le Jeûne de Ramadan, la Zakât, le Pèlerinage à La Mecque. Est ainsi constitué ce que nous pouvons nommer le credo de l’Islam lequel est une structure religieuse que l’on peut mettre en comparaison avec le credo coranique qui est composé de cinq articles de foi : croire en Dieu, en Ses Anges, Ses Livres, Ses messagers et au Jour du Jugement.[ 1 ] De la sorte, nous mesurons d’emblée la différence entre le Coran et l’Islam, le premier a pour objet la foi et le second : la pratique.
Ceci étant, nous avons préalablement examiné les glissements de sens ayant permis la constitution de la Shahâda[2], puis nous nous sommes attardé sur les différences concep-
tuelles et pratiques entre le Coran et l’Islam quant à la Prière[3] et, selon le même principe comparatif, nous avons étudié le Jeûne de Ramadan. [4] Concernant la Zakât, l’on est de prime abord frappé de l’existence d’un impôt religieux inscrit de plein droit dans les fondements essentiels de l’Islam, ce qui ferait d’une pratique économique un élément de foi, foi en l’Islam conséquemment. Qu’en est-il donc de la position coranique vis-à-vis de cette curiosité logique imposée par l’Islam qui, à la l’aumône/sadaqa comprise en tant qu’acte de foi, substitue visiblement un acte de soumission financière à une autorité politico-religieuse : la zakât ? Est-ce le Coran qui a opéré une telle institution ou l’Islam ?
Que dit l’Islam
Nous l’avons dit, point de doute à ce que la Zakât soit le quatrième pilier de l’Islam. Les mentions coraniques de ce terme sont nombreuses, en la majorité des cas la locution figée âtû az-zakât, comprise comme signifiant « acquittez la zakât », est associée à celle « d’accomplir la prière », ex.
selon la traduction standard : « Et accomplissez la prière et acquittez la Zakât... », S2.V110.[5] Ce lien fort entre prière et “zakât” dans le Coran a donc permis sans difficulté particulière d’instituer la zakât en tant que pilier de l’Islam au même titre que la prière. La situation est assez particu-
lière, car si le croyant prie pour Dieu il devrait s’acquitter au nom de sa foi d’un impôt-zakât versé à l’autorité et non pas à Dieu. Ce dépassement est manifeste si on le compare aux incessants appels coraniques à faire l’aumône/sadaqa pour l’amour de Dieu, ex. S2.V177, charité comprise
comme une juste redistribution de ce que Dieu nous a octroyé comme biens : « et de ce que Nous leur avons attribué font largesse », S2.V3. Quoi qu’il en soit, l’Islam a selon sa propre logique élargi la perception de la zakât telle qu’il l’a conçu, laquelle, comme chacun sait,
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] Du Araba 07 au Tarata 13 Mouharam 1442H
^Spiritualité
^Br Du Mercredi 26 Août au Mardi 01 Septembre 2020
s’applique alors à l’argent possédé, mais aussi aux marchandises, aux métaux précieux, récoltes et bétails, en fait toutes sources de revenus. Cette taxation systématique a été sémantiquement adoucie en expliquant que le terme zakât signifiait aumône légale, impôt social purificateur, aumône purificatrice, et autres formules. Néanmoins, ces formulations ne sont que des oxymores euphémis-tiquement présentés, car nul n’a ja-
mais payé ses impôts pour se purifier et nul n’a jamais été spolié de ses biens par le percepteur d’État en s’imaginant qu’ainsi Dieu prélevait Sa part de ce qu’Il pourtant nous avait donné ! D’autres éléments contradictoires doivent être soulignés
- Il n’existe aucun verset du Coran spécifiant que la zakât est une obligation ! En réalité, seul le hadîth l’affirme !
- Nous avons démontré que la Prière selon le Coran n’avait pas de caractère obligatoire et, en suivant le raisonnement mis en place ici par l’Islam lui-même, cela suffirait en soi a invalider l’obligation légale liée à la zakât.
- Le Coran ne précise pas quels biens seraient soumis à la zakât et, encore moins quelle quantité serait exigée, ce qui pour un impôt obligatoire serait une absence pour le moins gênante et contradictoire avec l’idée même d’obligation. Là encore, le Hadîth vient à point nommé et traquera comme le fisc le moindre détail imposable.
- Les taxes et impôts n’ont jamais eu d’autre origine et raison d’être que de servir les pouvoirs en place, ici la puissance califale. Comme nous le confirmerons, cette mainmise sur les biens du peuple par l’Islam est une parfaite illustration d’association et de connivence théologico-écono-mico-politiques.
- Si la zakât est bien ce que l’Islam en dit, alors comment justifier cette
institution légale et administrative dès la période mecquoise alors même que les musulmans étaient statutairement en très fâcheuse position et bien loin d’un quelconque degré d’organisation ? Bien sûr, l’on affirme constamment que l’institution de la zakât remonte à l’an 2 à Médine au moment de la formation de “l’État musulman”, mais cela est manifestement et coraniquement faux. [6] - Si le Coran ne mentionne pas l’obligation de la zakât, il appelle par contre les croyants de manière répétée à faire l’aûmone/sadaqa, la charité.
L’ensemble de ces contradictions et difficultés laisse à penser que l’Islam a fait du terme sadaqa/aumône un synonyme du terme zakât pris au sens d’impôt, alors que nous allons démontrer que selon le Coran le terme zakât est synonyme de sadaqa au sens d’aumône. Nous allons donc à présent analyser les mécanismes mis enjeu par l’Islam pour réaliser cette essentielle inversion, base supposée de son quatrième pilier.
Que dit le Coran
- Dans un premier temps, l’analyse lexicale doit s’intéresser aux deux termes clefs : zakât et sadaqa. Du fait de l’organisation des lexiques arabes,[7] le mot zakât est classé à la racine arabe zakâ, verbe connotant l’idée de croissance, grandir et, de là : se vanter. Ces notions de base n’expliquent pas comment ce verbe signifie aussi, être sans tâche, probe, pur, purifier et, encore moins, la signifi-
cation du nom zakât pris au sens d’impôt, taxe, dîme, etc. Il est pourtant indéniable que la racine zakâ signifie être pur, la forme II zakkâ/purifier et la forme V ta-zakkâ/se purifier, le Coran en témoigne par exemple en S24.V21 et S20.V76. Ce champ lexical provient en réalité d’un emprunt ancien au vocabulaire religieux syriaque avec la même notion de purification.[8] Par contre, le terme zakât provient directement d’un terme syriaque signifiant aumône. Historiquement, bien avant le temps coranique, les chrétiens s’acquittaient annuellement d’un impôt religieux perçu directement par l’Église : la dîme.[9] De même, les juifs versaient un impôt reversé au clergé des Lévites et des Cohen. Comme de règle, le christianisme a récupéré à son propre compte cette taxation de la foi mise en place par le judaïsme et l’Islam ne manqua donc pas de valider et instituer ce principe, somme toute curieux. Cette continuité n’a rien de surprenant du point de vue de l’histoire comparée des re-
ligions, mais pose un problème théologique, car il est difficile d’imaginer que Dieu gérerait une méta-adminis-tration fiscale céleste exigeant au fil des millénaires que les croyants versent impôts et taxes aux corps religieux institués en percepteurs de Dieu. Quoi qu’il en soit, il est donc très vraisemblable que le mot zakât ait été intégré à la langue arabe à partir des communautés juives et chrétiennes arabes. Cependant, son origine étymologique indique un fait important : le terme zakât ne connote aucune idée de purification. Ainsi, puisque le terme zakât est celui retenu par l’Islam pour qualifier l’impôt qu’il a institué et rendu obligatoire, cette taxation, contrairement à ce qui est inlassablement répété, n’a étymologiquement aucune vertu purificatrice. Cependant, cette situation est au fond logique, car impôts et taxes, comme tous les prélèvements effectués par les pouvoirs, ne sont en rien purificateurs !
- Quant au terme sadaqa il pro-
vient d’une racine arabe signifiant être sincère, vrai, et il a pour sens : aumône, don, charité. La charité est donc un acte de générosité sincère auquel le Coran appelle sans cesse et en plus encore de versets que ceux employant le mot zakât. Théologiquement, il est tout à fait cohérent que le croyant fasse montre de solidarité tout en remerciant Dieu, du fait de sa foi, des bienfaits qu’Il lui a octroyé. Tel est le principe qui régit Taumône/sadaqa selon le Coran : une juste redistribution des richesses « les craignants-Dieu, ceux qui croient en T Inapparent, accomplissent la prière et de ce que Nous leur avons attribué font largesse », S2.V2-3. Par ailleurs, la sadaqa/aumône a logiquement une dimension purificatrice, purification de T âme que Ton doit combattre contre sa tendance à la crainte de l’avenir et, conséquemment, à T accaparation et l’avarice : « Prends de leurs biens une aumône/sadaqa afin de les purifier/tahhara [matériellement] et de les purifier/tazakkâ [moralement]... », S9.V103.[10]
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- Étymologiquement donc, sadaqa et zakât ont la même signification : aumône, et ce fait lexical peut être de plus vérifié par le Coran. En effet, nous lisons : « Ce que vous donnez en prêt à doublements/ribâ[l l]afin qu’il fructifie aux dépens de l’argent des gens ne fructifie pas auprès de Dieu, mais ce que vous donnez en aumône/min zakât recherchant en cela la “Face” de Dieu... ceux-là sont ceux qui recevront le double ! »[12] D’autre part, nous lisons : « Dieu ne fait pas prospérer le prêt à doublements/ribâ, mais II fructifie les aumônes/as-sadaqât, Dieu n’aime point tout ingrat transgresseur ! »[13] La comparaison terme à terme de ces deux versets indique clairement que selon le Coran zakât est synonyme de sadaqa et a donc bien pour sens aumône. L’on constatera aussi que la traduction standard écrit : « mais ce que vous donnez comme Zakât » et non « ce que vous que donnez en aumône/min zakât » inscrivant ainsi dans le texte coranique le point de vue de l’Islam au détriment de la lettre. Par ailleurs, une autre comparai-
son confirme la synonymie coranique entre sadaqa et zakât : « Dis à mes serviteurs qui ont cru qu’ils accomplissent la prière et qu’ils fassent largesse/yunfiqûna de ce que Nous leur avons attribué/mâ razaqnâ-hum, discrètement ou ouvertement.. .»[14] D’évidence, nous avons là l’exact équivalent du célèbre syntagme « ceux qui accomplissent la prière et s’acquittent de la Zakât/yu’tûna az-zakât », formule considérée comme l’argument prouvant le caractère obligatoire de la zakât par assimilation à celui de la prière. Or, la mise en parallèle de ces deux énoncés montre parfaitement que l’expression « qu’ils fassent largesse de ce que Nous leur avons attribué » est synonyme de la locution figée « et s’acquittent de l’aumône/zakât». Ce n’est donc que sous l’influence de l’Islam qu’en cet appel sans cesse réitéré par le Coran nous comprenons le verbe atâ comme signifiant s’acquitter, verbe à connotation fiscale, alors même qu’il ne signifie que donner, faire largesse de et que nous sommes passés de « donner l’aumône » à «
s’acquitter de la zakât ». Du reste, ce même glissement de sens est à l’œuvre entre l’emploi direct du verbe prier/sallâ[15] dans le Coran et l’usage de la locution coranique aqîmû as-salât en laquelle le verbe aqâma/se tenir debout, ici lors de la prière, est pris au sens d’accomplir, verbe compris comme l’exécution de l’obligation de la prière. Précisément, les juristes de l’impôt-zakât ne pouvaient exploiter que la locution aqîmû as-salât wa âtû az-zakât, car il était possible de l’interpréter comme signifiant « accomplissez la prière et acquittez de la Zakât », c’est-à-dire alors avec l’idée d’obligation légale, interprétation impossible avec les expressions type anfiqû mimmâ razaqa-kum allâhu : donnez ou aumônez ou faites largesse de ce que Dieu vous a attribué comme biens. Hors paradigme islamique, la relation coranique entre aumône et prière est donc : priez et faites l’aumône que ce soit en usant du verbe prier/sallâ ou être en prière/aqâma et aumônez/anfaqû ou donner l’au-mône/sadaqa. Une dernière confirmation de ce que dans le Coran zakât et sadaqa ont tous deux le sens d’aumône et leur mention conjointe en un même verset : « Appréhendiez-vous de faire précéder votre entretien [avec le Prophète] d’aumônes/sada-qât ? Si vous ne l’aviez pas fait et que Dieu en accepte votre repentir, alors accomplissez la prière/aqîmû as-salât et donnez l’aumône/âtû az-zakât et obéissez à Dieu et à Son messager ; Dieu est parfaitement informé de ce que vous œuvrez ! »[ 16]
- Après avoir mis en évidence que selon le Coran zakât et sadaqa sont deux termes ayant le sens d’aumône et ainsi montré que l’Islam a procédé par surinterprétation à l’égalité inverse : sadaqa équivaut à zakât pris au sens d’impôt légal, nous pouvons examiner comment l’Islam a procédé pour construire la notion d’obligation
quant à la zakât. Nous l’avons dit, aucun verset du Coran n’énonce directement cela, ce qui est cohérent puisque l’aumône ne peut avoir un caractère obligatoire ou contraignant même si le Coran insiste énormément sur cette essentielle vertu qu’est la charité. Néanmoins, les juristes-percepteurs du calife ont cité à comparaître le verset suivant : « Il [Dieu] est Celui qui fait croître des jardins de treilles entrelacées ou non, les dattiers et les cultures, nourriture variée, les oliviers et les grenadiers paraissant ressemblants, mais toujours différents. Mangez-en Son fruit lorsqu’il fait fructifier et donnez-en Son dû/haqqa-hu au jour de la moisson. Ne gaspillez point, car II n’aime pas les outranciers. »[17] Ce verset serait donc censé attester de la zakât sur les produits agricoles, principale source de revenus de l’humanité jusqu’à récemment et, donc, de richesses pour les pouvoirs et, par extension seulement, tous les biens taxables. Or, l’expression âtû haqqa-hu comprise et traduite par « acquit-tez-en le(s) droit(s) », c’est-à-dire supposément la zakat, est clairement surinterprété. En notre démonstration, nous mettrons en comparaison notre traduction littérale et la traduction standard fidèle à l’exégèse officielle. En effet, en le syntagme âtû haqqa-hu le pronom « hu » ne peut représenter l’ensemble des récoltes, car cela ne vaudrait à la lettre que pour les céréales et autres plantes que l’on moissonne puisqu’il est dit « au jour de la moisson » et non pas « au jour de la récolte ». De plus, le terme thamar ne désigne les « fruits » que lorsqu’il s’agit d’un collectif et, en ce cas, le pronom de rappel aurait été « hâ » et non pas « hu ». Par thamar, l’on entend donc présentement la production, le produit, d’où en ce sens, rendu possible par le français, notre singulier « fruit » au sens figuré.
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Là encore, il est dit thamari-hi, complexe où le pronom « hi/hu » ne peut pas représenter les jardins et les fruitiers précédemment listés dans le verset, car à nouveau le pronom devrait grammaticalement être « hâ ». Par suite, le verbe athmara, à la troisième personne du singulier masculin, ne peut lui aussi avoir comme sujet les fruits ou les jardins, car l’accord verbal aurait été en arabe le féminin singulier. L’on ne peut donc traduire par
- Après avoir mis en évidence que selon le Coran zakât et sadaqa sont deux termes ayant le sens d’aumône et ainsi montré que l’Islam a procédé par surinterprétation à l’égalité inverse : sadaqa équivaut à zakât pris au sens d’impôt légal, nous pouvons examiner comment l’Islam a procédé pour construire la notion d’obligation quant à la zakât. Nous l’avons dit, aucun verset du Coran n’énonce directement cela, ce qui est cohérent puisque l’aumône ne peut avoir un caractère obligatoire ou contraignant même si le Coran insiste énormément sur cette essentielle vertu qu’est la charité. Néanmoins, les juristes-percepteurs du calife ont cité à comparaître le verset suivant : « Il [Dieu] est Celui qui fait croître des jardins de treilles entrelacées ou non, les dattiers et les cultures, nourriture variée, les oliviers et les grenadiers parais-
« ils [c.-à-d. les jardins] en produisent ». Nous aurons donc constaté que l’analyse sémantique a mis en évidence que le seul agent pronominal présentement possible en cette phrase clef est Dieu : accord du masculin singulier : « hu », ce qui explique l’ensemble de notre traduction : « Mangez-en Son fruit [ce que Dieu a produit] lorsqu’il fait fructifier [c’est dire que Dieu produit en abondance] et donnez-en Son dû/haqqa-
sant ressemblants, mais toujours différents. Mangez-en Son fruit lorsqu’il fait fructifier et donnez-en Son dû/haqqa-hu au jour de la moisson. Ne gaspillez point, car II n’aime pas les outranciers. »[17] Ce verset serait donc censé attester de la zakât
hu au jour de la moisson ». Nous comprenons à présent que le haqq dont il est question n’est pas le droit exercé par l’administration fiscale sur les biens des musulmans, mais le « dû de Dieu/hu » du fait que tout bien provient de Dieu et qu’il Lui est donc dû de redistribuer par amour de Dieu aux nécessiteux une part de ce qui Lui appartient. Enfin, la finale du verset est explicite : « ne gaspillez point, car II n’aime pas les outran-
sur les produits agricoles, principale source de revenus de l’humanité jusqu’à récemment et, donc, de richesses pour les pouvoirs et, par extension seulement, tous les biens taxables. Or, l’expression âtû haqqa-hu comprise et traduite par « acquit-
ciers ». En effet, en quoi un verset qui prescrirait un droit de taxe appellerait à ne pas gaspiller les dons de Dieu ! Cela n’est donc vrai que s’agissant du respect que chacun doit à ce que Dieu lui offre et aussi, probablement, comme signifiant qu’omettre d’en aumôner une partie aux pauvres reviendrait à gaspiller les ressources offertes par Dieu en se refusant de les redistribuer.
tez-en le(s) droit(s) », c’est-à-dire supposément la zakat, est clairement surinterprété. En notre démonstration, nous mettrons en comparaison notre traduction littérale et la traduction standard fidèle à l’exégèse officielle. En effet, en le syntagme âtû haqqa-hu le pronom « hu » ne peut représenter l’ensemble des récoltes, car cela ne vaudrait à la lettre que pour les céréales et autres plantes que l’on moissonne puisqu’il est dit « au jour de la moisson » et non pas « au jour de la récolte ». De plus, le terme thamar ne désigne les « fruits » que lorsqu’il s’agit d’un collectif et, en ce cas, le pronom de rappel aurait été « hâ » et non pas « hu ». Par thamar, l’on entend donc présentement la production, le produit, d’où en ce sens, rendu possible par le français, notre singulier « fruit » au sens figuré.
-Nous pouvons à nouveau démontrer que le Coran n’a pas institué d’impôt-zakât, car si tel avait été le cas il aurait fallu nécessairement qu’il en fixât le taux d’imposition pour, qui plus est, toutes les catégories de biens concernées. Or, rien de
Zakat
cela dans le Coran ! Bien au contraire, nous ferons observer qu’en l’unique occasion où la Révélation intervient pour déterminer un prélèvement obligatoire elle en détermine très logiquement le taux, et cela ne concerne que les butins de guerre : «
Sachez que quoi que vous saisissiez comme butin, le cinquième revient à Dieu et Son messager ainsi qu’aux proches, les orphelins, les fils de la route, si vraiment vous croyez en Dieu... »[23] Cela n’a bien évidemment pas été établi pour l’aumône-zakât-sadaqa logiquement laissée à discrétion en fonction des moyens et des intentions de chacun.
- S’il était encore nécessaire de démontrer que dans le Coran zakât est synonyme de sadaqa au sens d’aumône, nous rappellerons un célèbre verset en lequel il apparaît clairement que le segment « tout en donnant de son bien par amour pour Lui » est explicité par le terme zakât/aumône et où l’on constate sans peine que les catégories concernées par l’aumône prise comme ex-
pression de la piété/birr sont identiques à celles qui précédemment décrivaient les bénéficiaires des sadaqât/aumônes : « La vertu/birr ne consiste point à ce que vous orientez vos faces vers le Levant et le Couchant. Mais la piété/birr est de croire en Dieu, au Jour Dernier, aux Anges, au Livre, aux prophètes, tout en donnant de son bien par amour pour Lui : aux proches, aux orphelins, aux pauvres, aux fils de la route, aux mendiants, pour l’affranchissement des esclaves. Et celui qui accomplit la prière et donne l’aumône/zakât, ceux qui tiennent les engagements qu’ils ont contractés, ceux qui endurent les maux, l’adversité et les temps de malheur ; ceux-là sont ceux qui auront été sincères, ceux-là sont les craignants-Dieu. »[24]
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- Enfin, l’ensemble de nos observations établissant la synonymie entre sadaqa et zakât au sens d’aumône se vérifie à contrario tout en expliquant que le Coran puisse utiliser la locution âtû az-zakât/donnez l’aumône/zakât comme une incitation générale et permanente à la charité puisqu’à l’adresse d’autres religions et croyants. Concernant les Hébreux : « Ô Fils d’Israël ! [...] accomplissez la prière, faites l’au-mône/âtû az-zakât, inclinez-vous avec ceux qui s’inclinent. »[25] Concernant Jésus : « [Jésus dit de Dieu] : Il m’a béni où que je sois et m’a recommandé la prière et l’au-mône/zakât tant que je demeurerais en vie. »[26] Incidemment, l’on remarquera ici l’emploi du verbe re-commander/awsâ et la mention de la mort physique de Jésus. [27] Concernant Ismaël : « Il enjoignait sa famille à prier et à faire l’aumône/zakât... »[28] Ces quelques exemples sont cohérents dès lors que zakât a le sens d’aumône
et sont un non-sens si on suppose que zakât désigne un impôt-taxe à moins d’admettre que Dieu se soit préoccupé de nourrir les clergés et les pouvoirs à travers les époques et pour l’éternité ! Par contre, prier et faire
l’aumône/aqîmû as-salât wa âtû az-zakât sont les deux principales vertus cardinales que le Coran sans cesse souligne à l’adresse de tous les croyants, ce jusqu’à la fin des temps. S’il fallait encore démontrer que les
impôts, dîmes et autres taxes religieuses instituées par les pouvoirs politico-religieux ne sont pas du fait de Dieu, nous n’aurions qu’à bien comprendre le verset suivant. Celui-ci est une mise en garde sans appel que nos doctes n’ont, semble-t-il, pas voulu entendre et n’ont pas permis que les croyants le puissent : « Ô croyants ! En vérité nombre de rabbins et de moines dévorent les biens des gens en pure perte et détournent de la cause de Dieu. Ceux qui thésaurisent l’or et l’argent et ne les dépensent pas en aumônes pour la cause de Dieu, avertis-les donc d’un tourment terrible. »[29] Le propos est explicite, il fustige toutes les castes cléricales qui ont détourné l’aumône/sadaqa spontanée du croyant envers ses frères en humanité. Il a été ainsi systémiquement organisé, prétendument au nom de Dieu, le prélèvement d’impôts-zakât tout au profit des religieux ainsi qu’à celui des pouvoirs politiques auxquels ils se sont toujours associés.
Conclusion
L’analyse littérale de nombreux versets en lien avec la notion de sadaqa/zakât dans le Coran aura mis en évidence une inversion de sens orchestrée par l’Islam. Ainsi, alors que pour le Coran le terme zakât est strictement synonyme de celui de zakât en tant que signifiant aumône, c’est-
à-dire le don spontané des biens que Dieu attribue aux hommes, l’Islam a réussi par une série d’interprétations et de surinterprétations à faire du terme sadaqa le synonyme de zakât au sens d’impôt légal obligatoire, c’est-à-dire un prélèvement organisé par l’État sur l’ensemble des biens
disponibles.
Paradoxalement, c’est du fait même de ce retournement fondamental qu’il est devenu impossible de prouver que le Coran a rendu obligatoire la pratique de l’impôt-zakât puisque, naturellement, le sujet coranique étant l’aumône celle-ci ne peut avoir qu’un caractère volontaire. La Zakât en tant que quatrième pilier de l’Islam n’a donc pour elle que sa propre autolégitimation. En cela, l’Islam n’a rien inventé, mais n’a fait que perpétuer la tradition des corps cléricaux antérieurs qui, en association avec les pouvoirs, a toujours su détourner l’appel de toutes les révélations : la générosité du partage, au profit de taxes et impôt religieux dont les premiers bénéficiaires ne sont plus directement les nécessiteux, mais ces institutions. Le Coran n’a pas pour sujet le politique ou la gouvernance, mais la foi et l’éthique, il est ainsi cohérent qu’il incite à la redistribution des richesses par l’aumône et non par l’impôt.
D’un point de vue théologique, la
mutation est d’importance. La conscience aigüe des bienfaits de Dieu à notre égard présidant au don par empathie envers son prochain a été remplacée par l’accomplissement comptable d’un devoir religieux. Imposer une taxe légale est par définition tuer la sincérité du donateur, la foi est ici contrainte par l’Islam à admettre qu’il lui est commandé de donner à l’État. Le pire dommage collatéral que l’on puisse ainsi craindre pour les croyants concernés est bien l’atténuation du sentiment de charité, de la conscience du partage des ressources afin que l’équité et la justice régnent entre les hommes. Si la zakât islamique est limitée par un taux prédéterminé, l’aumône coranique est illimitée. Le Coran en sa haute exigence éthique appelle donc tout un chacun, en fonction de ses moyens, à fournir en toute sincérité l’effort maximum de partage et d’entraide sociale pour l’amour de Dieu.
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Abû Hamid Mohammed ibn Mohammed al-Ghazâlï (1058-1111), connu en Occident sous le nom d'Algazel2, est un philosophe et théologien soufi d'origine pcrse3. Personnage emblématique dans la culture musulmane, il représente la mystique dogmatique.
Al-Ghazâlî a une formation philosophique très poussée ; il écrit un essai tentant de résumer la pensée de philosophes musulmans déjà célèbres (Al-Kindi, Rha-
L'ALCHIMIE DU BONHEUR
CX>K»<UKLWC£ e». SOI ET CXSMM.MfcS4.XC». SS». MR?
zès, Al-Fârâbî, Avicenne et d'autres). Déçu dans sa recherche d'une vérité philosophique finale, il s'oriente vers un mysticisme profond refusant toute vérité aux philosophes et les accusant d'infidélité. Dans son ouvrage Tahâfut al-Falâsifa (L'Incohérence des philosophes) (1095), il entend montrer par la méthode même des philosophes — qu'il maîtrise du fait de ses études — que les philosophes n'aboutissent qu'à des erreurs, condamnables selon lui puisque contredisant la Révélation. Sa critique vise particulièrement l'aristotélisme d'Avicenne. 11 a influencé le Kuzari de Juda Halevi.
Ce découragement n'est pas dénué de similitude avec celui de son compatriote presque contemporain, le mathématicien et poète persan Omar Khayyam, qui cessa un jour toute activité scientifique, mais pour se consacrer, lui, à une vie simple, [réf. nécessaire] et dont des quatrains, les rubayat (singulier ruba'i) dénoncent le libre-penseur, le sceptique, l'incurable pessimiste4.
Biographie
L’imâm Abû Hâmid est né dans la ville de Tûs dans le Khorâsân (en Iran) en 450 A.H. (après l’Hégire) (ou 1058). Après la mort de son père, le jeune imam, encore mineur, s’installe dans la ville de Jardjâne. Parti à la recherche des sciences et du savoir, il apprend « les sciences fondamentales en islam » (Usûl Ad-Dîn). Il retourne à Tûs, puis se rend à Naysabûr où il devient un disciple et un compagnon de l’imâm Al-Djûwaynî, jusqu’en 477 A.H,(ou 1085) date du décès de cc dernier. L’imam se rend alors en Iraq. L'influent Nizhâm Éducation
Algazcl (Al-Ghazali) est né dans la ville de Tus (Khorassan) ou dans un des villages voisins, au sein d'une famille perse de condition modeste, dont certains membres sont connus pour leur savoir et leur penchant pour le mysticisme soufi.
Al-Ghazali est encore jeune lorsque son père meurt, après avoir chargé un de ses amis soufis de s'occuper de l'éducation de ses deux fils. L'ami en question s'acquitte de cette mission jusqu'à épuisement des fonds légués par le père et conseille aux deux frères de s'inscrire dans une madrasa où les élèves suivent des cours et sont pris en charge matériellement. Al-Ghazali aurait commencé vers l'âge de sept ans par étudier l'arabe, le persan, le Coran et les prin-
Dans les allées du pouvoir
La mort d'al-Djuwaynî en 1085 voit s'achever la période d'apprentissage d'al-Ghazali - qui a alors 28 ans - et débuter celle de l'immersion dans la politique et de la fréquentation des allées du pouvoir. 11 se rend au « camp » du ministre scldjoukidc Nizam al-Mulk, où il mène pendant six années la vie des juristes de cour, faite de combats politiques, de joutes savantes et d'écritures, jusqu'à ce qu'il soit nommé enseignant à la madrasa Nizâmiyya de Bagdad, fondée pour l'enseignement du droit chafiite. Durant les quatre années où il occupe ce poste, il écrit un certain nombre d'ouvrages sur le fiqh — qu'il enseigne — la logique et le Kalâm, les plus importants étant le Mustazhiri et Al-Iqtisad fil-I'tiqad (Le juste milieu
Al-Mulk, grand vizir du roi seldjouk Malik Shah, ayant entendu parler de la valeur de ce jeune imam, l’accueille en Iraq et lui confie en 484 A.H. (ou 1092), l’enseignement dans Al-Madrasah An-Nidhâmiyyah de Bagdad, université très réputée à l’époque. Après quatre ans passés dans l’enseignement et l’écriture de précieux ouvrages, l’imam ressent le besoin de voyager, de se détourner des intérêts terrestres, dans une quête permanente des sciences religieuses. C’est le début d’une quête mystique. 11 quitte l’Iraq et part pour Al-
cipes de l'islam. À la madrasa, il entre dans le cycle des études secondaires et supérieures comportant le fiqh (jurisprudence islamique) et l'exégèse (tafsir) du texte coranique et des hadith (propos du prophète Mahomet). De fait, l'enseignement des mathématiques et autres sciences dans les madrasas est quasi absent dans ces écoles coraniques, selon Guy Rachet.
Vers l'âge de 15 ans, Algazel s'installe à Jurjan, centre florissant du savoir situé à 160 km environ de Tus, pour étudier le fiqh auprès de l'imam Al-Ismâ'îlî (1084). Ce type de "voyage à la recherche du savoir", en vue de suivre l'enseignement des maîtres réputés du moment, est une des traditions éducatives de l'islam pour l'apprentissage du
dans la croyance), deux ouvrages de jurisprudence à caractère politique.
Durant la période où il enseigne à la Ni-zamiyya de Bagdad, al-Ghazali étudie la philosophie (celle des Grecs, Aristote, Platon et Plotin par le biais de traductions en arabe, ainsi que les premiers écrits philosophiques islamiques, particulièrement Ibn Sina et al-Farabi), afin de mieux la réfuter. Le problème essentiel auquel il est confronté est celui de concilier la philosophie et la religion, et il le résout en ces termes : la philosophie est dans le vrai dans la mesure où elle est conforme aux principes de l'islam et dans l'erreur lorsqu'elle est en contradiction avec ces principes. En préparation à ses attaques contre la philosophie, al-Ghazali écrit un ouvrage, Maqâsid al-
Hidjâz en Arabie. 11 accomplit le pèlerinage et rencontre les savants de la Mecque et de Médine. 11 s’installe ensuite en Palestine. 11 passe deux ans à Jérusalem avant de visiter l’Égypte et de vivre pendant un certain temps à Alexandrie. De retour à sa ville natale Tûs, l’imam consacre sa vie à la prière et à l’adoration de Dieu, aux actions pieuses. Il est sollicité par le Roi Fakhr Al-Mulk, le fils de Nizhâm Al-Mulk, pour enseigner dans Madrasat Naysabûr. Il y meurt à l'âge de 53 ans.
coran par cœur. 11 revient l'année suivante à Tus, où il demeure trois années consacrées à mémoriser et mieux comprendre ce qu'il a transcrit de l'enseignement de ses maîtres. Il se rend ensuite à Naysabûr (Nichapur), où il séjourne de 1081 à 1085.11 y étudie le fiqh, la théologie dogmatique (kalâm) et la logique, ainsi que, semble-t-il, des éléments de philosophie auprès de l'imamAbou al-Ma'âlî al-Djuwaynî, le jurisconsulte de rite chaféite le plus célèbre de l'époque. Al-Ghazali a alors 23 ans. Durant les cinq années qui suivent, il est l'élève et l'assistant de l'imam al-Djuwayni, et commence à publier quelques ouvrages et à étudier le soufisme auprès d'un autre cheikh, al-Farmadhi.
Falâsifa (Les intentions des philosophes) (1093), dans lequel il expose brièvement l'essentiel de la pensée philosophique connue à son époque, suivi de son ouvrage Tahafut al-Falasifa (L'incohérence des philosophes) (1095). Il résume son opposition à la philosophie en vingt questions touchant l'Homme, le monde et Dieu. Pour al-Ghazali, le monde est une création récente, les corps rejoignent les âmes dans l'au-delà et Dieu connaît les particuliers comme il connaît l'universel.
Le Tahâfut al-Falâsifa (L'incohérence des philosophes) a un retentissement considérable dans le monde arabo-isla-mique et est lu dans 1' Europe chrétienne ; cette œuvre et son auteur ont été un des facteurs du déclin inexorable de
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la pensée philosophique grecque dans le monde islamique, en dépit des défenses de la philosophie exprimées par Averroès (Ibn Rouchd) et d'autres5.
Avec l'intensification des affrontements militaire et intellectuel entre le sunnisme et le chiisme, entre le califat abbasside d'une part, et l'État fatimidc et ses partisans et alliés dans le Machrek de l'autre, al-Gha-zali se mobilise en publiant une série d'ouvrages de propagande à ce sujet, le plus important étant Les vices de l'ésotérisme et Les vertus de l'exotérisme.
L'ésotérisme des batinites repose sur deux principes fondamentaux : l'infaillibilité de l'imam, source obligatoire du savoir islamique car ayant appris le coran par cœur, et l'interprétation ésotérique de la chari'a (la loi divine qui serait révélée de l'islam) par l'imam et ses disciples. Al-Ghazali concentre ses attaques sur le premier principe, celui de l'infaillibilité de l'imam, son but étant de défendre le califat abbasside, de justifier son existence - fut-elle symbolique, le califat se trouvant alors en situation d'extrême faiblesse -, d'assouplir les conditions d'accession à l'imamat et de conférer une légitimité aux sultans seldjoukides, qui détiennent alors le véritable pouvoir militaire et politique - problème juridico-politique auquel ont aussi été confrontés d'autres fuqaha (jurisconsultes) musulmans, al-Mawardi en particulier. Mais la campagne d'al-Ghazali contre les batinites n'est pas couronnée du même succès que sa campagne contre les philosophes.
Il montre, dans la renaissance de la "science" religieuse (Ihyâ ôloum ed-dîn), que le fiqh, tel que l'entendent les juristes littéralistes, n'est qu'une occupation temporelle sans lien avec la religion. Il dénonce les interventions intéressées des foqahâ dans la politique, leur sens de la réclame et leur folie de prétendre assurer, par une vaine gymnastique juridique, le salut de l'âme, alors que la religion est surtout affaire de cœur. On comprend que ses ouvrages ont choqué les malékites dans l'occident musulman, moins pour des motifs dogmatiques que pour la dureté des jugements contre les foqaha. Aussi ceux-ci obtiennent-ils que le prince almoravidc Ali Ben Youssef, ennemi de la théologie, les fasse brûler et menace de confiscation de ses biens et de mort quiconque en posséderait des fragments. Ce péché contre l'esprit fut fatal aux Almoravidcs, comme le prouve le succès du mouvemental-mohadeô.
Les principes théologiques d'al-Ghazali
La pensée d'al-Ghazali, tourne essentiellement autour du concept de Dieu et de ses rapports avec ses créations (le monde et l'homme). Certes, al-Ghazali commence par suivre le courant du fiqh et, plus précisément, celui de la théologie dogmatique ash'arite, dans sa description de l'identité et des attributs de Dieu, et le courant soufi dans la définition de la relation entre Dieu et l'être humain, mais il va plus loin en proposant une idée neuve de l'identité de Dieu, de ses attributs et de son action 12.
Al-Ghazali est en accord avec les jurisconsultes et les théologiens quant à une prétendue unicité et l'éternité de Dieu, un
La philosophie de al-Ghazali
Conscience et savoir sont les traits distinctifs majeurs de l'être humain, lequel puise sa connaissance à deux sources, l'une humaine, qui lui permet de découvrir le monde matériel où il vit, au moyen de ces outils limités que sont la perception et la raison, et l'autre divine, qui lui permet de connaître le monde de l'au-delà, par la révélation et l'inspiration. Ces deux types de connaissance ne sauraient être mis sur un pied d'égalité, du point de vue de leur source comme de leur méthode ou de leur degré de vérité. Le vrai savoir ne peut venir que du dévoilement, une fois l'âme réformée et purifiée par l'éducation de l'esprit et du corps, et en conséquence prête à enregistrer ce qui est
L'influence d'al-Ghazali
Al-Ghazali est mort à l'âge de cinquante-trois ans. Il a été un des plus grands penseurs musulmans, recevant ainsi le surnom de « rénovateur du Ve siècle de l'Hégire ». La grande influence qu'a eue al-Ghazali peut être attribuée à plusieurs éléments, à savoir:
• La profondeur, la force et l'étendue de sa pensée, consignée dans plus de cinquante ouvrages, dont les plus importants sont Ihya' 'Ulum al-Din(Rcvivification des sciences de la foi), Tahafut al-Falasifa (L'incohérence des philosophes) et Al-Munquidh min al-Dalal (Erreur et délivrance), ouvrages que l'on continue aujourd'hui à étudier.
• Ses vues étaient en accord avec son époque et son milieu, reflétant cette époque sans doute plus qu'elles ne répondaient à ses besoins et à ses exigences, et constituant un élément de continuité et d'ordre plus qu'un facteur de renouveau et
dieu sans substance ni forme, qui ne ressemble à aucune chose et auquel aucune chose ne ressemble, un dieu omniprésent, omniscient et omnipotent, un dieu doué de vie, de volonté, d'ouïe, de vue et de parole. Mais le dieu d'al-Ghazali est différent en ce que l'univers et ses composantes, et les actes des hommes, sont soumis à sa forte emprise et à son intervention directe et constante, et que les concepts propres à la justice des hommes ne sauraient lui être appliqués. Il diffère aussi par la prise en considération du bien des créatures.
À l'instar de nombreux jurisconsultes et philosophes, al-Ghazali distingue deux
gravé dans la mémoire. 11 s'agit d'un savoir dont le vecteur n'est ni la parole ni l'écrit, un savoir qui investit l'âme dans la mesure où celle-ci est pure et prête à le recevoir. Et plus l'âme acquiert ce savoir, plus elle connaît Dieu et s'en rapproche, et plus le bonheur de l'être humain est grand 16.
Selon Al-Ghazali, l'individu vertueux est celui qui renonce à ce monde pour tendre vers l'au-delà, qui préfère la solitude à la fréquentation de ses semblables, le dénuement à la richesse et la faim à la satiété. C'est l'abandon à Dieu et non le goût du combat qui dicte son comportement et il est plus enclin à faire preuve de patience que d'agressivité 17. Curieusement,
de changement.
L'influence d'al-Ghazali sur la pensée islamique peut être ramenée aux éléments ci-après :
• Retour du « principe de crainte » dans la pensée religieuse, et insistance sur l'existence du Créateur siégeant au centre de l'existence humaine et régissant directement et constamment le cours des choses (après que les soufis eurent défait le "principe d'amour").
• Réconciliation entre la charia et le soufisme (entre les jurisconsultes et des soufis) et multiplication des confréries soufies.
• Défense de l'islam sunnite contre la philosophie.
• Affaiblissement de la philosophie et des sciences de la nature.
L'influence d'al-Ghazali s'est étendue au-delà du monde islamique pour s'exercer jusque sur les pensées européennes juive
mondes, celui-ci, qui est éphémère, et l'autre qui est éternel. Le premier, celui de l'existence matérielle, est une existence provisoire, soumise à la volonté de Dieu ; il n'est pas régi par un ensemble de lois scientifiques, qui sont selon lui une partie de ce monde, mais dominé, régi et dirigé par l'intervention directe et constante de Dieu (refus de la causalité). Il pense que Dieu n'est pas seulement le créateur de l'univers, de ses caractéristiques et de ses lois (ou cause de l'existence), il est aussi la cause de tout événement qui y survient, insignifiant ou important, passé, présent ou à venir 13.
au moment même où l'image de l'homme vertueux commence à évoluer en Europe, le "moine chevalier" supplantant le moine errant, le vêtement de l'homme vertueux change aussi dans l'Orient arabe, avec la différence que l'armure du cavalier combattant laisse la place aux haillons du soufi. Et alors que Pierre l'Ermite informe les masses européennes des situations subies par les Chrétiens d'Orient du fait de l'occupation arabo-musulmane et les mobilise pour une croisade de défense, al-Ghazali exhorte les Arabes à se soumettre aux souverains musulmans et à se détourner de la société profane.
et chrétienne.
À la fin du Xle siècle et surtout au Xlle siècle de l'ère chrétienne, de nombreuses œuvres de mathématiques, d'astronomie, de sciences naturelles, de chimie, de médecine, de philosophie et de théologie en grande partie traduites de livres grecs ont été traduites en latin, notamment par des Chrétiens d'Orient, dont certaines œuvres d'al-Ghazali, notamment, Ihya' 'Ulum al-Din (Revivification des sciences de la foi), Maqâsid al-Falâsifa (Les intentions des philosophes) que d'aucuns ont prise par erreur pour un exposé de la pensée d'al-Ghazali alors qu'il s'agissait d'une récapitulation des principes philosophiques en cours à l'époque, Tahafut al-Falasifa (L'Incohérence des philosophes) et Mizan al-'Amal (Critère de l'action).
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RÉPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE
COMMUNIQUÉ DE LA CEI
REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE
COMMISSION ÉLECTORALE indépendante Union-Discipline-Travail
INSTALLATION ET ÉLECTION DES MEMBRES DES (CEL) et (CERD)
La Commission Electorale Indépendante (CEI) informe les Partis et Groupements politiques qu’en application de la loi portant composition, organisation, attributions et fonctionnement de la Commission Electorale Indépendante, il sera procédé, du 22 au 28 août 2020, à l’installation des Commissions Électorales Locales (CEL) et à l’élection des membres de leurs bureaux respectifs, à l’échelon régional, départemental, sous-préfectoral et communal, sur toute l’étendue du territoire national, ainsi que dans les Commissions Électorales des Représentations Diplomatiques ivoiriennes (CERD) à l’étranger.
La Commission Electorale Indépendante invite par conséquent chaque entité, membre de la Commission centrale de la CEI, à lui communiquer la liste de ses représentants dans les CEL et CERD concernées le 20 août 2020 au plus tard.
La Commission Electorale Indépendante compte sur le civisme et la
responsabilité de tous pour le bon déroulement de cette phase du
processus électoral.
Fait à Abidjan, le 14 Août 2020
P/Le Président et P.O Le Secrétaire Permanent
CEI, en toute transparence kouame Adjoumani Pierre
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