Issue
Le CERFIste #12
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-
Burkina Faso
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- Articles de journaux (3615 items)
- Title
- Le CERFIste #12
- Publisher
- Le CERFIste
- Date
- August 2010
- issue
- 12
- Abstract
- Bimestriel d'information et de formation du Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- number of pages
- 12
- Subject
- 6e Colloque International des Musulmans de l'Espace Francophone
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Civilisation occidentale
- Colloque International des Musulmans de l'Espace Francophone
- Hadith
- Institut Musulman d'Enseignement et d'Éducation
- Moussa Nombo
- Séminaire International de Formation des Responsables d'Associations Musulmanes
- Islamisme
- Terrorisme
- Rights Holder
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000535
- content
-
Bimestriel d’information et de Formation du Cercle d'Etudes, de Recherche et de Formation Islamiques 250 F CFA (CERFI) n° 012
AQMI AU BURKINA
Attention aux amalgames ! P.2
Al-Qaeda, véritable histoire de l’islam
Ramadan et spiritualité : deux réalités d’une même pièce
« Ramadan est un mois d’abstinence que nous avons transformé en un mois de grande consommation »
IMAM Alidou ILBOUDO
AQMI AU BURKINA
Attention aux amalgames !
Tant que leurs zones de prédilection se limitaient au Nord Mali, en Mauritanie ou dans le Sud algérien, on était tranquille au Burkina Faso et on appréhendait leurs faits et gestes comme de simples informations dont on se délectait sur les chaînes de télé et radios internationales. Mais, depuis que les ambassades occidentales au Burkina, notamment celles des Etats-Unis d’Amérique et de la France ont sonné l'alerte sur une présence supposée d’éléments d'Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI) dans le Nord et l'Est de notre pays, les uns s’interrogent, les autres émettent des doutes, mais tous finissent par se convaincre qu'on n’est pas si loin de cette affaire de terrorisme dans le Sahel. On est même bien dedans ! Car avant ces derniers événements, on a d'abord signalé la présence d'un Burkinabè parmi les trafiquants d'AQMI ; ensuite on a assisté à l'enlèvement par le même groupe, de notre compatriote Philomène Ouédraogo ; enfin le Burkina Faso s'est investi avec succès dans la libération des otages détenus par AQMI.
En de pareilles circonstances, en tant que musulmans, on ne peut que craindre les amalgames, les clichés et autres préjugés qui sont la conséquence naturelle de ces actes de terrorisme perpétrés au nom de l'islam. En effet, des esprits obtus et pervers n’hésitent pas à saisir ces situations pour jeter l'opprobre sur les communautés musulmanes qu’on accuse systématiquement de complicité ou de sympathie pour ces mouvements. Cela s’est déjà vu au Mali, en Mauritanie et ailleurs, où au nom d'une traque des terroristes d'AQMI, des enlèvements et séquestrations Systématiques ont été opérés contre des populations ayant généralement des ressemblances physiques avec les éléments recherchés et partageant avec eux les mêmes pratiques culturelles et religieuses. Pourtant, comment un musulman sincère peut-il éprouver de la sympathie pour des gens versés dans le trafic de drogue, dans les enlèvements et les assassinats d’innocentes personnes ? Pourquoi approuver des comportements qui sont aux antipodes des enseignements de paix que véhicule l'islam ?
Qu’on ne se trompe donc pas au cas où l’hypothèse de la présence d’AQMI au Burkina Faso se confirmait ! On n’en est pas encore là au Burkina Faso, mais tant que la présence des terroristes fait encore l’objet de moult supputations et interrogations, il est difficile d’indexer qui que ce soit. Il vaut mieux mettre en garde tous ceux qui sont croupis dans l'ombre, espérant une situation pareille pour régler leurs comptes avec les musulmans. Ils pourraient même la créer si d’aventure les menaces ne se confirmaient pas. diront certains ! Pourtant, il faut se rendre à l'évidence compte du cynisme des hommes, prêts à nuire au nom de leurs intérêts divers.
La Rédaction
RAMADAN 2010
Une nuit spirituelle pour réussir son entrée
De manière générale, il est ressorti qu'il importait que chacun s’instruise davantage sur les règles élémentaires du jeûne pour ne pas sortir perdant de Ramadan. Du reste, prions Allah d’accorder à toutes et à tous la santé et les moyens nécessaires d’observer ce pilier de l’Islam.
Par Mahamadi OUEDRAOGO
Qui veut aller loin ménage sa monture, a-t-on coutume de dire. Pour aider ses membres et ses sympathisants à réussir leur entrée dans le mois béni de Ramadan, le CERFI a organisé une nuit spirituelle le 31 juillet à son siège, aux 1200 logements à Ouagadougou. Ils étaient nombreux les fidèles à répondre à cette invitation. Cette activité qui se voulait un cadre d'échange et de réflexion était placée sous le thème : Ramadan et présence sociale. L’objectif était de rappeler aux participants leur devoir de promotion des valeurs sociales pendant le mois de Ramadan. La dimension sociale du jeûne a pu être examinée à l’occasion d’une conférence animée à cet effet par l'Imam Yacoub TIEMTORE. Rappel sur la valeur spirituelle de ce mois, lecture coranique et prière ont tenu les fidèles en haleine jusqu'au petit matin. Chacun a pu regagner sa famille avec l’espoir de décrocher le jackpot des barakat de Dieu.
D’une “Le Cerfiste” Récépissé de déclaration N° 012697/CAO-TGI/OUA/P.F. du 10 novembre 2006 01 BP 6394 Ouagadougou 01 Burkina Faso Tél : 76 61 57 67/ 50 36 08 03 / Email : cerfiben@fasonet.bf Siège social sis 1200 logements derrière le centre CIJEF
Directeur de Publication Président du CERFI SAWADOGO Ousmane YAMÉOGO Hamidou
Rédacteur en Chef Hamidou YAMEOGO
Secrétariat de Rédaction Alizéta OUEDRAOGO
Rédaction BAMBARA Hamadé OUÉDRAOGO A. SAIam OUÉDRAOGO A. Wahid TOE Aboubacar PAO & Impression Ressources Services : 50 46 45 19/70 43 33 78
Tirage : 1000 Exemplaires
Le Cerfiste N° 12 Août 2010
Les musulmans du Burkina Faso ont débuté le mois béni de Ramadan le jeudi 12 août. Mois de spiritualité, de partage et de miséricorde, Ramadan est un moment privilégié pour le croyant de se rapprocher d'Allah. Durant ce mois, il est exigé des musulmans de jeûner de l'aube au coucher du soleil, de prier davantage, de lire le Coran et de faire preuve de charité envers les plus démunis.
L'Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina Faso a organisé des cercles de lecture et des sessions de formation islamiques pour aider les jeunes à mieux comprendre et pratiquer leur foi durant ce mois sacré. Quel est le sens de Ramadan dans la vie d'un musulman ? Ramadan rentre dans la vie d'un musulman durant ce mois où le Coran a été révélé, ce Livre fondateur et la source première des lois en Islam. Pendant Ramadan, tout musulman trouve l’essentiel des prescriptions et des recommandations de sa religion renouvelées encore durant le mois et qu'il est appelé à vivre. Ramadan est important pour nous en ce sens qu’il y a la prescription du jeûne qui est l’un des cinq piliers de l’Islam. Il nous permet d’éduquer notre corps et notre esprit, notre cœur et notre âme à mieux nous conformer aux recommandations d'Allah.
Qu’en est-il du facteur social ? Le Ramadan effectivement s’accompagne d’un aspect social très important. Parce que tout acte d'adoration, de culte est hautement récompensé durant ce mois, et le Prophète (SAW), étant un exemple, nous a habitué dans l’éducation qu’il nous a... laissée, à être solidaire envers ceux qui vivent avec nous durant le mois. Aicha, en parlant de la générosité du Prophète (SAW) a dit qu'il était comme le vent, surtout dans les dix derniers jours de Ramadan.
Il y a des gens qui ont compris le sens réel de Ramadan en vivant cet embellissement spirituel, de cette maîtrise de soi et de mise en valeur des qualités qu'Allah attend du musulman. Ces gens sont sur le chemin de la perfection et de la recherche de la vérité. C’est d’ailleurs l’objectif pour lequel Ramadan a été très indiqué, l’exercice de la lecture du Coran. comme une fête; et ils passent ainsi à côté des enseignements du mois de Ramadan parce qu’il vient avec des privations et peut-être avec beaucoup d’efforts difficiles pour l'âme et c'est regrettable.
Qu’est-ce que vous reprochez dans les pratiques de certains frères ?
Ce que je reproche le plus, c'est que des gens ne font pas l'effort de vivre spirituellement Ramadan comme il doit. C’est-à-dire que le mois de Ramadan passe mais ils sont toujours dans l’attente de sa fin soit pour fêter, soit pour sortir vite des conditions d’abstinence et de retenue que j’ai évoquées. Alors que le mois de Ramadan devrait être en principe une occasion de repentir, de rémission de nos péchés, de retour à Allah et surtout de prise de bonnes résolutions pour l’avenir. Ramadan est pour nous une école où les vertus qui sont enseignées doivent être intériorisées par chaque musulman afin de rendre suivie. meilleure en Allah mais aussi avec les autres créatures. Quelles sont les conditions à remplir pour un Jeûné accepté?
Premièrement, il est très important parce que cela fait la différence entre jeûner imposé et des jeûnes volontaires. Deuxièmement, il faudra respecter les conditions. Préservant ses organes des sens, notamment la vue, l’ouïe, la langue et ses membres de tout ce qu’Allah a interdit. Troisièmement, il faut mobiliser son cœur et son esprit et les diriger vers Allah pour vivre intensément un jeûne emprunt de piété et surtout de retour à Allah.
Quels sont les actes qui sont fortement recommandés dans ce mois de Ramadan ? Pendant qu’on empêche le corps de se nourrir, il faut nourrir le cœur et l’esprit. Et la nourriture du cœur, c’est l’adoration à travers la prière, la lecture du Coran, les invocations, la méditation du Livre saint et les actes de solidarité. Les actes qui sont recommandés, c’est tout ce qui nous amène à nous améliorer, surtout sur le plan spirituel à travers les différentes sortes de prière et les actions qui nous amènent à nous rapprocher des autres. êtres qui vivent avec nous. Je veux parler de la solidarité. Le prophète (SAW) a dit : « Celui qui donne... »
Que dites-vous de ceux qui, par peur de succomber à la tentation, décident de rester chez eux pour observer leur jeûne ? En réalité, c'est aussi le sens de l'épreuve. Le jeûne vise à nous apprendre à vivre parmi les hommes et à... être bon parmi eux pour eux. Nous devons nous maîtriser et nous dire que nous sommes des jeûneurs et que, quoi que nous fassions ou disions, cela doit être en accord avec ce que nous croyons. Ramadan rime chez nous avec la polémique autour de l’apparition de la lune marquant le début et la fin du jeûne. Qu’en dites-vous ?
Pour ce qui est des enseignements qui marquent la fin ou le début de Ramadan, effectivement l'Islam recommande la vision du croissant lunaire. Maintenant, est-ce qu’il a été dit que cette vision doit se faire à l'œil nu ou est-ce qu’on peut utiliser les moyens modernes dont nous disposons pour le faire ? Cela va dépendre de la période, du pays, de l’époque où l’on vit. À mon sens, nous devons tous aller à la recherche du consensus dans notre recherche de la lune ou dans notre recherche du début ou de la fin du mois de Ramadan. Sur le plan national, une commission lune est chargée de régler cette question. Il est temps que les musulmans s'alignent sur les décisions de cette commission. commission; qui sont parafées par la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB). Tout musulman devrait dans l'obéissance à l'autorité suivre les recommandations de la commission lune. Si on ne peut pas s’entendre sur des questions aussi légères que cela, on ne peut pas s’entendre sur les questions de fond.
Ce mois connaît généralement la hausse des prix des denrées de grande consommation. Quel message avez-vous à adresser à ceux qui font de la surenchère pendant Ramadan ? Je n’ai pas de message particulier à leur endroit parce qu’ils mettent, à mon sens, des produits au moment où les gens en ont besoin. S'ils ont acquis ces produits à un moment difficile ou que les prix ont augmenté, c’est normal qu'ils nous les revendent à des prix élevés. Par contre, je m’adresse aux musulmans pour les rappeler que Ramadan est un mois d’abstinence que nous avons transformé en un mois de grande consommation. Donc à la limite, c’est nous qui avons créé la surenchère. Normalement le mois de Ramadan devait voir la diminution de la consommation au niveau de la famille. Si nous en faisons un mois de grande consommation, il est normal que les prix s’enflamment à ce moment-là. Je pense que le péché capital vient de nous-mêmes les jeûneurs.
Bientôt nous entrerons dans la dernière décade de Ramadan. Quelle est l’importance de cette étape ? La dernière décade est le moment le plus ultra du mois. C'est le bonus qu’Allah nous donne parce que les meilleures heures, les meilleurs moments de toute l'année s’y trouvent. Dans cette dernière étape, il y a spécialement une nuit appelée la nuit de la destinée, Al QADR, où Allah accorde la valeur à toute œuvre de l'année. La valeur de cette nuit dépasse mille mois d’adoration consacrée à Allah. C'est dans la recherche de cette nuit que les dix derniers jours prennent leur valeur. Chacun doit faire l’effort d'adorer Allah en cette circonstance. Le prophète (SAW) nous a recommandé de la chercher surtout durant les nuits impaires. Quand on a des difficultés pour savoir quand débute Ramadan ou quand il finit, il est encore plus difficile de savoir quelle est la 21e, la 23e, la 25e, la 27e ou la 29e nuit. Donc il est bon que nous la cherchions durant toute la dernière décade. C’est ce que le prophète (SAW) avait l'habitude de faire. Aicha nous disait que quand la 20e nuit de Ramadan arrivait, le prophète (SAW) pliait sa natte. C'est le signe qu’il ne dormait plus la nuit. Il réveillait les membres de sa famille pour qu'ils veillent en prière.
L'autre pratique que le prophète (SAW) faisait et que ses Compagnons et ses femmes ont observé après lui, c’est l'itikaf, c'est-à-dire, la retraite spirituelle, qui consiste à se retirer dans la mosquée dès la 20e nuit et de n’en sortir que le matin de la prière, avec pour objectif de consacrer ses nuits et ses jours à la recherche du meilleur des moments, la nuit de la valeur.
Pouvez-vous nous faire un rappel sur la philosophie de la Zakat el fitr? La zakat el fitr est dite aumône de la rupture. Le prophète (SAW) nous dit qu'elle a été instituée pour deux objectifs essentiels. Premièrement, pour purifier notre jeûne des éventuelles imperfections qui l'auraient entaché, soit un regard, une parole déplacée, un geste qui nous a échappé, qui ne rompent pas le jeûne de façon formelle mais qui jouent sur sa valeur. La zakat el fitr ou l'aumône purificatrice a pour but de laver notre jeûne et le rendre acceptable aux yeux d’Allah. C’est pourquoi, le prophète (SAW) a demandé que cette aumône soit payée avant la prière. C'est ainsi qu'elle joue son rôle purificateur. Mais si cette zakat est prélevée après la prière, c'est-à-dire après la fête, elle devient comme parmi les aumônes volontaires que nous faisons tous les jours.
Le deuxième objectif de la zakat el fitr, c'est qu’elle doit servir aux indigents et aux besogneux de fait. Le prophète (SAW) a dit de leur épargner la mendicité le jour de la fête. Donc nous allons partager nos vivres avec ceux qui vivent parmi nous et qui n'ont pas les moyens de fêter. afin qu’ils puissent participer à la fête avec nous. C’est pourquoi cette aumône, vous allez le constater, est très consistante, puisqu'elle est prescrite sur chaque membre de toute famille musulmane jusqu’au bébé qui vient de naître. Les califes Ousmane et Omar ont étendu cette aumône jusqu’au fœtus. On doit prélever sa zakat el fitr parce que cela augmente l'aumône qu'on va distribuer aux autres.
Pour sa quantité, on peut l'évaluer à environ 2,5 kg de céréales que nous consommons dans notre région (le maïs, le sorgho, le riz, le mil ...). Au temps du prophète (SAW) on pouvait donner des dattes. La majorité des savants musulmans disent qu'au temps du prophète (SAW), il y avait l’utilisation de la monnaie en or ou en argent comme zakat. Mais dans le hadith, le prophète ne nous a pas prescrit de donner cette aumône en espèce, c’était seulement en nature. Seul Imam Abou Hanifa, parmi les 4 grands Imams, a agréé l’aumône de la zakat el fitr en espèce, en numéraire, surtout lorsque cela atteignait l’objectif. d’empêcher ou d'éviter aux pauvres la mendicité le jour de la fête. Quand on peut atteindre au mieux cet objectif en leur donnant de l’argent, l’Imam Abou Hanifa a jugé qu’il était acceptable qu’on le fasse. En tout état de cause, nous allons d’abord chercher à donner la zakat el fitr en respectant les principes en la matière et quand nous serons dans une situation d’exception comme celle-là, alors nous donnerons l’aumône purificatrice en argent.
Comment le musulman doit-il gérer l’après Ramadan ? L’après Ramadan est une période post-vacances ou de post-scolarité. Ramadan est une école. C'est l'école de la vie. Dans Ramadan, j’ai appris à me maîtriser face à des situations. J’ai acquis plus de piété dans la dévotion et aussi une habitude de lecture du Coran, d’invocation et de solidarité. Ce sont des actes qui devront nous servir la vie durant. Donc, je vais d’abord essayer de maintenir le cap. C’est le premier élément. Maintenir le cap sur les activités que je faisais pendant le mois de Ramadan en essayant de ne... pas trop m’en éloigner. C’est vrai qu’il y aura un relâchement. Le prophète (SAW) nous a indiqué des actes à suivre durant l’année que nous pouvons utiliser à la limite pour réanimer en nous la flamme de Ramadan. C’est d’abord les six jours du mois de chawal (le mois qui suit Ramadan). Il a recommandé qu’on jeûne ces six jours. Dans chaque mois, il est recommandé de jeûner trois jours et surtout les jours de pleine lune (les 13e, 14e et 15e jours des mois lunaires). En plus de cela, il y a d'autres jeûnes volontaires tout au long de l’année, qui doivent nous servir à maintenir tout ce que nous avons acquis comme habitude durant le mois de Ramadan.
Donc, l’après Ramadan est une période essentielle où nous allons capitaliser tout ce que Ramadan nous a enseigné et l’investir dans notre vie de tous les jours pour que cela nous serve, nous et les autres.
Quels défis se présentent aujourd’hui à la communauté des musulmans au Burkina Faso pour une meilleure compréhension et une bonne observation de Ramadan par Les défis sont multiples. Mais le premier et le plus grand, c’est le défi de la culture. Beaucoup de gens ne sont pas informés et nous avons vraiment une culture très minime en matière de connaissances islamiques. Il faudra qu'on relève le niveau de connaissance à travers l’enseignement dans les mosquées. Dieu merci, il y a des radios communautaires qui sont là, des journaux comme le vôtre qui font ce travail mais il faut qu’au niveau des communautés à la base, les gens trouvent toujours des stratégies pour enseigner le plus de musulmans possible. Parce que l'enseignement se fait beaucoup plus par l'oralité et tout ce qu’on écoute ne reste pas. Je pense que s’il y avait l’alphabétisation, que ce soit en langue locale, en français ou en arabe dans les mosquées, dans les quartiers, dans les communautés musulmanes, nous aurions fait un pas de plus dans l'enseignement et dans la compréhension de l'Islam en général et de Ramadan en particulier.
Le deuxième, c’est le défi de l’unité. C’est quelque chose qu’on a tant cherché mais qu’on n’a pas encore trouvé. C’est vrai que la Fédération est là avec ses diverses commissions, mais elle peine à fonctionner normalement. Chaque association doit mettre du sien pour aider la Fédération à prendre pied pour répondre à tous les défis qui se présentent à la communauté. Je pense que si on relève le défi de l’alphabétisation et celui de l’unité des musulmans, on aura fait un grand pas et les autres défis seront maintenant négligeables.
Quels sont vos vœux à l’approche de la fête ?
Je formule mes vœux de bonne fête et surtout d’exaucement de tout ce qu’on aura fait durant ce mois en matière d’adoration, de jeûne et de solidarité. Je souhaite beaucoup de courage à tous ceux qui s’engagent dans le travail islamique. J’ai enfin une pensée pieuse pour tous les musulmans dans le monde entier, surtout ceux qui souffrent parce qu'ils sont musulmans. Nous sommes également en saison hivernale, je souhaite qu’on ait des pluies abondantes et bienfaisantes et qu’Allah nous évite Les calamités qui sont parfois animées à ces pluies.
Interview réalisée par Mahamadi OUEDRAOGO
Le Cerfiste N° 012 Août 2010
Al-Qaeda, véritable histoire de l’islam radical
Le terrorisme international comme on a convenu de l’appeler est un phénomène qui touche aujourd’hui de nombreuses sociétés à la surface du globe. Cela est d’autant plus vrai que la bande sahélo-saharienne qui inclut le Burkina Faso en est devenue un terreau favorable. Les causes du terrorisme sont multiples et profondes, mais pour l’essentiel nous retenons que c’est le fanatisme religieux (qui existe aussi bien dans l’islam que dans les autres religions), nourri à la source de la volonté des occidentaux de soumettre le monde entier, qui en est l’explication.
Après les attentats du 11 septembre 2001 attribués à Ben Laden et son mouvement al Qaeda, beaucoup d’ouvrages ont été publiés sur le phénomène du terrorisme. C’est un de ces nombreux écrits que le Cerfiste se propose dans cette... parution de vous faire découvrir : Al Qaeda, véritable histoire de l’islam radical. Cet ouvrage est l'œuvre de Jason Burke, journaliste anglais et spécialiste des mouvements islamistes. Il est par ailleurs reporter du journal The Observer pour lequel il a suivi la guerre en Irak, la question kurde, le Pakistan... Publié à La Découverte en 2003, le livre compte 212 pages organisées en 16 chapitres. Il a été traduit de l’anglais au français en 2005 par Laurent Bury.
Burke, dans son ouvrage, affirme qu’Al Qaeda n’existe pas au sens où il serait une organisation qui coordonne des actions terroristes dans le monde à partir d’un seul centre de commandement. Il est plutôt une « vision du monde qui mêle antioccidentalisme, antisémitisme, antisionisme partagée à des degrés divers par un nombre croissant de personnes dans les sociétés musulmanes ». « La force du mouvement, poursuit-il, réside dans sa capacité à former des individus capables d’agir sans ordre du guide. » C’est l’hypothèse qui a guidé l'auteur dans tout son livre. Il retrace le parcours d’Oussama Ben Laden depuis ses origines yéménites. Son engagement dans le mouvement islamiste, la création du mouvement Al Qaeda, ses compagnons directs et tous les discours entretenus jusqu'à l’invasion américaine de l'Afghanistan en 2001.
Ainsi, il rapporte que le père de Ben Laden, parti du Yémen, s’est installé à Djedda en Arabie Saoudite en 1930. Il créa une entreprise de travaux publics qui prospéra et développa de très bonnes relations avec la famille royale saoudienne. C’est dans cette cité de Djedda que naquit Ben Laden. Il y mena ses études primaires et secondaires. À la mort du père, sa fortune fut partagée entre ses fils. C’est ainsi qu'Oussama devint propriétaire d’une immense fortune.
À la fin de ses études, Ben Laden n’était pas du tout attiré par le luxe ; il épousa une femme et commença à mener une vie ordinaire. Dans le milieu universitaire, les discours engagés de Saïd Qutb, Abdallah Azzam, entre autres, ne l’ont pas laissé indifférent. Ben Laden ne se sentait pas bien dans une vie ordinaire quoique luxueuse. Il voulait mettre sa fortune au service de la lutte pour la cause de l’islam. En 1979, il choisit de se rendre en Afghanistan afin d'aider les moudjahidins (combattants afghans) à chasser l’URSS qui a envahi ce pays un an plus tôt. C’est le début d’un long et difficile parcours jusqu’en 2001. Ben Laden s’installa au Pakistan d’où il recrutait des combattants et envoyait toutes sortes de soutien aux moudjahidins. Après le retrait des Soviétiques en 1988, il fit son retour en Arabie Saoudite avec un projet de création d’une armée musulmane à même de défendre la "nation islamique" contre toute agression. Le rejet de son projet par le roi marque la rupture avec ce dernier. Sa vie en Arabie Saoudite devint difficile. « En 1991, Ben Laden était en quelque sorte en résidence surveillée à Djedda. De plus en plus mécontent, il sentait que c'était son devoir de quitter la péninsule arabique tant que les soldats américains occuperaient le pays des deux lieux saints. » temps, on lui retira la nationalité saoudienne le contraignant à l’exil et à la clandestinité. La même année, Ben Laden s’installa à Peshawar. Trois ans après, il se rendit au Soudan avec l’intention de soutenir le régime putschiste d'Al Tourabi et d'El Béchir. Là, il se consacra à des travaux publics (autoroute Khartoum-port Soudan, aéroport de la capitale...). Mais le régime soudanais sentit à un moment que la présence de Ben Laden constituait une insécurité pour lui et l'isolait sur la scène internationale parce que l'homme était recherché à la fois par les Saoudiens et les Américains.
Dans ce contexte difficile, Ben Laden se vit contraint de quitter le Soudan pour l’Afghanistan. À son arrivée, il avait envoyé voir le Mollah Omar pour expliquer son idéal et l’appui qu'il entend lui apporter. Il s’intégra dans le mouvement des Talibans en lutte contre le régime pro-soviétique de Kaboul. Il eut de véritables difficultés à être accepté par les Talibans pour simplement une question de doctrine et de culture. Alors que lui menait un jihad planétaire, les Talibans inscrivaient leur lutte dans le cadre de la libération de leur pays de l’influence extérieure. Toutefois, par un compromis il réussit à installer le noyau d’Al Qaeda, fit sa déclaration de jihad contre le grand Kufr et créa les camps d'entraînement.
Suite aux attentats de Nairobi et de Dar es-Salam qu'on lui attribuait, les services secrets saoudiens et américains se lancèrent plus que jamais à sa recherche. Le Mollah Omar parvenu au pouvoir refusa de livrer Ben Laden et s’attira la foudre des Américains.
Le noyau originel formé autour de Ben Laden fut renforcé par un autre groupe constitué à l'université de Hambourg et nourrissant les mêmes ambitions. Il s'agit entre autres de Mohammed Atta un des pirates du 11 septembre, Ziad Jarrah, Al Shehhi et Ben Al Shibh tous étudiants. Ils rejoignirent les camps d’entraînement de Ben Laden en 1999. Il paraît que l’idée de détruire le World Trade Center est née à leur arrivée en Afghanistan. effet que ce groupe s'est constitué de façon autonome, d'autres par contre pensent qu’il s'agit de recrues d'Al Qaeda à qui on a confié les attentats du 11 septembre. Des jeunes saoudiens, pakistanais, maghrébiens et bien d'autres nationalités sont recrutés et envoyés dans les camps d'entraînement. Les dirigeants du mouvement à l'époque, à la suite de Ben Laden, étaient Ayman Al Zawahiri d’origine égyptienne, Mohammed Atif, Abou Zoubeidah, Khalid Cheikh Mohammed... Il semble que ce furent les formateurs des pirates du 11 septembre.
L’auteur s’arrête sur les opérations de préparation des attentats du 11 septembre, il explique l’invasion américaine de l'Afghanistan et la dispersion des militants talibans et leurs hôtes, militants d'Al Qaeda. C'est un autre tournant de l’histoire d'Al Qaeda car chaque acteur partout où il se retrouvait pouvait recruter des combattants et commettre des attentats. Entre autres, on a les attentats de Bali en Indonésie, de Casablanca, de Bombay en 2003 et bien d’autres qu’on leur attribue. attribue. Il O ^ „ 4^ Le Cerfiste N° 012 Août 2010 ^&wtmM^&^&^üw^
VIE DU CERFI
RENCONTRE ANNUELLE DES ENSEIGNANTS MUSULMANS DU CERFI
La CNEM et le pari de l’amélioration de l’éducation au Burkina
La Cellule nationale des enseignants musulmans (CNEM) du Cercle d’étude, de recherches et de formation islamiques (CERFI) a organisé du 07 au 10 août sa rencontre annuelle ordinaire. L’objectif était de créer un cadre de formation, d'échange et de fraternisation entre les femmes étaient bien représentées religieuses et professionnelles des participants dans l'optique de mieux les outiller à l'encadrement des sections du CERFI et à mieux participer au développement de notre pays. Le séminaire a d’ailleurs été marqué par le lancement d'une étude sur la contribution des musulmans en matière d’éducation au Burkina Faso. Compétence et il importe de les placer au cœur de toutes les stratégies. C’est le gage d'une action réussie en termes d'édification d’une société d’espérance. Si la rencontre s’est bien déroulée et que les Objectifs ont été atteints, on ne peut pas cependant perdre de vue les difficultés rencontrées. La plus importante à relever, selon le président du Comité d’organisation, Zoumana KASSAMBA, c'est bien la communication. Cette dernière a beaucoup fait défaut, car de nombreux participants ont reçu l'information tardivement réduisant ainsi leur nombre. On ne peut pas ne pas communiquer, disent les spécialistes. Aujourd’hui la communication est un défi et une opportunité au quotidien. Pour rendre davantage ses actions plus visibles et plus dynamiques, le CERFI gagnerait à améliorer sa stratégie de communication. En la matière il dispose de nombreuses compétences.
«Quid du séminaire ?» Chaque année, la Cellule nationale Le ministre Ousséni Tamboura, parrain de l’activité Ousseini TAMBOURA, Ministre délégué à l’alphabétisation et à l’éducation non formelle. Elle a été co-présidée par le Président du Comité Directeur National du CERFI et par Seydou Banworo Sanou, Gouverneur de la région du Centre-ouest. Les activités du séminaire se sont achevés, ses membres en vue de renforcer leurs capacités. Cette année, la cellule a placé cette activité sous le signe de la valorisation des compétences, conformément à la politique générale de formation du bureau exécutif national du CERFI. «La valorisation des compétences au sein du CERFI» et «Les sourates Al Falaq et An-Nass : mérites et enseignements», c’est autour de ces deux (2) thématiques que la rencontre annuelle des enseignants musulmans s’est tenue du 7 au 10 août au lycée provincial de Koudougou. Ils étaient au total deux cent quatre (204) participants venus des différentes localités du Burkina Faso à prendre part aux travaux de cette assise.
Pendant trois (3) jours, les membres de la CNEM ont passé en revue les exigences du travail islamique et les défis qui se présentent à la communauté des musulmans en matière d’éducation. Les thèmes développés et les échanges qui ont suivi, ont permis d’approfondir les connaissances. Pour le parrain, Ousséni TAMBOURA, Ministre délégué à L'alphabétisation et à l’éducation non formelle, cette activité vient à point nommé et contribuera certainement à renforcer l'offre éducative au Burkina Faso. Il a saisi l’occasion pour interpeller le CERFI à élaborer des stratégies d’alphabétisation au profit des personnes âgées et des démunis. Tout en saluant la pertinence du thème de cette rencontre, il s’est réjoui de l’étude que le CERFI compte mener pour apprécier la contribution des musulmans dans le domaine de l’éducation. Pour lui, cette étude s'impose et il a souhaité voir les résultats dans un bref délai. Car elle renferme un intérêt très poussé pour les différents départements ministériels en charge de l’éducation et de l'enseignement dans notre pays. Il ne peut y avoir de développement possible sans une valorisation des ressources humaines, des compétences. Les enseignants sont des acteurs qui disposent déjà d'une com-
Une vue des participants des enseignants musulmans du CERFI organise des rencontres de formation islamique à l’intention de ses membres. La présente rencontre a connu une forte implication du Bureau exécutif national (BEN) qui a mobilisé les ressources humaines, matérielles et financières à cette occasion. Cette session de formation a été placée sous le parrainage de vées par une concertation élargie entre le BEN et les participants, dans un souci de valorisation des compétences et de mobilisation des ressources pour faire face aux investissements en matière d’éducation.
Envoyé spécial à Koudougou
Mahamadi OUEDRAOGO
Le Cerfiste N° 012 Août 2010
VIE DU CERFI
La CNEM, le bras technique du CERFI en matière d’éducation
La Cellule nationale des enseignants musulmans (CNEM) est une commission spécialisée du CERFI. Elle a été créée en 1996 par le Bureau exécutif national (BEN). Depuis lors, la Cellule organise des activités de formation au profit de ses membres et apporte son appui aux différents projets du CERFI. Elle tient chaque année une rencontre de formation des enseignants dont l’objectif est d'approfondir leur niveau de connaissance. La CNEM a contribué à l’élaboration du Guide de formation islamique de base du CERFI et au programme de dynamisation des formations. Elle compte ainsi jouer son rôle de pièce maîtresse dans la politique de formation du CERFI.
Dans cette dynamique, la CNEM a été à la base du projet SIE (Société d’investissement pour l'éducation). Le but de la SIE, selon son Secrétaire permanent, est de permettre au CERFI de disposer d'un fonds pour le financement de l’éducation. Pour y parvenir, la CNEM a souhaité une forte contribution des frères et sœurs cerfistes, gage de la réalisation de ce projet.
Le CERFI est une structure engagée dans la formation et l’éducation pour une meilleure compréhension de l'Islam au Burkina. De ce fait, il dispose de projets sur papier qui n’attendent que des ressources financières pour être exécutés. La SIE constitue un espoir, selon ses initiateurs, en ce sens qu’elle permettra certainement d’accompagner. La structure dans l’amélioration de l’offre éducative au pays des hommes intègres. Nous pouvons citer en exemple le projet d'extension du Complexe scolaire de la fraternité Ousmane Dan Fodio de Banfora.
Par Mahamadi OUEDRAOGO
Des kits scolaires pour renforcer les actions du CERFI à la veille de la rentrée
En marge de la rencontre annuelle des enseignants musulmans tenue à Koudougou du 7 au 10 août, le CERFI a reçu des kits scolaires. Ce don du parrain, le ministre de l'alphabétisation et de l'éducation non formelle, Ousséni TAMBOURA, vient comme une bouffée d'oxygène. En effet, ce lot composé de stylos, de crayons, de cahiers permettra au CERFI de faire certainement des heureux à la veille de la rentrée scolaire 2010-2011. Le président du CERFI, Moussa Nombo, qui a reçu le matériel des mains du chef de cabinet du ministre, a rassuré le donateur quant au bon usage du matériel. Les enseignants présents à la remise étaient très émus de ce geste de don de matériel important. Au-delà de ces gestes, c’est un signal. fort qui est adressé à l’ensemble des intellectuels musulmans. Ils doivent avoir à cœur l’évolution des structures islamiques. L’édification de l’Islam au Burkina Faso ne peut être l’affaire d'une seule personne. Notre catégorie sociale ne doit pas nous faire oublier notre religion tout comme il est démontré qu’il n’y a pas d'antagonisme entre la religion et l'ascension sociale. C'est la contribution de tous et de chacun qui permettra aux structures islamiques d’être plus dynamiques et de jouer pleinement leur rôle d’acteurs de changement et de développement.
Par Mahamadi OUEDRAOGO
Le Cerfiste N°012 Août 2010
Colonie de vacances islamique 2010
Enfants musulmans, ambassadeurs de la nature
L’année 2010 est sans conteste l'année de l’environnement. Depuis le forum mondial de l’environnement tenu à Ouagadougou et le sommet de Copenhague au Danemark, les initiatives d'interpellation des consciences sur les défis environnementaux sont légions. Dans le souci d’apporter leur contribution dans l’élan Commun de sauver la planète des dangers liés à la dégradation de l’écosystème, l’Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina (AEEMB) et le Cercle d’études, de recherches et de formation islamiques (CERFI) ont placé la 21e édition de la colonie de vacances islamique sous le signe de l’éducation des enfants.
Ils étaient au total 270 enfants musulmans à participer à cette colonie de vacances islamique qui a eu lieu au Centre socio-éducatif de l’Agence des musulmans d'Afrique. Placée sous le parrainage de Moustapha SARR, Directeur du Parc urbain Bangr-wéogo, cette activité statutaire de l’AEEMB et du CERFI a tenu toutes ses promesses. Car l’objectif était de réunir les enfants musulmans dans un cadre de fraternité, de formation et d’épanouissement spirituel, conformément au Coran et à la tradition du Prophète de l’Islam (SAW).
Après deux semaines de travaux, les initiateurs tirent satisfaction au regard des résultats de l’évaluation. Selon Arouna YAMEOGO, l’éducation des enfants est et demeure une des priorités. de la protection de l’environnement. C'était du 17 au 31 juillet à Ouagadougou. Finale à laquelle les participants ont été soumis et qui fait état d'une moyenne générale de 93,7%. Selon le Directeur de la colonie, les enfants ont regagné leurs familles avec ce qu’il faut comme formation spirituelle à leur âge et les connaissances nécessaires sur les défis environnementaux qui concernent toute l’humanité.
En référence au thème de la colonie : « Enfants musulmans et éducation à la protection de l'environnement », des cours d’instruction religieuse portant sur les ablutions, la prière, les histoires des prophètes, la morale, mais aussi des travaux manuels et des ateliers sur la protection de l’environnement et des changements climatiques, toutes ces notions ont été dispensées aux enfants. Les enfants se sont aussi rendus à Faso parc, à la base aérienne et chez le Mogho Naaba, empereur des Mossés.
Le président du CERFI, Moussa NOMBO, dans son allocution de clôture au nom des deux structures organisatrices, a fait savoir... que de l’islam. Elle est le fondement, la base sur laquelle la communauté mohamédienne repose pour se constituer et se maintenir, grâce à la transmission des valeurs et des principes islamiques. C’est donc cet esprit qui a et qui guidera toujours l'esprit de ce rendez-vous annuel des enfants musulmans. Tout en remerciant les parents des enfants pour leur confiance à l’AEEMB et au CERFI, le président NOMBO a exprimé son vœu de voir tous les acteurs de l’Islam au Burkina Faso, s’engager à rendre davantage cette activité meilleure pour le bonheur des tout-petits. En attendant la prochaine édition, les parents sont invités à aider les enfants dans la consolidation des acquis de la colonie. Car l'éducation est le plus beau cadeau qu’un père puisse léguer à son enfant, a dit le Prophète (SAW).
Par Mahamadi OUEDRAOGO
LeCerfiste N° 012 Août 2010
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Ramadan et spiritualité : deux réalités d’une même pièce
Allah nous a enjoint plusieurs actes d’adorations, certains obligatoires, d’autres facultatifs. L’objectif Ultime est l’éducation, la purification. Il faut arriver au bon comportement, à la piété. L’observation des prescriptions conduit à éveiller les sens à l'essentiel, à l’important, à l’Humain. Le principe est que le Seigneur Allah a accordé des potentialités à l'Homme. Il lui a ensuite doté de la raison pour identifier le bien du mal d'autant plus qu’Il a pris le soin de dresser la liste des bonnes et mauvaises qualités. Pour couronner le tout, un outil efficace a été incorporé à chaque Homme pour l'aider à maîtriser, voire façonner sa personnalité. C’est à ce niveau qu’interviennent les recommandations divines, les pratiques cultuelles. Dans celles-ci et par rapport à cet objectif, Ramadan est indispensable. S'abstenir de tout ce qui est mal, se priver pour acquérir, faire du bien : c’est ce à quoi nous invite Ramadan et c’est cela la spiritualité. L’esprit conditionne l’efficacité du jeûne de Ramadan. Le prophète (saw) a dit : « celui qui se réjouit de la venue de Ramadan, Allah lui pardonne ses péchés. » passés.» Il invite à un bon accueil du ramadan. Plus, il dévoile l'importance de la conscience dans l’accomplissement de ce pilier. En effet, pour bien aborder cette pratique, il importe que l'homme mobilise tout son être. Il s'agit de s’égayer au vu de ce que ce mois a de valeur. L’esprit dans ce cas expose l’intérêt du jeûne et se donne en même temps la motivation nécessaire pour la perfor-mation de l'acte.
Lorsque cette opération intérieure d'orientation de l'esprit est effectuée, l'individu musulman jeûne par plaisir. Ce plaisir lui révélera, du coup, la nécessité de mobiliser les moyens spirituels indispensables au jeûne : patience, persévérance, abnégation,...... Ainsi préparé, l’esprit accepte d'accorder tous les soins à la pratique : il surveillera perma-nemment ses gestes, paroles, pensées et veillera à ce que ces derniers ne soient pas en porte-à-faux avec les règles prescrites, mieux il les mobilisera pour une meilleure réussite de l’acte.
Cette relation entre esprit et jeûne est de loin ce qui imprime des spécificités aux actes des jeûneurs. Et c’est pourquoi Allah en a fait un outil d'appréciation des actes de Ses serviteurs : «les actes ne valent que par les intentions qui les inspirent...»
En pratique, ensemble, nous nous abstiendrons de manger, de boire, d’avoir des rapports sexuels mais quant à la récompense, nous serons différenciés. Pour cause, certains ont observé ce jeûne par conformisme, par complaisance, par ostentation, par intérêt mondain ; pour cela ils n'ont pas fait d'égard à leurs oreilles, à leurs langues, à leurs yeux, bref ; leur jeûne était vidé de toute présence spirituelle. A ceux-ci le prophète remarque : «Celui qui n’abandonne pas le mensonge et les mauvaises actions, alors Dieu n’a pas besoin qu’il abandonne sa nourriture ni sa boisson.» (rapporté par Al-Bukhârî)
Par contre «Celui qui jeûne le mois de Ramadan, en connaissant et en respectant avec vigilance les règles du jeûne, expie les fautes de son passé». (Boukhari)
Qu’Allah nous inscrive parmi le dernier groupe ! En somme, Le jeûneur mobilise toutes ses énergies spirituelles pour embrasser le ramadan, et se donne, en retour, la possibilité que ce jeûne influe positivement sur sa spiritualité.
Ramadan éclaire l’esprit. Il n'est plus un secret pour personne que les péchés assombrissent le cœur, obscurcissent l’esprit et aveuglent la conscience. Les nourritures alourdissent le corps, de ce fait lui insufflent lourdeur et paresse. Ramadan interdit : les rapports sexuels, le manger et boire, la cigarette. Du coup, il allège le corps, condition essentielle de tout exercice spirituel.
L'aide d'Allah pour cultiver notre spiritualité par le biais de ramadan ne s’arrête pas là. Il ordonne aux anges de fermer l'enfer (l’obscurité), d'attacher le diable (l'obscurcisseur). En plus, Allah impose le repentir et l'exauce de sorte que l'âme s'en sorte décrassée, dépoussiérée, cirée et purifiée de tout péché.
L'imam Tirmidhi a rapporté que le Prophète, Salla Allahou Alaihi wa Sallam, a dit : «Quand l'homme commet un péché, un point noir est marqué. sur son cœur, quand il se repent, le point noir sera effacé. Par contre s'il persiste et commet d’autres péchés, la surface de ce point s'accroît jusqu'au point de couvrir tout son cœur. C'est la souillure mentionnée dans le Coran : «Pas du tout, mais ce qu’ils accomplissent couvre leurs cœurs.» S83V14
C’est aussi une évidence que nos sens ou organes sont les portes par lesquelles les péchés atteignent le cœur. La prudence ramadanique les bouche. Ainsi, par Ramadan, Allah nous allège physiquement (privation) et spirituellement (repentir) et nous protège contre les souillures. Après cette lecture des choses, ces nobles paroles ne peuvent qu’être bien comprises et acceptées : «...Dieu veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous...» S2V185.
Il est indéniable dans ces cas que Ramadan est un outil indispensable de spiritualité. Abdullah Ibn ’Umar (qu'Allah les agrée tous les deux) rapporte que l'Envoyé d'Allah (psl) a dit : "Le jeûne et le Coran intercéderont en faveur du serviteur (adorateur) le Jour de la Résurrection. Le Jeûne dira : "O mon Seigneur ! Je l'ai empêché de se nourrir et de satisfaire son désir : prends-moi donc comme intercesseur en sa faveur !". Et le Coran dira : "Je l'ai empêché de dormir la nuit, prends-moi donc comme intercesseur en sa faveur !". Et ils intercéderont.
La première philosophie qu'il faut tirer de ramadan est qu'il faut se détacher de ce monde mais seulement de cette vie. Ainsi, à travers cette période de privations, on devient plus prudent et vigilant, on se rend compte de plusieurs raisons : se libérer de ses erreurs dans lesquelles il nous a induits, découvrir la simplicité de sa nature, comprendre son utilité et le sens de notre vie, se procurer les moyens surtout spirituels pour affronter et dompter les instincts de l'âme. non pour effet que d’induire. Elles sont faites de recommandations telles que jeunes ou obligatoires, prières de certaines annuités, lecture coranique, remerciement. Il est évident qu’un individu ne peut pratiquer, au-delà des pratiques obligatoires, l’ensemble des facultatives. Au mieux, la pratique pousse très souvent à une spécialisation. Ce devrait être tout autre. Chaque acte dans sa spécificité a son importance et son effet sur le cœur. De ce fait, il faut procéder à un assaisonnement. Ce n'est pas la quantité qui compte, mais bien la qualité. Dieu accroît avec son chemin, et les bonnes œuvres durables méritent une meilleure récompense et une meilleure destination. Immédiatement, nous devrions apprendre à nous écarter des mauvaises influences de nos communautés et nous devrions au contraire travailler à les maîtriser et à les transformer. Paradoxal, à vue d’œil, cela semble contradictoire. D'une part, il faut observer les règles de prudence qui nous rendent utiles à notre société et, par ailleurs, de notre capacité à être bienveillants à l'égard des créatures. De cela dépendra aussi la qualité du rapport que nous entretiendrons avec Allah. Aussi, la spiritualité musulmane ne sera sociale, elle se construit dans, autour et avec la société avec un but essentiel d’imprimer une marche positive au monde. Le jeûne de ramadan n’y fera pas exception. Lisez tout simplement ce hadith du prophète (saw), vous comprendrez : « Ô gens! Le mois d'Allah (Ramadhan) vous a approché avec sa miséricorde et les bénédictions. C'est le mois qui est le meilleur de tous les mois dans l'estimation d'Allah, Ses jours sont les... » Parmi les jours, ses nuits sont les meilleurs parmi les nuits. Its hours are the best among the hours, ses heures sont les meilleures parmi tes heures. Je te pardonne tes péchés. Vos bonnes œuvres seront acceptées. Par conséquent, vous devez appeler votre Seigneur, de bon droit avec des cœurs qui sont exempts de péchés et de maux, pour que Dieu vous bénisse. Observez rapidement ce mois, et récitez le Saint Coran.
En vérité! Les personnes qui ne peuvent recevoir la miséricorde et la bienveillance d'Allah en ce mois doivent être très malheureuses d'avoir une fin aussi mauvaise (dans la vie future). Pendant le jeûne, souvenez-vous de la faim et de la soif de demain dans le Qiyamât. Faites l'aumône aux pauvres et aux nécessiteux. Rendez hommage à vos aînés. pitié de ceux plus jeunes que vous et d'être bienveillant envers vos parents et vos proches; Protégez vos langues contre les mots indignes, et vos yeux de ces scènes qui ne sont pas dignes d'être vues (interdites) et vos oreilles à partir de ces sons qui ne devraient pas être entendus par vous. Soyez bons pour les orphelins de sorte que lorsque vos enfants deviennent orphelins, ils peuvent aussi être traités avec bonté. Utilisez vos mains au moment de la prière, car c'est le meilleur moment pour demander des miséricordes. Lorsque nous faisons des invocations à ce moment-là, il est dit que quand nous appelons, Il répond, et quand nous demandons, Il donne. Ô gens! Sachez que vous devez faire de votre conscience l'esclave de vos désirs; et que vous devez vous repentir de vos péchés. Ô gens! Sachez que quelqu'un parmi vous prend... 0 enfants de l'Islam, pour Ramadan, rebouchez vos cœurs et vos âmes. Ne soyez pas comme ceux qui donnent ses peines mineures. Toutes personnes qui dans ce mois peut prendre des résolutions valables de ses serviteurs (mâle ou femelle), Allah lui rendra facilement sa comptabilité sur le Jour du Jugement.
Quiconque s'abstient de taquiner ou de menacer les autres en ce mois, Allah lui permettra de rester à l'abri de sa colère dans le jour de la résurrection. Toute personne qui respecte et traite avec bonté un orphelin dans ce mois, Allah le regardera avec dignité le jour de la résurrection. Toute personne qui traite bien ses parents en ce mois, Allah déversera Sa miséricorde sur lui le jour de la résurrection. De même, toute personne qui maltraite ses parents en ce mois, Allah... l'éloignera dès à miséricorde nos lieux emmoni Par Idrissa OUOBA Le Gerfiste N°012 Août 2010 6ème CIMEF L’islam et les défis actuels
Du 18 au 23 juillet dernier, le CIMEF a donc posé ses valises au bord du fleuve Djoliba. Les travaux du 6ème CIMEF se sont déroulés au Centre International de Conférence de Bamako, avec à son habitude, des participants de marque (Tariq Ramadan, Youssouphe Hassan Diallo, Aboubacar FOFANA, Mohamed Minta...) et à l’ouverture, des présences hautement politiques (Président malien Amadou Toumani TOURE, Président de l'UEMOA Soumaïla Cissé...).
Au regard de la qualité des communications, tables rondes et ateliers, l’on peut dire, en attendant bien sûr le bilan du Comité d’organisation et les Actes du Cimef 2010, que les deux (2) objectifs du CIMEF 2010 : ouvrir, dans le référentiel de l'Islam, un débat sur la problématique des questions de paix et de sécurité, de réchauffement climatique, des rapports Etat et Ummah islamique et sur des questions de Réformes sociales ; définir des stratégies de diffusion et d’appropriation par les musulmans dans l'espace francophone des solutions que préconise l'islam aux défis ci-dessus identifiés, ne sont pas loin d’être atteints. Après des échanges francs sur le financement du CIMEF, son ancrage institutionnel et l’opérationnalisation des Actes du Colloque, les délégués des pays participants ont confié au pays de la Téranga l’organisation du CIMEF 2012.
En rappel, le nombre de musulmans vivant dans un espace où le français est la langue ou l’une des langues officielles, dépasse les 200 millions. Lorsque l’on en vient à analyser la situation des musulmans et des musulmanes vivant dans cet espace, on s’aperçoit qu’ils font certes face à des réalités bien spécifiques mais qu’il existe aussi de grandes similarités quant aux défis religieux, sociaux, politiques, économiques et culturels à relever. On constate, malheureusement, que les occasions d’échanges entre les acteurs musulmans sont rares et n’ont, si elles existent, qu'une dimension régionale. Pour corriger cette lacune, un groupe d’organisateurs et de conférenciers au Séminaire International de Formation des Responsables des Associations Musulmanes (SIFRAM), tenu à Abidjan (Côte d'Ivoire) en septembre 1999, a pris l'initiative d’organiser un colloque international dont l'objectif est de rassembler des musulmans et des musulmanes (imams, responsables associatifs, intellectuels et étudiants...) de l'espace francophone pour partager les vues, à la lumière des réalités respectives, sur des problématiques de première importance.
Dès lors, le CIMEF est né, et depuis, il a respecté son agenda biannuel :
- 2000, Côte d'Ivoire (Grand-Bassam), « Les musulmans francophones : Compréhension, Terminologie, Discours ».
- 2002, Cotonou (Bénin), « La scène internationale et les expériences d’une éducation adaptée ».
- 2004, Niamey (Niger), « Les musulmans : entre textes et contextes ».
- 2006, Ouagadougou (Burkina Faso), « De l’islamophobie au choc des civilisations ».
- 2008, Lomé (Togo). «Islam et développement : les musulmans face aux objectifs du millénaire». - 2010, Bamako (Mali), «L’Islam et les défis actuels». Par Abdoul Hamid YAMEOGO
Les enfants musulmans à l’école de la mémorisation du Saint Coran
L’institut musulman d'éducation et d'enseignement (IM2E) du CERFI a lancé le 9 août dernier une opération de mémorisation du Coran à l'intention des enfants musulmans de 9 à 16 ans.
Il estime même qu’après 2001, très peu d'attentats impliquent le noyau dur d’Al Qaeda. Vers la fin du livre, il explique que le but de Ben Laden, à travers son mouvement, est de surmonter les divisions au sein de la umma et combattre l’ennemi commun. À propos, il déclarait bien avant de quitter l’Arabie Saoudite : « il est crucial de passer outre nos divergences afin de dissiper le grand kufr ».
En conclusion, l’auteur montre que les causes du terrorisme résultent d'un processus historique et peuvent être combattues efficacement. Il propose le soutien des leaders musulmans modérés, l'inclusion des islamistes dans les... gouvernements démocratiques, l'empêchement de la propagation de l'islam radical et la présentation de l'Occident non pas comme un ennemi à abattre mais un partenaire de co-prospérité. L'auteur a essayé de présenter avec une certaine objectivité les acteurs connus du terrorisme, la nature de leur organisation, leur motivation... en commençant par Ben Laden. C'est un ouvrage à découvrir parce qu’il nous introduit dans les méandres d’un phénomène aussi complexe qu’actuel.
Par Kadré SAWADOGO
Pendant un mois, c’est-à-dire jusqu'au 9 septembre, les participants, au nombre d'une trentaine, tenteront de s'approprier la source fondamentale de l’Islam, d'avoir par cœur et par esprit ses versets. Cette opération rentre dans le cadre de l’exécution du programme d'activités de l'IM2E.
Par Mahamadi OUEDRAOGO
Le Cerfiste N° 012 Août 2010
LIBRE PROPOS
Nous voulons bien jeûner, mais c’est difficile ! Le Ramadan bat son plein dans notre pays. S’il est facile pour les uns d’avoir de quoi jeûner, D’autres éprouvent par contre beaucoup de difficultés pour s’offrir de quoi manger. Pendant qu’il est question de solidarité et de partage dans Ramadan, nous devons avoir des pensées pour les moins nantis de la société. Au-delà des prières et des invocations, ils attendent de nous des gestes forts et concrets pour faire face à la vie comme le confirment les lignes qui suivent.
Ramata Kaboré (mère de jumelles) : Nous préparons pour jeûner. C’est un mois de dépenses. Dépenses pour la nourriture. Dépenses pour le sucre. Je compte sur la bonne volonté des gens certes, mais souvent j'utilise ma force physique pour trouver à manger. Ce n'est pas facile surtout pour moi qui ai des enfants à ma charge. J’ai la foi, même s’il n’y a pas à manger, je vais jeûner, c’est l’intention qui compte.
Yero Tall : J’ai une femme et trois enfants, je demande la charité pour eux. Le soir, je remets le fruit de la journée à ma femme qui prépare et on se retrouve le matin pour manger et jeûner. Un de mes enfants se trouve chez un maître coranique. Pour les autres et ma femme, seules les offrandes nous servent de pitance. Comme ces offrandes, très souvent maigres, arrivent au compte-gouttes, imaginez ce que nous vivons dans ce mois. Ce n'est pas facile mais au bout, il y a la miséricorde, la bénédiction et c'est ce qui nous donne la force d’espérer.
Safiata Legda, (elle a refusé d'être photographiée) : Nous voulons bien jeûner, mais c’est difficile. Il n’y a pas de nourriture, ni de sucre pour faire du zom-kom. Aujourd’hui, je suis à jeun, si d’ici ce soir je ne gagne rien, je ne pourrai pas rompre convenablement mon jeûne. Comme c’est le début nous jeûnons. Mais après trois ou quatre jours, il sera difficile de continuer parce qu’il n’y aura plus rien à se mettre sous la dent. Dans de telles conditions, on ne peut que se retrouver malade à cause du fait que nous n’avons pas quelque chose de consistant pour rompre le jeûne.
Mam Bella : Pendant le mois de jeûne nous mangeons avant la prière de l’aube et ce, jusqu’au soir. Ici à Ouaga, Nous mangeons de la bouillie mais au village nous prenons du foura. Nous vivons des offrandes que les gens font. Nous ne faisons pas de distinction à ce niveau, nous prenons tout ce que nous apportent les vieux, les femmes, les mères de jumeaux, les enfants talibés... Nous faisons notre jeûne grâce aux offrandes que nous recevons.
Un groupe de Talibés : Nous sommes quatorze chez notre maître coranique. Le matin, c’est chez lui que nous mangeons pour jeûner. Le soir nous faisons le tour des mosquées pour rompre le jeûne. De toute la journée, nous faisons le tour de la ville pour tendre la sébile et c’est le fruit de cette tournée qui sert à notre prise en charge. Il arrive souvent qu’on n'ait pas assez à manger pour nous tous mais on fait avec, c’est un mois béni et nous ne voulons vraiment pas rester en marge.
Propos recueillis par Mahamadi OUEDRAOGO et Moumouni SIMPORE
Le Cerfiste N°012 Août 2010
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