Issue
L'Appel #43
- Hierarchies
-
Burkina Faso
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- Références (Burkina Faso) (297 items)
- Articles de journaux (3615 items)
- Title
- L'Appel #43
- Publisher
- L'Appel
- Date
- August 2000
- issue
- 43
- Abstract
- Mensuel Islamique de Formation et d'Information Générale
- number of pages
- 12
- Subject
- Ahloul Faïda
- Laïcité
- Modernité
- Tariq Ramadan
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Intégrisme
- Fondamentalisme islamique
- Islamisme
- Terrorisme
- Rights Holder
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000520
- content
-
Burkina Faso : 200 F CFA - Zone UEMOA : 250 F CFA - Autre Afrique : 400 CFA Europe, DOM, TOM : 1 Euro - Autres pays : US $ 2
“Que tous ceux qui m’écoutent transmettent le message à d’autres et ceux-là à d’autres encore ; et que les derniers puissent le comprendre mieux que ceux qui m’écoutent directement” (Hadith)
P. 6 Tariq RAMADAN
P. 10 insinuation
Connaître Dieu
EDITO
Les voies d’un renouveau
Comment aujourd'hui parvenir à mobiliser les efforts des musulmans dans le projet de changer nos sociétés et de les rendre plus justes, plus conformes à l’esprit de l'Islam? Il convient d’abord de promouvoir un souffle nouveau dans la conscience musulmane. Depuis le siècle dernier, des savants se levèrent tour à tour et appelèrent à une renaissance de la civilisation islamique par un retour aux sources fondamentales de la religion : le Coran et la tradition du prophète (SAW). Ils tiennent à ce que les querelles historiques d’interprétation soient dépassées afin de promouvoir une Lecture des sources qui soit en prise avec notre temps. Il est l’heure d’engager une large réflexion qui tienne compte des réalités concrètes de nos sociétés. Que les savants (ulémas) et les spécialistes des divers domaines de l’action sociale et politique, des champs d’investigation économique et financière se réunissent et travaillent de concert pour établir les priorités et les perspectives d’une société qui, dans son ordre et ses objectifs, s’approche, autant que possible, des recommandations divines de justice.
Pour ce faire, il convient de dépasser nos querelles sur les détails et de nous engager dans le sens d’une profonde réforme des mentalités, seule à même de permettre une transformation radicale de nos sociétés. L’ordre du monde est loin d’être idéal. 18 % de la population mondiale dilapident 80 % des ressources du globe. Après la confrontation des deux blocs durant la guerre froide, les grandes puissances, les multinationales, les institutions internationales maintiennent aujourd’hui un... ordre qui a déplacé le champ du conflit. Face à face, le Nord et le Sud : le réveil de l’Islam (comme la théologie de la libération) se confronte à la mainmise tentaculaire du libéralisme économique et de la réalité marchande. Et les peuples, comme les intellectuels opposants, se voient réprimés par des gouvernements peu soucieux de justice et de représentativité. Que faire ? Quelle stratégie politique adopter aujourd’hui ? D’aucuns ont fait le bilan des tentatives échouées et ont décidé de renverser l’ordre des choses par les armes. Ils ont vécu la répression, la torture et le cynisme des dictateurs. Parfois, ils ont vu les leurs humiliés, violés, tués... La violence ne peut constituer le substrat d’un vrai changement d’orientation sociale, certes, et elle n’est pas acceptable ; mais il arrive que cette violence ait une histoire qui la rende humaine. Malheureusement trop humaine. Il faut pourtant relever le défi de toutes les patiences en organisant au niveau des populations de vraies structures de. mobilisation et de participation de masse : éducation, alphabétisation, projet de soutien social et d’économie alternative. C’est la voie longue d’une possible libération identitaire, politique et économique. Il ne faut pas manquer non plus d’exprimer, avec force et conviction, son opposition à tous les régimes tortionnaires qui veulent légitimer par la religion leur terrorisme d’État, sous prétexte que le Coran affirme qu’il faut obéir “à ceux d'entre [nous] qui détiennent l'autorité” (IV, 59) et en oubliant de rappeler que le prophète (SAW) avait dit : "En vérité, l’obéissance est uniquement dans le bien".
Il est l’heure désormais de bousculer les passivités et les acceptations pour s’engager - dussions-nous le faire au péril de nos vies - à changer le monde. Muhammad (SAW) avait rappelé que dans l’ordre de la foi, l’agir précède le regret passif : "Si l’un d’entre vous voit ce qui déplait à Dieu, qu’il le combatte de ses mains ; si cela ne lui est pas possible, que ce soit avec sa langue, si cela ne lui est Pas possible que ce soit avec son cœur, c’est là le minimum de la foi. Nous ferions bien de nous en rappeler, souvent. Tariq Ramadan in “Le face à face des civilisations”, éditions Tawhid, Lyon 1996.
3 000 F CFA Afrique de l'Ouest : 4 000 F CFA 6 000 F CFA Autres pays. Soutien : À votre discrétion.
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L’Appel N°043 Août 2000 DIOULASSO
Vers une régionalisation des colonies de vacances islamiques
Du 08 au 23 juillet dernier s’est tenue au complexe scolaire Alpha Solidarité de Bobo Dioulasso, la sixième édition de colonie de vacances islamique. Plus de 305 enfants musulmans (de 04 à 15 ans) venus d’Orodara, de Banfora, de Houndé et de Bobo Dioulasso ont pris part à ce camp organisé par l’AEEMB et le CERFI (sections locales). Deux semaines durant, les colons ont bénéficié d’une formation centrée sur la morale islamique ainsi que des enseignements sur la prière musulmane, l’histoire des Prophètes, l’apprentissage du Coran et des hadiths.
Une des ambitions de la colonie de Bobo Dioulasso est de tendre vers une régionalisation. Cette première expérience n’a pas été sans embûches, certes, mais espérons que la prochaine édition de Banfora 2001 ne connaîtra pas les mêmes erreurs. Incha Allah.
C^ I.H.K.
Les colonies de vacances islamiques font école. L’Association Ahloul Faïdat Tidjania est une jeune structure.
ASSOCIATIONS : L’autosatisfaction est mortelle ! Que des dissociations dont on a apprécié l’action n’ont pas survécu à certains écueils. Entre autres, l’infiltration, la gabégie, l’insouciance de leurs dirigeants... Mais d’autres écueils encore plus insidieux existent. Parmi eux, l’autosatisfaction.
Le but de toute organisation ou association est de se préparer à atteindre un objectif précis, quantifiable ou évaluable, grâce à des moyens matériels, humains et financiers. Si cet objectif est épuisable, c’est-à-dire que sa satisfaction ôte à l’association sa raison d’être, l’association créée en février dernier et qui œuvre à la promotion de l’Islam dans notre pays. Pour un coup d’essai, elle a réussi un coup de maître en organisant une colonie de vacances islamique. C’est le lycée Ridwane qui a servi de cadre à la tenue de ce camp pour enfants musulmans. 75 enfants d’origines sociales diverses ont pris part à cette colonie qui s’est déroulée du 26 juillet au 06 août dernier. Ces enfants, dont l’âge varie entre 7... À 18 ans, ils ont appris l’essentiel sur leur religion. Ainsi, l’occasion leur a été offerte d’acquérir les rudiments sur la prière musulmane, la morale, le bon comportement, l’histoire des prophètes et autres saints de l’Islam. Bref, toutes choses qui leur permettront de grandir dans l’amour de leur religion, la meilleure de toutes : l’Islam.
Des activités récréatives ont aussi permis aux enfants de joindre l’utile à l’agréable. Les colons ont effectué une sortie à Ziniaré pour visiter le parc animalier. Par cette activité, l’Association Ahloul Faïdat Tidjania a voulu attirer l’attention des musulmans sur la nécessité de l’éducation islamique à donner à nos enfants.
L’association n’aura d’effort à fournir que ceux conduisant à atteindre cet objectif. Pour les associations ayant des objectifs épuisables, l’euphorie des premiers instants sera toujours une force vitalisante jusqu’à la satisfaction de l’objectif. De plus, la routine et la monotonie n’auront pas le temps d’émousser la détermination. BACLE : l’abc de l’assassinat annoncé de l’éducation au Burkina Faso
“Après le pain, l’éducation est le premier besoin d’un peuple.” Dankon. Alors que les discussions vont bon train sur la baisse vertigineuse du niveau des élèves, la démotivation des enseignants, le mercantilisme scolaire de plus en plus accentué, l’interrogation des parents sur l’opportunité de mettre leurs enfants à l’école aujourd’hui..., voilà que l’Etat burkinabé vient donner un coup de poing sur la tête d’une école en agonie en organisant un bac musclé. Les candidats, accueillis par les gendarmes bottés, grenadés, matraqués, casqués, visages sans sourire, ont-ils composé dans la sérénité ?
Mais avant cela, quelle est la validité de cette anarchie (pardon... année) scolaire ? Année qui a été sauvée par la force envers et contre tout et tous. Ne regardez pas du côté de l’université où l’année blanche et/ou invalidée ne finit pas de prendre forme (le général Gueï devait nous aider à y voir plus clair). Sans blague ! Voilà la voie la plus rapide et la plus efficace si on veut tuer l’éducation au Burkina Faso : décourager les enseignants, rendre les parents plus hésitants à l’investe- gation des différents membres. Des associations dotées d’objectifs pareils, il y en a cependant très peu. On leur préférera des regroupements de circonstance et des actions ponctuelles pour venir à bout d’objectifs épuisables. Par contre, les associations dotées d’objectifs inépuisables comme par exemple appeler à des idéaux ou former des membres à obtenir certaines aptitudes ou à adopter un comportement donné et dont le nombre ou la sphère locale n’est pas délimité(e)... sont beaucoup plus sujettes aux difficultés diverses.
Outre le fait tissage dans l’école, transformer les élèves en rebelles et/ou en mécontents qui vont nous gratifier d’un banditisme scolaire... tel est l’exploit que vient de réussir l’Etat burkinabé. Résultat : le Burkina Faso où il ne faisait guère d’étudier dans la quiétude, a ramassé le virus du banditisme scolaire. Avec tous les ratés de Cette année scolaire, il y a des “responsables” qui jouent aux autruches dans leur appréciation de l’année et vont même jusqu’à envisager l’année scolaire prochaine de façon radieuse. Que l’on ne s’y trompe pas ! Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Si l’État ne prend pas ses responsabilités pour résoudre les problèmes posés (sans oublier les problèmes annexes : B.E.P.C., BAC, couleur de l’année universitaire), tous les ingrédients seront réunis pour une ouverture des classes explosive. Que ceux qui s’intéressent à l’école fassent pression sur les décisions pour que toute une génération ne soit pas sacrifiée... pour rien. “...si jamais vous substituez dans l’esprit de l’élève l’autorité à la raison, il ne raisonnera plus : il ne sera plus que le jouet de l’opinion des autres.” (J. J. Rousseau). Mamadou Alioune Diouf que les membres et les dirigeants pourraient être découragés par des revers ou des obstacles difficilement franchissables, ces associations peuvent très facilement sombrer dans la... Passivité et l’autosatisfaction. Les dirigeants penseront que le nombre d’années de vie de l’association est en soi un motif de satisfaction ou que le nombre de leurs membres est satisfaisant, ou pourraient encore se draper du capital de crédit ou de notoriété amassé par un bureau précédent pour se pavaner. Ils auront, dans cette deuxième hypothèse, tendance à tirer fierté de ce que l’Appel N°043 d’août 2000, l’Appel au quotidien, ou l'entourage ou une ancienne équipe reconnaît à l'actif de l'association. Des compliments du genre “votre association est très bien” ou "grâce à votre association, ceci ou cela a été réalisé ou amendé” pourraient inspirer une certaine fierté mais ne devraient pas inciter à dormir avec le sentiment du devoir accompli. Une attitude pareille gênerait lourdement l’innovation et l’initiative, paralyserait l’effort et supprimerait l’envie de relever les défis ; toutes choses pourtant nécessaires au maintien de la vitalité et du dynamisme de toute association. Se savoir apprécié incite. généralement à estimer son action et ses méthodes efficaces, ce qui pourrait ôter à la personne appréciée le souci de les perfectionner. De ce fait, le goût de la recherche et du perfectionnement des moyens d’action s’estompera. Au lieu que les acquis servent alors de fondement ou de levain pour des moyens d’action nouveaux plus efficaces, ils auront plutôt l’effet du curare, c’est-à-dire qu'ils paralyseront l’association ; les uns et les autres se refusant à tout effort de conception ou n’ayant pas conscience de la nécessité de trouver des méthodes ou des actions nouvelles. D’ailleurs, les résultats qui font la fierté des membres ou fondent leur autosatisfaction pourraient n’être qu'illusoires. Ils seront ainsi seulement un mirage, soit parce que les critères d’évaluation des résultats sont en déphasage avec l’environnement de l’association, soit parce que l’entourage n’a jugé l’association qu’à travers seulement les performances ou le comportement de certains des membres. Ces performances ou ces comportements pourraient n’avoir rien à voir avec l’efficacité de l'association. Par exemple, ces membres se sont à mes yeux-mêmes ou l’ont été par le soin d’autres structures.
L’Appel N°O43 Août 2000
Ces performances ou comportements peuvent être dus aussi à l’efficacité de l’association, mais dans une moindre mesure, l’essentiel étant dû aux capacités au-dessus de la moyenne de ces “signes extérieurs” d’efficacité de l’association. C’est la raison pour laquelle les dirigeants devront établir des critères d’évaluation fiables et sans complaisance afin de savoir ce qu’ils ajoutent individuellement ou par le travail de leurs équipes aux acquis précédents de leurs associations. Sinon, les résultats peuvent n’être qu’illusoires, mais malheureusement casser le rythme de l’association, comme on l’a vu plus haut.
Les dirigeants d’associations islamiques doivent veiller à ne pas tomber dans l’autosatisfaction. Ils doivent avoir toujours présent à l’esprit que très peu de leurs membres ont cette formation minimale nécessaire à la bonne compréhension de l’Islam, même si à côté il y a des diamants aux lumières éblouissantes. L’arbre ne devra pas cacher la forêt, comme on dit. Nous devons être conscients que nos associations sont en perte de vitesse et ne prendre les louanges qui nous sont adressées que comme une invite et des encouragements à mieux faire et non comme une caution à la stagnation.
Toute association musulmane devrait du reste faire attention à cet écueil et ne jamais oublier les invocations et autres pratiques spirituelles afin de s’allier l’aide et le soutien d’Allah. Les adhérents devront quant à eux faire chaque jour de l’initiative et de l’amélioration journalière de l’efficacité de nos associations les seuls motifs de leur satisfaction puisqu’ils seront les seuls à avoir été mérités.
Interrogeons-nous : sommes-nous un vernis pour notre association ou une pièce participant à son meilleur fonctionnement ? Le mieux serait d’être à la fois vernis et levain. Djadal Haqq. L’insinuation est satanique. L’erreur est humaine. “S’y complaire est diabolique”, nous dit la sagesse populaire. Mais il y a des erreurs qui, par leur gravité, ne peuvent être expliquées par la faiblesse de la nature humaine. Pire, ce sont des fautes gravissimes.
L’insinuation, c’est suggérer une chose sans parler clairement et la charger de lourds sous-entendus. En soi, l’affirmation n’est ni vraie ni fausse, mais elle déclenche chez l’interlocuteur des sous-entendus qui l’amènent à concevoir ce que l’autre (le locuteur) n’a pas voulu dire expressément.
Un exemple vous aidera à mieux comprendre. Si quelqu’un vous dit : “Un tel et moi, on se connaît”, ou “Qui ne connaît pas untel ?”. En soi, ce n’est pas faux et, en d’autres circonstances, cette affirmation n’aurait eu aucun sens. Mais elle est prononcée dans des circonstances telles qu’elle incite à douter de la sincérité ou de la confiance accordée à celui dont on a parlé. Cette affirmation crée un doute que son auteur exploite sans toutefois avoir dit une chose vérifiable ou non. C’est le danger des insinuations. Si on vous dit clairement : “un tel a dit ou a fait telle chose", l’accusé peut facilement démentir ou avouer sa faute et la personne à qui cette chose est dite peut aussi vérifier la sincérité de l’affirmation. Mais quand on vous dit “un tel et moi, on se connaît là", on ne peut ni démentir, ni avouer, ni vérifier. Celui qui insinue commet beaucoup de péchés. D’abord pour avoir terni la réputation, l’honneur et la respectabilité de son frère sans lui permettre de se justifier ; violant ainsi le caractère sacré de son honneur. Ensuite pour avoir conduit un musulman à commettre le péché du soupçon contre son frère musulman. Pour avoir menti parce que tous les sous-entendus que celui qui écoute a pu formuler, qu’ils soient fondés ou non, vrais ou faux, ont un seul auteur : celui qui a insinué. Ce péché est tellement grave que quand nous en sommes témoins, nous devons dire : “je cherche protection auprès du Seigneur des hommes, le Roi des Hommes, contre le mal du mauvais conseiller furtif qui suggère insidieusement le... Mal aux hommes qu'il soit un djinn ou un être humain." Sourate 114. Quiconque insinue répondra de cette insinuation dans le cœur des hommes. À propos des menteurs, le Coran est sans équivoque : "Maudits soient les menteurs !" Sourate 51, verset 10. L’insinuation comporte d’autres péchés comme la médisance et la calomnie. D’autres insinuations sont plus graves en ce qu’elles concernent Dieu et son prophète.
Il s’agit de réponses à certaines questions, par lesquelles l’auteur dit ne pouvoir répondre positivement à une question. Ce sont des réponses du type "je n’ai jamais vu un hadith ou un verset permettant ou interdisant telle chose." L’auditoire, la plupart du temps, ne prend pas ce genre de réponse comme le témoignage de l’ignorance de l’exposant, mais plutôt comme la preuve de l’inexistence de hadith ou de verset sur tel ou tel aspect de l’Islam. Il en est de même des réponses du type "jusqu’à présent, personne n’a été capable de donner un hadith ou un verset pour prouver ceci ou cela." Les exposants devraient donner. des réponses non équivoques qui montreraient clairement ce qu’ils veulent exprimer. À des questions auxquelles on n’a pas de réponses, on pourrait dire par exemple “je ne peux pas répondre à cette question" ou “je ne sais pas". Preuve claire de son ignorance de la question, elle a le mérite de ne laisser la place à aucun doute. Toute autre formulation de la réponse qui pourrait écarter définitivement le doute ou l’équivoque doit être religieusement préférée aux affirmations équivoques qui peuvent suggérer à l’auditoire un autre contenu.
Djadal Ha^ Société
Le mariage légal
Dans un article précédent, nous abordions le thème de l’option de la polygamie dans le Code des personnes et de la famille (C.P.F.) et nous affirmions notre volonté de contribuer à une meilleure familiarisation du fidèle musulman aux lois qui régissent les institutions de notre pays ; en l’occurrence celle de la Zatu An VIII/013 relatif au droit positif burkinabé en matière de droit de la famille. Dans cette perspective, nous nous proposons d’aborder présentement le chapitre du mariage légal. Le mariage légal est celui célébré conformément aux dispositions contenues dans les textes de lois et reconnu comme tel valable par le législateur et susceptible de produire des effets juridiques. Toutes les sociétés, toutes les religions et toutes les conceptions philosophiques ont leur législation et ont ainsi abordé de diverses manières le thème du mariage.
Dans les différents types de rapports sociaux que le fidèle musulman est appelé à entretenir, les textes coraniques et plusieurs passages de hadiths mettent un accent particulier sur le mariage. Ainsi, au verset 32 de la sourate 24 (La lumière), Dieu nous dit : “Et mariez celles des vôtres qui n’ont pas de mari ; et aussi les gens de bien parmi vos esclaves hommes et femmes.” Boukhari et Mouslim rapporteront ces paroles du prophète (PSL) : “Jeunes gens, celui d'entre vous qui est capable de se marier, qu’il se marie.” Il apparaît dès lors qu'en Islam, si le mariage n'est pas une obligation. Formelle car suspendu à la satisfaction de certaines conditions, notamment celle de pourvoir aux besoins de l'épouse, il reste vivement conseillé au fidèle qui désire pleinement vivre sa foi. Le mariage étant une institution divine, il apparaît que sa célébration s'inscrit dans la logique d'une législation religieuse. Le mariage est un contrat comportant des conditions qui diffèrent selon la législation qui la gouverne. En Islam, ces conditions sont celles relatives à la tutelle d’un parent proche majeur.
CARTE D’IDENTITE BIOLOGIQUE
L’HÉPATITE VIRALE B : C'est une infection du foie par le virus hépatique B (V.H.B. ou H.B.V.). Le H.B.V. est 100 fois plus contagieux que le V.I.H., est résistant à l'air, à la chaleur, à l'alcool et peut survivre plusieurs semaines durant dans le milieu extérieur. Le H.B.V. se transmet par :
- le sang et ses dérivés et les matériels d'injection contaminés,
- les sécrétions du mésopharynx, de la salive, du vagin, du sperme, de la bile, des selles, des urines,
- la mère à son fœtus. jouissant de toutes ses facultés mentales et morales, à la qualité des témoins, à l'obligation du versement de la dot et au discours de conclusion du mariage. Certaines clauses de nature à renforcer l'union peuvent être admises par l’une ou l’autre partie au contrat de mariage. Le respect de toutes ces dispositions confère au mariage religieux musulman le caractère de légalité. Ce mariage est légal dans la mesure où il est célébré selon l'esprit et la lettre du Coran, il cherche à cultiver en l’homme l'humanité, le sens de la responsabilité et la crainte de Dieu.
Nonobstant cette noblesse d’intention, le législateur burkinabé n'accorde pas son quitus au mariage islamique et ne le reconnaît pas ainsi comme une forme d’union légale. Ce refus du législateur va jusqu'à rendre illégal le versement d’une dot soit en espèce, soit en nature, ou sous forme de prestation de service (article 244 du C.P.F.). Au pays des hommes intègres, le mariage civil célébré par l’officier de l'état civil est la seule forme légale. pénètre par une piqûre, une coupure, une écorchure ou par contact avec les muqueuses buccales, oculaires ou génitales. L’hépatite B est donc une M.S.T. qui évolue comme suit : Après la contamination par le H.B.V., le sujet entre dans une phase d’incubation de 2 à 6 mois où il n’y a aucun symptôme. Puis c'est l’hépatite B aiguë qui présente l'aspect d’une jaunisse avec la fièvre, des douleurs articulaires et une grande fatigue pendant des mois. L’hépatite B aiguë peut être silencieuse alors que le malade est d'union depuis l’entrée en vigueur de la Zatu An VIII/013 du 4 août 1990. L’article 233 du CPF précise qu’“aucun effet juridique n’est attaché aux formes d’union autres que celles prévues par le présent Code, notamment les mariages coutumiers et les mariages religieux”. Puis l’article 1066 du Code, relatif aux dispositions modificatives et abrogations, globalise en ces termes : “les coutumes (même celles religieuses) cessent d’avoir force de loi dans les matières régies par le présent Code". Que nous propose alors le CPF ? Le CPF en son article 237 décrète que “Le mariage est la célébration d’une union entre un homme et une femme, régie par les dispositions du présent Code...”. En effet, acte terminal, la célébration du mariage civil est l’occasion pour l'officier de l'état civil de s’assurer que toutes les conditions sont bien réunies et que les formalités concomitantes à l'union produisent tous les effets juridiques. Outre le fait que sa célébration doit se dérouler dans les locaux administratifs (exceptionnellement dans l’habitation de l’une ou l’autre partie au contrat du mariage en cas de force majeure), il doit obligatoirement être célébré par un officier de l’état civil burkinabé.
Aussi, après avoir donné certains détails relatifs à la célébration du mariage, l'article 275 termine-t-il en ces termes : “...l'officier de l'état civil demande à chacun d’eux [les futurs époux], l’un après l'autre s’ils veulent se prendre pour mari et femme. Dans l'affirmative, il déclare au nom de la loi, qu’ils sont... unis par le mariage et il signe l’acte sur le champ avec les époux et les témoins. Il est délivré aux époux contagieux sans le savoir. L’hépatite B peut également évoluer de façon foudroyante, entraînant un décès en quelques heures ou en quelques jours : c’est l'hépatite fulminante. 10 % des sujets qui contractent le H.B.V. deviennent des porteurs chroniques pendant des années, évoluant vers des formes graves : la forme chronique peut revêtir deux formes : l'hépatite chronique persistante sans manifestation clinique dont le pronostic est relativement bon, l'hépatite chronique active aux ictères récidivants - asthralgie - asthénie - atteinte rénale - inflammation envahissant les lobules hépatiques avec nécrose et fibrose un livret de famille et un extrait de leur acte de mariage. C’est le respect de ces différentes étapes, aussi souvent folkloriques soient-elles, qui permet au législateur de reconnaître votre mariage. De loin, ce type d’approche diffère de la loi divine qui, simplifiée, constitue une épreuve pour. la foi du fidèle vis-à-vis des vicissitudes de la vie conjugale. Le mariage légal est au Burkina Faso, le mariage civil célébré par un officier de l’état civil. Cette forme d’union conjugale règle l’option du mariage, les effets liés au régime matrimonial ou, en l’absence d’un contrat de mariage qui règle les intérêts pécuniaires des époux, les place automatiquement sous le régime matrimonial de droit commun prévu par le C.P.F. qu’est la communauté des acquêts. Ce faisant, le fidèle musulman qui vit dans un État dit laïc se doit de vivre en harmonie avec les lois qui régissent sa cité. Si dans certaines mosquées, des initiatives louables sont prises pour formaliser la célébration des mariages par des actes écrits, il n’en demeure pas moins que pour bénéficier des effets juridiques du mariage, chaque musulman devra en toute responsabilité songer à satisfaire aux obligations découlant du mariage civil. Le mariage civil procure une couverture juridique pour chacun des conjoints en même temps qu'il protège les enfants issus de l’union conjugale. Montesquieu ne disait rien d’autre lorsqu'il affirmait que : “la loi est la raison humaine“ ; il vaut mieux avoir la loi avec soi que contre soi. Soulama Seydou A.I.V. - ENAM Ouagadougou.
évolutives. Elle évolue à la cirrhose puis au cancer primitif du foie. L’hépatite B fait environ 50 millions de nouvelles victimes par an et tue annuellement 2 millions de personnes dans le monde. Il n’existe pas de traitement adéquat mais un vaccin obtenu par génie génétique où l’antigène de surface du H.B.V., prélevé chez un sujet porteur chronique, est administré en 3 injections sous-cutanées à un (1) mois d’intervalle et le rappel un (1) an après. L’immunité ainsi conférée dure 5 ans. Malgré le coût (10 000 F par injection), ce vaccin est la seule bonne note sur l'hépatite B.
Amina T. L’Appel N°043 Août 2000
Tariq Ramadan au Burkina
Du 28 au 03 août 2000, le professeur Tariq Ramadan était l’hôte des musulmans du Burkina Faso. Le petit-fils de Hassan Al Banna a impressionné tout le monde. par son érudition et son discours sans fioritures. Le fils de Saïd Ramadan emballe, émeut et convainc. On n’oubliera pas de si tôt son passage. Pour la mémoire, pour l’Histoire. Par devoir et par exigence, L’Appel vous propose en dossier ce mois, la visite de cet éminent conférencier.
L’Appel : Pourquoi l’Islam fait-il tant peur aujourd’hui ?
Tariq Ramadan : Il y a plusieurs raisons à cette situation. La première, c’est qu’effectivement dans le monde, depuis la fin des années 70 sur le plan de la scène médiatique, il y a eu un certain nombre d’événements qui ont attiré l’attention sur des situations conflictuelles violentes et on le sait. Je veux dire qu’il y a eu d’abord la révolution iranienne qui a été un moment très particulier de la prise de conscience des populations musulmanes. Et il y a eu aussi l'affaire Rushdie. Il y a eu également des assassinats extrêmement spectaculaires comme celui du président Sadate en 1981, les événements d'Algérie, ensuite ce qui se passe également dans la résistance. palestinienne puis les Talibans. Si on suit les 15 ou 20 dernières années, disons depuis 1979, on s’aperçoit d’un certain nombre d’événements qui sont des événements dont la lecture est difficile. On se dit bien aujourd’hui que les musulmans sont portés à la violence finalement et l'Islam l'est par essence pour certains. Déjà, il y a la scène médiatique. En plus de cela, il y a quand même clairement des enjeux idéologiques et géostratégiques. Ce n’est pas innocemment que l'on porte l’attention, dans le monde musulman spécifiquement, sur les événements conflictuels, sur des événements de rupture. On ne dit pas grand-chose sur des œuvres qui sont plus constructives. Alors que tous ces événements, même s’ils sont spectaculaires, ne touchent qu'une toute petite minorité. Mais sur le plan de la pensée globale, la crainte, c’est de déterminer un ennemi. Et beaucoup ont dit qu’après la chute du mur de Berlin et après la réalité de la chute du Communisme, eh bien, le nouvel ennemi. C’est l’Islam. Donc, il y a là une espèce de focalisation médiatique sur ce problème. Il est certain que dans le monde musulman, il y a des problèmes. Le 3e élément que je dirai qui peut faire peur aussi, c’est que d'abord dans le monde musulman aujourd’hui, il y a des situations qui n'ont rien à voir avec ce que nous recommande notre religion. Que ce soit sur le plan politique, comme sur le plan social, ou sur le plan de la solidarité, de la compréhension de notre religion, nous sommes très défaillants. Bien entendu, ça donne encore une image qui renforce le dysfonctionnement.
J’aimerais mettre en évidence par rapport à cela qu'à côté de tous ces musulmans, il y a trop souvent ce que nous percevons de la part des musulmans. C’est le silence presque paresseux, presque complice à l'endroit de ce que d’autres musulmans font et qu’ils ne critiquent jamais par fausse solidarité musulmane. Alors que le Prophète (SAW) nous avait dit que le meilleur moyen d’aider son frère injuste, c’était de le faire cesser. son injustice. Je pense là que c’est cela aussi notre responsabilité musulmane de comprendre que plus nous expliquons ce qu’est l’Islam et plus nous essayerons d’appliquer concrètement ce que notre religion nous demande, moins celle-ci fera peur et plus elle sera une bonne compréhension et produira une meilleure compréhension de paix et de bonne intelligence avec les autres.
L’Appel : Dans quels domaines les sociétés musulmanes doivent-elles progresser?
Tariq Ramadan : Dans un domaine d'abord essentiel. C’est celui de la foi et de la spiritualité ; c'est-à-dire que nous sommes sous une pression terrible, d’invasion culturelle et de mauvaises habitudes. Il y a une véritable famine dans les sociétés musulmanes concernant la spiritualité, la foi, l’appel du cœur. Nous sommes devenus trop souvent des juges les uns des autres, nous parlons de solidarité mais nous ne la vivons pas. Je crois qu’il faut revenir à ce qui apaise les cœurs comme le dit le Coran : “n’est-ce pas au souvenir de Dieu que s’apaisent les cœurs ?” cœurs ". Je crois de ce point de vue qu’il faut revenir à cette dimension, l’intimité avec soi-même, de méditation, de distance par rapport à la vitesse du quotidien, de bilan aussi personnel d’éthique, parce que de la spiritualité naît l’éthique. Le monde musulman en manque. Il y a trop de corruption, beaucoup trop de mensonges, peu de justice. Avec tout cela, nous savons que nous sommes dépourvus de spiritualité. Je crois qu'il faut commencer par cela. Ensuite, ce qui viendra, naîtra de cette spiritualité : c’est la solidarité. Nous manquons beaucoup de solidarité, nous sommes devenus trop égoïstes les uns vis-à-vis des autres. Et même si notre religion nous enjoint la solidarité toujours de façon profonde, et bien malheureusement nous sommes dans l’obligation de voir que nous nous retranchons les uns et les autres dans nos vies et que ça ne peut pas aller. Je crois que là nous avons besoin de retrouver cette solidarité. Encore cette solidarité qui fait qu’on s’occupe de son frère et qu’on ne le juge pas. qu’on l’accompagne, qu'on lui donne de la force plutôt que de le critiquer, de l’étouffer. De cela nous avons besoin, et puis les sociétés musulmanes ont encore très concrètement besoin de lutter contre l’analphabétisme, de lutter contre la pauvreté, contre l’expulsion. Elles ont besoin surtout de justice, de justice sociale, de justice politique, des gouvernants qui sont choisis par le peuple, justement choisis par le peuple et qui sont redevables devant le peuple de la gestion qu’ils font des affaires publiques.
L’Appel : Le modernisme fait peur. Comment rester musulman et moderne ?
Tariq Ramadan : Je pense que c’est très difficile. C’est un défi qui se pose à chacun d’entre nous personnellement, mais aussi à chaque société collectivement. Je crois de ce point de vue que chacun, par rapport à cette mondialisation, doit commencer à se discipliner personnellement. Cela veut dire par exemple se discipliner par rapport à ce que l’on regarde. On ne peut pas critiquer sur une chaise la mondialisation et se nourrir quotidiennement des images télévisées qui viennent du monde entier sans maîtriser ses passions. Chacun d’entre nous doit savoir exactement comment maîtriser son rapport avec la télévision. Comment est son rapport, par exemple, avec les images ? Comment maîtriser son rapport avec la radio et puis avec la musique, avec le divertissement, puisque la mondialisation passe beaucoup par la production d’un divertissement de masse, universel.
Aujourd’hui, chacun se pose la question de savoir qu’est-ce qu’il fait de son temps libre ? Comment est-ce qu'il use son temps ? Est-ce qu’il se construit une personnalité dans le cœur, dans la foi et dans la conscience par la lecture du Livre, par la prière d'abord, par la méditation ? Où est-ce que finalement on dit qu’on est contre la mondialisation et qu’on veut résister, mais tout dans notre vie montre que nous avons déjà démissionné. Donc c’est déjà par rapport à tous ces médias qui développent la culture du divertissement que nous. devons avoir une exigence particulière. Sinon, c’est avoir fondamentalement une attitude de secrétaire dans la consommation. Je me rends compte qu’on voit trop de musulmans qui aimeraient résister à la mondialisation, mais qui consomment tous les produits qui sont issus de cette mondialisation. Je pense à tous ces produits des multinationales qui, à un moment donné, doivent questionner. Boire local, consommer de ce que font nos propres paysans plutôt que de soudoyer les multinationales qui, de chocolat en lait, en poudre de lait, en pétillantes, cultivent en nous-mêmes une véritable culture de consommation.
Je crois que par rapport à cette mondialisation, il est important de se poser la question tout simplement : qu'est-ce que je mets dans mon assiette ? Puis ensuite développer une alternative culturelle. Donc, je pense que de tout cela, on ne peut se défaire finalement que si on a la foi en Dieu et de savoir simplement une chose. Tout saint, on est très puissant, on a l’impression d’un monde qui est basé sur la Puissance. Vous savez ce qu’on appelle la toile d’ailleurs ? Comme la toile d’araignée dans laquelle est inséré le monde, on a l’impression qu’on ne peut pas en sortir. Allah (SWT) nous avait révélé dans une sourate très importante qui s’appelle Ankabout (sourate 29), L’araignée. De toutes les maisons, la toile d'araignée n’est-elle pas la plus fragile ? Alors, il est apparemment très complexe, on le sait, ça donne l’impression d’un labyrinthe, de quelque chose même qui est comme le web et extrêmement puissant. C’est ce que l’on a par rapport à l’Internet et tout cela est bien fragile. Si Dieu a décidé de nous donner les moyens de nous en sortir, nous en sortirons quoi qu'il arrive, quels que soient les obstacles que nous trouverons devant nous.
L’Appel : Dans le domaine culturel, il y a comme un discours d’interdiction. Dans la musique, les arts et loisirs, n’existe-t-il pas une alternative culturelle islamique ?
Tariq Ramadan : Les musulmans commettent des erreurs, ils déterminent leurs principes religieux par opposition. Sition à ce que l’Occident permet. Puisque l’Occident le permet, donc l’Islam l’interdit. Nos principes n'ont jamais été articulés de cette façon, n'est pas musulman contre un espace.
L’Appel N° 043 Août 2000 Dossier
On est musulman pour Dieu. Dieu nous en donne des éléments. Ainsi, il y a des savants qui ont mis en évidence qu'il y a une musique qui est permise à partir du moment où l’on respecte les conditions du divertissement. Ces conditions ont été permises à Hanzala qui est un des compagnons du Prophète (SAW) qui avait peur d’être hypocrite. Le Prophète (SAW) lui a dit : “une heure pour le divertissement et une heure pour la prière".
De ce point de vue, il faut savoir qu’on ne peut pas, au 15e siècle musulman et au 21e siècle de l’ère chrétienne, proposer une société où tout est interdit. Il y a une culture et des divertissements qui doivent être pensés à partir d’une éthique. D’ailleurs, l’Europe même est en train d'y revenir. On ne peut pas tout permettre au nom de la liberté. Nous avons à produire. Aujourd'hui, une culture artistique qui soit alternative de ce qui est déjà proposé. Dans tout ce qui est produit dans le monde entier, il faut prendre tout ce qui est bon et le considérer comme nôtre. C'est cela la sélection. Et s’éloigner de la meilleure des façons possibles de tout ce que nous considérons comme allant trop loin et dépassant les limites de l'éthique. Également, produire une littérature qui corresponde à notre vision du monde. Ainsi, nous pouvons produire du roman, un art, une culture théâtrale qui soient en accord avec nous-mêmes. C’est un de nos grands défis pour l’avenir.
L’Appel : Le sexe semble tabou chez les musulmans. On n’en parle presque pas. Alors qu’Essouyouti en parlait depuis le 15e siècle !
Tariq Ramadan : Tout simplement, parce que nous avons confondu pudeur et aveuglement. La pudeur, c’est une façon de gérer ce qui est naturel en nous dans la maîtrise devant Dieu et dans le respect des sensibilités. Mais d'un autre côté, cela ne doit pas nous empêcher de poser des questions. Questions qui sont en rapport avec notre intimité, au développement de l’enfant, de l'adolescent et de l'adulte, et sont très réelles. On est musulman dans tous les aspects de sa vie. On est musulman dans sa sexualité, dans la gestion de ses sentiments et instincts. Il ne faut pas faire semblant comme si cela n’existait pas. Parfois, les musulmans sont habitués à éviter les sujets délicats et à présenter un Islam que personne ne connaît. Il est tellement pur et idéalisé qu’on est en train de parler d'un Islam des anges alors que nous ne sommes que des êtres humains.
Il faut que nous apprenions à être des êtres humains qui géreront leurs faiblesses, leurs difficultés. Cela veut dire qu'on ne doit pas hésiter à parler aux jeunes et aux adolescents sur ce qu’ils vivent dans leurs corps. C'est normal de le vivre. Ce que Dieu demande, ce n'est pas qu’ils se laissent aller à la normalité et au naturel, mais qu’ils se maîtrisent. Comment doivent-ils s'y prendre ? On doit les aider, les accompagner et les écouter. Il faut vivre en maîtrisant sa sexualité et non faire semblant de la nier, car ce que l’on occulte dans nos discours sera vécu par les jeunes et les moins jeunes loin de ceux qui parlent de la religion, dans un espace qui est illicite et c’est une défaite pour nous tous.
L’Appel : La crise de l’éducation est mondiale. Depuis une vingtaine d’années, on en parle dans les colloques et symposiums internationaux. L’Islam a-t-il une réponse ? Tariq Ramadan : C’est une question importante pour moi. Car pour certains musulmans, l'Islam a réponse à tout. Dans un sens, oui, parce que l’Islam nous donne des principes de gestion de tous les domaines de la vie. Mais la crise de l’éducation aujourd’hui, nous la vivons comme tous les autres. Par rapport à la priorité de l’éducation, on a dans nos têtes la priorité et dans la réalité, nos échecs. À partir de ces échecs, il faut construire. Les musulmans n’ont pas proposé aujourd'hui des modèles éducatifs qui soient plus performants que les autres : Regardez dans les pays. Musulmans, on est dans un système de bachotage. On ne fait que répéter aux gens. On n’a plus besoin de répéter. Il ne faut plus continuer de demander aux gens d'apprendre les choses par cœur et d’assombrir la tête de certaines choses alors qu'on a d’autres moyens qui peuvent nous aider.
Pour ce qui est du Coran et des hadiths, ce sont des choses essentielles. Nos systèmes éducatifs sont déficitaires. Il n’y a pas un musulman qui pourrait dire qu’on a un modèle tout construit. Soyons humbles. Sachons que nous avons des principes absolus, mais des expériences relatives.
Il faut que les musulmans acceptent de prendre le bien où qu’il se trouve. Il y a des expériences pédagogiques en Occident, en Amérique du Sud qui sont intéressantes. Étudions-les pour tirer le meilleur d’elles. Aussi, trouvons un système éducatif qui porte nos valeurs et qui soit adapté à notre époque. Aujourd'hui, je ne connais pas un musulman qui ait une réponse toute faite à cela si ce ne sont ceux qui ne vivent pas avec les hommes. et qui supposent qu’en appliquant des principes on a trouvé des solutions aux réalités. Et ceux-là, quand ils en viennent aux réalités, finissent par trahir leurs principes.
L’Appel : Quelques mots sur Hassan Al Banna, votre grand-père, et Said Ramadan, le père.
Tariq Ramadan : J'ai fait une étude sur ce qu'il [NDLR : Hassan Al Banna] a été, ce qu’il a fait, sur ce qui a été sa vie, etc. Souvent, on a entendu parler de lui par ses adversaires, les colons britanniques. Pour quelqu’un qui connaît sa religion, il y a trois caractéristiques qu’il faut mettre en évidence par rapport à Hassan Al Banna. La première des dimensions, c’est la qualité de sa foi, de sa piété. C’est un être de grande piété qui avait une relation avec Dieu dans le domaine de la spiritualité, et qui en même temps n’en faisait pas état. Une fois, Omar Al Tirmisani, qui était l'un de ses compagnons, rapporte : "J’étais en train de dormir dans la même chambre que lui et j’ai entendu Hassan Al Banna me demander : Omar, tu dors ? Je lui répondis : Je ne dors pas. Il a reposé une demi-heure plus tard la même question. Je répétai la même réponse. Je me suis dit qu’il pensait que j’avais des soucis ou que cela le gênait que je ne dorme pas. La troisième fois, je n’ai pas répondu alors que je ne dormais pas. Hassan A! Banna, qui croyait que je dormais, se leva, étala son tapis de prière et se mit à prier pendant la nuit. Voilà l’éducation d’un homme qui ne voulait pas montrer à son compagnon qu’il allait prier. Il a laissé dormir son camarade de route pour s’isoler dans l’intimité avec Dieu. C’est cela la qualité de la spiritualité d’un homme qui a marqué son temps. Tous ceux qui l’ont rencontré en ont tiré un grand avantage.
La deuxième dimension était un projet très clair qui était fondé sur la propagation de l’éducation. Il avait compris que le premier problème du monde musulman, c'était l’ignorance, la mauvaise compréhension de l’Islam. Il avait cette capacité d’adapter son message aux personnes auxquelles il s’adressait. Devant un café, il... parlait simplement. Devant les chefs religieux, il parlait sur la base du Coran et de la Sunna. Devant des intellectuels, il utilisait la rationalité. Il avait ce langage adapté à toute circonstance. Il a fait sienne cette pensée d’Ali : “parlez aux gens à la mesure de leur esprit et de leur compréhension”, et il l’a fait dans un projet éducatif.
Finalement, ce sont des réalisations concrètes : plus de 2000 écoles, 17 000 villages visités. Un travail intensif sur 20 ans d’un homme dont il ne faut pas oublier qu’il est mort à 42 ans, éliminé parce qu’il faisait ce travail-là. Il n’a jamais commandité d’assassinat politique, ni fait preuve de violence. C'est plutôt lui qui a subi la violence.
Parler de ce grand-père, c’est parler de mon père qui a été son fils spirituel. Il l’a connu très jeune. C’est lui qui a appris à toute la famille ce qu’est la particularité de Hassan Al Banna, la qualité de sa Foi. Hassan Al Banna l’a complètement métamorphosé. Parce que ses mots allaient directement à son cœur. Mon père. disait “C’est lui qui m’a enseigné à mettre le front par terre”, donc la dimension de la soumission profonde à Dieu. Mon père, très jeune, avait des qualités. Hassan Al Banna lui avait dit : “Jamais tu ne dois t’asseoir à un bureau. Tu es fait pour parler, pour interpeller les gens”. À la suite du décès de son maître, il a vécu des situations difficiles. Il a été engagé à 20 ans comme l’un des juges à Jérusalem, il a été dans la résistance en Palestine. Il a déterminé dans l'exil une pensée musulmane qui s’est propagée du Maroc à l’Indonésie à travers un journal, Al-Mouslimoun. Il est ensuite venu en Suisse et y a fondé le premier centre islamique d’Europe avec un travail intensif.
Il a surtout refusé une chose, que je n’oublierai jamais dans mon travail islamique. Il a refusé toute compensation financière et politique. Et quand on lui a promis de l’argent avec condition, il a sans condition refusé l’argent. De ce point de vue, je lui sais gré de m’avoir transmis cette soumission même dans la tristesse et la... Solitude, les dernières années de mon père ont été difficiles. Beaucoup disent qu’ils sont pour Dieu, alors qu’ils sont pour leurs poches. J’ai un infini respect pour celui qui a fini sa vie dans une chambre, seul avec sa famille. Dans les difficultés et la tristesse, mais qui faisait des invocations pour que Dieu fasse de ses enfants des gens qui continuent sur sa route et c’est ce que nous essayons de faire en toute humilité. En fait, nous n’avons pas beaucoup de mérites. Nous avons beaucoup de ces éléments-là dans l'ambiance familiale. Même parfois dans le non-dit et le silence. Nous faisons de notre mieux. Il a fait lui-même de son mieux. Qu’Allah les agrée tous deux.
Il ne faut jamais oublier que ces hommes furent ce qu’ils sont parce qu’ils avaient des femmes d’une énergie extraordinaire. Ma mère est d’une grande part dans la continuation de l'énergie transmise. Il ne faut pas oublier, quand on parle de tous ces grands hommes, que leurs épouses ont été celles qui ont fait qu’un homme devant. Dieu reste un homme équilibré, quand il a une femme qui lui donne sa part d’équilibre. Propos recueillis par Tiégo Tiemtoré L’Appel N° 043 Août 2000 Dossier Conférence de presse du frère Tariq Ramadan.
Une sphère culturelle donnée, c’est Les différences terminologiques au cœur du débat. À l’occasion de sa visite effectuée dans notre pays, le frère Tariq Ramadan a rencontré la presse burkinabé. C’était dans la matinée du mercredi 02 août dernier dans la salle de réunion du CERFI, section du Kadiogo. Plusieurs organes de presse ont pris part à cette rencontre. En l’occurrence : les quotidiens Le Pays, l’Observateur Paalga, le journal du soir 24 Heures, les hebdomadaires L’Indépendant et La Voix du Sahel, l’Agence d'Information du Burkina (AIB), la Radiodiffusion Nationale du Burkina (RNB) et bien évidemment L’Appel.
Dans sa déclaration liminaire, le frère conférencier a apporté un éclairage important sur l'emploi des terminologies : intégrisme, fondamentalisme et islamisme. Ces terminologies, de l’avis du frère. Tariq Ramadan, prêtant à confusion par l'utilisation qui en est faite dans les médias. Pour le frère en question, ces terminologies connaissent un déplacement de sens alors qu’elles sont liées à une civilisation donnée. Appliquer à l’Islam une grille de lecture qui n'a de lisibilité que dans le cadre d’une erreur méthodologique. Ce qui est malheureusement le cas dans les médias. L'emploi abusif des termes “intégrisme”, “fondamentalisme” fait que, lorsque l'on est musulman pratiquant, on devient automatiquement suspect. Moralité, dira le frère Tariq Ramadan, les journalistes, au regard du rôle capital qui leur incombe, se doivent d’être précis dans l'usage de ces terminologies. Et la précision demande que l'on sache à quoi renvoient ces termes. Il soulignera plus loin que chaque terme est caractérisé par une histoire spécifique. Ainsi, le terme “intégrisme", que les médias voudraient musulman, est emprunté au vocabulaire chrétien, plus exactement catholique. C'est un terme utilisé pour signifier un ordre. clérical par opposition à un ordre médiéval. C’était un courant dans l'Église romaine qui refusait les orientations et les décisions de Vatican II. Pour le frère Tariq Ramadan, ce mouvement a des traits dominants comme l’intransigeante fidélité aux enseignements pontificaux, l’instauration du règne du Christ, la lutte ouverte contre le nationalisme et un certain puritanisme moral. Quant au terme "fondamentalisme", il désigne, aux dires du conférencier, un mode de lecture des textes religieux dans le protestantisme. C’était une manière de citer le texte pour s’en inspirer et une volonté rigide de s’en tenir à sa lettre. Ainsi, l'intégrisme et le fondamentalisme sont liés soit à l’histoire du catholicisme soit à celle du protestantisme. Le frère Tariq, loin d’être moins réaliste comme on pourrait le penser, s’est alors demandé si au sein de notre communauté il n’y avait pas des postures d’intégrisme ou de fondamentalisme. Question à laquelle il répond en partie par l’affirmative. Ceux qui veulent imposer la couleur noire du hijab (le voile de la femme musulmane) font preuve, selon le frère Ramadan, d'une rigidité digne d’un intégriste. Aussi, bien que les femmes du prophète (SAW) se soient habillées en hijab noir, les musulmans aujourd'hui devraient développer une intelligence des textes fondateurs et des contextes de vie. En outre, cette posture radicalisée est à verser dans un registre politique et représente un courant minoritaire chez les musulmans.
Avant d’ouvrir le débat aux journalistes, le frère Tariq Ramadan a tenu à apporter des précisions sur le terme "Islamisme", parfois usité par la presse pour désigner l’Islam militant. Ce terme, a-t-il rappelé, est apparu dans les années 1950 en Égypte. Il était utilisé dans les prisons égyptiennes par les Frères Musulmans qui voulaient par cela se distinguer des autres musulmans restés en liberté : ils s’appelaient “Al Islamiyyoune”. C’est la forme francisée de ce terme qui donnera “Islamistes” et signifie musulmans engagés. Il s’agit de réformateurs et non des Radicaux. À l’issue de cette déclaration liminaire, des questions diverses ont été au centre de la rencontre. Notamment, les rapports entre les intellectuels musulmans d’Europe et ceux d’Afrique, du bilan de sa visite dans notre pays, de l'Iran, etc. Concernant le bilan de sa visite, le frère Tariq Ramadan a affirmé avoir été impressionné par une évolution phénoménale de l'Islam au Burkina. Pour lui, c’est un indice de construction de l'identité islamique dans notre pays. Il a en outre relevé le souci aigu de justice que possèdent les Burkinabé. Il ne peut pas y avoir de justice sans courage, a-t-il conclu.
I.H.K. D’AL BANNA À TARIQ
Dans l’Égypte des années 1920 à 30, un homme cristallise les regards. Les colons britanniques et leurs alliés locaux rêvent d’en finir avec lui. Le peuple lui voue un respect et une admiration. Son message fait tilt. Les villages qu’il visite écoutent avec le cœur et la raison le discours de ce jeune instituteur d'Ismaïli. L’association des Frères musulmans qui est fondée en 1924 investit le champ social et, loin du discours politique frileux des maîtres de l'époque, Hassan soit présent à Dieu afin de garder le sens des finalités ! Être avec Dieu pour être avec les hommes. Hassan Al Banna avait cinq (5) filles et un garçon. Wafa Al Banna sera l’épouse de Saïd Ramadan. Quand en février 1949, dans “la plus large rue du Caire", disait Fathi Yakan, Al Banna est éliminé, la route de l’exil s’ouvre pour Saïd Ramadan. Tristesse et douleur. Mais surtout Foi et engagement accompagnent le fils spirituel d'Hassan Al Banna.
De la Palestine, Lu POUR vous Le face à face des civilisations (Tariq Ramadan) Al Banna et ses compagnons savent la route longue. Route de feu, de larmes et de sang, le sang des martyrs. Olivier Carré, dans son ouvrage “Les frères musulmans", et Alain Gresh, rédacteur en chef du Monde diplomatique en Suisse, que de chemin ! Que de combats ! L’engagement du maître a façonné le disciple. Il l'a transmis à ses enfants de l'exil : Aymen, Bilal, Yasser, Arwa, Hani et Tariq. Préfacier du livre “Aux sources du renouveau” de Tariq Ramadan. Après les frères fidèles de la même lutte, les fils de la même lutte mènent le combat. Du dan, dépeignent un homme de cœur et de foi qui appelle à l’essentiel. C’est-à-dire à Dieu, dans l'amour pour que le cœur, de la foi, de l'Islam, toute une vie entière.
Tariq Ramadan est un auteur très prolixe. À la centaine de ses cassettes audio viennent s’ajouter quatre (4) livres de grande dimension : “Les musulmans dans la laïcité”, “Les responsabilités et droits des musulmans dans les sociétés occidentales”, “Le face à face des civilisations”, “Aux sources du renouveau islamique”, et “Arrêt sur Tofaoslfaop des civilisations”, publié en 1996 aux éditions Tawhid de Lyon. Cet ouvrage de 446 pages est l’un des titres majeurs de Tariq Ramadan. Dans la préface, dix pages sont consacrées au docteur Saïd Ramadan, le père. Au retour du clin d’œil sur la vie du père, c’est une invite à une réflexion sur la vie présente et ultime. La vie entière. de Saïd Ramadan consacrée au message de l’Islam est un exemple d'engagement et de foi. Le personnage de Saïd Ramadan ne laisse pas indifférent le lecteur. Avec lui, il s’agissait de ne pas oublier l'essentiel, d’être avec Dieu pour être avec les hommes. Être avec Dieu pour lire ses signes, donner à la nuit sa lumière et prier à voix haute dans un infini silence. On sent une forte spiritualité chez le père. Toute sa vie, il a cherché à aimer Dieu, à répondre à son appel, à accompagner les hommes sur le sentier conduisant à Dieu.
À l'heure où les corps et les cœurs ont faim et soif de Dieu, où est la voie ? Où allons-nous ? Comment être homme aujourd'hui ? C’est-à-dire rester fidèle au pacte de Dieu quand la modernité nous rend si infidèles à notre humanité ? En ce sens, ces 446 pages sont pleines d’images, de symboles, d’appels du cœur. L’essentiel reste pour toute l’espèce adamique de cheminer sur la voie droite, de se souvenir de Dieu et de garder en son cœur le sens des valeurs et des finalités. Ce livre suggère au lecteur d'être avec Dieu pour lire Ses signes. De vivre de son souvenir pour s’emplir d’humilité. Car, finalement, c’est le cœur qui sent et sait la proximité de Dieu. Alors, tous les éléments, l’univers, les êtres humains, les animaux et les plantes deviennent, au-delà de leur matérialité, des signes qui rappellent la présence de Dieu. Le Coran proclame : "Il n’est pas un élément qui ne célèbre les louanges de Dieu. Mais vous ne comprenez pas leur langage ?" Sourate 17, verset 44.
Il se fait face à face des civilisations et interpelle au travers de ses pages remplies de spiritualité. Quand Tariq Ramadan se rappelle l'intime souvenir du père, il se souvient de ses grandes stations mystiques : “dans la solitude, le Coran. Dans l’isolement, les invocations. Les invocations et les larmes." Assurément, ce livre éblouit par sa haute teneur spirituelle.
L’Appel N° 043 Août 2000 Comment attendrir nos cœurs ? Comme promis, nous publions dans ce numéro la dernière partie du livret “comment attendrir". Nos cœurs
2- La méditation sur le sens des versets du Saint Coran
La deuxième voie qui permet de procurer au cœur tendresse et douceur dans la crainte d’Allah le Très Haut est la méditation sur le sens des versets du Saint Coran. La méditation dans cette voie conduit en effet à la rectitude et à la droiture car elle porte sur un livre qu’Allah a qualifié Lui-Même en ces termes : “C’est un livre dont les versets sont parfaits en style et en sens émanant d’un sage parfaitement connaissant” (Sourate 11, verset 1). Aucun croyant ne peut citer les versets de ce Livre dans le recueillement et la méditation sans que ses yeux ne laissent couler des larmes, son cœur ne frémisse de crainte d’Allah et son âme dans toutes ses profondeurs ne flamboie et ne bouillonne sous l’effet de la foi, qui s’élève ainsi et l’oriente vers Allah, le Très Haut.
Après avoir entendu les versets du Saint Coran, le cœur d’une telle personne se transforme en une véritable terre fertile, humide, tendre et flexible prête à accueillir l'amour et... l’obéissance à Allah, le Très Haut. Ainsi disons-nous, aucun croyant ne récite ou n'écoute avec recueillement les versets du Saint Coran sans acquérir la tendresse et la douceur et sans que son cœur ne frémisse et que son corps ne soit pris de frissons sous l’effet de la foi et de la crainte du Tout Miséricordieux (exalté soit-Il) comme nous dit ici le Saint Coran : “Un livre dont certains versets se ressemblent et se répètent. Les peaux de ceux qui craignent leur Seigneur frissonnent à l’entendre puis leurs peaux et leurs cœurs s’apaisent au rappel d’Allah, voilà, le livre, guide d’Allah par lequel Il guide qui Il veut. Mais quiconque Allah égare, n’a point de guide” (Coran sourate 39 verset 25). Ce Coran est vraiment étonnant ! Il aura suffi de réciter quelques-uns de ses versets à certains compagnons du prophète (prière et salut d'Allah sur lui), pour les ramener de l’adoration des idoles à l'adoration d’Allah l’Unique sans associé, le Seigneur des seigneurs (glorifié et exalté soit-Il). Ce Coran est L’exhortation du Seigneur de l’Univers et la parole Incréée d’Allah qui s’adresse à tous les hommes en tout lieu et en tout temps. Nul croyant ne le lit sans qu'il ne trouve la guidée à portée de sa main en toute facilité. À ce propos, Allah a dit dans son Livre Sacré : "En effet, nous avons rendu le Coran facile pour la méditation. Y a-t-il quelqu’un pour réfléchir ?". Sourate 54 verset 17. Y a-t-il donc quelqu’un qui voudrait un rappel ? Y a-t-il quelqu'un qui voudrait le sermon complet et l’exhortation suprême ? Telle est la vérité sur notre livre, le Saint Coran. Aucun croyant ne consacre son temps à la récitation de ce Saint Livre nuit et jour sans que son cœur n’acquière la tendresse et la crainte d’Allah le Très Haut.
3- Le souvenir de l’au-delà
Une troisième voie d’accès à la tendresse du cœur et son retour à Allah le Très Haut est le souvenir de l'au-delà. Et cette voie consiste en ce que le serviteur d'Allah se rappelle : - qu’il retournera inéluctablement à Allah ; - que toute chose en ce bas. Monde a une fin ; que nul ne sera excusable après la mort dès l’instant où il a reçu le message d’Allah ; qu'après ce bas monde, il n’y aura d’autre demeure que le paradis ou l'enfer. S’il se rappelle que la vie d'ici-bas est périssable, la jouissance éphémère et que tout en ce monde n’est qu’une illusion, par Allah, cela le conduira à minimiser la vie présente et à s’adonner au Seigneur en revenant sincèrement à Lui, et son cœur s’attendrira inchâ Allah.
Et quiconque regarde les tombes et considère les états de ceux qui y sont, son cœur se ramollira aussi dur soit-il et aussi plongé soit-il dans l’illusion, (Allah nous en garde !). C'est pourquoi nul ne s'adonnera à la visite des cimetières en vue de réfléchir, méditer et tirer leçon de ce qu’il y verra sans que son cœur ne devienne tendre. Il y verra notamment les tombeaux des pères, des mères, des frères et des sœurs, en se rappelant qu’il sera très prochainement parmi eux. Il réalisera que ces gens enterrés sont des voisins qui ne peuvent plus. Se rendre visite malgré la proximité de leurs demeures : en effet, il est possible que deux tombes physiquement voisines soient séparées d’une distance égale à celle qui sépare le ciel de la terre ; dans l’une il y a de la béatitude éternelle et dans l'autre le feu incandescent. On ne trouve ainsi nul serviteur d’Allah qui médite et réfléchit sur l’état de ces tombes que le prophète (prière et salut d'Allah sur lui) a recommandé de visiter pour se souvenir de ce qu’elles renferment, sans que son cœur ne devienne tendre de la crainte d’Allah le Très-Haut.
Le serviteur d’Allah ne s'est-il jamais arrêté aux abords d'une tombe creusée en se demandant sur quoi elle sera refermée ? Et sur qui elle sera refermée ? Qu’est-ce qu’elle contiendra ? Se refermera-t-elle sur un obéissant ou sur un désobéissant à Allah ? Se refermera-t-elle sur un délice ou sur un feu ? Tout serviteur d'Allah, dis-je, qui approfondit de telles réflexions et méditations, verra son cœur frémir de crainte d’Allah le Très-Haut. s'empressera alors de se soumettre sincèrement à son Seigneur l’Exalté.
Les causes de la dureté des cœurs. Le plus grand mal qui peut frapper le cœur est sans doute celui de la dureté des cœurs. Après l'ignorance vis-à-vis d'Allah, figurent le sentiment de la confiance en ce bas monde et le fait de se laisser séduire par ses habitants ainsi que la multiplication des palabres autour de la vie éphémère. Ceci compte en effet parmi les grandes causes de la rudesse et de la dureté des cœurs. Qu’Allah nous en protège !
Ainsi quand le serviteur d'Allah se laissera préoccuper par le négoce, les épreuves et les calamités passagères, son cœur deviendra alors rapidement dur car il se retrouvera loin de toute personne capable de lui rappeler Allah le Très Haut. C'est pourquoi il convient à celui qui voudrait s'immerger dans cette vie, de le faire dans la sérénité et la douceur. En effet notre religion (islamique) n’est point une religion de monachisme et Allah (qu'Il soit glorifié et loué) n’a point interdit le licite. et ne s’est point interposé entre nous et les bonnes choses. Il nous a simplement demandé de les rechercher et de les utiliser dans les normes prescrites. Le destin de chaque être a été écrit d'avance et les avoirs décrétés et partagés. L’homme, dans ses activités de tous les jours, recherche la part qui lui a été destinée en utilisant les moyens licites qui les procurent sans pour autant être en mesure de modifier le décret divin. Qu’il les cherche avec douceur et qu'il soit satisfait d’Allah le Très-Haut. Qu’il se comporte alors avec dignité en privilégiant l’agrément d'Allah le Très-Haut. Qu’il rende grâce à Allah et qu'il Lui manifeste sa gratitude pour ce dont il a bénéficié de la part de son Seigneur qui lui bénira ainsi cette part, si minime soit-elle à ses yeux, car il sera de ce fait préservé de la dureté du cœur ; qu’Allah nous en préserve ! Ainsi, le fait de se tourner vers ce bas monde compte parmi les plus grandes causes de la dureté du cœur. La majorité des gens courent après ce bas monde, ils en sont préoccupés au point de tout lui sacrifier, y compris les moments des prières, et au point de commettre dans cette voie les actes d’immoralité les plus ignobles. Les richesses amassées par de telles personnes sont exclusivement réservées par elles aux extravagances de ce bas monde. Elles se trouvent incapables de consacrer un seul dinar ou un seul dirham à autre chose que les causes de l’ici-bas. Les cœurs de ces gens sont submergés par des préoccupations mondaines.
Or, il est important de comprendre que les attraits de ce bas monde sont disposés en spirales. Si le serviteur d’Allah connaissait cette réalité, il dirait matin et soir, en se tournant passionnément et sincèrement vers Allah : “Seigneur, préserve-moi des attraits de cette vie.” Les attraits de cette vie se disposent, dis-je, en spirales : chaque fois que le cœur penche vers l'une d’elles, celle-ci lui fait désirer la suivante, puis la suivante, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu'il soit éloigné d'Allah le Très Haut, et alors, à ce moment, il perd sa. place et sa dignité auprès d'Allah qui ne se souciera plus de savoir en quel endroit de la terre le porteur d’un tel cœur périra. Qu’Allah nous protège ! Ce serviteur d'Allah qui a ainsi oublié son Seigneur en vénérant et en suivant les attraits de l’ici-bas, aura eu sans doute le tort d’élever ce qui ne le doit pas et surtout de mépriser l’Être Suprême, Allah qui mérite toute la vénération et l’exaltation. C'est pourquoi, s’il ne se repent pas, une telle personne connaîtra la plus abominable et la plus mauvaise fin. Qu’Allah nous en garde !
Parmi les plus grandes causes de la dureté des cœurs, il y a le fait de cohabiter avec des pervers ou de vivre avec des gens dont la compagnie ou la vie en commun ne procure aucun bien. C'est pourquoi chaque fois que l’homme vit en compagnie avec des gens pareils, son cœur devient dur et rude, face au rappel d’Allah le Très Haut. Et chaque fois qu’il vit en compagnie des bons et des pieux, ceux-ci contribuent à l'attendrissement de son cœur vis-à-vis d'Allah l’Unique. et le Donateur Suprême. Plus il se montre avide de leur compagnie, plus la tendresse du cœur lui parvient, et malgré lui, finira par gagner les profondeurs de son cœur en faisant de lui un serviteur pieux et réformateur qui n'a désormais d'autre objectif et but que la vie future.
C’est pourquoi il est recommandé à un homme qui vit avec les mauvais et les méchants, de vivre avec eux de manière réservée et dans la limite de ses seules nécessités de transactions, afin de sauvegarder sa foi en Allah qui demeure le véritable capital de tout homme dans cette vie.
Seigneur ! nous Te prions, par Tes plus beaux Noms et Tes Attributs Sublimes, de nous doter de cœurs qui s’emplissent de piété à Ton souvenir et qui Te rendent toujours grâce. Seigneur, nous Te demandons des cœurs qui s’apaisent à Ton souvenir. Seigneur, nous Te demandons des langues qui sont passionnées et éprises de Ton remerciement. Seigneur, nous Te demandons une foi complète, une certitude sincère, des cœurs qui Te craignent, un savoir bénéfique et Profitable et une œuvre bonne et acceptée de Toi ! O Généreux ! Seigneur, nous nous réfugions auprès de Toi contre toutes tes épreuves et les tentations, apparentes ou cachées. “Gloire à ton Seigneur, le Seigneur de la puissance. Il est tout à fait au-dessus de ce qu’ils Lui associent. Et paix sur les Messagers, et louange à Allah, Seigneur de l’Univers”, sourate 37 versets 180 à 182.
Docteur Al Moukhtar Ach-Chinqity
Traduit par Boureîma Abdou Daouda
Révisé par Youssouf Hassane Diallo
Édition Essalam, Paris 1993
L’Appel N°043 Août 2000 — L'Appel islamique
Sache donc qu’en vérité, il n’y a point de divinité à part Allah... ! Le Coran Ch 47 V19. Allah est caractérisé par les attributs de la perfection absolue qui est digne de Lui et Il est exempt de tout manquement et de toute faiblesse. Certains savants musulmans insistent qu’il est un devoir pour toute personne pubère, saine d’esprit et à qui est parvenu l’appel à l’Islam dans la langue qu’elle comprend (moukallaf), de connaître treize attributs d’Allah. qui sont : l’existence, l’unicité, le non-commencement, la non-fin, le non-besoin, la puissance, la volonté, la science, la vie, l’ouïe, la vue, la parole et la non-ressemblance aux créatures.
1. L’existence : Il est un devoir de croire fermement et sincèrement que Allah existe, et il n’y a pas de doute sur Son existence. Allah dit ce qui signifie dans le sens : “Il n’y a pas de doute au sujet de [l’existence de] Allah”.
2. L’unicité : Allah est unique, il n’a pas d’associé. Il est unique par Lui-même, par Ses attributs et par Son acte. “Dis : Lui Allah est unique” Le Coran Ch 112 V 1.
3. Le non-commencement : Allah existe de toute éternité, Son existence n’a pas de commencement. “Il est Al’Awwal le Premier et Il est Al-Akhir le Dernier”. Le Coran Ch 57 V 3.
4. La non-fin : Allah est éternel. Son existence n’a pas de fin. Il ne meurt pas et Il ne s’anéantit pas. “Seule subsistera la Face de Ton Seigneur, plein de majesté et de noblesse”. Le Coran Ch 55 V 27.
5. Le non-besoin : Allah n’a pas besoin de quoi que ce soit. soit de Ses créatures et celles-ci ont toutes besoin de lui. “Allah est Celui Qui n’a besoin de rien et Dont toutes les créatures ont besoin”. Le Coran Ch2 V 26. La puissance d'Allah est sur toute chose tout-puissant. Rien ne Lui est impossible ou difficile. “Certes, Allah est sur toute chose tout-puissant”. Le Coran Ch6 V 77.
La volonté : Tout ce qui existe dans ce monde existe par la volonté d’Allah. Le Prophète a dit : “Ce qu’Allah veut est et ce qu’Il ne veut pas, n’est pas”.
La science : Allah sait tout de toutes les choses. Rien ne Lui échappe. “... et Il sait toute chose”. Le Coran Ch24 V 35.
L’ouïe : Allah entend tout. “... et Il est Celui Qui entend et Qui voit”.
La vue : Allah voit tout. “... et Il est Celui Qui entend et Qui voit”.
La vie : Allah est le Vivant (Al-Hayy) et Il ne meurt pas. “Allah, il n’est de dieu que Lui, le Vivant, Celui Qui ne s’anéantit pas”. Le Coran Ch2 V 255.
La parole : Allah parle mais Sa parole ne ressemble pas à la parole des humains. “Et certes Allah... parla à Moussa”.
13. La non-ressemblance aux créatures : Parmi les attributs d’Allah, il y a le fait qu’Il ne ressemble à aucune de Ses créatures, ni en Lui-même, ni en Ses attributs, ni en Ses actes. C’est-à-dire que rien ne Lui est semblable, rien ne Lui est équivalent en aucune manière que ce soit. “Et il n’a pas d’équivalent aucun”. Le Coran Ch 42 VII. Il ne ressemble pas à la lumière, à l’obscurité, aux humains, aux végétaux, aux choses parmi les créatures. Le déplacement et l’immobilité, le changement d’humeur, les attitudes, la quantité, l’endroit, la couleur, le contact ou la séparation par la distance sont impossibles à Son sujet. Zoun-Noun Al-Misriyy a dit : “Quoi que tu t’imagines dans
COMMUNIQUE DU COLLEGE DAROUL-HOUDA
Le collège Daroul-Houdâ informe les parents que pour l’année scolaire 2000-2001, le rétablissement sera mixte (filles et garçons).
ELEMENTS DE RENSEIGNEMENTS SUR LES INSCRIPTIONS
Les classes ouvertes sont la 6e, la 5e, la 4e et la 3e. En plus du programme officiel, il est dispensé des Cours de morale et de culture islamiques. Les inscriptions aux cours se font à partir des résultats d’un test de recrutement. Les inscriptions pour le test ont déjà commencé, et pour pouvoir le faire, il faut :
- Une demande non timbrée ;
- Un acte de naissance ou un jugement supplétif ;
- Une attestation du CEPE (pour la classe de 6e) ou les bulletins de la classe précédente ou redoublée (si vous voulez une inscription en 5e, vous joignez les bulletins passés de la classe de 6e pour ceux qui passent en 5e ou les bulletins passés de la 5e pour ceux qui redoublent cette classe).
Le test de recrutement aura lieu le samedi 02 septembre 2000 au sein de l'établissement. L’établissement est situé à 500 m du S.I.A.O, côté Nord, quartier Sin-yiri, secteur 30 de Ouagadougou.
Ton esprit, Allah est différent. L’Imam Abou Soulayman Ah Khattabiyy, que Dieu l’agrée, a dit : “Ce qui est un devoir pour nous et pour tout musulman, c’est de savoir que notre Seigneur n’est pas un être possédant une image ou une forme, car certes, L’image implique le comment, et le comment s’agissant d’Allah et de ses attributs est exclu. [Le comment, c’est-à-dire les dimensions, le début, la fin, la couleur, etc. : ce par quoi on décrit la créature]. L’éminent Imam Abou Ja'far At-Tahawiyy, qui fait partie des savants du troisième siècle de l’Hégire (salaf), a dit : “Et celui qui a attribué à Allah un attribut des humains, alors certes, il a commis la mécréance”.
Anwar N.B : L’établissement ne recrute que sur test. Les dates et heures de clôture des inscriptions au test sont fixées pour le lundi 28 août 2000 à 17 h 30 mn. Pour de plus amples renseignements, veuillez prendre contact avec les responsables de l’établissement en vous y rendant.
POUR LES ÉLÈVES DE LA 3e
Après admission au test, les élèves de 3e devront :
- déposer 3 actes de naissance,
- verser 1 200 francs (le droit d'inscription au BEPC est de 1 000 frs et la fiche d’inscription est de 200 frs).
FRAIS DE SCOLARISATION ET MODALITÉS DE PAIEMENT
Les frais d’inscription sont de vingt mille francs (20 000 frs). 000 frs). À ces frais d’inscription viennent s’ajouter les frais d’adhésion et de cotisation à l’Association des parents d’élèves qui s'élèvent à 2 000 frs. Au total, chaque élève paiera vingt-deux mille (22 000 frs). Le paiement de cette somme se fera à l'inscription définitive.
Le Directeur
L’Appel N° 043
Août 2000
Science et technologie
INCROYABLE : Le tabac peut fabriquer de l'hémoglobine. On ne le dira jamais assez : “Si vous comptiez les bienfaits d'Allah, vous ne sauriez les dénombrer.” (Sourate 14, verset 34) tellement ils sont nombreux. On peut fabriquer l’hémoglobine humaine avec des feuilles de tabac ! Comment ? Très simple ! Ou plutôt très simple à comprendre. On prélève sur une bactérie (Agrobacterium tumefaciens) les deux gènes à l’origine de l’hémoglobine humaine que l’on débarrasse des fragments superflus. Seuls seront gardés ceux qui codent pour la fabrication de la globine. On ajoute ensuite, par manipulation, à ces gènes de la globine, un morceau d’ADN pour prouver à la cellule de la... bactérie que le gène est utilisable. Une espèce de recommandation quoi ! Et on “greffe” à ces deux un peptide qui leur servira de guide pour se ranger dans la cellule. Puis on met le tampon qui marque la fin de chaque cellule (c’est le terminateur végétal). Tous ces 4 éléments sont relogés ensuite dans le plasmide de notre bactérie. On demande ensuite à cette bactérie ainsi modifiée de bien vouloir infecter les feuilles du tabac. Elle va alors déposer ces gènes de la globine dans le chromosome du tabac pour lui commander de produire la fameuse hémoglobine ! Et le tour est joué. La feuille de tabac produit ainsi cette hémoglobine nécessaire aux blessés et anémiés.
Pourquoi produire des hémoglobines plutôt que d’encourager les dons de sang ? direz-vous. D’abord, les gens sont de plus en plus réticents à donner leur sang. Ensuite, à cause du SIDA. Le VIH n’étant repérable dans le sang qu’après un certain temps, un individu pourrait donner du sang infecté mais testé négatif. Encore Qu'actuellement, les hôpitaux du Burkina sont en rupture de stock du réactif. Enfin, les hémoglobines (ce sont elles qui donnent la couleur rouge aux globules rouges et même au sang) n’ayant pas de groupe sanguin ou de rhésus quand elles sont produites par le tabac, on n’a pas besoin de connaître le groupe sanguin du donneur et du receveur. Enfin, une note joyeuse sur le tabac qui convainc que “Tout bien qui t'atteint vient d'Allah et tout mal qui t'atteint vient de toi" sourate 4, verset 79.
ARBRES : utilité, chiffres et paroles. Les arbres sont des miracles. Nous y reviendrons inchâ Allah. Ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est leur utilité du point de vue des médicaments. On en tire d’énormes principes actifs qui servent à soigner. Le prophète (SAW) a d’ailleurs dit que “Dieu n’a pas créé une maladie sans en révéler le remède”. Ainsi, 60 % des médicaments utilisés de par le monde tirent leurs principes actifs (capacité à soigner) des arbres, alors que près de 98 % des plantes de la terre n’ont pas encore. fait l’objet d’études. Mais la folie des hommes aura causé la disparition de 75 000 espèces en 3 ans (1997-2000). Ces arbres souffrent vraiment dans leur bois et dans leurs sèves, et des chercheurs allemands ont fabriqué un appareil pour écouter leurs plaintes. Quand ils souffrent, les arbres émettent de l’éthylène dont l’appareil transforme la vibration des molécules en sons. Ces vibrations sont amplifiées grâce à des tubes à résonance. Ainsi, on écoute les arbres pleurer !
Et les aveugles vivent. Les aveugles vivent dans le noir et ne peuvent apprécier les belles couleurs de la vie. Cruel, n’est-ce pas ? Heureusement, l'institut d’astrophysique des Canaries vient de fabriquer des “yeux” pour eux. Il s’agit de lunettes dotées de deux micro caméras logées dans les montures. Ces jolis gadgets, grâce à des techniques tridimensionnelles, “observaient” l’environnement de l’aveugle puis convertissent ce qu’ils ont vu en signaux sonores. Ils peuvent ainsi renseigner leurs porteurs sur le volume et la distance des... obstacles. Plus futé, tu meurs ! British Telecom a mis au point un stylo extraordinaire ! Que dis-je ? Révolutionnaire ! Il est capable de convertir instantanément vos horribles écritures (certains manuscrits sont très peu regardables) en textes typographiques. Il pourrait reconnaître la signature de son propriétaire et lui enregistrer ses messages ou lui servir de carnet de notes ou d’agenda. Qui dit mieux ? Et ce n’est pas tout ! Il pourrait même reconnaître son propriétaire ou être connecté à une imprimante ou à un ordinateur.
Boutons le paludisme hors d’Afrique ! Tel pourrait être formulé le slogan contre cette maladie mortelle. Chaque année, elle tue environ 2,7 millions de personnes de par le monde. Comme pour tout autre fléau, l’Afrique partage la part belle de ces victimes du paludisme avec les États latino-américains. Heureusement, des chercheurs américains semblent compatir (en la matière, les intérêts financiers ne sont jamais totalement absents) à notre douleur. Ils viennent de mettre au point avec le Laboratoire Pasteur-Mérieux un vaccin à base de l’ADN du plasmodium. Le procédé en lui-même est révolutionnaire : c’est la première fois que des chercheurs fabriquent un vaccin avec des fragments de matériel génétique de l’agent pathogène. Le test a, paraît-il, été concluant puisque la moitié des volontaires ont développé une immunité positive. Mais comme toujours, les bonnes choses traînent à nous parvenir. Voilà bientôt deux ans que la chose a été mise au point, pourtant sous nos latitudes rien de nouveau.
Sources :
- Science et le Junior, juin 1997.
- QUO (Les clés de la vie quotidienne), n° 26, Décembre 1998.
TIS L’Appel N° 043 Août 2000
Attributs de Dieu Mot de 5 lettres :
Absolu - Amir - beau - chef - clément - lumière - maître - omnipotent - omniscient - protecteur - puissant - pur - roi - ruse - saint - salut - sauveur - savant - un - vie - vivant. -1 Mots croisés
Croisement
I - Plante aquatique.
II - Situation désespérée.
III 1 2 3 4 5 - Environ trente jours.
IV - Heurter un obstacle.
V - Débarrassée.
N Verticalement
1 - Danse d'origine cubaine.
2 - Extrémité d'une pièce préparée pour être assemblée avec une autre.
3 - Rester calme, tranquille.
4 - Moquerie collective.
5 - En matière de.
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Transit Import/Export
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Cellulaire : 31-57-57
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L’Appel N° 043 Août 2000
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