Issue
Al Mawadda #20
- Hierarchies
-
Burkina Faso
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- Références (Burkina Faso) (297 items)
- Articles de journaux (3615 items)
- Title
- Al Mawadda #20
- Publisher
- Al Mawadda
- Date
- May 1, 2004 – June 30, 2004
- issue
- 20
- Abstract
- Bimestriel d'information et de formation islamique
- number of pages
- 12
- Subject
- Association pour l'Établissement de l'Unité Islamique
- Aboubacar Doukouré
- Chiisme
- Congrès CIB (2004)
- Harouna Sana
- Ibrahim Barra
- Ittihad Islami
- Laïcité
- Unité
- Conseil Islamique Burkinabè
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Fédération des Associations Islamiques du Burkina
- Pauvreté
- Hadith
- Fiqh
- Ahmed Simozrag
- Terrorisme
- Language
- Français
- Source
- Louis Audet Gosselin
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-issue-0000003
- content
-
Bimestriel d’information et de formation islamique N° 020 1er mai au 30 juin 2004 3ème année Prix : 100F Rabia II - Djoumada 1425 ISSN 0796-5710
« Je laisse parmi vous deux poids précieux (thaqalayn) : Le livre d’Allah (Al qour’âne) et ma famille (Ahl ul Bayt) » Hadith thaqalayn.
PARLONS-EN
Communauté musulmane du Burkina : A quand l’organisation d’un congrès ?
« Apostasie par ignorance » en réédition
Quel avenir pour les enfants palestiniens ?
« La fraternité est individuelle et collective »
« On déplore l’absence de visites de courtoisie. Les musulmans sont méchants entre eux »
Miracle en Palestine
Le nom Allah gravé sur un agneau
Présumée tentative de putsch
ASSALAMOU ALAIKOUM
La parenté à plaisanterie est sans doute un facteur de cohésion sociale, de fraternité et surtout de paix au Burkina Faso. Donc, une valeur à préserver. Le dialogue inter-religieux semble de nos jours emboîter le pas à la parenté à plaisanterie. Il y va de l’intérêt de notre chère patrie. Peut-il en être autrement surtout Quand on retrouve de plus en plus des musulmans, chrétiens et animistes dans une même famille, lien de sang oblige. Dans cette foulée, plus d’un musulman était content du fait qu’aucun imam ne soit impliqué ni de près ni de loin à cette tentative présumée de putsch. Si tel avait été le cas, leurs frères chrétiens n’allaient pas encore les laisser en paix. Car nombreux sont les musulmans qui se souviennent de l’affaire Moalim.
L’inculpation de ce pasteur dans cette affaire a amené des voix pour dénoncer son non-appartenance à l’Église protestante des Assemblées de Dieu. Le pasteur Israël Paré serait de la congrégation religieuse de l’Union Internationale des Chrétiens. Après le verdict du procès le condamnant à 2 ans avec sursis, un fidèle musulman du secteur 23 de Tentative présumée de putsch : l’église du pasteur Israël Paré en mosquée ? Kaboré qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. En plaisantant, des chrétiens se sont moqués de leurs frères musulmans en les qualifiant d’escrocs et de faux types. Ils étaient critiqués en tout temps et en tout lieu. En circulation au marché, dans les services, à la maison et même dans les toilettes. Lors du procès des présumés putschistes parmi lesquels figurait un pasteur en la personne de Pascal Ouagadougou a laissé entendre ceci, à un de ses camarades chrétiens : "Moi, à la place du Pasteur, abandonné par les siens, j’allais détruire mon église pour y bâtir une mosquée. Et si on me demandait pourquoi je fais cela, je répondrais que c’est une mosquée qui devrait être construite en ce lieu et que je m’étais trompé en construisant une église. Je me convertirais à l’Islam. Israël Parva-t-il accepter de transformer son église en lieu de culte musulman ?"
Al Mawadda Invocation du mercredi (Invocation à lire après la prière du matin. À défaut, à lire à n’importe quel moment de la journée). Au Nom de Dieu, le Clément, le Très Miséricordieux
1 - Louange à Dieu ! C’est Lui Qui a établi pour vous un vêtement ; le sommeil comme un repos. Il a établi le jour comme une résurrection !
2 - A Toi appartient la louange ! Tu m’as tiré de mon sommeil, si Tu l’avais désiré, Tu l’aurais fait éternel ; une louange continuelle et à jamais ininterrompue, dont les créatures ne peuvent en faire le compte !
3 - Ô mon Dieu ! A Toi appartient la louange ! Tu as créé ; Tu as formé harmonieusement ; Tu as ordonné ; Tu as décrété ; Tu as donné la mort ; Tu as donné la vie ; Tu as donné la maladie ; Tu as donné la guérison ; Tu as donné l’aisance ; Tu as donné l’affliction ; Tu T’es assis sur le Trône et Tu détiens la Souveraineté !
4 - Je T’implore de l’imploration de celui dont le moyen s’est affaibli ; dont le prétexte est épuisé ; dont la fin est proche ; dont l’espérance en cette vie immédiate s’est dissipée ; dont le besoin en Ta Miséricorde s’est amplifié ; dont le remords s’est accentué à cause... de son insouciance ; dont les déviations et les faux pas sont nombreux ; dont le repentir est sincèrement dédié à Ta Face.
5 - Aussi, bénis Mohammed, le Sceau des prophètes, ainsi que les Gens de sa Famille, les Excellents, les Purs ; accorde-moi l’Intercession de Mohammed ; que Dieu le bénisse ainsi que les Gens de sa famille, ne me prive pas de sa compagnie ! En vérité, Tu es Le Plus Miséricordieux de ceux qui font miséricorde !
6 - Ô mon Dieu ! Décrète en ma faveur, en ce quatrième jour de la semaine quatre choses : fasse que ma force soit employée à Ton obéissance ; fasse que mon ardeur soit occupée à T’adorer ; fasse que mon désir soit celui d’obtenir Ta Récompense, fasse que mon renoncement soit au sujet de ce qui implique sur moi la douleur de Ton Châtiment ! Tu es Bienveillant envers celui que Tu choisis !
Ne ratez pas le numéro prochain pour l'invocation du jeudi.
Source : Mafatihoul-djinâne d’Abbas Qommî (Invocation enseignée par l’imam Ali Zayn al-Âbidîn (AS))
LE SAVIEZ-VOUS ? Les dix conseils du Saint Coran
1 - Accomplis la çalat (prière) (Verset 17 du chapitre 31)
2 - Commande le convenable et interdit le blâmable (V. 17 du ch. 31)
3 - Endure ce qui t’arrive avec patience (V. 17 du ch. 31)
4 - Les musulmans sont des frères (V. 10 ch. 49)
5 - Concurrencez-vous dans les bonnes œuvres (V. 48, ch. 5)
6 - Rappelez-vous le bienfait d’Allah sur vous (V. 7, ch. 5)
7 - Ne désespérez pas de la Miséricorde d’Allah (V. 53, ch. 39)
8 - Implore le pardon pour tes péchés (V. 19, ch. 47)
9 - Allah est avec vous où que vous soyez (V. 4, ch. 57)
10 - Allah observe parfaitement ce que vous faites (V. 4, ch. 57)
ALMA Wadda N° 020 du 1er mai au 30 juin 2004
L’orgueil et l’humilité
L'orgueil fait partie des mauvaises qualités, il consiste à ce qu'une personne se juge meilleure et supérieure à une autre, et que dans son comportement, dans sa conduite et dans ses paroles, elle méprise les autres. Son contraire est l'humilité et la modestie qui... font partie des nobles caractères et des bonnes qualités. L'orgueil est une des mauvaises qualités que tout musulman doit éviter ou abandonner. Sa différence avec la vanité est que le vaniteux se voit parfait et s'admire même en étant seul, alors que l'orgueilleux, c'est en présence d'un autre qu’il se voit meilleur et supérieur. L’orgueil peut prendre de nombreuses formes. Il peut découler du pouvoir de l’intellect, du pouvoir de passion, du pouvoir de colère, ou de tous les trois à la fois. Il peut aussi découler de l’argent. Tout ceci peut conduire à la chute spirituelle et morale de l’homme. Son contraire est l’humilité et la modestie.
Exemple : «c'est de l'humilité que d'être satisfait de s'asseoir en retrait, dans une assemblée», a dit l’imam Sadiq (Sa). Le Saint Coran nous dit au sujet de l’orgueil : «Ne parcours pas la terre avec insolence. Tu ne peux ni déchirer la terre, ni égaler la hauteur des montagnes», Verset 37 chap. 17. Dans un Hadith qoudsi, Dieu dit : «l'orgueil est mon manteau, celui qui s'y associe, je le brise», et «la majorité des gens de l'Enfer sont les orgueilleux», a dit le prophète (SAW). Les mauvais effets de l'orgueil et de la vanité sont l’arrogance, l’oubli et la négligence de ses propres fautes donc l’omission de les corriger. C’est aussi la dépréciation des bonnes actions de l’orgueilleux aux yeux d’Allah et des gens ; l’absence de gratitude à l’égard des bénédictions d’Allah et par conséquent, le risque de les perdre. C’est à cause de l'orgueil que Iblis (Satan) a été déchu et a la malédiction de Dieu jusqu’à la fin des temps ; l’omission de poser des questions à propos des choses qu'on ignore et par conséquent, le risque de rester dans l'ignorance. Et finalement, le fait d’avoir des opinions incorrectes et sans fondement et de les proclamer. Aussi, il est nécessaire de savoir que la vanité et l’orgueil peuvent être engendrés lorsqu’on est favorisé par les bénédictions divines telles que le savoir, la dévotion, la piété, la foi, le courage, la générosité, la patience, une ascendance honorable, la beauté, une bonne santé, la force, la position élevée, l’intelligence et ainsi de suite. Pour éviter un tel risque, il doit toujours se rappeler ses propres faiblesses et défauts ; un tel rappel nous aidera à prévenir l’orgueil.
En ce qui concerne l’humilité, l’Imam Kadhim (AS) a dit : « l’humilité, c'est de donner aux gens ce que tu aimes que l’on te donne ». Il a aussi dit : « il y a plusieurs degrés d’humilité, l'un d’eux consiste à ce que l’homme connaisse sa valeur et qu'il se rabaisse à son niveau, d'un cœur pur. Il n’aime se comporter avec les autres que de la façon avec laquelle on se comporte avec lui-même. S’il voit un mal, il le repousse par le bien. Il retient sa colère. Il pardonne aux gens. Et Dieu aime ceux qui accomplissent les bonnes œuvres ».
Les chi’ites, qui sont-ils ? Le mot chi’isme a dans le Saint Coran, deux significations opposées : un sens négatif et proscrit de division (schisme) contre lequel Dieu met en garde les musulmans au verset 32 du chapitre 30 en ces termes : «Parmi ceux qui ont divisé leur religion et sont devenus des sectes (chiya’ane), chaque partie exultant de ce qu'il détenait». Un sens positif qui signifie coreligionnaire ou partisan. C’est ainsi qu’au verset 83 du chapitre 37, Dieu parlant du prophète Noé, a dit que Ibrahim était son partisan en ces termes : «Wa inna min chî'atihi la Ibrâhîm» (Du nombre de ces coreligionnaires, certes, fut Abraham). Il est employé au verset 15 du chapitre 28 pour désigner les partisans de Moïse : «Hazâ min chî 'atihi, wa Hazâ min’ adouwwihi» (l’un était de ses partisans et l’autre de ses adversaires). C’est dans ce sens positif que le prophète Mouhammed (SAW) a désigné les partisans d’Ali (AS). Sur ce, Djabir Ibn Abdoullah Al Ansari a dit : «Nous étions en présence du prophète (SAW) quand Ali apparut dans le lointain. Le prophète dit alors : «Je jure par celui qui tient ma vie entre ses mains, que cette personne et ses partisans (chia) bénéficieront du jugement.» Aussi, Ibn «Quand contraire, cru et actes pieuses. meilleur (Verset 7 c révélé, le p du salut le jour dernier». Abbas a dit : verset «À ceux qui auront appliqué les œuvres, ceux-là sont le ' l'humanité» (épître 98) a été prophète dit à Ali (AS) : «Ce verset t'appartient à toi et à tes partisans (chia) qui auront la félicité le jour du jugement dernier et Dieu sera aussi satisfait de toi». (Hadiths cités dans Dour-al Manthûr de Suyûti, le Caire 1313, vol p 379, et ghâyat al Marâm p. 326).
(A suivre)
L'Imam Ali Redha (AS) a dit : «L'Imam qui me succédera est mon fils Mohammad (Al Taqi) et celui qui lui succédera sera son fils Ali (Al Naqi dit al Hàdi). Son fils, Al Hassan (dit Al Askari) lui succédera. À Al Hassan l’imamat reviendra à son fils Al Hujjr Qâ’im (la preuve d’Allah, le résurrecteur), qui attend la réapparition. Il remplira la terre d’équité et de justice après qu’elle aura été remplie de tyrannie et d’injustice. Quant à savoir quand (il surgira), c’est comme l'heure ! En effet, selon mon père, citant ses ancêtres, le Messager d’Allah a dit à ce propos : «Il... cest; £omnie-Mieu^ .____________ __________________ ■ AL MAWADDA N° 020 du 1er mai au 30 juin 2004
Le commandement en islam (à suivre)
Nous avons déjà abordé la question de l’Imamat ou le commandement en Islam après le prophète Mouhammad (SAW). Pour une meilleure compréhension de ce sujet, nous vous le proposons à travers l’oeuvre de Seyyed Mujtaba Musavi Lari intitulée : initiation au dogme islamique.
Le sujet suscite-t-il des divergences au sein de la nation ? Certains pourraient penser qu’en soulevant la question relative à l'Imamat, on s’engagerait dans une polémique entre Shi’ites et Sunnites, ce qui est faux. Car en écartant le côté politique, et en abordant la question d’un point de vue scientifique, on sera davantage informé des visions des deux écoles, ce qui permettrait de réduire les divergences entre musulmans. La recherche scientifique permettra en premier lieu à chacune des parties d’exprimer ses idées en toute liberté. Elle contribuera aussi à consolider les rapports de solidarité, d’amitié et de fraternité qui les unissent. En second lieu, la véritable union apportera ses fruits abondants, car taire la vérité en simulant l’union, ne contribuera pas au renforcement des liens que nous venons de citer et n’aboutira pas à l’unification de la société musulmane. En troisième lieu, les contestations soulevées par telle ou telle communauté religieuse supposent une parfaite connaissance de l’Islam et de ses principes, qu’il s’agisse de l’administration ou du leadership, et dont la réalisation est impossible dans une atmosphère tendue, où chaque partie veut absolument imposer ses avis et rejette catégoriquement ceux de l’autre.
DÉFINITION GÉNÉRALE DE L’IMAMAT
L’imamat, par définition et au sens large du terme, désigne l'autorité intellectuelle, politique et religieuse. L’autorité religieuse ne signifie rien d’autre que l’application des principes de l’Islam dans la vie quotidienne, la réalisation des objectifs du Message islamique au profit de l’humanité. Objectifs pour lesquels notre maître Mohammed, qu’Allah prie sur lui et le salue, a été envoyé et pour lesquels il a lutté.
LA VISION SUNNITE
Les savants sunnites sont pour la plupart unanimes que l’Imamat ne signifie rien d’autre que la succession. Ce sont donc deux synonymes et par conséquent, la succession ou le califat qui, en fait, est une grande responsabilité sociale et religieuse, se fait par élection. Le Calife est celui qui s’emploie à trouver des solutions aux problèmes de la société musulmane, tout comme il est responsable de la stabilité de l’ordre public à travers les forces militaires et le contrôle des frontières de l’État islamique. C’est pourquoi l’Imam n’est qu’un simple dirigeant et gouverneur social.
LES FONDEMENTS DU CALIFE À LA LUMIÈRE DE LA THÉORIE SUNNITE
1 - Le Calife ou l’Imam suivant la théorie sunnite, entre en fonction par voie élective, ce qui fait du Califat une responsabilité sociale et non pas un engagement vis-à-vis d’Allah. Il en résulte que la jurisprudence devient secondaire dans la mesure où elle dépend du Calife qui en a la responsabilité et sort ainsi de son domaine dont l’objet est dicté par Allah le Tout-Puissant. Or la jurisprudence, sous ce dernier rapport, exige du Calife de grandes qualités intellectuelles pour être en mesure d’assumer cette responsabilité.
2 - La prééminence dans la science et la piété, de même que l’infaillibilité, ne sont pas des conditions exigées pour assurer les fonctions de Calife. Bien plus, même si ce dernier tend vers l’erreur, il n’en sera pas pour autant disqualifié. Un des savants sunnites les plus éminents dit à ce titre : « L’Imam n’est pas destitué en raison de son impiété et de son injustice, de biens usurpés et de coups de fouet infligés à des innocents, d’attentats à la vie, de droits usurpés, de limites dépassées ».
3 - Le vote : Le Calife peut être élu suivant trois méthodes :
- Par consensus de la nation ou des dirigeants.
- Son prédécesseur le désigne comme successeur.
- Par consultation (Shûra).
Il est certain que les Avis des Sunnites s’inspirent des événements qui ont eu lieu à l’aube de l’Islam ainsi que des méthodes qui ont été utilisées pour le choix d’un Calife. Ces méthodes n’ont aucun fondement et ne sont pas dignes de recherche.
VISION CHIITE
Selon la vision chiite, l’Imamat ne représente rien d’autre que des formes de Walâya (Sainteté). Ainsi, c’est Allah même qui désigne l’Imam ou le Calife de la même façon qu’il le fait pour les prophètes. Car il choisit qui il veut d’entre Ses serviteurs. Il y a tout de même une différence en ce sens que la prophétie est fondée sur un Message tandis que l’Imamat se...
MIRACLE EN PALESTINE
Le nom Allah gravé sur un agneau
Exactement fondé à œuvrer à une Palestine libre et indépendante, ne serait-ce que par des douas et pensées pieuses au nom de la fraternité islamique, un agneau portant le nom de Allah gravé en ventre est né en Palestine le 22 mars 2004. Le chef spirituel du Mouvement Hamas, Yahya Attache, habitant Hébron en Cisjordanie, en est le propriétaire. 48 heures ont suffi pour que sa cour soit inondée de monde. Personne ne voulant se raconter l’histoire. Autrement dit, chacun cherchait à voir de ses propres yeux le nom propre de Dieu «Allah» sur cet animal domestique. Un nom tant professé par la langue des croyants musulmans 24 heures sur 24 heures. Le nom de celui qu’ils implorent sans cesse jour et nuit, le pardon et la miséricorde.
Surpris d’accueillir l’agneau mystérieux chez lui, Yahya a tout simplement laissé entendre à Reuters Télévision que : «Ce signe est la preuve de l’existence de Dieu». Selon un passage coranique, Dieu le Tout-Puissant a signifié aux humains qu’il leur enverra de temps en temps des signes pour leur témoigner bien des choses. Ce miracle vient signifier entre autres que Dieu est unique et sans associé et partant, de loin que l’islam est la vérité. Il témoigne aussi que Cheikh Yassine est mort en martyr et que Dieu propose de le protéger.
Ainsi, il est indispensable pour la nation, qu’après le départ du Prophète, qu’Allah prie sur lui et le salue, un homme... Infaillible et intègre prenne en charge ses affaires, en d’autres termes un homme remplissant toutes les conditions de la prophétie, à l’exception de l’inspiration (Wahy). En effet, la présence d’un homme savant et infaillible est indispensable afin de servir d’exemple à sa nation dans son cheminement spirituel. Le rôle d’un dirigeant dans l’éducation d’une société produit des effets très marquants, plus que ne le sont les effets produits par l’environnement familial ou les facteurs héréditaires biologiques. L’Emir des croyants, ‘Ali, que la paix soit sur lui, a dit : « Les hommes ressemblent à leurs souverains tout comme ils ressemblent à leurs pères ». Etant donné qu’Allah est le Seul à connaître cet homme infaillible, il est donc le Seul, Exalté soit-il, à posséder le droit de le choisir et de le désigner en qualité d’Imam. Ainsi l’Imamat est un don divin, et comme pour la prophétie, le rôle des gens n’intervient pas.
AL MAY/A DD A N° 020 du 1er mai au 30 juin 2004
4 ■ C.I.B vers une dynamisation des Le Conseil islamique burkinabè (CIB) a tenu sa seconde Assemblée générale ordinaire (AGO) du 30 avril au 1er mai 2004. Placée sous le thème : «Islam et santé au Burkina Faso», la cérémonie d'ouverture s'est déroulée au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC). C'est la Maison des jeunes et de la culture de Ouagadougou qui a servi de cadre aux travaux de cette AGO, de même que la cérémonie de clôture. 130 participants venus de toutes les provinces ont pris part à ces travaux.
Au sortir de cette assemblée, El Hadj Harouna Sana qui a été reconduit pour un mandat de 5 ans s'exprime.
Al Mawadda : La seconde assemblée générale du CIB a été placée sous le thème : El Hadj Harouna Sana reconduit pour un mandat de 5 ans. Qu'attendez-vous de vos militants au terme des trois jours de travaux intenses ?
Nous souhaitons beaucoup de dynamisme au niveau des provinces et surtout dans la collaboration avec les autres associations islamiques. Comme ça, il y aura une certaine dynamique qu’on pourra imprimer au niveau de nos militants de base en province et notamment à travers nos activités religieuses. Nous attendons donc que les gens soient un peu plus engagés pour que le travail soit bien fait.
Où en êtes-vous avec l'état d'avancement de la Fédération des associations islamiques au Burkina ? Le Conseil islamique fait partie des associations qui se retrouvent pour parler de la fédération. Mais il y a un noyau qui est commis à ce travail. Nous ne faisons pas partie de ce noyau. Donc, nous ne savons pas si le travail avance ou pas. Si on nous convoque, en ce moment, nous saurons si le comité mis en place pour suivre les travaux marche bien. Mais en attendant, je ne peux pas me prononcer parce que depuis août 2003 où s’est tenue la seconde rencontre à laquelle nous avons participé, plus rien. Il était question qu’en mars, la fédération allait voir le jour, immédiatement après le pèlerinage. Maintenant, nous sommes en mai. Vous voyez un peu comment les choses traînent. Burkina. Pouvons-nous savoir les motifs du choix de ce thème ?
El Hadj Harouna Sana : L’islam et santé, c’est le dynamisme dans les provinces que nous attendons surtout de nos fidèles. Il ne faudra pas venir écouter et retourner, baisser les bras, alors là, ça ne fait pas.
COMPOSITION DU NOUVEAU BUREAU
Au Burkina Faso, pour nous, c’est un thème d’actualité. Parce qu’avec les différentes coordinations islamiques, nous avons pensé qu’en essayant de voir quand même plus près le problème de santé, bien que nous ne soyons pas des techniciens, ce thème était à notre sens le bienvenu. La dynamisation des provinces se fera avec les femmes.
Président : El Hadj Harouna Sana
Secrétaire général : Fofana Issouf
Trésorier général : Kanazoé Inoussa
Secrétaire aux affaires intérieures : Barry Mamadou
Secrétaire aux affaires extérieures : Koanda Abdoulaye
Secrétaire aux engagements et à l'éducation : Tapsoba Ousmane
Secrétaire aux affaires islamiques : Compaoré Ousmane
Secrétaire chargé du pèlerinage : Sèdogo Alidou Secrétaire chargé des projets : Pr Aboubacar Ouédraogo
Secrétaire à l’information : Diçko Boureima Sandou
Secrétaire à la jeunesse : Sanogo Soalim Salif
Secrétaire aux affaires domaniales : Tiemtoré Mahamoudou
Secrétaire aux questions féminines : Mme Kaboré/Yaméogo Fatimata
Membres d’honneur : Moro Naaba, Naba Kiiga, El Hadj Sanfo Yacouba et l’intendant Sanfo Mamadou
Année du 1er mai au 30 juin 2004
La fraternité
« Les musulmans sont des frères », dit un passage du Coran. Pour savoir si la fraternité, la solidarité et l’entraide tant prônées par l’Islam sont des pratiques courantes au Burkina Faso, nous avons rencontré des enseignants, prédicateurs et responsables religieux qui se sont prononcés sur le sujet. Lisez plutôt.
Sidi Mohamed Ouédraogo, enseignant et délégué aux affaires théologiques et culturelles de l’AIMB : « Les gens participent aux activités sociales ». La fraternité est l’une des valeurs de vie en société. Tout comme la solidarité et la justice, la fraternité est aussi l’une des... L’islam a donné une grande importance à la fraternité notamment à travers des versets coraniques, des enseignements du prophète et des Ahlul Bayt. Entre autres passages du Coran il y a le verset 10 du chapitre 49 qui dit : ‘‘Les croyants ne sont que des frères. Établissez la concorde entre vos frères et craignez Allah afin qu’on vous fasse miséricorde". Et le verset 71 du chapitre 9 dit : «Les croyants et les croyantes sont allié(e)s les uns des autres...». L'un des premiers actes accomplis par le prophète (SAW) lors de son émigration à Médine, après la construction de la mosquée, a été l'instauration de la fraternité entre ses compagnons. Et chacun s’est choisi un frère de foi. Ce qui a beaucoup contribué à l'évolution de la société médinoise. Selon un Hadith, le prophète a dit : «Les musulmans sont comme un seul corps. Si un membre souffre d’une douleur, tout le corps en pâtit». L'islam nous recommande le savoir-vivre même avec les non-musulmans. Fraternité existe-t-il dans notre pays ? Nous ne pouvons pas dire oui. Ce qui est remarquable et bien comme acte de fraternité fait au Burkina, c’est la participation des gens aux activités sociales telles que les baptêmes, les mariages, les funérailles, etc. Les gens parcourent de grandes distances pour participer aux activités sociales et y contribuent également. Par contre, nombreux sont les pays arabes qui n’arrivent pas à poser de tels actes. L’organisation des baptêmes ne mobilise pas des gens comme chez nous, et il n’y a pas de mobilisation de jeunes de quartier aux cimetières pour creuser les tombes lorsqu’il y a un décès.
Cependant, chez nous, beaucoup reste encore à faire car nous voyons des actes posés qui ne sont pas à encourager. Des gens gaspillent inutilement dans des futilités pendant que certains vivent à côté d’eux dans la pauvreté sans pouvoir manger à leur faim, et d’autres, malades et couchés dans les hôpitaux sans pouvoir se soigner par manque de moyens. Chacun de nous doit à sa façon... contribuera à faire de la fraternité dans notre société, une réalité au sens large du terme, à travers entre autres, des visites de courtoisie, des gestes de soutien moral et matériel.
El Hadj Hamidou Congo, professeur d’arabe à la Medersa Centrale de Ouagadougou
“On déplore l’absence de visites de courtoisie”. Je crois que la fraternité islamique existe au Burkina et que les gens y participent à son maintien. Les musulmans participent aux activités ou cérémonies des uns des autres. Ils s’entraident. Si tu as un problème, les gens t’aident dans la mesure de leurs possibilités sans que tu ne leur demandes un soutien. En tout cas, au niveau de notre mosquée à Nossin, les gens viennent en aide aux pauvres même si c’est de façon symbolique. On déplore l’absence de visites de courtoisie. Car tant que tu n’as pas une cérémonie chez toi, les gens ne te rendent pas visite. C’est là le problème. Pour faire de cet aspect une réalité, il faut que les prêcheurs mettent l’accent sur ce thème. Et que ces derniers essaient de joindre l’acte à la parole en donnant l’exemple aux autres. Hanatou Balboné, responsable à la mobilisation féminine de l’AIMB “Il y a peu de soutien matériel et financier aux malades”.
Pour moi, la fraternité islamique est une initiative qui vise à unir les frères et sœurs de foi. Pour cause, selon un Hadith, il est dit que «Chaque croyant est un frère de foi pour chaque autre croyant. Ils sont comme un corps dont toutes les autres parties se sentent mal à l’aise si une partie est souffrante. Les âmes de deux croyants, jaillissent d’une seule âme et toutes les deux sont ralliées à Allah». Partant de ce principe, je peux dire que la fraternité n’est pas appliquée ici de façon totale. Je veux dire qu’elle n’est pas pratiquée à tous les niveaux. C’est de façon partielle. Elle se manifeste surtout au moment des événements de joie ou de malheur comme les baptêmes et décès. À part ça, il y a peu de soutien matériel et financier aux malades, aux pauvres ou aux nécessiteux. Or, c’est ce qui est très important. Aspect semble être beaucoup négligé, ce qui amène nos frères et sœurs à se laisser gagner par les Ahmadiyya ou à embrasser d’autres religions. Les versets et les Hadiths sont clairs là-dessus, c’est à nous de les mettre en pratique.
El Hadj Ibrahim Dembélé, marabout-prédicateur à Farakan, Bobo-Dioulasso
“Les musulmans sont méchants entre eux”. Au sujet de la fraternité, le prophète Mouhammad (SAW) a dit : “Vous ne rentrerez au Paradis que lorsque vous serez croyants ; et vous ne serez véritablement croyants que lorsque vous vous aimerez”. Autrement dit, l’islam prône l’amour pour les autres. C’est la base de la fraternité islamique.
Ici, à Bobo, pour nous les marabouts, la fraternité est peu pratiquée pour ne pas dire qu’elle n’existe pas. Les riches de cette région sont des musulmans. Les riches, les marabouts, ceux qui détiennent le pouvoir, ce sont eux qui prônent l’islam. Nos autorités publiques font leur travail. Les richards, presque rien, parce que nous voyons que la plupart des mosquées construites au Burkina sont l’œuvre des Arabes de bonne foi. Pourtant, nombreux sont nos richards qui peuvent poser de tels actes mais qui ne le font pas. Il ne s’agit pas ici de faire recours à la Zakat mais plutôt aux gestes de bonne volonté. Par exemple, l’envoi de musulmans à La Mecque. Nos richards peuvent le faire dans le cadre de la fraternité islamique. Mais les billets d’avion gratuits proviennent de nos frères arabes. C’est la crainte de Dieu qui les amène à faire des gestes de ce genre à notre égard et non l’impôt légal ou Zakat.
Chez nous ici, il n’y a pas cette entraide. Les musulmans sont méchants entre eux. Les gens souffrent. Peu de marabouts prédicateurs sont pris en charge par les Arabes. Ce qui pourrait se faire ici par nos richards. Cette absence de prise en charge les amène à vivre de façon malhonnête, contrairement aux principes religieux. Je souhaite que les musulmans fassent un retour aux enseignements du prophète (SAW) en ayant un regard de
ALMA WADDA N° 020 du 1er mai au 30 juin 2004 compassion réciproque, en faisant du bien pour leurs frères musulmans. Pour cause, le prophète (SAW) a aussi dit : "Vous ne serez véritablement croyants que lorsque vous aimerez, pour autrui ce que vous aimez pour vous-même."
Badra Ali Traoré, directeur de la Fondation Imam Hussein
"On doit faire plus." La fraternité islamique existe à Bobo, Dieu merci, mais pas comme nous l’aurions souhaité. Si le prophète (SAW) était parmi nous, il n’aurait pas bien apprécié le degré de fraternité que nous avons ici à Bobo. On doit faire plus. Vous savez en islam, la fraternité a pour fondement le credo. C’est pour cela que le lien du credo est plus considéré que le lien de sang en islam. Le cas de Nouhoun et son fils en est un exemple cité dans le St Coran. Allah a dit à Nouhoun que "celui-là ne fait pas partie de ta famille. Pour cause, leur croyance ou leur credo n’était pas le même." Pour dire que la fraternité islamique est basée sur le credo. Si cette base est bien comprise, vous allez trouver que dans la société, tout Le monde est frère. Mais si la base est mal comprise, c’est ça qui crée des problèmes entre les musulmans. Et ce credo n’est pas compris de tous à Bobo comme il le faut. Cependant le soutien moral et matériel existe au niveau des cérémonies comme le baptême, le mariage et le décès. Pour pallier cette mauvaise compréhension du credo, je dirai que c’est à la communauté chi’ite minoritaire d’aller vers les sunnites pour une meilleure compréhension de leur idéologie. Et ce, à travers tous les moyens légaux. L’imam Bâqir (Sa) a dit : "une fois que les gens entendent ce que nous disons, ils vont nous suivre". Pourquoi ? Parce que notre parole est la lumière.
Ibrahim Boro, prédicateur à Bobo-Dioulasso
“La fraternité n’existe pas à Bobo. C’est la prière”. Au nom de Dieu, si je dis que la fraternité islamique existe ici à Bobo, j’ai menti. Je suis né à Bobo et j’y ai grandi. La fraternité n’existe pas à Bobo. C’est la prière. Et là, les gens prient généralement dans les mosquées de la tendance dans laquelle ils appartiennent. (Sunnite, Tidjania, communauté musulmane etc.) Sinon dire que quand il y a une activité des sunnites par exemple, tous les musulmans y vont, c’est faux. Alors que ça, c'est une honte pour les musulmans. A l’annonce du décès d’un Tidjanite, un "Sunnite" peut passer devant sa cour sans entrer présenter ses condoléances. Il en est de même pour les baptêmes. C’est comme ça ici à Bobo-Dioulasso. Remarquez que s’il y a un baptême chez un Tidjanite, vous trouverez plus de Tidjanites sur le lieu. Si c’est le baptême d’un Sunnite, vous trouverez qu’il y a plus de Sunnites sur le lieu. Avec ça, est-ce qu’on peut dire qu’il y a entente. Laisser une mosquée pour aller prier dans une autre mosquée, est-ce qu’on peut parler d’entente et de fraternité entre nous ? Il faut voir, tu sautes une mosquée qui est à moins de 500 m de chez toi pour aller prier dans une mosquée distante de 3 à 15 km de chez toi. Quel genre d’islam ça ? Nous avons tous étudié mais dans quel texte islamique trouves-tu cela ? Le Prophète Mohamed (SAW) a dit qu’une prière accomplie dans 3 mosquées est meilleure que toutes les autres mosquées. Ce sont celles de La Mecque, Médine et Baytoul Maqdis. À part ces dernières, les bénédictions de prière accomplie dans n’importe quelle mosquée sur terre sont les mêmes. Alors, pourquoi sauter une mosquée pour aller prier dans une autre mosquée? C’est nous-mêmes qui créons cette mésentente entre nous.
Voyez-vous, par exemple, nous habitons côte à côte, seul le mur nous sépare. Tu es tidjanite et moi sunnite. Chaque jour, je saute ta mosquée pour aller prier à 5 km. Dans cette situation, est-ce que si j’ai un baptême, je vais oser t’informer? Je peux te confier mes problèmes encore? Alors, c’est moi-même qui ai acheté cette méchanceté. Je l’ai semée, arrosée et elle a donné des fruits. Ces fruits, c’est obligé que je les consomme maintenant. C’est ça la mésentente entre les musulmans. Aux yeux de Dieu, un musulman est un frère pour un musulman, c’est tout. Ce qu’il fait de bon ou mauvais n’engage... que lui. Ce n’est pas ton problème. C’est dans la main de Dieu. Mais pourquoi nous ne nous aimons pas ? Cela nous désunit. Je peux dire que c’est cette mésentente qui nous ruine. Pour pallier cette situation, il faut d’abord que nous ayons de la considération pour les uns et les autres et observions le respect mutuel. Aussi, qu’on fasse de la mosquée de nos voisins notre mosquée.
Mme Ouédraogo/Soré Habiba, enseignante au collège Daroul Honda : “La fraternité est individuelle et non collective.” La fraternité, d’abord, je crois que c’est le lien existant entre des personnes membres d’une même communauté. Pour que cette fraternité soit islamique, il faut que l’amour de Dieu existe à l’origine et forme la finalité de ce lien. Le musulman est absolument convaincu qu’il doit accorder son amour et sa haine en fonction de l’amour et de la haine de Dieu, de son prophète et des saints imams. C’est pour les satisfaire qu’il aime et qu’il hait. Ceci est prouvé par la parole du prophète (SAW) dans beaucoup de Hadiths. Selon Anas Ibn Bashir, le Messager de Dieu (SAW) a dit : « L’image des croyants dans les liens d'amour, de miséricorde et de compassion qui les unissent les uns aux autres est celle du corps : dès que l'un de ses membres se plaint de quelque mal, tout le reste du corps accourt à son secours par la veille et la fièvre ».
Il a aussi dit, selon Ibn Oumar : « Le musulman est le frère du musulman. Il ne trahit pas, ne lui ment pas et ne refuse jamais de le secourir. Tout musulman est sacré pour tout autre : son honneur, ses biens et son sang. La piété est ici (et il fit signe trois fois à sa poitrine). Il suffit à quelqu'un pour être musulman de fraterniser avec son frère musulman ».
C’est donc dire que l’islam a beaucoup encouragé les musulmans à être fraternels les uns les autres. La preuve en est que le prophète (SAW) dès son arrivée à Yathrib (Médine) a institué un pacte de fraternité entre les Ansars et les Mouhajirines pour sauvegarder et renforcer les liens entre ces fidèles d’origines diverses. constate-t-on de cette fraternité dans notre pays ? Au Burkina Faso, les musulmans fraternisent entre eux et avec les non-musulmans, mais de façon individuelle. Autrement dit, la fraternité est individuelle et non collective. Nous connaissons des frères et des sœurs qui s’entraident mutuellement. Chacun aime pour l’autre ce qu'il aime pour lui-même, conformément au Hadith du prophète (PSLF) qui dit : « Aucun de vous ne sera vraiment croyant tant qu'il n'aimera pas pour son frère ce qu'il aime pour lui-même ». Seulement nous souhaitons que cette fraternité aille plus loin pour qu’on puisse voir un jour les associations islamiques s’unir au Burkina sous la bannière de « lâ-illâha ilalahou Mohamadane rassoùloullâhi ». Qu’ensemble elles puissent entreprendre des œuvres fraternelles au profit de tous les Burkinabè.
Propos recueillis par Hamadi Baro
AL MAWADDA N° 020 du 1er mai au 30 juin 2004
L’imam Moussa Al Khazim (AS)
L'imam Moussa Al Khazim (celui qui retient sa colère) est le 7e imam descendant du prophète. Il a été contemporain des califes abbassides : Aboû djafar Mansûr, Mahdi, Moûssa Hâdi et Haroune-Rachid. Il a vécu une époque très difficile au temps de Haroune Rachid à Médine. Comme les autres imams, il a payé le prix d'être descendant du prophète (SAW) et d'hériter du pouvoir religieux et politique que lui contestait le pouvoir en place. C'est dans la prison de Sindi Ibn Shahak à Bagdad qu'il mourut en martyr empoisonné. Le lieu d'enterrement de l'imam Khazim (AS) prit par la suite son nom : al Khazimiah à Bagdad en Irak.
La période de l’imamat du 7e Imam a été une période de grandes épreuves et de tribulations pour les Ahlul Bayt et leurs partisans. Et pour cause, lorsque les Abbassides avaient évincé les Omeyyades, en s’emparant du pouvoir, ils s’étaient fixé pour cible les Banî Fâtimah et notamment les Ahl ul Bayt (la famille du prophète). Beaucoup de ceux-ci furent décapités, d’autres brûlés vifs, et d'autres encore servirent de matériaux de construction pour les murs et les fondations. Les Abbassides... sont allés jusqu'à mettre le feu à la maison de l’Imam Moûsa Al Khazim (celui qui retient sa colère). Évidemment dans un tel climat, il va de soi que la Taqiyyah (la dissimulation de la foi) soit de mise. Bien qu’observant la Taqiyyah, l’Imam Moûssa Al Khazim (AS) était pleinement engagé dans la diffusion des enseignements et des principes islamiques. On peut dire qu’après le 5e et le 6e Imams, il était, parmi les autres Imams, celui qui a cité le plus de narrations jurisprudentielles. Mais en raison des obligations de la Taqiyyah, beaucoup de ses narrations étaient citées de façon anonyme, comme provenant d’un ‘Alim (savant) ou d’un Abdoul çalih (un serviteur pieux).
Une discussion avec Haroûne Rachîd
Lors d’une de ses visites à Médine, le Calife Haroûne convoquera l’Imam Khazim (AS). Devant son fils Al Ma’moûne, le Calife crut pouvoir gêner l’Imam (AS) par quelques questions qu’il avait déjà préparées, en lui disant :
- Pourquoi vous a-t-on préféré à nous alors que nous, nous sommes des descendants d’Al Abbas, l’oncle du prophète (SAW) et vous, vous êtes les descendants d’Abou Talib, l’oncle du prophète (SAW) ?
L’Imam (AS) répondit : « Nous sommes plus proches du prophète parce que Abdoullah, le père du prophète, était le frère d’Abou Talib aussi bien du père que de la mère, alors qu’Abbas était seulement leur frère du côté du père. »
Haroûne lui posa alors une autre question : « Pourquoi les gens vous appellent-ils enfants du Messager, alors qu’il est votre grand-père et que votre père est Ali Ibn Abou Talib ? »
L’Imam (AS) dit alors : « Voyez-vous donc, si le Messager de Dieu (SAW) est maintenant ressuscité, pouvez-vous le marier à l’une de vos filles ? »
Le calife répondit immédiatement : « Oui bien sûr, et je m’en enorgueillirais d’honneur devant tous les Arabes et les non-Arabes ! »
L’Imam (AS) dit alors : « Quant à nous, le Messager de Dieu (SAW) ne demande pas nos filles en mariage et nous ne pouvons pas les marier ! »
Haroûne, surpris par cette logique, dit : « Pourquoi ? »
L’Imam répondit : « Parce qu’il nous... » a mis au monde et il ne vous a pas mis au monde ?»
Une telle discussion ne pouvait qu’enflammer encore plus l’âme rancunière de Haroûne qui mourrait de jalousie, et lorsque l’Imam (AS) voulait sortir, il l’accompagna jusqu’à la porte en manifestant le plus grand respect. Al Ma’moûne en fut stupéfait et demanda à son père le secret de tout ce respect. Le père répondit : «Mon fils, je sais bien que c'est lui l'imam légitime de cette communauté et nous ne sommes que des héritiers d'un trône usurpé !»
Al Ma’moûne s’exclama alors : «Alors pourquoi ne restitue pas le droit à son propriétaire ?» Haroune dévoila alors son vrai visage et dit : «Mon fils, c'est la royauté ! Par Dieu ! Si tu me la revendiques, je te couperais la tête !»
Les disciples de l’imam Khazim (AS)
Parmi les célèbres disciples de l’Imam (AS) sur lesquels il comptait totalement pour la prédication de la foi authentique de l’islam, on peut citer Ibn Abou Oumeyr, Ali Ibn Yaqti’ne, Moa’mane Attaq, et Hicham Ibn Al Hakim. De ces derniers, parlons de Ali Ibn Yaqti’ne. Il fallait avoir les qualités d’intelligence et de clairvoyance d’Ibn Yaqti’ne pour devenir le ministre de Haroûne. Mais, malgré toutes les précautions d’Ibn Yaqti’ne, le calife abbaside avait eu des doutes sur sa loyauté et il avait même ordonné à l’un de ses agents de le surveiller lorsqu’il faisait ses ablutions.
Le Comité de suivi de l’enfant Mystérieux de Piéla (CO.S.E.M) de PAIM-B porte à la connaissance des frères et sœurs musulmans qu’il organise une mission de visite et de soutien moral et matériel à l’enfant mystérieux de Piéla et à son frère jumeau (âgés de 10 ans) le samedi 26 juin 2004. Pour tout soutien en nature ou en espèce, contactez les frères suivants :
- Bado Ali : 50 33 06 86
- Tao Mohamed : 70 23 54 47
- Baro Hamadi : 76 65 68 20
- Touré Ali : 78 82 98 17
COMMUNIQUE
L’association Islamique d’Al Mawadda (AIM-B) porte à la connaissance de ses militants qu’elle organise sa 3e journée culturelle le Dimanche 6 juin 2004. Lieu : Collège Daroul Honda (secteur 28). Dassasgho, côté Est du LTAC Tél : 50 36 58 99
Pour de plus amples informations, contactez :
- Mouaz Sanogo 50 36 58 99 (Daroul Houda)
- Ali Bado 50 33 06 66 (AEUI)
Le Délégué aux Affaires Culturelles et Théologiques voir s’il les faisait à la manière chi’ite ! Mais la surveillance et le contrôle étaient stériles, et le besoin de Haroûne pour l’intelligence et la clairvoyance d’Ibn Yaqtîne était si fort qu’il n’avait pas pu s’en débarrasser à titre de précaution. Ainsi, sur l’ordre de l’imam Al-Khazim (AS), Ali Ibn Yaqtîne fournit de précieux services pour les sympathisants des Ahl ul Bayt et put préserver une grande partie du patrimoine islamique en détenant le poste de ministre de Haroûne.
Paroles dignes d’intérêts :
«Le croyant est comparable à deux plateaux de balance équilibrés : Chaque fois que sa foi se consolide, son épreuve devient pour autant difficile».
«Le bon voisinage ne consiste pas seulement à ne pas déranger ses voisins mais surtout à supporter ses voisins lorsqu’ils sont». dérangeants». «Il n'est pas des nôtres quiconque abandonne sa religion au profit de sa vie ou prétend abandonner sa vie au profit de sa religion.»
Les 14 infaillibles (alaïhi-’ mous-salâm)
Source : Les 14 infaillibles
Le Délégué du CO.S.E.M Hamadi BARO
AL MA^A DD
N° 020 du 1er mai au 30 juin 2004
ACTIVITES-M-LA OUMMA MAOULOUD
Le sens de l’amour du prophète et de sa Sainte famille
Le 1425ème anniversaire de la naissance du sceau des prophètes Mouhammad (SAW) a été célébré par l'Association de la jeunesse islamique Tidjania Nourou Islamiya (AJIT), le samedi 8 mai 2004 de 21 heures à l'aube. C'était à la Zawiya du secteur 20, Tampouy, à Ouagadougou. Pour les musulmans, quel autre bienfait de Dieu ici-bas est-il plus digne d’être raconté, célébré que l’avènement de celui qui est «envoyé par Miséricorde pour les hommes : Mouhammad.»
«Quant aux bienfaits de Ton Seigneur, raconte.» (Coran, Verset 11, chap. 93) Comme chaque année, et à l’instar des musulmans du monde entier, le Maouloud a été célébré sur L’ensemble du territoire du Burkina la nuit du samedi 1er au dimanche 2 mai 2004. Parmi les grands lieux de célébration du Maouloud on peut citer entre autres : Rahmatoulaye (Cheik Maïga Aboubacar II) ; Hamdalaye (Cheik Boubacar Doukouré) ; Taslima (Cheik Mohamed Lamine) ; Nouna (Cheik Boukary Ouédraogo) ; le Cheik de Todjam ; Tansalga (Cheik Abdoul Aziz Ouédraogo) ; Bouguey (Cheik Mohammed Konfé).
Outre ces destinations traditionnelles, des mosquées et espaces publics ont été pris d’assaut par les fidèles musulmans pour la célébration de cette fête. Mais comme le propre des grands événements est de s’étaler dans l’espace et dans le temps, la célébration du Maouloud s’est déroulée sur une semaine dans bien des lieux.
À Ouaga, le siège de l’Association pour l’établissement de l’unité islamique (AEUI) sis à Dapoya, a servi de cadre de retrouvailles des partisans du prophète (SAW) et de sa sainte famille pour une sympathique cérémonie au cours de laquelle des présents (tapis de prière, chapelets, livres) Islamiques) ont été distribués aux élèves de l’AEUI. C’était le vendredi 7 mai. Le lendemain 8 mai, ce fut au tour de l’Association de la jeunesse islamique Tidjiania (Nouroul Islamyn) AJIT de Tampouy, secteur 20 d’organiser une nuit d’expression de joie, de reconnaissance à Dieu pour nous avoir envoyé son bien-aimé, le prophète Mohamed (SAW).
Et durant toute la nuit, Moustapha Maïga dit Ken, l’imam Issa Ilboudo, Ouédraogo Sayouba, Mademoiselle Maïmouna Kouanda et toute l’équipe des jeunes musulmans du secteur ont tenu en haleine le public sorti nombreux pour la circonstance. Le public a été impressionné par les cantiques en l’honneur de Dieu et son prophète et harmonieusement interprétés par une troupe dont le tempo et la mélodie font couler des larmes d’émotion et de bonheur.
Les prêcheurs tels que Cheick Adama Soré, Sidi Mohamadi Ouédraogo, Nabolé Chaabane, Mohamed Tao, Mohamed Camara, Abdoul Karim Maïga, pour ne citer que ceux-là, ont su en quelques minutes, situer l’auditoire. sur l’importance du Maouloud, la nécessité de l’amour du saint prophète et de sa sainte famille, de la meilleure manière de lui exprimer son amour. Ce qui signifie le suivre, lui obéir et le prendre pour modèle en tout temps et en tout lieu. Cette chaleureuse cérémonie a été à la hauteur des attentes du public. Ce qui fait dire à Moustapha Maïga Ken que «cela s'explique par le fait que chacun joue sa partition dans la discipline totale.»
Pays La constance dans sa ligne éditoriale AL MAWADDA N° 020 du 1er mai au 30 juin 2004
ACTUALITÉ NATIONALE
“Apostasie par ignorance” en réédition
En réponse au fascicule de Monsieur Saye Zerbo intitulé "Dialogue entre un chrétien et ses frères musulmans", Maître Ahmed Simozrag a publié le livre "Apostasie par ignorance”, message d’un musulman à ses frères musulmans. Un livre à lire absolument. Tiré en 1000 exemplaires en février 2004, cette quantité serait actuellement insuffisante. Maître Ahmed Simozrag aurait reçu une commande importante de réédition de son oeuvre par une autorité religieuse de la place.
Communauté musulmane du Burkina : à quand l’organisation d’un congrès ?
Le dernier congrès de la communauté musulmane du Burkina remonte à décembre 1997 à Ziniaré. Pourtant le bureau issu de ce congrès devait faire le bilan en décembre 2002, soit après un mandat de 5 ans à l’issue duquel un nouveau bureau devait être installé. Et depuis, plus rien. En décembre 2002, les membres du bureau selon “l'Etendard" ont demandé et obtenu une prorogation d’une année de leur mandat. En décembre 2003, cette prorogation a pris fin. RAS du côté des membres du bureau de la communauté. Des musulmans donc s’interrogent : à quand l’organisation d’un congrès ?
ACTUALITÉ INTERNATIONALE
Assassinat du Cheikh Yassine : l’ONU condamne Israël
La Commission des droits de l’homme de l’ONU a condamné l’assassinat du Cheikh Yassine tué le 22 mars 2004 à Gaza par les forces israéliennes. Selon Reuters, plusieurs représentants des 53 pays qui siègent au sein de la Commission ont en outre qualifié son élimination de "terrorisme d'Etat". Même si la vie d’un Palestinien ne vaut rien, il y a lieu de faire attention. La mort du Cheikh Yassine et de bien d’autres pourrait renforcer de l’autre côté, les sentiments anti-américains. Si ce n’est déjà fait.
Proche-Orient : l’UE refuse tout plan unilatéral
L’Union européenne rejette toute modification unilatérale des frontières au Proche-Orient au lendemain de la reconnaissance implicite par les Etats-Unis du droit pour Israël de conserver des colonies implantées en Cisjordanie après la guerre des six jours en 1967. La feuille de route élaborée par un quartet de médiateurs internationaux : L’UE, les Nations unies, les Etats-Unis et la Russie prévoit que tout règlement du conflit israélo-palestinien “doit inclure une solution convenue, juste, équitable et réaliste à la question des réfugiés”.
Quel avenir pour les enfants palestiniens ?
Un rapport a été publié mardi 30 mars 2004 par le Figaro sur les rêves des enfants palestiniens. Le journal Considère que l’atmosphère qui règne actuellement en Palestine pousse la majorité de ces enfants à ne penser qu’à entreprendre des actions en martyrs. Ils ne peuvent dans le contexte actuel avoir d’autres rêves, comme les autres enfants qui vivent dans des conditions de vie naturelles.
Mali : la croisade anti-sida des Imams
1,6 %. C’est le taux de prévalence du Sida au Mali, un pays à 90 % musulman. La capitale compte 140 mosquées de vendredi sur plus de 500 mosquées. Courant avril 2004, dans de nombreuses mosquées de Bamako, les prêcheurs ont mis en garde les fidèles contre les dangers du Sida. Dans leurs sermons, les imams ont prêché l’abstinence pour les célibataires, la fidélité pour les gens mariés. «Nous conseillons le port du préservatif aux personnes dont les conjoints sont infectés. Le préservatif d'accord mais seulement à l'intérieur du couple», a confié l’imam Thiam au quotidien sénégalais «Wal Fajiri». En ce qui concerne les pratiques du lévirat (coutume qui consiste à donner l’épouse au frère de son mari après le décès de ce dernier) et sororat (tradition où le mari peut remplacer sa défunte épouse par la sœur cadette de celle-ci), elles nécessitent d’infinies précautions. Les Imams conseillent au préalable, des tests de dépistage. À l’origine de cette initiative inhabituelle, se trouve le réseau islamique national de lutte contre le Sida et l’ONG, Population service international (PSI/Mali).
CERFI La nouvelle équipe lance ses activités
Dans le cadre de la relance de ses activités, le Cercle d'études, de recherches et de formation islamiques (CERFI) a organisé une conférence publique le dimanche 4 avril 2004. «L'éducation spirituelle en islam» ; c'est le thème de la conférence qui a été animée par le Cheick et Dr Aboubacar Doukouré, guide spirituel de l'Ihtihad Islami, et membre de l'Académie mondiale de la jurisprudence islamique. C'était au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) à Ouagadougou. Donner une nouvelle impulsion au Cercle d’études, de recherches et de formation. islamiques (CERFI), c’est l’objectif que s’est fixé le nouveau bureau national installé en décembre 2003. Pour réussir ce challenge, la nouvelle équipe chapeautée par Ibrahim Barra, entend entre autres, organiser des cours d’apprentissage de la lecture du saint Coran, des semaines thématiques et des conférences publiques.
C’est ce dernier volet qui a marqué le top de départ du programme d’activités de cette année 2004. Cette conférence qui a drainé de nombreux intellectuels musulmans a été animée par le Cheick Doukouré, Khalife général de la Tijania. Le thème «Education spirituelle en islam» traité, s’impose de lui-même, eu égard à la complexité de la cohabitation entre civilisation dite moderne et morale islamique.
Cependant, la phase des questions s’est avérée périlleuse. D’abord, par la personnalité des questionneurs et la pertinence des questions. Ainsi, le docteur Tall n’a pas partagé le point de vue du conférencier en ce qui concerne la manière d’éduquer l’enfant ou la femme rebelle. Le professeur Ousseni Tall (pédiatre), qui n’a pas écarté la possibilité que sa formation ne biaise sa question, a voulu savoir la place de l’hérédité dans l’éducation des enfants. Le commissaire Saïdou Ouattara s’est inquiété, pour sa part, de la contre-éducation qu’offrait notre société laïque. Il a voulu aussi savoir la position du conférencier par rapport aux jeux de la loterie. Les réponses à toutes ces questions ont quelque peu laissé l’auditoire sur sa soif.
Le fait le plus marquant a été l’intervention du colonel Ali Traoré, chef d’Etat-major des armées du Burkina. Il a interpellé le conférencier au sujet du fascicule du colonel Saye Zerbo (ancien chef d’Etat de la Haute-Volta) intitulé : « Dialogue entre un chrétien et ses frères musulmans ». En réponse, le conférencier a laissé entendre qu’il n’a pas lu le livre en question et n’a pas non plus rencontré son auteur. Pour lui, l’attitude de Monsieur Saye Zerbo résulte d’un dépit d’amour ou d’une déception. Il a affirmé que pendant son passage au pouvoir, Monsieur Saye Zerbo aurait accordé beaucoup de faveurs aux musulmans mais que pendant sa période de difficultés, ces derniers l’auraient abandonné, alors que les protestants lui auraient apporté un soutien moral et matériel. «C'est un problème matériel», a affirmé le Dr Doukouré. Plus d’un musulman a salué la réplique de Maître Ahmed Simozraq à travers son livre intitulé : «Apostasie par ignorance, message d’un musulman à ses frères apostats».
Outre cette question du colonel Ali Traoré, les réponses du conférencier relatives à l’éducation islamique dans un milieu laïc, l’attitude de la femme pieuse face à un mari rebelle n’ont pas satisfait une partie de l’auditoire. Quant à la question concernant les jeux de la loterie, elle a été simplement occultée. Nonobstant ces aspects, la conférence a été dans son ensemble une réussite à en juger par la satisfaction qui se lisait sur le visage des participants. D’aucuns ont émis le souhait de voir les autorités religieuses musulmanes, en accord avec les autres dignitaires des autres confessions religieuses, et les responsables coutumiers, les responsables de l’éducation civique et morale, œuvrer à fins de restauration des tenues vestimentaires décentes, surtout dans nos établissements scolaires. Ainsi, l’éducation de base dans les familles avec de telles dispositions dans l’éducation nationale, relayées par des conférences de ce genre feront, à coup sûr, de nos enfants par exemple, des modèles de civisme et de vertu dans notre société laïque.
AL MAWADDA N° 020 du 1er mai au 30 juin 2004
Usage et bons comportements aux toilettes
Chers frères en islam du journal Al Mawadda Asslamou Alaïkoum. Dans votre dernière édition n°018-19 du 1er janvier au 30 avril 2004, vous avez sous la rubrique jurisprudence abordé les ablutions. C’est bien. Mais il serait intéressant que vous nous parliez d’abord des usages aux toilettes qui, je pense, précèdent les ablutions. D’avance merci.
Aboul Houssein
Au nom du Très Haut Assalamou Alaïkoum. Nous vous remercions pour ce rappel : l'usage aux toilettes avant les ablutions. En islam, la pudeur fait partie de la foi. Raison pour laquelle, il incombe aux fidèles de faire leurs besoins naturels à l’abri du regard des gens. Mais cet aspect et bien d’autres semblent être négligés qu’il est nécessaire de le rappeler. Au préalable, on retiendra entre autres que :
• il ne faut pas faire face ni dos à la Kibla (direction de la Kaaba) ;
• l'anus ne se purifie que par l’usage d’eau, à défaut, on utilise un tissu, du papier, des étoffes ou des pierres.
De fin de lecture coranique «Il faut du courage et beaucoup d’effort». Quatorze séances de 2 heures suffisent à connaître le B.A.BA du saint Coran. Ce n’est pas Madame Savadogo Fatimata qui nous dira le contraire. Elle est allée même au-delà de l’initiation à la lecture en terminant la lecture complète du saint Coran avec le frère Hamadi Baro comme Maître (Moalim).
• le sexe ne peut être purifié sans eau, à défaut également d’eau, on utilise du tissu, papier, étoffes ou pierres. Il est recommandé :
• d’entrer aux toilettes avec le pied gauche et d’y sortir avec le pied droit ;
• de s’appuyer sur le pied gauche après s’être assis pour se soulager ;
• de réciter l’invocation suivante lorsqu’on s'assoit : "Ô Allah ! assure-moi le gain légal de mon pain quotidien et sauvegarde-moi des choses illégales" ;
• de réciter l’invocation suivante lorsqu’on se nettoie : “Ô Allah : sauvegarde-moi (mes parties intimes)”.
Pour demander la Baraka de Dieu, une cérémonie de doa a été organisée chez elle en famille aux 1200 logements à Ouagadougou. C’était le 28 mars 2004. Cette fin de lecture coranique a été sanctionnée par une attestation remise par l’Association islamique Al Mawadda (AIM.B). À travers ces lignes, elle raconte comment elle a pu maintenir le cap jusqu’à la lecture complète du saint Coran, un vrai parcours du combattant. Lisez-là.
Al Mawadda : Pouvons-nous savoir ce qui vous a amené à vous intéresser à la lecture coranique ?
Fatimata : Chez nous en famille au Niger, tout le monde est musulman et ma mère sait lire le Coran. C’est elle qui m’a incitée à la lecture coranique. Sans oublier aussi que la lecture du Coran donne beaucoup de bénédictions. Combien de temps avez-vous pris pour terminer les 114 chapitres que contient le Saint Coran ?
Intimes) des chopes illégales et aide-moi à le cacher. Protège-moi du feu de l'Enfer...
• de se laver la moitié inférieure du corps avec de l’eau froide, car cela guérit les hémorroïdes ;
• d’uriner avant de dormir ;
• de faire ses ablutions après avoir fait ses ablutions.
Les actes détestables
Il est détestable d’uriner dans les conditions et lieux suivants :
- à un endroit où celui qui urine pourrait être éclaboussé par l’urine ;
- dans l’eau, surtout stagnante ;
- en étant debout ;
- sur les routes ;
- près des murs des mosquées ;
- autour des maisons ;
- sous les arbres fruitiers ;
- se mettre contre la direction du vent ;
- de différer de faire ses besoins ou de les ajourner ;
- d’utiliser la main droite pour se nettoyer ;
- de parler dans les toilettes, sauf s'il s’agit de se rappeler Allah ; - de rester aussi longtemps aux toilettes. On rapporte que le prophète Loqmân (Sa) demanda à son fils. C’est une longue histoire. J’espère que vous n’allez pas écrire ça (rire), c’est depuis août 1994. Mais il faut signaler que nous ne lisions pas régulièrement le Coran. Souvent c’était 2 fois par semaine, des fois une fois par semaine, ou par mois. Il arrive même que nous passions un trimestre sans lire ensemble le Coran. Donc c’est petit à petit et avec l’aide de Dieu que nous avons pu le terminer. Dieu merci.
Quelles sont les difficultés rencontrées durant ces 10 années de lecture coranique ? Je suis de caractère nerveuse, mais il faut avoir un maître patient comme Baro qui supporte les caprices des gens. Je pense qu’il peut faire carrière là-dedans.
Quels sont les sentiments qui vous animent présentement après les do’as ? Il était prévu l’arrivée des élèves de l’école Khatamoul Anbiya’i. Je ne les ai pas vus. La communication nous a fait défaut. À cela s’ajoute celle pluie matinale qui nous a empêché de débuter la cérémonie à l’heure prévue. En dehors de ces petits problèmes, la cérémonie s'est bien déroulée. Tout ce qui commence bien
Les interdits
Il est interdit de faire ses besoins naturels dans quatre endroits :
- une voie sans issue sans l'autorisation de ceux qui sont aux alentours ;
- dans la propriété de quelqu’un sans son autorisation ;
- dans des endroits comme les puits, écoles, etc. ;
- dans les cimetières ou lieux sacrés.
Une fois de plus, merci pour ce rappel. Assalamou Alaïkoum.
NB : Les gens ont l’habitude de dire qu’il est interdit de réciter le Coran ou les invocations dans les toilettes. Pourtant il est recommandé de le faire sauf les paroles futiles. Seulement, il est interdit d’y entrer avec des choses ou objets portant le nom d’Allah. Il est recommandé de couvrir la tête surtout lorsqu’il y a beaucoup de mauvaise odeur. se termine bien. Autrement dit, c’est un sentiment de joie qui m’anime ce matin, un sentiment de satisfaction d’avoir pu organiser ce do’a.
Quels conseils avez-vous à donner à vos amies et connaissances qui sont intéressées par la lecture coranique ? Des gens m’ont déjà rencontrée pour savoir comment j’ai fait pour arriver à lire tout le Coran. Je leur ai fait savoir qu'il faut du courage et beaucoup d’effort surtout pour celles qui sont illettrées. C'est bon aussi d'avoir le soutien de son mari. Car mon mari m'a beaucoup encouragée dans cette lecture. De plus, l’enseignant doit être courageux et patient.
Vous venez de gagner une bataille. La seconde bataille la plus importante est la compréhension et l’application de ce que vous savez déjà lire. Que comptez-vous faire dans ce sens ? Je compte, Incha Allah, approfondir ma lecture dans un centre de lecture coranique. J’espère pouvoir joindre la pratique à la compréhension du saint Coran.
AL MAWADDA N° 020 du 1er mai au 30 juin 2004
Les ablutions [suite] XIII. Il ne faut pas qu’il y ait un empêchement à l’arrivée de l’eau aux parties concernées du corps. S’il y a par exemple
Dans notre édition passée, nous parlions des actes obligatoires et recommandés dans l'ablution. Cette fois-ci, nous vous proposons les conditions de validité de la petite ablution.
Article 135 : Les conditions de validité des ablutions sont les suivantes :
I. L’eau doit être pure, propre et non souillée par une saleté, alors même que celle-ci serait pure.
II. L'eau doit être limpide et non mélangée.
III. L'eau doit être mubâh (autorisée).
IV. Le récipient d’eau doit être mubâh (autorisé).
V. Par précaution obligatoire, le récipient contenant l’eau ne doit pas être en or ou en argent.
VI. Les parties du corps concernées par les ablutions doivent être pures au moment du lavage et de l’essuyage.
VII. Celui qui fait les ablutions doit disposer d’assez de temps pour faire les ablutions et les prières. Donc au cas où il n’y aurait pas assez de temps... temps pour accomplir les prières dans les limites de l’horaire prescrit pour leur accomplissement, si l'un fait les ablutions, il faut remplacer celles-ci par le tayammum. Mais dans le cas où il faut un temps égal pour faire les ablutions ou le tayammum, on doit évidemment choisir les ablutions.
VIII. On doit faire les ablutions dans l’intention d’obéir à Allah. Donc, si on fait les ablutions pour réconforter son corps ou pour toute autre raison, les ablutions seront invalides. Toutefois, il n’est pas nécessaire d’exprimer par des mots prononcés, ou mentalement, l’intention d’accomplir les ablutions. Il suffit que tous les actes relatifs aux ablutions soient accomplis conformément aux ordres d’Allah.
IX. On doit accomplir les ablutions selon l’ordre séquentiel prescrit (mentionné plus haut), à savoir qu’on doit tout d’abord se laver le visage, puis la main droite, ensuite la main gauche, et après on doit procéder à l’essuyage de la tête, suivi de l’essuyage des pieds. Et par précaution recommandée, on ne doit pas essuyer les deux pieds en même temps, mais le pied droit d’abord et le pied gauche ensuite.
X. Lorsqu’on fait les ablutions, on doit en accomplir les différents actes sans interruption, c’est-à-dire qu’il ne faut pas laisser écouler un laps de temps inhabituel entre eux. Donc, si un intervalle anormal a lieu entre les actes des ablutions, c’est-à-dire si, par exemple, on procède au lavage du visage et des mains et qu’on s’arrête pendant un temps suffisamment long pour que les mains et le visage sèchent avant de procéder à l’essuyage, les ablutions seront invalides. Toutefois, dans les cas de force majeure (épuisement de l’eau, oubli, etc.), si seule la partie qui précède la partie suivante à laver ou à essuyer sèche, les ablutions demeurent valides. Par exemple, si l’humidité de la main droite sèche pendant qu’on se lave la main gauche, mais que l’humidité du visage reste, les ablutions seront régulières.
XL. On doit accomplir soi-même tous les actes des ablutions (se laver les mains et le visage et s’essuyer la tête et les pieds). Donc si quelqu’un se fait aider par quelqu’un d’autre pour accomplir les ablutions, en lui demandant de lui verser de l’eau sur la main ou le visage, par exemple, ou de lui essuyer la tête ou les pieds, ses ablutions seront invalides.
Il ne faut pas qu’il y ait une objection légale à l’utilisation de l’eau. Ainsi, si quelqu’un craint de tomber malade à la suite de l’utilisation de l’eau ou de n’avoir plus d’eau à boire, il ne doit pas accomplir les ablutions. Toutefois, au cas où il aurait fait les ablutions sans savoir que l’utilisation de l’eau lui serait préjudiciable, ses ablutions seront valables, même s’il apprend par la suite que l’utilisation de l’eau lui était nuisible, mais sans avoir subi une nuisance telle que la loi religieuse l’interdise.
Si quelque chose colle sur une partie du corps concernée par le woudou et qu’on doute que ce quelque chose empêche l’eau de toucher la partie en question, on doit l’enlever ou essayer d’y faire filtrer l’eau. l’eau pour s’assurer que celle-ci parvient à destination.
Article 136 : Si quelqu’un a tendance à entretenir trop de doutes sur les actes des ablutions et sur leurs conditions (par exemple, sur la pureté ou l’impureté de l’eau, sur la licité ou l’illicité de l’eau, etc.), et que cette tendance tourne à l’obsession, il ne doit pas tenir compte de ses doutes.
Article 137 : Lorsque quelqu’un doute si ses ablutions ont été invalidées ou non, il doit les considérer comme étant valides. Toutefois s’il ne fait pas l’isti-brâ’ (voir Article n° 21) après avoir uriné, et qu’ensuite il constate, après avoir fait les ablutions, la sortie de quelque humidité dont il ne sait pas si elle est de l’urine ou autre chose, ses ablutions seront invalides.
Article 138 : Si quelqu’un est sûr qu’il a fait les ablutions et qu’il a fait aussi quelque chose qui les invalide (uriner par exemple), mais sans se rappeler lequel des deux actes précédait l’autre, il doit agir comme suit:
a - Si cette situation se présente avant, qu’il n’accomplisse pas ses prières, il doit refaire les ablutions ;
b - Mais si elle est soulevée pendant qu’il offre ses prières, il doit interrompre celles-ci pour refaire les ablutions ;
c - et si elle se présente après qu’il aura accompli la prière, celle-ci restera valide, mais il doit faire les ablutions pour les prières suivantes (si prières suivantes il y a).
Article 139 : Lorsque quelqu’un doute, après avoir terminé la prière, d’avoir accompli ou non les ablutions, sa prière sera valide, mais il doit faire (ou refaire) les ablutions pour les prières non encore accomplies.
Article 140 : Si quelqu’un souffre d’incontinence d’urine ou de fèces, il doit agir comme suit :
a - S’il est sûr de pouvoir accomplir ses prières à un moment précis dans les limites horaires prescrites pour lesdites prières, après avoir fait les ablutions, il doit les accomplir à ce moment précis ;
b - Au cas où il ne peut contrôler la sortie de son urine ou de ses matières fécales que pendant un laps de temps à peine suffisant pour L’accomplissement des parties obligatoires des prières, il doit se contenter d’accomplir seulement ces parties obligatoires et négliger les parties recommandées (tels que l’adhân, l’iqâmah, le qunût, etc.).
Article 141 : Lorsqu’une personne souffrant d’incontinence d’urine ou de fèces guérit de cette maladie, il n’est pas nécessaire qu’elle refasse les prières qu’elle a accomplies conformément à son devoir religieux pendant la période de sa maladie. Toutefois, si elle guérit pendant qu’elle accomplit la prière, elle doit refaire celle-ci par précaution obligatoire.
Article 142 : Les règles ci-dessus concernant celui qui souffre de l’incontinence d’urine ou de fèces s’appliquent aussi à celui qui ne peut pas contrôler la sortie de ses gaz intestinaux.
Source : “Guide pratique du musulman" d’Ayatollah Sayyed Ali Al Sistani
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AL MAWADDA
N° 020 du 1er mai au 30 juin 2004
Part of Al Mawadda #20