Si toutes les conditions sont remplies, la Chambre administrative du Tribunal d’Alger doit pouvoir se prononcer aujourd’hui sur la requête de dissolution du Front Islamique du Salut (FIS) introduite par le ministère algérien de l’Intérieur le 9 février dernier, date de la promulgation de l’état d’urgence en Algérie.
La pacification de l’Algérie n’est peut-être pas pour demain. Les récentes négociations secrètes dans ce sens entre le pouvoir et le Front Islamique du Salut (FIS-dissous) ont encore échoué le 10 juillet dernier. Ainsi, comme lors des discussions d’octobre 1994, les responsables du FIS exigent d'être libérés sans condition avant d’appeler leurs groupes armés à cesser le « djihad » (guerre sainte). Ce deuxième échec consommé du dialogue entre la présidence algérienne et les islamistes augure de nouveaux bains de sang. Pour l’heure, le bilan est déjà lourd : au moins trente mille (30.000) morts depuis janvier 1992. Comment l'Algérie est-elle en fait arrivée à cet état de guerre civile larvée qui, depuis trois ans, déchire le tissu social du pays ?