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Du rôle véritable des Imams
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- Title
- Du rôle véritable des Imams
- Publisher
- La Voie
- Date
- April 11, 1992
- Page(s)
- 2
- number of pages
- 1
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0007536
- content
-
Du rôle véritable des Imams
Par définition, l'Imam est un chef religieux dont la fonction essentielle est de diriger les prières en commun des fidèles. Mais l'Imam a également une fonction sociale dans les communautés islamiques. Il bénit les mariages, sert de médiateur pour les réconciliations. Dans nos sociétés musulmanes traditionnelles d'Afrique où la charia n'est pas la loi fondamentale, il n'est pas le juge. Mais ses connaissances de la charia font que son appréciation des faits est requise par le tribunal coutumier dont il est membre.
Ces fonctions religieuses et sociales exigent de l'Imam un charisme et des qualités morales au-dessus du commun des humains. Après le prophète (S.A.W.) n'est-il pas l'intermédiaire entre Dieu et les hommes sur terre ? D'où la délicatesse du choix d'un Imam. Il s'ensuit alors que la fonction d'Imam n'est pas héréditaire en Islam. La fonction d'Imam est contraignante : présence régulière à la mosquée pour conduire les 5 prières prescriptes dans la journée (sauf cas de force majeure), nombreuses sollicitations d'ordre social, etc. Mais l'Imam doit vivre et faire vivre décemment sa famille comme tous les humains. Il lui faut donc travailler pour subvenir à ses propres besoins et à ceux des siens. Dans les communautés bien organisées, l'Imam et sa famille sont pris en charge. Dans les villages musulmans du nord, son champ est cultivé par la communauté villageoise, entretenu et surveillé par les talibés. Il perçoit sinon la totalité, du moins une part importante de la Zakat. Après les récoltes, chaque famille lui en donne une portion substantielle. Les bonnes volontés qui en ont les moyens lui apportent d'autres biens matériels. Solidarité de la vie communautaire oblige. La construction et autres entretiens de sa maison est l'affaire de la communauté. Elle est bâtie généralement à proximité de la mosquée. Ainsi, il peut se consacrer suffisamment à ses fonctions religieuses et sociales. Dégagé des besoins matériels essentiels pour vivre, il peut jouir d'une certaine liberté d'action, d'esprit et d'opinion. Liberté nécessaire pour être un Imam digne de ce nom.
Mais l'égoïsme des hommes, accentué de plus en plus par les difficultés économiques qui n'épargnent personne, fait que nos Imams perdent progressivement le soutien de la communauté, tombent dans l'indigence et perdent leur indépendance matérielle et spirituelle. Et puisqu'il faut nécessairement vivre, ils deviennent alors les obligés des riches et des politiciens dont ils dépendent au détriment de leur charisme, leur intégrité morale, leur indépendance d'esprit et d'opinion. C'est pourquoi, nos Imams, de plus en plus démunis ou ceux qui ont réussi à bénéficier du luxe et du confort (villa, voiture, eau courante et électricité, nourriture, etc.) de la part des riches ou du pouvoir, se trouvent ainsi liés. Il ne saurait en être autrement. Il n'est pas facile de dire la vérité à son bienfaiteur, de dénoncer ses mauvais actes, si l'on ne veut pas se voir couper les vivres et fermer le robinet.
Ceci explique peut-être le mutisme, voire la passivité coupable de nos Imams devant des événements qui engagent la vie de la nation par leur gravité. Sinon, comment comprendre leur silence dans la crise socio-politique actuelle de notre pays. Eux qui nous enseignent que c'est un péché de voir certaines parties du corps féminin, a fortiori de commettre l'adultère, comment peuvent-ils rester muets comme des carpes devant des cas de viols, d'attentat à la pudeur publique quand ces forfaits sont prouvés ? Comment peuvent-ils organiser des prières commandées pour la paix quand ils n'ont pas le courage de dénoncer ceux qui troublent cette paix ? Comment peuvent-ils organiser ces prières pour la paix quand des fidèles sont traqués jusqu'aux portes des mosquées ? Dieu peut accepter les prières pour conjurer des catastrophes naturelles. Mais il paraît aléatoire de prier Dieu pour une paix que nous continuons de troubler volontairement pendant que nous prions. Si la bonne politique vise l'organisation harmonieuse de la société, les religieux ont leurs mots à dire sur tout acte susceptible de troubler cette société. Notre communauté doit s'organiser pour prendre en charge nos Imams pour les rendre indépendants de tout clientélisme politique. Mais ces derniers ont également un choix à faire avant d'accepter cette lourde responsabilité religieuse : privilégier la crainte de Dieu sur celle des hommes ou décliner l'office d'exercer la fonction en raison des contraintes qu'elle exige. Car la fonction d'Imam est trop noble pour être réduite à un simple gagne-pain. Personne n'aime l'injustice, sauf ceux qui en tirent profit. Nos Imams ont-ils ce courage ? Violente question.
K. Kassaoula
Le silence du rejet
On comprend de plus en plus le silence des vrais musulmans sur les propos blasphématoires de Lamine Diabaté, Balla Kéita et consorts. En milieu sénoufo et malinké, il y a des castes définissant la hiérarchie sociale. Ainsi, on distingue des gens importants et des gens appartenant à un milieu non représentatif. À telle enseigne qu'aujourd'hui, si un individu issu du groupe inférieur exprime une opinion, elle n'est pas prise en compte. C'est pourquoi, les sieurs Balla Kéita et Diabaté, issus d'un groupe au statut inférieur dans le milieu sénoufo et malinké ne doivent pas tromper l'opinion. Leurs propos n'engagent qu'eux-mêmes et eux seuls. La communauté musulmane, la vraie, n'est nullement concernée par les insanités de ces mécréants. D'ailleurs, à l'observation de leur situation matrimoniale, on se rend compte que Balla Kéita et Lamine Diabaté appartiennent à la caste des gens méprisés au sein de leur groupe d'origine. Ils ne peuvent pas se marier à des femmes issues de leur groupe linguistique. Ce serait un honneur pour eux. Alors qu'ils ne le méritent pas. Aucune famille digne de ce nom ne peut admettre le mariage de sa famille à ces gens. C'est pourquoi, la femme de Balla Kéita n'est ni Sénoufo ni Malinké. C'est pourquoi la femme de Diabaté n'est ni Sénoufo, ni Malinké. Puisqu'ils avaient du mal à se marier. Malgré l'instruction et "les hauts postes" qu'ils ont occupés dans ce pays, ils n'ont jamais été intégrés. Car le rejet a été total et systématique. Et c'est la manifestation de ce rejet que nous ressentons aujourd'hui à travers leurs déclarations contestées par tous. C'est l'effet de la malédiction qui les frappe. Espérons qu'Allah leur pardonne.
Pierrette Doh