Article
Point de vue : de la provocation religieuse
- Hierarchies
-
Burkina Faso
- Articles de journaux (3615 items)
- Burkina 24 (279 items)
- Carrefour africain (33 items)
- FasoZine (116 items)
- L'Evénement (45 items)
- L'Observateur (61 items)
- L'Observateur Paalga (509 items)
- La Preuve (28 items)
- Le Pays (709 items)
- LeFaso.net (709 items)
- Mutations (13 items)
- San Finna (9 items)
- Sidwaya (1104 items)
- Publications islamiques (432 items)
- Al Mawadda (11 items)
- An-Nasr Trimestriel (16 items)
- An-Nasr Vendredi (318 items)
- L'Appel (48 items)
- L'Autre Regard (11 items)
- Le CERFIste (13 items)
- Le vrai visage de l'islam (15 items)
- Documents divers (Burkina Faso) (16 items)
- Photographies (Burkina Faso) (9 items)
- Références (Burkina Faso) (297 items)
- Articles de journaux (3615 items)
- Title
- Point de vue : de la provocation religieuse
- Creator
- Pascal Lompo Bapouguini
- Publisher
- L'Observateur Paalga
- Date
- March 27, 1995
- Abstract
- Je viens par ce petit mot apporter un petit commentaire sur le débat entamé par monsieur Kaba Moussa autour de ce que vous avez titré la Provocation religieuse dans votre livraison du week-end 17/18/19 mars‘95. Je ne voudrais pas soulever une polémique. mais seulement apporter ma contribution à ce débat qui. à mon avis, est digne d'intérêt.
- Spatial Coverage
- Ouagadougou
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0002637
- content
-
Je viens par ce petit mot apporter un petit commentaire sur le débat entamé par monsieur Kaba Moussa autour de ce que vous avez titré la Provocation religieuse dans votre livraison du week-end 17/18/19 mars‘95. Je ne voudrais pas soulever une polémique. mais seulement apporter ma contribution à ce débat qui. à mon avis, est digne d'intérêt.
Au Burkina Faso nous avons jusque là échappé à deux démons qui font des ravages terribles sous d'autres cieux et pas très loin de chez nous: le démon des querelles interethniques et celui de l'intolérance religieuse. Mais il est vrai que c'est une culture à préserver et cette tâche nous revient à tous aussi bien au niveau individuel que collectif. J'ignore (comme lui d'ailleurs) l'appartenance religieuse de cette dame venue prêcher devant la mosquée de monsieur Kaba. Mais en procédant par élimination, monsieur Kaba en arrive très rapidement (trop rapidement même!!!) à la conclusion que cette dame ne pouvait être qu'une protestante. La rédaction a déjà relevé l'imprudence d'une telle démarche qui constitue en mon sens une contradiction par rapport au but qu'il semble poursuivre dans son écrit à savoir la défense de la tolérance religieuse.
Monsieur Kaba demande aux autorités d'interdire les méthodes d'approche comme le porte-à-porte. Je crois que ce n'est pas la première fois qu'on en parle dans ce pays. Je crois savoir aussi que des textes officiels en la matière ont été pris à une certaine époque au nom du droit du citoyen à vivre tanquille chez lui. Je suis tout à fait d'accord que ces “visites" peuvent ne pas du tout convenir à ceux qui les reçoivent. Ils peuvent tout à fait refuser de recevoir ces prédicateurs itinérants chez eux. Et aucun texte biblique ne donne le droit (encore moins le devoir!) d'aller importuner les gens chez eux. Au contraire sur ce point Jésus-Christ est très clair: «Lorsqu'on ne vous recevra pas et qu'on n'écoutera pas vos paroles, sortez de cette maison...» (Evangile selon Saint-Matthieu 10:14).
Je pense également que les autorités auxquelles monsieur Kaba fait appel ont un devoir de Justice dans la gestion de la cité, y compris dans les affaires religieuses. Prenons un exemple pour illustrer cela: Tous les vendredis vous verrez sur l'avenue Babanguida (non loin du Yaar de Zogona) ce panneau:
“Attention Mosquée” . Les fidèles de cette mosquée investissent tout simplement l'avenue pour la prière de 13 h et à cette heure de pointe, tout le trafic routier de cette avenue (Bus, Voitures, Mobylettes, Vélos...) est détourné dans les six-mètres de Zogona.
Il en est de même pour l'Avenue Bassawarga au niveau du château d'eau de Samandin et on pourrait multiplier des exemples à travers la ville.
C'est une situation qui perdure depuis et nous avons accepté cela et respectons nos frères qui prient en ces lieux. Mais on pourrait bien ne pas être d'accord et, avec des arguments très solides, réclamer que les autorités (toujours les mêmes!!!) interdisent ce genre de pratiques.
Je crois que quand on parle de tolérance, il faut voir plus large et plus loin que la devanture de sa mosquée ou de sa chapelle. Au Burkina Faso nous avons cet acquis très précieux. 11 nous faut le préserver.
Que Dieu bénisse le Burkina Faso.
Lompo Bapouguini Pascal
01 BP: 175 Ouagadougou 01 Burkina Faso