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La misère des enseignants
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- Title
- La misère des enseignants
- Creator
- Pr. Boubacar Tamboura
- Publisher
- Le Pays
- Date
- July 22, 2009
- Abstract
- Le Pr Boubacar Tamboura, dans cet écrit n'est pas tendre avec les fondateurs d'établissements scolaires islamiques. Il les accuse de spolier leurs travailleurs, notamment les enseignants.
- Language
- Français
- Contributor
- Frédérick Madore
- Identifier
- iwac-article-0000364
- content
-
Le Pr Boubacar Tamboura, dans cet écrit n'est pas tendre avec les fondateurs d'établissements scolaires islamiques. Il les accuse de spolier leurs travailleurs, notamment les enseignants.
Selon un penseur, la science est la base de toute vie, la philosophie est la base de toute science. On pourrait prolonger le raisonnement en affirmant que l'enseignement est la base de toute philosophie. Et cela, les Occidentaux (les Blancs) l'ont bien compris. C'est la raison pour laquelle, en France par exemple l'enseignement et la santé occupent la première place dans les priorités nationales : l'école y est obligatoire et l'Etat apporte une subvention à grande échelle en guise de mesure d'accompagnement. Les enseignants sont très bien traités : salaire colossal, logement luxueux, documentation conséquente... Les effectifs dans les classes sont très limités. Selon les propos de Français de Belfort venus en visite à Tanghin- Dassouri, les effectifs oscillent entre 10 et 17 élèves par classe (salle).
En Afrique par contre, l'enseignement et l'éducation sont relégués à l'arrière-plan, surtout dans les contrées francophones. Les dirigeants de ces pays sont prêts à financer ou à subventionner le gaz ou les activités culturelles (SIAO, FESPACO....) que de travailler à assouplir les charges scolaires en particulier dans le secondaire et le supérieur (réduction ou suppression des bourses, effectifs pléthoriques, manque d'enseignants...). Seul le C.N.R. a eu l'intelligence et le courage de rendre l'école plus sérieuse et plus accessible au plus grand nombre : rabotage des frais de scolarité de 60.000 F à 40.000 F, construction d'écoles et recrutement d'enseignants en grand nombre et le renvoi pur et simple des enseignants missionnaires français, etc....
Aujourd'hui, au Burkina, face aux revendications légitimes des enseignants (du secondaire et du supérieur) le pouvoir de la IVe République n'a pas trouvé mieux que de sévir impitoyablement (coupures de salaire, intimidations, mutations...) Bref les enseignants dans les pays francophones sont plus ou moins mal lotis comparativement aux autres corps (Douane, Assemblée nationale, Députés). La situation est encore plus désastreuse dans les établissements scolaires islamiques. Les enseignants sont presque méconnaissables. Mais pourquoi ?
"Des fondateurs à la vision capitaliste et monarchiste"
Dans ces établissements scolaires islamiques (écoles, collèges, lycées) français, franco-arabes ou medersas, le personnel (enseignants, secrétaires, gardiens) vit une misère noire, indigne d'un être humain, fils d'Adam. Ils sont pour la plupart mal payés, mal logés, mal habillés et mal nourris. Nous avons personnellement connu un collège dont le fondateur est un cheikh, où le Directeur a un salaire dérisoire de 40 000 F, l'enseignant 30 000 F, la secrétaire 20 000 F, le gardien 15 000 F (Bon Dieu !). Pourtant la construction et l'équipement du collège ont été assurés par des bailleurs de fonds arabes.
Dans cet établissement et dans bien d'autres, les travailleurs sont embauchés verbalement, sans un contrat en bonne et due forme. Ce fondateur dont il est question n'a aucun respect à l'égard du personnel : lors d'une rencontre sollicitée par les enseignants, rencontre au cours de laquelle ces derniers auraient demandé une augmentation subtantielle de salaire pour faire face à leur misère grandissante, le fondateur-"patron" aurait répondu : "Pas question ! Jamais ! Celui qui ne veut pas n'a qu'à partir !" Or le Messager de Dieu (Saw) a dit que si vous engagez quelqu'un pour un travail, il faut lui donner un salaire qui corresponde au travail qu'il exécute et il faut le payer à temps dès qu'il achève le travail, avant même que sa sueur ne sèche. C'est justement (et fort heureusement) ce que font les chrétiens : leurs personnels (enseignants, secrétaires, surveillants, gardiens....) sont bien payés, sont déclarés à la Caisse de sécurité, bénéficient des avancements avec incidence financière. Certains travailleurs ont pu acquérir des engins : vélos, motos et même voitures. (Dieu merci !). C'est également le cas en Côte d'Ivoire. Les structures islamiques se sont organisées pour venir en aide aux étudiants franco-arabes qui reviennent de leurs études dans les pays arabes (Libye, Egypte, Koweït, Arabie Saoudite...). Les fonctionnaires, les salariés et les commerçants musulmans de ce pays souscrivent mensuellement pour une certaine somme. Grâce à cette contribution, la communauté musulmane ivoirienne parvient à caser ces étudiants dans des établissements, ainsi qu'aux imams des mosquées (entre 100 000 F et 200 000 F CFA pour les enseignants et 75 000 F à 150 000 F pour les imams). Quel bel exemple de solidarité musulmane ! Mais qu'en est- il des musulmans burkinabè ?
"Des travailleurs dans la tourmente : pays pauvre, travailleurs pauvres"
Chez les musulmans, la situation comme nous l'avons dit, est déplorable : les personnels dans établissements islamiques vivent la misère et l'humiliation au quotidien : certains ne peuvent pas se marier, d'autres ne peuvent même pas célébrer un baptême. Que peut-on faire avec 20 000 F ou 15 000 F par mois ? Pire, ces travailleurs sont payés 8 ou 9 mois sur 12, ils ne sont pas déclarés à la Caisse de sécurité et ne connaissent pas d'avancement à plus forte raison d'augmentation de salaire. Pourtant, pendant ce temps, les fondateurs de ces établissements sont dans le luxe : ils possèdent des villas, des voitures, des comptes bancaires, des antennes paraboliques, des lignes téléphoniques (domicile, bureau, cellulaires), des boubous brodés par devant et par derrière, deux à quatre femmes, mangent gras, boivent frais, dorment doux, etc.... On est tenté de dire qu'ils sont dans un univers paradisiaque. Est- ce que "ça" c'est islamique ? Le prophète (saw) a pourtant averti que si vous dormez la nuit le ventre plein alors que votre voisin dort le ventre creux, vous n'êtes pas croyant. La plupart de ces travailleurs "arabophones" sont si endettés qu'ils ne peuvent même pas venir en aide aux parents ni même se soigner en cas de maladie.
Au jour du Jugement dernier, ce sera très grave. Dieu a prévenu qu'il n'aime pas l'injustice et que celui qui aura fait un "grain" (un atome) de bien ou de mal le verra. Nous invitons par conséquent les fondateurs à se pencher sur la situation catastrophique de leurs travailleurs pour les aider à se marier, à acquérir des engins (vélos, motos...) et à bien vivre leur foi. C'est l'enseignant bien formé et bien équipé qui est en mesure de bien former et de bien éduquer. D'ailleurs, selon Raoul plus : « Nous ne sommes pas sur terre pour nous servir des autres, mais pour nous servir les uns, les autres ». Puisse les fondateurs le comprendre.
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