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Le dossier international. Relations afro-arabes : premier jalon de la coopération Sud-Sud
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- Articles de journaux (3615 items)
- Titre
- Le dossier international. Relations afro-arabes : premier jalon de la coopération Sud-Sud
- Créateur
- Césaire Pooda
- Editeur
- Sidwaya
- Date
- 12 avril 1985
- nombre de pages
- 2
- Sujet
- Coopération arabe
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007342
- extracted text
-
Ne serait-ce qu'à cause des intérêts qu'elle met en cause, tout comme l'envergure de son programme, la coopération afro-arabe retient l'attention. Etant donné l'importance des groupes géographiques qui, directement ou non y sont acteurs, on comprend la diversité des intérêts mis en cause.
La nécessité d'une coopération entre pays arabes et pays africains, dans son volet actuel semble avoir été dictée par la nature des choses. Faut-il alors rappeler que l'Afrique est très riche en matières premières, et pauvre financièrement et technologiquement ? Et qu'à l'opposé, il y a le bloc arabe, partie intégrante du grand ensemble du lot des pays constituant le Tiers-monde, et doté pourtant d'importants surplus financiers provenant de son pétrole, sans être riche en matières premières minérales. On sait aussi que les pays industrialisés, sans être directement impliqués dans cette coopération, ont des intérêts en Afrique et dans le monde arabe.
Il suffit, pour se faire une idée de la chose, d'évoquer l'intensification de la coopération afro-arabe à un moment donné qui avait donné naissance à un certain moment à l'idée d'un trilogue en tant qu'élément de l'arsenal d'idées avancées à l'époque pour trouver une solution à la crise économique.
Parmi ces trois acteurs, il y a l'Europe, productrice de technologie, qui voudrait la vendre aux pays sousdéveloppés. Puis, il y a les pays africains qui en éprouvent le besoin, mais manquent de moyens de s'en approprier. Il y a enfin les pays arabes, détenteurs de moyens financiers et intéressés par le placement de leur surplus sur les marchés financiers internationaux. Ceci pour expliquer, comment la coopération afroarabe apparaît comme un centre d'intérêt et un enjeu importants, et comment surtout cette coopération
Les pays de l'émisphère Sud de la planète, exténués par l'ultradomination d'un conglomérat d'Etats du Nord, ont à un certain moment de leur histoire, adopté une attitude d'autodéfense en imaginant la. coopération économique horizontale entre eux, comme le contrepoids à la pieuvre des pays dits développés.
Depuis, toute une littérature abondante a vu le jour pour traduire cette nécessité. Au-delà, elle reflète sans doute le degré de prise de conscience que l'on a du phénomène. Dialogue Nord-sud, Nouvel ordre économique international (NOEI), coopération Sud-Sud… Derrière la diversité des expressions se profile, quelque volonté ardente chez les dominés de rechercher les moyens de régulation de l'économie mondiale, dans le sens d'un équilibre plus juste et plus acceptable par tous.
Et c'est en véritable visionnaire que feu le président algérien Houari Boumédienne dès 1973, attirant l'attention de la communauté internationale sur la tendance générale de l'économie mondiale, lançait pour la première fois au nom des pays sousdéveloppés, l'idée d'un dialogue Nord-Sud. Ce fut l'objet de la sixième session extraordinaire de l'ONU, tenue à New-York d'avril à mai 1973. Et depuis, l'on désigne sous ce vocable, la série de négociations et de consultations relatives à l'instauration d'un NOEI, qui se tiennent à divers niveaux entre pays riches et pauvres, pour rechercher conjointement les voies succeptibles de mettre fin au déséquilibre des rapports économiques en vigueur.
Force est de reconnaître que d'une manière générale, les instances prévues pour les concertations entre riches et pauvres, ont au fil du temps fait place à de véritables tribunes de confrontations Nord-Sud, qui ont désabusé les bonnes volontés.
A l'inverse, la coopération Sud-Sud semble quant à elle prendre de l'ampleur. De la forme bilatérale à celle multilatérale, chaque jour qui passe ajoute à la conviction qu'il faut l'encourager et la développer.
Et comme pour illustrer ce consensus, deux sous-régions de. cette ensemble plus vaste des pays moins nantis de la planète (les zones arabe et africaine) entretiennent un type de relations qui, à bien des égards constitue un premier jalon de la coopération SudSud.
1973.
est difficilement concevable en vase clos, dans le décor des tendances globalisantes des relations internationales actuelles.
Sur le plan historique on sait que les relations économiques entre arabes et africains se sont nouées au gré de l'expansion de l'islam en Afrique. L'échange inter-régional en Afrique de l'Ouest par exemple était dans le sens Nord-Sud, alors qu'en Afrique de l'Est, les commerçants arabes ont plutôt préféré s'installer sur les villes de la côte.
A la vérité, déceler l'origine historique des rapports afro-arabes n'est pas tâche aísée, tant l'origine du contact actuel est lointaine. L'observateur de la coopération afroarabe contemporaine retient qu'elle a pour berceau l'Egypte nassérienne, même si le manque de moyens et de ressources de ce pays, l'ont réduite dans un premier temps à une coopération aux plans politique et culturel, dans des cadres plutôt bilatéraux.
En effet, Africains et Arabes ont eu d'abord des rapports surtout bilatéraux. Même au sein d'une institution comme l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA), des pays tels l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Soudan, la Libye, l'Egypte… ont longtemps côtoyé des pays africains au Sud du Sahara dans un cadre non institutionnel.
Même au sein des NationsUnies et du Mouvement des nonalignés où Arabes et Africains se retrouvaient et se retrouvent encore, on relève que leur solidarité et leur coopération ont pris un contour multilatéral, pour ensuite s'institutionnaliser à partir de la guerre d'octobre
A partir de cette date en effet, les rapports économiques et la coopération entre Arabes et Africains ont été discutés dans des enceintes multilatérales, et la nécessité de mettre un accent particulier sur les relations
Togo
Zaïre
Total
Total Sahel
Autres pays Angola
Cameroun Congo
Côte-d'Ivoire Ghana Kenya Liberia
Madagascar Maurice
Sao Tomé et
Principe
Seychelles
Sierra Leone
Autres P. L. M. A. Bénin
Botswana Burundi Centrafrique Comores Éthiopie
Guinée Guinée Bissau Lesotho Ouganda Rwanda Tanzanie
Total P. L. M. A.
Mozambique
Zambie Zimbabwe Agences régionales
Pays bénéficiaire Pays du Sahel Cap vert Gambie Haute-Volta Mali Niger Sénégal Tchad
PREMIER JALON DE LA COOPERATION SUD-SUD
Ainsi donc, de 1973 à 1977, chacun a mis du sien de son côté, pour préparer le terrain d'une coopération aux domaines variés et institutionnaliés, dont les textes, adoptés par la conférence au sommet des chefs d'Etat de mars 1977 au Caire, constituent aujourd'hui la base de l'action arabo-africaine, portant sur les domaines économique et financier, politique et diplomatique, ainsi que sur l'éducation, la culture et l'information, la science et la technique.
Vu sous cet angle, le programme de coopération adopté au Caire veut s'inscrire dans la dynamique du NOEI, dont l'un des objectifs primordiaux est la coopération SudSud.
Rien de tout ceci ne peut\nier cependant ce fait socio-culturel en Afrique noire, qui est que l'Islam, religion fortement représentée dans cette région, constitue entre autre un élément des fondements de la coo. pération arabo-africaine. Il convient toutefois de ne pas exagérer la potentialité de la situation en ellemême. En effet, la force de l'Islam en tant que facteur de mobilisation dans la recherche d'abord, et ensuite dans le développement des relations arabo-africaines est toute relative. Si cette religion est dominante
dans certains pays d'Afrique subsahariens, le phénomène n'est pas général partout. Et même s'il faut convenir que cet aspect de la ques-
LE DOSSIER INTERNATIONAL
Relations afro-arabes
gg
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1. Ces données sont relatives au seul premier semestre 1981.
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TABLEAU
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0. 1
économiques de ces deux mondes, tion détermine les relations araboclairement perçue.
LES ENGAGEMENTS DE LA B. A. DE. A. EN AFRIQUE (1975-1981) (En S M.) Total
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2. Les pays africains non arabes les moins avances (P. L. M. A.) sont au nombre de 19 et groupent tous les pays du Sahel à l'exception du Sénégal.
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6, 509
et le racisme.
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71. 6061. 966. 2467. 87044. 0771. 9576. 026459. 656
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africaines dans le cadre bilatéral, il n'en constitue pas pour autant un facteur de blocage de la coopération afro-arabe en Afrique non islamisée..
FONDEMENTS OBJECTIFS
Au nombre des éléments concourant à définir les fondements de la coopération afro-arabe, on compte d'autres éléments d'appréciation non moins objectifs. Ainsi donc on sait par exemple qu'en 1980 sur une population arabe de 166 millions d'habitants, on en comptait 120 millions en Afrique. Sur le plan géographique également, le monde arabe couvre 12, 800 millions de km2 dont les trois quarts se situent sur le continent africain, tandis que huit des pays de la Ligue des Etats arabes sont membres de l'OUA. Et cette contiguité géographique explique en premier lieu le brassage culturel humain quasi permanent entre les deux ensembles dès leur origine.
Il est également bien connu que l'institutionnalisation des relations afro-arabes d'une manirère ou d'une autre, procède aussi de la solidarité politique entre les deux groupes née de la prise de conscience de l'identité du combat qu'ils mènent
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contre le colonialisme
Aussi, relève-t-on dans la situation actuelle, que la recherche d'une
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5. 0001. 20013. 5003. 34010. 00024. 40010. 00020. 00010. 00010. 0006. 609
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3, 3649. 0986. 37931. 86020. 86819, 7739. 702
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15. 3009, 45020. 000 $, 0009. 570
0. 54011. 8691. 1169. 900
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unité d'action dans la perspective de la libération des peuples d'Afrique austale et de Palestine, est un des principes dynamiques du rapproche ment afro-arabe. A cet égard, la guerre d'octobre paraît en être la ma nifestation la plus spectaculaire, avec les ruptures en chaîne des rela tions diplomatiques entre les Etats africains et Israël, si bien que l'on concède généralement que ce confit a servi de levier à l'approfondisse ment et à l'institutionnalisation de la solidarité observable de nos jours entre les groupes arabo-africains.
Côté africain, on note qu'au départ la solidiarité avec le monde arabe était réduite à l'aspect égyptien du problème, en ce sens qu'Israël était condamné pour avoir annexé un territoire appartenant à un, Etat souverain d'Afrique. Encore que lors d'un vote sur la situation du Moyen-Orient (territoires occupés) après la guerre de six jours, le vote des Etats africains fut divisé en trois groupes égaux (oui, non, abstention) sur une résolution condamnant l'attitude de l'envahisseur et réclamant la cessation de l'occupation. L'OUA elle-même en tant que telle ne prendra véritbalement position sur la question des territoires occupés qu'en 1968, au somm igor, pour soutenir l'Egypte. Et même là, le problème est perçu sous l'angle de la violation de l'intégrité territoriale égyptienne.
La position africaine sur le conflit du Moyen-Orient commence à évo-
(Par Césaire Pooda)
luer visiblement après l'échec de la mission des "sages". dépêchée par I'OUA pour une mission de conciliation entre Arabes et Israéliens. Dictée au départ par une solidarité exclusive à l'Egypte, membrefondateur de l'OUA, la position de l'Organisation continentale sur le conflit du Moyen-Orient fait aujourd'hui de la question de la Palestine le centre de ce conflit.
Il est cependant à déplorer de nos jours le hiatus entre la position diplomatique d'Israël et l'existence de relations commerciales souterraines que certains Etats entretiennent avec lui. Ces Etats sont en général ceux qui ont été les plus réticents à adopter une attitude d'hostilité par rapport a l'Etat sioniste. On peut même dire que l'OUA a regressé dans sa position d'ensemble ces der niers temps par rapport au problème du Moyen-Orient quand on consi dère les vélleités de rétablissement et la reprise des relations diplomatiques entre quelques uns de ses membres et Israël : le Libéria et le Zaire on. renoué avec l'Etat hébreu dans le courant de l'année demière tandis que certains Etats encore dans une hésitation, (calculatrice) attendent une occasion propice pour le faire. En attendant, ils jettent de temps en temps des ballons d'essai pour sonder l'opinion publique de l'opportunité de la chose.
C'est ainsi donc que le chef d'Etat libérien le sergent-général Sa muel K. Doé s'est même déjà rendu en Israël, visite retransmise pratiquement en mondovision par les orga nes d'information occidentaux, tan dis que le maréchal zairois Mobutu Sese Seko lui a annoncé récemment
son intention de se rendre en visite
plus juste.
officielle de trois jours en Israël le mois prochain.
Dans tous les cas, pour l'observateur, les liens commerciaux que les pays africains entretiennent avec Israël ainsi que leurs contacts diplomatiques secrets, cessent de paraître paradoxaux dès lors que l'on sait que de la même façon, ce sont pratiquement les mêmes pays qui entre-
tiennent des liens de même type avec le régime de l'Apartheid en Afrique du Sud à un moment où celui-ci est aux abois.
IDENTITE DE VUES
La position africaine dans le monde arabe a été appréhendée à l'origine à travers l'Egypte nassérienne qui très tôt avait marqué beaucoup de sollicitude pour la libération de l'Afrique, avant même le processus de décolonisation. C'est ainsi
dent Gamal Abdou Nasser, le monde arabe a affiché des prises de position anti-colonialistes et condamné (du point de vue des principes) l'apartheid en Afrique du Sud. On sait par ailleurs le rôle considérable que des pays comme l'Egypte ou l'Algérie ont joué (ou joue encore pour l'Algérie en particulier) dans le soutien aux mouvements africains de libération.
A côté cependant, on note que d'autres pays arabes se jouant des principes adoptés (Maroc, Jordanie) entretenaient allègrement des relations avec Prétoria. L'évolution des contradictions et la précision des enjeux découlant de la guerre d'octobre a amené les pays arabes à prendre des résolutions condamnant le colonialisme et l'apartheid en Afrique du sud, suivi d'un soutien effectif aux mouvement africains de libération et d'un élargissement du boycott (pétrole) à Prétoria et à Lisbonne à l'époque.
En conséquence, il apparaît logique que l'évolution des positions africaines d'une part et arabe de l'autre sur les questions respectives du Moyen-Orient et de l'Afrique concourent à justifier les fondements de la coopération arabo-africaine qui, au plan économique, présente comme un aspect du combat des pays en voie de développement, en vue de l'avènement d'un ordre international
C'est pourquoi la déclaration du Caire sur les relations afro-arabes entend les placer dans la perspective
Le roi Fhad d'Arabie Saoudite "bataille pour un leadership"
Pour mener à bien cet exemple de coopération, des structures conjointes ont été mises en place qui, malheureusement, n'ont pas toujours fonctionné comme il faut. C'est le cas par exemple de la conférence des chefs d'Etat chargé de coordonner et d'harmoniser la politique générale de l'OUA et de la Ligue des Etats arabes dans tous les domaines de la coopération afro-arabe. Depuis le sommet du Caire en 1977, une telle rencontre n'a plus eu lieu.
Cet état de fait, politique au premier chef, a éclaboussé comme on s'en doute, l'ensemble du système conjoint qu'il a paralysé : la suspension de l'Egypte de la Ligue arabe après la signature des accords de Camp David a engendré des problèmes qui ont été fatals à la bonne marche des structures de la coopération afro-arabe.
immédiate du NOEI qui exige un chagement profond des relations NordSud, en vue d'accroître leur participation aux relations économiques internationales.
Il semble pour ce faire que le développement conçu dans un cadre inter-régional ou régional qui amène
Etats et régions à exploiter de manière optimale la complémentarité économique entre eux, soit une voie pouvant conduire à un tel objectif.
De ce point de vue, la coopération afro-arabe apparaît comme un premier jalon de cette vaste dynamique requiert la mise en œuvre du NOEI. Même si à priori l'existence d'une telle complémentarité n'est pas apparente entre es deux mondes, il est cependant irréfutable que la situation du premier. grand demandeur de fonds, et celle du second dont les surplus financiers sont indé-
donc que sous l'impulsion du prési-niables, constitue matière à complé-de l'OUA, tantôt de la Ligue arabe
mentarité. Sans compter que les défaillances observables dans les domaines tels l'agriculture, le commerce, les produits industriels, peuvent être, sinon corrigés, du moins réduites dans le cadre de politiques régionales.
C'est ainsi que la commission permanente (composée de 12 ministres arabes et 12 ministres africaing plus les deux secrétaires généraux de l'OUA et de la Ligué arabe), che ville ouvrière dans le mécanisme institutionnel' de la coopération araboafricaine s'est trouvée gélée pendant D'une manière générale, la tenprès de quatre ans à cause de la présence de l'Egypte dans le groupe dance est à la hausse en matière africain, l'autre partie ayant condi-d'investissements arabes sur le
En Afrique même, la région Ouest semble être la mieux favorisée. On estime ainsi donc à 3817, 9 millions de dollars les investissements financiers d'origine arabe dans cette région entre 1973 et 1983, soit 57, 2 % du total des investissements arabes en Afrique, assortis de conditions de remboursement jugées favorables.
Dans le même temps, 2468, 4 millions de dollars US sont allés à l'Afrique, assortis de conditions de remboursement semblables.
Hier, dit-on, l'Egypte de Sadate causait problème au fonctionnement du mécanisme institutionnel. Aujourd'hui, alors que ce pays amorce sa réinsertion au sein de la famille arabe, la République sahraouie démocratique (RASD) Arabe pourtant reconnue par le dernier sommet de l'OUA, prend le relai, de par la volonté de certains Etats. Ainsi, la rencontre ministérielle afro-arabe initialement prévue à Tripoli du 15 au 18 avril prochains n'aura pas lieu. Officiellement on parle d'ajournement. Mais on sait cependant que le Maroc, redoutant la présence
sahraouie à ces assises a pesé de tout son poids dans la balance au nom des accords d'Oudja avec le pays hôte.
LE POIDS DES CRISES
A la vérité, les mécanismes institutionnels (politiques surtout) de la coopération afro-arabe depuis leur mise en place, n'ont réflété jusque-là que les coups et contre-coups tantôt dont ils sont l'émanation.
A l'inverse, les institutions finan-
cières semblent-elles avoir mieux résisté aux assauts des crises. D'une manière générale on note que la coopération afro-arabe au plan économique et financier, se caractérise essentiellement par les transferts de fonds arabes à l'Afrique. A la mi1981, le total des engagements arabes en Afrique se montaient à 6669, 9 millions de dollars et atteignaient le niveau moyen annuel de 741 millions de dollars par an. De 1975 à 1980, les engagements arabes tant bilatéraux que multilatéraux aux pays du Tiers-monde étaient estimés à
39315 millions de dollars US (soit 4 % de leur PNB), dont 5169 millions de dollars à l'Afrique, ce qui correspond à 13 % de l'aide arabe totale.
tionné sa participation au retrait de continent. Sans compter les contricelle-ci.
Anouar El Sadate : "le poids de Cap David"
butions arabes d'une certaine importance aux organismes de développement africains (en 1979 la moyenne annuelle des engagements était de 713 millions, pour atteindre 741 millions en 1981) : Parallèlement le nombre des Etats africains (non arabes) qui bénéficient de l'aide arabe est passé de onze en 1973 à quarante et un en 1979, élargissant sensiblement le champ géographique d'intervention des investissements arabes en Afrique.
Le trait dominant de la coopération afro-arabe demeure sans doute son ambition, de plus en plus menacée cependant par le tourbillon des
crises de l'OUA et de la Ligue des Etats arabes qui immanquablement se déteignent sur elle et paralyse son
système institutionnel, alors que les résistances objectives de l'ordre international classique, constituent pour elle un obstacle de taille.
Si l'OUA semble avoir surmonté sa crise après le dernier sommet d'Addis Abeba, la Ligue arabe, elle, vit toujours ses divisions et ses problèmes internes liés à la question pa-
lestinienne sans doute, mais sournoisement sous-tendues toutefois par la lutte pour le leadership du mo arabe depuis la disparition du charismatique Nasser.
Autant de difficultés qui, incontestablement auront gêné le bon fonctionnement de l'expérience décennale afro-arabe. Et même si en dépit de ces problèmes on peut dire que cette coopération dispose de réalisations importantes, rien n'est
plus sûr que d'affirmer que l'impossibilité de réunir un autre sommet afro-
arabe jusque-là, empêche la coordination et l'harmonisation de la politi-
que générale de l'OUA et de la Ligue arabe dans tous les domaines de la coopération, comme le requiert la déclaration du Caire.
C. P.
Fait partie de Le dossier international. Relations afro-arabes : premier jalon de la coopération Sud-Sud