o:id 8396 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8396 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Article dcterms:title Tabaski à Bobo-Dioulasso : "Festival de moutons, festival de bazin" dcterms:creator https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/13527 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/125 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/124 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2201 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 1999-03-31 dcterms:identifier iwac-article-0003910 dcterms:source https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/416 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:abstract "L'habit ne fait pas le moine”, dit-on, mais le moine porte l'habit. Il n'est un secret pour personne que le grand boubou bazin est aujourd'hui entré dans les mœurs des Burkinabè. Nantis comme défavorisés. La seule différence étant la qualité et la valeur de celui-ci. A condition bien-sûr de savoir faire la part des choses. De toute évidence, le bazin relève de nos jours du paraître que de l'être. Il ne se passe pas un jour sans que nous ne voyions par exemple nos hommes (et nos commerçants politiques) lors des cérémonies officielles, rivaliser avec de grands boubous en bazin dans lesquels certains ont du mal à se mettre à l'aise. Mais là n'est pas le problème. En ce jour de Tabaski, il ne suffisait pas seulement d'être ministre, député ou “grand quelqu'un” pour porter cet habit “aux origines musulmanes et mandingues”. Il fallait tout simplement être “conforme” à cette fête musulmane. Une fête qui rime avec celle du mouton, n'est-ce pas d'ailleurs là le sens de l'Aïd El Kébir. En tout cas, la Tabaski plus qu'un festival de moutons, n'en était pas moins un festival de bazin. dcterms:spatial https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/284 bibo:content "L'habit ne fait pas le moine”, dit-on, mais le moine porte l'habit. Il n'est un secret pour personne que le grand boubou bazin est aujourd'hui entré dans les mœurs des Burkinabè. Nantis comme défavorisés. La seule différence étant la qualité et la valeur de celui-ci. A condition bien-sûr de savoir faire la part des choses. De toute évidence, le bazin relève de nos jours du paraître que de l'être. Il ne se passe pas un jour sans que nous ne voyions par exemple nos hommes (et nos commerçants politiques) lors des cérémonies officielles, rivaliser avec de grands boubous en bazin dans lesquels certains ont du mal à se mettre à l'aise. Mais là n'est pas le problème. En ce jour de Tabaski, il ne suffisait pas seulement d'être ministre, député ou “grand quelqu'un” pour porter cet habit “aux origines musulmanes et mandingues”. Il fallait tout simplement être “conforme” à cette fête musulmane. Une fête qui rime avec celle du mouton, n'est-ce pas d'ailleurs là le sens de l'Aïd El Kébir. En tout cas, la Tabaski plus qu'un festival de moutons, n'en était pas moins un festival de bazin. Il fallait être là dimanche dernier dans la ville de Sya pour s'en convaincre que les boubous en bazin sont tant prisés par les Burkinabè et en particulier par les musulmans. Durant le bal du “festival du bazin”, les fidèles musulmans, pour se rendre dans les mosquées, et autres lieux de prière, étaient parés de leurs plus beaux bazins. Qui avec un chapeau, qui avec des babouches pour respecter au mieux la tradition de la tenue vestimentaire de circonstance. Du bazin, il y en avait de toutes les couleurs, du bleu ciel au marron, en passant par le vert et le gris, mais la majorité était de couleur blanche. Du richement brodé ou sans broderie selon la bourse de chacun. Après avoir accompli l'acte de soumissions à Dieu, il fallait les voir discuter, se faisant des compliments ou vantant l'origine de leurs boubous. Mais les moins habitués étaient pressés de rentrer chez eux, sans doute à cause de la chaleur que cette tenue fait provoquer. Dure comme du carton et faisant du bruit quand on se mouvoit à cause de l'amidon utilisé non seulement pour lui donner de la brillance mais également pour lui assurer une longue vie. L'autre raison et non des moindres d'ailleurs, était de vite rentrer chez soi pour le sacrifice rituel. Et oui, les choses “sérieuses allaient commencer”, le côté festif s'annonçait déjà. Là encore la valeur de la bourse intervenait. Les plus fortunés n'hésitaient pas à tuer deux, trois moutons, voire plus alors que la tradition n'impose qu'un seul et cela selon les moyens de chacun. Et quand on n'a pas soi-même tué un mouton ce jour-là, on en mange à gogo. Solidarité africaine oblige! En effet, la tradition veut qu'on partage la viande du mouton sacrifié à cette occasion avec ses voisins, ses connaissances mais aussi et surtout avec les plus démunis. Un festival de moutons qui fait la joie de tout le monde, musulman ou pas musulman, chacun avait sa part de viande. Les femmes prendront la relève en concoctant de bons plats au grand bonheur des hommes et des enfants. En vertu de la solidarité africaine, on distribue et échange les plats appétissants. A ce niveau également, tout le monde sera pris en compte, en particulier les mendiants et autres garibous. Aux environs de 16 h après un repos bien mérité, le festival de bazin reprend de plus bel avec cette fois-ci l'entrée en scène des femmes et des enfants. Si ces derniers se contentent de porter de nouveaux habits et de pouvoir se balader pour récolter de petites pièces d'argent auprès des parents et amis de la famille, les premières elles, attachent un soin particulier à l'aspect vestimentaire. Et rivalisant dans la qualité du bazin à porter (qu'il soit “riche” ou de “deuxième”), et dans la richesse de la broderie elles se distinguent dans la manière de nouer le foulard. Et il n'est pas rare ou étonnant de voir des foulards qui ont l'air de “dire bonjour au ciel” obligeant parfois celles qui les portent à limiter leurs mouvements au risque de retrouver ces foulards sous les pieds. D'où l'utilisation des fois, d'épingles permettant au foulard de résister à toutes les “intempéries”. Et même souvent, les petites filles - les pauvres - n'échappent pas à cette dure épreuve de charme. Aussi, lorsqu'on est convaincue d'être bien habillée et d'être la plus belle, alors il ne reste plus qu'à emprunter la Rue-Vicens, la rue la plus animée, “les Champs Elysées” de Bobo-Dioulasso. Commence alors le défilé de mode gratuit au grand bonheur des riverains de ces rues. Quels que soient le rang et la note obtenue, le plus important est d'avoir fêté en bonne santé. Mais une chose est sûre, le festival du bazin a apporté une touche de gaieté à celui du mouton à Bobo-Dioulasso. Vivement que s'ajoutent d'autres festivals au prochain Aid El Kébir. Après la bonne fête, disons bonne digestion. Mariam Vanessa TOURE (Stagiaire) --