o:id 8170 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8170 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Article dcterms:title "Les madrassa ne sont pas des écoles coraniques" (selon Mahamadi Kaboré) dcterms:creator https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1183 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/15358 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/56 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2214 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 1996-02-05 dcterms:identifier iwac-article-0003803 dcterms:source https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/416 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:abstract Il s'appelle Mahamadi Kaboré. Quarante quatre ans bien sonnés, l'homme a vu le jour à Nioniongo dans l'Oubritenga. Ce musulman pratiquant habite le secteur 23 de Ouagadougou. Depuis une vingtaine d'années, il dirige des écoles madrassa aussi bien au Burkina Faso qu'en Côte d'Ivoire. dcterms:spatial https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/376 bibo:content Il s'appelle Mahamadi Kaboré. Quarante quatre ans bien sonnés, l'homme a vu le jour à Nioniongo dans l'Oubritenga. Ce musulman pratiquant habite le secteur 23 de Ouagadougou. Depuis une vingtaine d'années, il dirige des écoles madrassa aussi bien au Burkina Faso qu'en Côte d'Ivoire. Très sympathique et jovial, Mahamadi Kaboré se veut un musulman "moderne". Pour lui, il ne doit pas avoir de barrière entre les croyants qu'ils soient musulmans, chrétiens ou d'autres confessions. Par ailleurs, il aime à affirmer qu'en Dieu se trouve la solution à nos problèmes. Ainsi il effectuerait des sorties avec ses élèves en n'emportant que quelques litres d'eau et un peu de nourriture. Au moment où les élèves se demandent comment trouver à boire et à manger, les récipients se rempliraient mystérieusement; Et cela après que leur maître eut invoqué Dieu. En ce mois de jeûne, nous avons rencontré cet homme très affable, d'une culture insoupçonnée. Il nous a entretenus de nombre de choses. Des madrassa bien sûr, mais aussi des guerisseurs, de la femme musulmane, des jeux de hasard qui seraient prohibés en islam. Voudriez-vous nous dire deux mots sur le madrassa ? Le madrassa est une école d'enseignement général. Il existait 4800 ans avant le Coran. Lorsque le Prophète Mahomet est venu, ce sont les élèves de madrassa qui ont écrit le Coran. L'initiateur du madrassa est le Prophète Idrissa, 3e envoyé de Dieu. Il ne faudrait donc pas confondre le madrassa et l'école coranique. Nous enseignons certes le Coran mais nous donnons aussi un enseignement général et des enseignements pratiques. Bref, quelques éléments pour mieux vivre en société. Je profite de l'occasion pour vous dire que l'école n'est pas interdite en islam comme d'aucuns le pensent. Le Prophète n'a jamais dit qu'il ne faut enseigner que l'arabe. Lui-même a fait enseigner 50 personnes en plusieurs langues. Parmi les 50, il a fait un test et a sélectionné 15 personnes. C'est dans ce dernier lot qu'il a désigné Ali comme premier secrétaire dans l'organisation islamique. Par ailleurs si nous ne nous entendons pas toujours c'est parce que la majorité de notre population est analphabète. Le déficit de communication entraîne souvent des conflits. Quels ont été les débuts de votre école ? A dire vrai, nos débuts étaient très difficiles. Nous avons commencé les cours gratuitement. Nous organisons aussi du théâtre et divers jeux à l'intention des enfants. Beaucoup ont alors commencé à s'y intéresser. Mais tout de suite les parents ont opposé une réticence Dès les premiers moments lorsque nous louions une maison dans un secteur pour nous installer, on nous chassait au bout d'une année. Sous prétexte que le madrassa détruit le pays. Après moult difficultés, nous nous sommes définitivement installés à Nonsin. Je peux dire aujourd'hui (après 21 ans de travail) que je suis satisfait. Les gens ont fini par comprendre la philosophie des établissements madrassa. Nous avons 14 écoles en provinces et deux à Ouagadougou respectivement au secteur 19 et au secteur 23. En Côte d'Ivoire, on en a deux également, à Daloa et à Port-Bouet. L'année dernière, nous avions un effectif de 4348 élèves. Nous avons des élèves qui ont fait leurs débuts chez nous et continuent leurs études au lycée Zinda, au Marien N'Gouabi et au Song-Taaba. Il paraît que certains musulmans soutiennent qu'il est satanique de faire du théâtre, du sport... Qu'en pensez-vous ? Dans mes écoles, on pratique du sport et on fait du théâtre aussi. Le Prophète a conseillé la pratique du sport. C'est ainsi que sa femme Asséta et lui faisaient du marathon. Nous faisons du théâtre pour éduquer les gens. Dieu nous a donné le corps, c'est à nous de bien l'entretenir. Il y a une opinion selon laquelle un neveu du Prophète a été trahi et par la suite décapité. Selon cette tendance le ballon rappelle la tête tranchée du neveu du Prophète. Et par conséquent ce jeu devrait être interdit pour tout bon musulman. Mais pour nous, cela ne tient pas la route. De toutes les façons, le prophète avant de mourir a dit : <