o:id 77044 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/77044 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Article dcterms:title Suite aux propos du chef de l'État à l'endroit des Imams : déclaration du collectif des associations et organisations de jeunesse musulmane de Côte d'Ivoire dcterms:creator https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/48481 Inza Koné https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/76931 Amadou Diaw https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/76918 Foussény Dembelé dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1023 Djiguiba Cissé https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1057 Idriss Koudouss Koné https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/23557 Amadou Seye Diaw https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/23627 Dembelé Fousseni https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/23636 Amicale des Anciens de l'AEEMCI https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/46238 Bouaké https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/46248 Yamoussoukro https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/46262 Robert Guéï https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/48416 Comité National de Salut Public https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/48424 Coup d'État de 1999 en Côte d'Ivoire https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/48481 Inza Koné https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/588 Association des Élèves et Étudiants Musulmans de Côte d'Ivoire https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/615 Association des Jeunes Musulmans de Côte d'Ivoire https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/945 Aboubacar Fofana dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/57943 Le Jour dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 Frédérick Madore dcterms:date 2000-05-19 dcterms:type https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/67396 Article de presse dcterms:identifier iwac-article-0011980 dcterms:source https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/821 Centre de Recherche et d'Action pour la Paix dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 Français dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted bibo:content Suite aux propos du chef de l'Etat à l'endroit des Imams Déclaration du collectif des associations et organisations de jeunesse musulmane de Côte d'Ivoire Le 24 décembre, la Côte d'Ivoire a salué à sa juste mesure l'avènement d'un nouveau pouvoir. Jeunesse religieuse, nous avons applaudi avec nos concitoyens ce changement. Le motif n'était en rien le départ d'un groupe d'hommes et l'arrivée d'un autre à la tête du pays. Mais, l'espoir que la nouvelle donne allait permettre de finir avec les menaces graves qui pesaient sur le pays et surtout d'entamer en profondeur les actions de réconciliation véritable d'un peuple déchiré par une politique haineuse, tribaliste et xénophobe mise en place par l'équipe Bédié. Nous avions pensé que l'urgence dans ce pays commandait le remplacement de la théorie de l'ivoirité par un discours citoyen qui amène l'homme ivoirien de quelque région que ce soit et de toute conviction religieuse, à se sentir frère, interpellé par un destin commun. Des hommes et des femmes partageant les mêmes droits et les mêmes devoirs. A notre avis, cette démarche était nécessaire pour arriver à l'apaisement des cœurs et des esprits. Au chef de l'Etat le général Robert Guéi, nous fondions beaucoup d'espoir, lui qui pendant ces dix dernières années a connu à maintes reprises les affres de l'arbitraire tel que le régime Bédié l'a fait vivre aux Ivoiriens. Nous avons encore en mémoire ses appels à l'union de notre communauté et la force avec laquelle il a dénoncé l'immixtion du pouvoir défunt qui a tout tenté pour diaboliser et fragiliser l'unité en notre sein. Pour nous, la Côte d'Ivoire annonçait une nouvelle ère qui serait marquée par la liberté effective des consciences, la libre organisation des communautés religieuses et surtout l'égal traitement des cultes par les pouvoirs publics. Ce traitement impliquant pour une fois que les imams, nos guides spirituels, retrouvent la considération dont les autres chefs religieux ont toujours bénéficié en Côte d'Ivoire. Hélas ! Mille fois hélas. La Côte d'Ivoire, malgré le changement politique a malheureusement gardé à l'égard de l'Islam les mêmes pratiques et les mêmes réflexes. Et notre désillusion est d'autant plus grande que c'est du CNSP, pis de son chef que viennent les premiers indices de ce retour à la case départ. Nous ne comprenons pas et nous ne saurions admettre que les messages à l'endroit des fidèles délivrés par les imams amène le pouvoir à les menacer et à les salir. En effet, nous avons appris avec indignation que les imams Idriss Koudous, Fofana Aboubacar et Cissé Djiguiba ont été convoqués par le CNSP pour être menacés le mardi 11 mai 2000 à la primature. Alors que nous étions sous l'effet du choc, le chef de l'Etat lui-même recevant un groupe de citoyens le dimanche 14 mai au camp Galliéni a indexé de façon outrageante les imams. Le chef de l'Etat a en effet parlé «des sermons dans lesquels certains imams s'excitent et appellent aux troubles». Le général Guéi qui se présente volontiers, chrétien, trouve-t-il normal de s'en prendre à des chefs religieux comme il l'a fait ? Pourquoi faut-il que chaque fois que la situation politique se crispe on veuille présenter les musulmans comme des coupables ? Pourquoi le général Guéi se sent-il dans l'obligation de traiter ainsi nos chers imams ? Veut-il les intimider et les amener ainsi à se dérober de leur rôle de repère moral de la société dans tous ses compartiments ? Les chefs religieux ne sont pas en dehors de la société. Leur fonction les situe au cœur des préoccupations de la nation. Et interpeller ceux qui exercent le pouvoir en des moments cruciaux pour tous rentre dans l'ordre normal des choses. Dans toutes les autres confessions religieuses où les chefs n'ont pas plus de lucidité ou de droits que les imams, il en est ainsi. Nous sommes pour une Côte d'Ivoire véritablement fraternelle et unie. Nous espérons que le CNSP s'engagera résolument dans la réconciliation des Ivoiriens qui attendent toujours. Nous sommes résolument solidaires des imams dans l'œuvre utile qu'ils accomplissent pour la communauté et pour la Côte d'Ivoire. Ce pays doit retrouver son âme et sa vocation. Nous nous battrons pour qu'il en soit ainsi. Fait à Abidjan, le 16 mai 2000 Pour le Collectif Koné Inza (président de l'Aeemci : Association des élèves et étudiants musulmans de Côte d'Ivoire) Diaw Amadou (président de L'AJMCI : Association des jeunes musulmans de Côte d'Ivoire) Dembélé Foussény (président des 3A : Amicale des anciens de l'Aeemci) bibo:numPages 1 bibo:shortDescription Le collectif des associations de jeunesse musulmane de Côte d'Ivoire exprime sa déception face au nouveau pouvoir du Général Guéi. Après avoir espéré une ère de réconciliation et d'égalité des cultes, le collectif dénonce les menaces et les propos du chef de l'État ciblant des imams pour leurs sermons, les accusant d'inciter aux troubles. Ils réaffirment la légitimité du rôle des chefs religieux et appellent à une Côte d'Ivoire unie et fraternelle, sans discrimination envers la communauté musulmane. --