o:id 7536 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/7536 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Article dcterms:title Mendicité à Cotonou : phénomène de société ou effet de misère ? dcterms:creator https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1593 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/27 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/14941 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/81 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/13270 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2189 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1681 dcterms:date 2013-06-05 dcterms:identifier iwac-article-0003486 dcterms:source https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2189 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:abstract Il n’y a plus de carrefour où l’on ne rencontre des hommes et des femmes handicapés accompagnés ou non d’un guide, tendant la main et espérant une petite pièce. Avec le nombre de personnes qui s’adonnent de plus en plus à la mendicité, on est en droit de réfléchir sur ce phénomène. dcterms:spatial https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/299 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/464 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/475 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/540 dcterms:rightsHolder https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2189 bibo:content Il n’y a plus de carrefour où l’on ne rencontre des hommes et des femmes handicapés accompagnés ou non d’un guide, tendant la main et espérant une petite pièce. Avec le nombre de personnes qui s’adonnent de plus en plus à la mendicité, on est en droit de réfléchir sur ce phénomène. Ils sont nombreux aux différents carrefours de la ville de Cotonou, mendiant bols en main. Boubous sales, cheveux au vent, crasseux, cannes en main, ils sont souvent des personnes handicapées moteurs, conduites par un proche à eux. Parfois aveugles ou sourdes muettes, on les voit dans les rues fredonnant des litanies ou prières afin d'amener un généreux à faire un petit geste à leur endroit. Les sourds muets ont souvent des ardoises accrochées à leur cou et sur lesquelles des messages sont écrits. Ils n’ont que pour seul moyen, cette pratique pour subvenir à leurs besoins. Selon leur comportement sur les lieux, ils sont classés selon trois catégories les mendiants professionnels, les mendiants occasionnels et les mendiants escrocs. Les trois catégories de mendiants Les mendiants occasionnels, sont des personnes qui, pour des concours de circonstance, pratiquent la mendicité. Les mendiants professionnels, quant à eux vont jusque dans les services ou des endroits publics, exposent leurs problèmes pour y trouver une solution. Par contre certains parmi eux n'ont souvent pas le courage de le faire et se contentent du peu qu’ils trouvent dans les coins de rues, de peur d’être démasqués. Enfin la dernière catégorie de mendiants est celle des escrocs. Ces derniers sont des personnes qui se font passer pour handicapés, sourds, ou aveugles et qui arrivent à prendre de l’argent. Simulant un handicap, ils apostrophent les usagers des voies et n'hésitent pas à les injurier quand ces derniers se montrent indifférents à leur demande. D’autres arrivent à dépouiller les usagers distraits de leurs biens (portables, porte-monnaie, etc.). Le phénomène de la mendicité prend aujourd’hui de l’ampleur à Cotonou. Certains coins de la ville sont pris d'assaut. Profitant des recommandations des Saintes écritures, certaines personnes s’adonnent à cette pratique en assiégeant les mosquées, les églises, ou les maisons mortuaires. Le chef du quartier de Zongo à Cotonou, Orou Djeri Amidou, estime que les causes de ce phénomène sont dues au fait que beaucoup de personnes manquent de moyens financiers pour subvenir à leurs besoins. «D’origine étrangère pour la plupart, elles se retrouvent à Cotonou pour pouvoir trouver une solution à leur misère », explique-t-il. De religion musulmane, le chef du quartier précise à cet effet que « l’islam permet de demander quand le besoin se fait sentir, mais qu’il n’est pas conseillé d’en faire une habitude ». Selon lui, les habitants de ce quartier déplorent la présence de ces individus autour de la mosquée malgré tous les efforts déployés pour les chasser. Un phénomène propre aux étrangers Dame Rabbi, une mendiante, venue du Niger et logeant dans les locaux de la mosquée, pense que quitter cet endroit lui serait très difficile, puisqu’avec l'accord de son mari, cette pratique lui permet de participer aux dépenses du foyer. Son mari, un agent de sécurité des environs, n’arrive pas à subvenir à tous les besoins, surtout à la scolarité des enfants. « Je n’arrive pas à collecter beaucoup d’argent car lorsque les gens viennent faire l’aumône, les délinquants des alentours s’empressent de venir nous piller parfois », ajoute-t-elle. « Chez moi au Niger, rien ne va. En venant au Bénin, c’est pour chercher de l’argent. A mon arrivée j'ai constaté que le seul moyen était de mendier, je n'ai aucun diplôme», explique une autre dame du nom de Adjara. Comme ces deux femmes, bien d’autres se donnent à cette pratique et vont même initier leurs enfants. La mendicité n’est pas seulement l’affaire des grandes personnes. Des adolescents aussi s’adonnent à cette pratique honteuse. Le jeune Bernard rencontré à la mosquée de Cadjehoun déclare que cette pratique lui permet de manger, de s’acheter des habits et des chaussures pour être à la mode comme les autres garçons de son âge dont les parents sont aisés. Comme lui, certains enfants s'adonnent à la mendicité par contrainte. Moussa, âgé de 11 ans avoue qu’il le fait parce que ses parents sont très vieux et qu’il a l’obligation de subvenir à leurs besoins. Cette situation pose de nombreux autres problèmes liés au travail des enfants. Beaucoup d’enfants nourrissent leurs tuteurs ou leurs parents. Certains subissent des menaces, quand la récolte n'est pas consistante. Il est donc nécessaire que l’Etat béninois prenne des mesures contre ce fléau qui déshonore le pays et développe l’insécurité à Cotonou. La mendicité n’est donc plus seulement pour les nécessiteux. Il y a aussi des paresseux qui estiment que c’est un moyen facile pour se faire de l’argent. bibo:pages 1 14 --