o:id 72234 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/72234 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Article dcterms:title Hadj 2004 : les raisons de la débâcle dcterms:creator https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/71459 Abou Traoré dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/29 Hadj https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/46186 Désiré Gnonkonté https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/46226 Harrissou Fofana https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/46223 Bema Fofana https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/23476 Al Coran https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/76042 Conflit https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/76280 Gouvernement dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/57944 Le Jour Plus dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 Frédérick Madore dcterms:date 2004-06-28 dcterms:type https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/67396 Article de presse dcterms:identifier iwac-article-0010608 dcterms:source https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/821 Centre de Recherche et d'Action pour la Paix dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 Français dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:spatial https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/277 Arabie saoudite https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/489 La Mecque https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/61324 Grande Mosquée d'Adjamé https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/269 Abidjan https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/298 Côte d'Ivoire bibo:content Hadj 2004 Les raisons de la débâcle Un seul transporteur, une seule banque, un seul logeur en Arabie saoudite. Cette feuille de route de l'organisation du Hadj 2004, concoctée par le ministre des Cultes, Désiré Gnonkonté, n'a pas produit les résultats escomptés. Si l'on s'en tient aux critiques de plusieurs pèlerins et associations musulmanes, qui réclament désormais une commission d'enquête sur les réelles causes de l'échec. Chronique d'une débâcle programmée. Le constat général qui se dégage de l'organisation du Hadj 2004, c'est qu'il a été un échec. "Le travail a été difficile, parce que nous étions dans une phase d'expérimentation. Les moyens ont fait défaut par moments. Une situation qui a contraint le commissariat du Hadj, à reporter le voyage. Notre arrivée tardive et l'insuffisance des encadreurs ont été à la base des difficultés d'accueil des pèlerins. Elles ont rendu le pèlerinage triste mais riche en expériences". Ces aveux du commissaire du Hadj 2004, Soualio Konaté, donnent une idée du calvaire vécu par les 1 836 pèlerins ivoiriens en Arabie Saoudite. 7 d'entre eux y ont trouvé la mort, 300 autres n'ont pu effectuer le voyage. Le président d'Al Coran, Harrissou Fofana, malgré le fait qu'il n'ait apporté que trois pèlerins, lors de la réunion bilan le mardi 22 juin, n'est pas allé de main morte, pour situer les responsabilités. "Le ministère était plutôt préoccupé par ses affaires. Il s'est peu soucié de la réussite de ce voyage. Il faut mettre en place une commission d'enquête, pour déterminer les causes réelles de la mauvaise organisation du Hadj 2004", a souhaité M. Fofana. Samedi 26 juin, au cours d'une concertation à la grande mosquée d'Adjamé (Abidjan), des pèlerins victimes de cette inorganisation du Hadj 2004, ont fait des témoignages pathétiques. Il en ressort que certains d'entre eux bien qu'ils aient fait le déplacement à la Mecque, n'ont pu effectuer le Hadj. Quand d'autres ont dénoncé la mauvaise qualité de l'hébergement. Mais, pouvait-il en être autrement ? Cet échec du ministre Gnonkonté est le revers de la médaille de sa décision unilatérale, d'être au début et à la fin de l'organisation du Hadj 2004. Une option qu'il a justifiée par sa volonté d'assainir le milieu, tout en permettant aux pèlerins de subir le moins possible de désagrément. Ce qui a valu la mise à l'écart des démarcheurs du Hadj. En dépit des réalités du terrain et malgré leur expertise dans le rassemblement des candidats au pèlerinage. Sur la question, le ministre, malgré la levée de boucliers de part et d'autres s'est voulu intransigeant. Ainsi, comme partenaire incontournable, M. Gnonkonté a jeté son dévolu sur 13 associations agréées. Aussi, cinq commissions ont-elles été créées. Hébergement, transport, finances, encadrement religieux, assistance médicale. Mieux, pour "plus d'efficacité", le ministère a opté pour un seul transporteur, une seule banque, un seul logeur en Arabie saoudite. La grosse colère "Cette feuille de route ne fait cas, nulle part, des apports incontournables du syndicat, dont les membres sont les garanties physiques et morales des candidats au Hadj, qui leur sont confiés. Ce n'est pas une orientation heureuse", avait prévenu le Syndicat national des encadreurs autonome du Hadj de Côte d'Ivoire (Syneahci), dans un mémorandum en date du 2 février 2004. Et de récidiver, triomphaliste, quatre mois après, le samedi 26 juin dernier à la grande mosquée d'Adjamé, devant l'ensemble des encadreurs. "Les choses que nous avons décrétées se sont réalisées. Comment comprendre que des gens aillent à la Mecque sans faire le Hadj ? Comment peut-on payer tous les frais (taxes et billet d'avion) sans effectuer le voyage ?", a déploré le président du Syneahci, El Hadj Bema Fofana. "Nous sommes incontournables dans le Hadj, qu'on le veuille ou non. On est obligé de composer avec nous. On ne s'improvise pas encadreurs. C'est un métier. C'est nous qui avons une meilleure connaissance des lieux", indique le premier responsable du syndicat des encadreurs. Il s'insurge, une fois de plus, contre la décision du ministère des Cultes d'écarter les encadreurs au profit des associations. "Aucun document ne stipule que ce sont les associations qui doivent organiser le Hadj. D'ailleurs, ces derniers ne sont pas connus des autorités saoudiennes. Les associations ne font aucun travail. Ce sont les démarcheurs qui font tout le boulot", révèle El Hadj Fofana. Il invite, par conséquent, les autorités à travailler de concert avec eux. A l'en croire, lui et ses collègues, se préparent pour le prochain séminaire, annoncé par le ministre Gnonkonté, afin de trouver un compromis pour une meilleure organisation du Hadj 2005. Pour cette édition, néanmoins, le ministère des Cultes a des excuses toutes trouvées, en ce sens qu'il était à sa première expérience dans l'organisation du Hadj. M. Gnonkonté, conscient, entend rectifier le tir, à travers un séminaire entre les différents partenaires du Hadj. ABOU TRAORÉ La première expérience du ministre Gnonkonté dans l'organisation du Hadj a laissé des souvenirs amers aux pèlerins et encadreurs. Affairistes La guéguerre autour de l'organisation du Hadj, à la lumière des différentes interventions des acteurs, n'est rien d'autre qu'une affaire d'intérêts. Malheureusement, au détriment de la défense des valeurs islamiques et de l'expansion de la foi. "Il y a beaucoup d'argent dans cette affaire". Le président du Syndicat des encadreurs, El Hadj Bema Fofana, ne cache pas cette réalité. Un pèlerin coûte, au bas mot, entre 1 350 000 et 1 500 000 Fcfa. On comprend dès lors, la levée de boucliers des intermédiaires, à la décision du ministre des Cultes de se passer des encadreurs, en portion dévolu sur les associations agréées. D'aucuns n'ont pas hésité à accuser le ministre de gâter leur "mangement" depuis des décennies. Et c'est à juste titre que le président d'Al Coran a chargé vertement, le 22 juin dernier, M. Gnonkonté, "d'être plus préoccupé par ses affaires". Ce fait est une réalité pour la majeure partie des acteurs de l'organisation du Hadj. Ce secteur s'apparente à une mafia. La dimension spirituelle que revêt le cinquième pilier de l'islam est reléguée au second plan dans les différents discours. Seules les affaires comptent. "L'an dernier, j'ai perdu 35 millions de Fcfa. Mon combat aujourd'hui, c'est de ramener les choses à les vraies proportions", soutient El Hadj Fofana. Selon lui, on peut "gagner proprement" dans l'organisation du Hadj. "Puisque les deux taxes saoudiennes restent des "frais fixes". Le ministre des Cultes qui a voulu "mettre de l'ordre", avec une nouvelle feuille de route par (un seul transporteur, une seule banque, un seul logeur, plus d'intermédiaires, ...) a buté par son manque d'expérience, de moyens et d'expertise nécessaire. A.T bibo:numPages 1 bibo:pages 5 bibo:shortDescription L'organisation du Hadj 2004, sous la direction du ministre des Cultes Désiré Gnonkonté, a été un échec retentissant, caractérisé par un manque d'expertise et de moyens, et une gestion centralisée (un seul transporteur, banque, logeur) qui a échoué. Ce pèlerinage a causé le calvaire de 1 836 pèlerins ivoiriens, entraînant 7 décès et empêchant 300 autres de voyager. Les critiques des associations et pèlerins dénoncent une organisation motivée par des intérêts financiers plutôt que spirituels, et réclament une commission d'enquête pour élucider les causes réelles de cette débâcle. --