o:id 65677 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/65677 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Article dcterms:title Édito-Plume : à mon ami journaliste dcterms:creator Koné Z. abd'Allah dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/59 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/39797 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:isPartOf https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/44795 bibo:content Cher collègue, À quoi servirait-il de disserter sur notre métier ? De la quatrième position que nous occupions nous sommes passés aujourd’hui l’avant-garde sur tous les champs de bataille, malgré le discrédit de plus en plus tenace qui pèse sur nous… Beaucoup d’« esprits » nous considèrent comme un mal qui, bien que nécessaire, qui n’en demeure pas moins un mal. S’agit-il ici de faire l’autopsie des bavures que commet de plus en plus notre corporation ou d’exhumer les prouesses tragiques que notre siècle paye avec le sang de millions de victimes ? Mais au fait est-il question pour moi de m’ériger en donneur de leçons, en maniaque du soupçon ou en intégriste de l’intégrité ? Toi, collègue, tu sais bien que non. Tu sais également que je sais un peu ce que tu sais. Je sais que tu es un agent assermenté de la force partisane constituée en police des consciences. À ce titre ton rôle n’est pas de sauvegarder l’éthique, la moralité au détriment de l’« amoralisme ». Te commander cela, c’est t’imposer un fardeau que tu ne peux supporter. Non, mon ami, je ne saurais te soumettre à un tel supplice. En revanche, j’endosse comme fardeau la responsabilité d’attirer ton attention sur certains envers de notre métier à ce visage aussi délicat que dangereux de notre marche nationale. Ce chapitre a pour titre l’attitude qui consiste à ne pas distinguer ce qui est essence (qui relève de l’objectivité) de ce qui n’est qu’alluvions charriées de notre conscience, marquée du sceau d’une subjectivité qui se moque de la raison. Cette confusion risque de faire dévier du chemin le navire ivoire dans sa quête régressive vers ce que les psychiatres ont nommé l’univers frutal, pour nous placer au cœur d’un monde fatal. Pour être plus explicite je ferai allusion au jeu subtil de l’esprit qui a consisté en son temps à transformer un tract intitulé « appel aux fils du Grand nord » d’un simple citoyen exténué par les traitements de l’administration ivoirienne, en « charte du nord ». Plus actuelle, je ferai mention de la « fresque » dithyrambique » à laquelle se livre la presse écrite ivoirienne autour de l’ex-premier ministre et dont le ton vacille depuis les justifications les plus hideuses voire honteuses des uns à la défense sur mesure des autres. À travers les analyses des uns et des autres on constate que les expressions « partisans d’ADO » et la « communauté musulmane » sont subitement devenues synonymes. J’appelle ceci un amalgame dangereusement réducteur, évidemment et doublement mensonger. Car rien ne justifie dans la pratique la position selon laquelle tous les musulmans sont « alassanistes ». Secundo, Alassane est une personnalité nationale qui a apporté de façon significative sa contribution au maintien de l’équilibre de ce pays à un moment crucial où les hiboux aveuglés par la lumière suffocante de la crise ne pouvaient plus voler. Son séjour bref a permis à plus d’un ivoirien de le connaître et d’apprécier sa manière de gérer les affaires publiques. L’honnêteté intellectuelle voudrait qu’on reconnaisse que toutes ces personnes ne sont pas forcément musulmanes ou nordistes… Alors, il est temps qu’on se ressaisisse et qu’on arrête de cataloguer une partie du peuple sur la base de préjugés ethnico-religieux. Abandonnons cette zone de transparence opaque pour la paix de notre berceau commun : la Côte d’Ivoire. K. Z. A. bibo:issue 24 bibo:numPages 1 bibo:pages 2 --