o:id 62731 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/62731 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Article dcterms:title El hadj Boikay Fofana, imam d'Aghien : "Ce sont les politiciens qui divisent les religieux" dcterms:creator https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/62154 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/23636 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/59 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/945 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/57943 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 1997-04-07 dcterms:identifier iwac-article-0007910 dcterms:source https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/821 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:spatial https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/298 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/63386 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/63402 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/14637 bibo:content BOIKARY FOFANA, IMAM D'AGHIEN "Ce sont les politiciens qui divisent les religieux" À l'initiative des anciens membres de l'association des élèves et étudiants du Rail au Plateau. Un prêtre et un imam avaient en charge de dire si la religion est facteur d'unité ou de division. --- Page 2 --- El hadj Boikary Fofana, imam d'Aghien «Ce sont les politiciens qui divisent les religieux» À l'initiative des anciens membres de l'association des élèves et étudiants musulmans de Côte d'Ivoire, un déjeuner débat a eu lieu hier au cercle du Rail au Plateau. Un prêtre et un imam avaient en charge de dire si la religion est facteur d'unité ou de division. Intérêt et manipulation politique, ambition personnelle, intolérance et fondamentalisme religieux… Voilà, entre autres les maux qui, selon des chefs religieux, se dressent comme un mur de Berlin sur le chemin du dialogue interreligieux en Côte d'Ivoire. Hier, au cours d'un débat portant sur le thème «La religion : facteur d'unité ou de division», El hadj Boikary Fofana, imam de la mosquée d'Aghien et l'abbé Norbert Abékan, curé de la paroisse St-Jean de Cocody se sont accordés sur ce point : la religion en elle-même, telle que révélée par Dieu, est facteur d'unité, de paix, d'amour et de respect pour l'autre, etc. Se référant à des textes coraniques et bibliques, les deux chefs religieux ont indiqué que la religion est une force qui, quand elle est utilisée à bon escient, est un ciment d'unité qui n'exclut ni le dialogue ni les discussions entre les hommes. Utilisée à mauvais escient, celle-ci conduit plutôt à des dérapages et exactions meurtrières comme celles du Rwanda. «La référence à la Bible par tous les chrétiens donne au christianisme son unité», dira l'abbé Abékan. Si tant il est que l'unité et le dialogue interreligieux sont ainsi théoriquement acquis, d'où vient-il alors que dans la pratique il y ait des divisions inter et même intrareligieuses ? «Ces divisions internes, pour ce qui est du christianisme, sont moins le fait de la religion que d'une rivalité d'intérêt politique et d'ambition personnelle d'hégémonie», estime pour sa part le curé de St-Jean de Cocody. Pour l'imam d'Aghien, il ne fait aucun doute que les calculs et manipulations politiciennes sont les freins au dialogue des religions en Côte d'Ivoire. «Ce sont les politiciens qui opposent les communautés, qui établissent des injustices sociales, favorisent une communauté au détriment d'une autre », a-t-il expliqué. El hadj Fofana en veut pour preuve les nombreuses «frustrations faites à la communauté musulmane de ce pays» : descente militaire dans une mosquée, suppression d'un décret faisant des lundis suivant un jour de fête musulmane des jours fériés, etc. En somme, les responsables religieux ont admis l'importance d'une justice sociale, de la tolérance, du respect des croyances de l'autre comme facteurs déterminants de paix et de dialogue. Ils ont également estimé qu'il faut tracer les grandes lignes et jeter les bases de ce dialogue interreligieux. Même s'ils n'ont pas dit comment cela devrait se faire. Finalement l'unité-même des religions n'est-elle pas que pure théorie, plus facile à dire qu'à faire ? Comme le dira M. Honorat de Yedagne, journaliste invité à participer à ce débat, la religion ne s'accorde-t-elle pas dans la division avec sa prétention à l'unicité ? Quelle valeur à un discours globalisant et même totalisant dans un contexte où se fondant entre autres sur sa spécificité, une religion se veut plus «révélée» que l'autre ? Dommage que le débat n'ait pu aborder ces aspects, la discussion ayant beaucoup plu. Notons que MM. Laurent Gbagbo, président du Front populaire ivoirien et Bamba Moriféré secrétaire général du Parti pour le progrès social ont pris part à ce déjeuner débat. MARIE-LAURE DIGBEU bibo:numPages 2 --