o:id 60621 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/60621 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue dcterms:title Le Rendez-Vous #338 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/26319 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 2019-05-02 dcterms:identifier iwac-issue-0001497 dcterms:source https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted bibo:issue 338 bibo:numPages 8 extracttext:extracted_text Le Inauguration du complexe APESSITO-LOME : eros isM SO ub 8EE M auoV-sabne Rendez-Voz franco-arabe YZOMACAMB La peur a changé de camp Hebdomadaire Togolais d'Informations et d'Analyses N° 338 du 02/05/2019 Prix 250 F CFA Assassinats, Interdiction de manifestations publiques et torture au SRI Ces crimes que tolèrent les chancelleries Faure Gnassingbé à la manoeuvre BOA Express Lettre ouverte aux chancelleries Occidentales au Togo groupe des cinq » au camp militaire de Kpéwa Déclaration des Mouvements et Associations de la Diaspora Togolaise aux U. S. A Bénin Burkina Faso Cote d'ivoire ⚫ Mali Niger ⚫ Sénégal Togo MUPOTO : SOS-ESCROQUERIE INSTITUTIONALISEE A LA POLICE NATIONALE BANK OF AFRICA 919 1719 ibns de 2 que MUPOTO : Il me sied en tant que citoyen Togolais de vous interpeller sur la situation socio-politique du Togo depuis les évè- nements d'août 2017 à ce jour, afin de susciter en vous-de toute la splendeur de ma naïveté sur les arcanes diplomatiques-un regain d'humanisme. Le grand profane que je suis, le grand ignorant que je suis de la diplomatic publique sait une chose : la défense du respect des droits humains n'oblitère aucunement l'action diplomatique et de coopération. Bien au contraire. Vous voyez peutêtre mieux que moi, les dérives du pouvoir en place par sa panoplie de brimades, de tueries et d'emprisonnement de citoyens dont le seul crime est de manifester pour réclamer un jeu politique juste. MUPOTO, Mutuelle de la Police Togolaise, c'est le nom d'une organisation sensée être au service des policiers togolais. A s'en tenir aux objectifs définis à sa création, la police ne demande mieux. L'orpas ganisation vise soit à faire un rappel, si modeste soit-il, aux fonctionnaires de la police admis à la retraite soit à assister les parents des policiers décédés au cours de leur carrière. Mais devient ce noble objectif humanitaire ? Il vous souvient que dans l'une de nos parutions, nous vous disions que la police nationale, forte de ses 4000 hommes présentement, est le parent pauvre de l'armée togolaise malgré le caractère budgétivore de cette dernière. En exemples nous vous informions alors que jusqu'en 2012, c'est seulement 40 millions de CFA qui sont alloués à l'habillement de la police. Actuellement, ce budget est revu au double mais grandchose n'est pas changé. C'est chaque deux ans que les policiers touchent la dotation en Randjess (chaussures des militaires), et les deux ans suivant ils ont Vous êtes témoins la violence obsidionale qui a cours depuis deux ans sur des villes de Mango, Bafilo, Sokodé et certains quartiers ciblés de Lomé. Vous savez mieux que moi la provenance de l'arme qui a tué le jeune apprenti mécanicien de 11ans, le 12 Décembre 2018. Vous avez certainement dû intervenir devant l'arrestation récente des responsables, 'militants et partisans du PNP ces 13 et 14 avril 2019. Je passe sous boisseau la litanie des crimes commis par ce régime sous vos ceillères diplomatiques, pour vous faire part de mon étonnement sur votre silence face au drame en cours. Une partie de la population est ciblée, menacée, battue, emprisonnée et tuée sous vos yeux diplomatiques. Au nom de quel intérêt économique suprême, le compendium diplomatique à vous remis par le régime en place, vous oblige à un une nouvelle tenue. Jusqu'à ce que la tenue arrive, le Randjess est déjà fatigué et délavé et vice versa. Vous comprenez le pourquoi des policiers sont obligés chacun avec ses moyens de s'acheter ses propres chaussures chez les "medjida". Ne donc soyez pas surpris que les tenues des agents varient d'un individu à l'autre même si pour les besoins d'un défilé militaire la hiérarchie peut s'époumoner pour donner un autre look à l'unité qui défile. Tu ne les verras jamais porter les mêmes chaussures. Juste parce que le budget qui leur est réservé pour l'habillement est insignifiant. Nous vous disions aussi que le statut tant vanté de la police reste encore un vœu pieux sans oublier les anoma- lies paramilitaires qui concourent à tricher et à entretenir l'injustice contre ce corps de métier dans les avancements en grade. Devant une telle situation, si la hiérarchie s'organise par le truchement d'une mutuelle afin d'aider les éléments d'un corps laissé pour compte, ou est le mal ? Sauf que, l'organisation a pris l'image d'une escroquerie institutionnalisée. discours abstrus sur la crise Togolaise. A l'analyse de toutes vos mises au point et sorties sur la crise Togolaise depuis son enclenchement en août 2017, durant la période de la médiation de la CEDEAO, jusqu'à nos jours, moi le citoyen profane, je n'en ai lu qu'un blanc-seing de votre autorité au régime de continuer sur la voie des violations systématiques des droits humains. Votre discours officiel mettant en exergue la violence des manifestants est tendancieux à dessein. Votre part d'imputabilité dans la crise Togolaise qui n'a pour nom que le refus des règles démocratiques et de l'alternance, est avérée et se confine à un évergétisme de la diplomatic tropicalisée. Que les règles de la diplomatic publique vous astreignent à une neutralité sur le jeu politique du pays ne vous dispense En effet, tous les 4000 éléments de la police nationale sont membres de facto de la MUPOTO. Pour renflouer ses caisses et se donner les moyens de sa politique, au nom de la mutuelle, 1000 FCFA sont prélevés à chaque mensualité sur le salaire de tout policier. Ceci donne à la caisse 4000000 FCFA par mois soit 48000000 FCFA par an au bas mot. Sur 10 ans, la mutuelle peut se vanter de 480000000 FCFA. Ces sous, au lieu d'aller à la destination qui en est assignée, sont devenus une caverne d'Ali Baba pour les officiers. Rare sont les commissaires qui ne sont pas descendus à la soupe. Tous les supérieurs s'y sucrent à travers des prêts. Qui pour acquérir un terrain, qui pour construire ou encore pour changer de voiture. L'argent est automatiquement prélevé à la source sur les maigres salaires des policiers mais c'est juste pour alimenter le bien être de leur hiérarchie. Comme si cela n'était pas assez, il se dit que la mutuelle est en faillite. Quelle activité commerciale exerce-t-elle pour parler de faillite ? RV-NATION Lettre ouverte aux chancelleries occidentales au Togo « groupe des cinq » SOS-ESCROQUERIE INSTITUTIONALISEE A LA POLICE NATIONALE pas d'élever la voix sur le non-respect des droits humains par le régime en place. Moi citoyen profane, pense profondément que vous contribuez à la dystopie sur l'Afrique, véhiculée dans l'opinion publique de vos pays respectifs. Sinon comment comprendre que vos projets de coopération spécifique sur la promotion et la défense des droits humains soient aussi vite et en permanence annihilés par l'habitus d'un régime dont vous avez la peine à faire adhérer aux principes universels des droits humains. L'UE doit se sentir cramoisie devant le néant de ses projets sur la modernisation de la justice togolaise. L'histoire bégaie toujours par la seule volonté des hommes. A vouloir mal nommer le Mal Togolais, à faire sienne la palinodie diplomatique sur le Togo Ce n'est pas tout. Pour combattre l'insécurité aux entrées des banques et autres services publiques ou privées névralgiques, les Togolais sont habitués à y voir postés, 24H sur 24, des gendarmes, des policiers et même des militaires armes en mains. Quoi de plus normal pour dissuader les prétentieux et éventuellement maitriser les audacieux. Il n'est pas rare que ces éléments de la force publique y trouvent la mort dans ces services comme ce fut le cas la dernière fois à Adewi ou le gendarme Bignang en poste devant la BTCI de Ramco a donné la mort à son collègue avant d'abattre et de blaiser plusieurs autres citoyens. Ce service n'est pas gratuit. Par mois, pour un agent de force de l'ordre non armée en www. rv-togo. info Hebdomadaire Togolais d'Information et d'Analyses Rendez-Vous Le Rendez-Vous N° 338 du 02 Mai 2019 depuis la chute du mur de Berlin, contribuant à faire du Togo, un îlot de dictature, un sanctuaire de l'anomie, la communauté internationale que vous représentez ici, doit se préparer à assumer bientôt les conséquences régionales de cette indifférence. Moi, citoyen togolais profane vous considère comme des agents vecteurs de l'indifférence de la communauté internationale sur le cas Togo. Vous êtes outillés pour lire le point de bascule d'une société, le seuil de tolérance d'une société meurtrie par plus d'un demi-siècle de dictature, pour continuer à ne privilégier que des intérêts économiques. Un dessein lugubre dans une société déchue de toute probité. Ne pas lire « l'ampleur de la lame de fond » qui anime la majorité de ce peuple pour l'avènement d'un véritable Etat de Droit poste, les responsables des services ainsi gardés paient 120000 FCFA et pour un agent armé, ils paient 200000 FCFA. Chaque agent ainsi en poste touche au titre de son service 1000 FCFA par jour soit 30000 FCFA par mois. Ce business est lucratif et les militaires ne comptent pas en être spectateurs pendant que la police et la gendarmerie tirent les marrons du feu. D'où on voit de plus en plus les corps militaires présent devant les services. Mais où va cet argent ? Pour juste parler de la police, il est partagé entre les supérieurs qui parlent de « < besoins courants » . Bref les hommes de troupe montent la garde au péril de leur vie pour alimenter les « besoins courants » de leur hiérarchie. Et, concomitamment, tous Rédacteurs : Moussa MEME Ali Ouro-Bossi Infographie Lord Germann Imprimerie la Colombe Rédacteur en Chef : Bazam Bang'na Directeur de Publication : Abi-Alfa Izotou Tel : 90053841 Mail :abialfa@gmail. com rimerait à une complicité avec les hégémons locaux du néocolonialisme. Quelle lisibilité aurons-nous, citoyens togolais, de votre coopération multiforme dans un dans lequel, em- pays prisonner-bastonnertuer constituent le trépied de légitimité du régime. Moi citoyen profane, je vous supplie de faire sublimer votre humanisme sur vos oripeaux de diplomates, pour faire sortir ces innocents des geôles de la dictature cinquantenaire. C'en sera le minimum syndical requis pour effacer l'hème encore frais qui macule une certaine communauté internationale depuis l'assassinat du premier Président Sylvanus E. K. OLYMPIO. Je vous le suggère avec dévotion pour que vive le multilatéralisme de nos jours en souffrance. ASMAH DEVIA les bâtiments qui abritent les commissariats, ou du moins la plupart de ces bâtiments, sont en location. C'est ça la police nationale, un des bras armés dont dispose la République pour combattre la corruption. Autant ils sont prêts à muscler leurs discours contre la corruption des petits agents sur la route, autant ils sont corrompus s du plus petit officier au plus grade. Même le directeur Koudoavo, qui n'est d'ailleurs pas une référence morale dans la police, s'est servi dans cette mutuelle et on se demande si le nouveau directeur peut faire la différence. A moins que les habitudes changent, l'existence du MUPOTO est assimilable à une escroquerie qui ne dit pas son nom. Bon à suivre. La Rédaction sortant contestations. 3 Lui, c'est le président national du PNP, celui qui a incarnée l'initiative du 19 Août 2017, un mouvement déclencheur d'une certaine conscience collective dont les conséquences sont encore loin d'accorder des nuits tranquilles aux dirigeants. Depuis des mois, après un bref passage au Ghana, au début du récent dialogue arbitré deux par facilitateurs, il est revenu au pays mais pour se faire discret. Anthropologue-Juriste, s'il a l'avantage de connaître bien son peuple au point de savoir les mots accrocheurs qui peuvent le mobiliser, il a aussi appris à connaître la force militaire qui assure la survie de la dictature togolaise. Au cœur de la crise, alors qu'on le disait au Ghana, l'un des médiateurs, notamment le président ghanéen, ne se plaignait-il pas, dans une vidéo pendant audience accordée à la coa- lition du fait que « dans certains milieux on soupçonne la présence d'Atchadam au Ghana alors qu'il ne peut même pas être présent à une telle audience » ! Inutile de rappeler que, à la recherche de une l'homme du 19 août, l'un des domiciles de l'opposant togolais Massémé Kokouvi au Ghana a été vandalisé. Sur un autre registre, de meurs annoncent l'anthropologue en Guinée où les colporteurs lui ont même trouvé du travail de « conseiller » . Bref, pour les avoir connus pendant plus de 50 ans, ATS sait à quoi s'en tenir. Toutes les conjectures sont bonnes pour localiser le fils de Kparatao. Lors de la dernière conférence de presse du PNP à son siège, le SG résumait le tout dans une réponse au confrère de RFI qui souhaitait savoir « à quand le retour de Tikpi au pays » . « Quand il sortait l'as-tu accompagné ? » a répondu Dr SAMA pour mettre fin à la polémique. Qu'il vive hors du pays ou au pays, se sait dans le viseur. Une maison n'a-t-elle pas été attaquée au Ghana à sa recherche ? Les dernières méthodes sauvages utilisées à son domicile est la preuve vivante que sa tête est mise à prix, soit-il caché sur la lune ou le soleil. Nous sommes donc le 13 avril dernier. Le PNP a organisé une marche na- eros iam so ub 86 M euov il tionale qui sera réprimée dans le sang et dans les arrestations aussi bien à Lomé qu'à l'intérieur du pays, au prix d'un mort à folles et saugrenues ru-Bafilo et d'un œil crevé à dement armées ont alors Sokodé. Depuis belle lurette, Atchadam s'est retirer du circuit, mais son domicile sis à Kégué, dans les environs du quartier Kpatcha, est surveillé par une équipe de sécurité privée avec des jeunes volontaires qui se relaient. Bien avant qu'il ne se fasse discret, une maison mitoyenne à son domicile a été louée et des militaires armées jusqu'aux dents y ont élu domicile surveiller ses pour mouvements. A cela s'ajoute le fait que, dans le voisinage, des espions sont payés pour signaler les entrées et sorties. Pendant la marche de ce 13 avril à Lomé, un de ces jeunes volontaires membres de la sécurité est blaisé au pied et transporté à l'hôpital par ses collègues et autres partisans. Le malade est ramené avec ses collègues au domicile à bord d'une voiture de luxe BMW rouge appartenant à un proche de Tikpi. Quand les espions ont aperçu la voiture descendre les jeunes, ils ont lancé l'alerte, « Atchadam RV-DOSSIER Assassinats, Interdiction de manifestations publiques, et torture au SRI 109 Ces crimes que tolèrent les chancelleries, Faure Gnassingbé à la manœuvre Le régime cinquantenaire doit sa survie au silence des Togolais. Du coup, tout mouvement de contestation est mal vu et les thuriféraires sont disposés à voir le diable partout au prix de la violation de leur propre loi. Le Togo est devenu une arène où manifester, qui demeure pourtant un droit constitutionnel, va de pair avec mort d'hommes par bastonmades ou à balles réelles, courses poursuite, disparitions, torture, violations de domicile et, au mieux des cas, incarcération. La détention arbitraire est le mieux qui peut attendre les manifestants quand ils tombent dans les mains des militaires lors des sorties publiques. Contester la gestion du pays sous la démocratie des Gnassingbé est une sinécure. Le 13 avril dernier le Parti National Panafricain (PNP) a programmé des manifestions publiques pacifiques dans 10 villes du pays. Sur les 10 villes où il a programmé ses sorties politiques, Bafilo fait partie des 7 où le ministre Boukpessi B. , éternel ministre et ancien opposant radical converti à un zèle suicidaire, a cru bon d'interdire les manifestations. La raison, les autorités disent « ne pas disposer d'assez d'effectifs pour simultanément encadrer les marches dans 10 villes » . L'un des pays les plus militarisés de la sous-région, le Togo, est donc en panne d'effectifs pour sécuriser ce qui est censé être les 1/5 du pays. La République compte plus de 35 préfectures, donc 35 villes aux bas mots. Contre le minimum d'éthique politique, monsieur le ministre a interdit les manifestations dans 7 des 10 villes qui devaient manifester. Mais si la dictature est en panne d'effectifs pour faire la sécurité dans 10 villes, les mêmes effectifs pour faire les répressions sauvages, quant à elles, sont bien disponibles. Le chef-lieu de la préfecture d'Assoli, Bafilo, vient d'en faire d'ailleurs les frais avec la bastonnade à mort de Zehnidine Traoré, jeune marié et père de trois enfants, le dernier de son rejeton naîtra quelques jours après l'assassinat du père. Prévue pour accueillir la manifestation, la ville et ses habitants se sont très tôt donné rendez-vous. La marche a donc commencé par le quartier Tchon-Woro en direction du centre-ville. Ceux qu'on peut sans risque appeler les forces du désordre depuis un temps ont alors repris du service. Bastonnades par ici, jets de gaz par las, plus loin, la chasse à l'homme. Et c'est dans cette chasse que la jeune victime, diminuée aux pieds depuis l'enfance sur le terrain du foot, est tombée dans un guet-apens. Comme l'indique une vidéo tournée peu avant sa mort, c'est par des coups de matraques qu'il a été assasiné au pied d'une clôture après une course poursuite. Les bourreaux lancés à la trousse des manifestants ont juste fait de l'exécution du jeune père de famille une petite séance d'entrainement militaire. La première heure des manifestations de ce 13 avril 2019 a donc commencé par mort d'homme. Bafilo, ville coloniale, est restée un gros village sans pharmacie, sans centre de santé digne de ce nom, sans un bureau de représentation bancaire. Bref, en dehors de la représentation locale de l'autorité publique pour garder les populations à l'œil, rien d'une présence d'un minimum d'infrastructure pouvant permettre aux habitants de rêver d'émancipation. Du coup, malgré les fraudes électorales qui font la loi au crédit du RPT-UNIR à chaque mise en scène électorale, la population est restée inébranlable dans sa quête de liberté. Réunie à l'appel du PNP, la marée humaine est vite dispersée par les gaz lacrymogènes et autres méthodes de répression. La population est quadrillée par les bérets rouges armés jusqu'aux dents. De coutume, à la veille de chaque manifestation, les mêmes forces habillées sont envoyées faire la ronde dans les différents villages afin de dissuader les populations de rallier le chef-lieu pour les marches. Les bérets rouges, gendarmes et policiers réunis ce matin ne peuvent pas tolérer ce rassemblement simultané. Il n'existe pas de traitements inhumains dégradants que cette population, comme celle des autres fiefs de contestations du Togo, n'a pas encore expérimentés. Le Togo est devenue un territoire où seuls les membres de la mafia au pouvoir disposent de droits de s'exprimer, d'aller et venir, les devoirs et les traitements dégradants, c'est contre les autres. C'est au Togo que, pour étouffer les manifestations publiques, les militaires se permettent, à tout vent, de faire les rafles et les descentes punitives dans des quartiers hostiles pour saper le moral des manifestants. Comme si l'armée était en guerre contre sa propre population, ils passent de domicile en domicile pour débusquer les malheureux qui s'y cachent à coup de gaz et bastonnades. Même les malades, sur leur lit, ne bénéficient pas de clémence. Dans cette ville de Bafilo, au plus fort de la crise, les grenades offensives ont été largement utilisées en plus des gaz lacrymogènes qui ne semblaient plus satisfaire le sadisme militaire. Les victimes trainent encore ici et là les stigmates. La chasse aux sorcières surtout dans la jeune tranche d'âge est devenue un sport favori des militaires. Dans les zones les plus ciblées, les populations ont dû s'exiler de leur domicile pour caresser le risque de la vie en brousse afin d'une hypothétique paix. De Sokodé à Bafilo pour rallier Mango, que de fois n'a-t-on pas vu des corps sans vie dans les périphéries de ces épicentres de A chaque fois que les manifestations sont annoncées, toutes les villes contestatrices sont quadrillées de bérets rouges, le plus virulent des corps dont dispose l'armée togolaise. Les entrées et sorties dans les zones à surveiller sont filtrées. Combien sont-ils ces jeunes que les familles ne verront jamais vivants ? Combien sont-ils dont les corps en décomposition sont ramassés dans la brousse parce qu'ils sont forcés à prendre le chemin de l'exil sans que les parents ne connaissent leur destination ? Combien sont-ils à faire le choix d'une destination inconnue ? En tout cas, tous les jours, oser exprimer son ras-le-bol contre cinquante ans de règne au Togo est une traversée du désert à assumer. Ces derniers temps, la dictature compte sur l'accalmie, malheureusement trompeuse, pour faire croire que « tout est bien pour le meilleur des mondes » . Mais au même moment, elle veut bien mettre cette accalmie à profit pour décapiter le mal à la racine, le PNP. Pour tout citoyen ordinaire, appartenir à ce parti est une provocation à l'autorité. Etre un cadre de cette formation politique est un crime qui peut côtoyer la mort, la brimade, la violation de domicile, l'enlèvement suivi de torture, et au mieux une détention arbitraire aux allures d'une prise d'otage. Chaque annonce d'une manifestation publique de l'opposition suffit pour ouvrir la voix à toutes les pratiques du moyen âge. C'est à visage découvert que l'armée togolaise opère contre de paisibles citoyens qui ont commis le crime de dire « non à 52 ans de père en fils » . La formation politique qui dérange le plus est donc le PNP dont les représentants, cadres et mobilisateurs continuent d'être surveillés comme du lait sur le feu. A tout moment, ils peuvent recevoir des convocations qui les envoient en prison après quelques heures de torture ou d'interrogatoire ; c'est selon les humeurs des bourreaux au SRI, Service de Recherche et d'Investigation. A chaque fois que la survie de la dictature est menacée, la folie militaire n'est plus une exception, mais une norme. La dernière en date est l'intervention militaire qui a saccagée le domicile de Tikpi Salifou Atchadam, président du PNP. Que s'est-il passé au domicile d'Atchadam Tikpi ? est chez lui » . En lieu et place des jeunes agents de sécurité, ils ne voyaient que Tikpi Atchadam partout. Deux jeeps militaires lour- pris la direction du domicile à vive allure. L'un venant du côté nord, quartier Koffi Panu, l'autre du côté sud, stade de Kégue. Elles se sont croisées devant la maison de celui dont la tête a été mise à prix depuis des mois. Armes chargées, ils immobilisent et tiennent au respect tous ceux qui étaient présents. A la recherche des clés pour ouvrir le portail, deux d'entre les jeunes trouvés sur place seront molestés. N'ayant pu trouver la clé, les militaires sont passés à ce qu'ils savent faire le mieux depuis le 19 Août, défoncer les portes. Ils finissent par escalader la clôture pour ouvrir le portail de l'intérieur. Dans une opération commando, ils coupent les caméras de surveillance, entre jet de gaz lacrymogène et autres formes de violence, ils éloignent toute curiosité et défoncent l'entrée en bois vitrée du couloir. Toutes les vitres cèdent tout comme les cadenas des différentes portes. Les entrées des cou- Le Rendez-Vous N° 338 du 02 Mai 2019 loirs, du salon, les chambres à coucher, de la cuisine, les WC-Douche, aucune barrière n'a résisté à la furie des corps habillés. Le domicile est passé au peigne fin. Au fur à mesure de l'opération, les exécutants reviennent recevoir des instructions d'un haut gradé qui n'est pas descendu de sa voiture. La moisson est maigre, les visiteurs lèvent l'ancre en retirant tous les téléphones portables auprès des curieux et surtout de ceux qui s'y trouvaient en poste de sécurité. Comme pour marquer leur territoire, ils prennent en otage 3 membres de la sécurité. Après recherches, les trois personnes enlevées dont une était dans un état méconnaissable seront retrouvées au SRI. De là, elles seront envoyées à la prison civile de Lomé où elles sont présentement détenues avec 26 jeunes arrêtés dans la toute dernière manifestation. Liste des manifestants arrêtés à Lomé le 13 avril 2019 et deférés le 14 avril à la prison civile de Lomé : Ouro-Koura Salissou, Karim Safianou, TAKPARA Gouni Suite à la DERMAN Antarou, HOUDOU Abdel Aziz, DJIDEAL Abdoum Bassitou, ABOUBAKAR Biagui, OURO-KOURA Sabtiou, AKARAWATOU Aminou, KARAGA Ninikerengue, AYEVA Abibou, AFFOH Nazifou, BOHDE Abdoul Manaf, MODJOKOBOU Salissou, ABODJI Foussini, MASSASSABA Missikilou, AGBEMADO Komlan, TRAORE Aïda. Trois membres de la securités enlevés : ALI Sadikou, KPAMKPAMA Ilyassou, MOUMOUNI Ganiou. Huit des 26 arrêtées sont libérées notamment : GUEGBERO Abdoul Bassitou, Moussa Aliou, AROUNA AMOU GNANOU Abraham, KEZIRE Marzouk, SAROU Hamza et ADAM Sahabi. Ajouté aux anciens otages, actuellement tous les détenus du PNP sont au nombre de 40 entre la prison civile de Lomé et le SRI. Ils sont nombreux ces jeunes qui ont quitté le pays ou qui y vivent en ca chette par crainte d'être en levés. Actuellement, de sour- page ! Mohamed, Sadikou, Mawouli, 5 Le camp militaire de Kpéwa n'est pas une histoire mais c'est toute une légende qu'il nous serait trop audacieux de vouloir conter. Ouvert dans les années 70 du retour des militaires togolais de l'Ex-Zaïre actuel RDC, à quelques écarts près, les corps habillés ont toujours cohabité avec les villageois qui ont accepté prêter une partie de leur terre à l'activité militaire. Les militaires, ils ont beau être entourés de tous les mystères du genre bérets rouges, bérets verts, bérets noirs, ou même armée gorille, ils sont avant tout des êtres humains et la finalité de leur activité c'est pour assurer le bienêtre de la race humaine. Ils sont donc admis comme tel par les populations de Kpéwa et des villages environnants au point de devenir une partie de ces contrées riveraines de leur centre de formation. A leur arrivée, pour des besoins militaires, il se fait que le village dispose de site le plus mystique et touristique qu'ils ont choisi d'occuper. I. a zone à occuper était d'autant plus stratégique pour les habitants qu'elle engloutit les territoires jadis habités par les ancêtres avant que la cité ne se déplace sur le site actuel, en langue local de tels territoires s'appellent "Dandjâni", anciennes cités. Au tout début, ils viennent suivre leur formation de façon périodique. Pour une formation militaire, c'en était une. Tout militaire qui n'est pas passé par là, traîne avec lui une tare et des limites que les collègues peuvent à tout moment utiliser pour le dénigrer. Bref, réussir un stage à Kpéwa est un acte de bravoure militaire qui ne se négocie pas dans la lâcheté. Des sites similaires, il n'en a pas assez sur le territoire. Tout petit, on se rappelle comment le tonitruent Gnassingbé Ernest, l'un des responsables des moniteurs au temps des officiers Aregba, Amouda et autres, malgré son rang d'officier, s'est fait former sur insistance des stagiaires voltaïques qui ont eu écho de ce que lui-même, qui les malmenait, n'avait pas encore fait ce parcours. Tous les corps militaires y passent qui pour 1 mois, qui pour 3 mois qui pour six mois. Les moniteurs, formateurs de petits grades, sont de vrais sorciers militaires prêts à lever tous les obstacles. C'est eux qui les accueillaient tour à tour et Kpéwa a participé à former ce que l'armée a comme noyau dur. Mais leur présence n'empêchait pas le village et ses habitants de prospérer. Même les esprits qui habitaient les sites de formations cohabitaient sans escarmouche avec la rigueur militaire. Il faut le relever, certes, des années 70 à nos jours, l'islam a suscité des bouleversements dans ces milieux, mais les croyances africaines restent encore collées à certains environnements comme une teigne. C'est ainsi que quand ils sont arrivés, les trois premiers moniteurs qui ont étudié et choisi ce site pour l'armée ont eu des avertissements sur le respect de l'intégrité sur certains sites spirituels sensibles et surtout sur le respect de « la dignité humaine » . Mais parviennent-ils à entourer ces environnements du minimum de respect ? Le doute est permis. Déjà dans les années 80, beaucoup d'accidents et de morts ont émaillés la formation militaire juste parce que, certains militaires n'arrivaient plus à faire le distinguo entre les filles non mariées et les femmes d'autrui. A l'époque, porter le treillis ne rimait pas encore avec corvée, arnaque et mendicité, le corps habillé avait sa valeur dans tous les sens du terme. On ne pouvait pas imaginer un voleur moins encore un braqueur en treillis. L'armée était une référence morale, un symbole de la discipline et du travail bien fait, ce n'était pas encore un débarras pour résoudre le problème de chômage ni récompenser le zèle d'une race de miliciens et activis- tes. On n'envoyait pas des gens dans ce noble corps juste pour se débarrasser des ratés qui sont devenus des problèmes pour leur famille. Le recrutement définitif se faisait après ce qu'on appelait « enquête de moralité » . Au fur des années, népotisme, politisation et instrumentalisation aidant, les barrières qui filtrent l'accès à l'armée sont tombées une à une. Si elle est restée un corps encore envié, il n'est pas moins vrai que l'armée togolaise est devenue une poubelle qui accueille tout. Il vous souvient avoir lu dans nos colonnes un dossier où nous parlions de 400 corps habillés détenus dans la seule prison civile de Lomé en fin 2016 pour des infractions diverses. La plus grande partie de tout ce beau monde se fait former sur l'incontournable site de Kpewa. L'armée est donc restée la même, ce site de formation qui accueille les stagiaires est resté le même avec son hospitalité mais aussi son mystère. La nature est res-' tée inchangée avec ses lois sauf que, plus on avance, plus les hommes changent. Alors, au-delà de l'obscure monde des esprits qui échappe au commun des mortels, ceux qui croient à ces forces occultent estiment que la finalité de toute cohabitation entre l'esprit et l'homme est le bien-être de l'homme. On nous a appris à croire que les militaires formés à Kpewa étaient une élite nationale qui n'intervient que quand le pays est en état de guerre. Mais que n'a-t-on pas constaté ces derniers temps. C'est dans les militaires que le plus grand renfort est prélevé depuis le 19 août 2017 pour semer le désordre, attaquer les populations, obliger des citoyens à aller vivre en brousse, violer les domiciles, les quartiers, organiser des enlèvements. Même ce village qui a prêté ses terres pour la formation militaire et ses localités environnantes n'est pas épargné. Quel profit le village de Kpéwa tire-t-il de la présence militaire sur son site ? Donner sa terre pour une formation militaire qui nourrit le crime, l'humiliation, la mort et l'exile, parmi ses fils et filles installés à Bafilo, Sokodé, Mango ou Lomé ? Le précieux conseil donné par feu chef Adam BETRE aux 3 pionniers de l'ouverture de ce camp de formation estil respecté ? Où se trouve le respect de la dignité humaine quand le militaire qui jadis est l'objet d'une curiosité admirative est devenu aujourd'hui un loup pour sa population ? D'abord, au-delà des montagnes, de vastes zones cultivables qui nourrissent les populations sont interdites d'accès aux villageois pour des motifs militaires. Ce n'est pas une information, c'est un constat, depuis un temps, les militaires sont devenus une menace réelle pour la sécurité des populations à chaque fois qu'il y a une manifestation pu- Le Samedi 13 Avril 2019, le Parti National Panafricain (PNP) a organisé des manifestations dans plusieurs villes et localités du Togo. Une marche soutenue par plusieurs partis politiques de l'opposition, les organisations de la société civile et la diaspora Togolaise qui ont appelé la population à sortir massivement pour exiger l'application intégrale de la feuille de route de la CEDEAO, ainsi la libération de que tous les détenus arrêtés dans le cadre des manifestions tenues depuis le 19 Août 2017. En réponse, le gouvernement togolais, après avoir autorisé les manifestations dans certaines villes, a mis en exécution son plan macabre de décapitation du PNP en particulier, et de l'opposition démocratique en général. C'est ainsi le que gouvernement n'a pas hé- RV-NATION La peur a changé de camp au camp militaire de Kpéwa blique pacifique. Dans les zones hostiles, en ville ou en campagne, c'est à visage découvert qu'ils opèrent en passant défoncer les portes de maison en maison pour y extraire les habitants et les passer au tabac, Bafilo, Mango, Sokodé, des quartiers de Lomé y compris des villages comme Agaradè, Koumondè, Dikorodé au plus fort de la crise, aucune localité n'a échappé à la folie militaire contre les civile n'ont commis pour crite que de manifester un mécontentement politique pour que le pays soit vivable pour tous ses fils et filles. AKpéwa, depuis un temps, la cohabitation paisible entre les bérets rouges et l'environnement qui leur a toujours accordé l'hospitalité depuis des générations est polluée de morts, d'accidents inexpliqués, même les chiens de race qui participent l'entrainement militaire ne sont pas épargnés. Même si les esprits de la nature qui habitent cet environnement n'existaient plus pour agir parce que l'islam a tout colonisé, la loi de la nature ne garde pas longtemps le silence. La nature a donc ses lois, même si les militaires de kpéwa ont pu arracher des libations né- gociées auprès d'ailleurs de ceux qui ne sont pas forcement détenteurs des us et coutumes. Ces cérémonies, à coup de menaces ou corruptions afin d'obtenir des pratiques séparatives pour limiter les dégâts. Mais, ils ne peuvent pas intimider moins encore corrompre les lois de la nature, sité à déverser les forces de sécurité et l'armée dans les villes concernées par les manifestations avec l'ordre de mater sans ménagement les manifestants qui marchaient les mains nues, faisant un mort à Bafilo et plusieurs blessés dans les autres villes, ainsi que plusieurs arrestations. Comme si cela ne suffisait pas, le régime a arrêté trois responsables de premier rang du PNP pour des motifs qui restent encore inconnus. De plus, un groupe de militaires a opéré une descente au domicile de Tikpi Atchadam, le président du PNP ; en l'absence de ce dernier et sans aucun mandat, ils ont vandalisé la maison, bastonné les occupants et arrêté les trois personnes qui assuraient la sécurité du domicile. La Diaspora Togolaise aux U. S. A s'indigne face à cette volonté scélérate du régime de Lomé d'utili- Kpewa, à Déclaration des Mouvements et Associations de la Diaspora Togolaise aux U. S. A Le Rendez-Vous N° 338 du 02 Mai 2019 un sage d'ironiser « autant aller pointer l'arme aux fétiches pour qu'ils laissent les militaires en paix Quand on est fort, on est souvent saoulé et on pense soit que Dieu est avec le plus fort, ce qui est faux, ou encore qu'il n'existe pas de Dieu pour le faible ce qui est aussi faux. On est ainsi enivré jusqu'au jour où la vengeance de la nature rentre en actions. Tout le village de Kpéwa est unanime que ce camp est devenu un problème, quand les militaires se sont vus menacés, ils sont allés voir le chef pour des cérémonials afin de limiter les dégâts. I. a quasi-totalité du village a rejeté cette option et un groupuscule a pris sur lui de faire cette cérémonie ; ceux qui sont censés être présents pour la cérémonie n'y étaient pas, tout le village du plus jeune au plus vieux s'est opposé au cérémonial si ce n'est cet groupuscule copté. La prétendue cérémonie a été faite quand même, mais les militaires savent bien que c'est un non évènement car ils sont obligés de replier de leur traditionnel camp de Kpéwa vers Kara par peur de ce qui se passe. Bref, ils savent que ce qui fut fait n'est que mise en scène. En journaliste, fils du milieu, témoin d'un pan de l'histoire du pacte entre mon village et ses militaires, nous pouvons dire que les informations qui circulent ne sont pas que de folles rumeurs. Entre mort à répétition des hommes et des animaux, mystérieuses piqûres mortelles d'abeilles et accidents inexpliqués, la peur a changé de camps au ser tous les moyens pour maintenir le peuple togolais sous sa dictature vieille d'un demi-siècle. La Diaspora Togolaise aux U. S. A demande la libération immédiate et sans condition des responsables du bureau national du PNP et celle des citoyens arrêtés, ainsi que l'arrêt immédiat de la persécution des militants et responsables du PNP. La Diaspora Togolaise aux U. S. A rappelle au peuple togolais qu'à travers la répression aveugle des manifestations pacifiques du 13 Avril 2019, le de Faure régime Gnassingbé dit clairement qu'il n'est pas prêt à engager les réformes nécessaires à l'avènement de la démocratie au Togo. Face à ce triste constat, la Diaspora Togolaise aux U. S. A demande au peuple togolais de se mobiliser afin de demander le départ de ce régime de stagnation. La Diaspora Togo- ". Abi-Alfa laise aux U. S. A rappelle qu'on ne négocie pas la liberté d'un peuple, on l'arrache parce que le tyran qui l'a confisquée ne la lui restituera jamais de son gré. Peuple togolais, « que viennent les tyrans, ton cœur soupire vers la liberté ; le moment est venu pour toi de te montrer digne à l'instar des peuples tunisien, égyptien, Burkinabè, Algérien, et Soudanais. Fait à New York, le 23 Avril, 2019 CMAF Le Président Dr. Moussa Issifou Mouvement Patriotes Togolais Le Président Timothy Doe Mouvement Mobilisons- Nous Le Président Inoussa Avé Traoré camp militaire de Kpéwa. Nous ne parlons que de ce que nous avons vu, et nous ne voyons que la face visi ble de l'iceberg, sans quoi, ces derniers temps, le secret militaire traîne beaucoup d'incertitudes. Kpéwa et ses mystères : ajouté au mécontentement des jeunes qui ne peuvent plus jouir de leurs terres dans le village, à la colère des es prits humiliés dans leurs ténèbres, si c'est l'inébranlable loi de la nature qui ouvre son compteur, que peut faire un bœuf dont tout le monde a refusé la chère et quelques billets de banques ? C'est le "wait and see". La nature a ses lois et quiconque les viole jusqu'à un certain degré, doit s'attendre au revers de la monnaie. Il vous souvient que nous avions déjà publié un écrit sur la santé mentale d'une race de corps habillé. Dans notre analyse, par souci de conserver ce noble corps de métier qu'est l'armée, nous avions dans un article intitulé « bonne guérison aux sédentaires » , démontré qu'en voulant exagérer contre un peuple à main nue, la nature peut rentrer en rébellion. Et on se demande si les multiple cas de démences dans les camps n'avaient pas de corrélation avec le triste phenomène et la banalisation du crime militaire depuis le 19 août. Plus on avance, plus le temps nous donne raison, et ce n'est pas le der nier carnage du militaire Pignang à Adewi qui nous démentira. 5 Suite de la page 3 ces renseignées, au moins une liste de 20 personnes est signalée aux frontières terrestres et aériennes pour que les agents de sécurité suivent leurs mouvements ou les arrêtent sans oublier les nombreux "wanted" de la diaspora. Que ce soit à Sokodé, Bafilo, Mango ou Lomé, les familles mettront du temps à savoir les positions de certains des leurs qui ont commis le crime de se faire connaître comme mobilisateurs ou simples activistes derrière l'idéologie politique du PNP. Soit parce qu'ils sont arrêtés suite à une manifestation ou parce qu'ils sont obligés de se faire discrets. Par rapport à la violation des droits de l'homme, le Togo est et reste une exception en Afrique. Allant des actes de tortures aux dernières chasses à l'homme en pleine rue de Lomé par un officier de l'armée aux morts à répétions à chaque manifestation pour revenir aux enlèvements de citoyens à leur domicile ou le vandalisme sur le domicile du président national du PNP, de scandaleux exemples crèvent les yeux, mais les représentants des grandes démocraties chez nous semblent s'y accommoder. La dernière trouvaille en date est le vandalisme du domicile du président du PNP Tikpi salifou Atchadam. Voilà un Monsieur qui a créé régulièrement un parti politique après les formalités requises. Le parti ose faire la différence et rencontre l'adhésion du peuple puis redonne l'espoir d'un changement réel à tout le pays. Le pouvoir qui dormait tranquille pour avoir, au prix de ce qu'il sait faire le mieux, canalisé ses adversaires politiques dans un canevas tracé, se trouve menacé et met la tête de Tikpi à prix. Nous vous avions annoncé que sur financement d'une dame, il existait une officine où tout loubard qui se sentait capable de mettre la main sur le président du PNP passait prendre les sous et les armes afin de le ramener Les rafles avant les manifestations et les arrestations ciblées pendant celles-ci sont monnaie courantes avec Faure Gnassingbé. On constate sou- Souvent, c'est manu militari qu'elles sont arrêtées. Arrivées au SRI, les victimes, soient-elles des ci- eros IBM SO ub Que s'est-il passé au domicile d'Atchadam Tikpi ? Le vieux dont parle tantôt un témoignage, les jeunes AHMED Moutakilou, KONDOW N'BOH, Ali Maman Tchapo, KOURA DONDJA, AGOUDOMOU Nimatou, ADAMOU Abdel Aziz sont autant d'illustrations et seule l'histoire saura évaluer les dégâts. Ils sont nombreux dont on n'a pas de nouvelles ; maltraités à mort, obligés de vivre cachés, hors des frontières pour se sauver ? Le temps seul saura répondre. lo Après avoir tenté toutes les alchimies pour interdire d'existence le PNP, la dictature a décidé de décapiter les responsables du Violation massive des droits humains au Togo, l'exception qui sied aux Chancelleries mort ou vif. Au temps fort de la lutte pour la democratie avec Eyadema, le domicile de Me Agboyibo du CAR, de Zarifou Ayeva du PDR, pour ne citer que ces deux exemples, ont été vandalisés. Bien que la dictature à l'époque fût gérée de main de maître par un monsieur qu'on disait analphabète, Eyadema Gnassingbé, les criminels qui inquiétaient les citoyens dans leurs domiciles portaient les gangs. Tout prenait donc l'allure des enlèvements anonymes et plastifications de domiciles qui s'explosaient après que les barbouzes aient disparu. C'est alors par un plasticage que les maisons vandalisées à l'époque ont soufflé. L'opinion savait qu'une certaine brigade rouge dirigée au gré des besoins par les tristement célèbres Djouwa Yoma, Ernest Gnassingbé ou autres du même acabit étaient derrière ces crimes. Mais par élégance politiques, mêmes les exactions commandées par « le vieux » > n'étaient pas revendiqués. Ils opéraient derrière la cagoule, des bourreaux rompus à la tâche, avec des engins roulant sans immatriculation ou banalisés d'immatriculations étrangères sont au charbon. L'autorité supérieure faisait au moins semblant de ne pas être au courant de certaines bévues. Mais pour les crimes les vent les arrestations, mais ce qui se passe avec les victimes reste un black-out total. Nous avons pu réunir quelques informations Témoignage 1 toyens réveillés de leur sommeil après violation de leur domicile ou arrêtés lors des répressions, sont La torture, un outil de travail au SRI le plus haut responsable de parti. Trois responsables, Kezire Azizou, Gueffé Nouridine, Ouro-Djikpa, sont detenus. Ouro-Djikpa quand à lui reste encore au SRI. Ces derniers ont reçu des convocations du SRI et après un interrogatoire marathon, ils sont, ou déposés à la maison d'arrêt de Lomé le temps qu'un chef d'accusation leur soit trouvé ou encore gardés au SRI. On se demande quel chef d'accusation sera trouvé pour des citoyens qui sont arrêtés à domicile après que ce domicile qu'ils gardent soit vandalisé sans aucune raison valable. d'Ivoire a permis de remonter à la filière du crime et mettre la main sur Djouwa qui ne s'en remettra plus jamais. De nos jours, le fils d'Eyadema l'analphabète dictateur d'llier, gère le pays. On nous dit que contrairement à son géniteur, il est de la nouvelle génération des hommes d'Etat « < civilisés » , ceux qui sont allés à l'école du blanc, qui connaissent les « bonnes manières » . Sauf que, avec Faure Kodjo Gnassingbé Essozimna, comme relaté plus haut, le domicile d'un homme politique dérangeant à qui on n'a pourtant rien à reprocher, peut être vandalisé les militaires par à visage découvert quand ils sentent le besoin. L'armée peut se payer le luxe de briser le toit en tuile d'une maison pour accéder à un citoyen qu'on soupçonne de mettre ses engins roulants au service d'un parti politique. Ce fut le cas de ce transporteur connu sous le nom de « Nous vaincrons » le 28 novembre 2019. Accédant à lui par la toiture, il a été enlevé manu militari par des méthodes les plus abjectes. Maltraité et gardé au secret, il sera libéré non sans avoir passé par la case prison. plus flagrants Eyadema est obligé d'agir. Ce fut le cas de l'assassinat d'un homme d'affaire Ivoiro-Togolais dont la voiture arrêtée à la frontière Ghana-Côte sur un petit volet de ce qui se passe avec les citoyens arrê tés et souvent déposer au SRI comme passage obligé avant déferrement. vraiment battus dans la plus part des cas. Les corps des victimes que nous avions pu rencontrer portent Assassinats, Interdiction de manifestations publiques, et torture au SRI Ces crimes que tolèrent les chancelleries, Faure Gnassingbé à la manoeuvre RV DOSSIER souvent les preuves des bastonnades. Pour les 26 arrêtés lors de la dernière manifestation du PNP, jusqu'ici certains n'arrivent pas à faire usage de leurs fesses. Pour ce dernier échantillon, après les bastonnades, les agents du SRI les ont mis en cercle et un gaz lacrymogène est activé devant. Le gaz ainsi activé dégageait sa fumée et il leur était interdit de fermer les yeux. Et obligation nous est faite de garder les yeux ouverts. Pendant ce temps, les agents armés se tenaient à distance pour nous surveiller avec l'injonction que celui qui aurait fermé ses yeux recevra une balle. Après ce pre- aru Dans le cadre de la dernière manifestation de rue organisée par le PNP, le 12 Avril déjà ont commencé les arrestations qui se poursuivront le 13, jour de la manifestation. Les personnes arrêtées, sinon la plupart d'entre elles sont envoyées vers le SRI. Pour qui connait l'armée togolaise et ses pratiques, les témoignages accablants ne surprennent pas. Les premiers jours des arrestations, le SRI est devenu une maison de transit pour les besoins de torture afin d'extirper d'éventuels aveux aux victimes. Les matins, ils se ré- Du haut de ses galons, sous Faure Gnassingbé, un officier peut, avec son arme automatique, se permettre une chasse à l'homme en pleine rue quand le pouvoir se sent menacé de manifestations pacifiques. C'est ce qui fut constaté à Agoe-zongo le 8 décembre 2018. Mais le mis en cause récuse l'accusation, sauf que la ges tion des évènements suivi de montages qui tombent aux premières démonstrations, disent tout. L'une des victimes, la plus jeune, apprenti mécanicien, était sur les lieux de travail. Voilà une manifestation qui fait deux morts par balles réelles. Et chaque manifestation, faut-il le noter, pour peu qu'elle soit suivie de bousculades, connait dé sormais un ou deux morts. In fine, les morts d'homme de viennent tellement banales qu'on se demande si de quelque part des consignes ne sont pas données de façon à ce que quelqu'un se charge, à chaque manifestation, de descendre une ou deux personnes afin de décourager les plus audacieux. Pendant que la sécurité nationale tente vaille que vaille de camoufler les bavures des autres, par ses sempiternels montages après cette sortie qu'on attribue au CEMG, sur le lieu du crime, la gestion des corps reste un souci. Comme s'ily avait une intention, à peine voilée, de faire disparaître les deux corps, les militaires qui les ont pris du lieu du crime ont fait d'abord savoir qu'ils seront déposés à la morgue MauoV-sebn Le Rendez-Vous N° 338 du 02 Mai 2019 Témoignage 1 mier gaz, un second gaz a encore été activé dans les mêmes conditions » . L'autre information recoupée auprès de plusieurs sources révèle que parmi les militants torturés un vieux n'a pas pu tenir longtemps, il a perdu connaissance. Les tortionnaires l'ont alors conduit à l'hôpital. Mais quand il est ramené, le vieux ne supportant pas la suite des opérations s'est encore évanouit » . Cette fois, eux-mêmes tentent de le réanimer. Dans le processus de réanimation, ils l'ont déshabillé. Mais ils découvrent que le vieux portait comme sous-vêtement la tenue rouge-PNP. Ils ont Témoignage 2 veillent avec les bastonnades. « On me menotte, les autres qui viennent d'être amenés sont aussi menottés. On m'isole et on me met à plats. L'un me frappe sur les fesses l'autre dans les plantes des pieds. On me met la chemise dans la bouche pour que mes cris ne sortent pas. On me frappe pour que je révèle les marabouts qui nous préparent spirituellement pour la lutte. On veut savoir quelle diaspora nous finance. Ils ont puisé un sceau d'eau, on m'amène et on y plonge ma tête pour m'essouffler. Pour me forcer à dire ce que eux de Tokoin. La famille s'y re trouve donc, mais en réalité c'est à la morgue de l'hôpital chinois que les corps sont cachés. Le même jour, et de nuit, le camouflage continue, les deux corps devenus encombrants sont transférés à la morgue de Tsévie pour des détails sur lesquels on ne veut pas trainer. Ensuite, le lendemain il sera demandé aux familles de venir les récupérer à Tsévié et de procé der immédiatement à l'enter- rement sur place. Aucune famille ne peut accepter cela, elles ont alors refusés. Les deux victimes vivent à Lomé, elles sont musulmanes et l'un des souhaits de tout musulman est de mourir là où il est connu afin qu'un grand nombre de co-religieux accompagnent son cortège. Mais, au même moment qu'ils nient la responsabilité de la mort des deux jeunes, les bourreaux demandent aux familles de venir à Tsévié pour y procéder à l'enterrement des gens qui ne sont connus qu'à Lomé. La gestion des deux corps est deve nue un souci pour ceux-là même qui nient la responsabilité de leur mort, n'est-ce pas paradoxale ? Quand les gens mouraient avant ces deux victimes, c'est l'armée togolaise qui organisait les enterrements ? La loi Bodjona version Boukpessi dispose-telle des alinéas qui donnent autorité aux forces de l'ordre qui ont encadré une marche de choisir le lieu d'inhumation des possibles victimes ? Pendant qu'un bras de fer s'est ainsi engagé avec les Le chef d'Etat-major des FAT et sa sortienen eux. piqué une colère et se sont alors mis à le frapper de nouveaux et il tomba les yeux blancs » . Les bour reaux se sont débarrassés de ce vieux. Et jusqu'à ce que le reste des victimes de la torture ne soit déférer du SRI à la prison civile, « < personne n'a plus vu trace de ce dernier » . Est-il vivant, l'ont-ils achevé, l'ont-ils gardé avec eux pour en faire un jouet qui satisfait le sadisme de ceux parmi eux qui disent à leurs victimes qu'eux ils ne savent que faire du mal ? La seule certitude, ce vieux qui n'est pas rentré chez lui, n'a pas été déféré à la prison avec les 26 autres victimes de la torture. ils veulent entendre. Pendant ce temps, mes plantes de pieds sont insensibles, je ne peux pas marcher. Je tombe et ils me frappent au ventre, ils me trimbalent en tenant més pieds comme un animal pour me ramener dans le bureau. Tous les renseignements sur les relations avec les membres de la diaspora sont utiles pour Ensuite je suis démenotté. Je rampe pour rentrer dans la douche afin de me laver. Certains nous disent carrément pendant les séances de torture qu'ils ne savent pas faire du bien si ce n'est du mal » . familles des victimes, Amnesty international est rentrée en jeux. Cette institution internationale de défense des droits de l'homme reste une des rares crédibles en Afrique et dans le monde. Elle n'est plus à présenter dans la dé fense des causes des togolais à chaque fois que ceux-ci sont en difficulté avec les bourreaux. Comme elle l'a déjà fait suite à l'assassinat d'un jeune mineur à Bè, l'institution internationale pose des conditions avant l'inhumation des deux corps. De puis, les deux morts ne sont pas enterrés, l'Etat-major fait le pied de grue en continuant de nier la responssabilité. Loin de faire amande hono rable, le crime militaire continue. Le dernier en date est la mort de Traoré ZEHIDINE de Bafilo. Tikpi Atchadam lui est toujours recherché comme un gibier. Pour un monsieur qui n'a commis aucun crime, s'il avait été retrouvé à son domicile, comme Amorin ou Djobo Boukari, ce n'était pas pour l'envoyer en prison, c'était pour lui infliger la sentence suprême. Au regard de toute cette panoplie de violations, le régime-bourreau surprend. Mais pas autant que les chancelleries sur place au Togo. La France, les USA, l'Allemagne, l'UE et autres se sont-elles accommodées aux violations massives des droits de l'homme lorsqu'el les sont togolaises ? Pourquoi aucune chancellerie ne pose le débat sur la sécurité de Tikpi Atchadam ? Abi-Alfa 6 Chers compatrio- tes depuis le 19 août 2017, nous nous sommes engagés dans une lutte devant nous conduire à terme à la première alternance dans notre pays le Togo. Nous y avons été poussés et déterminés par l'intérêt supérieur de la nation qui exige la mise en mort réelle et définitive de la dictature qui nous étouffe depuis le 13 janvier 1963. Que se passet-il ? Dès qu'on se penche à peine pour toucher du doigt le problème on tombe sur une absurdité totale. Quel est le problème ? Le peuple togolais à l'instar des autres peuples africains s'est battu pour obtenir, après de lourds sacrifices, l'indépendance du Togo le 27 avril 1960. A peine trois ans après, précisément le 13 janvier 1963, un homme, une famille confisque la souveraineté propre au peuple et cette famille veut gouverner le Togo à vie. Au bout de 56 ans aujourd'hui le Togo est régenté par une seule famille entourée de courtisans insatiables. Cette minorité est prête à tout en vue de la conservation du pouvoir et le Togo reste le seul pays de l'Afrique de l'ouest à n'avoir pas connu d'alternance. Transposé ailleurs on n'obtient ceci : en cette année 2019 le président de la République du Benin est fils du président Hubert MAGA, le président du Ghana est un fils du président Kwame N'Nkrumah, le président du Burkina Faso est un fils du président YAMEYOGO, le président de la guinée est un fils du président SEKOU Touré, le président de la république fédérale du Nigeria est le fils du président Ndji Azikwe qui n'était même pas président le 13 janvier 1963 puisqu'il a accédé au pouvoir le 1er octobre 1963. Voici l'aberration contre laquelle le peuple togolais se bat depuis plus d'un demi-siècle. Regardons autour de nous, au Nigeria pour quel objectif ultime le président Mouhamadou BUHARI s'est-il battu avec son parti politique si ce n'est obtenir un deuxième mandat de 4 ans. Il ne viendra jamais à l'esprit du président BUHARI de faire plus de deux mandats c'est-àdire faire plus de huit ans au pouvoir. Au Ghana, Edouard AKUFO Ado est considéré comme un héros de l'indépendance du Ghana. Là-bas au Ghana, il fait partie de ce que l'on appelle les six grands (big six) immortalisé pour leur espoir en tant que patriote d'exception. Il figure sur un billet de 50 Cedis la monnaie ghanéenne. Malgré cette posture du président Edouard Akufo Ado, le président actuel du Ghana Nana Akufo Ado qui se bat actuellement avec son parti pour un objectif suprême, celui d'obtenir un second mandat de quatre ans, il ne lui viendra jamais à l'esprit de tenter de faire plus de deux mandats de 4 ans, c'est-à-dire plus de 8 ans au pouvoir. Chez nous au Togo, trois mandats de 5 ans constituent plutôt un objectif initial. Les 15 années au pouvoir du fils comptabilisées avec 42 ans de pouvoir du père, ce qui fait 57 années de pouvoir pour une seule famille, ne sont pas assez ? Rappelons que le père dont le fils continue de s'imposer par tous les moyens au peuple est arrivé au Togo deux années après les indépendances donc tard après la lutte pour l'indépendance du pays. Il aura à faire plus de 8 mandats de 5 années chacun, 57 années de pouvoir pour obtenir l'admission du Togo à la classe des pays pauvres très endettés, voilà l'exploit que tente tant de défendre les tenants du pouvoir en place. Ouvrons bien les yeux lorsque dans un pays africain comme le nôtre, la mévente vienne à toucher les aliments de même nature que Kome, Zogba, Akassan, Koko, Azikocu, Ayimolou, Veyi etc…, il faut redouter le pire. Et ceci, parlant de la vie quotidienne surtout dans le contexte où le gouvernement augmente régulièrement les prix des produits de première nécessité dans un pays où la dette publique atteint 80 % du PIB, un record imbattable en Afrique de l'ouest. Ou bien c'est le peuple togolais qui le veut ainsi. Nous nous permettons de nous poser cette question osée parce que tout esprit qui connait la force du peuple nous dira, si cette situation perdure, c'est parce que le peuple togolais le veut ainsi or nous n'en voulons pas. Existe-t-il un être humain, un peuple qui manque d'expertise, la misère dans la peur, l'oppression dans la dictature ? Malheureusement, l'on juge par le résultat et tant que nous n'aurons pas atteint ce résultat qui est l'alternance, l'on continuera de nous jeter à la figure ; c'est parce que vous le voulez ainsi. Donc nous sommes assujettis à une obligation de résultat et non à une obli- gation de moyens. Si dans les pays cités plus haut, il n'arrive pas à un citoyen devenu président de chercher à s'éterniser au pouvoir, c'est surtout parce que le peuple ne l'accepterait jamais. C'est sans doute le message à peine voilé que le président ghanéen nous a livré quand il a déclaré «