o:id 5910 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/5910 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Article dcterms:title Islam et corruption : un prêtre fait écho à Chuaib Al Adl dcterms:creator https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/14815 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/15 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/115 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2214 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 1994-12-26 dcterms:identifier iwac-article-0002679 dcterms:source https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/416 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:abstract La corruption! Elle semble de plus en plus répandue et sous des formes les plus diverses. Que faire pour la conjurer, cette gangrène? L'adhésion de tout le monde dans cette lutte qu'on doit mener à cette fin est plus que nécessaire. Mais commençons par nous référer à nos propres convictions, morales, religieuses et autres. Dans cette optique, monsieur Chaiub Al Hassanne Abdul Adl a jeté le pavé dans la marre par un article qu'il a publié dans nos colonnes (cf. L'Observateur n° 3805 du 7 décembre) et qui analyse la corruption sous l'angle de sa religion à lui qu'il connaît bien: l'islam. Il a souhaité que d'autres religieux-de l'Eglise catholique ou apostolique- viennent à la rescousse en développant la position de la Bible par rapport à la corruption, pour qu'ensemble ils puissent convaincre la société de la bannir. dcterms:spatial https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/376 bibo:content La corruption! Elle semble de plus en plus répandue et sous des formes les plus diverses. Que faire pour la conjurer, cette gangrène? L'adhésion de tout le monde dans cette lutte qu'on doit mener à cette fin est plus que nécessaire. Mais commençons par nous référer à nos propres convictions, morales, religieuses et autres. Dans cette optique, monsieur Chaiub Al Hassanne Abdul Adl a jeté le pavé dans la marre par un article qu'il a publié dans nos colonnes (cf. L'Observateur n° 3805 du 7 décembre) et qui analyse la corruption sous l'angle de sa religion à lui qu'il connaît bien: l'islam. Il a souhaité que d'autres religieux-de l'Eglise catholique ou apostolique- viennent à la rescousse en développant la position de la Bible par rapport à la corruption, pour qu'ensemble ils puissent convaincre la société de la bannir. Aujourd'hui par cet article que nous publions un prêtre lui fait écho. La question de la corruption est une question morale qui dans sa globalité embrasse plusieurs aspects ou domaines. La culture ou civilisation: il y a des peuples qui produisent plus de roublards, de gansgters, de truands que d'autres à cause de leurs tares et vices culturels. La politique; il y a des structures étatiques et politiques, qui ne peuvent que favoriser la corruption à cause de leur inefficacité prononcée à produire le développement et un développement sain. Alors le chômage et l'appauvrissement induisent à la tentation. De toute les façons les libertés individuelles et collectives étant en cause, les anthropologues, philosophes, sages et hommes de sciences, les hommes d'Etat, les politiques et les leaders sociaux, les économistes, les hommes de la loi et de l'ordre, ne pourront rien bâtir de solide, que si les consciences collectives et surtout individuelles sont converties. C'est l'amour et la crainte de Dieu dans les consciences qui portent le civisme, les bonnes mœurs en général et l'honnêteté en particulier dans la société, la Nation. Sans l'amour ou du moins la crainte de Dieu, le bien est difficile et tous les maux sont possibles. Pour la moralisation de la société, la réflexion doit porter sur tous les domaines cités qui constituent des spécialistes. L'article de monsieur Chaiub Al Hassane Abdoul Adl sur l'Islam et la corruption ouvre l'aspect religieux dans un désir de dialogue et de collaboration, car chrétiens, musulmans ou animistes, nous sommes dans ce pays qui est nôtre, sur le même bateau, dans la même famille nationale. Et personnellement je ne peux oublier que j'ai passé une partie de mon enfance scolaire dans la cour d'un musulman pratiquant qui fut un père pour moi et mon jeune frère. C'est excellent de désirer que les croyants échangent entre eux parce qu'ils sont riches de ces livres saints qui les mettent en relation avec Dieu. Je crois que je répondrai au sujet de monsieur Chaiub A! Haman ne en apportant quelques passages de la Bible concernant cette question. Ce que je vais apporter n'est pas grand'chose par rapport à ce qui devrait être apporté, mais c'est déjà quelque chose. Je les citerai dans leur simplicité, en croyant en toute simplicité qu'ils parleront profondément ou un tantinet à tout croyant musulman, animiste ou chrétien. Je n'ai pas de plan précis, je cite au hasard quelques textes. Du livre des psaumes je retiens le psaume 14. Le livre des psaumes est un livre pour les Juifs et les chrétiens. Jésus a prié avec les psaumes et à l'occasion , a cité l'un ou l'autre verset à ses contradicteurs. Le psaume 14. décrit l'honnête homme, le juste que le Seigneur accepte d'accueillir dans sa maison: 1. Seigneur, qui séjournera sous ta tente? Qui habitera ta sainte montagne? 2. Celui qui se conduit parfaitement, Qui agit avec justice et dit la vérité selon son cœur. 3. Il met un frein à sa langue, ne fait pas de tort à son frère et n outrage pas son prochain. 4. A ses yeux le réprouvé est méprisable mais il honore les fidèles du seigneur. S'il a juré à ses dépens il ne reprend pas sa parole. 5. Il prête son argent sans intérêt, n'accepte rien qui nuise à l'innocent qui fait ainsi demeure inébranlable. Le psaume 9 décrit les oppresseurs impitoyables et leurs machinations. 2. l'impie dans son orgueil poursuit les malheureux ceux-ci se font prendre aux ruses qu'il invente. 3. l'impie se glorifie du désir de son âme. L'arrogant blasphème, il brave le seigneur. 4. Plein de suffisance l'impie ne cherche plus “Dieu n'est rien” voilà toute sa ruse 8. Il se tient à l'affût près des villages il se cache pour tuer l'innocent. Des yeux il épie le faible. 9. Il se cache à l'affût comme un lion dans un fourré Il se tient à l'affût pour surprendre le pauvre Il attire le pauvre il le prend dans son filet. 10. Il se baisse il se tapit, De tout son poids il tombe sur le faible. Après cette description du méchant suit la prière supplique: 12. Lève-toi Seigneur étends la main N'oublie pas le pauvre. Et la prière continue sur ce thème jusqu'à la fin. Le psaume 13 parle de la corruption de l'homme rebelle à Dieu. La première phrase du premier verset affirme la rébellion de l'impie. Suit le développement du psaume qui déplore la corruption généralisée des hommes. 1. a) Dans son cœur le fou déclare: "Pas de Dieu!” b) Tout est corrompu abominable pas un homme de bien. 2. Des cieux le seigneur se penche vers les fils d'Adam pour voir s'il en est un de sensé un qui cherche Dieu. (Mais hélas!) 3.Tous sont dévoyés tous ensemble pervertis. Pas un homme de bien, pas même un seul! 4. N'ont-ils donc pas compris ces gens qui font le mal? Quand ils mangent leur pain ils mangent mon peuple. Jamais ils n'invoquent le seigneur. Dans le psaume 35 on voit que la malice de l'impie vient de son orgueil. 2. C'est le péché qui parle au cœur de l'impie. Ses yeux ne voient pas que Dieu est terrible. 3. Il se voit d'un œil trop flatteur pour trouver et haïr sa faute. Il ne renonce pas au mal. La suite du psaume loue la bonté de Dieu qui alors sauve l'homme et les bêtes et n'a pas part avec les orgueilleux. Le psaume 36 nous demande alors de ne pas nous indigner à la vue des méchants, de ne pas envier les gens malhonnêtes. Car “aussi vite que l'herbe, ils se fanent, comme la verdure ils se flétrissent”. “Laisse ta colère, calme ta fièvre Ne t'indigne pas il n'en viendrait que du mal.” Oui, par exemple les révolutions sanglantes n'ont jamais réglé les problèmes. Il faut plutôt, conseille le psaume, se reposer sur Dieu. Oui, se reposer sur Dieu dans son effort pour moraliser la société, car Dieu seul est capable de convertir. Les malhonnêtes, les corrompus, les oppresseurs, font du mal aux individus et aux collectivités. Les Evangiles cependant poussent la non violence à leur égard, jusqu'à nous demander de suivre l'exemple du Christ et de pardonner à nos malfaiteurs, à nos bourreaux, à nos calomniateurs. Ne pas leur en vouloir et garder la paix et la sérénité du cœur ne veulent pas dire qu'il ne faille pas le cas échéant, moraliser en toute fermeté les individus ou la société en leur rappelant nettement les principes, les lois, la vérité, la justice et l'équité et parfois sans gant. Jean le Baptiste (un prophète) et Jésus ont eu à le faire au péril de leur vie. Aujourd'hui on ne tue guère physiquement, mais il y a mille manières pour tenter de vous assassiner moralement et socialement. Les défenseurs de la vérité et de la justice ne font pas recette. Mais cela ne doit pas décourager les croyants sincères. Concernant toujours la corruption, je citerai les exhortations de Jean le Baptiste aux gens qui venaient le consulter. Jean le Baptiste est le prophète qui préparait la venue de Jésus le Messie. C'est les évangélistes qui racontent sa vie. A ceux qui le consultaient il donnait les conseils appropriés: “Celui qui a deux vêtements qu'il partage avec celui qui n'en a pas; et celui qui a de quoi manger qu'il fasse de même ". Des publicains vinrent aussi le trouver. Les publicains sont les collecteurs d'impôts. Ils correspondent à nos agents du fisc à nos douaniers; on pourrait leur adjoindre les fonctionnaires des domaines publics etc. A ces publicains Jean le Baptiste disait de ne rien exiger de plus que ce qui a été fixé par la loi, par le droit. A leur tour des soldats lui demandaient: “Et nous que devons-nous faire?" Ces soldats correspondent à nos forces militaires et paramilitaires: soldats, commandos, gendarmes, policiers. A ces personnes Jean le Baptiste répond "Ne faites ni violence ni tort à personne et contentez-vous de votre solde" (Evangile selon Saint Luc Ch.3 Versets 10 à 15). Voilà donc, cher monsieur Chuaïb Al Hassane Abdoul Adl, quelques versets de la Bible qui touchent à votre question. Je suis heureux de voir que vous étudiez le Coran, le livre de votre foi. Quand le Pape Jean Paul II est venu ici dans notre bonne ville Ouagadougou en 1980, au moment où il passait devant la mosquée, il s'est découvert la tête en signe de respect. C'est parce que, comme dit le verset du psaume 14 que les hommes d'Eglise disent dans leurs prières, "il honore les fidèles du seigneur". Et c'est dans ce respect pour tous les croyants du monde, qu'il a pris l'initiative de réunir à Assise les représentants de tous les croyants du monde, non pour discuter sur les divergences, mais pour prier pour la paix du monde le même Dieu qu'ils adorent. Cette année il a renouvelé une semblable réunion où il a exhorté au dialogue entre croyants, dialogue du genre de celui par exemple que votre bonne volonté a initié dans les colonnes de ce journal. On peut ignorer ces subtilités du vocabulaire théologique musulman. Une demande correcte et polie d'explication et c'est l'occasion de nous connaître davantage jusque dans notre façon de voir et de comprendre les choses. Tandis que partir en guerre pour les "versets vivants” contre les "versets morts" est tout simplement hors sujet. Et quand en plus on veut mobiliser la volonté du Dieu pour donner avec une si grande assurance rendez-vous aux gens pour le verdict du “Seul juge" cela déborde les frontières de la mesure d une façon inquiétante car qui est dans le secret de ce jugement? Ne dérape-t-on pas vers la folie ou le fanatisme? Folie ou fanatisme, cela revient au même. En tout cas la parole de Dieu dans le psaume 14 au verset 3 demande “de mettre un frein à sa langue, de ne pas faire du tort à son frire, de ne pas outrager son prochain”. Pour cela en toute occasion, la bienveillance, la modestie, l'humilité et la politesse sauvant toujours la mise. Je respecte et j'encourage les efforts de monsieur Chuaib Al Hassane dans l'étude approfondie du Coran et la lecture de la Bible. Les docteurs des livres saints seront toujours indispensables. Les versets des livres saints sont la parole de Dieu. Ce que la Bible dit ce sont les témoignages de Jésus, des prophètes, des apôtres et des auteurs inspirés par Dieu. Quand le Pape écrit des lettres, des messages aux chrétiens aux croyants, au monde, quand les évêques rédigent des documents importants chez eux ou dans les grandes réunions dites conciles pu synodes, c'est pour éclairer la foi et aider la pratique morale. Eh bien ces lettres, messages et documents sont tissés et parfois d'une façon très serrée de versets des livres saints. Et cela témoigne qu'ils ne décollent pas de la parole de Dieu et ne livrent pas des élucubrations d'une courte sagesse humaine. Ainsi le Pape et les évêques qui sont eux-mêmes instruits, sont malgré tout assistés par des docteurs des livres saints et des spécialistes de toutes sortes de questions, qui apportent à ce qu'ils disent le souffle noble et nourrissant d'une science et d'une sagesse humaines et religieuses. L'ignorance ou l'oubli des livres saints et donc de la parole de Dieu, des commandements de Dieu, de l'Eglise ou de la religion, est vraiment dangereux pour qui veut parler religion et surtout exprimer la volonté de Dieu. Le sujet proposé par monsieur Chuaib Al Hassane est donc bienvenu. S'il est bien accueilli dans un esprit ouvert et pacifique, il produira certainement du fruit. --