o:id 5871 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/5871 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Article dcterms:title Islamistes : pourquoi le Burkina? dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/67 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/114 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2214 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 1994-09-01 dcterms:identifier iwac-article-0002655 dcterms:source https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/416 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:abstract Ainsi donc la vingtaine d'Islamistes dont le ministre Charles Pasqua voulait à tout prix débarrasser la France patrie des droits de l'Homme et terre d'asile, ont trouvé refuge au Burkina Faso. dcterms:spatial https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/376 bibo:content Ainsi donc la vingtaine d'Islamistes dont le ministre Charles Pasqua voulait à tout prix débarrasser la France patrie des droits de l'Homme et terre d'asile, ont trouvé refuge au Burkina Faso. Pourquoi chez nous ? C'est la toute première question que les Burkinabè se sont d'emblée posée lorsque la nouvelle, effleurée tout d'abord par Radio France internationale, a reçu confirmation officielle à Ouagadougou hier en fin de matinée, Le chef de notre diplomatie a esquissé une réponse en déclarant en substance que l'accueil des expulsés par notre pays s'expliquait par des considérations purement humanitaires. Ainsi, selon monsieur Ablassé Ouédraogo, les anciens pensionnaires de Folembray ne feraient que s'ajouter aux 18 000 autres réfugiés que compte déjà la terre des hommes intègres. Il a ajouté que l'opération s'est faite à la demande de la France et selon le voeu des intéressés. Aucun Burkinabè ne peut bien sûr s'offusquer de ce que son pays sur le front de l'humanitaire donne l'exemple dans la mesure de ses moyens. Mieux, on est même quelque peu flatté que parmi mille et une autres possibilités. Paris en la circonstance ait sollicité le Burkina et que de leur côté les expulsés l'aient préféré à tant d'autres. On pourrait y voir comme un hommage rendu non seulement à son hospitalité légendaire mais aussi et surtout à la stabilité de notre pays au triple plan politique, social et religieux. L'arbre cependant ne devrait pas cacher la forêt car ceux à qui nous venons de donner asile ne sont pas des réfugiés ordinaires. Sans vouloir ajouter aucunement foi aux raisons invoquées par monsieur Pasqua pour déclencher contre eux la procédure d'expulsion en urgence, on ne peut ignorer qu'au cœur de cette affaire se trouve le conflit qui oppose le Front islamique de Salut à l'Etat algérien. Leur arrestation, puis leur internement, et enfin leur expulsion sont intervenus après l'attentat du 3 août dernier contre l'ambassade de France à Alger, Paris les suspectant d'avoir peu ou prou parti lié avec la branche armée du FIS. Maintenant qu'ils sont au Burkina Faso et que comme tout réfugié statutaire ils seront libres de leurs mouvements, deux questions brûlantes nous viennent. - A supposer qu'ils soient effectivement ces activistes islamistes qu'on dit, notre pays dispose-t-il de la couverture sécuritaire qu'il faut pour les contrôler et éviter qu'ils ne se livrent chez nous à leur sport favori? Le doute persistera longtemps, même si l'on sait par ailleurs que tout réfugié s'oblige en principe au devoir de réserve qui lui interdit tout activisme dans le pays d'accueil; Supposons maintenant que nos hôtes ne soient coupables de rien puisqu'après tout leur culpabilité n'a pas été formellement établie et qu'à ce titre, ils sont présumés Innocents. Notre pays dispose-t-il des moyens de protection suffisants pour assurer leur sécurité individuelle et collective? Contre qui dira-t-on? Contre par exemple d'éventuels commandos venus d'ailleurs pour liquider, en guise de représailles, des hommes qu'on aura étiquetés une fois pour toute comme des dangers à abattre. Des exemples aussi récents que lointains sont légion qui témoignent qu'il ne s'agit pas là d'une simple vue de l'esprit. A ces interrogations capitales s'en ajoutent d'autres, tout aussi pressantes dont nous n'évoquerons que celle-ci: au train où vont les choses, le Burkina ne court-il pas le risque de tomber un jour dans le syndrome libanais en devenant l'otage de ses réfugiés? En devenant une plaque tournante où des forces et des clans venus d'ailleurs, à force de se régler les comptes sur son sol, finissent par l'enliser dans leur guerre fratricide? Beau sujet d'atelier pour nos agents des Relations extérieures en conclave à Goundi pour réfléchir sur une diplomatie de développement. --