o:id 46450 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/46450 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Article dcterms:title Renouvellement des directions des UFR de Cocody : au nom d'Allah, Cissé Djiguiba bat campagne pour le RDR dcterms:creator https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/46324 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1023 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/46194 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/46214 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/45390 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 2003-12-08 dcterms:identifier iwac-article-0006646 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:abstract Ce mercredi 10 novembre 2003, a lieu l'élection pour le renouvellement des directions d'UFR, anciennement décanats, et à la tête desquelles les doyens étaient nommés. dcterms:spatial https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/558 bibo:content Ce mercredi 10 novembre 2003, a lieu l'élection pour le renouvellement des directions d'UFR, anciennement décanats, et à la tête desquelles les doyens étaient nommés. En effet, aux termes d'un décret pris en août 1996 qui réorganise nos universités, il n'y a plus de nomination de type clientéliste : les présidents des Conseils d'universités, tout comme les doyens d'UFR, sont élus par les enseignants et chercheurs, le rôle de l'autorité centrale consistant désormais à entériner les résultats des différentes confrontations et à contrôler la gestion tant administrative que financière des universités au regard des textes en vigueur. Et les premières élections des doyens (un mandat de trois ans renouvelable une seule fois) remontent à 1997. De cette année-là à novembre 2001, les présidents d'université, eux, étaient nommés; le mandat est de quatre (4) ans renouvelable une seule fois. Il a fallu un décret du président Laurent Gbagbo pour qu'un voeu trentenaire du SYNARES soit enfin exhaussé: élire les Présidents des Conseils d'universités. C'est donc dans la perspective du renouvellement de la première équipe dirigeante de l'Université de Cocody en 2005 que le Campus connaît une effervescence particulière depuis quelques jours. Quoi de plus normal ! Mais, le plus surprenant, ce sont les démarches fébriles qu'effectue, en ce moment, l'honorable imam Cissé Djiguiba: il mène une campagne tous azimuts et de proximité dans toutes les UFR, soit à la recherche de candidats RDR, soit pour y laisser des consignes strictes selon un calendrier arrêté par les plus hautes instances dirigeantes du RDR. La semaine dernière, l'homme d'Allah, qui est loin d'être membre de la communauté universitaire ivoirienne, a entrepris de visiter systématiquement les départements qu'il considère comme plus proches du RDR. Le but de sa démarche ? Faire élire "tchoco-tchoco" et partout des candidats musulmans et RDR. L'un de ses candidats déclarés étant le professeur Abou Karamoko, l'actuel conseiller de la vice-présidente de l'Université de Cocody, Madame la professeur Ramata Ly-Bakayoko. En effet, convaincu que tous les ressortissants du Nord (Malinké, Tagbana, Lobi, Sénoufo, Djimini, Koulango, etc. ) sont tous des militants RDR, l'imam Cissé Djiguiba a d'abord foncé droit vers le Professeur F.T.O, à qui il a demandé de ne trahir ni le Nord, ni les Dioula, encore moins le RDR et l'Islam. Mais, comme l'intéressé a précisé, à haute et intelligible voix, qu'il est certes du Nord, mais pas un adepte de l'intégrisme ethno-politico-islamique, ses hôtes insolites se sont immédiatement retirés pour se diriger vers un autre enseignant originaire du Nord : le professeur M.S. Même discours islamiste, même réaction d'indignation. Sans se décourager, l'imam a poursuivi sa "noble mission" islamico-politico-religieuse en direction d'autres clients, cette fois des clients chrétiens, dans la perspective de l'alliance qui se dessine actuellement entre le RDR et le PDCI. Au cours de cette opération de charme inédite, l'imam aurait rencontré quelques oreilles attentives, mais la majorité s'est montrée particulièrement indignée de voir sur le campus, en plein 21ème siècle, un homme supposé de Dieu tenter de conditionner les esprits scientifiques. Le cas Cissé Djiguiba, qui n'est certainement pas un cas isolé, en cette période de rébellion venue du Nord, soulève trois interrogations de taille : 1. L'université est-elle encore, aux yeux des leaders islamiques de Côte d'Ivoire, ce foyer du savoir d'où jaillissent la lumière et la vérité qui transforment et guident l'Etat-Nation ? 2. Combien sont-ils encore les intellectuels comme les professeurs F.T.O, et M.S. en Côte d'Ivoire capables de discernement éthique ? 3. Ceux des intellectuels qui, malgré les conséquences désastreuses de l'intégrisme ethno-politico-religieux, flirtent avec l'argent et les intégristes islamistes, pourront-ils assumer, demain, les conséquences de leurs errements, si la tempête islamiste s'emparait des amphithéâtres et les salles de conférences ? Depuis que les universités existent en Côte d'Ivoire, et même aux heures "glorieuses" du monopartisme, aucune considération religieuse n'avait présidé aux nominations - du reste anti-démocratiques - des recteurs (Vali Charles, Diarrassouba, Tuo Touré Bakary, Semi Bi Zan Pascal et Ohouaup Asseypo). La tentation identitaire d'obédience islamique actuelle qui s'est emparée des électeurs RDR et de leurs complices PDCI, représente, à n'en point douter, un danger réel dans les mêmes termes que le feu allumé sur le terrain politico-militaire par les mêmes acteurs : le RDR, l'UDPCI et le PDCI. L'imam Cissé Djiguiba, joint hier au téléphone a nié faire campagne pour qui que ce soit. "D'ailleurs, depuis deux ans, je ne suis pas allé régulièrement à l'université. La dernière fois que j'y étais, c'était il y a 5 jours. J'ai été invité à la soutenance de thèse d'une Fadiga", a affirmé l'imam. Par ailleurs, l'imam Cissé Djiguiba a soutenu ne pas connaître le professeur Abou Karamoko. Et notre interlocuteur de s'étonner : "Mais, écoutez, je ne suis pas enseignant à l'université. Je n'ai même pas le temps de l'être. Comment voulez-vous que j'aille battre campagne dans un cercle auquel je n'appartiens pas ?" --