o:id 45366 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/45366 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue dcterms:title Alif #21 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/23504 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/23531 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/23601 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/43053 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/43055 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/43072 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/43622 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 1994-08 dcterms:identifier iwac-issue-0001391 dcterms:source https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/39798 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Rights-Holder(s) Unlocatable or Unidentifiable dcterms:abstract Mensuel islamique d’informations et de formation de Côte d’Ivoire bibo:content MINISTÈRE DE L'ENT DIRECTION DES ARCHIVES NATIONALES ARIDIAN P. V-126 BALIFE EAM QUE 0 AOÛT 1994 RABIAL-AWAL 2. BP 575 Abidjan 20 Tel 37-2-90 Directeur de la publication t 21 1415 H 3ème Année MUTANTERIFUR 200 F 4-1559 MENSUEL ISLAMIQUE D'INFORMATIONS ET DE FORMATION DE CÔTE D'IVOIRE QUI DU POUVOIR ET DE DIABY KOWEIT... VEUT TUER... L'ISLAM EN CÔTE D'IVOIRE ? A P. P 6-7 DIABY Moustapha Koweit S. E. LE PRÉSIDENT BEDIE HARO SUR LE CNI ASSIGNE BILLET : L'AFRIQUE CONGRÈS DE LA NOUVELLE EN JUSTICE PAR L'AFMCI : DES DIABY / KADIDIA MIRAGES RÉUSSITE TOTALE P. 5 CROISADE. Touré Scanned by CamScanner P. 8 P. 10 ISLAM ET DÉMOCRATIE LA PÉRENITÉ DE L'ISLAM EST LIÉE À LA CROYANCE AU MESSAGE On pourrait partir de là et montrer ce qu'est la démocratie mais pour cela il nous faut préciser ce qu'est l'intérêt particulier des sociétaires face à ces intérêts idéaux (voir J. BAECHLER (1985) DÉMO-OCRATIE CALMAN-LEVY-chapitre IV). C'est un centre, le club, une entreprise, etc... Cette antériorité est aussi ontologique parce que le privé n'a qu'un. Intérêt théorique. Le privé est la garantie contre la tyrannie de l'État. Une activité n'est pas publique simplement parce qu'elle est réalisée par les hommes de l'État, mais surtout parce qu'elle devrait normalement rechercher l'intérêt commun. La démocratie trouve ainsi son fondement sur la distinction privé-public. La démocratie indique, en tant que système de décision, l'unique stratégie des sociétaires pour éviter d'être spoliés par l'ordre politique, quel qu'il soit. L'État est donc ainsi au service des citoyens qui ne peuvent lui concéder que ce qui ne saurait être traité et résolu par les centres privés. Le public et la démocratie devraient donc partir de l'individu, des intérêts particuliers, du niveau local si les contraintes techniques l'exigeaient. Pour cela, il faut : Si la démocratie naît de la propriété, il faut alors en déduire qu'une société démocratique ne saurait être pérenne que si, dans tous les ordres qui la composent, aucune exploration de possibilités nouvelles de succès n'est négligée. Les centres autonomes de décision seront alors naturellement multiples et ne vivront que par leur libre organisation. La liberté devient ainsi le ciment et le moteur de la démocratie. Chaque personne dans la société a sa propre interprétation de l'intérêt idéal, qui est un idéal et donc ne peut faire l'objet que d'une interprétation. Personne ne peut donc voir l'intérêt idéal, mais chacun a son interprétation de l'idéologie. Dès lors, l'intérêt abstrait que nous mettons au-dessus de tous les intérêts particuliers ne peut être accessible par l'entendement, sinon il ne sera pas un intérêt général. Il n'y a pas d'intérêt général. Cette distinction que présente le privé comme principal frein à la tyrannie donne une place de choix à la propriété privée, à la propriété plurielle pour contrer les effets prédateurs des hommes de l'État. La liberté comprend la liberté de succès et la liberté d'échec. Les pouvoirs disséminés entre des multiples centres qui se contrôlent mutuellement et se concurrencent librement. Pour éviter la tendance oligarchique, c'est-à-dire la montée du pouvoir vers l'absolu. Plus le pouvoir est concentré, plus les libertés sont bloquées et plus l'on tend vers. Naturellement, chacun poursuit son intérêt particulier, mais, lorsque nous sommes en société, la nature politique de notre cadre nous impose de considérer aussi l'intérêt particulier des autres. Il nous faut des moyens, des procédures, des règles pour gérer la confrontation des intérêts particuliers. Certains intérêts vont exiger la coopération de tout le monde pour garantir la sécurité extérieure ou pour réguler ensemble nos rapports les uns avec les autres. Si le système politique se fonde sur l'idéologie selon laquelle tout ce qui peut être approprié n'est pas dévolu aux centres privés mais à l'État et que les dirigeants de la collectivité politique ne sont que des gérants, alors nous observerons que la tyrannie, l'autocratie et la kleptocratie s'instaureront presque aussitôt (La suite dans notre prochaine édition). Les dirigeants de La collectivité politique, c'est-à-dire les hommes de l'État n'ayant plus aucun contre-pouvoir en face, construira un système oligarchique avec des pouvoirs absolus qui leur permettra non seulement de tout s'approprier à leur profit d'hommes de l'État, mais aussi d'interdire aux autres de faire autant et de défendre leurs intérêts particuliers. COMMUNIQUÉ La solution à ces interactions dites sociales est de produire un ordre politique qui soit capable de fournir les conditions les meilleures dans lesquelles les intérêts particuliers, qui ne peuvent être réalisés spontanément par les sociétaires, soient réalisés, soit individuellement, soit collectivement. BISMILLAHI RAHMANI RAHIM ASSALAM ALEYKOUM POUR LA GLOIRE D'ALLAH ET POUR L'HONNEUR DE LA TIDJANIA Nous avons le plaisir de vous convier aux cérémonies qui seront organisées pour commémorer le baptême du Prophète Muhammad (P. S. L) et rendre hommage à la mémoire de feu Cheick El Hadj Ibrahim Sonta. Dans un univers démocratique, la propriété privée est... Non seulement un droit subjectif et lié au caractère personnel et privé des différents intérêts, mais il s'agit aussi et surtout de la meilleure garantie contre la tyrannie, la dictature, la violence politique. Dans cette acception, la propriété privée n'est pas celle qui porte d'abord sur les biens matériels (maison, voitures, entreprises, terre, argent...). Il s'agit surtout, pour tout commencer, d'une idée selon laquelle l'homme, l'individu, est un centre autonome de décision. Chaque homme, chaque citoyen, chaque personne est propriétaire de tout ce qui lui est propre : de son corps, de ses talents, de ses sentiments, de ses expériences, de ses souvenirs, de ses joies, de ses peines, de son intimité, de sa beauté, de ses défauts. Les intérêts qui s'inscrivent dans cet ordre politique sont des intérêts que l'on désignera souvent de publics (biens publics, écoles publiques, voies publiques, établissements publics, etc.). Le reste des intérêts est privé. Les intérêts privés sont des intérêts particuliers tant que... Leurs réalisations ne supposent pas l'intervention de l'ordre politique. Sinon, les intérêts seront alors publics. Les intérêts publics sont donc des intérêts qui sont d'abord particuliers à nous tous et que nous convenons de mettre en commun. Le secteur privé sera donc par l'univers des intérêts particuliers et le public le secteur des intérêts communs pris en charge par l'ordre politique et donc l'État. Les manifestations se dérouleront au domicile de feu Cheick El Hadj Ibrahim Sonta au PK 18 du samedi 27 au dimanche 28 août 1994. PROGRAMME DU MAWLOUD ET DE L'ANNIVERSAIRE DU DÉCÈS DU CHEICK EL HADJ IBRAHIM SONTA (27-28 août 1994) 9 H 00 : Départ au cimetière de Williamsville 9 H 30 : Arrivée au cimetière. 10 H 00 : Zikrs et dou'as sur la tombe de Cheick Ibrahim Sonta et pour tous les défunts musulmans. 19 H 30 : Installation des invités suivie de lecture du Coran. 20 H 00 : Dou'a de clôture du Coran suivie de bénédiction. 20 H 30 : Allocution de bienvenue par les DJIAKAS. Dès lors que nous sommes D'accord avec ces différents éléments, il apparaît que l'État et l'ordre politique que nous choisirons ne seront qu'une solution technique pour résoudre les problèmes des effets pervers liés aux interactions sociales. Si les intérêts particuliers pouvaient tout résoudre entre les sociétaires, on n'aurait pas besoin de sphère politique. La démocratie, pour être réelle et effective, doit se fonder sur la garantie de la propriété qui, loin d'être un vol, est plutôt un envol, car elle présente tout ce que chacun d'entre nous apporte aux autres quand nous entrons en société avec eux. Il ne s'agit pas de ce que nous pouvons arracher au secteur public ou à l'État (privatisation ou dénationalisation), mais il s'agit plutôt de notre apport et de notre valeur ajoutée dans la poursuite de notre intérêt particulier. 20 H 45 : Intervention du C. N. I. 21 H 15 : 1ère conférence par Oustaz Aboubacar. Il apparaît aussi que le secteur public, étant le siège d'un pouvoir concentré du fait de sa propre finalité, il... sera tenté parfois de dépasser les raisons qui le justifient, pour empiéter sur les intérêts particuliers, sous prétexte d'assurer l'intérêt général construit par les hommes de l'État eux-mêmes, pour nous, et très souvent contre nous et malgré nous. Coulibaly Thème : qui est le vrai musulman de nos jours. 23 H 15 : 2e conférence par Cheick El Hadj Moustapha Sonta. Thème : voyage nocturne du prophète Muhammad. Il ne faut pas confondre le clivage privé/public au clivage individuel/collectif. Le secteur public freine cette propension impériale du pouvoir lorsqu'il est face au privé, car il y a une antériorité logique du privé sur le public. En démocratie, certains centres de décisions seront privés (un bal) tout en étant collectifs. La famille (P. S. L) 3 H 15 Intervention des Cheicks invités AOÛT 1994 2 Page ALIF Scanned by CamScanner ÉDITORIAL ALIF départ semblait être une querelle de leadership devient autre chose. Nous sommes convaincus que quelque chose de très grave pour les musulmans de Côte d'Ivoire. est en train d'être préparée si ce n'est déjà fait. Cela dans le seul but de ralentir l'évolution de l'Islam. Sinon comment comprendre qu'une organisation demande la dissolution d'une autre sous prétexte qu'elle est illégale ? De quel droit peut-elle décréter l'autre illégale ? Nous avons la migraine quand nous entendons cela. Il faut craindre que ce qui semblait être une mauvaise plaisanterie de mauvais goût de Diaby Moustapha ne vienne embraser la communauté musulmane de notre pays. Car les risques sont réels, même si les responsables religieux prônent la patience et la tolérance. Il appartient aux autorités d'être vigilantes et d'épargner à la Côte d'Ivoire un bain de sang inutile. Ce qui apparaît comme une affaire musulmano-musulmane peut devenir une affaire nationale. La paix sociale est réellement menacée. Notre enquête sur cette affaire CSI / CNI. INCH'ALLAH dans nos prochaines éditions nous livrerons les résultats de nos investigations. Aux frères musulmans, aux sœurs musulmanes, aux autorités. Nous disons ceci : << O vous qui croyez, entrez dans la paix de Dieu et ne suivez point les pas de SATAN ! Il est assurément pour vous un ennemi déclaré >> Coran, sourate II, verset 207. Le monde musulman en Côte d'Ivoire connaît ces derniers temps une effervescence. Cette effervescence est voulue et entretenue par des ennemis de l'islam. Après avoir "offert" le terrain pour la construction de la mosquée du Plateau, on a « gracieusement » donné des billets d'avion pour faire partir certains fidèles à la Mecque. Cela paraissait trop beau pour être vrai. À la grande surprise des uns et à la satisfaction des autres, les musulmans vont être gazés à la mosquée d'Abobo Banco II. Nous pensions que c'était la fin de notre calvaire. Mais c'était mal connaître la détermination de nos fossoyeurs. Et les revoilà à la mosquée de l'Avenue de 8 de Treichville où ces forces rétrogrades, ennemies de l'islam, ont essayé de remplacer l'IMAM Anzoumana KONATE. Pour le moment, c'est l'échec. Mais nous devons rester vigilants. Car ces forces nuisibles ne s'avouent jamais vaincues. Et voilà que le Rubicon vient d'être franchi par ces adversaires de l'Islam. En effet, le Conseil supérieur islamique vient d'assigner en justice le Conseil national islamique au motif que le CNI est illégal. Nous laissons l'entière responsabilité de cette allégation au couple DIABY / KADIDIA Touré. Il n'y a pas plus grave injure que celle qui vient d'être proférée à l'endroit des autorités de ce pays. Si le CNI est illégal, est-ce à dire que le ministère de l'Intérieur qui a délivré le récépissé N° 297 / INT / ATAP / AGP / 15 du 03 août 1993 est aussi illégal ? Ce qui au Mensuel islamique d'information et de formation 20 BP 575 Abidjan 20 Tél : 37-20-90 Siège Cité Fairmon N° 14 DIRECTEUR DE PUBLICATION QUATTARA Issouf REDACTEUR EN CHEF Marouf YEO REDACTION Marouf YEO Siddique KANTE TOURE Yacouba WATTARA Adams DIALLO Mamadou QUATTARA Issouf CARAMOKO Ibrahim MEÏTE Mory COMPOSITEUR Imprimerie Reprographie Tél : 37-82-52 MAQUETTE MAROUF QUATTARA ISSOUF IMPRESSION Imprimerie Reprographie 03 BP 1233 Abidjan 03 Tél : 37-82-52 COMMUNIQUE ORBAFF La communauté Musulmane d'ORBAFF S/P de Dabou n'a pas mandaté le jeune converti Youssouf ZAKPA pour une quelconque quête. Elle décline toute responsabilité quant aux agissements de ce dernier. Elle demande la vigilance de tous les Musulmans. DEPOT LEGAL N° 2789 du 20-03-92 Que Dieu nous assiste. La Communauté musulmane d'ORBAFF. AOUT 1994 ALIF Page 3 Scanned by CamScanner ASSOCIATION DISCOURS DU PRESIDENT DU C.N.I. LORS DE L'ASSEMBLEE GENERALE Il est grand temps que vous vous ressaisissiez afin d'apporter à l'islam et à la Communauté Musulmane, votre soutien sans faille tant au plan matériel qu'intellectuel, car il existe des musulmans tout court. Sachez par ailleurs que nos imams ont fait des bénédictions toutes particulières lors du dernier pèlerinage à la Mecque pour vous et vos familles. Chers fidèles musulmans, justice caractérisée. "Le report manu militari de la 1ère A.G. constitutive du" CNI C'est grâce aux événements de l'année 1994 que la prise de conscience s'est généralisée et que notre cohésion s'est vue renforcée. Le bon Dieu nous enseigne dans son saint Coran : "Il vous arrive des choses que vous détestez, mais c'est là que se trouve votre bonheur" que celle d'ici-bas. Ce sont les événements qui exigent la rencontre de ce matin. En effet, depuis quelques mois, les événements se précipitent, ce qui ne nous a pas permis de tenir jusqu'à ce jour notre assemblée générale ordinaire, comme nous l'avons souhaité. Mais ils permettent aujourd'hui une telle rencontre. Nous demandons aux autorités de nous faciliter la tâche dans la pratique de notre religion. Nous n'accepterons plus jamais une quelconque ingérence dans les affaires religieuses islamiques pour assouvir des ambitions politiques. Chers frères et sœurs, nous avons déclaré au chef de l'État, le 23 décembre 1993, que la communauté musulmane, depuis quelque temps, est l'objet de provocations répétées. Voilà que ces derniers Éléments viennent nous donner raison. À l'instar des cadres des autres confessions religieuses qui n'hésitent pas à consacrer régulièrement une partie de leur revenu à l'épanouissement de leur religion, qu'attendez-vous ? De quoi avez-vous peur ? Coreligionnaires, nous vous invitons à resserrer les rangs, à plus de responsabilité, de lucidité. Soyez en règle vis-à-vis de la loi et partout où vous vous trouverez, ayez sur vous vos pièces d'identité et vos cartes de séjour. Il est vrai que nous avons eu des difficultés, chers délégués du CNI, mais elles ne sont pas entièrement imputables à nos adversaires. Nous avons été nous-mêmes défaillants au niveau de la communication avec la base. Comme vous l'avez souhaité, vous serez étroitement associés à l'organisation du pèlerinage. Cependant, nous vous interpellons à plus de vigilance dans la gestion quotidienne de nos activités et à resserrer les liens autour de nos imams et de nos mosquées. N'oubliez pas d'associer activement nos sœurs qui ont toujours été présentes. Massivement à nos côtés au temps du Prophète (SAW). Très prochainement, les commissions techniques seront connues dans leur composition et nous reprendrons les tournées de sensibilisation et d'installation de nos coordinations. En ce qui concerne les événements de Treichville, nous prendrons des dispositions afin de protéger nos Imams dans toutes nos mosquées et de prévenir les situations similaires. Le rôle des coordinations est de servir de courroie de transmission entre la base, le sommet et les Imams. Leur rôle est également de démultiplier les informations vraies. Je voudrais vous remercier, chers vaillants délégués, d'avoir participé à la cérémonie de réception des pèlerins de Cocody et d'avoir, ce matin, répondu massivement à notre invitation. La réception des pèlerins est une manifestation qui devra être perpétuée dans toutes les coordinations régionales, départementales et communales du conseil national islamique. Nous lançons un appel à toute la communauté musulmane afin qu'elle adopte une attitude. Sereine et d'apaisement, tout en sachant que les actes posés ces derniers temps sont révoltants. Cela ne devrait nous affecter, mais plutôt renforcer notre cohésion, car tout ce que Dieu fait est bon pour le croyant. Le bonheur de la communauté musulmane est renforcé à travers ces derniers événements. Il ne faut pas qu'on se fixe sur ces faits, car nous avons beaucoup à faire. Nous devons éviter de nous laisser distraire par les ennemis de l'islam. En effet, nous avons fait cette déclaration le 23 décembre 1993 au de juin 1994, et précisément le premier jour de l'an 1415 de l'hégire. Les policiers font irruption dans la mosquée d'Abobo Banco II. En ce qui nous concerne, nous avons à nous organiser, à éduquer nos enfants à comprendre et expliquer l'islam, à développer notre pays dans la paix, la tolérance et la justice. La communauté musulmane a approuvé cette option depuis les premières heures de l'indépendance du pays, et même bien avant. Nous avons également interpelé le chef de l'État sur le fait qu'on... n'hésite plus à qualifier tous les musulmans intégristes et que l'ancienne équation Islam-fanatisme, inventée, diffusée et imposée par l'Europe médiévale, est désormais remplacée par Islam intégrisme. Oui, la communauté musulmane a contribué avec force à la construction de ce pays. Le feu président Félix Houphouët-Boigny n'a-t-il pas dit : "Nous avons alors invité le chef de l'État à garder ensemble notre beau et paisible pays de ces attitudes réductrices où l'ignorance le dispute à l'irresponsabilité et à arrêter de 'crier au loup'. Ce jour-là, (23 décembre 1993) nous avons également demandé au chef de l'État, ainsi qu'à toute la nation, d'arrêter de nous traiter d'intégristes, car la Côte d'Ivoire a ses réalités propres. La Côte d'Ivoire est égale à elle-même et non à autre chose." Il y a un mariage entre la communauté musulmane et moi depuis 1943. Et cette communauté musulmane a contribué à la construction de la Côte d'Ivoire. En effet, le prophète de l'islam Mohamed (SAW) ne nous a-t-il pas enseigné... Dans le hadith suivant : "Je suis étonné du croyant car tout ce qui lui arrive est un bonheur pour lui. S'il lui arrive un bonheur, il remercie le Tout-Puissant ; s'il est frappé par un malheur, il tolère cela." C'est grâce aux événements du 28 novembre 1992 que le CNI est né dans les conditions que nous souhaitions. Chers frères et sœurs, quel acte, jusqu'à aujourd'hui, la communauté musulmane a-t-elle posé pour mériter une humiliation, cette ingratitude ? On veut nous amener à prendre une position politique, nous ne prendrons jamais de position politique. Nous avons déclaré à plus d'une fois que nous, les musulmans, ne voulons être ni à droite ni à gauche, c'est notre principe que nous respectons. J'avais également rappelé au chef de l'État que les musulmans de Côte d'Ivoire ont depuis longtemps prouvé leur fidélité, leur respect des lois républicaines, leur tolérance. Ce qu'ils souhaitent ardemment et recherchent patiemment, c'est la justice. La justice est en effet une vertu cardinale de l'Islam. Chers frères musulmans, je voudrais vous demander au passage de me permettre ici de remercier notre frère qui est heureusement parmi nous aujourd'hui et qui assure le reportage de cet événement, j'ai nommé KONE Laciné. En effet, Koné Laciné et notre frère Noufé Nabi, au cours du journal télévisé de ce jour-là, avaient présenté cet événement malheureux. Merci et bon retour dans vos localités et vos familles respectives. Notre association est apolitique, nous regroupons toutes les sensibilités et toutes les tendances. En tant que musulmans, nous nous retrouvons pour dire ensemble : "Dieu ordonne la justice et la bonté". Assalam Aleikoum Warahmatullah Wabarakatuh. Et le prophète Mohamed (SAW) confirme : "Un empire peut prospérer avec l'infidélité, mais jamais avec l'injustice". Quant à vous, cadres musulmans, il est important de se rappeler : "la ilaha Illalah Mouhamadan Rasouloullah" (SAW). Tout le reste pour nous musulmans est temporel. La vie de l'au-delà est plus importante. avait pu alors voir que nous étions dans un pays d'in- AOUT 1994 ALIF Page Scanned by CamScanner ASSOCIATION LE CONGRÈS CONSTITUTIF DE L'ASSOCIATION DES FEMMES MUSULMANES DE CÔTE D'IVOIRE. Force est de reconnaître que, côté affluence, ce congrès a battu beaucoup de records. AFMCI ASSOCIATION DES FEMMES MUSULMANES DE CÔTE D'IVOIRE L'AFMCI, LE CONGRÈS DE LA MATURITÉ. Il a par la suite fait une fois de plus la précision quant à la position du CNI sur les problèmes de l'heure : "Notre association est apolitique, nous avons donc dans nos rangs des militants de tous les partis politiques. Et nous, Imams, notre rôle est de faire en sorte que la cohabitation soit agréable." CE BICEPHALISME QUI POURRAIT AIDER LA COMMUNAUTÉ. L'AFMCI du 15 au 17 juillet 1994 était en congrès. Un congrès vraiment attendu par toutes les femmes qui, de plus en plus, s'intéressent à leur religion. Plus qu'un congrès, ce que nous avons vécu du 15 au 17 juillet à l'académie de la mer à Yopougon était tout simplement révélateur d'un sentiment de Communion et d'entente entre une AFMCI qui s'est battue trois ans durant comme elle a pu, et ses bases tant au niveau de la région d'Abidjan que de l'intérieur du pays. La grande salle du gymnase, qui très certainement n'avait jamais vécu pareils moments, s'est avérée très petite. Toutes de blanc vêtues, les femmes musulmanes de Côte d'Ivoire se sont retrouvées dans cette grande salle pour participer à la naissance officielle de leur association. S'il est un fait remarquable ces derniers temps, c'est justement cette affluence qu'on note aux rencontres organisées par le CNI. Depuis quelques mois, le CNI ne peut faire un déplacement ou organiser une cérémonie sans que cela ne soit une affaire hautement populaire. Cet engouement pour le CNI, à notre sens, au-delà de l'éveil islamique qui s'est réalisé dans notre pays, pourrait être la réaction à une trop grande frustration, mêlée d'un sursaut d'orgueil habité aujourd'hui par la grande majorité des musulmans. N'est-ce peut-être pas ce déclic que l'on attendait ? Nous apparaît clairement que ce bicéphalisme dont on avait eu longtemps peur soit en train d'aider la communauté musulmane. Avions-nous donc besoin de ce bicéphalisme ? Bien malin qui pourrait répondre avec certitude à cette question. Ce que nous pouvons seulement nous permettre d'observer, c'est que de plus en plus pris d'un instinct de regret, les musulmans participent à la cohésion de cette communauté musulmane. Nous ne pouvons terminer sans rendre un hommage particulier à cette grande dame qu'est Anta N'diaye, qui a su passer le relais à une autre sœur, Mme Konaté. Nous espérons que cet exemple servira de modèle aux autres associations. Que Dieu nous inspire ! Parlant enfin du bicéphalisme au niveau des structures musulmanes, ostaze Aboubacar Fofana a reconnu qu'il existe en effet deux structures : "Il y a en effet deux associations, comme dans toute chose. Il existe, le bon et le mauvais." Des quatre coins de la C.I., sont venues plus de cinq cents (500) délégués pour prendre part au congrès. Constitutif de leur association, qui s'est tenue du 15 au 17 juillet à l'académie de la mer à Yopougon. Placé sous le haut parrainage du Conseil Supérieur des Imams (CSIM) et sous la présidence du Conseil National Islamique (CNI), la cérémonie d'ouverture s'est déroulée samedi 16 juillet en présence d'un parterre de personnalités, au nombre desquelles les maires de Yopougon, d'Adjamé et d'Attécoubé. "La Foi, facteur de rétablissement de l'ordre social", fut le thème retenu pour le congrès. Plusieurs allocutions ont été entendues. De celle du maire de Yopougon, qui a exprimé toute la joie de son Conseil municipal du choix porté sur leur commune pour les assises de ce congrès, au porte-parole des associations sœurs (CERICI, AEEMCI, LIPCI, AJMCI), heureuses d'avoir été conviées à cette rencontre, en passant par la présidente du bureau provisoire, Mme ANTA N'DIAYE, qui a également exprimé sa joie et celle de toute l'équipe qu'elle a eu à diriger trois ans durant et qui nous a aboutis à ce congrès. Il faut Retenir tout simplement la promesse de soutien faite à l'AFMCI pour l'aider à réussir cette noble tâche qui est de donner à la femme musulmane toute sa valeur en tant qu'un des deux piliers de la famille et surtout de l'éducation des enfants qui repose à priori sur ses épaules. Il a conclu son propos en disant que "si chez les chrétiens les évêques sont les guides à la tête de l'église, il est tout à fait normal que chez les musulmans, les imams eux aussi soient les guides de la communauté." Comme il fallait s'y attendre, le désordre s'est un temps soit peu installé, malgré la présence de la commission à l'organisation du CNI dirigée par le frère Soumahoro Moustapha, qui à notre sens a manqué non seulement de vigilance mais de tact. Il lui arrivait quelques fois des sprints de 100 mètres plats. Mais que voulez-vous ? La plus belle femme du monde ne donne que ce qu'elle a de plus beau. Avec le peu de moyens dont il dispose, on ne peut pas demander au CNI de faire des miracles, mais au moins on peut demander. d'être ponctuels, car prévue pour 9 heures, la cérémonie n'a pu commencer qu'à partir de 10 H 30. Le maire d'Adjamé, arrivé très tôt, s'ennuyait. Dans tous les cas, nous, fidèles musulmans, exigeons du CNI qu'il respecte les heures de rencontre. C'est le signe minimum qu'on doit manifester vis-à-vis de ses fidèles. En tout cas, pour clore la série d'allocutions, le président du CNI, Idriss Koné, a adressé des remerciements et surtout des encouragements particuliers à l'AFMCI pour le travail énorme qu'elles ont abattu depuis seulement trois ans et les a exhortées à continuer de plus belle. Il a, en analysant la situation actuelle au sein de la communauté, fait savoir aux uns et aux autres que "notre association est matériellement pauvre mais spirituellement et moralement riche", la preuve, certains fidèles nous soutiennent dans nos différents déplacements. Il a recommandé plus de vigilance et de patience aux fidèles musulmans et a demandé aux sœurs musulmanes de se rendre plus disponibles pour leurs frères. Musulmans afin de faciliter les mariages au sein de la communauté, car ceux-ci sont un facteur d'équilibre qui est lui-même un grand allié de la patience. Deux jours durant, les déléguées ont planché sur des travaux dans différentes commissions. Quant à la représentante de Mme le ministre de la Famille et de la Promotion de la Femme, elle a transmis les mots d'encouragement de son ministre tout en espérant pouvoir compter sur les femmes musulmanes, car, dit-elle, la religion enseigne l'amour du prochain, la tolérance et la justice. Fortes de toutes ces vertus, les femmes musulmanes que vous êtes devez œuvrer pour l'union et la paix en Cl... La cérémonie de clôture qui a eu lieu dimanche 17 juillet a été précédée de la séance plénière au cours de laquelle la nouvelle présidente, Mme Konaté née Koné Kadiatou, fondatrice du Collège Gaoussou à Anyama, a été élue, dont la candidature a été proposée par le Conseil supérieur des imams et acceptée par le congrès. À elle et à son bureau, qu'elle mettra... Inch'Allah tiré bientôt en place, nous leur souhaitons un bon mandat. Le porte-parole des Imams au nom de ses pairs s'est d'abord adressé aux femmes musulmanes en ces termes : "Vous n'êtes pas venues ici pour savoir qui sera votre présidente, ou savoir combien a été dépensé ou gagné, mais plutôt pour savoir ce que sera votre contribution dans le développement de la foi musulmane et de notre pays dans son ensemble." HASSAN Elles sont venues de partout. AOÛT 1994 ALIF Page Scanned by CamScanner ASTLE QUI DU POUVOIR OU "TU L'ISLAM EN CO" Nous présentons nos excuses à tous nos lecteurs pour la verdeur du langage que nous utilisons pour cet article, car trop c'est trop. Il y a des attitudes révoltantes qui ne peuvent laisser indifférent. De quoi s'agit-il ? Voici un monsieur qui se proclame président du conseil supérieur islamique de Côte d'Ivoire en son temps et qui lutte contre les musulmans de ce pays. Le Sieur Diaby Moustapha alias "Koweit" est un pour la mosquée du Plateau, on a gazé à Abobo. Pendant que le gouvernement dit au comité national d'organiser, une certaine presse alimentaire a appelé le Théologien de la liberté comme si la théologie était enchaînée. Nous pensons qu'il faut plutôt l'appeler le théologien de la Mécréance et de la déstabilisation. On ne finira jamais de s'étonner quand on sait quelle télévision est utilisée, c'est ce déstabilisateur impénitent appelé Diaby "Koweit" qui paraît-il est soutenu par le pouvoir qui se pavane devant nos yeux. Nous pensons que c'est lui faire trop d'honneur que de l'appeler "Koweit", car associer un tel individu à la désignation du pèlerinage à la Mecque, c'est le considérer comme le seul interlocuteur. Il donnait la permission à un individu et ses sbires d'organiser le pèlerinage à leur manière. Dans quel pays sommes-nous ? Un pays où l'on serait toujours prêt à brandir la légalité. Mais lorsque les intérêts mesquins sont menacés, on fait fi de tout. Qu'est-ce que Diaby a pu donner à ces personnalités pour qu'elles le laissent agir impunément ? Cette attitude du Le pouvoir est vis-à-vis de Diaby, nous rappelle un peu la situation que le SYNESCI a vécue de 1987 à 1992, où le pouvoir avait décidé de maintenir à la tête de cette organisation des hommes de paille (DJANWET et BOUAN). Des individus qui ne représentent que leurs ventres. Le soutien de Diaby, alias Koweit, s'inscrit dans cette logique. Mais les autorités oublient que les musulmans ne sont pas le SYNESCI. Diaby est un individu dangereux, ennemi numéro un du progrès de l'islam, qui, fort de ses accointances avec des forces occultes, nuisibles à souhait, n'ont pour seul mérite que la force de la compromission et fait ce qu'il veut. Il est malheureux que Diaby soit aidé en cela par la télévision ivoirienne et une certaine presse écrite, spécialiste des ragots et surtout dans la recherche effrénée de la pitance quotidienne, et qui est prête à brader leur dignité pour des plaisirs momentanés. Le compte rendu qui nous a été fait à la télévision ivoirienne sur le pèlerinage à la Mecque est malhonnête. Comment une institution... Nationale comme la télévision ivoirienne peut-elle se mettre au service d'un individu ? Cela sent l'intoxication et la manipulation. Comment expliquer la duplicité du gouvernement vis-à-vis des musulmans ? On offre un terrain - MITSO DIABY KOWEIT. Voici quelqu'un sorti du néant et qui vient d'être le président du conseil supérieur islamique de Côte d'Ivoire. Personnage obscur, énigmatique dont la mécréance le dispute avec sa mégalomanie. Si ce n'est pas le cas, comment expliquer sa propension à exhiber son inculture par une attitude insolente à l'égard des musulmans ? Comment expliquer qu'une semaine après le "gazage" des musulmans d'Abobo Banco II, Diaby veuille y organiser une prière de soutien ? C'est du cynisme simplement. Un homme réfléchi n'aurait pas agi de cette façon. Malheureusement pour ces sales besognes, c'est notre E. Le président BEDIE. CITATION. Vidu à un royaume respectable comme le Koweït est une injure pour ce pays qui aide réellement l'islam sans fanfaronnade. Par respect pour ce. Il faut éviter cette association lugubre et inconséquente de noms. Moustapha incarnerait plutôt la compromission, la susceptibilité, qu'il a été pendant plusieurs années le chargé de mission de l'ancien président de la Cour suprême, M. Lanzeni Coulibaly, et qu'il serait actuellement le conseiller spécial du Président Bédié. Les mots nous manquent pour exprimer notre indignation. Comment accepter que l'on fasse la promotion de la médiocrité ? Et demain, on se surprendra de façon hypocrite à entendre ce personnage expliquer les causes de notre flagornerie et de l'orgueil sans nom. Le Prophète Mohamed (P. S. L.) a dit : « Même si on lui donnait une vallée pleine d'or, le fils d'Adam en voudrait une seconde, et si on lui en donnait une seconde, il en voudrait une troisième. La terre de la tombe seule donne la satiété au ventre du fils d'Adam. Il en est cependant d'autres qui tournent vers Dieu. » C'est août 1994. ALIF Page Scanned by CamScanner ACTUEL DE DIABY MOUSTAPHA VUOM AI E TE D'IVOIRE ? ÉCHECS Alors que l'on y a contribué volontairement, son groupe avait une équipe médicale performante. Comment quelqu'un qui est entouré par un Conseil consultatif dont les membres les plus en vue sont Kaba Mohamed Lamine et Salia Traoré peut transgresser les lois religieuses ? Ou bien, de peur de perdre leurs privilèges alimentaires, ils sont incapables d'agir, ce qui aurait imposé Diaby comme l'unique représentant et porte-parole des pèlerins à la Mecque. On lui aurait délivré un passeport diplomatique sur lequel l'on pouvait lire "Conseiller spécial du Président de la République pour les affaires islamiques". Alors, question : qui du pouvoir et de Diaby Moustapha "veut tuer" l'islam en Côte d'Ivoire ? Personne ne peut y répondre. Et comme Monsieur Diaby aime bien l'ostentation, on nous a dit qu'il aurait offert aux musulmans une ambulance pour les aider à faire leur pèlerinage. Or, la réalité sur le terrain était tout autre. En tout cas, la majorité des pèlerins n'ont pas pu bénéficier des prestations de cette ambulance. Que la télévision a oublié de nous dire, c'est que des pèlerins partis sous la botte de Diaby. SADISME. Jusque-là, nous ne comprenons pas ce qui a pu se passer dans la tête de Diaby pour qu'il nargue les musulmans en essayant d'organiser une prière de soutien dans la mosquée profanée par les policiers. À peine les plaies ont-elles commencé à se cicatriser qu'un individu, au nom d'on ne sait quel intérêt, va insulter les musulmans en leur demandant de faire des prières de Moustapha. DIABY, manipulé ou manipulateur ? À la provocation et à la manipulation, car nous savons ce qu'ils veulent. Nous ne les suivrons pas sur le chemin de la torpille. Mais qu'ils sachent que notre patience ne doit pas être interprétée comme un signe de résignation ou de peur. Ceux qui persistent dans l'erreur savent ce qui les attend. L'exemple de Scheddad, fils d'Ad, est là pour nous conforter : "O vous qui placez votre confiance dans la longueur de votre existence, dans votre courage et dans votre force, et qui vous appuyez sur le... Nom de vos possessions, sachez que je suis Scheddad, fils d'Ad ; je m'appuyais sur ma force et sur mes richesses ; je disais : l'empire du monde m'appartient ; les rois de l'univers me craignaient. Le Prophète Houd vient, il nous trouva en révolte contre Dieu, et nous appela à la religion. Nous nous confiames en notre force, et nous n'écoutâmes pas ses paroles ; nous nous révoltâmes contre lui. Enfin, la colère du ciel descendit sur nous, et me fit périr moi et mon armée. Voyez donc l'État dans lequel je me trouve, et profitez de mon exemple. Pables de dire la vérité à leur gourou ou bien ils sont l'un des maillons de la chaîne déstabilisatrice de l'Islam en Côte d'Ivoire. Ou encore, de peur de ne pas faire partie de la cour royale de Moustapha, ils sont obligés de donner dans la démagogie, dans l'art de la compromission et de soutien. Non, un homme doué d'intelligence et de raison ne peut agir "comme ça". Ce qu'il nous a été donné de voir à la télévision à propos du compte rendu du pèlerinage 94 est indigne d'une presse sérieuse. C'est un compte rendu partisan. Venaient se faire soigner par les médecins du C. N. O. P. M. Or il avait dit sur tous les toits que dons aux fidèles de ne pas céder. COMPLICITÉ NOCIVE Le CNI devant la justice. La télévision a essayé en vain de nous démontrer que c'est Moustapha Diaby qu'il nous faut et qu'il a honorablement représenté notre pays. Quel est ce représentant d'une nation qui ne sait ni lire, ni écrire le Français, l'Anglais et encore moins l'Arabe. C'est une honte pour la Côte d'Ivoire. Peut-être au moins qu'il parle sa langue maternelle. Si ce n'était pas le cas, ce serait le comble. C'est à croire que nous sommes dans un pays d'incultes. Celui qui l'a aidé à sauver la face est le docteur en théologie Moustapha Sy. C'est une compromission quelles que soient les raisons que l'on peut évoquer pour justifier une telle attitude. La compromission atteint son paroxysme avec le gouvernement. À ces fidèles musulmans, le bureau national exécutif. du CNI demande de ne pas tomber dans ce piège dont le moins qu'on puisse en dire est qu'il manque de finesse. Les instances dirigeantes du CNI attendent sereinement cette comparution, convaincues que les autorités de ce pays savent où se trouve la vérité. Au moment où le conseil national islamique (CNI), animé de bonne volonté, tente d'apaiser les esprits après le choc provoqué par les tristes et douloureux événements de la mosquée de BANCO II à Abobo, M. DIABY Moustapha alias Koweit se livre au jeu dangereux d'une provocation dont on se serait bien passé. Le sieur DIABY s'apprête en effet à traîner le CNI en justice au motif que l'objet de cette organisation est illicite. Nous avons reçu une étrange convocation qui menace de dissolution pure et simple le CNI, structure fédérative créée sous l'égide du Conseil supérieur des imams. Bien que persuadé que la démarche du DIABY et de KADIDIATOU relève de l'enfantillage, le CNI attire l'attention de l'opinion publique sur les risques que font peser sur la... Paix sociale les actions inconsidérées de M. DIABY. Le CNI s'en remet à Dieu, seul protecteur des croyants ; il réaffirme sa confiance dans les autorités de notre pays et sa volonté d'œuvrer pour la paix et la justice. L'avocate de M. DIABY, Me Kadidia TOURE, n'a trouvé pour tout argument que l'illégalité du CNI dont la création, selon elle, a été sous-traitée aux autorités sous l'effet de la menace. Pareille injure aux autorités est simplement intolérable. Le CNI, après s'être informé au plus haut niveau, sait que cette provocation de M. DIABY (unique client de Me TOURE) est destinée à révolter la majorité des musulmans occupés à panser leurs récentes blessures. Quant à la convocation à comparaître, nous l'honorerons, en raison de notre attachement au respect des lois de la République. La Cellule de Communication du CNI MAROUF YEO. AOÛT 1994 CROISADE HARO SUR LA NOUVELLE CROISADE L'heure est au dialogue dit-on, la politique de rapprochement s'observe à l'échelle. Mondiale. Face aux dangers que représentent l'athéisme et le matérialisme, pour la survie de l'humanité, les grandes religions sont appelées à œuvrer dans une voie commune au lieu de s'enfermer dans le confessionnalisme. La laïcité a déclaré contre l'islam et sa doctrine, connaissant parfois l'islam et sa doctrine mieux que la plupart des simples croyants éparpillés dans le monde. Et c'est souvent dans des ONG, des missions d'aide humanitaire dans le monde musulman asiatique et africain que ces spécialistes travaillent. C'est ainsi que des ouvrages et des thèses se font et les médias aident à chercher comment désislamiser ces contrées, en appelant à l'union de la mosquée et de la citadelle, car l'islam allie le spirituel et le temporel. Les spécialistes de la question islamique voient dans le renouveau islamique un courant dangereux qu'il faut combattre. Mais il serait mieux de le canaliser et l'orienter, ainsi l'on assiste à l'élévation des "dignitaires religieux". des imams de palais. Mais peut-on sincèrement se servir de l'islam pour asseoir des desseins obscurs ? L'expérience du passé, tels que ces spécialistes ont eu à le voir, montre que ce serait méconnaître la force interne, incontournable ou le dynamisme de l'islam. En vérité, on construit l'histoire par les idées. Et l'efficacité d'une idée a son histoire qui commence avec son moment d'Archimède, c'est-à-dire quand sa poussée originelle bouleverse le monde ou que l'on croit trouver en elle le point d'appui nécessaire pour soulever le monde. Certaines idées fort sensibles ont eu à un moment de l'histoire à soulever des tempêtes mais pour se calmer finalement comme le vent. Ce sont des idées à l'authenticité douteuse comme le communisme, le social-marxisme ou le capitalisme et d'autres encore qui semblent dominer actuellement. Mais en général, en venant au monde, les idées qui font l'histoire du monde sont toujours efficaces, puisqu'elles ont soulevé des tempêtes, édifié ou anéanti quelque chose. Ou simplement tourné une page de l'histoire. Tel est l'avènement du Saint Coran, miracle permanent et actualisant parmi les hommes. Et l'islam fait peur. En France, certaines ont pu voir dans la tempête médiatique soulevée autour du "foulard islamique" la guerre que la question du statut de la femme dans le monde musulman, la laïcisation de la société musulmane et l'importation de mœurs occidentales soulèvent. C'est à se demander sur un tel projet de désislamisation. Quelles sont les forces qui tirent les ficelles ou qui commanditent les actions contre l'islam ? Si ce n'est pas toi, c'est donc ton frère, a dit le fabuliste. On n'est pas loin d'associer le monde occidental et l'impérialisme israélo-américain et leurs lobbies. Ainsi, on a pu voir des manifestants contre "l'islamisation de la France". Finalement, on se demandait qui de l'islam et de l'État français laïc était tolérant ? La tolérance et la démocratie étant deux mots à la mode dans le monde occidental dit évolué. DES QUESTIONS Si pour l'Église, le Concile de Vatican II a jeté les nouvelles bases de la considération entre musulmans et chrétiens, et cela encore était une nécessité d'autant plus que la balle se trouvait dans l'autre camp. Peut-on en dire de même du Judaïsme et des autres ? D'autre part, il faut reconnaître que la guerre des religions a pris fin avec des textes des lois internationales garantissant la liberté. Si dans des sociétés non musulmanes on crie non à l'islamisation, comment peut-on accepter le courant de la désislamisation dans le monde musulman ? La fulgurante percée de l'islam dans le monde, le retour islamique sur la scène des enjeux internationaux, le succès de la révolution islamique, tout cela ne laisse pas sans inquiétude les ennemis de l'islam qui, en fait, sont les amis de Satan, valets. En vérité, l'islam ne fait peur qu'aux mécréants, aux injustes, aux amis de Satan, des faux dévots, et Dieu recommande : "combattez les amis de Satan car la ruse de Satan est faible." À quoi rimaient... Les incessants "vas et viens" de la papauté en Afrique ? Et surtout en Afrique musulmane, certainement pas dans le cadre du dialogue, car dans le monde musulman, l'histoire aidant, la minorité chrétienne n'a jamais souffert de son existence. Est-ce pour légitimer l'Église minoritaire ou pour renforcer les chrétiens chancelants dans le chemin de la foi que Jean-Paul II avait pris son bâton de pèlerin ? Ces spécialistes le savent, on assiste à un processus de renaissance religieuse, que cela soit au Maghreb ou souvent en Afrique noire musulmane, comme ailleurs en Europe de l'Est ou en Asie. Partout où cela bouge, l'islam s'insère, mais dans le monde musulman noir, c'est l'élite occidentalisée qui est la plus sensible à ce réveil musulman. La révolution Hezbollah a fait trembler les amis de Satan. Aujourd'hui, on voit le spectre des Ayatollahs partout. Heureusement pour les musulmans, la ligne de démarcation est claire entre le Kufr (la mécréance) et la foi (la croyance). Que les musulmans sachent que la... Déviation s'observe à partir du moment où on se met à l'écart du principe énoncé par le Coran. "Certes, ma vie et ma mort, ma dévotion et ma prière appartiennent à Allah". Des cultes. Mais si la guerre ouverte a pris réellement fin, une autre plus terrible a vu le jour : la guerre froide, sournoise et perfide, plus dangereuse car les combats ne sont plus menés de front. C'est désormais le combat des ombres, la guerre culturelle et idéologique. Dans les pays anciennement islamisés dont l'action coloniale s'est effacée pour freiner l'élan de l'islam, on assiste heureusement à l'heure actuelle à un éveil de conscience islamique. La jeunesse musulmane intellectuelle lutte dans la voie de l'orthodoxie pour effacer cette image de l'islam maraboutique, confiné dans un spiritualisme outré, enseignant le fatalisme tout en jouant le jeu des despotes souverains. Le courant fondamentaliste qui est en train de se frayer un chemin penche pour l'idéal islamique. Certains esprits négateurs qui ont l'habitude de vouloir noircir. "ILS NE CESSERONT JAMAIS DE VOUS COMBATTRE POUR VOUS DÉTOURNER DE VOTRE RELIGION, S'ILS EN TROUVENT LA POSSIBILITÉ." (Coran) et chercher de l'intégrisme dans les mouvements des islamistes s'alliait facilement à Satan pour lutter contre la vraie cause. Aussi, une certaine élite intellectuelle occidentalisée s'est érigée en défenseur de la laïcité et de la désislamisation de nos sociétés musulmanes. La lutte a pris plusieurs aspects : l'intoxication et la désinformation par les médias, l'annulation de programmes religieux dans l'enseignement. Nous ne cesserons de le redire, le succès et la force de l'islam passent par l'unité de l'islam, ce dont redoutent les ennemis de l'islam. Comme a dit le Saint Prophète, le vrai ennemi n'est pas celui de l'extérieur mais celui de l'intérieur. "Pour mieux se combattre, il faut se connaître." Aussi, le monde occidental se donne toutes les peines pour former des spécialistes de la question islamique, les orientalistes et les islamologues. Ce sont des... gens formés en occident ayant de l'islam une approche scientifique sociologique. AHMED KANKOLONGO. AOÛT 1994 ALIF Page 8 Scanned by CamScanner ALIF INTERVIEW Depuis quelque temps, une jeune structure ne cesse de faire parler d'elle dans le milieu islamique, le CEREFI (le Centre de Recherche et de Formation Islamique). Ce Centre s'est spécialisé dans l'édition et la commercialisation de la documentation islamique. En exclusivité dans le prochain ALIF : interview de TIEHI Joel devenu musulman exhortant les frères à mettre leurs plumes au service de l'islam. Au cours également de nos voyages à l'étranger, nous avons pu rencontrer certains leaders du monde musulman qui nous ont enseigné une vision plus dynamique, plus économique de l'islam. Jusqu'à présent, les militants en Afrique ne vivent pas l'islam comme une source de revenus économiques. Nous avons voulu tirer leçon de toutes ces expériences et présenter cette autre dimension de l'islam. Je vous dis en passant qu'aux USA, les organisations. islamiques là-bas organisent des conférences payantes. Ce n'est pas nouveau. Enfin, la création du CEREFI répond aussi à des raisons personnelles. Lorsqu'on crée une association, celle-ci étant la chose de tous, les gens ne se sentent concernés ou impliqués qu'à un certain niveau et ne vont pas au-delà. Chacun est plus ou moins limité. Or ici, au CEREFI, nous savons que nous vivons de cela et que nos salaires et notre devenir dépendent de cela. Donc, nous nous battons autant que nous pouvons pour réussir. Tique, ou une librairie par exemple, on ne se demande pas qui est derrière. Il n'y a que Dieu derrière nous pour nous aider à faire avancer notre institution, inch'Allah. Vous vous seriez rendu compte par vous-mêmes. Nos installations ici sont modestes, nous les améliorons progressivement. Deuxièmement, nous avons voulu relever un défi, celui de l'indigence. Car lorsqu'on fait une analyse de la condition sociale des jeunes musulmans militants, nous nous rendons compte que la plupart de ceux qui luttent véritablement et... qui ont des qualités reconnues sur le plan du militantisme, n'ont malheureusement pas d'emploi. Et c'est un handicap majeur, parce qu'à notre sens, des indigents ne peuvent lutter efficacement pour la promotion de l'islam. ALIF : De quel bord êtes-vous donc ? ALIF : pourtant des rumeurs courent au sein de la communauté que vous êtes au C. S. I et que son président serait même le financier de votre entreprise - S. A. Mon bord personnel ou celui de notre institution ? ALIF a voulu en savoir davantage et a rencontré son directeur le frère Soumouhoro Arouna qui dans une interview nous a parlé de tout et sans détour. ALIF : les deux ! ? S. A (rires...) Au niveau de notre structure je pense que je l'ai déjà dit et les choses sont claires. S. A je vous remercie pour cette question. Je voudrais dire que c'est malheureux. Je pense personnellement que c'est une insulte et c'est révoltant. C'est révoltant de penser que je suis au CSI. Je pense qu'il faut éviter les préjugés. Mr Diaby Moustapha est président. D'une structure qui se dit islamique, je pense que nous n'avons aucun rapport avec lui. Nous sommes une entreprise commerciale donc régie par le code de commerce. Nous ne pouvons donc juridiquement être de quelque chose que ce soit. Car juridiquement, une entreprise ne peut s'affilier à une association. Mais je voudrais préciser que tous mes collaborateurs au CEREFI sont individuellement militants d'associations ou de communautés musulmanes sous la coupe du CNI. Mais ça, c'est de façon individuelle. Nous agirons de toute façon, toujours aux côtés de ceux qui luttent de manière sincère pour la cause de l'islam. Au départ du pèlerinage, par exemple, nous avons (le CEREFI) confectionné des "Guides pratiques du pèlerin" gracieusement offerts aux organisateurs officiels (CNOPM). C'est de cette façon que nous voulons travailler et rien d'autre. En tant qu'individu, j'ai été séduit lors de mon séjour en France par l'existence de personnalités indépendantes. Ce sont des gens qui refusent d'être dans des camps. Mais qui ne restent pas inactifs quand il s'agit de défendre des causes qu'ils jugent justes. C'est à ceux-là que je voudrais ressembler. Au stade actuel, j'ai de la sympathie pour certains responsables du CNI pour leur dévouement et leurs qualités intellectuelles personnelles. Je profite ici pour dire à beaucoup de militants qui ignorent que je peux me vanter d'avoir été l'un des premiers élèves de Hostage Aboubacar Fofana. Je suis fier de l'avoir eu comme maître. Je suis donc un pur produit du milieu militant que nous connaissons tous. ALIF Voulez-vous vous présenter cher frère ? Comment pouvons-nous former un couple modèle avec ces militants s'ils n'ont même pas de quoi manger ? Comment voulez-vous que de jeunes militants luttent véritablement dans la voie de Dieu, si à leur retour de nuits de prières, de conférences, etc. ils se retrouvent malheureux, misérables face à leurs problèmes quotidiens ? Nous pensons qu'ici, toute la communauté devrait se sentir interpellée. -S. A : je suis Soumahoro Arouna, je suis militant musulman. Je suis juriste de formation et suis le premier responsable de cette structure qu'est le CEREFI. Pour mon passé de militant, j'ai été premier vice-président et secrétaire général du comité Exécutif de l'AEEMCI au cours du mandat 84-86. Pourquoi voulez-vous que le CEREFI aille s'inféader ? Nous sommes une entreprise, le CSI est une association. Je ne sais pas sur quelles bases les gens peuvent dire que nous sommes au C.S.I. Et sur quelles bases ils peuvent dire que Diaby Moustapha finance le CEREFI. Je pense que c'est de mauvaise guerre et c'est une honte que de le penser. Dieu nous interdit d'avoir des soupçons ou de douter de son frère musulman. Je mets au défi quiconque de prouver que nous sommes au CSI et que nous sommes financés par son président. J'ai pu rencontrer le président du CNI sans même qu'il ne me connaisse véritablement. Est-ce pour cela que je suis au CNI ? J'ai eu à l'interviewer deux fois sans m'être présenté à lui par la multiplicité des activités que je mène. Je peux être emmené à être en contact avec un de ses différents leaders. Mais cela ne fait pas de moi un de ses partisans. Il faut éviter de jeter l'anathème, trop souvent sur les gens, d'avoir des préjugés et par voie de conséquence de décourager des initiatives. La meilleure solution aurait été de nous rencontrer et de poser le problème comme vous le faites si bien. Mais nous voulons réaffirmer ici avec vigueur que nous ne sommes ni au CSI et nous n'approchons pas ni M. Diaby Moustapha. ALIF : Parlez-nous maintenant de votre institution. ALIF : Tout cela est bien ambigu, qui finance toutes ces activités. Nous avons donc voulu initier la création d'une unité commerciale, pour donner l'occasion à des jeunes militants comme nous de faire étalage de leurs talents et leur instruction intellectuelle au service de Dieu. S. A : L'institution que j'ai l'honneur de diriger est le CREFI (le Centre de recherche et de formation islamique). C'est une unité commerciale à caractère islamique régie par le numéro. d'immatriculation au registre de Commerce n° 1493/93 du 02 mars 1993 auprès du greffe du tribunal d'Abidjan. C'est une nouvelle forme de gestion de l'islam que nous voulons expérimenter. Les structures traditionnelles que l'islam a connues en CI jusqu'à présent ne sont essentiellement que les associations et les communautés musulmanes. Nous avons voulu aller au-delà et expérimenter un nouveau type de gestion : créer une entreprise commerciale dont l'activité principale tourne autour de l'islam. En le faisant, nous avons évidemment un certain nombre d'objectifs dont deux essentiels. Premièrement, nous avons voulu, en créant le CEREFI, combler un vide d'absence au sein de notre communauté. Malgré l'existence d'éminentes personnalités, de très bons théologiens et de très bons militants musulmans, il y a donc l'absence d'écrivains musulmans. - S. A : J'ai envie de rire (... il devient grave). Car en fait, ce n'est pas la première fois que j'entends cette question. Cela est encore un autre défi pour nous. Vous savez, tous Les collaborateurs qui sont avec moi, nous sommes tous des universitaires. Notre critère de recrutement était d'abord la qualité des militants, la qualité reconnue au niveau de la Communauté musulmane et ensuite la qualité intellectuelle. Le niveau minimum de recrutement chez vous est le niveau de licence. Nous avons en notre sein certains qui ont une formation de comptable, d'autres ont une formation de psychologue, certains une formation de juriste, etc. C'est tout cela que nous mettons ensemble. Pour en venir à votre question, nous finançons nos activités comme tout entrepreneur, comme tout manager qui crée une entreprise. Nous nous battons, nous négocions avec nos partenaires (fournisseurs, banques...) les meilleures conditions de production pour sortir nos publications. Donc, d'aider l'islam et en même temps d'avoir des revenus substantiels pour pouvoir vivre décemment en se prenant totalement en charge. Déjà dans la seule commune d'Abidjan, sans parler de l'intérieur, grâce au système de Distribution avec commissions mise en place par notre direction commerciale, au moins une cinquantaine de jeunes militants ne regrettent pas leur collaboration avec le CEREFI. • ALIF : Tout ceci est très bien, mais cela ne pouvait-il pas se faire dans le cadre d'une association, pourquoi une entreprise ? S. A. C'est vrai, mais nous pensons que l'entreprise est pour nous la forme la plus juste. Une association par définition est une organisation à but non lucratif. Or nous voulons que ces jeunes puissent travailler et vivre d'un emploi. Et puis, au-delà de cela, il faut dire qu'en fait c'est un vieux rêve. Au cours de notre parcours de militant, nous avons été associés à l'installation en Côte d'Ivoire d'une fondation islamique. Nous avons côtoyé les fondateurs de cette fondation. Nous avons eu à nous inspirer de ALIF : Que vous inspirent les événements d'Abobo ? Donc il n'y a personne derrière le CEREFI. Seul Dieu est derrière nous. Il faut profiter pour dénoncer ce mauvais réflexe que les militants ont quand il... Il s'agit d'actes posés dans le cadre de l'islam, on voit toujours quelqu'un derrière. Pourquoi lorsqu'on ouvre une bou- teille ? Un exemple tout simple : lorsqu'on se rend à la librairie ou devant les mosquées pour acquérir un ouvrage sur comment faire la prière, à part l'Imam Tidianne Ba, on ne trouve pas d'ouvrages écrits par des Ivoiriens. Et cela, nous avons voulu, au sein du CEREFI, encourager l'écriture. Nous avons nos activités, nous les développons comme nous pouvons. Nous nous battons pour les financer. Il n'y a qu'à visiter nos bureaux. Si c'était Diaby avec sa pluie de millions qui nous finançait, vous vous... S. A. : C'est un sentiment de dégoût, d'impuissance et de choc indescriptible. Mais je pense qu'après analyse, ce n'est pas du tout étonnant. Nos gouvernants, les gouvernants de ce pays, ont toujours joué au chat et à la souris avec la communauté musulmane. Ils ont toujours appliqué la politique de la souris qui consiste à mordre une fois et à... Souffler trois fois là-dedans et recommencer encore. Les musulmans aujourd'hui doivent en tirer leçon et faire une lecture plus responsable des événements, de leurs rapports avec ce pouvoir. Théologie de l'erreur. Dans notre pays, on nous a enseigné que le militant ne doit pas faire de la politique. C'est une donnée erronée, mille fois erronée. Car si l'on lit très bien dans la vie du prophète (SWA), il était un homme politique, un homme religieux. Est-ce qu'on peut dire qu'il y avait plus militant que lui ? L'AFRIQUE DE TOUS LES MIRAGES. Une théorie a fait son chemin : les Africains ne sont pas encore mûrs pour la démocratie. Mais face à la volonté affichée par les peuples africains de changer, on leur jeta à la figure : comme vous voulez la démocratie, prenez-la. Mais les commanditaires ont pris soin de casser les pieds, les bras et le cou de cette démocratie avant de nous la remettre. Que voulez-vous faire avec un tel infirme ? Rien d'extraordinaire. Et voilà des gens qui rient sous cape. Disent vouloir la démocratie, on leur donne et ils sont incapables de la gérer. Aujourd'hui, il paraît que le salut de l'Afrique se trouve dans le culte des personnes. Il paraît que l'Afrique a ses timoniers, ses léopards, ses éléphants, ses étalons, ses clubs de soutien, ses sauveurs. Malgré toute cette pléthore de miraculés, l'Afrique s'enfonce inexorablement vers le gouffre de l'enfer. L'Afrique des mirages, quel remède te faut-il maintenant ? Au secours, l'Afrique, mon Afrique est dans un coma profond. QUATTARA ISSOUF. Après l'Afrique des colons, ce fut l'Afrique des suppôts. Nous croyions à une bouffée d'oxygène, mais nous recevons des coups d'agression. Lorsqu'une société est troublée, les religieux doivent se lever pour prendre les valeurs fondamentales et les vertus humaines. C'est pourquoi nous avons vu les évêques diriger les conférences nationales à travers le continent. Avez-vous vu parmi ces présidents de conférence un seul Imam ? Les musulmans ont toujours vécu dans un schéma classique : agression, coups d'éclat, agression. Nous avons toujours été considérées comme de grands enfants. C'est lorsqu'on vous a tellement agressé, frustré et que la frustration est tellement criarde, les injustices tellement flagrantes qu'on fait un coup d'éclat et paradoxalement toute la communauté vit en plein visage une bouffée de gaz carbonique. Après celle des suppôts, arriva l'Afrique des indépendances avec ses pères fondateurs. Oublie. La politique, c'est l'art de gouverner les hommes. Les musulmans doivent donc pénétrer le milieu et l'assainir, le moraliser. Regardez la semaine qui a suivi le 7 décembre après le décès du président Félix Houphouët-Boigny. Relisez la presse, surtout la presse pro-gouvernementale. Vous verrez toutes les insanités qui ont été déversées sur les musulmans. Il fut un temps où, à l'approche des mercredis (pour des conseils de ministre), chaque famille musulmane était hantée et pour cause. Ces pères fondateurs ont engendré des monstres financiers qui avaient pour spécialité le détournement des deniers publics. Et Comme c'est l'Afrique, les fautifs n'ont. C'est vrai que tout le monde ne peut pas faire de la politique. Mais certains parmi nous doivent faire de la politique. Et puis, tant qu'on y est, il faut qu'on arrête l'hypocrisie, car ceux-là mêmes qui nous disent qu'on ne doit pas faire de la politique sont ceux qui courent la nuit de cour en cour pour lire le Coran en entier pour des hommes politiques et souvent des mécréants, alors qu'ils n'ont même pas encore lu une seule fois Yassin pour la consolidation de la communauté. Tel un frère, tel un ami, tel un cousin risquait fatalement de perdre son poste. Mais quand ils ont senti que les musulmans commençaient par en avoir marre, ils ont lancé l'opération "Mosquée du plateau". Le chef de l'État offrait une mosquée au plateau aux musulmans et tout de suite la communauté musulmane a oublié. Après avoir aidé à torpiller les organisateurs officiels (le CNOPM) du pèlerinage, ce sont vingt billets d'avion qui sont offerts à nos imams pour leur voyage à la Mecque, on a encore oublié. Que les événements d'Abobo sont survenus, on nous fait dire qu'il n'y aura plus de contrôle les vendredis. Je crois que les musulmans doivent comprendre que l'islam est la seule religion en Côte d'Ivoire qui évolue par ses propres moyens sans l'aide de qui que ce soit. Je pense que selon les enseignements, le musulman doit faire de la politique et que la politique n'est l'exclusivité d'aucune religion, d'aucun citoyen. Et puis, au-delà même de la religion, nous sommes des citoyens de ce pays, nous devons aspirer à gouverner ce pays. Nous devons participer à la vie, au mouvement, et à la construction de ce pays. Si nous voulons participer au développement de ce pays, pourquoi devrions-nous ignorer l'aspect politique ? On a tout simplement peur parce qu'on nous traitera d'intégristes. Mais entre nous, c'est de bonne guerre. Les musulmans seront toujours présents comme des intégristes. Car c'est le seul mot qui, aujourd'hui, suffit à leur faire peur, à les faire reculer. Les musulmans doivent. Prendre leurs responsabilités, réfléchir et se positionner par rapport au combat sous toutes ses formes : le combat politique, économique, social, etc. Car les musulmans qui aujourd'hui sont sur la scène politique n'ont jamais été des militants musulmans, ils ne parlent pas le même langage que nous. C'est l'Afrique, les dictatures se sont créées et se sont maintenues au pouvoir avec la bénédiction de leurs maîtres d'outre-Atlantique. L'Afrique des marches et des motions de soutien a existé. On croyait tromper l'opinion en disant "vous voyez, je suis populaire, les gens me soutiennent". Qui dit mieux. Mais en réalité, ils trompaient tout le monde, eux-mêmes y compris. Le résultat est là. C'est un échec. L'on a cru que l'Afrique des partis... Nous n'avons besoin de charité. Nous ne sommes pas des indigents. Mais à la vérité, nous n'avons qu'à nous en prendre à nous-mêmes. Il faut qu'aujourd'hui nous abordions les problèmes de face et que les musulmans se montrent responsables. J'ai été meurtri lorsqu'après... L'agression des musulmans, la violation de l'inviolabilité religieuse, qui est une vieille tradition juridique que même les nazis au temps de Hitler ont toujours respectée, même pendant la Deuxième Guerre mondiale. Seuls les militants musulmans peuvent faire la politique dans le sens où nos uniques totalitaires étaient des édifices religieux qui ont toujours servi de refuges aux opprimés. Dans la CI de H. B., celui-ci avait toujours respecté cette tradition. C'est pourquoi on a assisté à des marches politiques qui prenaient fin devant la cathédrale Saint-Paul du Plateau, ou encore qui recevaient des grévistes de la faim, sans que les forces de l'ordre puissent franchir le seuil de cette cathédrale. C'est tout simplement dégoûtant, il n'y a pas de mots pour le décrire. J'invite les musulmans à méditer cet enseignement du Coran : "Dans l'alternance des jours et des nuits, il y a des signes pour les hommes doués d'intelligence." On a soutenu mordicus que c'est le salut à travers ces sangsues. uniques Er- Que Dieu nous aide. Fin Propos recueillis par KANTE. S. Dans le prochain NUMÉRO d'ALIF en exclusivité avec CHEIKH A. TALL Huit thèmes : l'homme lui-même, son œuvre, l'Islam et les musulmans, l'Afrique et les Africains, le Christianisme, la Femme, l'Occident, un numéro à ne pas manquer. ALIF C'est mon journal préféré ALIF : Quelle doit être d'après vous, la proposition du musulman par rapport à la politique ? -S. A : là encore nous n'avons qu'à nous en prendre à nous-mêmes car après la proclamation du multi-partisme, il y a eu une devons participer à la vue, au mouvement. AOÛT 1994 ALIF Page 10 Scanned by CamScanner INTERNATIONALE ALGERIE : ARAFAT LE BOOMERANG Les occidentaux sont en train de payer en Algérie, la mauvaise combinaison qu'ils ont tenté d'imposer. Mais malheureusement pour eux, ils n'ont pu prévoir les réactions de nationalistes algériens qui ne veulent plus se laisser diriger dans n'importe quelle des directions. Ils veulent prendre leur destin en main. Les occidentaux le leur. Refus et cela donne tout ce que nous voyons à présent. Le G7 ou G8 qui s'est réuni en Italie n'a pu prendre de décisions en faveur du peuple algérien qui ne demande qu'à rentrer en possession de ce qui lui est dû. Mais au contraire, ces grands seigneurs ont décidé de contribuer à la consolidation du pouvoir par les militaires. Le FMI et la Banque mondiale viennent d'annuler une grande partie de la dette algérienne. Sans oublier ce prêt colossal qui lui a été octroyé dans le but, dit-on, d'apaiser les explosions sociales. En tout cas, du côté occidental, on fait tout pour aider le nouveau maître de l'Algérie dans sa lutte contre les islamistes. Ils ont même demandé à Lamine Zéroual de tenter le dialogue avec les plus modérés des islamistes. Malheureusement, cette solution n'est qu'intermédiaire car tant qu'on n'a pas libéré les différents et véritables responsables du FIS pour discuter avec eux, les problèmes algériens ne connaîtront pas de fin. Et ça, tout le monde en est convaincu, de Paris à Washington. Le monde sait où se trouve la clé du problème algérien. Au fond, par miracle, la CIA et la DGSE l'ignoraient. C'est avec beaucoup d'honneur que nous leur disons que cette clé se trouve à la prison militaire de Blida. Elle a pour noms les plus connus : Abassi Madani, Ali Belhadj, Abdelkader Hachani, pour ne citer que ceux-là. LE RETOUR Yassiru, ce chef religieux jouissant d'une grande popularité, ce combat de l'intérieur comprend l'administration palestinienne dont la mise en place ne sera pas chose facile, le HAMAS qui, sans doute, continuera aussi sa lutte de l'intérieur. Arafat devra prouver au monde et surtout au voisin, dont le regard devient de plus en plus vigilant, qu'il est le véritable maître des lieux, qu'il mérite toute cette attention de la communauté internationale qui a d'ailleurs prévu de débloquer 42 millions de dollars pour entamer l'organisation de cette société palestinienne. Depuis le départ de Chadli, l'Algérie se cherche. Elle se cherche non seulement un véritable RAIS (chef) mais en plus et surtout une... Paix civile En deux ans, elle est à son troisième président et ce dernier, apparemment, n'a pas la tâche facile face à ceux qu'ils appelaient là-bas les islamistes. L'Algérie est un pays déchiré, en guerre contre lui-même. Pour ramener la paix, le président Lamine Zéroual n'a d'autre choix que de naviguer à vue entre la répression contre les différents groupes armés et la négociation avec ceux des islamistes qu'ils considèrent comme modérés. Mais cette voie préconisée par le président Zéroual ne semble pas lui réussir. Aux sources S'il y a un événement phare dans ce mois de Mouharam (juillet), c'est bien le voyage de Yasser Arafat dans les territoires autonomes de Gaza et de Jéricho. L'histoire avait déjà retenu qu'un homme que tous ses semblables ont fini par appeler Mr Palestine avait pris à bras le corps la lutte pour la reconnaissance de son pays. Depuis quarante ans, celui-ci incarne la cause non seulement des Palestiniens vivant dans les territoires occupés mais aussi de toute cette diaspora palestinienne à travers le monde. Les quatre coins du monde. À force de courage et d'acharnement, il finit par imposer dans la conscience des gens de ce monde qu'il fallait se pencher sur la question du Proche-Orient. À 64 ans, ce président sans terre, ce chef de guerre toujours en uniforme taillé sur mesure, le Smith et Wesson à la ceinture, un foulard à damier blanc et noir bien mouillé sur la tête, dans lequel on aurait du mal à le reconnaître désormais, cet ingénieur en travaux publics a toujours su négocier sa position entre les purs et durs du HAMAS dans son propre camp et ceux du Likoud en face dans le camp israélien. Après 27 ans d'exil, dont 12 à Tunis où Bourguiba a bien voulu le recevoir en 1982, Arafat fait son retour triomphal dans les territoires occupés devenus aujourd'hui autonomes. Les adieux aux peuples tunisiens se sont déroulés au palais de Carthage dans une atmosphère d'émotion qui n'a laissé aucun participant indifférent. Il faudra également mettre en place les institutions de l'État et notamment une assemblée de représentants du peuple. D'où le vocable que tout le monde connaît va faire son apparition, c'est-à-dire les élections qui ont pour corollaires des jugements qui peuvent être positifs ou négatifs. En tout cas, la notion de démocratie, comme on le sait, sera exigée de la part de tous ces bailleurs de fonds dont on connaît désormais l'arme secrète. Le partage du gâteau. Après 27 ans de lutte, il est permis d'espérer que l'heure du partage du gâteau ne sera pas l'occasion pour Arafat et tout son groupe qui l'a aidé durant tout ce temps d'alimenter des querelles intertiers, ce qui ferait l'affaire de leurs opposants. Plus que jamais, la solidarité, l'entente et le goût du compromis seront indispensables à Arafat. Tout comme Mandela qui a su distribuer ses cartes à l'heure du partage, nous souhaitons qu'Arafat aussi sache satisfaire tous ses vieux compagnons de lutte qui l'ont aidé durant 27 ans dans cette difficile et noble tâche. L'histoire retiendra qu'en cette année 94, Arafat est face à son destin et que seule la sagesse qui l'a toujours... Habité reste son seul et véritable allié car une autre bataille va commencer. Réussir. Peut-être manque-t-il des facteurs. En tout cas, l'Algérie est toujours dans la tourmente. LA STRATÉGIE DE LA TERREUR : il y a quelques mois, les islamistes avaient lancé un ultimatum aux étrangers pour qu'ils quittent le pays, mais celui-ci n'a pas semblé être pris au sérieux dès le départ. Alors, comme une vilaine maladie qui s'installe, la société algérienne s'est plongée dans un cycle infernal ces derniers mois. La lutte à mort entre le pouvoir et les "barbus" a désorganisé l'économie, entraînant le retour d'énormes pénuries dans un pays où règne une peur gigantesque suite à une haute tension. Les violences de tout bord sont quotidiennes, un long chapelet de meurtres, d'intimidations. Les assassinats des étrangers se sont multipliés. Les journalistes sont également assassinés, deux Occidentaux et quelques neuf journalistes algériens ont déjà payé de leur vie leur engagement professionnel. C'est véritablement la... Phase active de l'ultimatum lancé il y a quelques mois. Cette stratégie de la terreur paie toujours : une cinquantaine d'étrangers ont été assassinés et plus de 10 000 ont quitté le pays. Le seul mois de juillet a connu une autre série de meurtres tous aussi horribles les uns que les autres. Plusieurs ambassades ont décidé de réduire leur personnel. La perte des vies humaines en Algérie ne met personne en joie, mais ceux qui meurent ne sont pas mieux que ceux de la Bosnie qui, eux, n'ont rien fait que d'être musulmans. Mais comme on le dit : "qui cherche, trouve." À Gaza, où il a fait un véritable retour aux sources, c'est devant quelques centaines de Palestiniens qu'il a fait cette seconde entrée, moins médiatique que la précédente. Maintenant qu'il est là, Arafat va devoir faire face à cet autre combat qui est celui de l'intérieur, caractérisé par la misère de toute une population, le désespoir du chômage perpétuel, les prisonniers encore détenus dont le Cheikh Ahmed. Par Sylvain Hessan. l'Algérie dans sa lutte contre ALIF Page AOÛT 1994 11 Scanned by CamScanner CONFERENCE éclats en Algérie suite à une mauvaise combinaison qu'il avait tentée. Il en a tiré leçon et ne veut plus se laisser surprendre par aucune autre situation du même genre. Et c'est malheureusement la Communauté musulmane de Côte d'Ivoire qui semble être choisie pour faire les frais de cette nouvelle politique de méfiance, voire même d'exclusion. AUCUN AUTRE CRITÈRE NE PARTICIPE À LA NOMINATION DES FONCTIONNAIRES ! ATSAIN, EN VAIN baisser le coût de la main-d'œuvre. Ce qui offre plus de facilités aux investisseurs étrangers surtout européens. Dans le cadre des Grandes Rencontres de Fraternités-Matin, le Pr ATSIN ACHI, ministre de la Fonction Publique, a fait le jeudi 7 juillet devant la presse nationale, le point de la situation de notre fonction publique. Des réformes, à la situation de l'emploi en passant par le chômage jusqu'aux conséquences sociales de la dévaluation du franc CFA. Tout y est passé. Je suis moi Même membre de la commission interministérielle chargée de la nomination des hauts fonctionnaires. Et je voudrais dire que jamais personne n'a été repoussée parce qu'elle serait du nord. Aucun autre critère ne participe à la nomination des fonctionnaires. D'ailleurs, il n'y a pas que nos frères du nord seulement qui ont été mutés. Beaucoup d'autres l'ont été sans être des hommes du nord. Les mutations dont il s'agit sont une pure coïncidence. J'ai eu à charge des dossiers, dont celui de la SITRAM, qui a été géré par un frère du nord. Vous ne pouvez pas imaginer ce qu'il y a dedans. Si le président pouvait nous permettre de rendre tout cela public, vous sauriez alors la légèreté avec laquelle certaines affaires sont traitées. Il n'est pas vrai que les structures fassent de la ségrégation, cela n'est pas bon politiquement pour la Côte d'Ivoire. Elle a pour avantage de rendre la production nationale plus compétitive. Selon le ministre, des signes de la reprise sont évidents et l'impact global est positif. Nous voudrions rappeler ses propos du président du CNI : "La Côte d'Ivoire n'est pas l'Iran. La Côte d'Ivoire n'est pas l'Algérie. La Côte d'Ivoire, c'est la Côte d'Ivoire. Les musulmans de Côte d'Ivoire sont de fibres séculaires républicaines pour parler. Comme l'autre, tout ce qu'ils demandent, c'est un peu de respect et un environnement propice à l'expression de leur foi. Car nous restons convaincus qu'un bon musulman est un agent de développement de la société, donc d'une république. D'ailleurs, à une récente rencontre à Bordeaux, la Côte d'Ivoire a été félicitée pour avoir maîtrisé les éléments consécutifs à la dévaluation. Parlant de réforme, le Pr ACHI est revenu sur le système de paiement des fonctionnaires par chèque bancaire qui, selon lui, pourrait contribuer à mieux cerner les fonctionnaires qui perçoivent de l'argent de la part de l'État. Étant donné que ce sera un chèque barré non endossable, seul le propriétaire du compte aura le droit de le toucher. PAR SYLVAIN B. ATSAIN, DES BRÈCHES À COLMATER. Conférence du ministre de la fonction publique, à laquelle nous avons eu la chance de participer, nous a fait comprendre pourquoi cette rencontre prévue le vendredi 01 juillet 1994 a été reportée au jeudi 07 juillet 1994. Mais honnêtement, le ministre de la fonction publique n'était pas encore prêt pour tenir cette conférence. Puisque nous n'avons rien appris de nouveau. Mais il y a plus scandaleux que cela, car notre fonction publique actuellement ne dispose plus de réseau informatique. Aux dires du ministre lui-même, celui-ci aurait été détruit depuis 92. Que Dieu nous inspire ! Par SYLVAIN B. Si le nombre actuel des fonctionnaires se situe autour de 105 000, il faut lui ajouter 11 000 agents temporaires, ce qui nous amène à 116 000 fonctionnaires qui dévorent 80 % du budget général de l'État. Selon le ministre, 3 512 recrutements étaient prévus pour cette année 94. Des ministères comme ceux de la santé et de l'éducation, qui ne peuvent attendre, ont déjà fini de faire leur recrutement. Mais celui-ci étant en... Cours, il ne pouvait donner de chiffre exact concernant le nombre d'embauchés. Sur 5 000 retraités dont 3 000 volontaires, 1 000 ont choisi, réussi par on ne sait quelle gymnastique, à réintégrer les rangs des fonctionnaires et cela après avoir encaissé les indemnités de licenciement. De cette réponse de monsieur le ministre, il convient de préciser que ALIF, qui était à cette grande rencontre, s'est intéressée au sort des cadres et hauts fonctionnaires musulmans qui, depuis quelques mois, vivent un véritable cauchemar à l'approche des mercredis (de conseil de ministre). Posée en termes de fonctionnaire appartenant à une religion, le ministre lui-même a vite fait de comprendre également l'aspect régionaliste de cette préoccupation. SOMMAIRE ISLAM ET DEMOCRATIE : La pérennité de l'islam est liée à la croyance au message. Page 2 ASSOCIATION : Discours du président du C.N.I. Sur les questions fondamentales des différents dossiers, il faut retenir tout simplement que les travaux sont en cours de vérification. Nous ne savons pas aujourd'hui qui est fonctionnaire et qui ne l'est pas selon l'affaire de quelques fonctionnaires véreux qui continuent d'émarger à la fonction publique sans pour autant être effectivement présents sur leurs lieux de travail. Heureusement, encore lui-même a reconnu qu'il s'agit d'une pure coïncidence, cela rassure au moins quant à l'existence du problème. La remarque ne fut donc pas gratuite. Il nous a paru nécessaire d'attirer l'attention du premier responsable du plus gros employeur de l'État, que depuis quelque temps les nominations au sein de sa structure nous semblent entachées de quelques suspicions. Cela ressemblerait à des coïncidences programmées, car s'il était vrai que seule la compétence demeure le premier critère de nomination au sein de l'appareil de l'État, nous sommes de ce fait surpris que les remplaçants n'arrivent pas à faire eux aussi leur travail. La coïncidence concernant le général Coulibaly du GATL et pilote de l'avion présidentiel depuis bien des années, nous... Intrigue un peu. Car comment comprendre que le nouveau promu n'ait pas encore pu piloter une seule fois notre prince héritier qui est obligé d'emprunter les vols réguliers de AIR-AFRIQUE. Ou alors qu'on nous dise que le "GRUMAN" présidentiel est en panne. Ivoiriens, Ivoiriennes avant tout, évitons de nous faire peur. Les événements internationaux et même nationaux depuis le 07 décembre nous permettent d'analyser avec aisance et de conclure que le maître d'œuvre de toute cette combine est à 6 000 km. Nous remarquons que ce dernier est en train de regarder impuissant ses intérêts de plus d'un demi-siècle voler en Page 4 ACTUEL : Qui du pouvoir ou de DIABY Moustapha << tue >> l'Islam en Côte d'Ivoire Page 6-7 Parlant du chômage, le ministre a d'abord défini la notion de chômage et a ensuite reconnu qu'il serait irréaliste de ne prendre en compte que le chiffre avancé par l'OMOCI, devenu entre-temps l'AGEPE. Ce nombre serait autour de 7 % de la population active qui elle-même serait autour de 5 millions. d'habitants. CROISADE : Haro sur la nouvelle croisade Nous pouvons comprendre que tout nouveau ministre n'ait pas encore eu le temps de maîtriser tous les dossiers de son département. Mais nous ne pouvons pas comprendre que dans cette situation, il accepte de se présenter devant la presse pour nous dire que tous les travaux sont en cours et qu'il ne peut donc pas avancer de chiffre exact. En tout cas, ce fut une bonne publicité pour lui, mais nous disons qu'il reste beaucoup de brèches à colmater. Nous espérons que le temps sera un allié sûr pour notre ministre de l'emploi. Car il est inacceptable qu'on vienne nous distraire de la sorte. Page 8 MISÈRE : L'Afrique de tous les mirages Page 10 Pour lutter contre ce fléau qu'est le chômage, le ministre a expliqué un certain nombre de mesures prises par le gouvernement. Soutenues par un budget de 2.450 millions CFA pour le financement des différents projets. Prochainement : Quant à la dévaluation, le ministre a indiqué que son application a fait ALIF C'est mon journal préféré L'ISLAM et Occident SYLVAIN B. Exclusion réciproque Page 12 ALIF AOUT 1994 Scanned by CamScanner bibo:issue 21 bibo:numPages 12 --