o:id 44758 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/44758 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue dcterms:title Plume Libre #06 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/39797 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 1992-03 dcterms:identifier iwac-issue-0001328 dcterms:source https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/39798 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:abstract Mensuel ivoirien d’informations générales bibo:content INS BE HELBUR RUST Mars PLUME RECT DESARCHIVES NATIONALE 1992 . P. 126 ABIDI Prix : 200 F N ° 006 M STERF INTERIEUR MENSUEL IVOIRIEN D'INFORMATIONS GÉNÉRALES No 35184 MINISTERE DE L'INTERIEUR RÉGIE DU DEPOT LEGAL du 18-03-92 JOYEUX RAMADAN 53941 145 Les Musulmans seront comme chaque année, nombreux à célébrer ce mots de Ramadan dans la sérénité et dans la grâce du Tout-Puissant. SPECIAL RAMADAN : Ramadan et Préjugés LA CRISE DE L'ECOLE IVOIRIENNE : La duperie mutuelle LA CHARIA : Entre Caricatures et LA CEI sur les traces de la Yougoslavie L'impact du Jeûne sur la Santé Réalités EDITO-PLUME Au-delà de la démocratie RES de deux ans après le déclenchement des mouvements democratiques, s'il est certes trop tôt pour en faire un bilan exaustif cependant l'on peut en determiner les motivations profondes, et les attentes des populations. On ne peut que se réjouir en tant qu'africain de cette velocité des populations africaines de prendre une part active dans la maîtrise de son destin. Et l'on a sans doute minimisé, dans les analyses de la presse occidentale et même dans la presse Africaine, sur la part des populations Africaines dans le déclenchement des mouvements démocratiques. La fin dela guerre froide, et l'implosion du bloc soviétique ont été privilégiées par la plupart des analystes. Or à SOMMAIRE UN RAMADAN... POUR UN MONDE EN FOLIE ' HUMANITÉ se meurt. La raison fout le camp. La morale se cache. La violence partout triomphe. Notre monde est dans tous ces états. Là-bas, c'est la dislocation de l'URSS (avec les affrontements des nationalités et le risque d'un holocauste pour le monde entier). l'émiettement de la Yougoslavie et son lot quotidien de vies sacrifiées. Ici, le Libéria s'enfonce dans son coma profond issu d'une guerre civile atroce et déshumanisante ; les chefs de guerre Somaliens pour le contrôle d'une capitale fantomatique jettent les bambins armés à l'assaut d'une population déjà martyrisée. A Djibouti, au Rwanda, en Ouganda... la guerre civile (récente ou endémique) continue pour le plus grand malheur des populations. La famine, la sécheresse et les catastrophes naturelles de tout genre semblent particulièrement actives ces derniers temps. Même le Liban qui paraissait avoir retrouvé un minimum de repit est plongé à nouveau dans les bruits d'obus et les vrombissements d'avions et hélicoptères militaires (Il y a comme toujours de " l'Israel en dessous "). Le décor de notre monde est sombre et attristant. Les crises entre grandes et moyennes puissances éloignées par l'effondrement de l'URSS, on s'était pris à croire à une période de stabilité et de L P la lumière de ce qui se passe dans un certain nombre de pays Africains (Congo, Togo, Zaire), l'on se rend compte que la démocratisation tant clamée dans les tribunes internationales n'est pas soutenue aussi fermement par ceux qui sont sensés être les parrains, à savoir les occidentaux. (1) (lire l'article de Achille Abembe. le véritable enjeu des débats sur la démocratie : Afrique des comptoirs en Afrique du developpement). Cela pose un problème en réalité. Peut-on compter sur des forces extérieures pour la démocratisation complète de l'Afrique ? Car au-delà de toutes les définitions qu'on donne à cette notion, la démocratie qui signifie le pouvoir du peuple, repose sur l'idée que le peuple doit prendre en main son destin, avec toutes les contrariés du monde que cela implique. La démocratie implique donc toutes les responsabilités. mais aussi plus de dignité. De ce fait l'on ne peut être que surpris, voire deçu de voir certains hommes politiques Africains, et même des intellectuels parler de " prime de la démocratisation " de financement de la démocratisation. C'est dans cet esprit qu'il faut comprendre l'indignation de certains intellectuels Africains, notamment (2) Axel Kabou dans (Et si l'Afrique refusait le developpement) qui dénonce cette tendance à la mendicité toujours présente en Afrique. L'on s'attendait à mieux de la part de cette nouvelle élite Africaine, afin de rompre avec cette attitude d'assisté permanent. C'est ici le lieu de lever certaines équivoques. La démocratisation tant voulu par les populations risquent d'être une seconde grande illusion après celle des indépendances, si elle signifie moins d'effort, de sacrifice, de patience. Le chemin à parcourir par l'Afrique est encore long. l'environnement internationnal n'est pas favorable. Mais ce sont en fait ces épreuves qui donnent un sens à la vie à la liberté. Notes : (1) Archile M'Bembé le monde diplomatique : le véritable enjeu des débats sur la démocratie : Afrique des comptoirs ou Afrique de développement. Page 24 25 (2) Axel Kabou Edito-Plume Au-delà de la démocratie 2 RAMADAN ET PREJUGES 3 L'Impact du jeûne sur la santé Dembélé Al Sémi 4 paix. Hélas ! La réalité est autre. Les puissances établissent de nouveaux systèmes d'alliance ou de coopération qui privilégient leur seule sécurité. Les hommes et femmes du monde " non essentiel " (l'Afrique en particulier) ne font l'objet d'aucune attention. Devant toute cette situation, l'humatiné (du moins dans sa plus grande partie) apparaît oubliée, abandonnée et sans espoir. N'y a t-il pas d'âmes généreuses qui puissent s'apitoyer sur son sort à défaut de le soulager ? Comme en réponse à cette prière, voilà que le mois de Ramadan arrive ! Les turpitudes de onze (11) mois pendant lesquels les esprits corrompus, par l'amour de la jouissance en tout genre et la désobéissance au créateur ont entraîné le monde au bord du gouffre, vont faire place, doivent faire place à un mois de recueillement, de prière et de méditation. , pour une frange de plus en plus importante de la population planétaire. A travers ce mois les musulmans ont l'obligation de s'interroger sur la trajectoire suivie par le monde jusqu'ici, de réfléchir sur les causes de tant de souffrances, d'injustices et de misères. Le mois de Ramadan, c'est une occasion inespérée pour faire un bilan individuel et collectif, marquer une pause et tirer les conclusions qui Questions et Réponses 5 LA CHARIA : Entre carica-tures et réalités 6 La Crise de l'école ivoirienne La Duperie Mutuelle 7 LA CEI sur les traces de la Yougoslavie 8 Courrier des Lecteurs 9 Le Livre du Mois 10 11 Infos-Plume SPORTS CAN 92 : Après l'euphorie, place au réalisme 12 Bakayoko Dogoba Détente 12 s'imposent. Touré Aliou Cissé Kader Lassana Dembélé Doumbia Ibrahim Koné Zacharia Sangaré Moussa Yacouba Sylla Koné Issa SECRÉTARIAT DE RÉDACTION Yacouba Sylla Koné Zacharia ADMINISTRATION - Petite Mosquée de la Riviera 08 b. p. 2462 Abidjan 01 Tel. : 43-47-58 MICRO- Avec le Ramadan donc, l'espoir peut renaître à condition que nous acceptons tous de faire l'effort nécessaire pour tirer le maximum de profits de ce mois béni. Comme un naufragé qui s'accroche de toutes ses forces à la bouée de sauvetage qui lui est lancée, l'humanité (toutes sensibilités réligieuses confondues) doit s'aggriper à cette aubaine pour chercher les solutions à sa COMPOSITION ASNI Tél : 24-43-01 IMPRESSION Imprimerie Reprographie Tél : 37-03- DIRECTEUR DE PUBLICATION Touré Aliou 28 Dépot légal N ° 2732 du 07-09-91 Distribution Le Club des Amis déliquescence généralisée. RÉDACTEUR EN CHEF Dembele Fausséni Revenir à Dieu pour une réconciliation avec le Créateur et partant, ouvrir la grande porte à la réconciliation entre les hommes. Le chemin est donc tout tracé pour une l'humanité plus COMITÉDE RÉACTION PHOTOS Dembelé Fausséni Ojekale Mahmoud Fofana Adama de la Plume humaine. Gbané Bakary Ce Ramadan est donc la bienvenue... pour un monde en folie. PLUME LIBRE / Mars 1992 / Page 2 PLUME RELIGIEUSE SPECIAL RAMADAN TMA Ramadan et Préjugés MPJ Aussi aberrant que cela puisse paraître, certains soutiennent que le mois de ramadan n'est obser-vé que pour rechercher un jour qui serait en fait le jour béni. Ce jour serait connu de certaines personnes et pas du grand public. Toute une mystification est entretenue autour de ce fameux jour. Il est donc courant de voir des personnes et groupes de personnes jeûner un seul jour en affirmant qu'elles connaissent ce fameux jour. Quand on demande à l'un d'eux d'indiquer les verserts ou Hadiths (tradition du prophète) qui le prouvent on demeure sans réponse. En fait, il n'y a nulle trace dans le coran ou dans les Hadiths qui montre-rait cette possibilité. Cette opi- un appel au conseil des Imams qui doit vraiment se mobiliser à l'approche de ce mois important pour pouvoir informer à temps les fidèles afin d'éviter les déconvenues aux quelles nous assistons chaque année. Cela est valable pour la fin du mois de Ramadan.. Il en va de l'intérêt de l'Islam en général et de notre communauté en particulier. Au demeurant nous éviterons les imbroglios de la fin de Ramadan d'une part et d'autre part des remarques désobli-geantes de certaines personnes qui n'attendent que ce genre de situations pour étaler au grand jour toute la haine qu'ils entre tiennent à l'endroit l'Islam. affirmant que le jeûne diminue leur rendement. Dans le domai-leur rendement. Dans le domai-ne scolaire, cette thèse a des défenseurs. C'est le cas de Mlle C. K. (du Lycée Mamie Faitai de Bingerville) " je ne peux pas observer tout le mois de jeûne parce que cela est très difficile Pour moi lorsque je jeûne, je me sens fatiguée au point que je n'arrive pas à bien travailler, je ne pense qu'à aller au lit ". Même son de cloche chez Mlle T. S. A (du même établissement) " le jeune est un mois très dur. Moi, je n'arrive jamais à faire tout le mois : je me contente de quelques jours seulement. Il est d'autant plus difficile que quand j'observe un jour je le ressens sur mon travail ". Les musulmans of a Ramadan pour une guerre ouverte contre les préjugés. E monde entier s'apprête à vivre le 9 mois lunaire. Plume possession de toutes ses facultés. Tout comme les autres piliers, il n'est pas à pratiquer à moitié " MARIER " LE JEUNE Il n'y a pas que les scolaires à nion est à mettre une fois de plus tenir ce genre de propos O. F (mécanicien, abonde dans le même sens " le mois de ramadan. je le trouve un peu difficile sur tout avec notre travail de meca-niciens. Il faut bien manger tous les jours pour soulever les gros fers et autres donc moi je ne fais que quelques jours ". A l'opposé des tenants de cette thèse, beau coup d'autres pen-sent tout autre chose. C'est le cas de T. S (étudiant en droit) " pour moi le mois de ramadan est une véritable aubaine. Je dis-pose de plus de temps pour bos-ser et je ne suis pas préoccupé du tout par les questions de bouffe à midi ". l'actif de ceux qui veulent ramener la religion à leurs lubies. En réalité, il y a dans le mois de ramadan la nuit du des-tin qui équivaut à mille (1000) mois d'adoration (coran S 97 V3) le prophète (SAW) ajoute " celui qui priera pendant la nuit du destin avec foi et espérance obtiendra le pardon de ses fautes passées ". Ce jour se situe dans la demière décade du ramadan et particulièrement parmi les nuits impaires celles du 21è. 23è, 25è. 27è et 29è jour. Il faut préciser que cette nuit ne représente en aucune façon le condensé du mois entier. les vieilles habitudes négatives et les préjugés néfastes contre le mois sacré de ramadan. Les Il est donc temps d'abandonner Libre ne pouvant rester mais en totalité, et ce pendant les L'un des préjugés les plus à indifférent à ce grand événement vous fait voyager dans l'univers du Ramadan, en s'intéressant particulièrement aux préjugés dont ce mois sacré est quelques fois l'objet, et ce pour ceux qui en ignorent tout le sens. 29 ou 30 jours selon les années. Mais que de discours fallacieux ne tient-on pas sur le jeune du ramadan ? Le caractère tournant du Ramadan. Beaucoup de gens s'en prennent au Ramadan par-cequ'il n'a pas lieu à une péno-de fixe. Il peut avoir lieu cette année en Mars et l'année pro-chaine en Février. Eh bien à tous ces gens il faut répondre que ce caractère instable du mois ne fait que corroborer la Justice de Dieu (Très Haut). Il l'a fait ainsi pour permettre à chaque peuple de connaître le Jeune en diffé- rents moments de l'année. Nous prenons notre exemple, les mois les plus doux chez nous sont les mois de Juin, Juillet, Août, Voire Septembre, si ces mois nous sont cléments, il n'est pas évi-dent qu'il en soit de même pour d'autres peuples. C'est pourquoi Dieu nous fail Jeuner par exemple en Mars dans des conditions de climat difficiles et permet à d'autres de le faire à une période qui leur est favo rable de sorte que, les musul-mans quelque soit l'espace qu'ils occupent sur la terre ont les mêmes chances d'avoir dans leur vie des moments difficiles et des moments favorables de jeûne. Un autre élément de cri-tique sur le Ramadan ce sont les divergences sur les débuts et fin du mois de Ramadan. Cela est simplement dû à certains fantaisistes qui s'alignent sur des pays très lointains qui voient la lune avant nous ; sans attendre donc de voir la lune ici ou sans se référer aux dires du conseil des Imams, ils s'empressent de Jeuner. Cette attitude suscite une confusion totale. L'Islam c'est la discipline et l'ordre prescrit la discipline et l'ordre prescrit par Dieu. C'est le lieu de lancer tenaces au sujet du mois de Ramadan porte sur la notion de " marier " le jeune. En effet, pour les partisans du moindre effort, le mois de ramadan ne devient une obligation que pour celui qui jeúne une fois le mois entier. Aussi est-il fréquent de constater que des hommes et des femmes. généralement les adolescents les plus contaminés par cette idée. jeunent 28 ou 29 jours et laissent un seul jour pour ne pas " marier " le mois. Cette notion est souvent poussée jusqu'au statut matrimonial des individus. Il n'est pas rare d'entendre donc des propos du genre " le rama-dan ne devient obligatoire que pour celui qui est marié ". Ces idées ne sont en réalité que des échappatoires que s'aménagent certaines personnes pour se dérober des devoirs religieux. Le Jeune n'est pas non plus dans son observation lié à un quel-conque statut matrimonial. L'appel de dieu est clair et sans équivoque " Oh les croyants on vous a prescrit le jeune comme on l'a prescrit à ceux d'avant vous... ". C'est donc un pilier de l'islam que tout musulman qui en rempli les conditions doit observer. Ces conditions sont : la puberté (les lères pollutions nocturnes pour le jeune homme et les lères règles pour la jeune fille) " O, croyants ! le jeune vous a été prescrit, comme il a été prescrit à ceux qui vous ont précédés peut-être seriez-vous pieux " S II V 183. C'est en ces termes que Dieu s'adresse aux Musulmans. concernant le mois de Ramadan. Rappelons que le jeune est le 4 pilier de l'Islam. Il fut prescrit un Lundi du mois de Chaabane de la deuxième année de l'hégire en 624 après Jésus Christ. C'est un mois de reconnaissance des musulmans à l'égard de Dieu, car c'est en ce mois sacré qu'il leur a révélé le livre. le Saint Coran, véritable chef- d'œuvre, que dis-je véritable source d'inspiration pour les Musulmans en tout temps el en tout lieu. Pour Mlle K. A. (étudiante en médecine) " le mois de ramadan me libére et je suis plus recepti- ve aux cours. Je me souviens musulmans, tous les musulmans doivent s'affirmer bons croyants, prêts à suivre toutes les prescriptions de la religion et au premier chef les piliers dont le jeûne du mois de ramadan. C'est la seule condition pour s'épa-nouir ici-bas et se garantir l'au-delà. Pour l'heure, méditions ce verset " Dis à mes serviteurs, vous qui avez commis des excès à votre propre détriment ne désespérez point de la miséricorde de Dieu. En vérité. Dieu pardonne tous les péchés car il est clément et miséricordieux. Revenez repen-tants vers votre seigneur ! sou-mettez-vous à lui avant d'être surpris par un châtiment. Nul ensuite ne saurait vous prêter secours (coran, S. le groupe Verset 53). que dans le secondaire, j'ai passé le probatoire et le bac en étant en jeûne les résultats ont été tout simplement fantas-lique. C'est dommage que cer-tains parents sont les premiers à pousser leurs enfants à ne pas observer le jeune parcequ'ils sont à l'école. Quelques fois, la volonté des élèves à accomplir leur devoir religieux se heurte à la farouche opposition des parents qui vont jusqu'à mena-cer leurs progénitures de sanc-tion s'ils persistaient dans cette voie. Lorsque ce ne sont pas les pro-pas sur le rendement, ce sont les maladies qui ne se manifestent que pendant le ramadan et comme toujours, le médecin prescrit des médicaments à prendre au cours de la journée. Donc pas de jeune. " C'est dans le mois de Carême qu'on a fait descendre le coran, comme guidée pour les gens et en preuve de guidée et de dis-cernement. Donc quiconque d'entre vous est présent à ce mois qu'il jeune ! Et qui conque d'entre vous est malade ou en voyage, alors qu'il comp te d'autres jours. Dieu veut pour vous la facilité " S II V LE JEUNE ET LE RENDEMENT SCOLAIRE 185. Le jeune du mois de Ramadan présente un caractère obligatoire pour toute Musulmane et pour tout Musulman ayant atteint l'âge de la puberté et étant en Une autre idée répandue au sujet de ce mois béni est qu'il affaibli-rait le rendement scolaire. Nombreuses sont donc les per sonnes qui refusent de jeuner en Cauney Issah Le chasse au seul jour de " recherché " PLUME LIBRE / Mars 1992 / Page 3 PLUME RELIGIEUSE SPECIAL RAMADAN L'IMPACT DU JEÛNE SUR LA SANTE AVANTAGES PHYSIQUES meilleure santé de l'estomac et au plan général une adéqua-tion entre apport et besoin énergétiques. Cet équilibre énergétique constitue une mesure préventive contre les maladies de surcharge. Il ne suffit pas cependant de jeûner pour bénéficier de ces avan-tages ; il faut observer cer-taines mesures diététiques qui portent sur la quantité des ali-ments, leur qualité et leur réparation. Après des considérations d'ordre général, il y a lieu de nous attarder maintenant sur la possibilité de faire le jeûne lorsqu'on est atteint de l'une des trois maladies suivantes qui sont assez courantes chez nous. Je la nuit. DU JEUNE 2 Au plan qualitatif Les avantages physiques comme nous l'avons dit se résument à l'impact positif sur la santé. Cet impact se situe à deux niveaux aux plans local et général. Sur ce plan, l'alimentation loit remplir les conditions sui-antes : Elle doit être légère et diges-10. Les habitudes en cela sont idaptées car la bouillie possè-le ces qualités. Elle doit être essentiellement Laite d'aliments énergétiques oppelés également aliments glucidiques. Ces aliments apportent de l'énergie à l'organisme et sont riches en sucre. 1) Au plan local Le jeune est véritablement un repos pour l'estomac ; en effet cet organe qui assure le broya ge des aliments est sollicité deux à trois fois par jour pen-dant onze (11) mois. ne, le jeune presente des avantages physiques. plus redoutables qu'elles tou-chent le moteur même de l'organisme c'est-à-dire le cœur et les vaisseaux, détermi-nant l'hypertension artérielle et les maladies cardiaques (angine de poitrine et infractus du myocarde ou " crise car diaque "). Les mesures à observer pour bénéficier de ces avantages portent essentiellement sur notre alimentation à la rupture du jeune. Cette alimentation doit être analysée aux plans quantitatif, qualitatif et à celui de la fréquence des repas. Dans cette situation de sur-1) Au plan quantitatif charge alimentaire, on devine le rôle du jeûne sur l'organis-me humain. 2) Au plan général * Elle comportera des protides (poissons et viandes) en quan-tité modérée, mais elle contiendra peu de lipides (les graisses) car nous rappelons que les graisses constituent des réserves. Les aliments que nous consommons chaque jour constituent la source d'énergie pour couvrir nos besoins quo-tidiens. Il faut souligner le fait qu'il est pratiquement impos-sible chez le sujet normal (sans problème alimentaire) d'avoir un équilibre entre apport énergétique et besoins journaliers. Il existe en général chez le sujet en bonne santé et sans problème d'apport, un excès par augmentation de l'énergie reçue (des aliments) alors que les besoins sont pra-tiquement constants. Cet excès d'énergie est conservé dans l'organisme sous forme de graisses consti-tuant une réserve qui est sour-ce de maladies lorsqu'elle s'accroît au fil du temps. En effet, autant il existe des maladies liées à la malnutri-tion (Kwashiorkor et maras-me), autant il existe des mala-dies liées à la surcharge ali-mentaire. Elles sont d'autant Il s'agit de : -L'ulcère gastro-duodénale-Le Diabète-L'hypertension L'ULCERE GASTRO-DUO-DENALE ET LE JEUNE Une alimentation quantitative ment judicieuse est une condi-ton fit du jeune au plan de la santé. En d'autres termes, il faut manger à sa faim sans faire d'excès, sinon le travail de l'estomac resterait accru et il n'y aurait pas bénéfice au plan local. On ne tirerait pas de bénéfice au plan général car l'excès, d'alimentation risquerait de combler la perte journalière et de constituer même un excédent qui serait stocké. Au plan quantitatif il faut donc " manger à sa faim " sans déborder. Il faut remarquer d'ailleurs que l'excès rend dif-ficile l'exécution des prières 3) Au plan de la fréquence des repas Le jeûne va plans ses reserves énergétiques pendant toute la journée. On observe en conséquence un amenuise-ment progressif de celles-ci pendant le mois de Ramadan si le jeûne est bien conduit. Pour résumer l'impact du jeûne au plan général nous dirons qu'il permet une adé-quation entre apport et dépen-se énergétiques, constituant de ce fait une mesure préventive contre les maladies de sur-charge. COMMENT BENEFICIER DE CES AVANTAGES Jans ses L'ulcère étant une érosion de la paroi du tube digestif, il réagit donc au rythme alimen-taire du patient. Ainsi lorsque l'estomac est plein, le bol ali-mentaire fait tampon et joue le rôle d'un pansement contre l'acidité gastrique. Ce qui diminue sinon élimine la dou-leur que ressent l'ulcéreux quand il est à jeûn. Une prise alimentaire abon-dante en une seule fois doit être évitée ; elle entraîne une digeste fatigante pour l'esto-mac. Il est préférable de prendre de petits repas succes-sifs à intervalles réguliers per-mettant une digestion plus légère. Telles sont les mesures que nous pensons appropriées pour bénéficier des avantages du jeune. Le jeûneur ulcéreux ayant l'estomac vide pendant de longs moments, l'ulcère se Le jeûne apporte des avan-tages physiques se résumant à son impact positif sur la santé. Ces avantages sont au plan local un repos donc une Horaires du lever et du coucher du soleil pour la ville d'Abidjan pendant le mois sacré de Ramadan (du 6 Mars au 3 Avril 1992) Suite en Page 5 Horaires moyens pour quelques villes Rupture du Jeune Début du Jeune Ville Ramadan Début du Jeune 4H. 55 Date Jours Rupture Dates Jours Ramadan Début du Jeune Rupture 18H. 25 18H. 23 4H. 48 Abengourou 4H. 46 Aboisso Vendredi Samedi 6 21 18H. 28 Samedi 18122 16 411. 45 4H. 49 Bondoukou 18H. 26 7 2 4H55 18H. 28 22 Dimanche 17 18H31 4H. 49 411. 54 18H. 26 Bouaké Dimanche 3 8 4H. 55 18H 28 23 Lundi 18 18H. 23 4H. 48 4H. 46 18H. 26 4 Bouna Lundi 9 4H. 55 18H. 28 24 Mardi 19 18H. 36 4H. 48 1811 26 Mardi 10 4H. 54 S Daloa 5H. 00 18H. 28 25 Mercredi 20 4H. 47 18H. 34 Mercredi 18H. 25 6 11 4H. 54 4H. 58 18H 28 Gagnoa 26 Jeudi 21 4H. 47 Jeudi 12 7 18H. 25 4H53 18H33 18H. 27 4H. 57 27 Korhogo Vendredi 22 4H. 47 Vendredi 13 8 18H. 25 4H. 53 18H. 27 18H. 41 8885-T 28 5F05 Samedi Man 23 4H. 46 Samedi 9 14 4H. 52 18H. 25 18H. 27 18H. 41 29 5H. 04 Dimanche Odienné 24 10 411. 46 15 Dimanche 18H. 27 4H. 52 18H. 25 18H. 37 30 Lundi 51. 00 San-Pédro 25 Lundi 11 16 4H. 51 4H. 45 18H. 27 18H. 25 31 18H. 37 Mardi Séguéla 5H. 01 26 Mardi 12 17 4H. 51 4H. 45 18H. 25 18H. 27 Mercredi 18H. 40 5H. 04 Tabou 27 13 Mercredi 18 4H. 51 4H. 44 18H. 24 18H. 27 18H. 26 18H. 26 2 Jeudi 18H41 5H. 04 Touba 28 Jeudi 411. 50 19 4H. 44 18H. 24 3 Vendredi 14 18H. 31 4H. 55 29 Yamoussoukro Vendredi 15 41. 50 20 Source : Institut Géographique de Côte d'Ivoire 4H. 43 18H. 24 4 Samedi I 4H. 43 18H. 24 PLUME LIBRE / Mars 1992 / Page 4 PLEPLUME RELIGIEUSEDIEN SPECIAL RAMADAN QUESTIONS REPONSES SUR LE JEUNE Question : Pourquoi jeûne-t-on cer-taines années 30 jours et d'autres 29 jours ? nent à l'estomac, le jeûne est annulé. divement pendant le mois de rama-dan, dans l'intention de jeûner le len-demain), peut estimer qu'il s'est acquitté de la formulation de l'inten-tion de jeuner. On peut également tion de jeuner. On peut également formuler cette intention avant d'aller au lit pour celui qui craint de ne pas au lit pour celui qui craint de ne pas pouvoir se réveiller pour prendre son " SOHOUR ". Notons qu'on peut formuler l'inten-Notons qu'on peut formuler l'inten-tion de jeuner la totalité du mois de Ramadan dès la première nuit. Cette intention n'a pas besoin d'être renou-velée tant qu'on n'a pas interrompu le velée tant qu'on n'a pas interrompu le jeûne. obligées de jeûner ? Question : Le vomissement annule-t-il le jeûne ? Question : La femme enceinte et Question : La femme enceinte et celle qui allaite doit rompre le jeûne si celui-ci présente un danger pour elle, son enfant ou le fœtus. Elle jeûnera un nombre de jours égal à celui des jours non jeûnés dès que à celui des jours non jeûnés dès que Réponse : Le Prophète (SAW) a subordonné le jeune et sa rupture à la vue de la nouvelle lune. Il a dit " Jeunez dès l'apparition de la nou-velle lune et rompez-le à l'apparition de la nouvelle lune du mois suivant ". Cela veut dire qu'on doit jeûner lors-qu'on voit la nouvelle lune du mois de Ramadan et qu'on doit rompre le jeûne lorsqu'on voit la nouvelle lune du mois de Chawal, même si l'on a jeûné seulement 29 jours. Réponse Quand le vomissement est involontaire, le jeûne reste valable, à condition que la vomissure ne retour-ne pas dans l'estomac. Mais si le vomissement est provoqué, le jeûne est invalidé. Dans ce cas, il faut rem-bourser ce jeûne. possible. D'après les Imam Ahmed et Châffi D'après les Imam Ahmed et Châffi elle devra en plus nourrir un pauvre pour chaque jour non jeûné dans le cas où le danger ne conceme que son enfant ou le fœtus. Question : Quand le voyageur est-il autorisé à rompre le jeûne ? Question : Si brusquement, en fin Réponse : Il est permis au musulman qui entreprend un voyage d'au moins 80 kms d'interrompre le jeûne. Une fois arrivé à destination il peut conti-nuer à ne pas jeûner s'il prévoit un séjour n'excédant pas quatre jours. Cependant il est préférable de jeûner si les conditions du voyage ou du séjour le permettent. Question : L'enfant est-il autorisé à de journée, pendant qu'elle jeune, jeûner ? Question : Qu'est-ce que l'intention de jeûne, et quand faut-il la formu-ler ? la menstrue de la femme commen-ce, son jeune est-il valable ? Réponse : Même si le jeune n'est pas obligatoire pour l'enfant n'ayant pas l'âge de la puberté, il n'en reste pas moins qu'il est hautement conseillé aux parents de l'encourager à s'habi-tuer à jeuner, si cela, évidemment, ne présente aucun danger pour lui. Question : La femme enceinte et celle qui allaite un bébé, sont-elles Réponse : Le jeûne dans ce cas n'est plus valable, même si les règles débu-tent seulement quelques secondes avant le coucher du soleil. Toutesfoi la femme garde le bénéfice de son effort. Cependant, elle est tenue de rembourser cette journée et tous les jours que va durer sa période de Réponse : L'intention, c'est la déci-sion émanant du cœur pour faire ou ne pas faire quelque chose. Il n'est pas obligatoire de la formuler à voix haute. Celui qui se réveille un peu avant l'aube pour prendre son repas de SOHOUR (c'est le repas pris tar Question : Quels sont les actes qui n'annulent pas le jeûne ? menstrues. Réponse : Les actes qui n'annulent pas le jeûne sont nombreux, en voici quelques un : 1) manger ou boire par oubli à condi-tion d'arrêter immédiatement tout en rejettant tout ce qu'on a dans la bouche, aussitôt qu'on s'en rend compte ; 2) le maquillage sans excès ; 3) prendre une douche, ou nager tout en évitant d'avaler de l'eau ; 4) le fait de ne pas prendre le SOHOUR (le repas pris tardivement pendant le mois de Ramadan), bien que ce soit une tradition très conseillée ; 5) se parfumer cependant, il est déconseillé de le faire dans l'après- La femme qui vient d'accoucher se trouve dans le même cas. Il est à signaler que les prières non faites pendant toute cette période (de mens-trues ou de lochies) ne sont pas à refaire. L'impact du Jeune sur la Santé (Suite de la page 4 trouve directement en contact avec l'acide du tube digestif provoquant dès lors des douleurs intenses. Ce contact entre l'acide et l'ulcère facilite l'éro-sion de l'ulcère pouvant provoquer une hémorragie voire une perforation du tube digestif. Un patient porteur d'un ulcère confirmé court donc des risques en jeûnant sans avis médical. Mais attention ! il ne faut pas confondre les douleurs gas-triques et les ulcères, car sur dix personnes qui croient avoir un ulcère, seules deux personnes présentent effectivement un cas d'ulcère confirmé. Il est donc conseillé à tout musulman ayant des doutes sur les douleurs gas-triques de faire une fibroscopie qui lui permettrait de savoir de quoi il souffre exactement afin de ne pas mettre inutilement sa vie en danger, ou perdre par ignorance, les avantages du mois le plus saint de l'Islam. Car il est dit que tout acte d'adoration pendant ce mois est multiplié par dix (10) en mérites. Question : L'utilisation du cure-dents pendant qu'on jeune est-elle autorisée ? Réponse : L'utilisation du cure-dents est autorisée pendant toute la journée selon l'Imam Malick, si le cure-dents est sec. Il est préférable d'éviter un cure-dents frais afin que le suc ne parvienne à votre estomac. Un Hadith rapporté par Amir Bin Rabia, dit " J'ai vu le prophète (SAW), à maintes reprises utiliser le cure-dents pendant qu'il jeunait ". Ce Hadith est rapporté par Ahmed, Abou Daoud et Tirmizi. Tirmizi affirme que l'Imam Chafi ne voyait pas d'inconvénients dans l'uti- lisation du cure-dents en début de journée ou en fin de joumée. LE DIABETE ET LE JEUNE Le jeûne est surtout dangereux pour le diabétique soumis à la prise insulo-dépendant, c'est-à-dire le diabète soumis quotidiennement à la prise d'insu-line. Il court d'autant plus de risques en jeûnant, qu'il peut se trouver en état d'hypoglycemie sévère (manque de sucre). Ce qui peut provoquer un coma diabétique mettant sa vie en danger. midi ; 6) se rincer la bouche et les narines sans excès pour éviter que l'eau ne parvienne à l'estomac ; 7) avaler la salive, inspirer la poussiè- L'HYPERTENSION ARTERIELLE ET LE JEUNE re ; L'hypertendu équilibré peut tirer un avantage certain du jeune. Il peut Cette réponse est valable pour la prendre ses médicaments (qui ont pour la plupart, une longue durée d'action, tôt le matin pendant le Sohour, ou le soir après la rupture du jeune. L'hyper-tendu qui suit les consignes de son médecin, peut entreprendre son jeûne Question : Peut-on se faire extraire contraint. Autrement, il est conseillé sans grande inquiétude. brosse à dent. 8) une injection intra-musculaire ou intra-veineuse si le musulman y est une dent pendant qu'on jeune ? de la faire après la rupture du jeûne. En tout état de cause, nous recommandons vivement aux personnes atteintes de l'une des 3 maladies précitées, de voir absolument un médecin avant d'entreprendre le jeûne. Dans le cas où la réponse de ce dernier est négative, l'intéressé doit alors s'adresser à l'Iman ou à toute personne ayant les connaissances nécessaires pour lui indiquer les mesures compensatrices exi-indiquer les mesures compensatrices exi-gées dans son cas. Réponse Se faire extraire une dent. et l'écoulement du sang qui en résulte n'annulent pas le jeûne si le sang ne parvient pas à l'estomac. Dans le cas où le sang et le médicament parvien- Sourcess : Allahahou Akbar-Avril Mai Juin 1990 PLUME LIBRE / Mars 1992 / Page 5 PLUME EN LIBERTÉ LA CHARIA : Entre caricatures et réalites Par Bouka Tchienfola corps est devenu le laboratoire et le centre de diffusion " de petites bêtes sanguinolentes " ? Le Sida est là encore, défiant tous les scientifiques du monde et occultant une bonne partie des moyens financiers qui auraient pu servir à lutter contre la pauvreté et la famine. Le plus grand danger enfin de la vulgarisation du corps de la femme est d'ordre social. Aujourd'hui cet environne-ment social fortement focalisé sur le sexe a tendance à rendre l'homme de moins en moins responsable. Nombre de foyers conjugaux sont devenus instables à cause du comporte-ment libertin des hommes desi-gnés pourtant comme les res-ponsables de la famille selon les différents codes familiaux. Combien sont ces bonheurs conjugaux gâchés brusquement par la volonté d'un père tombé sous le coup du charme d'une jambe découverte à l'orée d'une plage ? Aux Etats-Unis même on a toujours compris le lien entre le sexe et la respon-sabilité. Souvenez-vous de tous ces candidats à la course à la présidence des USA écartés de leur objectif pour cause de désordre sexuel. Bref ! si aujourd'hui nombre de fléaux qui consument notre société proviennent de la femme, c'est parce que l'Occident n'a jamais compris la valeur de celle-ci. C'est pourquoi il n'a rien prévu expressément pour elle, préférant tout simplement affirmer son égalité avec l'homme. Mais il n'a peut-être pas compris que l'égalité ne se décrète pas mais se construit à travers la disposition matériel-le et spirituelle des hommes et des femmes qui composent la société. Cela, l'Islam l'a com-pris et c'est pour cela qu'il a prévu un cadre protecteur non pas seulement de ses droits mais avant tout de sa valeur. Ce cadre, c'est d'abord le mariage. La femme dans la vie : à 3 positions elle est fille, épouse et mère. Mais ces trois situations ne sont réalisables qu'à partir d'un foyer conju-gal. L'Islam bâtit donc la vie de la femme autour du maria-ge. L'objectif étant que le plus grand nombre de femmes puis-sent en bénéficier, car seul ce cadre permet à la femme en tant que mère et épouse d'être ES années 90 ont été sans nul doute les Jannées de gloire de la démocratie. De la chute du communisme en Union Sović-tique et dans ses pays satellites de l'Europe de l'Est à la mise hors du pouvoir de quelques dictateurs de pays africains, partout ce vent de liberté qui a soufflé sur ce monde a été salué et applaudi par l'humani-té toute entière. Mais comble d'ironie, un mouvement contraire se déroule ailleurs. En Algérie le même vent doux de démocratie semble du coup avoir pactisé avec le Diable, tant les stratagèmes mis en place pour l'arrêter n'ont eu de limites que par les insuffi-sances de l'imagination humai-ne. On raisonne ou on dérai-sonne, l'essentiel est de mettre fin à un processus (fusse-t-il démocratique) qui conduirait au pouvoir le Front Islamique du Salut porteur d'une idéolo-gie particulière, l'Islam. La situation politique aberrante qui prévaut actuellement en Algérie n'est qu'un élément qui vient encore s'ajouter à la formidable croisade orchestrée contre l'Islam. On se souvient encore de l'Iran de Khomeiny qui ayant choisi la charia comme voie du Salut a été entièrement isolé dans l'objec-tif de l'asphyxier économique-ment. On l'a vu aussi, l'Occi-dent s'élevant et prenant faits et causes pour Salman Rushdie qui a osé insulter la foi de plus d'un milliard d'individus répartis sur tout le territoire terrestre. On est encore indigné par tout le spectacle de souf-france des musulmans de Palestine, du Liban, d'Irak, d'Afghanistan. Bref ! on a le subconscient encore rempli par les exactions dont font l'objet les minorités ou les majorités musulmanes ça et là à travers le monde. Pourquoi en veut-on tant à l'Islam ? Les raisons souvent invoquées sont bien simples. Un passage en revue de ces raisons permet de les classer en 4 points : la situation de la femme, les interdictions (alcool, adultère notamment), l'interférence du politique et du religieux et enfin le droit pénal. L'une des premières critiques lancées contre l'Islam est la place qu'il reserverait à la femme. Tantôt la société musulmane est dépeinte comme une société de polyga mie, incompatible avec les bas cette écriture " consommez du bon lait frais ". Quel rapport y a-t-il entre ce lait et cette femme nue ? Aucun. L'un est aimée et respectée et en tant que fille d'être éduquée el mise en sécurité par la présen-ce d'un père et d'une mère dignes et dévoués. Et cela est aussi bien valable dans un cadre monogamique que poly-gamique. Point est-il opportun encore de justifier dans ces conditions la permission de la polygamie ? Pour l'essentiel, retenons à ce propos que la polygamie n'est pas une insti-tution de l'Islam. Le mariage monogamique ou polygamique est une vieille institution. Toutes les sociétés, qu'elles soient occidentales, orientales ou africaines l'ont connue et le pratiquent encore même de façon voilée. A l'avènement de l'Islam en tant qu'un ensemble de code de vie, plu-sieurs institutions existaient déjà entre autres l'esclavage et la polygamie. Pour le premier, les prescriptions coraniques ont entrainé sa disparition gra-duelle. Aujourd'hui dans le monde islamique, ce phénomè-ne a totalement disparu. Quand au second, l'Islam n'a pas tenu à le faire disparaître en raison certainement des avantages dont il regorge pour la société. L'Islam a tenu tout simplement à l'organiser, à le canaliser en vue de la protection des droits de la femme. Ainsi il a limité le nombre d'épouses à 4 tout en posant le principe de la stricte égalité matérielle entre elles. L Un amphithéâre en Algérie. Dans la droite ligne de la Charia... moeurs actuelles ; tantôt c'est le voile qui est décrié, présenté comme étant un clément cultu-rel d'un âge lointain. Enfin la femme musulmane est présen-tée comme un être infériorisé tant sa soumission à l'homme musulman parait inacceptable. un être humain, l'autre n'est qu'un produit alimentaire qui plus est provient d'un animal. Cependant pour les esprits adultérins pour lesquels la morale n'est qu'un vestige du passé, il y'en a certainement un. Ces deux éléments publici-taires sont " des objets consom-mables ". L'exemple est certai-nement pris loin de nous ? Boutade inutile. Car ici et là, en Côte d'Ivoire comme ailleurs en Afrique ou en Euro-pe, vous retrouverez les mêmes clichés. Et croyez le bien, la publicité n'est jamais innocente. Elle représente les penchants même de la société à laquelle elle est censée s'adresser. La femme est rédui-te aujourd'hui à une simple chose. Son corps est banalisé et devient même une menace pour l'humanité. Menace psy-chologique, car étant à la base de l'avènement de tous ces névrosés et déviationnistes sexuels (homosexuels, maso-chistes.. ). Menace spirituelle, car étant de plus en plus un obstacle puissant au discours religieux. Combien sont tous ces hommes et toutes ces femmes qui tournent le dos au message du créateur, faute de ne pouvoir résister à l'extraor-dinaire emprise du sexe ? Le corps de la femme devient une menace physique réelle pour l'humanité. Est-il besoin encore de démontrer que ce QUELLES RÉALITÉS POUR LE PORTRAIT DE LA FEMME MUSULMANE ? Toutes ces considérations por-tées méchamment sur la situa-tjon de la femme en Islam ne sont qu'un signe de la mécon-naisance ou du refus de recon-naître le statut réel de cette créature qui est l'élément moteur de la société. Contrai-rement à l'Occident qui n'a rien prévu de particulier pour la femme, préférant l'assimiler à l'homme, l'Islam a tenu à codifier jusque dans les moindres détails la vie de cet être qui est sujette naturelle-ment à l'oppression de l'homme. Dans le premier cas l'assimilation des droits et devoirs de la femme à ceux de l'homme au niveau des législa-tions a abouti dans les réalités de la vie quotidienne à faire de la femme un être banal le plus souvent chosifié. Une pancarte publicitaire vue aux Etats-Unis vantant les qualités d'un lait, montre une femme nue à côté d'un pot de yaourt avec au QUELS AVANTAGES POUR LA POLYGAMIE ? Nous n'en ferons pas une liste exhaustive, oeuvre d'ailleurs impossible, chaque génération) humaine découvrant a son niveau les avantages des pres-criptions contenues dans le saint Coran. Nous nous contenterons seulement de relever quelques points à sou-mettre à la réflexion de cha-cun. D'abord la permission de la polygamic est l'expression même de la liberté dans le choix par l'homme de son régime matrimonial. Puisque nous sommes dans la fièvre de Suite en page 10 PLUME LIBRE / Mars 1992 / Page 6 PLUME DANS LE QUOTIDIEN LA CRISE DE L'ECOLE IVOIRIENNE : La Duperie mutuelle ans la parution de plume libre n ° 1 (du mois d'octobre 91), notre frère Bouka Tchienfola dans une ana-lyse générale de la crise de l'école ivoirienne faisait l'obser-vation suivante : " depuis le 9 septembre der-nier (91), les amphithéâtres et les salles de classe ont ouvert de nouveau. Les étudiants ont repris les cours. Mais les incerti-tudes et les rancœurs demeurent vivaces. La menace est encore réelle sur l'école ivoirienne. Il faut que chacun y mette du sien pour redonner à l'école sa sécu-rité d'antan. Cet appel a-t-il été entendu ? Nous disons tout de suite non. La nouvelle flambée de violen-ce, de crise, d'arrêt des cours suffit comme preuve. On est alors en devoir de se poser la question suivante : Qu'a-t-on fait pour résoudre le problème de l'école en côte d'Ivoire ? Rien ! Pratiquement rien ! Car les revendications des étu-diants qui peuvent se scinder en deux grands types : les revendi-cations sociales et les revendica-tions académiques restent insa-tisfaites. Si une action concrète a été posée dès les ler mois en diminuant de moitié, le coût du plat quotidien et le coût mensuel de la chambre, de ce temps jus-qu'aujourd'hui, les problèmes sociaux et académiques ont été oubliés. Personne n'a encore eu le temps de s'occuper réelle-ment de ces problèmes. Même pas les étudiants eux-mêmes. Comment ? Retournons ensemble en Février 90 et remontons la pente du temps. Ce sont d'abord les répressions des premiers jours qui finissent par faire naître une véritable bataille rangée entre les forces de l'ordre et les étudiants. Les élèves s'étant mêlés à la danse, les forces de l'ordre maîtrisaient de moins en moins la situation. Tout cela s'est soldé par la fer-meture de l'école et de toutes ses structures (cités restre " qui a engendré des dégâts matériels importants. Le gouvernement réplique : un nombre important d'étudiants pris parait-il sur les faits (par des agents qui sont arrivés sur date, c'est le moment idéal d'envoyer du renfort en vue d'une " banale opération de maintien de l'ordre " et il enver-ra les bérets rouges qui iront perpétrer des forfaits dignes Dès lors la revendication essen-tielle des étudiants est devenue l'application de sanctions contre les coupables. Et la lutte conti-nue jusqu'à l'arrestation de 200 étudiants dont le secrétaire général de la FESCI Ahipeau Martial qui sera condamné à 3 ans d'emprisonnement ferme. Leur libération constitue logi-quement aujourd'hui la revendi-cation majeure des étudiants. Il faudra une autre " victoire " qui ne sera pas la fin d la lutte car on constatera avec amertume qu'on n'a pas bougé d'un pas. Bref tout est orchestré pour qu'on démeure sur place. Les revendications initiales démeu-rent intactes (elles ont même le mérite de devenir de plus en plus complexes avec l'effet du temps) on n'a pas bougé d'un iota. Mais à qui profite ce va et vient constant et stérile ? Qui entretien la léthargie ? Quelle est la part de responsabi-lité de chacun ? exclusif d'atteindre leurs propres desseins politiques ? Certains partis n'utilisent-ils pas des étudiants pour perturber les cours ? Et les méthodes radicales de certains d'entre eux ? Et la technique de la terre brûlée inci-nération et casse de voitures et d'immeubles publiques et pri- vés ? A qui tout ceci profite ? Et les étudiants que font-ils ? Avec la création de la FESCI, les étudiants avaient trouvé un souffle d'espoir une calme confiance qu'un jour il pourront faire entendre leur voix. plus qu'un simple syndicat, la Fesci était une forme d'expression, l'expression de la vérité, la véri-té de la misère la misère de l'étudiant ivoirien. Mais cette Fédération va pêcher par ses méthodes naïves, radi-cales, et improvisées. En effet si le pouvoir a toujours réussi à distraire les étudiants c'est parce que la FESCI a tou-jours prêté le flanc ? Il n'y a pra-tiquement pas de communica-tion entre la grande masse des élèves et étudiants et les diri-geants. Le plus souvent sans motion, à la suite d'un meeting improvisé on vient demander aux camarades de boycotter les cours. Alors que chaque Faculté, chaque école à son secrétaire qui constitue le relais avec le bureau central. Outre ce manque de coordina-tion il y a le problème des " délogeurs ". C'est généralent Une bande armée de cailloux et de bâtons, (certains parmi eux sont en état d'ébriété de sorte qu'ils ne pensent plus ") et qui est chargée de faire sortir les autres étudiants des amphi-théâtres. Ainsi, vont-ils jusqu'à blesser leurs propres camarades, ou de déchirer purement et sim-plement leurs cours. Il ressort donc de ce qui précède que la FESCI voudrait instaurer une véritable dictature sur le campus universitaire. La procé-dure normal voudrait qu'ils (les différents secrétaires généraux) demandent la permission au professeur (en cours) afin de pouvoir convaincre leurs cama-rades de la conduite à tenir (n'est-ce pas aussi cela la démo-cratie ? Heureusement que cela semble avoir été compris même s'il vient un peu tardivement. Casses à l'Université d'Abidjan. UNE TRILOGIE SACRÉE OU UN MARCHÉ DE DUPE les lieux 45 mn après les dégâts) sont radiés non seulement de l'école de côte d'ivoire mais de toutes les écoles du monde. La principale revendication des étudiants devient du coup la levée de cette mesure trop sévè-re. Pendant des mois la lutte se fera dans ce sens jusqu'à la satisfaction. Après cette " victoire " on se sur-prend au point de départ. La FESCI décide alors de faire une conférence de presse ou les médias nationaux et internatio-naux seront présents pour éclai-rer l'opinion publique sur la situation de l'école en côte situation de l'école en côte d'ivoire. Naturellement cela ne plaît pas à certaines oreilles qui décident de faire intervenir des " forces de désordre " appelés " étudiants-loubards " pour empêcher la ren-contre. Ces derniers intervien-nent effectivement, le coup est réussi : la conférence de presse est boycottée un nouvel objectif est fixé pour les étudiants : La liberté syndicale sur le cam-pus et l'assainissement du milieu universitaire en extirpant les éléments loubards. (Avons nous encore en mémoi-re les objectifs initiaux ?) Cette opération d'épuration et de conquête de liberté syndicale se prépare au fil des réunions. Celle du 17 Mai sera interrom-pue dès 21 h par les gendarmes et les agents de police de Yop mobilisés à cet effet. Mais le colonel Guéï Robert trouvera que 1 h du matin de cette même d'une armée d'occupation. Subitement l'objectif principal de la lutte des pauvres étudiants devient la constitution d'une commission internationale d'enquête pour faire la lumière sur les faits. Après quelques mois de lutte une autre, encore une autre " victoire " est obte-nue : une commission est mise sur pied, elle ne sera pas inter-nationale mais sera tout de même crédible. Avant les résultats de cette commission la FESCI revient sur l'assainissement des lieux. Et cela va se solder par le meurtre d'un des leurs fut-il lou-bard. (le loubardisme donnerait-il droit de vie ou de mort à des citoyens sur d'autres ?). Malheureuse situation ! Le gouvernement revient à l'attaque. la FESCI est déclarée dissoute. Des " coupables " sont jetés en prison. Une fois encore la revendication la plus impor-tante des étudiants devient la libération de leurs camarades et la réhabilitation de leur fédéra- Etant des organisations poli-Etant des organisations poli-tiques dont le but est de parvenir tiques dont le but est de parvenir un jour aux commandes, les par-tis d'opposition sont désormais impliquées dans toutes les affaires publiques du pays. Si nous examinons notre chemi-nement depuis 1990, on consta-te que l'école et l'opposition te que l'école et l'opposition sont congénitalement liées. pour le commun des ivoiriens l'opposition ce sont les élèves, les étudiants et leurs maîtres. Cela est d'autant plus ancré en eux que c'est à la faveur de cette eux que c'est à la faveur de cette même grève estudiantine que le multipartisme a pu voir le jour en Côte d'Ivoire. Dès lors un pacte semble avoir été conclu entre les étudiants qui aspirent à un nouvel horizon et l'opposi-un nouvel horizon et l'opposi-tion qui se propose de les y conduire. Mais comment ? Jusqu'à pré- sent cette opposition n'a agit que de façon épidermique face aux différents problèmes de l'école. C'est-à-dire que son action se résume à de simples réactions. Au lieu de s'attaquer dans une action concertée aux causes profondes du problème, elle reste à la traine et chaque fois réplique quand le Gouvernement a fini d'accom-plir ses bévues. Cela nous amène à nous poser des questions. Les problèmes de l'école ne constituent-ils pas pour certains partis un prétexte pour foncer sur le parti au pou-voir avec pour objectif réel et Internats... ). La lutte des étudiants et diffé-rents partenaires du système éducatif s'était donc orientée essentiellement vers le sauveta-ge de l'année qui s'était noyée jusqu'au cou. In-extrémis on réussit à le faire au prix de sacri-fices de tous ordres. Revenus de 6 mois de " vacances obligatoires, les hos-tilités reprennent parce que les causes n'ont pas entièrement été satisfaites. Un petit matin des étudiants Organisent une offensive ler- tion. Après d'autres mois de lutte ces Après d'autres mois de lutte ces camarades bénéficient de la grâce présidentielle la ennième victoire des étudiants est obte-nue. La Fesci reprendra ses acti-vités même en état de " dissolu-tion ". Et la commission d'enquête révèle : pas de mort ni de disparu mais des atrocités et des immoralités inimaginables ont été perpétrées par notre armée nationale. Suite en page 9 PLUME LIBRE / Mars 1992 / Page 7 MEPLUME POLITIQUE CEI : Sur les traces de la Yougoslavie dants puisse n indépendants puisse nous garantir une vie paisible » et s'est empréssé de prévoir des « cataclysmes ». Les inquié-tudes de Chevernadze tirent leur légitimité de la volonté russe et de celle de son bouillant président Boris A crise Yougoslave a mis à nu les réalités ethniques et religieuses que l'Europe se vantait d'avoir résolu. La CEE et même l'ONU ont du mal à éteindre le brasier Yougoslave tant les intérêts en présence sont divergents. Et à quelques centaines de kilomètres de Zaghreb la « Ville forteresse >>, couve un autre brasier, sous les cendres de l'ancien empi-re Soviétique. La CEI peut-elle échapper au sort Yougo-slave ? L droit des minorités russes. (l'arme nucléaire) qu'il peut brandir à tout moment. C'est ainsi que dans sa « passation de service >> avec Gorby, sa première réaction a été de s'accaparer le « bouton PROBLEMES ETHNIQUE ET RELIGIEUX UN VÉRITABLE CASSE-TETE POUR L'AVENIR DE LA SOUS-REGION. L'instabilité de l'ex-URSS repose également sur la dis-crimination des occidentaux envers les Etats d'Asie cen- ment de la politique intérieure rouge ». Et qui plus est, la de la CEI est incontestable-trale à majorité arabe et musulmans et moins pourvus en armes nucléaires. Si l'indépendance des trois Etats baltes (Letonie-Lituanie et Lestonie) a reçu l'approbation rapide de l'occident (sous le prétexte de leur annexion for-cée par Staline) les << Sous-États » de l'Asie centrale n'ont pas droit au privilège de l'indépendance car leur proxi-mité et leur affinité avec l'Iran et la Chine font d'eux des « < zones d'insécurité ». Il n'est pas impossible qu'en cas de conflit entre l'un de ces Etats << non européens » et des États à populations euro-péennes que l'occident pren-ne position pour << ses frères » > <. C'est bien ce qui s'est passé en Yougolsavie. Les Hongrois ont pris directement partie pour les croates en leur four-nissant des armes contre les Serbes. Au même moment la CEE reconnaissait l'indépen dance de la Slovenie et de la CEI-YOUGOSLAVIE : MEMES RÉALITÉS. La CEI connait les mêmes problèmes que ceux qui ont entrainé la " rupture du pacte " en Yougoslavie. Des minori-tés ethniques et religieuses-mariginalisées cherchent à se rivaloriser. Les revendications nationalistes et ultranationna-listes sont entretenues par des vélléités géopolitiques à peine voilées qui peuvent à tout moment dégénérer en conflits internes et extemes. Des tanks à Moscou comme a Belgrade Elstine de perpétrer l'héritage tsariste dans l'ex-empire soviétique. La volonté de puisssance russe " se traduit Russie s'est arrogée la place de l'URSS au conseil de Sécurité, son drapeau a égale- ment le problème ethnique et religieux. Ici comme en You-goslavie (où l'impérialisme par le désir de s'accaparer de ment remplacé celui de serbe a vite fait de précipiter Croatie sous une vive pres- le pays dans une " sale guer-re ") l'hégémonie russe mena-ce la paix. Commencée sous Staline, la politique de " russi-fication " a disséminé les russes sur tout le territoire de l'ex-URSS. Aujourd'hui les russes se trouvent être plus nombreux dans certains Etats que les populations autoch-tones. C'est le cas du Kaza-khstan qui compte 36 % de Kazakhs contre 40, 8 % de Russes. En letonie (qui ne fait pas partie de la CEI) les populations Slaves (Russes. Biolorusse et Ukrainiens) représentent 42 % de la popu-lation. Les colons russes ne manquent pas de poser des problèmes car ils ne sont pas toujours bien vus des popula-tions autochtones des autres Etats qui les considèrent comme des envahisseurs. Les colonies sont un moyen de pression pour la Russie qui sion de Bonne. URSS dans toutes les ambassades importantes du monde. Même si Boris Elsti-ne affirme que son intention n'est pas de créer une armée unique pour toute la commu-nauté sous un commande-ment unique (celle bien sûr de la Russie), sa détermination à faire sien la flotte de la mer noire confirme ses tentations totalitaires. On comprend alors aisément pourquoi les trois états baltes. Létonie. Lestonie et Lituanie n'ont pas adhérer à la nouvelle union aux contours encore mal défi-nis. Ceux-ci ont préféré s'octroyer une marge de manœuvre afin de ne pas se retrouver dans le même engrenage que celui de la défunte U. R. S. S. Malgré cette prudence des Baltes, Elstine semble avoir gagné la pre-mière manche de sa course à la suprématie, mais tout n'est pas tenniné. tout le patrimoine hérité de la révolution communiste ou à défaut d'y étendre sa prépon- DES CALCULS QUI S'ÉLOI-GNENT DE LA RÉALITÉ L'éffrondrement de l'empire Soviétique à certes conduit à la fin de la " guerre froide " mais il semble précipiter l'humanité vers un précipice : tant la menace d'une guerre thermo-nucléaire est patente. La bousculade entre la Russie et l'Ukraine pour le Contrôle de la mer noire n'est qu'un aspect des conflits à la fois interes et externes, qui sem-blent se dessiner dans ce vaste champ de mine que constitue la partie eurasienne de notre planète. Le ton est déjà donné Azérie et Armé-miens qui a déjà fait des cen-taines de morts et des dégats matériels importants. dérance. Maintenir une influence des minorités russes dans les autres états afin d'avoir un droit de regard sur leur poli-tique intérieure. Evidemment, les ambitions russes ne peu-vent que se heurter à la ferme opposition des autres états qui soit réclament leur part d'héritage, soit entendent assumer l'intégralité de leur souveraineté à la fois nationa- le qu'internationale. L'éffrondement de l'empire Soviétique et la fin de la << guerre froide » serait le pré-lude à une paix à l'échelle planétaire. Telle a été la conclusion hâtive à laquelle avaient abouti nombres de spécialistes de la géopolitique internationale. A peine cet la crise du golfe, puis celle de effondrement amorcé, éclatait la Yougoslavie. Au même moment les conflits ethniques (ou de nationalités comme on le préfère là-bas) s'accen-tuent. Une fois de plus les calculs s'enlisèrent. Au fur et à mesure que le temps passe. l'idée d'une paix mondiale s'évapore et l'évolution de la politique intérieure de la CEI ne fait qu'accroître les inquié-tudes de l'humanité. C'est ainsi qu'au lendemain de la création de la CEI. Edouard Cheverdnazé « < ne pensait pas que la communauté des états ELSTINE SEMBLE AVOIR GAGNÉ LA PREMIERE MANCHE, MAIS TOUT N'EST PAS TERMINÉ. D. H. L. La complicité entre Boris Elstine et le conseil de sécuri-té des Nations-Unies n'est plus un secret pour personne. Grand maître chanteur Elstine s'est imposé aux occidentaux (1) Communauté des états indépen dants. Cette entité a remplacé l'ex-URSS moins les 3 Etats baltes. à tout moment peut susciter (2) Rapporté dans Frat Mat N 8. 167 du 27-12-1991 pour chiffres of Ja N 1622 et le Monde diplomatique N ° 454. des troubles dans les autres grâce à « l'épée de Damoclès » Un autre point d'achoppe-Etats afin de faire prévaloir le PLUME LIBRE / Mars 1992 / Page 8 COURRIER DES LECTEURS Chers lecteurs cette rubrique est la vôtre, animezs-là en nous faisant parve-nir votre opinion sur les divers problèmes de l'Islam dans le monde. Veuillez préciser à cet effet votre adresse complète. Les lettres sont à adresser à " COURRIER DES LECTEURS ", Plume Libre 08 BP 2462 Abidjan 08 LA CRISE DE L'ECOLE IVOIRIENNE : La Duperie Mutuelle (Suite de la page 7) arrive à plusieurs étudiants aujourd'hui de se demander si la Feci agit pour les étude des gourdhui de se demander si la compte de ceux-ci ? Bref on a souvent l'impression que les réac-tions de la Fesci sont suscitées par une volonté d'aculer le pou-voir pour l'amener à céder. Est-ce là un objectif inscrit au cœur des revendications des étudiants ? ou la Fesci se considère-t-elle désormais comme un maillon de la chaîne des partis politiques de Côte d'Ivoire ? Et les attaques, les destructions des biens d'honnètes citoyens (pharmacie, voitures... ) ; Et la casse d'un bâtiment comme la scolarité où sont stockés tous les dossiers, les diplômes des étu-diants ; A quelle logique tout cela obéit-il ? Pour être les bâtis-seurs de demain a-ton besoin d'être des destructeurs d'aujourd ' hui ? La situation en Algérie grisme islamique " ? Est-ce le peuple algérien qui par deux fois vient de renouveler sa confiance aux dirigeants du le programme politique, écono-mique et social ? Est-ce la bourgeoisie militaro-civile et leurs alliés occidentaux qui en 30 années de gestion, ont mis à genou ce pays pourtant riche en hommes de qualités et en ressources naturelles ? En vérité ceux qui s'opposent au FIS, sont les mêmes qui dans d'autres pays africains dilapidant les richesses de leurs peuples avec l'assentiments des éternels donneurs de leçons. Les occidentaux à travers leur silence approbateur, ou leurs lèvres du putsch d'Alger auront une fois de plus démontrer que leur conception de la démocra-tie est à géométrie variable, au service non des peuples oppri-més mais au service de leurs protégés locaux. L'Algérie à cet égard pourrait être l'exemple d'une seconde déco-lonisation. condamnations A actuellement en Algérie interpelle tout Africain, vu l'importance de ce pays dans la mémoire collective. Mais aujourd'hui, ce pays fait l'actualité pour cause " d'inté-grisme islamique ". Les ques-tions que le bon sens devaient nous amener à nous poser, et qu'on ne se pose pas sont les Le gouvernement est le détenteur du pouvoir de décision, donc le maître d'œuvre de la manoeuvre qui consiste à détourner les étu-diants de leurs problèmes réels et légitimes. Mais ce que les dignitaires de ce gouvernement n'ont peut-être pas encore com-pris dans ce jeu, c'est que plus on rêve et on fait distraire, plus la réalité grossie et devient obèse partant de moins en moins maî-trisable et le rêve de transforme certainement en cauchemar. Ainsi au départ de la grève les étudiants qui se plaignaient parce qu'ils étaient devenus 22. 000 dans un espace aménagé pour 8. 000 sont aujourd'hui près de 30. 000. Cela complique donc davantage les problèmes aussi bien sociaux qu'académiques. Le gouvernement en réalité, ne semble avoir aucune intention de résoudre quoique ce soit. Tout se passe comme si ce pouvoir voulait punir les élèves et étudiants pour avoir été à la base de l'avènement du multipartis-me en Côte d'Ivoire. Outre cela on peut aussi affirmer que ce pouvoir brûle d'une envie certaine de fermer l'école afin de pou-voir faire des économies (Suspension des bourses, des salaires, et du budget alloué aux diverses prestations de l'éducation. Et pour camoufler ce dessein dont le symbole est loin d'être la colombe, il se présente comme le grand champion des sauveurs d'années. haque année on affiche en grand ure sur les médias : " L'année scolaire et universitaire sera sauvée ". Et pour avoir évité à la Côte d'Ivoire une seule année blanche on est entrain de lui faire subir sa 3è année jaune toutes de 4 mois et la liste n'est pas enco-re close puisque la supercherie continue. Continuera-t-elle indé-finiment ? suivantes : Qui sont ceux qui ont peur du FIS ? Qui a peur de " l'inté Dogoba Bakayoko Prof. Lycée de Dimbokro Droit de Réponse de la question Morale à l'école Ivoirienne au Règlement Définitif du Problème DANS sa livraison du mois de Ponty de Yopougon par la direc-l'université, une liberté est lais- décembre 1991, le journal " Plume Libre " (le N ° 3) faisait mention par la plume de mon-sieur Koné Zakaria Abdallah, de la question morale à l'école ivoi-rienne (page 5). A la lecture de son analyse, on comprend bien que, monsieur Koné ne vit pas les réalités de cette école ivoi-rienne ; car il prend à défaut les enseignants toujours les mêmes. qua font que subir une situa-lion qui s'impose à eux. Il parle de " valeurs religieuses et de doctorat " mais il oublie que tout le monde n'est pas croyant et de plus. que le diplôme n'a rien à voir avec la maîtrise des instincts libidinaux. Tout comme le président Geoges Bush se propose de combattre la vulgarisation de la capote et d'attaquer le mal (le SIDA) à la source (le désordre sexuel). j'invite monsieur Koné à recher-cher les causes profondes de cette situation qui prévaut dans nos lycées et collèges. Je ne sais pas s'il a bien regardé la photo qui apparaît en haut, à droite sur la page de son article : sans avoir vu entièrement ces jeunes filles qui y figurent, on peut dire qu'elles sont décemment habillées et sont sécurisantes pour le professeur. Parler de la décence de l'habillement, m'amène donc à analyser ce qui se passe dans nos établissements actuellement : tion parce qu'elle portait un fou-sée à l'étudiante. lard à l'école. En décembre 1991, dans les lycées Mamie Adjoua, Scienti-fique et mixte de Yamoussoukro, une décision tombe " Plus de port de jupes volantes et larges ". Tout contrevenant sera passible d'une On a encore à l'esprit le cas de cette étudiante des sciences éco-nomiques qui a séduit son pro-fesseur venu auprès d'elle pour une explication qu'elle deman-dait : En effet, sa camisole a été volontairement rendue ample par X POUR UNE ISSUE DE SORTIE... Face à la gravité de la situation, personne ne peut prétendre tout seul détenir la solution du problème de l'école en Côte d'Ivoire. Toutefois une constante traverse notre analyse : l'hypocrisie et la mauvaise foi sont les " Vertus " les plus partagées ici. De ce fait, la " purification de l'âme " est la condition essentielle qui précède toute action, pour que l'homme ivoirien puisse prendre avec sérieux probité et succès le virage actuel de son his-toire dans la mesure où " l'âme est purifiée " de ses défauts (radi-calisme stérile, intolérance farouche... ) l'homme devient plus sincère et plus fidèle à ses devoirs envers autrui. Ainsi les parents tous démissionnaires prendront-ils leurs responsabilités. Ce n'est qu'a ce prix que l'école pourra redémarrer. Après donc cette grande toilette nous pouvons suggérer, que les ivoiriens acceptent de faire venir autour d'une table commune tous ceux qui de loin ou de près sont impliqués dans le problème ; dans ce cadre de reflexion il sera posé le problème fondamental de l'en-fant ivoirien et de son devenir. Ainsi seront passés au peigne fin tous les problèmes de l'école afin de fixer les nouveaux objectifs et réaliser une adéquation sincère entre les besoins et les moyens dont nous disposons aujourd'hui. Si nous refusons cette concerta-tion dans la transparence et la tolérance mutuelle, nous demeure-rons ces agrégats d'hommes, instruments de désordre sur la terre ne cherchant à réaliser que leurs propres désirs et intérêts, parfois sous des dehors d'hommes sincères. Mais jusqu'où cela nous conduira-t-il ? certainement dans le gouffre ! Réglementer l'habillement des jeunes filles à l'école... l'exemple n'est pourtant pas loin. réduction de moyenne de deux sur la note de conduite ou d'un renvoi systématique de l'école : on n'en est pas encore au foulard ! Ça aurait peut être nécessité un S. O. S. Que propose-t-on en retour ? " Des jupes droites et tout juste au delà des genoux. Quelles en sont les raisons ? II semblerait que les parents dépen-sent beaucoup trop d'argent pour les jupes volantes et larges : avec elles aussi, on n'arrive pas très 1ôt à savoir qu'une fille a une polichinelle dans le tiroir (enceinte), comme si cela se reconnaissait aux mollets de la femme. On ne se tromperait pas si on disait que les parents d'élèves ont de bons " défen-seurs " à l'école quand il s'agit de cela. On se demande encore d'où cette " sage " décision est venue. Pas sûrement du ministè-re de tutelle ! le haut afin de laisser voir sa poi-trine à quiconque se tiendrait au dessus d'elle. Le plan de cette jeune fille a marché grâce à son habillement qui était provoca-teur. Vous direz évidemment que le professeur pouvait éviter cette invitation mais auriez-vous oublié donc qu ' un professeur est un homme et que parmi les hommes, il y a des normaux el des malades sexuels. Le mal est venu de l'habillement donc c'est plutôt cela qu'il faut dénoncer avant de s'en prendre aux ensei-gnants. Je pense que l'occasion est belle, monsieur Koné, pour inviter les autorités compétentes de réglementer l'habillement des élèves de nos écoles et facultés afin que les professeurs n'y soient plus violés à longueur de journée. En effet, il est fréquent aujourd'hui de voir des jeunes filles qui veulent correctement se vêtir pour aller en classe (jupes suffisamment longues, volantes au besoin afin de ne pas laisser apparaître leur forme : par moment un foulard sur la tête pour couvrir les cheveux qui ont un effet puissant d'attraction sur homme etc... ) être renvoyées de l'école. On se souvient encore du problème du foulard en France. En Côte d'Ivoire même, en 1990. une jeune fille se voit vidée de la classe au William préjudiciables plus tard ; car à Koné Zakaria Abdallah Koné Abou Mah Abou BP441 Abidjan 21 Si l'on ne prend garde, ces jeunes filles prendront des habi-tudes d'habillement qui seront PLUME LIBRE / Mars 1992 / Page 9 LITTERATURE-SCIENCES Le Livre du mois LA CHARIA : Entre caricatures et réalités (Suite de la Page 6) Rencontre historique Islam-Afrique Convergence et symbiose des deux cultures. Processus d'altération de I'Islam pendant l'époque coloniale (sa neutralisation) -Rôle décisif de la religion musulmane dans la trans-formation des jeunes nations (sur le plan culturel et économique) Enfin il expose sur la parti-cipation de l'islam à l'avè-nement d'une culture général : Islam et dévélop-pement. de la démocratie, y ' a-t-il régime plus démocratique que de permettre aux Whommes et aux femmes mme âgé de convoler en de nouvelles noces avec une jeune fille, la situation en est tout autre pour une veuve. Ses nombreuses dames exulées par la mort de leur mari ont aussi besoin d'un nouveau cadre conjugal ou continuer à mener une vie normale. Cela ne leur sera pas pos-sible en dehors du cadre polygamique ; car les hommes non encore mariés qui accepteraient de s'unir avec des dames ayant déjà eu une vie conjugale bien remplie ne sont certaine-ment pas légion. Afin dans l'ordre normale U moment où la problématique, de l'existence humaine se trouve posée avec acuité, il est opportun et urgent de faire entendre toutes les voix. Il faut amener l'humanité en générale et l'Afrique en particulier à redécouvrir et comprendre par un effort de réflexion critique. Tout le patrimoine de sagesse dont elle a héri-té de l'hitoire. De sa capa-cité de discernement et d'exploitation de la sub-stantifique moelle de ces différentes doctrines. Peut-être parviendra-t-elle à pacifier la tempète présente et à inventer un futur plus humain. A Islam-société africaine et culture industrielle d'aménager selon leur propre vision des choses et dans la limite de la licéité leur vie conjugale ? La Côte d'Ivoire a vécu pendant longtemps sous le seul régi-me matrimonial de la com-munauté des biens. Elle n'a compris que récemment qu'une bonne partie de la population aurait souhaité être placée sous un autre régime. Alors pour plus de liberté elle a institué le régi-me de la séparation des biens. S'il y'a donc une frange de la population fusse-t-elle minoritaire qui se sent les capacités maté-rielles et morales suffi-santes pour se placer sous un régime matrimonial autre que monogamique, l'autre frange de la popula-tion ne peut l'en empêcher. Ensuite la phygarie en soit apparait comme un remède par rapport à un certain nombre, soit à la femme prise individuellement. Ainsi pour un souffle dont la femme tomberait brus-quement malade, ne pou-vant plus satisfaire à ses devoirs conjugaux (relation sexuelle par exemple) serait placée devant une une alter native : le divorce pour per mettre au mari de se pendre une nouvelle femme afin d'avoir une vie sexuelle normale ou tout simplement maintenir le mariage mais avec la possibilité pour le mari d'entretenir des rela-tions extraconjugales. Dans les deux cas, la solution n'est pas satisfaisante tant en pour le couple lui même que pour la société. Alors il serait plus judi-cieux pour le mari d'épou-ser une seconde femme. Ainsi la première venue dans le cadre d'un foyer avec tout le respect et peut continuer a éduquer ses enfants. Quant à la seconde ses intérêts sont mieux pro-tégés et son honneur sauve-gardé. D'autre part, s'il est plus aisée pour un veuf MIS - Mamadou Dia Problème L'islam est-il un frein pour industrielle. l'évolutin des sociétés tra-ditionnelles africaines ? Peut-on intégrer l'Islam à la société industrielle ? Telles sont les questions fondamentales auxquelles l'ouvrage de Mamadou Dia tente de doner une reponse tout en précisant en filigra-ne les conditions de cette intégration. Conclusion TGVING BUTEIT L'auteur, après une minu-tieuse démonstration, affir-me que l'Islam, loin d'être menacé par la société industrielle, connaîtra de nouveaux horizons à tra-vers la civilisation du spiri-tuel et du réel. Car L'Islam a pour vocation de protéger l'homme, lui servir d'âme et de conscience, afin qu'il ne soit pas la monture, mais le cavalier de la culture industrielle. Prévenir le danger d'un esclave nouveau découlant de la non-maîtrise des choses, empêcher que la des choses, il est aisé de comprendre qu'il y a beau-coup plus de femmes en âge de se marier que d'hommes ayant la capacité de se marier. Supposons qu'il y ait une égalité entre les hommes et les femmes au niveau des naissances. De l'âge de puberté ou pour les respecter d'aujourd'hui, à 18 ans de la jeune fille peut se marier. Alors que pour le jeune gar-con il lui faudra attendre entre 27 et 30 ans, c'est à dire l'âge moyen pour entrer dans la vie active. Ajouter à cela la propen-sion des hommes d'aujourd'hui à repousser autant que possible l'avène-ment de leur union définiti-ve avec l'âme sœur, l'âge moyen du mariage peut se situer jusqu'à plus de 30 ans. Ce deséquilibre entre popu-lation de femmes en âge de se marier et population d'hommes en âge et ayant la capacité de se marier est sources de nombreux maux qui peuvent ronger la socié-té s'il n'est pas compensé. Toutes ces nombreuses jeunes filles qui vieillissent ainsi dans l'espoir jamais réalisé de se trouver un foyer sont sujettes à toutes les dépravations possibles et constituent une source de déstabilisation des familles. Snati 51 Cet xercice devra se faire sans passion ni parti pris pour aucune d'entre elles à priori. C'est mūs par cette préoccupation que nous vous presentons l'œuvre de Mamadou Dia (Premier Démarche président du conseil du Senegal indépendant), inti-tulé Islam-Société Africai-ne et Culture Industrielle parue aux NEA en 1975. tuck ime mœurs Pour repondre à cette ques-tion l'auteur part d'un exposé prolixe sur la foi et les pratiques islamiques : -transcendance divine : - L'homme dans la doctrine musulmane 2. Partie informative - Base métaphysique de sa création industrielle ne soit morale Thème une ruine de l'homme ; voilà les attributs et les pré-occupations de l'Islam dans l'édification du monde nou- - L'humanisme musulmane-La civilisation musulmane A travers l'analyse des rap-ports entre, dunepart. l'Islam et les sociétés afri- caines et d'autre part, entre Islam et la culture indus-trielle, l'œuvre de Mamadou Dia s'inscrit dans le thème veau. Ensuite il procède à une analyse de la présence musulmane en Afrique et l'apport de l'islam aux sociétés africaines affaut Techi Mahamadou Sidibé Koné Zakaria Abdallah COMMUNIQUE Le comité exécutif de l'association des élèves et Etudiants musulmans de Côte d'Ivoire (AEEMCI) organise 2 Semi-naires de formation dont voici le détail : 1) Le séminaire de formation des responsables de base à la gestion associative. A cet effet 2 camps sont prévus au Collège Moderne autoroute et l'autre au Lycée Moderne Djibo Sounkalo de Boua- 37 ke. L'accueil aura lieu le samedi 14-04-92 à 15 h dans les camps respectifs. 2) Les journées de la femme Musulmane. Thème La femme et le concept d'adoration en Islam Lieu : Collège Moderne II Dabou Ateliers de formation autour de sous thèmes suivants : -la gestion du foyer -la femme et l'emploi -la femme et la notion du culte - la jeune fille musulmane et récole -le concept d'émancipation de la femme en Islam La liste des participants doit parvenir au Comité exécutif avant le 31 mars 1992 délai de rigueur. A Suivre dans le prochain numéro Aulint PLUME LIBRE / Mars 1992 / Page 10 INFOS PLUME Les Enseignants Coraniques en Séminaire Du 23 décembre 1991 au 04 janvier 1992 s'est déroulé à Bouaké un séminaire de for-mation pédagogique des enseignants coraniques. Ce séminaire qui est à sa deuxième édition a vu la participation de 61 partici-pants. Le choix de la ville de Bouaké relève d'une volonté des organisateurs de décen-traliser de telles activités. Pendant dix jours les sémi-naristes (pour la pluparts des brevetes des écoles franco- ECHO DU SEMINAIRE DES CADRES MUSULMANS : Enfin une organisation pour les musulmans mique. Il faut dire à cet effet qu'un des participants que nous avons approché nous a signifié sa grande satisfac-tion à l'issue de cette ren-contre. Pour le frère Diarras-souba Moustapha séminaris-te ce forum a été l'occasion pour lui d'apprendre beau-coup. Son attention a été marquée notamment par les disciplines comme la péda-gogie, les méthodes des communications et l'appren-tissage des règles du tag L'on n'en finissait pas avec les blâmes innombrables dont étaient victimes les musulmans à cause de l'inorganisation et de pagaille qui les caractérisait. L'on n'en finissait pas en plus avec les querelles des regroupements parcellaires de ce pays. On n'en veut pour preuve l'incident à la commission Nationale d'Enquête entre 2 groupes de musulmans qui se dispu-taient le siège reservé à notre communauté. L'on n'en finissait pas enfin avec les arguments avancés par les autorités politiques pour les problèmes dans les organes musulmans (péléri- nage, ecoles " medersa ", forums religieux.... ) et justi-fier ainsi leur main-mise sur toutes ces organisations. Trop, c'est trop. Il fallait faire quelque chose, Eh bien c'est fait. Réunis en seminaire du 27 Décembre 1991 au le Jan-vier 1992 au lycée Profes-sionnel de San-Pédro, envi-ron 185 cadres musulmans représentant les 10 zones administratives du pays ont réfléchi à tous les problèmes importants de l'Islam dans notre pays : l'organisation et le financement de l'Islam, la formation et l'efficacité dans le travail islamique. Les progammes de mobili- sation des ressources finan-cières, des enseignants sur la propagation du message islamique et surtout une organisation générale pour tous les musulmans. Cette organisation comprend à son sommet le conseil des Imams, instance suprême de la communauté composé des chefs spirituels. Ensuitent vient le conseil National composé des représantants des organisations nationales islamiques de cadres. femmes, jeunes et étudiants. Ce conseil représentera l'organe de reflexion et de planification des activités islamiques en Côte d'Ivoire. arabes) ont été initiés à la weed. psycho-pédagogie, à la pédagogie, à la connaissance du coran et au fiqh c'est-à-dire la jurisprudence isla- Le FIS parti de l'étranger ? attend jusqu'à présent la réaction des défenseurs des droits de l'homme Cameroun Des musulmans massacrés Il-y-a quelques semaines, des musulmans qui faisaient une marche dans la capitale camerounaise Yaoundé ont été violemment reprimés. De source officielle, on parle de 7 morts mais des sources dignes de foi font elles état de près de 20 morts. Cette marche était organisée pour récupérer un terrain où devait être édifier une mos-quée et qui a été " enlevé " par la mairie sous prétexte que le terrain n'a pas été mis en valeur depuis longtemps. Partout dans le monde, la répression contre le musul-man est impitoyable. Qui est intolérant dans tout ça ? voie ? Inc.. que les Koweitiens ont engagé pour démasquer les avoirs Irakiens dans le nucléaire. Cet Etat de l'Asie centrale 2. 717. 300 Km2 avec 16. 538. 000 Hbts est Ça se fait comme ça monde et les mettre sous le musulman. Il est considéré Dans leur volonté de cher- cher par tous les moyens à disqualifier le Front Isla-mique du Salut, les autorités algériennes ont lancé récem-ment une vaste campagne destinée à prouver à l'opi-nion du pays que le mouve ment islamique est téléguidé de l'extérieur. Le journal officiel El Mudjahid évoque par exemple le terme en Syrie d'une réunion secrète destinée à rechercher les moyens d'une aide de l'Iran, par beaucoup comme l'un des pays les plus puissants de ILX-URSS après la Rus-sie coup de l'embargo América-no-Onusien. Ainsi le Cheick Jabber dépense plusieurs millions de dollars pour asphyxier l'Irak. La guerre pour lui continue, peu importe les formes qu'elle Birmanie prend actuellement. *... Les dirigeants de la CEE ne voudront pas accueillir de nouveaux réfugiés. qui plus un est musulmans. à moment où une vague d'autres réfugiés venant de l'est menace de déferler sur leurs pays. Mais pourrait-il refuser d'offir le droit d'asile aux cadres et autres algériens aisés qui fuiront un pays soumis à un régime militaire ou islamique,... >> C'est par ce genre de com-mentaire que la presse occi-dentale intoxique l'opinion. FIS. Décidément rien ne Voyez vous même la mal- La chasse aux musulmans Les étrangers affluent Il n'est pas facile d'être musulman actuellement en Birmanie. En effet il y a quelques semaines les mili-taires au pouvoir dans ce pays ont entrepris une véri-table chasse aux musulmans. Arrêtés, déportés ou portés disparus, les musulmans de ce pays vivent un véritable drame en ce moment. On estimait au 15 Février der-nier à près de 5000 nombre de personnes ayant fiu ces La guerre du golfe n'a nulle-ment transformé les Kowei-tiens. Bien au contraire. Ainsi, pour faire tourner la machine économique du pays, c'est près de 600. 000 nouveaux étrangers qui seront nécessaires. Le gou-vernement Koweitien avait pourtant voulu réduire au maximum la présence des étrangers pour ne pas noyer les locaux dans la masse des du Soudan et des mouve-ments islamiques libanais au veillance de l'intention. peut arrêter ceux qui font un coup d'État contre un peuple. Etats-Unis Près de 400 millions de dol-lars voici le pactole que la Jalloud dixit Le commandant Abdel Maison Blanche compte Salam Jaloud. Vous connais-dépenser pour entretenir les sez certainement. C'est le quelques 2000 savants immigrés. Mais les habi-persécutions pour se réfu-bras droit de l'ex-bouillant Soviétiques du nucléaire et tudes sont têtues et il devra gier, au Bengladesh. On faire contre mauvaise fortu-ne bon cœur. CEI, (Ex-URSS) : Un Etat musulman parmi les détenteurs de la bombe H Le Kazakhstan (capitale : éviter qu'ils n'aillent mon-nayer leur savoir en Iraq, en Lybie ou en Iran. Ils exagè-rent tout de même ces Yan-kees jusqu'à quand comp-tent-ils garder la lumière du soleil pour eux uniquement ? Kowelt : La guerre colonel Kadhaffi. Dans une récente déclaration, le com-mandant Jalloud a souligné que si des élections libres avaient lieu dans tous les pays arabes, les résultats seront à l'image de ceux de l'Algérie. On ne peut pas être plus honnête. Mais cher Joyeux Ramadan dans la Paix d'Allah commandant pourquoi ne de Jabber n'est pas Alma-Ata) est l'une des 4 Républiques de l'Ex-URSS pas pousser l'honnêteté finie. jusqu'au bout en laissant les peuples choisir enfin leur C'est la Kroll Associates à détenir la puissance PLUME LIBRE / Mars 1992 / Page 11 LITTEMU SPORT WI CAN 92 : Après l'euphorie, place au réalisme la CAN 92 est là pour rappe- ler que seule l'entente la collaboration et l'harmonie dans le travail peuvent garantir le succès. En tant que responsables ils doivent s'élever au-dessus des rivali-tés et faire en sorte que le milieur sportif soit sain. On ne le dira jamais assez, notre sport-roi a beaucoup souffert de certains maux qui sont les pots de vin et autres magouilles. Malheureuse-ment certains dirigeants se sont trouvés impliqués dans ces machinations. Il est temps de donner le coup de balai. La demière instance à apporter sa contribution pour le maintien du football ivoi-rien sur sa lancée est la pres-se sportive. Elle doit cesser le analyses complaisantes et porter des critiques objec-tives. Un grand pays de foot-ball suppose des grands journalistes sportifs. Ceux-ci sont l'œil qui doit se mettre au-dessus de la mêlée. Dénoncer les actes et les actions qui salissent le foot-ball et encourager et saluer tous les efforts qui permet-tent à ce sport de nous faire voir des jours de gloire comme celui du 26 Janvier 92 A PRES la célébra-tion de ceux qu'il est convenu d'ap-peler les " héros de Dakar ", l'euphorie doit faire place à la réflexion. Réflexion pour maintenir le cap, car le plus difficile n'est pas tellement de monter sur la plus haute marche du podium, mais le plus diffici-le c'est surtout comment y demeurer. Certains détrac-teurs ont qualifié le sacre des Eléphants à la CAN 92 d'accident ou de quelque chose d'inattendue. La Côte d'Ivoire aurait vaincu sans convaincre. Il appartient aux joueurs et à tous ceux qui gravitent autour du milieu footballistique d'apporter le démenti, c'est à dire de démontrer que cet exploi n'est pas un fait du hasard. Pour ce faire il faut débar-rasser le milieu du sport en général et celui du football en particulier des maux qui l'ont longtemps minés. Au niveau des clubs il est temps d'opter pour une véri-table politique de formation des jeunes. le président de la CAF Issa Hayatou se plaît toujours à dire que les ath-lètes africains sont plus doués que leurs collègues européens. Mais ces demiers doivent leur suprématie aux 18 13 i 151 Didier Otokoré et Moussa Traoré exultants de joie après la victoire. Et après ? permettre à l'athlète de don-ner le meilleur de lui-même. Aujourd'hui les jeunes ne s'adonnent plus au sport pour " le plaisir de jouer " Ils font de la pratique de cette activité leur profession. Par conséquent elle doit leur permettre de vivre décem-ment et préparer leurs vieux jours. Quant aux supporters que dis-je les sympatisants, ils doivent devenir de véritables supporters. C'est à dire transformer la passion noci ve qui souvent les habite en une passion constructive. Ils doivent participer à la vie de DETENTE conditions favorables leur permettant de s'épanouir. L'évolution du football exige que les dons naturels soient développés. Ces clubs doi-vent se doter de structures et des infrastructures permet-tant aux joueurs d'évoluer et de donner la pleine mesu-re de leur capacité. Dans cette perspective on ne sau-rait oublier l'environnement social, car les conditions sociales sont pour beaucoup dans le rendement d'un sportif. Nos clubs à défaut d'un professionnalisme vrai doivent se créer certaines structures sociales afin de leur club. Il ne s'agit pas de se bagarrer dans la rue après la défaite de son équipe alors qu'on a jamais vu la couleur de la carte de membre du club pour lequel on se bat. L'exemple des formations comme le F. C. Barcelone et Réal de Madrid doivent nous servir. Le football exige de nos jours de grands moyens financiers. Les supporters doivent apporter leur contri-bution. Les dirigeants des clubs, à qui on a confié la destinée des clubs, doivent savoir que les rivalités nuisent au foot-ball ivoirien. L'exemple de LA CORRITE NER 3 324 * 4 TCHRUUU VILAK CACHE N1001 LE MOT Ville sainte Fifs de Ali Ibn Khatab Quatrième colife of L'Islam Nom de Jesus chez los Musidrans F 3 5 Massager de Diens $ AnR ] xip pl Si vous UNE NAVEZ RIEN LUI OFFIR, ADRESSEZ CONSOLEL GENTILLE PHASE Lul POUR LE PLUME LIBRE / Mars 1992 / Page 12 bibo:issue 6 bibo:numPages 12 --