o:id 3210 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/3210 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Article dcterms:title Que l'État reprenne le Hadj en main ! dcterms:creator https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/13885 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/29 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2201 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 2011-10-27 dcterms:identifier iwac-article-0000980 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:abstract D'année en année, les pèlerinages se suivent et se ressemblent manifestement pour les candidats au voyage en Terre Sainte. Comme en 2010, le Hadj a encore son lot de déçus, de désillusionnés, de désabusés, de frustrés... et j'en passe. dcterms:spatial https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/376 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/443 bibo:content D'année en année, les pèlerinages se suivent et se ressemblent manifestement pour les candidats au voyage en Terre Sainte. Comme en 2010, le Hadj a encore son lot de déçus, de désillusionnés, de désabusés, de frustrés... et j'en passe. Après maints reports de vols, le premier voyage parti du tarmac de l'aéroport international de Ouagadougou, le 19 octobre dernier, avait suscité l'espoir des pèlerins et leurs familles. Mais que dal ! chasser le naturel, il revient au galop ! On apprend que 144 pèlerins sont recalés pour n'avoir pas obtenu de visas. Un argument simpliste qui frise l'amateurisme si tant est qu'il appartient aux agences d'entamer les démarches nécessaires à temps pour l'obtention des visas des pèlerins. A quoi ont servi les frais de voyage estimés à 1,885 million de F CFA ? Maintenant qu'on se trouve à la dernière minute avec des pèlerins "sacrifiés", les regards sont tournés vers l'Etat. L'on s'attend à ce que l'Etat, à travers les ministères des Affaires étrangères ou de l'Administration territoriale, se saisisse du dossier pour débloquer la situation. Une telle attitude est manifestement une fuite de responsabilité des organisateurs privés du Hadj qui ont pourtant réclamé corps et âme le désengagement de l'Etat. Mais quand surgissent des difficultés, ils se plaisent à renvoyer paître les malheureux auprès de l'administration publique. Aujourd'hui, plus personne ne doute des limites du privé à organiser un pèlerinage propre, sans histoire. Le bilan catastrophique de l'organisation des dernières années constitue une preuve palpable. Les échecs s'enchaînent à tel point qu'on se demande si vraiment les gens tirent les leçons du passé. En voulant se désengager, l'Etat se trouve ainsi coincer entre deux logiques : la volonté de concéder l'affaire au privé et le souci de protéger ses citoyens. Ce qui l'oblige à s'impliquer d'une façon ou d'une autre dans l'organisation du pèlerinage. Car les pèlerins bloqués attendent leur salut de l'intervention de l'Etat. Pourquoi l'Etat ne prendrait pas la chose en main ? Ne serait-ce que quelques aspects de souveraineté comme les visas. Il faudrait aussi que l'Etat veille à la qualité des avions affrétés pour le transport. Au lieu de laisser les mains libres aux opérateurs privés dont la seule motivation est la recherche de profits au détriment du confort et du bien-être des passagers, des agences peu scrupuleuses n'hésitent pas à louer des avions d'occasion ou de fortune afin de minimiser les frais alors que ce ne sont pas forcément des appareils les plus fiables. En 2009, la panne des avions affrétés avait défrayé la chronique. Cette année encore, bis repetita, on a évoqué des pannes d'avions pour justifier le retard du vol inaugural vers La Medine. La conséquence de tous ces tâtonnements est que c'est le pèlerin qui paie les pots cassés. Certains pèlerins séjournent depuis un mois dans la capitale. Ils squattent dans les mosquées, dans les lieux publics. Sans attache fixe, ils sont ainsi jetés en pâture. D'autres plus chanceux sont hébergés par des parents, des amis. Même si les pèlerins recalés venaient à être remboursés, cela ne suffirait pas pour réparer le préjudice à eux causé. C'est pourquoi, il importe que ces derniers fassent prévaloir leur droit en saisissant les tribunaux. Certes, dans notre tradition, les gens n'ont pas le réflexe d'ester de facto en justice. Mais, il faut que de plus en plus, les citoyens lésés dans ces circonstances recourent à la justice afin que les prétendus fautifs paient le prix de leur forfait décourageant ainsi ceux qui seraient tentés d'emboîter leurs pas. Au regard de toutes ces failles organisationnelles qui causent tellement de dommages aux pèlerins, on se demande si ce ne serait pas mieux que le ministère de l'Administration territoriale reprenne le Hadj en main. On ne peut plus tolérer qu'on foule au pied le rêve d'une vie et dilapide l'économie de tout une famille de la sorte. Il faut que ces approximations qui pénalisent les pèlerins cessent pour toujours. Ce qui aura l'avantage de mettre un terme aux multiples plaintes qui émaillent chaque édition du Hadj. Quoi qu'on dise, c'est l'image du pays qui est aussi en jeu ! --