o:id 29647 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/29647 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Article dcterms:title Bloc-notes d'un pèlerin togolais à la Mecque dcterms:creator https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/2102 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/5499 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 1976-12-30 dcterms:identifier iwac-article-0006459 dcterms:abstract Au mois de novembre dernier les musulmans se sont rendus par centaines de milliers, aux Lieux Saints de l'Islam, Médine et La Mecque. Cela a été pour certains un renouvellement, pour d'autres, leur premier voyage. J'étais de ceux qui ont effectué le pèlerinage à La Mecque de 1975. Peut-être le 1.500.000e pèlerin. J'avais, dès mon retour parlé de ce qui se passe là-bas, sur cette terre d'Arabie Séoudite, cette terre bénie par Allah. Mais je n'avais pas tout dit. J'ai attendu douze mois, la veille du prochain voyage, pour revenir sur le pèlerinage aux Lieux Saints, celui de 1975. Cela, je l'ai voulu ainsi afin d'analyser ce voyage et ce qui se passe en ces Lieux Saints de l'Islam, sans passion et dans la plus grande sérénité. Je ne cache pas que c'est dur, pénible, épuisant et harassant, le pèlerinage à la Mecque. Ceux qui ont déjà fait ce voyage et qui ont eu la chance de revenir dans leur pays respectif, en savent beaucoup sur le déroulement de cette migration annuelle où tous les hommes deviennent égaux quels que soient leur origine et leur rang social ; où on ne reconnaît plus chef d'Etat ou manœuvre ; où tout le monde s'annule devant la grandeur et la lumière du Dieu Unique, et où tout le monde demande le pardon, et l'absolution. dcterms:spatial https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/13118 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/457 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/544 bibo:content Au mois de novembre dernier les musulmans se sont rendus par centaines de milliers, aux Lieux Saints de l'Islam, Médine et La Mecque. Cela a été pour certains un renouvellement, pour d'autres, leur premier voyage. J'étais de ceux qui ont effectué le pèlerinage à La Mecque de 1975. Peut-être le 1.500.000e pèlerin. J'avais, dès mon retour parlé de ce qui se passe là-bas, sur cette terre d'Arabie Séoudite, cette terre bénie par Allah. Mais je n'avais pas tout dit. J'ai attendu douze mois, la veille du prochain voyage, pour revenir sur le pèlerinage aux Lieux Saints, celui de 1975. Cela, je l'ai voulu ainsi afin d'analyser ce voyage et ce qui se passe en ces Lieux Saints de l'Islam, sans passion et dans la plus grande sérénité. Je ne cache pas que c'est dur, pénible, épuisant et harassant, le pèlerinage à la Mecque. Ceux qui ont déjà fait ce voyage et qui ont eu la chance de revenir dans leur pays respectif, en savent beaucoup sur le déroulement de cette migration annuelle où tous les hommes deviennent égaux quels que soient leur origine et leur rang social ; où on ne reconnaît plus chef d'Etat ou manœuvre ; où tout le monde s'annule devant la grandeur et la lumière du Dieu Unique, et où tout le monde demande le pardon, et l'absolution. Le pèlerinage aux Lieux Saints de l’Islam est le cinquième pilier parmi les piliers de l’Islam. Après la Chahada (attestation de la foi) les cinq prières quotidiennes, la Kakat (l’aumône) et le Ramadan (le jeûne). Il est imposé au musulman une fois au moins dans sa vie, s’il remplit les conditions suivantes: — être majeur, — jouir de toutes ses facultés, pouvoir aux frais de son voyage et de son séjour et laisser à sa famille de quoi vivre, — ne laisser aucun différend en suspens — régler ses dettes. — avoir les moyens financiers et physiques de l'accomplir : « Allah a imposé aux hommes le pèlerinage à ce temple à quiconque a le moyen de s’y rendre ». Le prophète Mohamed dit : « Celui qui accomplit le pèlerinage et ne s'adonne pas à la luxure ou à la méchanceté, sera sans péché, tel un enfant nouveau-né ». Il a dit : « La seule récompense pour un pèlerinage pieux, c’est le paradis ». Pour cela, l'argent que le pèlerin dépense au cours de son pélérinage, doit être licite : un argent gagné par des voies légitimes. Le pèlerin dans l'accomplissement de son pèlerinage doit être sincère et dévoué. On raconte qu’un jour dans un sermon, le prophète a dit : O gens. Allah vous a prescrit le pèlerinage, songez à l'accomplir ; un homme lui demanda: faut-il l'accomplir chaque année, Messager d'Allah ? Le prophète se tut : l’homme répéta la question trois fois, et Mohamed répondit : si je dis oui, le pèlerinage serait dû, et cela ne serait pas possible (le Hadith). Ainsi, on s'aperçoit que le pèlerinage semble être obligatoire à tout musulman une seule fois dans sa vie. Il existe deux genres de pèlerinage : le petit pèlerinage appelé Al Oumra, et le grand pèlerinage ou « Al Hadj ». Le mot Hadj signifiant littéralement « le fait de se rendre à la Maison d’Allah » (Bail Allah) pour faire les dévotions nécessaires. Le Saint Coran mentionne le plus souvent le Hadj, c'est-à-dire le grand pèlerinage ; cependant il donne un ordre formel pour l'accomplissement de la « Oumra » aussi bien que du Hadj : « Et accomplissez pour Allah le grand et le petit pèlerinage » (2 : 196). La différence entre la Oumra et le Hadj réside dans le fait que le Hadj ne peut avoir lieu qu'à un moment précis de l'année, durant le mois sacré de Dhou Al Hijja (le douzième mois lunaire), tandis qu’on peut faire la « Oumra » à n’importe quel moment. Dans le cas de la Oumra on peut se dispenser d'aller à Arafat et de s’y rassembler tandis que cela constitue une partie essentielle du Hadj. Une autre différence est que le sacrifice d'un animal à la fin du Hadj est indispensable alors qu'il ne l'est pas dans le cas de la Oumra. Combinaison du Hadj avec la Oumra Le pèlerin peut combiner l'accomplissement du Hadj avec la Oumra au même moment dans une année : c’est le Tamoulouhi. Mais il devrait cette combinaison en disant, comme le prophète, lors de son pèlerinage : Labayka Allahuma Hadjan Wa Oumratan ». Le pèlerin accomplira en premier lieu les rites de la Oumra. Il se débarrassera ensuite de l'Ihram, habit de pèlerin, qu’il ne revêtira que le septième jour du mois de Zoul-Hidja en vue du grand pèlerinage (le Hadj). Le pèlerinage est une grâce immense qu'Allah accorde au pèlerin en lui permettant de répondre à l’invitation de son père, Abraham, l’ami d’Allah, en vue de la visite de la Maison sacrée, la Ka'aba. Des centaines de milliers de pèlerins ont souhaité accomplir leur pèlerinage et retourner chez eux, mais il en ont été privés pour cause de décès. Certains sont morts en cours du pèlerinage, d’autres, juste avant ou après d'autres enfin, dès leur arrivée à Djeddah, lieu du débarquement de tous les pèlerins. Nous étions 130 pèlerins à débarquer ce 27 novembre 1975 à l’aéroport de Djeddah, à bord d'un DC-8 de la Panam affrété par l’Office National du Tourisme pour le compte de l'Union Musulmane du Togo. Cinq heures et demie de vol (Accra Djeddah). Mon bracelet indiquait 14 h. 10, mais il était 17 h. 10 en Arabie Séoudite. Le temps était très beau, et l’aéroport, « blanc de monde ». Le temps de se poser Un « Moulawif », sorte de guide, nous accueille au bas de l'échelle de coupée, tout souriant. De la main, il nous invite à mettre en rang. Et comme des élèves du cours primaire, nous suivons notre guide, le drapeau du Togo- porté par un des nôtres, jusqu'au bureau d'immigration. Les formalités de douane et de police ont commencé aussitôt. Elles devaient durer six heures : le temps pour notre DC-8, qui s'est envolé aussitôt après notre débarquement, de se poser à Accra. De jeunes agents de police dont l'âge varie entre 16 et 25 ans recopient en plusieurs exemplaires les noms, prénoms, nationalité et provenance des pèlerins et de notre guide. Mais ce « Moulawif » a dû déchanter puisque parmi nous se trouvaient des gens qui avaient plus d'une fois fait le pèlerinage à la Mecque et qui, de ce fait, se sont vu confier dès notre départ de Lomé le 26 novembre 1975 à 14 h. 20, la charge de nous encadrer. Un beau rôle. Les pèlerins qui le désirent à condition qu’ils disposent d'assez de temps, peuvent rester quelques temps à Djeddah. Mais nous ne sommes restés que sept heures dans cette ville. Le temps de trouver une « bonne occasion » pour nous rendre à Médine, deuxième Lieu Saint de l'Islam, à 450 km au Nord de Djeddah. Afin de rendre hommage au Prophète Mohamed et y passer le temps de quarante prières, soit huit jours ; mais cet hommage n'est pas une obligation. Médine était un véritable chantier quand nous y arrivâmes le 28 novembre. Peu avant la grande prière du vendredi. De nouvelles maisons modernes sortent de terre à l’endroit où, il y a des millénaires, se dressaient, tristes et mal aérées, de vieilles bâtisses des temps anciens. Quelques grandes artères pour plusieurs files de voitures. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, les voitures américaines et japonaises rivalisent de vitesse, soulevant des poussières et créant un tohu-bohu indescriptible. A la différence de la Mecque où les habitations s’accrochent aux flancs des montagnes jusque sur leurs crêtes, Médine présente cet avantage d’être dans une vallée. Il y fait froid. Ce froid qui a failli être fatal à deux de nos compatriotes qui ont disparu le soir même de notre arrivée et que nous avons retrouvés trois jours plus tard, affamés et transis. Aussi animée que paisible Médine, ville aussi animée que Djeddah, aussi paisible que la Mecque est la cité du Saint Prophète Mohamed. Elles est à la fois le berceau et la source de l'Islam. C'est là que se trouvent le tombeau et la Mosquée Sacrée du Saint Prophète (Al Haram Nabawi). La visite de ce tombeau à l'intérieur de cette Mosquée est une épreuve, car il faut repousser les gens qui se bousculent et quitter la foule avant l'asphyxie. Et le sentiment que l'on éprouve après avoir réussi a entrer dans cette Mosquée et aller jusqu’à loucher du bout des doigts le marbre de cette tombe sur laquelle sont écrites des calligraphies, ne suscite pas un sentiment de fierté, mais celui d'avoir été dans les grâces d'Allah. Que de pèlerins épuisés par l'âge et la fatigue ont risqué leur vie dans cette marée humaine, compacte, de plusieurs milliers de personnes qui se bousculent, se poussent à l'aide de coudes, d'épaules... ! Que de pèlerin ont reçu des coups de bâton des gardiens de la tombe parce qu'ils baisaient la tombe, ou étaient trop envahissants ! Les Lieux célèbres à visiter à Médine sont : 1) — la Mosquée du Saint Prophète ou la Mosquée de Khouba : le Prophète s’est arrêté à Khouba, chassé de La Mecque. A l’endroit précis, une grande Mosquée a été construite en souvenir de cet arrêt. Dans cette Mosquée, nous a été montrée la place exacte où s’est accroupie la chamelle que montait le Prophète: c'est la Place Mébrakou Nahati. C'est dans celte Mosquée qu'eut lieu pour la première fois, la prière spéciale du vendredi. 2) — Les sept mosquée (Sa'aba Masdjid) 3) — La Mosquée de Kiblatayni (Mosquée à deux directions) : le Prophète étant à Médine après l’Hégire, avait décidé d’aller passer une journée chez un de ses compagnons dans les environs de Médine. A la prière de midi, le Prophète fait deux Rakats en direction de Jérusalem, comme d'habitude, puis reçut l'ordre de se retourner pour continuer la prière en direction de la Kaaba. 4) — Jabal Houd : cimetière des guerriers 5) — Bakia : cimetière des héros 6) — Biroul Khatimi (le puits de l'anneau) : le prophète avait une bague à laquelle il tenait beaucoup ; à sa mort, la bague est passée à Abubakar, puis Omar et enfin à Ousman. Du doigt d'Ousman, la bague est tombée dans ce puits et n’a pu être retrouvée, malgré les recherches les plus minutieuses. Les pèlerins boivent l'eau du puits, se lavent le visage et la tête avec. (Prochain article : le départ pour la Mecque) bibo:numPages 2 bibo:pages 1 5 --