o:id 2770 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/2770 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Article dcterms:title Rupture de jeûne : une nuit à la grande mosquée de Ouaga dcterms:creator https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/14444 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/13113 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/960 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2214 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 2008-09-25 dcterms:identifier iwac-article-0000540 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:abstract Le mois de ramadan tire à sa fin et les fidèles musulmans ne manquent pas d'observer le jeûne, troisième pilier de l'islam. Lorsque 18 heures s'annonce, des milliers de fidèles prennent d'assaut la grande mosquée pour la rupture de leur jeûne. bibo:content Le mois de ramadan tire à sa fin et les fidèles musulmans ne manquent pas d'observer le jeûne, troisième pilier de l'islam. Lorsque 18 heures s'annonce, des milliers de fidèles prennent d'assaut la grande mosquée pour la rupture de leur jeûne. Si certains y vont parce que c'est leur lieu de prière habituel, d'autres par contre, jettent leur dévolu sur cette mosquée où les fidèles musulmans, conformément aux recommandations du prophète Mahomet, donnent gracieusement de quoi redonner la vigueur au corps : bouillie, boissons, riz au gras, jus et fruits pour ne citer que ces aliments. Le 21 septembre, nous avons été témoins du partage de ce repas communautaire à la grande mosquée. Les dernières lueurs du jour se débattaient vainement, peu à peu englouties dans l'épaisse chevelure brune de la nuit imminente. Les rues dévorées par le monde, offraient à peine quelques passages. Piétons, cyclistes, motocyclistes et automobilistes, tels des acrobates, l'Å"il vigilant, se faufilaient entre les boutiques des commerçants et les véhicules garés le long des chaussées. Nous sommes à Koulouba, à quelques pas du grand marché dans une des places les plus denses de la capitale, où fusent de partout des fidèles, comme aspirés, se dirigeant vers l'édifice. L'avenue de la grande mosquée nous y conduisit. C'est la période de ramadan, les fidèles s'apprêtent à observer la rupture du jeûne. Située en plein coeur de la capitale, la grande mosquée est fréquentée en majorité par des commerçants qui mènent des activités tout autour. De par sa position géographique, elle reste un endroit de prédilection pour les mendiants qui y viennent pour bénéficier de dons faits par de bonnes volontés surtout en ce mois de ramadan. A l'heure de la rupture(grands et petits se bousculent à l'entrée. Pendant que certains viennent pour accomplir le devoir de musulman, d'autres profitent pour faire des affaires dans la vente de divers aliments. D'après Salif Kafando, vendeur de jus de fruit, dans la cour de la grande mosquée, le repas communautaire est d'un secours indéniable ; propos que corroboreront ce groupe de talibés que nous avons surpris au côté sud de la cour, festoyant, les mains et la bouche grasses visiblement revigorés et se prêtant volontiers à nos questions : "Les jours se suivent, mais ne se ressemblent pas. Il est des fois où nous ne gagnons pas de quoi rompre le jeûne et d'autres moments ou nous pouvons même garder pour le lendemain les repas dont nous bénéficions". Abdoulaye Yoda, vendeur de livres saints à l'entrée de la grande mosquée martèle : Ce ne sont pas des ONG qui prennent en charge les nécessiteux mais cela provient plutôt la volonté de bienfaiteurs qui offrent ce qu'ils peuvent ; c'est pourquoi on observe des jours de grande abondance et d'autres où il faut se contenter de ce qu'il y a. Avant la prière, chacun s'empresse de prendre quelques gorgées d'eau ou de consommer un fruit. C'est après la prière que commence le repas communautaire par de petits groupes de 10. C'est un moment très important pour ceux qui ont fait preuve d'abstinence pendant environ 13 heures. Certains n'hésitent pas à mettre leur gabarit en exergue pour se tailler une bonne place devant les plats garnis et le tout dans une ambiance festive. Au nombre de ces bénéficiaires, on retrouve des talibés, des mendiants, même certains fidèles pour qui ces repas communautaires tombent à pic et leur permettent d'exprimer dignement leur foi grâce à de bons samaritains. Mais qui donne cette manne ? Selon le président de la communauté musulmane, El hadj Adama Sakandé, ce repas communautaire est le fait de bonnes volontés qui ont choisi de garder l'anonymat. A l'en croire, lorsque l'on permet aux autres de rompre leur jeûne dans la joie, on bénéficie de grâces sans que Dieu ne diminue les bénédictions et les avantages du jeûneur. En ce temps de jeûne, le sucre reste un aliment indispensable pour la rupture. C'est pourquoi les fidèles croyants des autres confessions religieuses ont manifesté leur solidarité à l'égard de leurs frères musulmans en leur apportant cette denrée. Une solidarité qui vient à point nommé dans ce contexte de vie chère où les produits de première nécessité gardent une tendance haussière. Cela témoigne de la fraternité qui existe entre les Burkinabè au-delà de leurs divergences religieuses. Le partage de ce don pose un certain nombre de difficultés. Le comité d'organisation et de gestion de la grande mosquée en est conscient et entend apporter des améliorations dans les années à venir. --