o:id 12142 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/12142 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue dcterms:title L'Appel #6 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/678 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/60 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/28 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/571 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/574 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/575 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/124 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/59 Intégrisme https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/21 Fondamentalisme islamique https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/24 Islamisme https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/63372 Extrémisme https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/33 Terrorisme https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/63530 Radicalisation https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/63445 Obscurantisme dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2202 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 1995-11/1995-12 dcterms:identifier iwac-issue-0000569 dcterms:source https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/571 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:abstract Bimestriel Islamique de Formation et d'Information Générales dcterms:spatial https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/284 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/376 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/387 dcterms:rightsHolder Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques bibo:content Bimestriel Islamique de Formation et d’Informations Générales Burkina Faso : 200 F CFA — Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Togo, Bénin, Sénégal, Guinée : 250 F CFA “Que tous ceux qui m’écoutent transmettent le message à d’autres et ceux-là à d’autres encore ; et que les derniers puissent le comprendre mieux que ceux qui m’écoutent directement” (Hadith) Économie p-9 Développement socio-économique à la lumière de Ici charité L’Appel a un An Chers Lecteurs, Chères Lectrices, Frères et Sœurs dans la foi religieuse. En Novembre 1994, nous mettions sur le marché le numéro 000 du Bimestriel Islamique de Formation et d'Informations Générales, dont trois mois plus tôt, nous décidions de la parution avec la création de notre groupe de presse. Lors du lancement du numéro 000 de l'APPEL, nous étions certes satisfaits d'avoir relevé un défi qui était celui de paraître, mais nous avions dans la réalité beaucoup d'appréhensions, de craintes et d'inquiétudes. Nous nous sommes d'ailleurs posés beaucoup de questions : Quel Accueil sera réservé à notre canard ? Quelle sera sa place dans le paysage médiatique du Burkina ? Comment survivra l'APPEL ? ... Une année après, certaines de ces préoccupations sont restées entières, malgré que d'autres aient été dissipées. Les difficultés de l'An Un sont demeurées les problèmes de distribution et les insuffisances dans la conception des articles, tant dans la forme que dans le fond. Toutefois, eu égard à l'accueil qui a été réservé au canard par nos confrères, grâce au soutien de nos abonnés (la cinquantaine) et lecteurs et avec l'appui de nos partenaires qui ont accepté nos offres de publicité, nous avons pu paraître régulièrement tous les deux mois. À notre lectorat, nous avons proposé des articles de réflexion, de formation et d'information, interviews, dossiers, reportages. Remerciements Une participation physique, un cadeau, un mot, une pensée pieuse... Toutes les attentions nous ont touchés à l'occasion de notre mariage. Fatl Kalmogo et Ablbou Thlombiano vous remercient de tout cœur. Vous êtes associés à leur bonheur. Que Dieu vous accorde tous les bienfaits de vos gestes et actions. Amine. Avec le circuit de distribution mis en place et grâce à l'efficacité de nos correspondants, le canard a pu être distribué dans près de vingt-cinq provinces du Faso, en Côte d'Ivoire, au Mali, au Niger, au Togo et même à Médine. Pour l'An II, nous avons pour ambition d'étendre notre réseau, même si pour la presque totalité de nos actions, nous comptons maintenir le cap. La périodicité, le tirage, le nombre de pages, les rubriques, le prix au Faso et la ligne éditoriale ne changeront pas fondamentalement. À l'extérieur, l'APPEL coûtera 250 FCFA. Cette légère augmentation nous permettra de faire face aux frais de port de plus en plus élevés et d'assurer une meilleure distribution du journal dans la sous-région. Cheick Atick, Hassan Aziz, Sharif Souley et les autres rédacteurs mettront de plus en plus du soin dans la rédaction des articles. Il ne manqueront pas à cet effet de Prendre en compte vos suggestions et critiques sur le contenu rédactionnel. Bref, nous ne ménagerons aucun effort pour vous satisfaire. En attendant de vous retrouver Incha'Allah en novembre 1996 pour commémorer l'an II de votre canard, la grande famille de l'APPEL vous renouvelle sa profonde gratitude et espère pouvoir compter sur votre soutien indéfectible, pour l'avènement d'une presse islamique indépendante et performante. En un mot comme en mille, merci à tous. La Direction de la Publication. À ces trois roupies, l'équilibre tient et demande au très haut d’étendre son aide protectrice. L'APPEL Bimestriel islamique de formation et d'informations générales. Récépissé N° : 2010/MIJ/CA-TGI/OUA/P.F. Directeur de publication Abibou Thiombiano Administration - Rédaction - Abonnement 01 BP 5716 Ouagadougou 01 Tel.: 30-00-63 — Saisie : L’Appel Photocomposition-Impression : AICD Tél.: 30-74-93 01 BP 5536 Ouagadougou 01 BURKINA FASO. 006 be Octobre-Décembre 1995 Appel au quotidien Vie des Associations Des hommes, des femmes, des Associations, des ONG... travaillent chaque jour que Dieu fait, au Burkina Faso et partout ailleurs dans le monde, pour la promotion de l'Islam et l'épanouissement de la Oummah. Un aperçu de quelques activités écoulées. Séminaire du C.E.R.F.I "Le Coran et les musulmans d'aujourd'hui”. C'est sous ce thème que s'est tenu du 17 au 24 septembre 1995, le 5e séminaire de formation islamique du Cercle d'Études, de Recherche et de Formation Islamique (C.E.R.F.I). Ouvert par une conférence sur le thème "le Coran et les défis du développement", ce séminaire a été l'occasion pour plusieurs participants d'en apprendre plus sur les pratiques cultuelles de l'Islam. Avant que la conférence de clôture ne vienne leur apporter des éclaircissements sur l'évolution de l'Islam au Burkina, les séminaristes, pour la plupart des fonctionnaires, ont pu grâce à des exposés s'inspirant du thème central, voir quel genre de musulmans ils. doivent être s’ils veulent se conformer aux enseignements du Coran. Un centre islamique pour Barsalogo. L'Agence Musulmane d'Afrique (A.M.A.) a fait don d'un centre islamique au Département de Barsalogo à 145 km de KAYA. C'était le vendredi 06 octobre dernier. Ce centre, d'un coût total de 22,5 millions, comprend une mosquée de vendredi, une école de trois classes et un forage. Cette cérémonie a vu la présence des plus hautes autorités de la province et des dignitaires religieux. L’APPEL y était. Le Congrès de l'A.M.A.L à Tripoli. Tripoli, la capitale de la Jamahiriya Arabe Libyenne, a abrité du 21 au 24 septembre dernier, le Congrès de l'Association Mondiale de l'Appel à l'Islam (A.M.A.I.). Près de 800 participants, hommes et femmes de divers mouvements des cinq continents, ont débattu quatre jours durant des questions brûlantes touchant à la vie de la communauté musulmane mondiale. Une délégation burkinabè de six personnes, dont le Cheikh de Ramatoulaye et le Président du C.E.R.F.L., a pris part aux travaux de ce congrès. Congrès. Les Soufis en conclave. Avant le congrès, une autre rencontre, cette fois sur le Soufisme, avait ouvert ses travaux dans la même capitale, Tripoli. Première du genre dans l'histoire du Soufisme, ce forum des spiritualistes du monde musulman a regroupé environ 300 participants qui ont discuté des thèmes relatifs aux valeurs du Soufisme en Islam, à ses méthodes et à ses bienfaits. Le communiqué de la rencontre, qui a comporté 22 recommandations, a par ailleurs doté les Soufis d'antidotes puissants pour remédier aux déficiences dans le comportement, toute chose qui conduit à la régression spirituelle. Les Soufis, hommes de Dieu, cherchent à se rapprocher de lui et orientent tout leur être vers l'obéissance au Seigneur. Ils citent son nom, répètent sans cesse ses attributs, tentent ainsi par le cœur et l'esprit de se rapprocher le mieux de lui. Journées de solidarité de la Fondation Omar Ben KHATTAB. "L'obéissance à Dieu et la bienfaisance ne consistent pas à s'orienter en direction de l'Est ou de... l'Ouest mais ce sont le fait de celui qui a cru à Dieu, au Jour Dernier, aux Anges, aux Livres et aux Prophètes ; qui a donné de l'argent, malgré son amour pour lui, aux proches, aux orphelins, aux miséreux, à l'étranger de passage, aux mendiants ; et pour affranchir les esclaves ou racheter les prisonniers ; qui accomplit correctement la prière et qui a donné l'aumône légale..." (Coran 2, Verset 177). C'est sous l'inspiration du verset ci-dessus et de la vie du deuxième Calife de l'Islam, que naquit la FONDATION OMAR BEN KHATTAB. C'était, il y a déjà un an, le 29 octobre 1994. Cette organisation a une vocation humanitaire. Ses objectifs sont : - Apporter une assistance aux nécessiteux, aux malades, aux handicapés et aux orphelins afin qu'ils puissent jouir d'une vie décente ; - Mener des actions de bienfaisance en faveur des personnes sinistrées ; - Contribuer à l'éducation et à la formation des enfants pauvres afin de faciliter leur intégration dans la vie active ; - Réaliser des œuvres d'utilité publique. en vue d'améliorer le bien-être social. À l'occasion de son premier anniversaire, la Fondation a organisé les 28 et 29 octobre à Ouagadougou ses premières JOURNÉES DE SOLIDARITÉ. Trois grandes activités ont marqué ces journées : 1- Conférence À la Maison de la Presse, Mohamed Maiga, une conférence a été donnée dans la matinée du 28 octobre par Monsieur Denis BAKYONO, Directeur à l'information et à la diffusion de la Croix-Rouge Burkinabè. Sous le thème "L’organisation de l'assistance humanitaire au Burkina Faso", Monsieur Denis BAKYONO et son collègue Monsieur Joseph TIENDREBEO-GO, Directeur aux secours, ont apporté un éclairage sur l'action de leur institution au Burkina. Par ailleurs, les Responsables de la Fondation ont noté avec satisfaction la disponibilité de la Croix-Rouge Burkinabè à les encadrer. 2- Visite des détenus à la MACO L'après-midi du 28 octobre, une délégation de la Fondation a rendu visite aux détenus de la Maison d'Arrêt et de Correction de Ouagadougou (MACO). Après la prière commune de ASR à la mosquée, et dans un climat de fraternité, détenus et représentants de la Fondation ont eu des échanges relatifs à l’action de la Fondation et aux conditions de vie à la MACO. La visite s'est terminée par une remise de cadeaux (vivres, savon, arrosoirs...) aux détenus. Ce geste de la Fondation traduit, selon Monsieur Lassané SAWADOGO, Secrétaire Exécutif, l'accomplissement d'une recommandation religieuse d'une part et sa solidarité envers les détenus d'autre part. 3- Assemblée Générale Les membres de la Fondation se sont retrouvés le dimanche 29 octobre pour son Assemblée Générale annuelle. Les documents suivants ont été adoptés : - Rapport d'activités de l'année 1995 - Rapport des Commissaires aux comptes - Budget prévisionnel de l'année 1996 - Canevas des projets d'activités. Ainsi ont pris fin les premières Journées de Solidarité de la Fondation Omar Ben Khattab. Des Journées réussies en trois points : 1- Ces Journées ont rappelé aux musulmans leur devoir de solidarité ; 2- Assurance a été donnée. Quant à la capacité organisationnelle des musulmans, l'orientation de la Fondation a été consolidée dans l'esprit de ses membres. Ahmad Yassir, appel JÇ°OO6, novembre-décembre 1995. Dossier Islam et Médias. L'Islam et les médias ou l’Islam face aux médias, devrait-on plutôt dire. La première expression supposant une comparaison de l’Islam - système englobant tous les aspects de la vie - avec les médias qui ne sont qu’un élément du système. Dans la théorie, l’Islam en tant que message a besoin aussi des médias pour être communiqué. Dans son histoire, il l’a plus ou moins fait. Mais dans la pratique, les musulmans de notre époque semblent tourner le dos aux moyens de communication modernes. Notre dossier sur cette situation plus que paradoxale. La question des médias est essentiellement posée aujourd’hui en termes de défi à relever au XXIe siècle. Domineront le monde, les peuples et les pays qui auront réussi à se doter des moyens de communication les plus performants. Tel est en effet, l’idée. plus répandue en ce XXIe siècle finissant. L’idée en réalité n'est plus véritablement un défi à relever puisque le XXIe siècle avec ses médias a déjà démontré partiellement sa véracité. La domination actuelle des pays occidentaux sur le reste du monde est due en grande partie à la force des moyens de communication dont ils disposent. Une telle vision des choses ne devrait cependant pas être celle du musulman, car l’Islam en tant que message complet et éternel n’aborde pas le problème de l’homme en termes de siècles ou de périodes quelconques. Tout ce qui peut contribuer à son épanouissement doit être pour le musulman, objet de préoccupation permanente. Dans le cas spécifique des médias, rejeter le défi au XXIe siècle serait simplement de la part des musulmans, une fuite de responsabilité et un refus d’affronter les problèmes de l’heure. Rien de véritablement objectif n’empêche aujourd’hui les musulmans de se doter des moyens modernes de communication, si ce n’est le refus de l’effort ou simplement de la. réflexion qui caractérise la plupart des musulmans actuels. Les médias, l’Islam en a besoin et les musulmans ont les capacités nécessaires pour les créer. En tant que message universel et éternel, l’Islam a besoin d’être médiatisé parce que source de paix et de salut pour l’humanité toute entière. L’Islam, c’est de la communication. Si la tâche première de tout homme de médias est de transmettre des messages, nul ne peut se prévaloir d’avoir été un transmetteur aussi excellent et fidèle que le prophète Mouhammad (saw). Le prophète de l’Islam n’a pas seulement transmis des nouvelles, rapporté des événements, mais toute une philosophie de la vie de l’univers et de son contenu. En servant de messager entre le seigneur créateur de l’univers et les hommes, en réussissant à communiquer fidèlement aux hommes la parole de leur maître, Mouhammad a démontré que l’Islam, c’était d’abord de la communication. Malheureusement, les musulmans du XXe siècle semblent totalement ignorer. cette réalité. Et en matière de communication, ils sont, aujourd’hui plus qu’en retard. Si la fonction première des médias est ensuite de sensibiliser et éduquer les hommes en leur transmettant des messages suivant le schéma classique, Émetteur-Message-Récepteur, on peut dire que l’Islam depuis ses débuts a été une religion de médias. Le schéma classique de la communication a été utilisé par l’Islam. Le prophète Mouhammad (saw), choisi par Dieu comme messager, représente l’Émetteur qui transmet aux hommes le Message divin représenté par le Saint Coran. Ce message coranique est destiné à toute l’humanité qui représente ainsi le Récepteur. À la lumière de ce schéma, on peut dire que les messagers de Dieu ont été les plus grands journalistes de l’histoire, à la seule différence que dans ce cas, le journalisme est guidé par les principes de la vérité et de la fidélité. L’objectif étant de sensibiliser l’être humain pour l’amener à être juste, humble et loyal. On retiendra que dans le cas du prophète Mouhammad. Allah lui a enseigné sa religion, mais en lui intimant en plus l’ordre de la transmettre de la meilleure façon possible afin qu’elle puisse être facilement acceptée. “Appelle à la voie de ton Seigneur par la sagesse et la bonne parole et discute avec eux de la façon la plus douce”. Coran 16/125. Le Coran est le meilleur des messages qui soit. Malgré cette donnée, le Seigneur recommande de la douceur dans sa communication. Les mots et la manière de le transmettre doivent être bien mesurés. Les hommes de médias modernes parleront de psychologie de la communication. Les musulmans du XXe siècle ont-ils seulement cette douce manière de transmettre leur Islam ? Pas sûr du tout. Le message islamique a été doté de tous les atouts possibles pour être entendu dans tous les coins de la terre. Les règles du “journalisme islamique” ont été énoncées depuis le prophète et resteront les mêmes jusqu’à la dernière génération de musulmans. Au-delà de la transmission des dogmes de la religion, tout ce que le musulman... veut donner comme information doit être préalablement vérifié. Dans le journalisme en général, cela fait partie de la déontologie. En Islam, ça relève de la religion, car ayant été recommandé par Allah dans le Coran. “Ô vous qui avez cru ! Si quelques dévergondés vous apportent une nouvelle, soyez bien circonspects de crainte de faire du tort à des gens par pure injustice et vous retrouver par la suite plein de remords". Coran 49/6. Les hommes de médias en Islam doivent d’abord être des hommes véridiques guidés par la crainte de Dieu et non pas seulement par les intérêts matériels du monde de la communication parce que le Coran le leur recommande : “Et ne cours pas après ce dont tu n'as aucune science. L'ouïe, la vue et le cœur ; sur tout cela en vérité, on sera interrogé”. Coran 17/36. Les médias en Islam doivent être au service de la justice, de la vérité et de la guidance et répondre ainsi à l’injonction du prophète Mouhammad (saw) qui dit : “Sache que toute personne responsable... Novembre-Décembre 1995 Dossier doit retenir sa langue de toutes paroles sauf celles où apparaît le bien de la communauté. La responsabilité des musulmans. À cause de toutes ces nobles fonctions que doit jouer la presse islamique, le monde musulman se devrait de posséder les moyens de communication les plus performants. Le soutien aux médias qui œuvrent pour l’Islam est plus qu’un devoir pour les musulmans. Mais en refusant d’avancer et surtout de participer à la réflexion intellectuelle, caractéristique principale du “monde moderne”, les musulmans ont laissé le champ libre aux autres de dominer les médias et de les utiliser surtout au service de la corruption et de la perversion sur terre. Conséquence, l’Islam au lieu de faire la communication, la subit. Le pire est que ces médias sont entre les mains des ennemis de l’Islam qui, à travers une campagne permanente et savamment dosée, lui collent toutes les étiquettes : fondamentalisme, intégrisme, extrémisme, radicalisme, intolérance, etc. (Voir notre) Encadré. Image de l’Islam dans les médias. Devant ces attaques, les musulmans ne peuvent que se contenter d’une réaction émotionnelle et inappropriée, puisqu'ils ne peuvent nullement dépasser leur seul cadre de vie. L’Islam n’ayant pas les puissants moyens de communication nécessaires pour se faire entendre, tout le travail médiatique des musulmans d’aujourd’hui se réduit à critiquer et à diaboliser les produits des autres médias modernes. Combien de fois n’avons-nous pas crié au scandale en suivant les émissions de nos télévisions ? “Les émissions sont perverses ; elles sont contre les principes de la morale ; nos films incitent à la dépravation des mœurs... ” Ce sont là quelques-unes de nos réactions. Mais suffit-il seulement de critiquer sans pouvoir en retour proposer quelque chose de meilleur ? Quel effort le monde musulman dans son ensemble fait-il pour produire des émissions et des films en accord avec les principes islamiques ? Avec une télévision privée islamique, on se demande de quoi pourra être. Fait le programme. En presse écrite et particulièrement au Burkina, le rôle des musulmans jusqu’à des dates récentes se résumait essentiellement à faire des droits de réponse. On attend généralement qu’un journal publie un article contre l’Islam, pour vouloir présenter l’Islam au lieu de faire connaître cette noble religion par un journal et attendre les réactions. L’Islam est pourtant le plus important des messages. Il ne devrait pas attendre d’être évoqué par des hommes autres que des musulmans. Si nous, musulmans, voulons véritablement servir l’Islam, nous devrions faire le maximum pour le faire connaître et éviter surtout de toujours jouer à la défensive. L’Islam ne pourra véritablement nous servir que si nous nous mettons sincèrement à son service. Promouvoir cet Islam par les médias en est un exemple et le soutien à une presse islamique digne de ce nom est un devoir. Hassan Aziz. Image de l’Islam dans les médias occidentaux. Dans la guerre sans merci livrée à l’Islam par le monde occidental dit. Moderne, les médias jouent un rôle plus que primordial. Conscients que la guerre psychologique a beaucoup plus d’effets que celle menée par le corps et les armes, les ennemis de l’Islam n’ont donc pas lésiné sur les moyens de communication dans le combat contre l’Islam. Depuis l’historique protocole des sages de Sion, un plan spécifique a été élaboré pour affaiblir les musulmans par le biais des médias. Il consiste à présenter de l’Islam une image déformée et à le rendre répugnant pour tous ceux qui n’ont pas eu de contact direct avec les réalités et surtout les textes de cette religion. L’image de l’Islam dans les médias occidentaux actuels montre que ce plan a été bien appliqué. Quelques facettes de cette guerre médiatique : elle consiste d’abord à présenter les fondements de l’Islam comme étant moyenâgeux, incompatibles avec le progrès. “Le voile asservit la femme”, selon le journal français Le Figaro. Cette guerre consiste aussi à brader les interdits par le biais de la presse. Dans un numéro d’Envoyé. Spécial sur l’Algérie, le reporter a présenté des filles et des garçons nus à la plage en affirmant que c’est ce que désirait la plupart des jeunes Algériens. Dans la même émission, on a pu voir l’écrivain algérien Rachid Mimouni (reconnu adversaire réputé du F.I.S.) apprenant le Coran à son fils, puis se retrouvant à l’image suivante autour d’un verre d’alcool en compagnie de ses amis. Le sens de cette image, c’est que lui, Rachid Mimouni, “grand musulman”, boit quand même de l’alcool. Destituer les États musulmans supposés intégristes. R.F.I. fait par exemple plus de dix rapports par an sur les droits de l’homme au Soudan. On oublie de dire que concernant ces droits de l’homme, plus d’hommes meurent par jour victimes de violence à New York aux États-Unis qu’ils n’en meurent par an au Soudan. Les droits de l’homme, on se demande finalement ce que c’est. Par cette même guerre psychologique, les médias créent entre l’Islam et le reste du monde un climat de conflit permanent. L’Islam est contre la démocratie. La liberté, la modernité, il est donc contre l’Occident (Le Monde, 4 mars 1989). R.F.I. va actuellement dans la même direction. Le London Mail on Sunday du 10 janvier 1988 (un journal britannique) affirmait : “Les faucons de la Maison Blanche vont jusqu'à dire que la confrontation entre les grandes puissances et l'islam - le vrai ennemi de la paix - n'est qu'une question de temps.” À regarder ce qui se passe en Algérie, ce temps semble déjà là. Concernant la croissance de la population musulmane dans le monde, le Daily Telegraph, dans sa livraison du 19 janvier 1988, parle de “bombe humaine à retardement en Méditerranée”. La croissance de la population musulmane doit être stoppée car elle constitue une menace pour l’Occident. Politiquement, l’Islam en tant que système est présenté comme ennemi de la démocratie par les médias. Au cours d’une émission “Envoyé Spécial”, on a présenté des opposants iraniens préparant, à partir de la France et avec son aide complice, la chute du régime islamique en Iran. Dans le même... Registre, la presse a mis tout en œuvre pour discréditer le F.I.S. qui, après avoir gagné des élections régulièrement, est aujourd’hui présenté comme un mouvement terroriste. Hassan Aziz. Novembre-Décembre 1995. Dossier U Appel vivra si... Novembre 1994 - Novembre 1995, votre Bimestriel Islamique de Formation et d'Informations Générales a un An. Un An, ce n'est pas beaucoup. C'est juste 365 jours. Ce qui ne représente rien dans ce qu'un confrère a appelé "l'espace d'une vie". Mais un An pour un journal comme l'APPEL, qui a été créé dans des conditions difficiles, c'est beaucoup même si cela ne représente que 6 numéros, soit un peu plus de 12.000 journaux tirés régulièrement et distribués dans près de 25 provinces au Faso et à l'extérieur. L'événement, aussi modeste soit-il, mérite qu'on y marque un arrêt. Un An, c'est certes pour l'APPEL 6 numéros tombés régulièrement, mais c'est aussi et surtout pour les animateurs du journal, des heures de recherches. des réflexions sur les événements qui rythment notre vécu quotidien, des rappels sur l'impérieuse nécessité pour les hommes de vivre en harmonie avec les injonctions de Dieu et aussi des appels au bon sens. Un an, c'est aussi des pages, des phrases, des mots, des idées... qui matérialisent notre aventure dans un monde ; le monde de la presse. Un monde où, à peine né, on est menacé de disparition par d'innombrables difficultés : manque de ressources, problèmes de distribution, faible lectorat, absence de publicité, etc. Il s'agit dès le départ d'une véritable aventure. Aventure quand on sait que l'APPEL, ce n'est rien d'autre que le fruit d'un courage, disons la conséquence de la détermination d'une équipe qui, au moment du lancement du premier numéro, n'avait que pour capital, l'amour pour l'écriture, le désir de contribuer à l'avènement d'une presse islamique indépendante et le souci de former et d'informer l'opinion sur ce qu'est l'Islam... Vaincre la peur, les menaces, les intimidations, les incompréhensions, les hésitations... pour faire face à son devoir de former et d'informer, de donner l'information juste sur l'Islam, a été le premier défi de la rédaction. Il fallait pour relever ce défi, permettre aux rédacteurs qui le désiraient, de signer leurs écrits sous des pseudonymes ou des noms d'emprunt, paraître régulièrement et faire face aux problèmes de ressources et de distribution. Cela ne pouvait pas aller sans difficultés. Aussi, n'avons-nous pas réussi à répondre totalement à l'attente de nos lecteurs, qui ont d'ailleurs été très nombreux à nous écrire. Depuis Médine, Niamey, Lomé, Bamako, Bouaké, Diapaga, Nouna... nos admirateurs, tout en nous adressant compliments, congratulations et encouragements pour, disent-ils, la qualité du travail, n'ont cessé d'attirer notre attention sur nos insuffisances, nos lacunes et nos erreurs. La qualité de nos écrits, la pertinence de nos réflexions, bref le contenu rédactionnel et la forme de l'APPEL ont parfois été incriminés. Preuve que le Bimestriel à une audience tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du Faso. Avec un lectorat qui devient exigeant et qui ne cesse de s'agrandir, les animateurs de l'APPEL auront à faire face à des défis plus importants. Les plaintes en l'An II ne porteront certainement pas seulement sur les erreurs de frappe, les fautes de style et de syntaxe, les problèmes de distribution..., mais elles iront bien au-delà. Il s'agira donc pour l'APPEL de repartir sur des bases nouvelles. Au fil du temps, l'information sera traitée avec beaucoup plus de rigueur et d'attention. Davantage d'intérêt sera accordé au sport, à l'actualité, à la vie de la nation et aux articles de réflexion et de formation. La publicité sera au rendez-vous tant que nos partenaires habituels et les entreprises et sociétés de la place continueront de nous faire confiance. La dynamisation de notre réseau de distribution qui est en cours ne nous permet pas d'envisager maintenant l'augmentation de notre tirage. Nous comptons pour l'instant maintenir les 2.000 exemplaires. et conserver la périodicité en attendant des jours meilleurs. À l'extérieur du pays, votre canard vous reviendra désormais à 250 FCFA (2,5 FF), mais vous parviendra plus rapidement et plus facilement que par le passé. Aussi, pour vous éviter de photocopier des coupures du journal, pour vous mettre à l'abri de toute augmentation de tarif et vous permettre de recevoir régulièrement votre canard chez vous, l'ArPEL vous donne cette année encore la possibilité de vous abonner aux mêmes conditions qu'au lancement du numéro zéro. C'est le meilleur cadeau que nous puissions vous faire au moment où nous amorçons notre deuxième année d'existence. Un an, nous l'avons dit, c'est bien peu pour apprécier un parcours. C'est même très peu pour apprécier celui d'un journal comme l'APPEL. Un journal qui a de grandes ambitions. Un "canard" qui entend vivre un, deux, trois... trente ans et plus Incha' Allah, si son lectorat lui en donne les moyens. Donner les moyens au Bimestriel, c'est avant tout le soutenir. Le soutenir, C'est s'abonner ou acheter son propre journal à chaque parution, le lire et contribuer à sa diffusion. C'est pour nos partenaires, faire des annonces et des insertions publicitaires dans les colonnes de l'APPEL, pour lui permettre de se prendre entièrement en charge. C'est aussi pour le lectorat, continuer sans relâche à formuler des critiques, à faire des suggestions, à proposer à la Rédaction des articles et surtout à soutenir spirituellement le Bimestriel. C'est sans nul doute ce qui fera vivre le Bimestriel. Sharif Souley. Ce qu'ils pensent de l'APPEL. Un lectorat, c'est très important dans la vie d'un journal. C'est même ce qui fait la force d'un "canard". Après une année de parution, l'APPEL s'est fait des amis, des sympathisants, des collaborateurs..., bref des lecteurs. Ils apprécient leur Bimestriel qui commémore sa première année d'existence. Nouhoun BAKAYOKO (Vice Président National de l'A.E.EM.B.) : "Ce journal qui est paru il y a de cela un an est déjà sorti de... l'ordinaire des journaux islamiques en embrasant des domaines variés. L'APPEL a pu couvrir presque toutes les provinces et même des pays comme la Côte d'Ivoire, le Togo et le Niger. Mais je suggère que pour certains sujets, on recueille l'avis de certains Oulémas". Issaka WANGO (Élève en Tle A4 au Lycée Bogodogo) : "L'APPEL a un an. C'est bien, mais je pense que douze pages c'est insuffisant. Je souhaite par conséquent que le nombre de pages augmente et que de nouvelles rubriques voient le jour". Adama SAKANDE (Imam de Vendredi de l'A.E.EM.B.) : "J'encourage beaucoup les initiateurs de l'APPEL qui contribuent à l'éveil de la conscience des musulmans et à leur éducation. Il faudra que les musulmans élèvent leur niveau d'éducation islamique à travers les moyens de communication modernes. Je pense que l'APPEL œuvre dans ce sens et je ne peux que demander à Dieu d'aider les animateurs à poursuivre leur travail. Pour terminer, je souhaite donc que le volet éducation prenne le pas sur les autres rubriques". Mamadou MAÏGANA (Étudiant Nigérien en CAPES Français LN.S.E.) : "J'apprécie beaucoup l'APPEL, que j'apprécie d'ailleurs. Dans la sous-région, il commence à s'imposer. Je suggère qu'il s'intéresse aussi aux problèmes des musulmans dans la sous-région. Au Niger, il y avait un journal similaire, mais limité à la capitale. Aussi, je souhaite que vous couvriez tout le pays et la sous-région. Je vous souhaite beaucoup de courage." Alioune DIOUF (Sénégalais, Étudiant en Licence d'histoire) : "La première chose, c'est de remercier les frères qui ont eu l'idée de créer le journal. L'APPEL est arrivé dans un paysage médiatique un peu vierge dans le domaine. Il n'est pas facile de tenir un journal, encore moins un journal d'opinion. Je propose que vous fassiez un test ou un sondage du public pour qu'il s'exprime sur le contenu et la forme. Et vous devrez tenir compte des critiques et suggestions du lectorat. Personnellement, je suggère qu'il y ait une page réservée à la spiritualité. Un certain nombre de rappels et..." Renseignements pourront être dispensés aux musulmans. Au plan des analyses, ça va. Il faudrait au plan de l'information, trouver une page qui résumerait l'actualité nationale et qui donnerait un point de vue islamique. Cela contribuerait à former une opinion islamique. Mme KEÏTA Fati (Étudiante à l'I.U.T.-Bobo Dioulasso) : J'apprécie le travail de l'APPEL et j'encourage les rédacteurs. Je voudrais stimuler les sœurs à beaucoup écrire. Je suggère par conséquent d'ouvrir une page où écriront les sœurs. Je voudrais aussi qu'on insiste sur l'amour du prophète et de l'Islam. Que l'APPEL insiste surtout sur les actions et enseignements susceptibles de rehausser la foi des musulmans. Seydou SOULAMA (Instituteur à Biba-Toma) : L'APPEL est un bon journal dont j'apprécie beaucoup les articles. Je propose qu'il y ait des thèmes extra-religieux, mais où on peut trouver un avis religieux. Il ne faudrait pas que tout soit axé sur le culte. Propos recueillis par T. Tiégo L'APPEL Novembre-décembre 1995 ALGERIE Retour à la case départ Les présidentielles du 16 novembre marqueront-elles un nouvel élan dans le microcosme politique algérien ? Au moment où nous mettions sous presse, quatre candidats étaient partants pour le scrutin du 16 novembre : Liamine Zéroual, Mahfoud Nahnah, Said Saadi et Boukrouh. À vrai dire, le 16 novembre est un non-sens dans la vie politique algérienne. L'enjeu de l'Algérie se trouve ailleurs que dans des présidentielles, qui de surcroît ne verront pas la participation de partis tels que le F.L.N., le F.S.S. et le F.J.S. Aucun des quatre candidats en présence n'a fonction de rassembleur. Nahnah, qualifié "d'islamiste modéré", n'est pas en odeur de sainteté chez les militants des partis islamiques. Said Saadi et son R.D. sont trop marqués par leur régionalisme. Boukrouh est un anonyme de la société civile et Zéroual, otage de la haute hiérarchie militaire. Liamine Zéroual remportera sans coup férir les élections. Il jouit du soutien de l'armée. En Algérie comme partout ailleurs, cela est. Important. Pour l'Algérie, ce qui compte, c'est l'après 16 novembre. Le pays n'est pas encore sorti de la zone de hautes turbulences. Tout est possible. Y compris le pire. Économiquement, les populations en ont ras-le-bol. Comment ce pays relativement prospère, sous Boumédiène grâce aux hydrocarbures, a-t-il en l'espace de deux décennies basculé dans la misère insultante ? Comment l'Algérie s'en sortira-t-elle ? Pour tous les observateurs, l'armée détient une part des solutions. De sa flexibilité ou sa rigidité dépendra l'après 16 novembre. La politique du "tout sécuritaire" prônée par le quatuor des chefs militaires et qui justifie la répression n'amènera pas la stabilité. Quand on veut éteindre un incendie, on identifie toutes les flammes pour y remédier totalement. Opter pour une sélection des flammes à éteindre (comme c'est le cas actuellement) ne résout pas la crise. C'est ce que doit comprendre la hiérarchie militaire algérienne symbolisée par les généraux Khaled Nezzar, Mohamed Lamari, Abdel Malek. Guenaïza et le commandant supérieur de la Gendarmerie, Abbas Ghezaïl. Liamine Zéroual (même élu président) reste un otage de ce redoutable quatuor. Il n'y aurait pas de changement radical après le 16 novembre. La plupart des généraux et colonels de l'armée sont des "maquisards" du temps de la lutte de décolonisation. Les officiers de la nouvelle génération sont des enfants de la grisaille algéroise. Certains de ces jeunes officiers ont rejoint les "maquis islamistes". Suivront-ils toujours leurs aînés dans la guerre à outrance ? Wait and see ! Trois scénarios possibles s'offrent au regard de la situation actuelle. Premier scénario : Les islamistes prennent le pouvoir. Un récent rapport d'experts français a rassuré la droite française quant à l'impossibilité pour les islamistes de renverser le pouvoir militaire. Cela explique le soutien sans ambages apporté par l'Élysée à l'armée algérienne. Mais gare à l'excès de confiance ! Le cas du Shah d'Iran est une leçon historique. Tous les services secrets. Les occidentaux ont été surpris par les événements. Jusqu'à ce que Khomeyni descende de l'avion à Téhéran avec... C'est là que le bât blesse. Quoiqu'il en soit, le dialogue n'a jamais été rompu. Mais il est fragile. L'Algérie de nos jours est un cocktail explosif. Il est à craindre que la guerre ne prenne des proportions incontrôlées (elle a déjà dépassé les frontières algériennes). Un remake de la crise libanaise n'est pas à exclure. Une chose est sûre et certaine : le rapport des forces en présence actuellement ne permet pas une victoire totale d'un camp. La seule issue demeure le dialogue. Mais peut-on dialoguer en Algérie en un chapelet en main, excluant le F.I.S., vainqueur des législatives et des municipales ? Le rapport de force est en faveur de l'armée sur le plan de la logistique. Mais est-elle incontournable ? Au niveau du moral des troupes, du "coeur" et de la conviction, les islamistes ont le moral haut. Ils Affirment lutter noeud gordien de la tragédie algérienne, pour la cause de Dieu. Y a-t-il meilleure logistique que celle de Dieu ? Deuxième scénario : Un officier opère un coup d'État. Cela paraît vraisemblable. La Côte d'Ivoire aux lendemains des présidentielles. Le 22 octobre dernier, la Côte d'Ivoire a vécu sa première consultation électorale de l'après-Houphouët. Henri Konan Bédié, l'enfant de Daoukro, sera aux commandes du navire ivoire pendant cinq ans. Présenté par ses thuriféraires comme la deuxième chance de la Côte d'Ivoire, H.K.B. aura fort à faire face à une opposition frondeuse. Face au Pr. Francis Wodié, Bédié l'a emporté par plus de 95 %. Mais les dernières élections ne doivent pas masquer le risque de fracture dans la société ivoirienne. Seulement, près de la moitié des électeurs ont pris part au scrutin du 22 octobre. L'opposition regroupée dans le front républicain avait appelé à un boycott actif. Ce qu'il y a à retenir, c'est le retour des vieux. Démons régionalistes et tribalistes, aggravé en cela par la discorde au sein de l'armée. Près de 2.000 Baoulés, ethnie de Bédié et d'Houphouët, ont fui les villages de Gagnoa, fief de Gbagbo. Certains Bétés reprochent aux Baoulés de monopoliser le pouvoir depuis belle lurette : Bédié débute son mandat dans des conditions difficiles. Il devra compter sur la relance économique, bien réelle, pour endiguer la fracture sociale. Les législatives de novembre et les municipales de décembre s'annoncent donc en regard de la configuration actuelle. L'année, du moins sa hiérarchie, semble un fait réel. L'inconnue demeure la réaction des jeunes officiers et des subalternes. Un ras-le-bol de leur part est aussi prévisible. Troisième scénario : L'armée reprend le processus électoral avec toutes les forces politiques en présence. Sans exclusive. Avec ou sans le F.L.S. ? Très ouvertes. L'opposition sans nul doute y prendra part. L'autre danger qui menace la Côte d'Ivoire est la réaction de l'armée. Le Chef d'État-Major, Robert GUEI a été limogé à la veille des présidentielles. Il était réputé neutre. Il ne voulait pas engager l'armée dans les joutes politiques. Son limogeage ne va pas manquer de provoquer des remous au sein de la grande muette ivoirienne. Son successeur, le Contre-amiral Lassana TIMITE, ne jouit pas d'une grande estime au sein de l'armée. À vrai dire, les véritables chefs militaires ivoiriens sont le Général Ehui Tanny, les Colonels Faizan-Bi et Koizan, tous très proches du Président Bédié. En Côte d'Ivoire comme ailleurs, les populations sont les premières victimes des élucubrations des politiciens. Entre un paysan qui parcourt des dizaines de kilomètres pour aller voter et un politicien qui boycotte les élections ou qui fraude, lequel est un véritable citoyen? Il faut définir un bréviaire du politicien africain. Trop de personnes viennent à la politique plus pour leurs intérêts personnels que collectifs. Les populations, comme dans une pièce de théâtre, suivent leurs gestes, ils jouent une farce de. démocratie. Ce sont eux les vrais fossoyeurs de la démocratie. Tiégo Tiemtoré. Septembre 1995 O.N.U. : 50 ans après, quel bilan ? C’est dans un contexte économique des plus médiocres, d’une paix mondiale de plus en plus fragile et de démocraties encore chancelantes, que l’Organisation des Nations Unies vient de fêter cette année ses 50 ans d’existence. On se rappelle, c’est en 1945 que l’O.N.U. fut créée par la Grande-Bretagne, les États-Unis et l’Union Soviétique alors que la seconde guerre mondiale, qui pendant plus de quatre ans avait ensanglanté de nombreux pays d’Europe, d’Afrique et d’Asie, prenait fin. La raison première de sa création est de préserver les peuples de la guerre en amenant ceux qui sont en conflit, non pas à s’affronter par les armes, mais à dialoguer pour trouver des solutions pacifiques à leurs problèmes. C’est du reste ce qu’impose la charte des Nations Unies et tous les pays qui désirent devenir membres de l’organisation mondiale doivent s’engager à s’y. Soumettre. Dans l’année de sa création, les trois pays fondateurs, rejoints très tôt par la Chine et la France, appellent tous les pays du monde à entrer à l’O.N.U. Ils sont bientôt 51 à en faire partie. En 1960, suite à la décolonisation, ils seront la centaine. Aujourd’hui, après l’éclatement de l’Union Soviétique et le désir d’indépendance de plusieurs pays autrefois fédérés, 185 États sont membres des Nations Unies. L’O.N.U., qui a à sa tête un Secrétaire Général dont l’actuel est l’Égyptien Boutros B. Ghali, fonctionne grâce à deux organismes principaux, à savoir le Conseil de Sécurité et l’Assemblée Générale. Elle a créé par ailleurs des institutions spécialisées, notamment dans le domaine de la santé (O.M.S.), de l’éducation (U.N.E.S.C.O.), de l’agriculture (F.A.O.) et des finances (F.M.I. et B.I.R.D.). Après la décolonisation, pour laquelle l’O.N.U. a beaucoup travaillé, la prévention des conflits n’est plus sa seule préoccupation. Elle s’impose aussi de s’occuper de développement, de l’exploitation des... richesses du monde et de la protection non seulement de certaines régions vitales du monde, mais aussi de ce que les hommes ont réalisé de plus précieux, notamment dans le domaine de l’architecture. Au cours de ses cinquante années d’existence, l’O.N.U. a dû fréquemment intervenir militairement pour empêcher l’extension de certains conflits. Ses soldats, “les casques bleus”, sont allés en Corée, au Zaïre, au Moyen-Orient et à Chypre. Aujourd’hui, ils sont présents en Somalie, au Rwanda et en Yougoslavie. De nombreux observateurs de l’O.N.U. sont par ailleurs chargés de vérifier le bon déroulement des élections dans beaucoup de pays du monde. En 1988, les casques bleus vont recevoir pour leurs mérites le prix Nobel de la paix. Si certaines actions de l’O.N.U. témoignent de sa capacité à garantir la paix mondiale, des problèmes sérieux d’ordre économique et structurel freinent son efficacité dans plusieurs cas. Les grandes puissances qui fournissent à l’organisation l’essentiel de son budget restent les Seules à détenir dans la réalité, les véritables pouvoirs de décision. Au moment où l’O.N.U. fête son 50e anniversaire avec l’élection du Portugal à la tête de l’Assemblée Générale, l’on ne peut que souhaiter beaucoup plus de paix, de pain et de liberté dans le monde. Surtout, que les richesses traversent les frontières pour faire obstacle à la pauvreté et à la misère, pour paraphraser notre Ministre des Affaires Étrangères, Fawzi Sogsey. Malcolm X : Tout un symbole. Nous vous présentons, comme précédemment annoncé, la deuxième et dernière partie de la vie de Malcolm X ; celui qui écrivait dans son autobiographie : "Toute ma vie a été une chronologie de changement" (suite et fin). LE PÉLERINAGE À LA MECQUE ET SON ACCEPTATION DU VÉRITABLE ISLAM. En accomplissant le pèlerinage, Malcolm X a pu mesurer à sa juste valeur la grandeur, l'universalité et l'humanisme de l'Islam. Il comprit que l'Islam n'était pas l'exclusivité des Arabes, des blancs ou des noirs d'Amérique, mais une religion de paix et de soumission. qui englobe toutes les couleurs et toutes les races. C'est en témoin oculaire et en acteur averti de cette communion vécue de la Mecque que, de retour chez lui, il déclara : "Il y avait des dizaines de milliers de pèlerins, venus du monde entier. Ils étaient de toutes les couleurs, des blonds aux yeux bleus aux Africains à la peau noire. Mais, ils participaient tous au même rituel, étalant un esprit d'unité, de fraternité que mes expériences en Amérique me laissaient croire que cela ne pouvait jamais exister entre blancs et noirs. L'Amérique a besoin de comprendre l'Islam, parce que c'est la seule religion qui efface de sa société le problème racial. Si les Américains blancs voulaient accepter l'unicité de Dieu, alors ils pourraient peut-être accepter aussi en réalité l'unicité de l'homme et arrêter de mesurer, de gêner et de nuire aux autres à cause de leurs différences de couleur." Après cette expérience de la Mecque, Malcolm X se sentit pleinement membre d'une communauté mondiale ; la communauté. islamique. Une communauté qui fait fi de la race, de la nationalité, de l’origine sociale... et qui n'a de critère d'appréciation des hommes que leur degré de piété. Le Coran (49/V13) ne dit-il pas ... "Le plus noble d'entre vous, auprès d'Allah, est le plus pieux..." ? Fort de sa nouvelle foi, il se débarrassa de son identité perdue du temps de l'esclavage symbolisée par "X", pour devenir un homme nouveau : Malik El-Shabazz. Ce fut pendant les deux dernières années de sa vie. Malik El-Shabazz était d'une toute autre nature. Il était différent de ce Malcolm X qui haïssait l'homme blanc. Il ne prêchait plus le séparatisme et le racisme. "Je ne suis pas raciste", clamait-il. "Dans le passé, je me permettais de l'être... de porter des accusations générales sur tous les blancs, sur toute la race blanche, et ces généralisations ont fait du tort à certains blancs qui peut-être ne méritaient pas d’être blessés. À cause de l'éclaircissement spirituel que j'ai le bonheur de recevoir comme résultat de mon récent Pèlerinage à la ville sainte de la Mecque, je ne consentirai plus à porter des accusations impétueuses à une race quelconque. Je m'efforce maintenant de vivre la vie d'un véritable musulman. Je dois répéter que je ne suis pas raciste et que je ne prends pas part aux doctrines du racisme. Je peux affirmer en toute sincérité que je ne veux pas autre chose que la liberté, la justice et l’égalité, la vie et la recherche du bonheur pour tout le monde. Ainsi, Malik El-Shabazz commença à perdre certaines de ses vues racistes qu'il maintenait et soutenait précédemment. Il récusait ses idées et convictions d'antan au profit du message de fraternité et de tolérance de l'Islam. Ce revirement ne pouvait être accepté par tous. Il fallait qu'il arrête de prêcher ce nouveau message. Il fallait qu'il arrête de prêcher la tolérance, la paix, la justice, l'égalité et par-dessus tout, le bonheur pour tous, blancs comme noirs. Mais, comme il ne pouvait pas arrêter, sa vie se termina brutalement. Il sera assassiné en 1965, dans sa quarantième année. Puisse le Très Haut l'accepter dans sa Miséricorde. Sources : Malcolm X (Dépliant A.M.A.) Sharif Souley. 8 I/Sppel ^°006 be ^obembre-décembre 1995 économie Le Développement socio-économique à la lumière de la charia Dans la littérature économique contemporaine, le sous-développement socio-économique est défini comme étant l'état de pauvreté économique caractérisé par la faiblesse des revenus réels de l'individu, l'inexistence des infrastructures de base (éducatives, sanitaires...), la faiblesse de la production des biens et services tant en qualité qu'en quantité. Ainsi considérés, la quasi-totalité des pays musulmans sont cités parmi les pays sous-développés. La principale cause de leur état serait les pratiques religieuses obscurantistes. La religion serait ainsi un facteur de sous-développement. On rencontre de tels arguments en général dans les écrits des théoriciens dits positivistes, ou d'origine occidentale. Ceux-ci ont depuis de longues dates, imposé leur point de vue à l'humanité toute entière. Néanmoins, depuis la renaissance islamique des années 70, une conception islamique du développement a commencé à germer. Elle s'impose comme une critique des systèmes établis avant de proposer des solutions plutôt morales. Peut-être nous acheminons-nous vers une théorie islamique du développement. Comme tout projet, elle part de la faiblesse des analyses précédentes. Faiblesse des analyses antérieures. L'analyse économique repose aujourd'hui sur les théories positivistes. Ce sont celles qui considèrent l'esprit humain comme capable de trouver l'explication de tous les phénomènes en élaborant les lois de leur enchaînement. En conséquence, elles n'admettent ni solution théologique, ni métaphysique, mais scientifique pure. Ces théories défendent essentiellement deux groupes de modèles de développement. L'un basé sur le capitalisme et l'autre sur le socialisme. Le premier glorifie le pouvoir de l'individu qu'il considère comme la source de tout développement. En effet, le capitalisme est basé sur la théorie de l'intérêt général, théorie selon laquelle la poursuite de l'intérêt personnel et individuel, donc l'intérêt égoïste par chacun, entraîne la réalisation de l'intérêt général pour tous. D'où la défense absolue des libertés individuelles. Aucune limitation de ces libertés n'est légitime si elle n'a pas pour but d'éviter que du mal soit fait à autrui. La déclaration suivante illustre cette conception : "Ni l'Église, ni l'État, ni la société n'ont le droit d'entraver les initiatives que prend l'individu pour s'élever. La liberté complète doit être accessible à tout individu afin qu'il puisse faire usage de sa force, de son talent et de sa capacité selon ses penchants, et aller de l'avant autant qu'il en est capable. On ne saurait rendre un plus grand service à la société qu'en garantissant à chaque citoyen une liberté illimitée dans chaque activité de la vie et chaque branche du travail, et en le libérant en même temps de toutes contraintes officielles, religieuses, morales, légales. sociales". Après 15 siècles d'évolution (notons que la théorie du capitalisme est née au Ve siècle à la suite de la chute de l'empire romain d'Occident). Cette conception de l'économie a engendré ce que l'on appelle libéralisme économique : elle se fonde sur la liberté d'entreprise, la propriété privée et la libre concurrence. La notion de libéralisme, telle que développée, implique par ailleurs un libéralisme moral et religieux, selon lequel la morale et la religion n'ont rien à voir dans les questions de production et distribution des richesses. Le libéralisme économique, pilier fondamental du capitalisme, en octroyant ainsi à l'individu une liberté inconditionnelle et en fondant le progrès sur l'égoïsme, a créé les conséquences néfastes du système capitaliste. Ces attributs sont devenus une arme dangereuse dans les mains de quelques individus puissants, regroupés en classe contre la masse des désarmés. C'est sans doute la cause de l'anéantissement de l'Afrique avec la déportation de plus de 100 millions. d'esclaves, l'assassinat de l'Asie avec les guerres interminables, la colonisation des États en vue de satisfaire les besoins d'États plus forts, l'exploitation intensive des richesses naturelles, les échanges inégaux... En somme, le développement par cette voie est devenu synonyme de progrès matériel pour quelques-uns et appauvrissement pour la grande majorité. Le deuxième modèle est basé sur les doctrines collectivistes qui glorifient la collectivité au détriment de l'individu. Le socialisme avait sans doute perçu que l'on ne pouvait attendre de ceux qui déploient des efforts pour réaliser des intérêts égoïstes qu'ils contribuent aux intérêts de la communauté de façon continue. D'ailleurs, certains réformateurs capitalistes avaient perçu cet aspect. Ainsi, Lord Keynes déclarait : "Le monde n'est pas gouverné par un État puissant constitué de lois morales et naturelles au moyen desquelles il coordonne l'intérêt personnel et l'intérêt collectif de la société. On ne saurait induire des principes de l'économie." qu'un égoïsme constamment éclairé contribue au succès et au bien-être social, comme on ne saurait affirmer que l'égoïsme puisse toujours demeurer éclairé. C'est pourquoi le socialisme s'est bâti sur la propriété d'État et une répartition juste du produit national. Il cherchait ainsi à éviter les différents maux inhérents au capitalisme, dont l'exploitation éhontée d'une majorité, du prolétariat. Par ses actions, les remèdes socialistes ne sont pas arrivés à bout du mal capitaliste diagnostiqué. Plusieurs raisons peuvent expliquer cet échec : le socialisme renie à l'individu toute personnalité et toute volonté. Le refus de la morale et de la religion ramenait l'économie socialiste au même but que celle capitaliste. Enfin, le socialisme entraîna au pouvoir une classe privilégiée tout aussi minoritaire et exploiteuse que les puissants du système capitaliste. Dès lors, on s'est bien rendu à l'évidence que les solutions aux problèmes du développement ne pouvaient provenir ni du capitalisme générateur du. Colonialisme, des exploitations et domination, ni du socialisme décadent et tout aussi exploiteur de son propre périple. Puissance divine garant de l'équilibre socio-économique. L'on est d'avis que les socialistes et certains réformateurs du capitalisme avaient bien perçu l'indispensable rôle d'un État puissant garant des lois morales et naturelles en vue de coordonner l'intérêt personnel à l'intérêt collectif. C'est le mal principal des systèmes dominants (capitalisme et socialisme). Des systèmes basés sur la croissance quantitative du présent, source des sociétés de concurrence, de conflit, de violence, d'asservissement des faibles. Systèmes sans but humain et sans aucune référence à Dieu. Mais, il est certain qu'il ne pourra exister aucune puissance autre que celle d'Allah qui puisse garantir aujourd'hui les lois morales et naturelles. Voyez l'État le plus puissant du monde, les États-Unis d'Amérique ; malgré leur puissance, les problèmes moraux y sont les plus cruciaux. On sait qu'il y a suffisamment. de biens dans ce monde pour permettre à chaque homme d'atteindre le bien-être social et de se consacrer désormais à un idéal moral, à Dieu. Pour cela, l'humanité a besoin plus de paix, de justice, de solidarité et de fraternité que de toute autre théorie économique... C'est pourquoi les principes économiques de l'Islam tendent à assainir l'existence de l'homme en le débarrassant de toutes les turpitudes, la corruption, les perditions, les injustices qui animent la vie actuelle. Cette conception islamique repose sur la conviction que l'univers tout entier obéit à un ordre naturel, d'origine divine qui le pousse à s'équilibrer (environnement, économie, santé...) lorsque les prescriptions divines sont respectées. Ces prescriptions recommandent avant tout, la morale. En effet, il est immoral que certains meurent de faim pendant que d'autres détruisent un surplus de production sur la même planète. C'est la situation de nos économies actuelles avec la bénédiction de l'environnement libéral. Cet environnement qui veut que la détermination de la quantité produite découle de la règle de la maximisation du profit, au lieu de la satisfaction des besoins. La règle de la maximisation du profit associée aux principes des intérêts individuels conduit à une situation où chaque consommateur (individuel) maximise sa satisfaction compte tenu de son revenu, et chaque entreprise maximise son profit sous contrainte budgétaire. Il en découle que l'homme est devenu une créature de l'économie ; au même titre que le profit, le revenu, le budget... La finalité de cette économie est le progrès matériel. L'Islam veut faire de l'homme le fondement de l'économie et non sa créature, et du développement une finalité supérieure au progrès matériel. Pour cela, le système économique islamique associe dans un équilibre et une harmonie naturelle, l'esprit et la matière, les rites et les lois, l'individu et le groupe, la vie temporelle et la vie éternelle. Une éventuelle déviation sera corrigée par une "main invisible" grâce aux principes islamiques et aux récompenses et châtiments promis par Dieu. Que faire ? De ce qui précède, nous avons une idée précise des actions à entreprendre pour enrayer le sous-développement : Faire de l'homme la finalité du développement. L'approche islamique du développement cherche, à travers l'économie islamique, à emmener le développement à son fondement premier, à savoir l'homme. Faire de l'homme la finalité du développement, c'est lui permettre de satisfaire ses besoins. L'homme a besoin de nourriture, de santé, de logement, de vêtement, de loisir... La satisfaction de ces besoins suppose la consommation des biens et services créés, par leur destruction, leur transformation ou leur usage. À ce sujet, le Coran nous enseigne que "Dieu a mis à votre service ce qui se trouve dans les cieux et sur la terre" (45,13). En conséquence, la satisfaction des besoins prime. Elle doit empêcher toute spéculation visant à rentabiliser les facteurs de production au. détriment de l'homme : Pénurie fictive, quota de production, destruction de biens en vue de maintenir les prix... afin que les hommes ne meurent pas de faim, parce que dépourvus de moyens (travail, richesse) au milieu d'une surabondance de vivre. Par la même occasion, que les grosses entreprises ne tuent pas les petites, entraînant une instabilité dans les relations sociales. Que les rapports patrons-ouvriers ne soient pas l'occasion de confrontations préjudiciables à tous. Bref, que l'on mette la production au service de l'homme et non l'inverse. Dans ce sens, Dieu nous dit : "Nous avons ennobli le fils d'Adam. Nous les avons portés sur la terre ferme et sur la mer. Nous leur avons accordé d'excellentes nourritures. Nous leur avons donné la préférence sur beaucoup de ceux que nous avons créés". Les modalités pratiques pour atteindre ce bien-être social sont évoluées dans "les principes de l'économie islamique" développés dans les précédents numéros. Donner un sens à la vie. L'erreur principale des systèmes. Positivistes, c'est leur attachement à l'indépendance de l'économie vis-à-vis de la morale et de la religion, donc de toute considération d'une finalité supérieure au bien-être matériel. En effet, le bien-être matériel n'est pas une fin en soi, mais un moyen pour permettre à l'homme de vivre humainement. L'homme a pour but final la vie morale. Celle-ci se fonde essentiellement sur la libération effective de l'homme de toute contrainte matérielle, en déterminant sa fonction et son but dans cette vie dans le cadre d'une dignité qui convient à sa qualité d'homme. Pour cela, Dieu nous dit : "Je n'ai créé les Djinns et les hommes que pour qu'ils m'adorent. Je n'attends aucun don de leur part, je ne désire pas qu'ils me nourrissent. Dieu est le dispensateur de tous les biens, il est le maître inébranlable de la force." En conséquence, nous devons instaurer un nouvel ordre économique et social, un ordre plus humain. Il s'agit de mettre le bien matériel au service de la production. Ambulantes... De nombreuses jeunes filles s'adonnent à une activité désormais courante à Ouagadougou. Prisées par les Burkinabè, les arachides, les fruits, les légumes, les praires ou encore des tubercules comme les ignames. C'est une vraie nécessité pour ces jeunes filles qui viennent de leurs fournitures. D'autres utilisent leur revenu pour constituer leur capital de plats et de marchandises. Cependant, il existe de nombreux dangers inhérents à leur métier. Elles sont des proies faciles pour certains hommes sans vergogne, attirées par les billets qu'on leur promet. La clientèle de ces marchandes ambulantes se compose de gardiens, de mécaniciens, etc. En ces temps de graves maladies telles que le SIDA, il vaudrait une véritable législation de protection des mineures si le Burkina ne veut pas être en manque de protection de l'enfance. Leur situation ne dépend-elle pas aussi de celle de leurs parents qui croupissent sous le poids humiliant de la pauvreté ? Souleymane KtK£l& Étudiant en communication de l'homme et l'homme au service d'un idéal qui donne un sens à la vie, le développement spirituel et moral, le développement de l'âme. Cet idéal moral consiste à savoir faire taire ses désirs superficiels, à chercher à atteindre spirituellement plus grand que soi. Ce plus grand que tous est l'exemple de l'homme moral, fondement du développement économique, le prophète Mouhammad (saw) que chacun devait tendre à forger en lui. Créer un homme moral en nous-mêmes. Dieu dit dans le Coran : "Vous avez dans le messager de Dieu un bel exemple pour celui qui aspire à Dieu" (33,21). De quel exemple s'agit-il ? L'homme est le plus noble de toutes les créatures de l'univers. Il est le moyen essentiel du processus de développement. Il est en même temps l'objectif de ce développement afin qu'il puisse continuer à adorer Dieu. C'est donc un homme moral. Un homme libéré de tout asservissement, de toute exploitation, donc de l'injustice sous toutes ses formes. C'est l'homme qui respecte son être, qui glorifie le sens de son humanité, qui est effectivement libéré de toute considération matérielle supérieure à l'éthique humaine. Sans la réalisation de cet homme moral en chacun de nous, au détriment de cette créature de l'homme que nous sommes, le sous-développement persistera et la vie dure et miséreuse continuera. À suivre, Incha'Allah ! Abdramane Ouattara, Financier. 10 septembre 2023. y ‘luuqpuoa issnu sjnof -noi ia euiaui-mi q QRPH ‘usnpj y uns naq un jnod auip^ janinb q sjquQ a[ uijAui uq uuapsia^jd as saauuaui S31 '°J!nD ?I Jouiysap q iuesja suiassap sjnaj jpnoqu ajiuj jnod uau luuAap luaiqnaaj au ia upsaïui iiyuoa un luojqunuaAua ia iuojo^jo ‘auuui "snOtP sjPEamjunb saj uops „aiqnoji nue ua sinaqaad,, sao suoissud sjna[ V sanoo ojqq iuuuuoq quomoujoAnoS ap 3poui uos onuopj sues juoj^nbpuo P lugjqj^p os sonSuq sosiUAnuui saq •ouuuisno V soqooidoj sap ojiuj $ ;uoj -çouauiuioa suÉre sap p xnaiAua saQ ‘OJdXqQ ç gnbiuiqsi ioj u[ iusj -ipuud^i p joui q sioj ojquiojd q jnod ‘issue luojud su -suiewoj soi luojy^p suuuqnsnui soi qo onbujyj ap pjou oj SJ3A ussojâojd uiqsjj *ou§qj uos snqc •uqsiuuqSjyj la siu^uijyj ‘uEfpiuqjazyj ‘aup -uuxo[yj ouiuioo : juuiQtp sduioi np sosinbou souuuqnsnm saianbuoo souiui -J93 upyosuoo y ‘lujyuo uos juujnQ 'SUE 89 ap 9§e qq^ y -siuuXojo sap jnopuuui -uioa ?u3is?p mj auEUisno ‘oiiâpqj ap a^uuu ^3 q q up?33p juuio puunÔ narQ ap ojoiud q ap oiquj^quui ‘paS^iui aixai I'm sorry, but I cannot assist with that. uos q ayadduj inb naja spuod: jnof un iip uq aiqqd -ojd aq ’iuqsi j ussujquia [^nb Q^uuu auiqiuaji us suup isat e uvffy uqj aumusnQ dfqvj aj $g?>;p^ r oo^o^oi^^ - WAt$> üKimx - fu^WfW ^HU^’J.J ; wqumo^ tyae wqûPO-MRl M»g§p iw^^^:^ xity ?:; IW& ®àj^|g^iMj|^^;^ . >?ris- ^ai^<^ >5>W^ WRme^pu^ MeWlS - W - jw r^*w^ 9l ïia |i|!^$$g$^^ ■ ww^ < w^p &i og^fi iHi& tunn^-p^M t «QU ~ ^c-MH X F-M^H * i«î - nwu|nao a ajtu^ry : ajupH^Mn t ^ «qoraA&jQ « RI ?U»qn ■ i'^^a * PM^S ’ *'A1 ‘ e^î^: ipews : ^jquoA^ ^ wj gj Rj ?qrs ' aîPA«>tt * wsqey * ^i .^du^ «Riu^pu^> ^rzir^s ~ ?W - WW ; M<(tiia^ SI ne H RI ~ qwî?s - W-P1^ - ^GA2i3s - a^tsfahaa SW'^I