o:id 12078 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/12078 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue dcterms:title Le CERFIste #10 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/944 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/948 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/293 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/146 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/162 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/36 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1039 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/432 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/687 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1090 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/28 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/857 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/60 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/706 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/600 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1170 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1171 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1175 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1180 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/1190 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/63 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/569 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/571 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/578 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/582 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/125 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/124 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/87 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2206 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 2010-01 dcterms:identifier iwac-issue-0000537 dcterms:source https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/571 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:abstract Bimestriel d'information et de formation du Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques dcterms:spatial https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/284 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/311 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/336 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/376 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/293 dcterms:rightsHolder Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques bibo:content Bimestriel d’Information et de Formation du Cercle d’Etudes, de Recherche et de Formation Islamiques (CERFI) N. 01 250 F CFA «Nous ferons du CERFI un espace de spiritualité et de prospérité» MOUSSA NOMBO, NOUVEAU PRESIDENT DU CERFI 20e ANNIVERSAIRE DU CERFI Se souvenir pour l’avenir A la découverte de l'histoire méconnue du CERFI Un panel pour réintégrer les pionniers 20e ANNIVERSAIRE DU CERFI Se souvenir pour l’avenir Sur plus de quatorze (14) millions d'habitants que compte le Burkina Faso, une frange très importante (au moins 60%) est musulmane. A l’image de la plupart des Burkinabè, cette population musulmane est majoritairement analphabète, pauvre et mal outillée pour faire face aux défis et aux mutations socioculturels, économiques et politiques qui se présentent à la Oumma. Afin d'accompagner cette population dans sa quête d'un mieux-être avec Dieu et d’un mieux-vivre avec les hommes, plusieurs personnes morales musulmanes (associations, ONG, fondations, etc.) se sont créées, parmi lesquelles le Cercle d'Études, de Recherche et de Formation Islamique (CERFI). En effet, le CERFI est né en 1989 sous l'impulsion de jeunes cadres qui étaient à la recherche d'un espace adéquat de renforcement de leur culture islamique, mais aussi de promotion de leur religion. 1989-2009, cela fait déjà 20 ans de vie dans le paysage associatif combien problématique qu'est celui de la société civile burkinabè. S’il est hasardeux, en quelques pages, de vouloir faire le bilan du CERFI, il reste que 20 ans d’existence commandent un regard rétrospectif et prospectif, sommaire soit-il, tant le questionnement du passé, du présent et du futur demeure un impératif des organisations sérieuses. Ce présent numéro du Cerfiste, qui marque en même temps la relance de votre canard, se propose de lever le voile sur la vie du CERFI à l'occasion de son 20e anniversaire. Que peut-on retenir en 20 ans d'engagement ? L’un des principaux acquis se situe au niveau fonctionnel. S'il est vrai que l'organisation et le fonctionnement du CERFI sont encore perfectibles, il n'en demeure pas moins que sur 20 ans, la tenue des sessions importantes (assemblées générales, congrès) ainsi que l’alternance à la tête de l'association sont désormais un lieu commun, et ce contrairement à la quasi-totalité des associations burkinabè. S’agissant de la formation, bien que l'indisponibilité des statistiques et des archives rende les jugements approximatifs en la matière, on peut affirmer sans risque de se tromper que le CERFI a activement participé au développement de la culture islamique de bien des cadres musulmans, et ce dans un contexte mondial difficile, car marqué par des appréhensions et des préjugés vis-à-vis de l’Islam. Du point de vue de la perception même du fait islamique au Burkina, l’on reconnaît volontiers au CERFI d’avoir contribué à décomplexer la pratique de la religion musulmane tant dans les administrations publiques que les organisations privées. Quant à la présence et aux prestations socioéconomiques du Cercle, des actions appréciables sont certes entreprises ça et là, mais elles ne s'inscrivent pas toujours dans une approche intégrée et concertée, d’où la faiblesse de l'impact. Dans le cadre de l'Action islamique sous-régionale et internationale, le CERFI peut se targuer d'avoir apporté sa contribution dans l'enfantement et la croissance d'organisations transfrontalières comme l’Organisation de la Jeunesse Musulmane en Afrique de l’Ouest (OJEMAO) et le Colloque International des Musulmans de l’Espace Francophone (CIMEF) ; même si par ailleurs on ne peut occulter les difficultés fonctionnelles que connaissent celles-ci. Ces acquis relevés, il faut immédiatement relativiser, car malgré l'espoir que la mobilisation des intellectuels musulmans avait suscité à la fin des années 80 avec l’avènement du CERFI qui s'annonçait comme le catalyseur des querelles intestines et la locomotive d'une présence musulmane affirmée, le CERFI à l'image de la plupart des associations musulmanes de La place, recherche encore ses marques et l'on peut légitimement se demander jusqu'à quand ? Contrairement à nombre d'organisations de la société civile partageant plus ou moins les mêmes contraintes du terrain (clubs services, confessions religieuses sœurs, etc.), le leadership musulman longtemps espéré, peine à s’imposer et à infléchir en tant que de besoin les options sociétales. Pour beaucoup d'observateurs, cet état de lieu résulte de la conjugaison d'un ensemble d'insuffisances que le CERFI gagnerait à combler dans le court terme. Il s'agit d'abord, de l'absence de documents stratégiques fixant sur le long terme, les priorités et les défis de l'association (plan stratégique, politique de communication, cadre budgétaire à moyen terme, stratégie de renforcement des capacités, etc.). Comme le dit la sagesse populaire, « il n'y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va ». Tant que les actions du CERFI, notamment celles de formation, d’information, de communication, de recherche, de Soutien social, d'investissement et autres, continueront d’être des fins et non des moyens visant l’atteinte d’objectifs déclinés dans une stratégie claire, le CERFI donnera toujours l’impression de quelqu'un qui croit agir alors qu'il s’agite en réalité. Les autres insuffisances s'analysent entre autres en termes de faiblesse de la communication interne et du marketing social, de désuétude des méthodes de mobilisation financière et des problèmes de management opérationnel et stratégique. Que dire en guise de perspective ? L'un des points forts du congrès 2009 aura été la réforme des postes du Bureau Exécutif National (BEN), avec l'avènement d'attributions touchant à la gestion des projets, à la planification, à la prospective, au développement des compétences, aux TIC, etc. Cela dénote certainement de la conscience des nouveaux défis, lesquels exigent des approches novatrices. Cette réforme organisationnelle devra être accompagnée d'un travail de déclinaison de stratégies d'intervention par domaine. (communication, action sociale, formation, projets majeurs, etc.). Ceci a l’avantage de baliser la voie de l'action, mais aussi de permettre l’appropriation et la mobilisation des militants et sympathisants autour de centres d’intérêts consensuels. En matière de développement tout court, le fait que le pays soit majoritairement musulman impose à l’élite musulmane un devoir d'implication (individuelle ou concertée) dans l’œuvre de construction nationale. Nous devons pouvoir nous approprier, voire même tirer profit, des textes législatifs et règlements ainsi que des politiques et stratégies nationales en matière de santé, d'éducation, de justice, de culture, d'action sociale, de droits humains, de décentralisation, de genre, de démographie, de loisirs, de «e-gouvernance», etc. Mais en même temps que l'on pense le futur, il faut savoir gérer les urgences du présent. En cela, la consolidation des acquis engrangés par les précurseurs et la mutualisation des expériences réussies dans les différentes sections Provinciales doivent être effectives. À ce titre, des expériences comme celle de IM2E, du projet de parrainage d'étudiants, de la semaine de solidarité, du week-end de la Famille, de la Cellule d'écoute matrimoniale et tant d’autres pourraient être vulgarisées à l'échelle nationale. Sur le plan purement cultuel, l'organisation du hadj et la mobilisation de la zakat interpellent certes toute notre communauté, mais en tant que force de proposition, les réflexions constructives du CERFI sont attendues. Enfin, l’histoire des organisations de la société civile montre que les actions isolées prospèrent peu, de sorte qu’il faille aller vers des réseaux. Là aussi, la voix du CERFI est attendue dans les réseaux associatifs de lutte contre le Sida, contre la corruption morale et matérielle, contre la dégradation de l'environnement, contre les atteintes aux droits de l'homme, etc. C'est un impératif humaniste, et l'Islam est hautement humaniste. La Rédaction Le Cerfiste N° 010 janvier 2010 | INTERVIEW—INTERVIEW AVEC MOUSSA NOMBO, PRESIDENT ENTRANT DU CERFI «Nous ferons du CERFI un espace de spiritualité et de prospérité» Vous venez d'être porté à la présidence du BEN du CERFI, quel sentiment vous anime? Je rends d'abord grâce à Allah de cette confiance placée en moi par mes sœurs et frères et Le prie de me mettre dans les meilleures conditions de réaliser leurs attentes. Je voudrais en cet important moment remercier Celui qui fait miséricorde, Le Tout miséricordieux de m’avoir honoré d’un tel fardeau. Je lui renouvelle mon entière soumission. Et puisqu’il l’a voulu ainsi, je lui demande de me faciliter cette mission et de m’alléger entièrement ce fardeau. Tout don de Dieu est miséricorde et responsabilité. Je sollicite les invocations et conseils de tous nos cheiks et imams. Plaçant mon absolue confiance en Allah, je demande l’accompagnement de toutes et de tous pour conduire à bon port et le plus loin des possibles le navire CERFI. Qu’Allah soit au contrôle de ce mandat ! 20 ans après, Sous quel signe placez-vous votre mandat ? Beaucoup a été fait, et naturellement beaucoup reste à faire. Nos aînés ont fait du cercle un espace de spiritualité, nous en ferons dans la présente décennie incha Allah un espace de spiritualité et de prospérité. Toujours garantir notre crédibilité avec plus de visibilité et d'influence pour le progrès de l’Humanité. De nombreux défis attendent le CERFI et vous n’êtes pas étranger aux problèmes de la structure, quelle sera votre priorité ? Le principal défi demeure l’efficiente organisation et la planification à court, moyen et long terme de nos ambitions. Vous l’avez constaté, à ce 7ème congrès, le CERFI a connu une mutation dans l’architecture de son organisation pour prendre en charge les nouveaux défis. La formation reste en permanence au cœur de l’édification de notre communauté. Ceci est encore plus vrai pour le CERFI. Des propositions seront à ce propos mises sur la table pour espérer donner à la Civilisation de Ikra sa substantifique moelle. Puis vient la... question de la mobilisation des ressources financières. Des actions novatrices seront engagées à l’effet de permettre la prise en charge de l'ensemble de nos actions de développement. Enfin la problématique de la fraternité et de la solidarité. Des mécanismes appropriés devront être mis en œuvre afin de faire du cercle une association plus fraternelle, plus juste, et plus solidaire. La grosse plaie du CERFI, c’est la mobilisation de ses ressources humaines, comment comptez-vous la guérir ? Quelle sera votre politique en la matière ? Je voudrais souligner que le Cerfi n’a pas vraiment un problème de mobilisation de ressources humaines, il a plutôt un problème de fidélisation de ses sympathisants voire de ses membres. Depuis quatre ans nous travaillons dans ce sens au Kadiogo. Les expériences d’ici et d'ailleurs nous aideront à bâtir une nouvelle stratégie fondée sur une gestion de proximité et une plus grande mutualisation des pouvoirs, savoirs voire des avoirs de nos membres et sympathisants. Le quorum pour Les réunions du BEN est rarement atteint, comment comptez sonner la mobilisation ? Je crois que le travail du collège électoral est à ce propos à féliciter. Je sais compter sur mes frères et collaborateurs pour le confirmer tout au long du mandat. Certaines sections du CERFI rencontrent d’énormes difficultés pour exister, qu’est-ce que vous envisagez pour la dynamisation de ces sections ? La dynamisation des sections passe nécessairement par un renforcement de leurs capacités opérationnelles. Je note avec satisfaction que la forte mobilisation au congrès laisse augurer une plus grande contribution au développement de l'association et au bénéfice de toutes et tous. De grandes ambitions avec une équipe de jeunes, les risques d’échouer ne sont-ils pas plus nombreux ? N'avez-vous pas peur de leur jeune expérience ? Je crois au contraire que cela devrait davantage nous rassurer. En effet, d’une part, les personnes qui viennent d'être portées au plus haut niveau de responsabilité ont un parcours significatif dans la sphère du travail islamique ; d’autre part et à l’examen il faut reconnaître qu'ils sont pour la plupart des responsables de familles et ils assument en outre des responsabilités dans leurs administrations privées ou publiques respectives. Ceci dit, dans le domaine qui est ici le nôtre, celui de la promotion de l'Islam et de ses valeurs de justice et de solidarité, il n'y a pas de risques à essayer, il y a plutôt ici un risque à ne pas agir, à ne pas essayer. Si nous plaçons notre absolue confiance en Allah et si nous épuisons toutes les voies de l’intelligence et de la patience, Celui qui est au ciel saura nous donner les résultats escomptés. Qu’est-ce que vous attendez de vos collaborateurs et des militants ? Un esprit d'équipe, un engagement sans faille dans la réalisation de nos communes ambitions. C’est à nous aujourd’hui de considérer notre époque et de nous engager pour nos sœurs et nos frères, pour nos enfants et nos petits-enfants, d’apporter une contribution historique à la hauteur des moyens qui sont les nôtres, Dieu ayant garanti le succès ainsi que la récompense ; et jamais Il ne manque à sa promesse. Votre dernier mot ? D’abord, remercier et encourager les acteurs qui animent le CERFIste. Ensuite, rappeler aux acteurs du développement que nous sommes, que notre niveau de maturation sera mesuré à l'aune de notre capacité à nous prendre en charge de façon endogène au triple plan matériel, spirituel et intellectuel. Nous ne saurons le faire isolement. La révélation et le prophète nous enseignent que nous ne sommes rien les uns sans les autres. Si les cœurs s’apaisent et se parlent, et que la révélation prend sa place au cœur du cœur de l'homme, nous remporterons certainement des victoires. Incha Allah, les épreuves nous fortifieront. Et Allah est le Savant. Vive le Cerfi et qu’Allah bénisse le Burkina Faso ! Barakallahoufik ! Entretien réalisé par Le Cerfiste N° 010 janvier 2010 INTERVIEW AVEC CHEICK SIDI MOHAMED KONE, PRESIDENT SORTANT DU CERFI «La priorité du CERFI doit rester l'unité des musulmans du Burkina» En marge du 20è anniversaire du CERFI, s'est tenu également le congrès ordinaire à l'issue duquel on a assisté au renouvellement des instances de la structure. Après trois ans passés à la présidence du bureau exécutif national du CERFI, le frère Cheick Sidi Mohamed KONE estime avoir joué sa partition dans la consolidation de l'image de marque du CERFI. Au soir de la fin de son mandat, c’est en homme bien averti qu’il s'est dévoilé à nous à travers cet entretien que nous avons réalisé au siège de la structure, le samedi 26 décembre 2009. Dans quel état avez-vous trouvé le CERFI à votre prise de fonction ? Je crois que mon noble prédécesseur avait déjà fait beaucoup de choses, lui-même ayant hérité d’une situation positive, il a apporté sa pierre. J’ai trouvé un CERFI en bon état et j’ai essayé d’apporter ma modeste contribution aussi pour que d'autres viennent parachever ce que les devanciers ont commencé. Avez-vous le sentiment d’avoir réussi votre mission ? Je pense quand même que, malgré les insuffisances qui ont été relevées, il y a eu un plus quant à la réalisation de certains de nos projets, notamment dans le domaine de l’éducation et surtout au niveau de la représentativité du CERFI avec un siège qui va aider un tant soit peu à résoudre les problèmes d'organisation administrative incha'Allah. Le CERFI est maintenant sur la toile mondiale (www.cerfi.org). Quel peut être l’apport du site web dans les actions de la structure ? Le site peut apporter beaucoup de choses parce que nous sommes dans l’ère des TIC et c'est un portail qui favorise l’accès à un monde plus large et permettra à beaucoup plus de personnes d’avoir aussi accès à nous et même à distance. C'est une innovation qui nous permettra d'être plus performants et de proposer encore plus de services pour la promotion de l'Islam incha'Allah. Le CERFI, c’est également ses projets qui restent encore dans les tiroirs, où se trouve le problème ? Je crois qu’avant tout il y a le défi de la mobilisation qu’il... faut continuer. Puisque c’est la masse mobilisée qui contribue à la réalisation des projets. On a encore un projet de recensement de l'ensemble des militants et sympathisants du CERFI. Une fois ce fichier parachevé, ça sera un gros potentiel de contribuables qui vont certainement accroître les capacités financières et qui vont sans doute contribuer à résoudre ce grave problème de finance qui retarde ou hypothèque la bonne réalisation de certains de nos projets. À quoi répond la commémoration de ce 20è anniversaire ? 20 ans, ça fait un chemin et quand vous êtes sur un chemin pendant une longue durée, il est normal de vous arrêter à un moment donné pour retourner voir ce qui a été fait et puis jeter les regards à l'avant pour voir ce qui peut être fait en mieux. Nous avons placé ce 20è anniversaire sous le signe de l’introspection et de la prospection pour voir un peu quels ont été les acquis, quelles ont été les insuffisances et quels correctifs on peut apporter pour que les futures générations puissent bénéficier d'un CERFI encore plus performant et mieux organisé. Peut-on dire que 20 ans c’est l’âge de la maturité ? Al hamdoullillah, oui aujourd'hui on peut l'affirmer au regard de la crédibilité grandissante de cette association et de l'engouement de la quasi-totalité des intellectuels. Pratiquement le CERFI est devenu la référence en matière de religion pratiquée par les intellectuels. Donc de ce point de vue, on pense qu'il y a un minimum de maturité qui a été acquis. Etes-vous satisfait de la manière dont se déroulent les travaux du congrès et du 20è anniversaire ? Je pense qu'il y a un effort qui est fait. Les travaux se déroulent bien et les activités programmées pour l’instant ont toutes été exécutées et d'autres sont à venir. Et vu l'engouement des uns et des autres, je crois quand même que dans l’ensemble tout se passe bien malgré quelques insuffisances relevées par ici et par là. Vous n’êtes pas étranger aux problèmes du CERFI, quelle a été la difficulté majeure à laquelle vous avez fait face ? Notre niveau, le problème essentiel a été celui des ressources financières d'abord mais aussi de ressources humaines parce qu’à un moment donné le bureau a été amputé de certains de ses membres actifs pour des raisons diverses. Ce qui a entaché un peu son ardeur par rapport au travail qui nous a été confié. Mais le gros problème, c’est le côté financier. Aujourd'hui la tendance se redresse grâce à l'intervention des uns et des autres, des différents partenaires qui nous accompagnent. J'en veux pour preuve la réalisation de ce siège à laquelle on ne s'attendait pas de sitôt, en tout cas pas au cours de ce mandat. Ce sont des choses positives et nous remercions Allah pour ses bienfaits. Quelle peut être la priorité du CERFI aujourd’hui ? L'unité des musulmans parce que le CERFI dans ses objectifs, c'est de travailler à l’unité de l'ensemble des musulmans. Et tant que cet objectif supérieur ne sera pas atteint, je crois que le défi restera toujours ouvert. Il faut donc relever le défi de l'organisation de la Communauté. Il y a beaucoup de divergences imputables à l'inorganisation. Donc si les deux problèmes sont résolus, je pense que beaucoup de choses seront réalisées incha’Allah. Vu l’état actuel de ces divergences, l’espoir est-il permis pour aboutir à cette unité dont vous parlez ? Il y a des raisons de garder espoir puisque ces divisions ne sont pas profondes. Elles sont peut-être liées à des petites différences gérables. Comme disait un de nos sages, il y a 98% de choses qui nous unissent contre 2% qui nous séparent. Si on a l’intelligence de travailler avec ces 98% de choses, l’unité sera réalisée. Je pense que notre communauté est une communauté de gens intelligents et nous avons espoir que l’amorce de l'organisation fédérale qui est là, va faire progresser les choses avec le concours de tous dans un cadre bien organisé et dans une synergie d'action de tous les musulmans. Comment envisagez-vous l’après mandat ? Toutes les louanges sont à Allah qui nous a donné cette opportunité de travailler pour Lui. C'est un honneur. On a fait ce qu'on pouvait et nous avons la compréhension que le champ d'Allah est très vaste. C’est un travail islamique, ce n’est pas un travail à vie. On sera toujours disponible pour ce qu'Allah nous a accordé, pouvoir apporter notre contribution au CERFI ou à toute autre organisation qui œuvre pour la promotion de l’Islam en général. Votre mot à l’endroit du nouveau bureau ? Les premiers mots sont des prières. Qu'Allah les soutienne dans leurs responsabilités et qu’ils restent fermes sur Suite page 6. Le Cerfiste N° 010 janvier 2010 A la découverte de l'histoire méconnue du CERFI A la faveur du 20e anniversaire du CERFI, le Cerfiste se propose de jeter un regard rétrospectif sur les premiers moments de la structure. Il s'agit d'en faire la genèse, de parler des premiers acteurs, du processus d'ancrage dans l'univers associatif musulman de notre pays en somme de lever le voile sur l’histoire du CERFI. ignorée des jeunes générations de militants. Contexte de la naissance Le CERFI a été créé pour combler un vide. Il y avait un besoin pour les intellectuels francophones musulmans de trouver un cadre d’expression. Le noyau originel était formé par El Hadj Ouédraogo Souleymane, le Dr. Nakro Aboubakar, Dabo Seydou, Koussoubé Moustapha qui, mus par la recherche du savoir, les 3 derniers notamment, fréquentaient le Dr. Aboubakar Doukouré. Il s'agit des intellectuels francophones de la jeunesse musulmane de la Communauté Musulmane du Burkina Faso (CMBF), du Mouvement Sunnite du Burkina (El Hadj Ouédraogo Souleymane venait de quitter la présidence de ce mouvement) dont le cadre associatif ne convenait pas parfaitement du fait de leur statut et qui manifestaient donc le désir de se créer un cadre homogène d'apprentissage et de militantisme au service de l'islam. C’est Dr. Doukouré qui leur aurait suggéré la création d’une organisation légale. L'idée du CERFI naissait ainsi. Mais déjà à cette époque l'AEEMB dirigée par Bara Ibrahim, était très active et ces intellectuels participaient à ses activités. Mieux, ils en étaient des conférenciers. C’est avec l’idée de la création du CERFI que les responsables de l'AEEMB ont été approchés pour contribuer à la rédaction des textes. «Les initiateurs pouvaient le faire eux-mêmes parce que c’étaient des intellectuels mais c'était de leur part une volonté de nous impliquer dans le processus de création du CERFI» explique Ibrahim Bara, premier président de l’AEEMB. La dénomination a fait l'objet d'une évolution. Selon Dabo Seydou, le premier acronyme fut : Centre d’Etudes et de Recherche Islamique (CERI). C’est par la suite que Centre a été remplacé par Cercle et le F de formation a été ajouté pour obtenir CERFI. C’est le 08 janvier 1989 que les textes ont été adoptés lors d’une assemblée générale tenue au Centre Culturel français Georges Méliès. C’est à l'issue de cette Assemblée Générale que la date du 29 janvier a été fixée comme date de l'Assemblée Générale constitutive. Mais Déjà il faut signaler que dans ces forces qui ont convergé pour fonder le CERFI, il y avait essentiellement deux courants : d'un côté des anciens de l'AEEMB qui inscrivaient le CERFI dans la continuité de leurs actions. En effet, il y avait déjà à cette époque un groupe de frères qu'on présente comme des anciens de l'AEEMB parmi lesquels figurait l'imam Nombré Marboulaye. À propos, El Hadj Lassané Sawadogo explique : « Au congrès de l'AEEMB en 1988 au Centre austro-burkinabé, trois frères à savoir Dipama Issaka, Nombré Marboulaye et Belem Sayouba ont été présentés comme les représentants des anciens de l'AEEMB ». Notons que le nommé Dipama Issaka fut le 1er président du conseil général de l’université. D’autre part, des intellectuels venant du Mouvement sunnite, de la Jeunesse de la communauté musulmane qui voulaient un cadre plus homogène pour apprendre l’islam et travailler à son service. Parmi lesquels on peut citer en plus des noms mentionnés plus haut, Gaoussou Sessouma, Traoré Lassiné pour ne citer que ces. Le point commun qui a facilité la convergence, c’était le français mais surtout la volonté partagée de créer un cadre d'expression. Cela n'effaçait pas pour autant les différences qui existaient. De ce fait, des difficultés vont apparaître dans l’orientation à donner à la nouvelle association. C’est dans ce contexte que s'est tenue l'assemblée générale constitutive le 29 janvier 1989 à l’école supérieure des sciences économiques de l'université, actuelle UFR/SEG. Finalement, Belem K. Sayouba, alors vice-président de l’AEEMB, fut élu secrétaire général et Moustapha Koussoubé son adjoint. Il faut signaler que Belem était déjà un fonctionnaire de l’Etat et faisait partie des aînés de l’AEEMB, mais il a été appelé à la vice-présidence en remplacement de SOW Moussa, affecté à Bobo Dioulasso. Ce statut de jeune fonctionnaire a certainement prévalu dans son choix. Ce choix, qui pourrait être à juste titre conçu comme le triomphe d’une tendance sur l’autre, expliquerait le retrait constaté du Dr. Nakro du mouvement. Mais «il est resté, témoigne un ancien, une personne ressource qui a toujours montré sa disponibilité quand on sollicitait son concours.» La première réunion du bureau s'est tenue le 4 février soit 5 jours après son élection. À l’ordre du jour, il était inscrit les points suivants : - Adoption des PV des AG du 08 et du 29 janvier (pour la demande de reconnaissance officielle) ; - Le programme d'activité ; - Le problème de local ; - Divers. «Quant au 2e point de l'ordre du jour, il ressort clairement qu'aucune activité ne peut être entreprise sans un local, compte tenu du communiqué du ministère de l'administration territoriale. Aussi a-t-il été demandé aux uns et aux autres d’entreprendre des démarches pour trouver un local en attendant que le CERFI soit reconnu.» (Extrait du PV de la 1ère réunion du bureau). «Les rencontres se tenaient un moment à la medersa centrale comme le cadre n'était pas très approprié c'est fut le centre culturel arabe libyen qui fut retenu» explique Bara Ibrahim. C’est enfin le 4 juin que le récépissé de reconnaissance a été obtenu marquant le lancement des grandes activités. Les grandes phases de l’évolution du CERFI A l’Assemblée générale ordinaire tenue les 11 et 12 mai 1991, les textes furent modifiés et le secrétaire général devint le président et suivi de deux vice-présidents chargés respectivement des relations publiques et de l’administration. L’AG devint le congrès. Belem Sayouba fut réélu avec Sam Issaka comme vice-président. Mais entre-temps, le président fut affecté comme préfet de Kaya et son vice-président achève son mandat et est réélu en 1994. Ainsi, les présidents et les mandats respectifs se présentent comme suit : 1989-1991 : Belem K. Sayouba. 1991-1994 : Sam Issaka. 1994-1997 : Sam Issaka. 1997-2000 : Drabo Mamadou. 2000-2003 : Belem Salif. 2003-2006 : Bara Ibrahim. 2006-2009 : Koné Cheik Sidi Mohammed. C'est Nombo Moussa qui vient d’être élu à l'issue du congrès du 25 décembre 2009 pour le mandat 2009-2011. Dans son évolution, le CERFI a connu plusieurs grandes phases : la Première est marquée par l'information et la formation. En effet, au cours des deux premiers mandats, il fallait faire connaître la structure mais aussi contribuer à faire connaître l'islam à l'élite francophone. C'est dans ce sens que les activités de mobilisation de masse ont été initiées. «Ce fut une période de grande euphorie que l'on ne connaît plus de nos jours à l'exception de l'arrivée des étrangers», témoigne imam Ilboudo Halidou. «Tous les supports de communication ont été utilisés à cet effet : les médias, les cours de formation se déroulaient du lundi au vendredi au centre arabe libyen. Les week-ends étaient réservés aux conférences. À l’endroit des autorités administratives et politiques, il fallait être transparent, donner l'assurance que nous n'étions pas des extrémistes. C'est pourquoi à chaque parution, notre journal Le Muezzin était envoyé à la Présidence du Faso. Nous avons aussi multiplié les visites de courtoisie jusqu'à ce que nous obtenions une audience avec le Le Cerfiste N° 010 janvier 2010. HISTOIRE Président du Faso, explique El Hadj SAM Issaka. C'est dans cet élan que les responsables se sont tournés vers la Côte d'Ivoire. Il se trouvait que les prédicateurs ont déjà pris part à certains séminaires de l'AEEMB. En plus de cet atout, certains responsables comme le président ont connu le mouvement islamique en Côte d'Ivoire et avaient gardé des liens qui ont facilité la collaboration. En 1991, l'imam Tidjane Bâ, alors président de la Communauté Musulmane de la Riviera, anima l'émission spéciale ramadan à la TNB. Dans une correspondance datée du 15 mai 1991, le président du CERFI lui témoignait sa gratitude en ces termes : « Grâce à votre contribution combien précieuse, le ramadan a été agréablement vécu au Burkina, notamment pour les téléspectateurs de l'émission spéciale ramadan. Par la présente, nous vous exprimons nos sentiments de gratitude et d'espoir quant à l'avenir des relations entre le CERFI et votre communauté. » À partir de 1992, il fut invité pour animer l'émission. Islam et société. Il s’est fait remplacer par la suite par Aboubakar Fofana parfois accompagné de l'imam CISSE Djiguiba qui a poursuivi pendant 4 ans. Ces interventions ont suscité un éveil et une grande mobilisation autour du CERFI. «Cela paraissait extraordinaire qu'on développe un discours en français qui explique l'islam de façon rationnelle». En outre, d'autres activités comme les séminaires, les cours de formation, les projections ont été les moments forts de la vie du CERFI. Parallèlement, les sections provinciales du Kadiogo, du Houet, du Yatenga furent créées. Mais contrairement à la méthode de l’AEEMB qui consistait à faire des missions pour créer les Conseils Généraux (représentations provinciales), pour le CERFI les frères qui se trouvaient dans les provinces se réunissaient et venaient chercher les textes et après le bureau s'y rendait pour les soutenir. Au-delà du Burkina, le CERFI étend ses relations en plus de la Côte d’Ivoire, au Mali, au Niger, au Sénégal et par la suite au Bénin et au Togo. Au-delà de la sous-région, des communicateurs de l’Europe ont été invités comme les frères Ramadan (Hani et Tariq) et bien d’autres. Il paraît que c’est l’expérience de la jama’at Ibarou Rahmane du Sénégal qui a inspiré l’idée du Comité directeur national à partir de 1992. La mobilisation que toute cette action a suscitée a posé avec acuité le problème d’une mosquée de vendredi pour les intellectuels et comme il n’y avait pas encore de local, le siège de l'AEEMB fut érigé en mosquée de vendredi en 1992. Le terrain des 1200 logements a été repéré dans les années 91-92 mais son obtention et sa mise en valeur ont mis du temps. Après l’obtention définitive de ce terrain, des bonnes volontés ont aidé à ériger un hangar qui va servir pendant longtemps de mosquée de vendredi jusqu'à l'actuelle mosquée construite sous le mandat de Bara Ibrahim. Les autres grandes phases furent les grandes réformes structurelles et l'action sociale avec les caravanes de da’wa et l’implantation du CERFI à l'intérieur du pays. Cette phase, on peut considérer que ce sont les phases des grands investissements qui se poursuivent encore. Mais marquée par une baisse de régime d'activités, explique El Hadj Drabo Mamadou. Mais, il y a récemment une relance dans les activités de formation avec la création de HM2E. Le mouvement des femmes a commencé avec les femmes qui participaient aux activités de l’AEEMB. Ainsi, dans les années 1987-1988, elles ont été regroupées pour bénéficier de cours de formation. Ces cours qui se déroulaient à la grande mosquée de Gounghin. ...suite de la page 4 Le travail, car il n’y a que ce travail qui garantit la récompense ici-bas et dans l’au-delà. Nous sommes passés par là et nous avons tiré beaucoup de bénéfices de ce travail qui est très exaltant. Difficile certes, mais très exaltant. Si nous avons conscience des enjeux de ce travail, on ne doit pas se lasser des petites difficultés momentanées qui vont disparaître incha’Allah. En tout cas, je leur souhaite bon courage et on sera avec eux pour Ensemble construire étaient dispensés par Bara Ibrahim. Ainsi est née l’idée de créer une organisation de femmes musulmanes. Les textes ont été élaborés par les responsables de l’AEEMB, notamment le vice-président Belem Sayouba. La dénomination Organisation des Femmes Musulmanes du Burkina (OFMB) a été retenue. Un an plus tard, le CERFI vit le jour et il s’était posé la question de la fusion de l'OFMB à la nouvelle association. Mais cette nouvelle orientation suscita des oppositions, notamment de la part de Mme Nakro dont l'époux, Dr. Nakro, a été, comme indiqué plus haut, un des pères fondateurs du CERFI. Mais le projet a été finalement tenu et c’est ainsi que l'OFMB est devenue la Cellule féminine du CERFI et en reste d'ailleurs la seule cellule spécialisée de la structure jusqu'à nos jours. Il faut dire que la cellule féminine du CERFI a joué un rôle important dans la mobilisation des intellectuels francophones, car nombreux sont ceux qui ont été emmenés par leurs épouses dans le mouvement. Les grandes Difficultés Comme toute structure, le CERFI a connu des moments de turbulence mais la sincérité des acteurs a permis à chaque fois de planifier les problèmes. Les plus importantes crises sont : la question de la cellule féminine sous le mandat d'El Hadj DRABO Mamadou. Les difficultés sont nées du départ de certaines militantes consécutif à la naissance de Cellules féminines dans les autres structures notamment Ittihad Islami. Par ailleurs et bien avant la naissance de la fondation Omar ben Khatab qui va donner plus tard la mutuelle cet Islam rayonnant dans ce pays et mieux au niveau du monde entier. Votre dernier mot C'est un appel à la mobilisation générale. Que toutes les sœurs et tous les frères se mobilisent et s’engagent davantage à soutenir les différentes actions du CERFI et dans la réalisation de ses projets. De nombreux sentiers nous attendent et je sais compter sur l'apport de tous. Je vous remercie. Interview réalisée par Mahamadi OUEDRAOGO Baitoul Maal a suscité des incompréhensions entre les Acteurs. En outre, la question de la conférence des cadres en 2000 a été une période difficile dans l’histoire de la structure. Au fait, il s'agit d’un espace que le CERFI a créé pour regrouper les hauts cadres pour traiter un certain nombre de grandes questions qui engagent la vie de la communauté. Mais la tendance de la conférence à sortir de l'emprise du CERFI qui l'a secrété a suscité des mésententes ; la question de l'unité à l’ordre du jour de la conférence en 2000 a rendu la situation plus compliquée. Finalement, la conférence nationale n'a pas survécu à ces difficultés. À tout cela, il faut ajouter les problèmes de dysfonctionnement liés aux occupations professionnelles des responsables, mais aussi à des lourdeurs administratives liées à la structure. Les responsables du CERFI ont toujours su dépasser ces difficultés inhérentes à la vie de toute institution humaine et ont fait du CERFI une fierté de l'islam au Burkina. C'est ce sentiment qui anime les responsables à l’occasion de la célébration des 20 ans. mais aussi un tournant pour faire face aux défis du moment et du futur. Kadre SAWADOGO Bimestriel d'Information et de Formation du Cercle d'Etudes, de Recherche et de Formation Islamiques (CERFI) “Le Cerfiste” Récépissé de déclaration N° 012697/CAO-TGI/OUA/P.F. du 10 novembre 2006 01 BP 6394 Ouagadougou 01 Burkina Faso Tel : 76 61 57 67 / 50 36 08 03 / Email : cerfiben@fasonet.bf Siège social sis 1200 logements derrière le centre CIJEF Directeur de Publication Président du CERFI Rédacteur en Chef Hamidou YAMEOGO Rédaction BAMBARA Hamadé OUOBA Idriss SIDIBE Salamata OUEDRAOGO Mahmadi SAWADOGO Kadré PAO & Impression Altesse Burkina : 50 39 93 10 Tirage : 1000 Exemplaires Le Cerfiste N° 010 janvier 2010 1989-2009, voici 20 ans que le CERFI s’est engagé dans la lutte pour la promotion des valeurs islamiques au Burkina Faso. Le chemin a été long, les difficultés ont été multiples, des acquis engrangés et d'importants défis à relever. 20 ans après, c’est un nouveau départ qui s'annonce et c'est à juste Raison que nous nous sommes intéressés à l'opinion des militants et des sympathisants à propos des actions de la structure. Et les commentaires vont bon train. Aboubacary Ouedraogo, étudiant en 4è année de communication, UO. Le CERFI est un cadre pour les fonctionnaires musulmans de s’instruire dans leur religion et aussi d’organiser des activités pour mieux exprimer leur foi. Depuis sa création, le CERFI s’est investi dans cette logique afin de décomplexer le musulman même si certains cadres musulmans ont encore du mal à exprimer leur foi. C'est donc à juste titre que j’apprécie positivement l'action du CERFI qui a permis à ceux qui n'ont pas milité dans les associations comme l'AEEMB de se familiariser à la lecture du Coran et de connaître davantage les hadiths du Prophète. Le CERFI doit maintenir le cap et poursuivre les actions de sensibilisation afin d’impliquer davantage les cadres réticents. On pourrait organiser des visites à domicile de façon régulière chez des cadres en vue de les impliquer. Encore plus car l'édifice islamique est notre bien commun à tous et nul ne doit rester en marge. N'oublions pas que le loup ne s'attaque qu’à la brebis égarée. Abibou Ouedraogo, 4e année de science économique et gestion, UO. Je trouve que les prestations du CERFI sont salutaires. 20 ans après, nous souhaitons que la structure continue sur la même lancée en cherchant à mieux se faire connaître et à intensifier les activités de sensibilisation. Il faudra initier des émissions radio et télé pour partager le message islamique à tous. Un défi qui peut se présenter aujourd’hui, c’est celui de l’organisation. Nous sommes un peu en retard à ce niveau et c'est un peu triste. Il faut également que le musulman s’implique lui-même dans les activités et apporte sa contribution. Le CERFI a commencé à tracer une voie et c'est à nous de jouer notre partition. Dr Sawadogo : Grâce au CERFI, le fonctionnaire musulman a pu hausser sa tête et être fier de son identité. On peut noter la présence de hautes personnalités dans ses... activités. Grâce à cette structure, l’intellectuel musulman vit sa religion, ce qui n’était pas le cas avant. Le CERFI a joué un rôle prépondérant dans la promotion de l’Islam, surtout au plan intellectuel. Plusieurs défis se présentent aujourd’hui au CERFI. Le premier est un défi culturel. La culture intellectuelle des cerfistes ne leur permet pas d’assimiler certaines choses de l’Islam. Je souhaite qu'ils acceptent la vérité de la religion si la culture occidentale venait à contredire les prescriptions islamiques. Le deuxième défi est le modernisme. L’Islam est déjà une religion modérée par Dieu. Chercher à moderniser l’Islam pour l’adapter aux concepts occidentaux, c’est détruire la religion. Je les mets donc en garde sur ce côté. Il y a également des tendances qu'on introduit dans le rang des musulmans en vue de les déstabiliser et de dévier la renaissance. Au regard de l'histoire, c’est toujours la tendance sunnite qui a réussi à vaincre les ennemis, exemple de l’occupation de Jérusalem par les chrétiens. Je vous conseille de vous méfier des tendances qui ont d'autres sources que la sunna du Prophète (SAW). Karsamba : Le CERFI est une cellule très importante dans l’Islam au Burkina Faso. Cette structure a de très bonnes initiatives mais j’aimerais qu’il mette beaucoup l’accent sur l’apprentissage de la lecture coranique. Les activités du CERFI reflètent la réalité, c'est la face réelle de l’islam parce qu’on ne peut pas prendre un aveugle pour conduire un voyant, ce n’est pas possible. Je demande à Dieu de leur accorder une force pour plus d’actions et qu’Il leur accorde une meilleure fin. Toutefois le CERFI doit créer de petites cellules un peu partout dans le pays pour mieux s’étendre. Il faut mettre en place des comités de gestion rentable afin de résoudre le problème financier. Je reproche au CERFI de ne pas disposer jusqu'à présent de sa propre radio. Ce n'est pas normal, ceci est un grand défi à relever. On ne sait pas trop pourquoi cela tarde mais nous avons besoin d'une vraie radio pour accompagner nos multiples actions dans la promotion de l’Islam. Il faut donc développer l'intellectualisme au sein de notre communauté. Mme SANGARE née Fatoumata GNEME, étudiante en 1ère année secrétariat de direction à l’URB-IÜT Bobo. Je commencerai par souhaiter joyeux anniversaire au CERFI pour ce parcours édifiant. Personnellement j’ai une bonne appréciation des actions du CERFI. C'est une structure qui mène beaucoup d'activités pour la promotion de l’islam au Burkina Faso et il faut le reconnaître. Le grand défi pour nos structures est la mobilisation des ressources financières. Sans argent aujourd’hui il est difficile d’entreprendre. Même si c'est dur il faut que le CERFI accompagne financièrement sa sœur l’AEEMB dans ses activités. Je crois que le CERFI doit poursuivre ses actions de sensibilisation aussi bien à l’interne qu’à l’externe. Nous sommes absents de l'espace médiatique et on agit beaucoup dans l'ombre, ce qui est injuste. Le CERFI dispose d’intellectuels et Ceux-ci doivent mettre en valeur leurs connaissances. Jusqu’à présent, nous ne nous sentons pas trop dans le CERFI comme si c’était l'affaire des seuls fonctionnaires. Je les invite donc à agrandir le cercle et intégrer les plus jeunes. Il faut que le CERFI partage les préoccupations des militants et soit le porte-parole de tous ceux qui semblent être oubliés. Bon vent au CERFI et que Dieu protège tous les pieux ! Ali DIAWARA : Les actions sont très salutaires, je ne peux que les encourager à œuvrer davantage. Le CERFI est sur la bonne voie et il a besoin du concours de tous les musulmans. Les objectifs sont nobles et le travail force l'admiration et impose le respect franchement. Personnellement, je dois dire que c’est grâce à cette structure que j’ai découvert véritablement l'islam en dehors de tout ce qu’on nous a appris chez les maîtres coraniques des quartiers. Je retiens du CERFI, son rôle de pionnier et de leader dans l’organisation des grands rassemblements, dans la formation et dans l'éducation des... musulmans conformément au Coran et à la Sunna. Aujourd’hui plusieurs associations emboîtent le pas du CERFI même s’il convient de noter une grande différence car le CERFI a cet avantage de regrouper des intellectuels musulmans. Il faut également dire que des sympathisants ne sont plus trop présents aux côtés de cette structure. Peut-être parce qu’ils trouvent ailleurs ce que le CERFI leur propose, peut-être aussi pour des raisons de proximité, ils ont diminué leurs déplacements au niveau du CERFI. Je demanderai aux responsables de ne pas les oublier. 20 ans après, le grand défi demeure le rassemblement ou l’unité des musulmans autour du même objectif, celui de partager les richesses de l’enseignement islamique avec les autres communautés de notre pays. Pour consolider son rôle de leader, il importe que le CERFI s'approprie les grandes questions du moment afin de faire jaillir la lumière de l’Islam. Il peut accompagner les autres structures à parfaire leurs prestations surtout que ces dernières s’inspirent du modèle cerfiste. Plusieurs opportunités s'offrent à nous et je sais que ce n’est pas les idées qui manquent. Que Dieu renforce la concorde entre les musulmans. Joyeux anniversaire au CERFI (notre bien commun). Propos recueillis par Mahamadi OUEDRAOGO Une si longue amitié La plus belle chose qui ait pu m'arriver Est de te connaître, sincère amitié Je te remercie cher ami bien aimé Grâce à toi, aujourd’hui je peux en profiter Alors comment je peux parfois t’oublier Faire comme si tu n'as jamais existé Je te salue pour tant de bonté Tu m'as fait apprécier ma beauté M’as imploré de la protéger Oui je suis maintenant dans la vraie amitié Et j’ai tant d’amour à donner J'ai, au nom de l'amitié traversé Des épreuves et laissé mon passé Mais près d’elle j'ai su trouver La vraie vie, l’envie de changer A nous de la rechercher Cessons de tout gâcher Car l’amitié est l'unique vérité Croyons en l'amour, la liberté Regardez autour, il faut cesser D'ignorer l’amitié Venez toutes nationalités Unies auprès d’elle, on fera Ces guerres, tous ces préjugés Qui ont tué la paix et l'amour Mahamadi OUEDRAOGO Le Cerfiste N° 010 janvier 2010 LIBRES PROPOS TEMOIGNAGE SUR LE CERFI Un doyen livre sa part de vérité Jeudi 26 novembre 2009, au moment où tout le monde s’affairait pour réussir la fête de Tabaski, El Hadj Souleymane OUEDRAOGO subissait une intervention chirurgicale au genou. Membre fondateur du CERFI et personne très active dans la promotion de l’Islam au Burkina Faso, nous lui avons rendu visite à son domicile le mercredi 30 décembre 2009. Comme on le dit c’est les vieilles marmites qui font de bonnes sauces. C’est sur son lit de malade qu’il s’est confié à nous dans l’espoir qu’il recouvre la santé très bientôt. Nous vous proposons donc un témoignage émouvant dans un langage franc et direct d’un homme pétri d’expériences dans la gestion des hommes. Le CERFI fait son petit bonhomme de chemin mais avec beaucoup d’embûches et il y a eu pas mal de gâchis. Parce qu’à l’intérieur il y avait quelque chose d’indéfinissable. qui était comme un antagonisme, une sorte de concurrence entre les membres. L’esprit que nous avions au départ, c’était que l’Islam des intellectuels musulmans éclore, prospère et que cela profite à tous, parce que nous étions très bien en retard par rapport aux autres confessions religieuses. Il nous fallait une structure bien organisée, solide, capable de répondre devant les autorités au nom de l’Islam et montrer les valeurs de cette religion. Plus tard ce ne fut pas le cas à cause de l’antagonisme qui y régnait. Nous avons donc décidé de rester à l’écart tout en intervenant de temps en temps. Sinon les assemblées générales, les renouvellements de bureaux ainsi de suite, ce n’était pas ce que nous avions voulu et souhaité. Personnellement je me suis mis en retrait pour deux raisons : d’abord ma mauvaise expérience à la tête du mouvement sunnite a pesé. J’étais bien averti des inconvénients de troubles qu’il pouvait y avoir entre les membres d’une structure. Ensuite c’est pour des raisons de santé. J’explique l’existence de la jalousie, de l’antagonisme et des autres maux dont souffre notre communauté par le déficit de formation et le manque de foi. Ce sont les deux, parce que la formation vous aide à bien comprendre la foi et mieux la vivre. Maintenant si cette formation est mal faite, vous ne pouvez pas avoir un bon résultat. Également la question du leadership se pose. Nos responsables ont-ils l’âme du sunnite ou du dirigeant conscient de son rôle et de son devoir de rendre compte devant Dieu un jour ? Ce n’est pas évident. Sinon les querelles de leadership ne s’expliquent pas. Le Coran est très clair et la sunna aussi. S’il y a antagonisme ou jalousie entre les responsables, c’est que quelqu’un cherche autre chose qui n’est pas certainement le bien de l’Islam. Nous sommes trop accrochés aux avantages matériels et mondains, ce qui explique les déviations qu’on note un peu partout. Malgré les problèmes et les travers que j’ai évoqués plus haut, je considère que le CERFI a été très bénéfique à l’Islam. au Burkina Faso. Il a atteint une partie des objectifs que nous avons souhaités au début. Le CERFI est un peu représenté dans les régions et dans les provinces, c’est bien. Le CERFI est dynamique dans les conférences, les débats, les projections... pour cela il faut reconnaître que les frères se sont bien battus. Mais je reste convaincu qu’on peut faire plus et même mieux si l’esprit du respect religieux de la responsabilité est bien perçu. En terme de défi, le CERFI doit s'affirmer davantage et voir maintenant si après le CERFI on peut espérer autre chose. Une structure au-dessus pour faire militer les ministres, les hautes autorités et autres. Donc il faut que le CERFI travaille à évoluer vers le grade supérieur où les diplomates, les gradés de l'armée, les ministres pourront militer. Et la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) ? La FAIB est un assemblage mal concocté (rire) parce que cela n’a pas été démocratiquement fait. Je sais de quoi je parle puisque j'étais l'initiateur depuis 1984. J’ai des documents qui l’attestent. Peut-être qu’un jour on pourra en parler. Concernant l’unité des musulmans, j’ai espoir mais ce n'est pas pour demain ni maintenant. Parce que la foi et la formation font beaucoup défaut. Et tant que cela ne sera pas réparé, l’unité sera difficile. Vous savez, l’Islam est quelque chose de spécial. Quand on y entre avec autre intérêt ou autre but que la rétribution dans l'au-delà par Allah, ça ne marche pas. Il faut donc mettre en avant le désintéressement et laisser la récompense à Dieu. Un point un trait. Quand j’ai appris le renouvellement du nouveau bureau et que j’ai vu certaines têtes, j'ai repris confiance. Je me suis dit voilà au moins des gens qui ont fait leurs preuves, je les ai vus à l'action et j’ai confiance. Je pense qu’ils peuvent bien mener encore la barque à bon port. Je ne peux que les encourager. Ils auront besoin de beaucoup de courage. Il faut beaucoup d’abnégation sinon on ne peut pas réussir. Le but c'est l’au-delà. Témoignage recueilli par Mahamadi OUEDRAOGO Le Cerfiste N° 010 janvier 2010 DOSSIER LA CELLULE FEMININE Sur les traces du passé ou sur l’éclair qui pointe à l’horizon ? Les années 90 ont été marquées par une tentative d’organisation des femmes musulmanes du Burkina Faso avec la mise en place d’une cellule féminine musulmane en 1988, la création de la ligue des femmes musulmanes du Burkina en 1998, la naissance de l’alliance des femmes islamiques du Burkina et les femmes du mouvement Tidjanite. En 2000-2001, les femmes du mouvement Tidjanite, l’alliance des femmes islamiques du Burkina, la cellule féminine musulmane devenue cellule féminine du Cercle d'Etude, de Recherche et de Formation Islamique (CERFI) et les sœurs de l'Association des Elèves et Etudiants Musulmans au Burkina (AEEMB) ont nourri la réflexion pour la création d'un grand mouvement de femmes musulmanes au Burkina Faso. Mais ce projet n’a jamais abouti compte tenu du contexte hostile à de telles organisations à l'époque. Tentative a été vaine car tout regroupement de femmes musulmanes était mal perçu. Pire, presque toutes les associations féminines musulmanes vivotaient et avaient du mal à décoller dans une telle perspective. La ligue des femmes musulmanes du Burkina, par exemple, a été dissoute en 2005 par la communauté musulmane et constituée en une branche de cette même communauté. Quant à la cellule féminine, elle se débattait de son côté tant bien que mal pour survivre. Puisque c’est depuis les années 87-88 que les femmes de la cellule ont commencé à s'organiser de façon informelle. Elles sont même parvenues à élaborer des textes de fonctionnement pour créer l'Organisation des Femmes Musulmanes du Burkina (OFMB). Pendant ce temps, les hommes qui vont donner naissance au CERFI étaient également actifs de leur côté selon certains témoignages. Lorsque les femmes furent prêtes pour officialiser leur organisation, elles sont venues consulter les frères en question. Ces derniers leur ont fait la proposition de collaborer. Avec eux étant donné que les deux parties poursuivaient le même but : la promotion de l'islam. Ce qui fut fait et les deux parties ont créé ensemble le CERFI, et la cellule féminine est devenue une structure spécialisée du cercle pour traiter des questions uniquement féminines. Cependant, cette première thèse ne fait pas l’unanimité. Si pour certains observateurs avisés, la cellule féminine a évolué parallèlement au CERFI jusqu'à sa fusion avec celui-ci, pour d'autres observateurs non moins importants, par contre, la cellule féminine est bien antérieure au CERFI et c’est elle qui l’a accouché en 1989. Pour ces derniers, les frères se sont intelligemment approprié la cellule féminine au détriment des pionnières et l'ont transformée en CERFI. Ce qui n’a d'ailleurs pas manqué de créer des tensions et des turbulences intenses par-ci, par-là et de faire de nombreux mécontents qui se sont sentis lésés et ont fini par prendre leurs distances afin de préserver les liens sacrés de la fraternité islamique. Ce qui est sûr c'est que, de nos jours, la cellule féminine est une structure spécialisée chargée de la conduite de la politique du CERFI en matière de mobilisation et de formation de sœurs. Elle a été créée par un groupe de sœurs musulmanes afin de relever le défi de l’ignorance et de la pratique religieuse chez bon nombre de femmes musulmanes au Burkina Faso. À côté des autres organes du CERFI, la cellule féminine défend avec bec et ongles, les intérêts supérieurs de l’islam en général et ceux des femmes musulmanes en particulier. Il existe actuellement trois types de cellules féminines au sein du CERFI : la cellule nationale, les cellules provinciales et les cellules de base. Au niveau national, la cellule est composée de quatorze membres élus pour un mandat de trois ans, renouvelable. Elle dispose de dix sous-sections ou cellules de base dans la commune de Ouagadougou et est chargée de la coordination des activités des autres cellules provinciales. Au Niveau provincial, la composition du bureau des cellules n’est pas explicitement définie. À Bobo Dioulasso par exemple, la cellule est composée de dix membres, cinq membres à Fada et deux à Kaya. À Ouagadougou, Madame Nacro, Hadja Boly Ramata, Hadja Ouédraogo Fati, Hadja Gonima Fatoumata, Hadja Ouédraogo Chantal Assiby, pour ne citer que celles-là, ont été les pionnières de la cellule féminine. Chacune d’elles a contribué d'une manière ou d’une autre à la naissance ou au fonctionnement de la cellule à ses débuts. La cellule féminine est ouverte à toutes les musulmanes sans exception. L'adhésion est libre et individuelle mais matérialisée par une carte de membre. La cellule féminine du CERFI organise plusieurs activités comme le ciné-débat, une émission radiophonique, les séminaires, les journées de formation avec des thèmes d'actualité liés aux questions féminines. C'est pourquoi Madame Traoré Maimouna, responsable de la cellule de Bobo, pense que la cellule féminine est une nécessité pour traiter des questions spécifiques aux femmes comme les menstrues, les lochies, le voile... La cellule collabore aussi avec les sœurs de l'AEEMB dans l'exécution de certains projets comme la mise en place des clubs anti-excision dans les établissements d’enseignement du Burkina ou l'organisation de certaines activités phares comme la journée du 8 mars et de la solidarité dans le but de rapprocher les cadets aux aînées. La cellule peut également mettre à son actif plusieurs acquis tels que la relance des anciennes du CERFI pour la réalisation d’un album et le renforcement des rapports avec la cellule de l'AEEMB. En un mot, l’on peut dire que la cellule féminine est très active comme le remarque à juste titre le frère Yaméogo Haroun de l’AEEMB. Cependant, tout n’est pas rose au sein de la cellule féminine et l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Les cellules du CERFI à quelque niveau que ce soit rencontrent des difficultés non négligeables : -Problème de mobilisation dû à l’indisponibilité permanente des sœurs militantes qui ont du mal à faire face à la fois aux contraintes matrimoniales, professionnelles et sociales. Aussi dans la réalité, force est de constater que les efforts de mobilisation des responsables des cellules se limitent le plus souvent aux femmes musulmanes intellectuelles notamment celles qui exercent dans l'administration publique ou privée, laissant de côté toutes les autres catégories de femmes musulmanes ou non qui constituent pourtant une couche très importante au Burkina Faso ; - Manque de planification des activités et de rigueur dans la gestion du temps imparti à chaque activité ; - Problème de communication et de circulation de l’information au sein des cellules ; - Manque de ressources matérielles, financières et parfois humaines pour la mise en œuvre des programmes et plans d’action ; Le Cerfiste N° 010 janvier 2010 20e ANNIVERSAIRE DU CERFI Un panel pour réintégrer les pionniers ■ CERFI, 20 ans après introspection et prospection. Tel était le thème du panel que le CERFI a organisé le dimanche 13 décembre 2009 dans le cadre de la commémoration de son 20e anniversaire. Après une brève cérémonie ponctuée par la lecture du coran et les discours du parrain Dr. Aboubacar Doukouré et le président du comité directeur national du CERFI, Hamidou Tiendrébéogo, place aux échanges. Cette activité était donc une occasion rare de réunir les pionniers et membres fondateurs du CERFI et de leur rendre hommage mais surtout de les écouter sur les péripéties et les difficultés qui ont jalonné la vie de cette structure qui fait la fierté des musulmans du Burkina Faso. À ces premiers militants, Aboubacar Nakro et Seydou Dabo, ont été associés d'autres acteurs de la vie du CERFI, à savoir Salif Belem et Bara Ibrahim, tous anciens présidents du BEN puis Adja Thiombiano Salamata et Dr. Youssouf Kientega. Dr. Aboubacar Doukouré a le premier donné son appréciation sur le travail que mène le CERFI en insistant d'abord sur la nécessité de la suite de la page 10 - Manque de formation islamique approfondie et de culture Au niveau national, la plus grande difficulté en plus de celles ci-dessus citées demeure le défi de la coordination et de la supervision des activités des cellules provinciales et de base. Les occasions de rencontres entre les responsables et les militantes à la base se raréfient en dépit de l'existence de quelques relations de collaboration entre la hiérarchie et les cellules provinciales comme c'était le cas en 2007 lors du séminaire des sœurs en marge de l'AG du CERFI. Il s'agit d'œuvrer encore et toujours dans le sens de la formation et ensuite sur l'entente et la sincérité. Il a par la suite donné son témoignage sur la création du CERFI dans laquelle il a joué discrètement un rôle important d'assistance et de conseil. Aboubacar Nakro, avec une précision déconcertante, est revenu avec admiration sur les séquences de la création du CERFI. Ainsi, on apprendra qu’il s’agissait au début de simples rencontres de formation initiées par un groupe d'intellectuels musulmans assoiffés de connaissance sur l’islam et, qui va donner naissance plus tard au CERFI. C'est pourquoi Madame Ouattara Habibou, l’actuelle présidente de la cellule nationale entend pour les trois années à venir, consolider les acquis et renforcer les capacités des femmes en mettant l'accent sur la formation. Pour Congo Moctar, ex-Vice Président de l'AEEMB, pour être plus dynamique, la cellule féminine doit fortement impliquer les anciennes aeembistes à toutes ses instances et dans l'organisation de ses activités. Quant à l'Imam Ilboudo Halidou, la cellule féminine est nécessaire car les femmes ont besoin d'un cadre pour s’exprimer, mener des activités spécifiques et s’épanouir. Pour résoudre le problème de finances, Seydou Dabo, autre témoin de la naissance du CERFI, est revenu sur le caractère unificateur de la structure qui ne faisait pas de discrimination ou de distinction entre les communautés d'origine de ses membres. Il a aussi avoué que le problème de finances s'est toujours posé au CERFI sans regretter cet état de faits car c'est ce qui a permis de... Construire en partie en chaque cerfiste cette sincérité dans la gestion des affaires. Bara Ibrahim, jeune militant à l'époque de la création du CERFI en 1989, a expliqué la contribution des anciens militants de l'AEEMB dans la création et l'animation du CERFI. Quant à Adja Thiombiano Salamata, elle a parlé de la place et du rôle de la cellule féminine du CERFI qui s'est constituée parallèlement avant d'intégrer le blème de mobilisation des sœurs. Continue l’Imam, il faut repenser la cellule et l’orienter davantage vers le volet social comme la petite enfance, l'encadrement des jeunes filles, les activités génératrices de revenus et la formation de pointe. Le positionnement actuel de la cellule exige qu'elle continue à servir de cadre de rencontre, de formation et de promotion de la femme musulmane. Elle doit aujourd’hui plus que jamais constituer un centre d'orientation, de rayonnement, d’épanouissement féminin et de formation d'une élite féminine consciente et prête au sacrifice de la da'aawa pour le salut. CERFI en tant que commission spécialisée. Tous les participants au panel ont apprécié le travail du CERFI qui a permis de décomplexer la pratique de l’islam chez les fonctionnaires musulmans ; ils ont apprécié l'alternance au niveau des instances dirigeantes du mouvement et son effort permanent dans la construction de l'unité des musulmans au Burkina. Ils n’ont pas manqué toutefois de relever les insuffisances du travail notamment les rapports avec les anciens. A l’issue, chacun a souhaité que le CERFI garde le cap et fasse appel plus souvent aux anciens. Dr. Doukouré a conclu le panel par de sages conseils en insistant pour que le CERFI reste neutre et n’entre pas en concurrence avec les autres associations islamiques existantes et que ses militants reviennent aux valeurs premières de l'islam. Hamadé BAMBARA de la umma. La nouvelle responsable nationale de la cellule aura du pain sur la planche avec ces nombreux défis qui se pointent à l'horizon. Mais nous osons croire qu'avec la détermination dont elle a Toujours fait montre de ses qualités de femme leader, elle saura trouver les moyens adéquats pour relever les défis urgents. Elle saura certainement trouver les mots, les astuces et les actions concrètes qu’il faut à la place qu’il faut pour que tout marche comme sur des roulettes avec la contribution du bureau national et des bonnes volontés. Salamata SIDIBE Le Cerfiste N6 010 janvier 2010 Un bâtiment et un site Internet pour un travail islamique efficace Le président du BEN, Cheick Sidi Mohamed Koné a procédé à l'inauguration et à la réception d’un bâtiment neuf à propos duquel il dira que c’est un cadre de travail digne des ambitions du CERFI qui est celle d'être un cadre de promotion de l'islam véritablement tourné vers la recherche de l’excellence et de l'efficacité. Ce bâtiment offre en effet plus de commodité avec une salle de conférence d’une capacité de 70 places, d'un bureau et de 8 chambres. C'est donc en plus d'être un cadre de travail, c’est une petite auberge qui offre l’essentiel du confort. pour un séjour agréable à Ouagadougou. À côté, le Rectorat de la mosquée a aussi procédé à l'aménagement des toilettes et à la modernisation de l'aire d'ablution. Cette cérémonie a été aussi l'occasion pour le CERFI de lancer son site web au sujet duquel le président Koné reconnaîtra que c'est un outil indispensable de nos jours dans la diffusion du savoir et incontournable pour entrer de plein pied dans la modernité. C'est donc ouvert sur le monde par le biais de ce portail que le CERFI des ambitions nouvelles compte participer à la diffusion de la religion de Dieu. L'adresse du site est la suivante : www.cerfi.org Hamadé BAMBARA 7e CONGRÈS ORDINAIRE DU CERFI Une nouvelle équipe pour trois ans Ils sont venus de 47 sections. Ils étaient 87 et ont pris d'assaut le siège du CERFI le soir du 25 décembre. Ils, il s'agit des délégués au 7e congrès ordinaire du CERFI qui s’est déroulé du 25 au 27 décembre. Le Comité d’organisation informel les a logés de façon douillette. Ces conditions idoines ont cependant contrasté avec la grandeur de la tâche qu'ils ont abattue. Marathonien. C’est ainsi que l’on peut qualifier le rythme des travaux de ce congrès. Pendant environ trois jours, des conférences, des rappels et naturellement des prières et repas ont marqué le calendrier des activités. Les congressistes ont pu écouter et apprécier les rapports du BEN et du CAC. Les événements phares de ce congrès restent sans conteste les amendements des textes statutaires et la mise en place du nouveau bureau. Au titre des amendements, il faut retenir que plus de dix articles ont été retouchés par les mandatés. Les changements notoires ont concerné les articles 24 et 30 des statuts portant nombre de postes dans les bureaux. Désormais il faudra compter 15 au niveau du BEN, 12 au niveau du Bureau Provincial. Les articles 16, 17, 18, 20, 22, 23, 24, 25 du règlement intérieur consacrent désormais les nouvelles dénominations des postes. Par exemple au BEN nous aurons un cabinet présidentiel et des secrétariats nationaux pour les autres postes. L’autre modification majeure est à chercher dans le découpage administratif du CERFI qui épousera le découpage territorial de notre pays. Le nouvel organigramme du CERFI se structurera comme suit : le BEN au niveau national, les CR au niveau des régions, les BP au niveau des provinces et les sections au niveau des communes. Les débats se sont attardés sur la faisabilité de cette nouvelle configuration. Le consensus qui en est dégagé précise que c’est une inscription dont l’absence de rigidité permettra des adaptations sur le terrain. La deuxième journée a été très marquée par la mise en place des bureaux BEN, CDN, CFN. Ainsi 84 voix sur les 87 votantes ont consacré le nouveau BEN dirigé par le frère Nombo Moussa. Quant au CDN dont le premier responsable est Belem Salif et à la CFN coiffée par Habibou Ouattara, ils ont été mis en place à l’unanimité, à mainlevée. La cérémonie d'investiture a pris fin par les prestations de serment des trois bureaux et des congressistes. Rendez-vous est pris pour 2012, incha Allah. En attendant, Qu’Il nous accorde Son soutien. Aamiine 11! Idrissa OUOBA Dans les coulisses du 7e congrès Vice de procédure En prélude au congrès, des correspondances avaient été envoyées aux sections et leur demandaient de faire parvenir leurs propositions d’amendements des textes. Quiproquo ou omission, on ne saurait dire. Toujours est-il que certains congressistes ont voulu apporter des modifications aux textes en même temps que la commission chargée de centraliser les propositions d'amendements faisait son rapport. Une commission ad hoc fut instantanément créée pour prendre en compte ces nouveaux amendements. Hôtel 4 étoiles pour les congressistes ! Les congressistes ont été logés au siège du CERFI au sein de sa nouvelle tour. Ils ou elles ont dormi sur des matelas neufs qui étaient toujours dans leur emballage. Sans doute, c'était pour rendre plus visible la nouveauté de cet équipement. Comité d’organisation exceptionnel Nous avons tenté de toucher le CO du 7e congrès en vain. Au fait, Il existait sans en avoir le statut ? Une maigre poignée de personnes s’est occupée de la restauration, de la santé, de la sécurité, de l'hygiène, du culte, etc. Sacré CERFI, quelle efficacité ! Un restaurant universitaire en plein congrès La salle de réunion du CERFI a été transformée en réfectoire pour le temps du congrès. Les congressistes se mettaient en rangs comme le font si bien les étudiants pour prendre leur repas. Deux rangées de frères et sœurs. La palme d’or doit être décernée au dernier dîner du congrès au cours duquel il y eut une rupture de service. Cause : le spaghetti terminé est remplacé par du riz. Seulement après quelques services, plus de sauce. L'attente dura seulement 10 minutes ; mais sûrement plus pour les pauvres ventres qui ont souffert le martyr. Congressistes, "ya-koo" ! La nouvelle recrue des anciens Quand il était aux commandes du BEN, le président sorti Koné Cheick ne cessait de répéter, quand il avait l’occasion, au frère Tlendrébeogo Hamidou qu'il était dans le bataillon des Réservistes. C’est donc de bonne guerre que ce dernier saisit l'instant du congrès pour lui souhaiter officiellement bonne arrivée et bon vent dans son statut de “nouveau ancien du cerfi”. Cela révèle l’ambiance détendue et surtout fraternelle dans laquelle ont baigné les travaux du congrès. Le Cerfiste N° 010 janvier 2010 bibo:issue 10 bibo:numPages 12 --