o:id 11912 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/11912 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue dcterms:title An-Nasr Vendredi #292 (Avec le Prophète Muhammad : la douceur, l'attention et l'amour) dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/569 https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/85 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2198 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 2009-06-12 dcterms:identifier iwac-issue-0000460 dcterms:source https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/569 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:rightsHolder Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina bibo:content Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. Dans son quotidien, alors qu’il était préoccupé par les attaques, les trahisons et la soif de vengeance des ennemis, il restait attentif : « Pardonne-t-il tes fautes passées et futures ? » Et le prophète (saw) de répondre : « Comment ne pourrais-je point être un serviteur reconnaissant (qui remercie ?) » (Bukhari et Muslim). Il était aux détails de la vie et aux attentes de chacun, mêlant de façon permanente la rigueur et la générosité de la fraternité et du pardon. Ses compagnons l’observaient prier durant de longues heures la nuit, seul, loin des hommes, isolé dans le murmure de ses prières et de ses invocations qui nourrissaient son dialogue avec l’Unique. Aïcha, son épouse, en était impressionnée et étonnée : « Ne t’imposes-tu pas trop d’actes de dévotion alors que Dieu t’a déjà posé ? » Il pointait à ses compagnons ce qu’il s’imposait de pratiques, de jeûnes, de méditations. Au contraire, il exigeait qu’ils allègent leur fardeau et qu’ils évitent les excès : à certains compagnons qui voulaient mettre un terme à leur vie sexuelle, prier durant les nuits entières ou jeûner sans discontinuer (comme Uthman ibn Maz’ûn ou Abdallah ibn Amr), il disait : « N’en fais rien ! Mais jeûne certains jours et mange certains jours. Dors une partie de la nuit et veille une autre partie en accomplissant la prière. Car ton corps a sur toi des droits, tes yeux ont sur toi un droit, ta femme a sur toi un droit, ton hôte a sur toi un droit... (Bukhari). Il s’exclama un jour et répéta trois fois : « Malheur aux exagérateurs (rigoristes) » (Muslim) et, en une autre circonstance : « La modération, la modération, la modération ! » C’est seulement Hanzala qui lui exposa la nature de ses doutes et Muhammad lui répondit : « Par celui qui détient mon âme entre ses mains, si vous avez le pouvoir de demeurer dans le souvenir permanent de Dieu, les anges vous serreraient la main dans vos lits et sur les... chemins. Mais il n’en est rien, Hanzala, il y a une heure pour cela (la dévotion, le souvenir) et une autre pour (le repos, la distraction). « (Bukhari et Muslim). Il n'y avait donc là aucune des dimensions de l’hypocrisie mais simplement la réalité de la nature humaine qui se souvient et oublie, qui a besoin de souvenir justement parce qu’elle oublie, parce que les humains ne sont point des anges. En d’autres circonstances, il les surprenait affirmant que c’était au cœur même de leurs besoins les plus humains, dans l’humble reconnaissance de leur humanité, que s’exprimait la sincérité d’une prière, d’une aumône ou d’un acte d’adoration. « La prescription du bien est une aumône, la proscription du mal est une aumône. Dans vos relations sexuelles avec vos épouses, il y a une aumône. » Ses compagnons surpris lui dirent : « Ô Messager de Dieu, quand l’un de nous satisfait son désir sexuel, il en reçoit une bénédiction ? » Muhammad saw répondit : « Dites-moi, si l’un d’entre vous a eu une relation illicite, n’aurait-il pas commis un péché ? C’est pourquoi lorsqu’il a une relation licite, il en reçoit la récompense. » (Bukhari et Muslim) Ainsi les invitait-il à ne rien nier ou mépriser de leur humanité, mais il leur enseigne au fond, d’apprendre à se contrôler. La spiritualité, c’est à la fois accepter ses instincts et les maîtriser : vivre ses désirs naturels à la lumière de ses principes est une prière. Jamais une faute, encore moins de l’hypocrisie. Le prophète (saw) détestait entretenir chez ses compagnons un inutile sentiment de culpabilité. Il leur répétait de ne jamais cesser de dialoguer avec l’Unique qui est Infiniment Bon, le Miséricordieux qui accueille chacun dans Sa grâce et Sa bonté et aime la sincérité des cœurs qui regrettent et reviennent à Lui. C’est le sens profond de « at-tawba » offerte à chaque conscience : le « retour sincère à Dieu », après un oubli, un écart, une faute. Dieu aime ce retour sincère auprès de Lui et Il pardonne et purifie. Le prophète en donna l’exemple lui-même en de Nombreuses circonstances. Un bédouin vient un jour uriner dans la mosquée et les compagnons se précipitèrent sur lui et voulurent le battre. Le prophète (saw) intervient et leur dit : « Laissez-le en paix et versez un seau d’eau sur son urine. Dieu ne vous a suscités que pour faciliter les obligations et non pour les rendre difficiles. » (Bukhari). Aïcha rapporte par ailleurs qu’un homme vient un jour trouver le prophète (saw) et lui dit : « Je suis perdu ! » Le prophète lui demanda : « Pourquoi ? » Celui-ci lui confia : « J’ai eu commerce avec ma femme pendant les heures de jeûne du mois de Ramadan. » Muhammad (saw) lui répondit : « Fais donc l’aumône. » À quoi l’homme répondit : « Je ne possède rien. » Puis il s’assit non loin du prophète. Un homme vient alors apporter au prophète un plat de nourriture (datte). Le prophète appela : « Où est donc l’homme perdu ? » « Ici, répondit-il. » Muhammad (saw) lui dit : « Prends cette nourriture (datte) et va donner en aumône ! » « Au plus pauvre que moi ? Mais ma famille n’a rien à... » Manger ! Alors mangez là vous-même. » Répondit le prophète (saw) en souriant. (Bukhari et Muslim). Cette douceur et cette bonté étaient l’essence de son enseignement et il répétait : « Dieu est Doux (Rafiq) et Il aime la douceur (ar-rafiq) en toute chose » (Bukhari et Muslim) en ajoutant : « Il donne pour la douceur ce qu’Il ne donne pas pour la violence et toute autre chose. » (Bukhari). Le prophète (saw) confia à l’un des compagnons : « Il y a en soi deux qualités que Dieu aime : la clémence (al-hilm) et la longanimité (la grandeur d’âme, la tolérance) (al-‘ana) » (Muslim). Il invitait tous les compagnons à ce constant effort de la douceur et du pardon : « S’il te parvient de faire une chose que tu désapprouves, cherche-lui une à soixante-dix excuses. Si tu ne trouves pas, dis (persuade-toi) que c’est une excuse que tu ne connais pas. » (Hadith rapporté par Al Bayhaqi). Autour de la mosquée, à proximité de la demeure du prophète, s’étaient installés certains nouveaux convertis à l’islam qui n’avaient pas. de toit et étaient souvent privés de la nourriture. Démunis, leur subsistance dépendait des aumônes et des dons des musulmans : leur nombre ne cessait de s’augmenter et ils furent bientôt appelés « ahl as-suffa » (les gens du banc). Le prophète (saw) était très concerné par leur situation et manifestait une solidarité permanente à leur égard. Il répondait à leurs questions et était attentif aux besoins de chacun. C’était une des particularités de sa personnalité et de ses enseignements avec (ahl as-suffa) comme avec l’ensemble de la communauté : à la même question sur la spiritualité, la foi, l’éducation ou le doute, il apportait des réponses différentes et adaptées qui tenaient compte de la psychologie, du vécu et de l’intelligence de celle ou de celui qui l’apostrophait. Ceux-ci se sentaient vus, respectés, compris, aimés et, en effet, il les aimait, et leur disait et leur conseillait, en sus, de ne jamais oublier de se confier mutuellement leur amour : « Quand quelqu’un aime son frère ou sa sœur ; qu’il... » lui fasse part de son amour pour lui (elle). » hadith rapporté par Abou Daoud et Tirmidhi. Au jeune Mu’adh ibn Jabal, qu'il saisit un jour par la main, il murmura : « Ô Mu’adh, par Dieu je t’aime. Et je te conseille, ô Mu’adh de ne pas oublier de dire, à la suite de chaque prière rituelle : ô Dieu, aide-moi à me souvenir de Toi, à Te remercier et à purifier mon adoration à Ton égard ! » (Abou Daoud et An-Nas) Le jeune homme s’est ainsi vu offrir en un seul élan à la fois l’amour et l’enseignement spirituel, et ce dernier était d’autant plus profondément assimilé qu’il était enveloppé de cet amour. Extrait de : Vie du Prophète Muhammad : Enseignements spirituels et contemporains. bibo:issue 292 bibo:numPages 4 --