o:id 11647 url https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/11647 o:resource_template Newspaper article o:resource_class bibo:Issue dcterms:title An-Nasr Vendredi #120 (La question tchéchène!) dcterms:creator https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/15623 dcterms:subject https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/569 dcterms:publisher https://islam.zmo.de/s/westafrica/item-set/2198 dcterms:contributor https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/858 dcterms:date 2006-02-10 dcterms:identifier iwac-issue-0000322 dcterms:source https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/569 dcterms:language https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/8355 dcterms:rights In Copyright - Educational Use Permitted dcterms:spatial https://islam.zmo.de/s/westafrica/item/407 dcterms:rightsHolder Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina bibo:content Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. La république de Tchétchénie, comme celle du Daguestan, d'Ingouchie et d’Ossétie du Nord, fait partie de la fédération de la Russie. Elle se situe sur le versant nord des montagnes du Caucase. Cette région (le Caucase) regroupe une mosaïque d’ethnies parlant une bonne centaine de langues et dialectes différents, appartenant surtout à la très ancienne famille linguistique des langues caucasiennes, mais aussi aux familles indo-européenne, turco-mongole et sémitique. La question TCHÉCHÈNE ! Schématiquement, on peut diviser ces peuples en deux grands ensembles (Tcherkesses, Abkhazes et Kabardes au nord-ouest, Ingouches, Tchétchènes et Daguestanais au nord-est) séparés par le territoire des Ossètes en majorité chrétien. Hormis ces populations de l’Ossétie du Nord, principales alliées de la Russie dans la région, les autres populations sont en majorité musulmanes. La population tchétchène est estimée à 1.103.686 en 2002 vit sur une superficie de 15.500 km². Elle a résisté à plusieurs tentatives d'invasion avant de succomber à l'impérialisme de la Russie du XVIIIe siècle sous le règne de Catherine II. La république de Tchétchénie a connu plusieurs statuts tout le long de son histoire. D'abord, région autonome de Tchétchénie le 30 novembre 1922, elle est devenue en janvier 1934 la région autonome de Tchétchénie-Ingouchie puis République autonome en décembre 1936. Staline l'a démantelée en 1944 mais elle fut restaurée par Khrouchtchev en 1957. En novembre 1991, juste un (01) mois avant la dislocation de l'Union Soviétique, naît la république de Tchétchénie, séparée de l’Ingouchie avec comme capitale Groznyï. Peu de temps après, les Tchétchènes déclarent l'indépendance de leur pays. Mais cette indépendance, principal objectif de la lutte tchétchène, ne sera reconnue que par l'Afghanistan. La Russie n'entend point laisser se réaliser ce rêve. An-nasr vendredi n°120 du 07 avril 2006 Prix 50 FC 6 P. 43 Les Cause du conflit tchétchène La petite république tchétchène d’Ichkérie est relativement riche en pétrole et en gaz naturel, même si l’importance de ces gisements est souvent surestimée. Durant la période soviétique, la Tchétchénie importait massivement du pétrole pour approvisionner son industrie pétrochimique. À cette époque, elle n’avait pas retenu l’attention de la Russie alors métropole. Elle fut essentiellement rurale et sous-développée, ce qui a sûrement nourri le mécontentement populaire, une animosité à l’encontre de Moscou. Russes et Américains cherchent à contrôler l’acheminement de l’or noir depuis la mer Caspienne, dont les pipelines passent par la Géorgie, l’Arménie, la Transcaucasie russe, dont la Tchétchénie, jusqu’aux ports de la Méditerranée, particulièrement le port de Ceylan en Turquie. De ce fait, les États-Unis, profitant de l’instabilité en Tchétchénie, ont fait pression pour qu’un pipeline alternatif soit construit à travers l’Azerbaïdjan et la Géorgie vers la Turquie sans passer par la... Tchétchénie. La construction de ce pipeline, achevée en 2005, fut financée par des compagnies américaines. Les richesses en hydrocarbure de la région, motif de convoitise de la part des puissances, ne constituent pas le seul enjeu. La Russie, tout comme à l’époque des conquêtes (XVIe-XIXe siècle), mène encore la guerre en Tchétchénie pour conserver son influence dans l’ensemble du Caucase. Si sa stratégie consiste à combattre la décolonisation en Tchétchénie, elle consiste ailleurs à s'ingérer dans les conflits séparatistes de certaines républiques aujourd’hui indépendantes, dont la Géorgie (Abkhazie, Adjarie, Ossétie du Sud) et l’Azerbaïdjan (Haut-Karabakh). La déclaration de Poutine est très illustrative à cet effet : "Si les islamistes (séparatistes tchétchènes) arrivent à détacher ce petit pays de la Russie, les autres républiques du Caucase vont suivre cet exemple et la Russie entrera alors dans le même processus d'effondrement que l'URSS de Gorbatchev." En se rapportant toujours à ses propos, l'URSS. de Staline avait été un puissant État que la Russie devrait apprendre à imiter. C’est pourquoi Vladimir Poutine considère les séparatistes tchétchènes, non pas comme des résistants à sa politique impérialiste, mais plutôt comme des terroristes islamistes dont il dit vouloir aller “buter jusque dans les chiottes". Le conflit tchétchène comporte aussi un autre facteur géopolitique. D’après plusieurs analystes, y compris occidentaux, l’effondrement de l’URSS ne fut pas un objectif ultime de “la guerre froide". Ses idéologues voulaient continuer un affaiblissement de la Russie, y compris par son démantèlement. La crise tchétchène fut alors une excellente occasion pour ces stratèges. L'évolution du conflit tchétchène Le conflit tchétchène est aussi vieux que le monde. Comme tous les peuples de la région, les Tchétchènes ont fait face à plusieurs envahisseurs puissants dont les légions romaines et mongoles. Les Russes arrivent dans le Caucase du Nord. qu’ils conquièrent très difficilement entre le XVIIIe et XIXe siècle. Le peuple tchétchène qui n'a jadis jamais accepté une occupation, ni colonisation, n'a eu de cesse de manifester sa résistance au joug russe, tsariste, communiste ou post-soviétique comme le montrent les événements suivants : - insurrection de Cheikh Mansour de 1783 à 1791 - insurrection de l'Imam Chamil de 1824 à 1859 - révolte de 1877 à 1878, etc. Au XIXe siècle, la Russie tsariste s’engage dans une guerre contre les Tchétchènes, les Ingouches, une guerre qui a duré 35 ans. Appliquant "la politique de la terre brûlée", les Russes rasèrent des villages entiers. La région se vida alors. En effet, lorsqu'ils ne sont pas massacrés ou déportés vers la Sibérie ou vers l'Asie centrale, les Tchétchènes ont émigré vers l’empire ottoman. La victoire acquise, les Russes colonisent toute la région. En 1944, Staline accuse les Tchétchènes de collaboration avec les Allemands nazis et décide de déporter 400 000 Tchétchènes en Sibérie. Auparavant, il décapita l’élite du pays. Cent soixante-dix mille (170 000) d’entre eux auraient péri durant ce transfert. En 1957, avec le début de la déstalinisation entamée par Khrouchtchev, les Tchétchènes furent enfin autorisés à rentrer dans leur pays. Ils purent accéder à quelques postes de responsabilités dans l'administration et dans l'armée soviétique. Quelques-uns, comme le Général Doudaev et le colonel Aslan Maskhadov ou Chamil Bassaev, se sont illustrés lorsque le conflit a ouvertement éclaté en 1991. Après la proclamation de l’indépendance en 1991, deux guerres sanglantes ont eu lieu entre 1994 et 1996 et entre 1999 et 2000. L’attaque surprise de l’armée russe contre les Tchétchènes en 1994, sous le commandement de Boris Eltsine, premier président de la Russie postsoviétique, avec plus de 20 000 soldats, a été la plus grande opération militaire organisée par Moscou depuis leur intervention en Afghanistan en 1979. Cette guerre occasionna un véritable bourbier avec d’énormes pertes humaines et matérielles des deux côtés. Côtés. Malgré la prise de Groznyï, la guerre s’est avérée un échec militaire et humanitaire pour la Russie. En effet, elle accepta de signer en août 1996 à Khassa-Yourt un accord de paix qui conduisit à un statu quo laissant à la Tchétchénie rebaptisée "république islamique d'Itchkérie" une autogouvernance de facto en échange d’une promesse de départ des pourparlers sur l'indépendance et l'arrêt des kidnappings. En 1997, Aslan Maskhadov, un leader tchétchène modéré ayant établi des négociations constructives avec Moscou, est élu président devant Chamil Bassaev, chef de guerre. L'arrivée de Poutine coïncida avec une série d'attentats contre les forces russes dispersées autour de la Tchétchénie, mais aussi à Moscou, donnant l'occasion au Kremlin d’envahir de nouveau la Tchétchénie. Cette nouvelle guerre meurtrière, déclenchée en septembre 1999 sous le commandement de Poutine, se solda par une prise rapide de Groznyï en février 2000. Avec cette victoire, Poutine... instaure la gouvernance directe de Moscou dans la République. Grand administrateur de l'URSS d'antan, Vladimir Poutine avoue redouter un effet de domino sur la Tchétchénie. Accepter l’indépendance tchétchène, c’est aux yeux de Moscou, accepter de créer un précédent dans une région sensible. Si les islamistes arrivaient à détacher ce petit pays de la Russie, continue-t-il, les autres républiques du Caucase vont suivre cet exemple et la Russie entrera dans le même processus d’effondrement que l’URSS de Gorbatchev. Selon certaines sources, ces conflits auraient, à eux deux, causé la mort de cent mille (100 000) personnes et le déplacement de trois cents cinquante mille (350 000) autres déplacées (la majorité étant revenue après la fin du conflit). Poutine entend aujourd'hui mener une guerre sans merci contre les Tchétchènes, les attaquer partout dans le monde, s’appuyer sur les leaders locaux pro-russes comme le nouveau président tchétchène Alou Alkhanov pour butter (les Tchétchènes) jusque dans les... Chiottes. De son côté, le mouvement indépendantiste, conscient des ambitions impérialistes de Moscou, mène souvent des attaques contre les soldats russes stationnés dans la République. C’est dans ce cadre qu’eut lieu la prise d’otage en Ossétie du Nord. Ce faisant, Poutine s’entête à les considérer comme étant des terroristes islamistes arabes contre qui il mène une guerre sans négociation. C’est ce qui explique d'ailleurs la position ambiguë du Conseil de sécurité de l'O.N.U. où la Russie détient un droit de veto et reste des pays soutenant Poutine. Mais aujourd'hui, l'opinion publique musulmane dénonce timidement cette politique « deux poids deux mesures » de la communauté internationale. En effet, lorsqu'il s'agit de pays musulmans (Irak, Afghanistan, Palestine, Tchétchénie), elle estime que les Américains, Israéliens et Russes ont des droits. Mais, lorsque des résistances se manifestent contre ces puissances (Hamas, indépendantistes tchétchènes), alors elles sont qualifiées de terrorisme, d'extrémisme. d’intégrisme musulman. À l’instar du peuple palestinien, les Tchétchènes sont un peuple qui est injustement traité. En tant que musulmans, une attitude d’indifférence vis-à-vis de cette situation ne peut se justifier. Le moins que l'on puisse demander à tout musulman, c'est de chercher à s’informer sur lesdites questions et par conséquent prier pour que ces frères et sœurs connaissent un jour la justice, la paix et la joie de vivre. Puisse Allah venir en aide aux opprimés dans leurs luttes contre les oppresseurs! DiaHû Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/tch%C3%A9tch%C3%A9nie An-nasr vendredi n° 120 du 07 Avril 2006 Prix 50 fc^ P. bibo:issue 120 bibo:numPages 4 --